Parce que la soirée de l'épisode 4 de la saison 6 aurait pu se finir de manière très différente, j'ai décidé de réécrire ce passage de manière un peu plus Bellarke. J'espère que cette version alternative vous plaira.

Edit : Si vous voulez vous mettre dans l'ambiance, en écrivant cette fanfic j'écoutais en boucle "I get to love you" de Ruelle. Je la trouve parfaite pour ce moment entre Bellamy et Clarke, et pour ceux qui ne connaissent pas foncez l'écouter!

L'univers de The100 ne m'appartient bien évidement pas.

Merci à Dedellia pour la correction!

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Edit 2: Je vois le nombre de vues monter de plus en plus (merci!) venant de nombreux pays. Si certains souhaient que je traduise cette fanfic en anglais qu'ils me le fassent savoir / I see the number of views getting higher every day (thank you!) and coming from numerous countries. If some wouls like to see this fanfic to be translate in english, then let me know with PM.


Accoudé à l'une des tables, Bellamy avala une nouvelle gorgée de la boisson qu'il s'était laissé servir. Il n'avait aucune idée de ce que c'était, ni même si c'était alcoolisé, mais c'était bon. Doux et sucré, des choses dont il n'avait jamais eu l'habitude, à quelque niveau que ce soit. Autour de lui les gens dansaient, s'amusaient, heureux et inconscients, pour célébrer une sorte de rite de passage.

Bellamy ne connaissait pas grand chose aux coutumes de Sanctum mais s'était décidé à venir sur les conseils de Clarke. Il fallait s'intégrer disait-elle à tout bout de champ, cependant, seul, il ne se sentait pas d'aller se mêler à ces gens. Pour faire quoi de tout façon, danser ? Est-ce qu'il savait danser au moins ? Il avait espéré trouver Clarke ici, mais elle était restée hors de vue jusqu'à présent alors il prenait son mal en patience en sirotant ce délicieux nectar.

Il songea à la discussion qu'ils avaient eu plus tôt dans la journée. Ils avaient crevé l'abcès en quelque sorte, autant qu'il leur avait été possible de le faire avec le peu de temps en tête à tête qu'ils avaient à disposition. Bellamy avait fini par céder face aux remords de Clarke. Il savait qu'elle recommencerait ce qu'elle avait fait s'il le fallait, mais il voyait aussi à quel point ça la rongeait. Malgré la douleur de la trahison encore présente, il connaissait le poids de la culpabilité. Un poids qui augmentait tous les jours un peu plus à chaque remarque acerbe de Raven ou Murphy. Clarke était solide, mais pas invincible. S'il ne faisait rien, bientôt elle commencerait à se fissurer irrémédiablement.
Il y avait une époque pas si lointaine où lui aussi aurait fait n'importe quoi pour sa sœur, jusqu'à tenter d'assassiner le chancelier. Clarke avait fait la même chose pour sa fille d'adoption, les moyens pouvaient être questionnés mais au final l'intention était la même.

Bellamy avait aussi réalisé depuis leur réveil qu'ils avaient tous les deux beaucoup changé pendant ces 6 ans de séparation. Beaucoup plus qu'il ne l'aurait imaginé. Durant cette période les épreuves ne les avaient pas épargnés, leurs priorités avaient changé et Madi était devenue celle de Clarke. Elle passerait toujours avant tout le reste, Skaikru, lui. Il prit une nouvelle gorgée et réalisa que c'était peut-être aussi ça qui l'avait blessé. Il y avait eu un temps où c'était l'un pour l'autre qu'ils étaient prêts à tout risquer, même leur propre vie. Un temps où elle n'aurait pas douté de lui, de ses intentions. Où elle lui aurait fait confiance instinctivement. Mais Praimfaya et leur séparation avaient tout chamboulé. Une autre gorgée, un autre soupir. Déjà qu'il l'avait crue morte pendant des années, il n'aurait pas dû s'attendre à retrouver exactement la même personne, les changements étaient inévitables. Mais il n'avait pas été préparé à celui-là.

