Et voici le dernier chapitre de cette histoire ! Bonne lecture !


Chapitre 32 Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort

Ginny regardait avec horreur le nuage de fumée s'élever de plus en plus haut dans le ciel. Elle se demanda si son mari avait réussi à en réchapper et elle lut sur les visages des autres membres de l'AD que tous se posaient la même question. Le sortilège ressemblait beaucoup à celui que les Princesses avaient utilisé pour détruire les trois villes moldues quelques semaines plus tôt. Elle voulut rejoindre le machiniste pour lui demander de retourner à Pré-au-Lard, mais quelqu'un l'avait devancé car une voix retentit dans le train :

« Mesdames et Messieurs, veuillez bien regagner vos sièges et vous tenir fermement, le Poudlard Express va effectuer un demi-tour pour porter secours aux personnes ayant pu se trouver près du drame. Merci. »

Dès que le machiniste eut terminé son annonce, Ginny regagna son siège et un instant plus tard, le Poudlard Express fit un demi-tour serré. Ginny faillit tomber de son siège. Lorsqu'elle put se remettre droite, le train filait en direction de Poudlard. Son inquiétude, partagée avec ses enfants, se faisait de plus en plus insistante et vivace. Lily pleurait dans les bras d'Albus tandis que James ne lâchait pas son regard du nuage qui ne se dissipait toujours pas. Malgré son visage déterminé, Ginny devina qu'en son for intérieur, James était en proie à une panique difficile à maîtriser.

Cinq minutes plus tard, le train arriva en gare. Tous sortirent du train et découvrirent que le quai avait été inondé et que plusieurs poissons frétillaient sur les quais. Ils transplanèrent à l'entrée du château. Ginny fut la première, avec ses enfants, à y pénétrer, suivie de près par le reste de l'AD. Lorsqu'ils arrivèrent dans le parc, tous s'arrêtèrent et contemplèrent le chaos sous leurs yeux.

La Forêt Interdite avait été balayée sur plusieurs dizaines de mètres et de nombreuses créatures qui vivaient à la lisière étaient mortes. L'herbe semblait avoir était aplatie par une main gigantesque et tous les brins pointaient dans la direction opposée aux portes du château. Un incendie avait débuté et les arbres en flammes éclairaient la scène. Le groupe s'avança précautionneusement à travers le parc et bientôt ils virent le château. Ou du moins ce qu'il en restait !

Ce qui avait dû être le Hall d'entrée était entièrement détruit ainsi qu'une partie de la Grande Salle. Plusieurs parties s'étaient effondrées. Devant le lieu où se tenaient auparavant des portes en bois, il y avait un cratère d'au moins dix mètres de profondeur et cinquante mètres de large. Le nuage de fumée était juste au-dessus de leur tête et le centre du cratère était encore caché par cette fumée. Ne voyant aucune trace d'une éventuelle victime, le groupe continua son inspection. Ils découvrirent la pulvérisée de Hagrid, qui était en larmes devant les ruines de ce qui avait été sa maison pendant plus de quatre-vingts ans.

En s'avançant encore plus, l'AD découvrit que le potager et les serres avaient été incinérés. Seules les plantes qui résistaient au feu étaient encore vivantes. Plus loin ils virent que le lac avait perdu presque la moitié de son volume, expliquant ainsi l'inondation de la gare. Le groupe décida de rentrer dans le château. Comme le laissait supposer l'extérieur, le Hall avait été ravagé. L'escalier de marbre était en poussières et seul le fond de la Grande Salle avait était miraculeusement épargné de la destruction. Le reste n'était que cendres et gravas.

Avec de nombreux efforts, les membres de l'AD réussirent à accéder au premier étage du château et partirent immédiatement à la recherche de blessés. Bill avait en effet annoncé que lors de leur escarmouche, ils avaient réussi à repousser les Mangemorts jusqu'au premier étage afin de pouvoir assurer un passage sécurisé pour les blessés. Après plus d'une heure de fouille, les membres se rejoignirent dans les ruines du Hall pour partager les informations.

