Cet OS a été écrit pendant la 111ème nuit d'écriture du FoF. Il fallait le rédiger sur le thème "communion" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP.

J'ai réussi à raccrocher avec le thème pour finir cette petite fic \o/

Troisième et dernier chapitre de cette petite fic sur le patron. J'espère que vous aimez la conclusion de cette petite histoire.

Bonne lecture !


M. de Fougerolles :

L'inspecteur froissa le télégramme avec un soupir. Le séjour promettait d'être agité. Lorsque l'aubergiste vint prendre les commandes, Ganimard choisit une truite même si le brave homme lui vanta ses andouillettes.

Quand les deux hommes eurent terminés leur repas, Letellier proposa de passer par l'hôtel afin de déposer la petite valise du parisien. L'installation fut une formalité puisque Lupin avait déjà tout arrangé. La chambre était petite mais le lit était ferme et il y avait une image de la sainte vierge. C'était parfait.

Pendant que Ganimard prenait possession des lieux, Letellier vérifia les fers des chevaux en vue du trajet. La petite voiture remua dangereusement sur la route chaotique qui menait à la bourgade où résidait M. de Fougerolles. Ganimard se surprit à profiter du paysage, très différent de celui de la capitale et pleinement reposant.

M. de Fougerolles possédait un petit manoir de pierre grise assez modeste. Les deux policiers furent accueillis par un homme à la mine patibulaire armé d'un fusil de chasse, heureusement il connaissait l'inspecteur Letellier. Ils furent rapidement introduits auprès du propriétaire des lieux. M. de Fougerolles était un petit homme sec à l'œil vif mais avec une touche de cruauté dans le regard. L'homme se considérait comme instruit et supérieur à tous. Tout à fait le genre de personnage que Lupin aimait berner, songea Galimard pour lui-même.

Le propriétaire confirma rapidement les informations du jeune inspecteur. Lupin lui avait envoyé un télégramme pour annoncer le vol. Le propriétaire, furieux, avait aussitôt avisé la police qui avait dépêché ses agents. Comme M. de Fougerolles n'avait qu'une confiance limitée dans les forces de l'ordre, il avait également embauché des chasseurs de la région et plusieurs anciens militaires réputés pour leur adresse au tir. Les toiles étaient bien gardées.

Le rôle des deux inspecteurs fut de coordonner les différentes forces en présence et d'imaginer comment Lupin pourrait prendre d'assaut le manoir. Chaque stratégie était envisagée et la défense modifiée, adaptée, changée pour être imprévisible.

Seulement, la mise en pratique n'était pas simple car M. de Fougerolles se mêlait de tout, questionnait, contestait, objectait. La coordination des troupes n'était pas plus aisée car si les agents répondaient bien des ordres des inspecteurs, les chasseurs et les militaires voulaient rivaliser et tirer sur tout ce qui bougeait ou presque. Le propriétaire des lieux échappa de justesse à une de leur embuscade au bout du deuxième jour.

« Inspecteur Letellier, je vous dois des excuses, heureusement que vous n'avez pas eu le temps de partir, finit par reconnaitre M. de Fougerolles.

— Vous étiez censé partir ? demanda Ganimard surpris.

— A vrai dire oui, reconnut le jeune homme. Le fils de ma sœur a fait sa première communion hier. Je devais partir par le train mais je l'ai manqué. Sans cette affaire, j'aurais pris le suivant mais rassurez-vous, ma famille comprendra. Le devoir avant tout. »

L'incident avait eu le mérite de rendre M. de Fougerolles un peu plus coopératif. Les deux inspecteurs firent un roulement en attendant la venue de Lupin.

Curieusement Ganimard réussit à se détendre. Les télégrammes récurrents du détrousseur étaient exaspérants mais celui-ci lui conseilla une promenade, de visiter le musée, de déguster les cerises locales, les remontants, de profiter d'un soin thermal, d'essayer le casino. Le parisien refusa dans un premier temps de suivre ces conseils moqueurs. Mais comme Lupin tardait à venir, Ganimard s'ennuya et finit par suivre ses recommandations touristiques. L'inspecteur ne l'aurait jamais reconnu en public mais son séjour fut effectivement reposant et même intéressant.

Son jeune collègue était attachant. Certes ses stratégies étaient plus farfelues les unes que les autres. Il changea plusieurs fois les peintures de place dans le manoir, tenta l'expérience de la chambre jaune. Chaque scénario alambiqué avait le mérite de faire rire le vieil inspecteur, passionnait le plus jeune et aggravait l'ulcère de M. de Fougerolles.