S'il lui avait pardonné c'est parce que lui aussi voulait prendre un nouveau départ. Retrouver son amie, mais aussi suivre les conseils de Monty et Harper. Faire mieux sur ce monde que sur le précédent et mettre toute cette violence derrière lui. Alors il se retrouvait ici, seul au milieu de toutes ces personnes qui faisaient la fête et étalaient leur joie, attendant que celle qui occupait ses pensées apparaisse.

Bellamy en était à son quatrième verre quand il y eu du mouvement au fond de la salle. Enfin il la vit arriver, magnifique dans sa robe longue. Jamais il ne l'avait vue habillée de la sorte, sans ses rangers ou son blouson élimé. Il aimait côtoyer cette Clarke là, celle aux vêtements troués par leurs diverses expéditions mais cette nouvelle Clarke était à couper le souffle. Bellamy avait l'impression qu'une nouvelle personne avait fait son apparition. Elle était belle, mais elle était surtout souriante, apaisée. Pour la première fois depuis des années elle semblait avoir laissé de côté le poids qu'elle portait constamment sur les épaules. Cette liberté la rendait rayonnante.

Son regard glissa ensuite sur le garçon qui l'accompagnait. Un médecin avec qui il l'avait déjà vue discuter plus tôt dans la journée. Une pointe de jalousie lui serra le cœur à l'idée que Clarke ne soit pas venu seule. Il avait eu l'impression qu'un message tacite était passé entre eux, et qu'elle viendrait à cette soirée pour le retrouver lui. Il était venu à cette fête parce qu'il avait envie d'être ici avec elle, de danser avec elle, de redevenir insouciant avec elle. Pas la regarder faire tout ça avec un autre.

Il hésita de longues minutes pendant lesquelle il la voyait onduler au rythme de la musique. Il aimait chaque seconde un peu plus cette force, cette confiance, cette sensualité qui émanait d'elle mais bien qu'il essaya de fixer son regard uniquement sur elle, il y avait toujours cet homme à ses côtés. Bellamy le considéra au même titre qu'un parasite. Un insecte qui tentait de coloniser ce qui ne lui appartenait pas. Oui, ce soir il voulait Clarke rien que pour lui.
Quand son agacement et sa frustration atteignirent leur paroxysme, Bellamy se décida finalement à agir. Il prit une dernière gorgée avant de claquer son verre contre la table et de se lancer dans la foule. Il avait déjà affronté des ennemis armés jusqu'aux dents, il pouvait bien affronter cette épreuve là. Il pouvait le faire si c'était pour Clarke.

Lentement il s'avança sur la piste de danse. Aveuglé de manière irrégulière par les projecteurs, il serpenta entre les autres danseurs. La moitié d'entre eux était déjà enivrés ou proche de cet état, l'autre moitié transie par la musique. Il lui semblait qu'une sorte de brume flottait dans l'air, plongeant les danseurs dans une ambiance mystique amplifiée par les lumières tamisées. Cette brume lui donnait plus l'impression de flotter que marcher, à moins que ce ne soit son sursaut d'audace qui ne lui donna des ailes. La musique résonnait dans ses tempes mais la seule chose qu'il avait à l'esprit était Clarke. Clarke et le moyen de se frayer un chemin jusqu'à elle à travers ce brouillard bleuté.

Quand il fut enfin à ses côtés, il dû attendre quelques secondes avant qu'elle ne remarque sa présence parmi les ombres qui se mouvaient autour d'eux. Les flashs des projecteurs ne leur permettaient de se voir que par intermittence mais Bellamy aperçut tout de même Clarke se fendre d'un sourire. L'un de ces rares sourire qu'elle réservait seulement à quelques personnes. Bellamy s'était toujours estimé chanceux d'en faire parti, et surtout de pouvoir en être la cause.

Entre deux flashs de lumière, Bellamy tendit sa main pour attraper celle de Clarke. Elle était un peu moite, mais douce. Comme si elle n'avait aucune séquelles des six ans à vivre dans les bois. Il la serra doucement dans la sienne : une invitation à danser avec lui. Rien à faire que l'autre gars soit toujours à côté. Rien à faire qu'il le regarde comme un enfant à qui on retire son pain de la bouche. Cette soirée était pour lui et Clarke, il ne comptait pas laisser quelqu'un lui enlever ça.