Selon les premières constations, seul le Hall et les environs immédiats avaient été détruits. Toutefois, près du quart du château avait été gravement endommagé et plusieurs ailes demeuraient inaccessibles. La plupart des objets qui n'avaient pas brûlé étaient soit détruits soit endommagés. Six Mangemorts gravement blessés, dont un souffrant de brûlures sévères, avaient pu être récupérés. Le grand brûlé révéla à l'AD que s'ils n'avaient pas trouvé plus de survivants, c'est qu'il n'y en avait tout simplement pas.

« S'ils étaient morts, on aurait retrouvé leur cadavre, fit remarquer Neville.

— Ce n'était pas… des blessures dues à la puissance… de l'explosion… mais à sa chaleur, articula difficilement le Mangemort.

— Je ne comprends pas, admit alors Parvati.

— L'explosion les a… incinérés vifs… J'en ai vu se vaporiser… sous mes yeux dans le parc… Seul un sortilège de Gèle-Flamme… m'a évité de connaître… le même sort, déclara le Mangemort avant de s'évanouir. »

Les membres de l'AD restèrent sidérés en découvrant l'ampleur et l'horreur du désastre. Ils se dirigèrent vers les cachots, dernière partie du château qui n'avait pas été inspectée. Très vite ils s'aperçurent que les dégâts y étaient très importants : les murs étaient lézardés, certaines fissures étaient assez larges pour qu'un adulte puisse s'y engouffrer, et le plafond menaçait de s'effondrer. La plupart des objets en bois avait également brûlé, les autres était en miette, et les chaudrons avaient fondu.

Une odeur nauséabonde s'éleva de la remise et ils comprirent qu'il avait dû se passer des réactions à cause de la chaleur. Un corps se trouvait dans le dernier cachot. En l'éclairant, Ginny s'aperçut qu'il s'agissait de Rénatus Rogue. Un rapide examen confirma qu'il était toujours vivant, mais inconscient. Après l'avoir solidement attaché, les membres sortirent du cachot et transportèrent les blessés à l'extérieur. En s'approchant une dernière fois du cratère, Ginny crut distinguer des silhouettes allongées au fond.

Harry ne ressentait plus rien, il tombait toujours dans le puits sans fond. Soudain, il vit une lumière éblouissante sous lui qui se rapprochait de plus en plus vite. Il ferma instinctivement les yeux et sentit sa chute freiner puis stopper. Il ouvrit alors les yeux et lorsque ceux-ci furent habitués à la lumière, Harry remarqua qu'il se trouvait dans un lieu qu'il avait déjà rencontré : King's Cross. Mais c'était le King's Cross qu'il avait visité lorsqu'il avait reçu pour la deuxième fois le Sortilège de la Mort de Voldemort. Il était de retour dans les limbes.

Harry était seul mais bientôt il vit apparaître une silhouette noire qui s'approchait de lui. Lorsque celle-ci arriva, il put la distinguer et en eut le souffle couper lorsqu'il comprit de qui il s'agissait. Grande, vêtue d'une toge noire, portant à la main une faux immense et ayant une apparence cadavérique, la Mort en personne se tenait droite face à Harry et le regardait avec un intérêt non dissimulé. Harry ne put s'empêcher de trembler. La Mort le regardait sans se lasser et un sourire apparut sur son visage.

« Alors voici celui qui m'a déjà défié maintes fois, me défie de nouveau et qui est devenu le Maître de mes Reliques, commença la Mort d'une voix étrangement aigue. Je t'imaginais plus grand Potter. Et plus vieux aussi.

— Je… je vous imaginais… plus terrifiante, articula difficilement Harry.

— Ah, je vois que tu es plein de courage ! Rares sont les gens qui me parlent ! Sais-tu pourquoi tu es ici ? demanda alors la Faucheuse.

— Euh… Parce que je suis mort, tenta Harry.