Deux semaines passèrent à attendre le fameux cambrioleur mais il ne donnait pas signe de vie, à l'exception de ces télégrammes touristiques, non dénués d'une certaine ironie.

Finalement Ganimard reçut une lettre cachetée du Mans de la part de son adversaire préféré. Il lui expliqua que l'avertissement à M. de Fougerolles n'était qu'une plaisanterie destinée à lui accorder des vacances en province. Lupin lui aurait certainement accordé plus mais une opportunité unique se présentait au Mans et le voleur ne voulait pas la manquer.

L'inspecteur Letellier était perplexe. M. de Fougerolles n'en crut pas un mot. Finalement Ganimard décida de rester. Le lendemain matin, Letellier arriva au manoir avec la gazette locale et présenta la une. Lupin avait frappé au Mans. Il avait réussi l'exploit de dérober deux colliers d'une valeur inestimable lors d'un dîner dans le meilleur restaurant de la ville.

Ganimard ne pouvait pas décemment remercier Lupin pour ce repos forcé malgré le résultat positif. Le vieil inspecteur prit donc congé et prit ses dispositions pour regagner Paris. M. de Fougerolles était furieux contre Lupin mais quelque part soulagé aussi. Letellier bien que déçu par l'absence d'événements, rationalisa en se disant qu'il avait rencontré le grand Ganimard. Il tint d'ailleurs à le reconduire à la gare en espérant être promu à Paris comme lui.

Le jeune inspecteur ne put s'attarder. Il avait du travail au poste de police. Ganimard le remercia d'une poignée de main sincère. Le parisien regarda avec bienveillance le jeune homme disparaitre en voiture puis regagna la quai pour attendre le train.

Celui-ci arriva en gare peu de temps après. Ganimard allait embarquer quand il remarqua une figure connue qui en descendait. L'inspecteur eut des sueurs froides. Il se précipita vers l'homme « Maxime Letellier inspecteur de police ?

— C'est bien moi. Qui êtes-vous monsieur ?

— Vous revenez de la communion de votre neveu ? s'alarma le vieil inspecteur.

— Très exactement avec quelques jours de vacances en famille Mais j'aimerais bien savoir comment vous pouvez le savoir. »

Ganimard résuma la situation au jeune homme qui pâlit. Les deux policiers bondirent dans une voiture en direction de la petite ville. En arrivant dans le poste de police, ils rencontrèrent sans surprise M. de Fougerolles. Celui-ci avait constaté la disparition de ses peintures peu après le départ de Ganimard et il était venu signaler le vol. Il tenait par ailleurs la véritable édition du journal à la main et la fausse que leur avait apporté le faux Letellier.

Arsène Lupin avait réussi en un tour de main à voler des tableaux et à offrir une cure à son adversaire.


Merci d'avoir lu jusqu'au bout ! J'espère que ce petit retournement de situation vous a plus :)

Cela faisait un moment que je voulais écrire sur Arsène Lupin. Un personnage qui a bercé mon enfance *instant nostalgie*

D'ailleurs anecdote pas très utile : mon pseudo ne vient pas d'un dérivé de Lestrange ou pire d'un ship tordu entre Bellatrix et Dobby non non non ! Il vient de Lucien Destrange, architecte de son état et mentor en architecture de notre cher Arsène. Ce nom m'a toujours fait rêvé, allez donc savoir pourquoi.

A bientôt :)


RàR guest : Arf prévisible ! Tu es la deuxième à me le dire. Je vais subtilement mettre ça sur le dos du temps limité O:) Enfin tu sembles avoir aimé. C'est le principal :) Comme quoi je fais bien de parler de l'historique du pseudo. Je connaissais Lucien et Chlothilde Destrange avant de connaître Bellatrix, Rodolphus et Rabastan Lestrange. Le coup du ship tordu c'est une amie qui m'avait fait remarquer que ça pouvait sembler en être un :D

RàR katymyny (si jamais tu repasses) : Merci pour ton commentaire. Je connais le principe de la série Columbo. Effectivement Arsène Lupin est un peu léger, enfin ça dépend des romans. Je me suis inspiré de ceux que j'ai le plus aimé et de la série des années 1980 qui est très bon enfant. Un UA maugrey en columbo ? Pour le moment je suis d'autres projets, et puis, j'ai déjà écrit de petites enquêtes si ça t'intéresse (une avec Maugrey et une avec un OC).