Clarke sembla hésiter un instant. La lumière, la pénombre, la musique qui pulsait, tout ça semblait rendre la situation encore plus irréelle. Elle ne savait plus où donner de la tête.

- Juste une danse.

Clarke lut sur les lèvres de Bellamy plus qu'elle ne l'entendit. Il se fendit ensuite d'un demi sourire qui illumina son visage, le genre dont elle ne pouvait détacher son regard. Le genre de sourire qu'il esquissait parfois dans leurs conversations, sans se rendre compte de son effet dans l'esprit de Clarke et soudain elle n'hésita plus. Elle avait donné de faux espoirs à ce charmant médecin mais elle ne doutait pas qu'il trouverait rapidement une autre cavalière pour le reste de la soirée. La jeune femme s'excusa en lui glissant quelques mots à l'oreille, sans voir la grimace de contrariété se peindre sur son visage, et raffermi sa prise sur la main de Bellamy. Elle se laissa glisser à ses côtés, emportée par le tempo et par un autre sentiment plus profond, plus instinctif.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Clarke intriguée.

- Je voulais te voir, répondit-il en la regardant dans les yeux. Je voulais une danse avec toi.

Clarke ne répondit rien et se contenta de garder son regard plongé dans celui de Bellamy. Se fixer ainsi aurait pu être embarrassant avec n'importe qui d'autre, mais pas avec Bellamy. Avec les années ils avaient appris à se déchiffrer à travers des regards, à sonder leurs âmes respectives, à décoder le moindre indice sur les intentions ou les sentiments de l'autre. S'en était même devenu une extension de leurs moyens de communications. Là où les autres étaient obligés de parler, ils pouvaient se comprendre d'un battement de cil.

Clarke avait fini par connaître la moindre parcelle du visage de Bellamy : les petites taches de son qui recouvraient son nez et ses pommettes, comme des flocons soufflés par le vent. Cachée sous sa barbe, elle devinait la cicatrice au coin de ses lèvres. Celle qui s'étirait à chacun de ses sourires, comme celui qu'il lui adressait en ce moment même.

À présent il n'avait plus de boucles qui lui tombaient sur le front. Elle aimait ses cheveux longs mais maintenant il n'y avait rien pour cacher les sillons d'anxiété qui lui barraient le front. Tout comme elle il était victime d'une inquiétude constante, pour tout ce qui pouvait arriver à leur groupe, ce soir pourtant ils semblaient s'être fait plus discrets, presque invisibles. À croire que pour une fois il était complètement détendu.
Et puis il y avait ses yeux. Sombres comme la nuit, mais chaud et envoûtants. Un regard par lequel on se laissait happer, qui pouvait être tranchant comme l'acier mais qui ce soir enveloppaient Clarke d'un cocon de douceur. Un regard dans lequel il était tellement agréable de se perdre pensa la jeune femme.

Bellamy n'avait rien bu d'alcoolisé à sa connaissance, mais il se sentait enivré. Peut-être cette sensation lui venait-il de la fumée qui embaumait la pièce, ou simplement de la proximité de Clarke. La musique s'était ralentie et sans qu'ils ne rendent comptent ils s'étaient retrouvés à se balancer lascivement d'une jambe sur l'autre, une main glissée dans la sienne, l'autre au creux de son dos. À cet instant la seule chose dont il avait envie était de la serrer contre lui.

Il voulait l'étreindre pour sentir cette présence qui lui avait tellement manqué, que ce soit à cause de la distance physique ou psychologique. Il avait détesté la détester. Après toutes les horreurs qu'ils avaient traversées ou accomplies, toutes les fois où elle lui avait accordé son pardon pour alléger sa conscience à lui, il ne pouvait rester rancunier trop longtemps. Il en était tout simplement incapable, ils étaient trop liés pour ça. Clarke était peut-être la tête du duo, mais c'était aussi elle qui donnait à Bellamy l'envie de penser avec son cœur. Sans elle tout ça n'avait aucun sens.