— Non, tu n'es pas mort. Du moins pas encore, même si tes amis le considèrent. Non tu es encore bien vivant selon moi. Je sais tu es déjà venu dans les Limbes il y a bien longtemps.

— Euh… Oui, en effet. Mais pourquoi ne suis-je pas mort ? Le sortilège est pourtant…

— Mortel ? Cela dépend de sa puissance, mais en effet, tu aurais dû mourir. Pourquoi es-tu ici ? C'est très simple : parce que tu es mon Maître.

— Votre Maître ? s'étonna Harry.

— Oui, confirma la Mort. Tu as réussi à réunir mes trois Reliques en même temps pour la première fois depuis leur création et tu as réussi à les utiliser toutes les trois. Ajoutons à cela que tu m'as acceptée il y a bien longtemps, ce qui fait de toi le seul Maître de la Mort. Je t'ai conféré la puissance supplémentaire que tu as demandées, ce qui t'a permis de combattre les Princesses des Ténèbres et d'en triompher.

— Elles sont mortes ? s'enquit Harry.

— Leur sort ne te concerne pas, Potter, esquiva la Mort. Aucun mortel ne doit connaître le sort d'un autre face à la Mort. »

Harry ne répondit pas immédiatement. Il était toujours intimidé par le personnage qui se tenait devant lui. Il avait beau avoir entendu parler de la Mort et vu des images, elle était bien plus impressionnante que ce qu'il avait imaginé. Soudain il pensa à Hermione. Peut-être qu'il arriverait à faire cracher le morceau à la Faucheuse, elle était la seule à savoir ce qui avait pu se passer.

« Pouvez-vous tout de même me dire pourquoi vous avez épargné mon amie ? interrogea-t-il.

— Tu veux parler de Weasley ? Oui, elle a bien été frappée par mon sortilège…

— Votre sortilège ? interrompit Harry qui ne comprenait pas ce que voulait dire la Mort.

— Oui, mon sortilège. C'est moi qui l'aie créé. L'Avada Kedavra, le Sortilège de la Mort, le seul capable de tuer une autre personne. L'acte maléfique par excellence.

— Mais pourquoi l'avoir fait ?

— Tu dois savoir Potter que chaque sortilège existe par essence, il suffit simplement aux sorciers des les découvrir et de les maîtriser. Lorsque tes semblables sont apparus et ont appris à maîtriser la magie, j'ai très vite compris que la Nature les avantagerait, par simple voix de conséquences. Ceux dépourvus de pouvoirs magiques ont très vite appris comment tuer leurs semblables, il m'a paru donc normal de vous donner la possibilité d'en faire autant, pour rétablir l'équilibre. Cependant, il a fallu des milliers de vos années pour qu'un des vôtres découvrent enfin mon sortilège et réussissent le maîtriser. L'ironie a voulu que ce soit sur un des ancêtres de ton ancien ennemi, Jedusor, que ce sortilège fut utilisé pour la première fois.

— Mais ce n'est pas le seul sortilège qui tue, fit remarquer Harry.

— Non, en effet, admit la Mort. Tout comme les personnes sans pouvoirs magiques ont plusieurs façon de se supprimer, vous avez tout autant l'embarra du choix. Cependant, mon sortilège est le seul qui, lorsqu'il est correctement exécuté, permet une mort certaine.

— Le Nucleo aussi, pourtant ce n'est pas votre sortilège.

— Grindelwald a découvert ce sortilège pour réussir à me dominer sans avoir les Reliques en sa possession. C'était pour lui comme un affront. Mais comme tu dois le savoir, il n'y ait jamais vraiment parvenu et ce sortilège n'a été utilisé qu'à de très rares occasion.

— Oui, avoua Harry. Mais pourquoi ? Sa puissance destructrice surpasse l'Avada Kedavra.

— Parce que ce sortilège n'est pas complet, pas dans sa forme actuelle. Les travaux de recherche de Grindelwald ne lui ont permis que de découvrir la formule.

— Je ne comprends pas.

— Grindelwald n'est pas le premier à avoir découvert ce sortilège. Un sorcier a voulu également me défier, il y a des milliers d'années. Bien avant les Peverell, je lui avais proposé des Reliques de la Mort. Différentes de celles que tu connais, car ses désirs étaient différents. Cependant, après réflexion, il les refusa, décidant de me prouver sa sagesse et son pouvoir par ses propres moyens. C'est ainsi qu'il découvrit le Sortilège Nucléaire et a réussi à le maîtriser totalement. Le monde entier a été touché, tuant des millions d'êtres vivants et provoquant la fin d'une ère glaciaire. Cependant, il fut emporté par la puissance de son sortilège, se transformant en magie pure. C'est de là que vient la limite de la Puissance Magique. »

Harry essaya d'assimiler ce que la Mort venait de lui, parvenant à peine à y croire. Est-ce que la magie même était réellement liée à l'acte fou d'un sorcier ayant tenté de détruire le monde ? Cela paraissait incroyable.

« Cela n'explique pas pourquoi mon amie a survécu, finit-il par rappeler.

— Oui, je sais. Je ne faisais que répondre à ta question, s'excusa la Faucheuse. Ton amie a bien été frappée par l'Avada Kedavra. Mais avant de mourir, elle m'avait acceptée, devenant ainsi une Maîtresse de la Mort. Elle est donc arrivée ici, dans les Limbes. Je lui aie laissé le choix de vivre ou de mourir, elle a décidé de revenir parmi vous. Cependant, ses blessures étaient si graves que je doute qu'elle n'en ait encore pour longtemps à vivre.

— Ne vous inquiétez pas, elle vivra ! assura Harry. Puis-je vous poser une dernière question ?

— C'est ce que tu viens de faire, mais j'accepte que tu en poses une dernière.

— Comment ma Puissance Magique a pu augmenter alors qu'elle était censée rester constante et limitée dans le monde ?

— Vos connaissances dans ce domaine sont terriblement incomplètes, sinon fausses. Oui, la Puissance Magique est limitée dans le monde, mais elle n'est pas déterminée par le nombre de sorcier dans le monde. C'est la propension de chacun à être sensible à la magie qui limite la puissance que vous pouvez développer.

— Je ne comprends pas, dit Harry.

— Tu dois savoir que vos corps sont composés de milliard de cellules ? Chacun d'elle baigne dans la magie, que ce soit chez les sorciers ou ceux sans pouvoirs. À la naissance, chacun possède du même potentiel magique, à la différence que seul les cellules des sorciers vont être sensibles à ce flux continue et réussir à réagir avec. C'est en s'entraînant, en pratiquant la magie, que les sorciers vont entretenir cette sensibilité, voire l'améliorer jusqu'à ce que toutes les cellules puissent être sensibilisées simultanément, développant tout le potentiel magique.

— Mais comment les cellules sont-elles sensibles ? s'intrigua Harry.

— Les cellules sensibles disposent d'un récepteur à leur surface qui peut interagir avec le flux magique environnant. Plus une cellule sera sensibilisée, plus elle développera de récepteurs, et plus le sorcier ou la sorcière pourra exploiter son potentiel. Lorsque tu as utilisé les Reliques, cela a permit de surcharger tes récepteurs, rendant tes cellules beaucoup plus sensibles. Les Reliques ont débloqué ton potentiel magique. Cependant, ce n'est pas la seul utilité de ces récepteurs.

— Je ne vous suis pas, admit Harry.

— Ces récepteurs permettent de sensibiliser les cellules au flux magique. C'est là qu'intervient la limite de la Puissance Magique : le Sortilège Nucléaire utilisé par le sorcier dont je t'ai parlé s'est lié au flux magique même. Par conséquent, une cellule devient sensible, plus il y a des risques que ses récepteurs se détruisent à cause de l'énergie du sortilège. Or, c'est leur sensibilité aux flux magique qui permettent aux cellules de vivre ! révéla la Mort.

— De vivre ? s'interloqua Harry.