Avait-il prononcé un mot qui l'avait trahi, ou bien avait-il pensé trop fort ? Bellamy ne le savait pas vraiment mais il sentit soudainement Clarke se blottir contre lui. Il sentait sa joue chaude contre sa poitrine et ses cheveux indisciplinés lui chatouiller le cou. Une douce chaleur monta en lui et tendrement il posa son menton sur le haut du crâne de Clarke. Il ne lâcha pas sa main mais remonta son bras gauche pour avoir plus de contact contre sa peau. Il voulait plus qu'une main posée dans son dos. Il voulait l'envelopper, la rassurer, la chérir. Lui affirmer de manière informulée, comme ils en avaient le secret, qu'elle était la personne qui comptait plus que tout au monde. Jamais il ne s'était senti aussi apaisé qu'en ce moment, sa respiration calée sur celle de Clarke, les joues légèrement rougies par cette sensation qui envahissait tout son corps.

- Ne me laisse pas seule Bell'. Ne m'abandonne pas.

Bellamy lâcha la main de Clarke pour prendre son menton du bout des doigts. Délicatement il releva son visage à son niveau pour lui faire face.

- Jamais, murmura-t-il en appuyant son front sur le sien.

Une vague de soulagement l'envahit quand elle entendit ces deux syllabes franchirent les lèvres de Bellamy. Des lèvres dont elle pouvait à présent voir le moindre sillon car il tenait toujours son visage au creux de sa paume. En fait elle était maintenant capable de sentir le moindre détail émanant de lui, de sa respiration profonde à la veine palpitante de son cou sur lequel elle avait posé sa main. De sa barbe douce qui frottait contre sa joue à la main chaude qu'elle sentait toujours en haut de son dos. Pendant un instant Clarke se surprit à maudire l'épaisseur du tissu de sa robe qui séparait la main de Bellamy de sa peau nue.

Elle tenta de chasser aussitôt cette pensée mais les prunelles de Bellamy plantées dans les sienne et la main qui caressait sa joue étaient d'un avis différent. Est-ce que la même idée lui avait traversé l'esprit ? Était-elle la seule à avoir envie de bondir sur ses pieds pour clore les derniers centimètres qui les séparaient ? Clarke se sentait narguée par son propre esprit qui lui insuflait des envies indécentes, urgentes. Il suffisait d'un tout petit rien. Leurs visages étaient déjà tellement proches, leurs nez se frôlaient, ses lèvres... Elles étaient juste là, à portée, tellement désirables, tellement tentantes. Autour d'eux plus rien n'existait, il n'y avait plus que leurs corps enlacés et la petite bulle qu'ils avaient créée, faite de passion, d'envie, d'hésitation.

Clarke se demandait pourquoi elle hésitait encore, il était juste là, si proche, elle n'avait qu'à tendre le cou...

La bulle fini par éclater quand la musique reprit une teinte plus festive, presque agressive après tant de douceur. Ce changement soudain les ramena brusquement à la réalité, les amenant à prendre conscience du niveau de proximité qu'ils avaient atteint. Les barrières qui étaient sur le point de tomber reprirent le dessus et ils s'écartèrent chacun d'un pas, gênés. La pénombre cachait leurs visages empourprés et aucun ne savait vraiment quoi dire, ou faire. Ils avaient été sur le point de céder à ce qu'ils s'efforçaient d'éviter depuis des années.

- On devrait aller prendre un peu l'air, proposa Clarke pour se donner de la contenance.

Elle espérait que la fraîcheur de l'extérieur les aiderait à se remettre l'esprit en place et à dissiper les rougeurs de son visage.

Bellamy acquiesça, sa sachant pas vraiment quoi répondre. Si ça n'avait tenu qu'à lui il serait resté des heures, tant qu'il pouvait être avec elle. Mais il se décida à la suivre en regardant les pans de sa robe onduler à chaque mouvement de hanche


Alors vos avis?
La suite est en cours d'écriture, elle devrait être postée prochainement.