— Oui, de vivre, répéta la Mort. Le flux magique et la force vitale sont étroitement liés. Les personnes sans pouvoir magique vivent moins longtemps que les sorciers car leurs cellules n'étant pas sensibilisées, ou trop peu pour permettre l'utilisation de la magie, finissent par dépérir. Au fil du dernier siècle, ils ont trouvé des alternatives qui permettent, sans qu'ils s'en doutent, de sensibiliser leurs cellules, mais pas au même niveau que les sorciers. Cependant, comme je viens de te le dire, le flux magique finit par détruire ces récepteurs et donc conduit à la mort de l'individu.

« Mais assez parler Potter. Il est temps de prendre deux décisions majeures. »

Harry remarqua alors que du monde était arrivé autour de lui : toutes les ombres qu'il avait vues grâce à la Pierre étaient de nouveau réunis autour de lui et la Mort, les regardant avec intensité. Ron se distinguait du lot, avec son large sourire et ses tâches de rousseurs plus visibles que jamais.

« Je vais te poser à mon tour deux questions importantes, expliqua la Mort. Taches de faire le bon choix. Commençons par la première : comme tu dois le savoir, il y a un prix à l'utilisation des Reliques et libérer ta Puissance Magique. Tu devras me donner soit la vie de l'être qui t'es le plus cher soit me rendre les trois Reliques de la Mort qui ne reverront plus jamais le jour. Laquelle de ces deux propositions choisis-tu ? »

Harry savait depuis longtemps qu'elle était la réponse, mais arrivé au moment fatidique, le doute l'envahit. Devait-il choisir les Reliques au risque de ne plus pouvoir les utiliser mais permettre à Ginny de vivre seule ? Ou devait-il choisir Ginny pour vivre avec elle dans l'au-delà et permettre à la génération suivante d'utiliser les Reliques contre une nouvelle menace ? Choisir cette solution reviendrait à rendre trois enfants orphelins. Il regarda ceux qui l'avaient rejoint. Ron prit la parole :

« Harry, il n'y a pas à hésiter ! Tu sais ce que tu dois choisir ! Tu sais quel aurait été mon choix ! Alors vas-y, fais-le !

— Harry, n'oublie pas ! L'amour est la plus grande force de ce monde, déclara Dumbledore.

— Harry, seule ta décision compte, lança Tom. Prend la bonne décision.

— Mon chéri, nous avons tous confiance en toi, le rassurèrent ses parents. Nous savons que tu feras le bon choix. »

Tous avaient confiance en lui, étaient certains qu'il ferait le bon choix. Mais il ne voulait pas être cruel. Il tourna son regard vers la Faucheuse puis demanda :

« Quelle est la deuxième question ?

— Comme tu as été mon Maître et que tu as réussi à utiliser mes trois Reliques, je vais te proposer un autre choix. Veux-tu rejoindre le Royaume des Morts et revoir tes parents, tes amis pour l'éternité ou veux-tu retourner à la vie mais sans la possibilité d'utiliser la magie.

— C'est-à-dire ? s'intéressa Harry.

— Je suis prête à te redonner vie mais en contrepartie, tu perdras ta Puissance Magique. Il te restera assez de récepteurs pour utiliser un sortilège et vivre une dizaine d'années, ou une trentaine d'années sans utiliser la magie. À toi de décider. Alors, quel est ton choix ? »

Harry réfléchit de nouveau. Il rit intérieurement à l'ingéniosité de la Mort pour proposer deux choix tout aussi tentant l'un que l'autre. Dix ou trente ans lui paraissait suffisant pour vivre heureux avec Ginny mais l'éternité avec ses parents et Ron était ce qu'il désirait le plus au monde. Et puis Ginny le rejoindrait bien vite.

« Harry, ne laisse pas le doute t'envahir, dirent ensemble Dumbledore et Tom.

— Harry, ne les laisse pas seul, insista Ron. Ils ont besoin de toi.

— Harry, profite de la vie. Nous nous reverrons tôt ou tard, lui assurèrent ses parents. »

Harry n'arrivait pas à se décider. Des questions se bousculaient dans sa tête ce qui commença à lui donner une migraine. Ginny allait-elle l'accepter sans qu'il puisse utiliser la magie ? Le trouverait-elle toujours aussi attirant ?

« Arrête de te poser des questions Harry ! s'impatienta Ron. Va les rejoindre ! »

Harry regarda son ami droit dans les yeux. Ron avait la ferme intention de ne pas laisser Harry venir le rejoindre. Ce dernier le regarda une dernière fois puis se leva et se tourna vers la Faucheuse qui restait impassible.

« J'ai pris ma décision, annonça-t-il.

— Bien, quelles sont tes réponses ? demanda-t-elle. »

Il faisait un soleil radieux cet après-midi d'été à Godric's Hollow. Même si le soleil commençait à décliner derrière les maisons, cela n'empêchait pas une intense activité dans le cimetière de l'église. Ginny avait organisé l'enterrement des morts de l'attaque de Poudlard. Il y avait de nombreux sorciers et le Ministère avait dû trouver une excuse plausible aux Moldus pour qu'ils quittent la ville pendant deux jours afin de permettre aux sorciers de circuler librement. De nombreuses familles étaient effondrées mais leur chagrin n'était rien en comparaison de celui de Mrs Weasley.

Son mari avait dû l'immobiliser pour éviter qu'elle ne se suicide lorsqu'elle apprit la mort de Ron. Ginny avait décidé d'enterrer son frère et Harry en même temps à côté des parents de celui-ci. Toute l'AD et les proches amis étaient là. Mrs Weasley était aussi présente, et bien qu'elle se fût calmée, les larmes et sanglots continuaient de couler. Hermione s'était réveillée peu de temps après la bataille finale. Elle était actuellement en fauteuil roulant mais selon les spécialistes de St Mangouste, il y avait très peu de chance qu'elle s'en remette un jour complètement. Hugo et Rose se chargeaient de la pousser.

Lors de la mise en terre de Ron, Mrs Weasley ne put plus se retenir et elle s'effondra sur le sol. Mr Weasley la releva et dut la soutenir. Elle n'arrêtait pas de hurler à la mort. Rose éclatait aussi en sanglots tandis qu'Hugo tentait de se montrer fier et courageux mais ne réussit pas à cacher ses yeux bouffis. Hermione regardait la scène avec un air vague. Lorsqu'on referma la tombe de Ron, Hugo s'avança et avec sa baguette écrivit :

Ronald Bilius Weasley 1er mars 1980 - 15 Mars 2026

Que la Mort puisse t'offrir notre amour et récompenser ton courage.

Ce fut la mise en terre de Harry. Ginny regarda le cercueil descendre en repensant à la nuit de l'attaque de Poudlard. Elle avait distingué quatre corps à travers la fumée au centre du cratère mais lorsqu'elle était descendue, elle n'avait trouvé que ceux inconscients de Katie, Joanne et Jeanne, âgées de treize et huit ans. Elles n'avaient aucun souvenir et ne savaient pas comment elles étaient arrivées dans ce cratère. Elles étaient en ce moment à St Mangouste pour se rétablir. Ginny avait fouillé tout le domaine à la recherche de Harry mais ne l'avait pas trouvé. Elle avait attendu pour voir s'il n'allait pas réapparaître mais au bout d'une semaine personne n'avait eu de nouvel du Survivant. On était arrivé à la conclusion qu'il était mort.

Tandis que le cercueil touchait le fond de a tombe, Ginny regarda ses enfants. Ils étaient tous les trois anéantis. James s'était enfermé dans sa chambre pour ne sortir que pour l'enterrement. Il était habillé d'une cape et une capuche recouvrait son visage. Lily et Albus, quant à eux, avaient cherché refuge dans les bras de l'autre. Chacun pleuraient silencieusement. Ginny, elle, avait les yeux bouffis et rouges à force d'avoir pleuré pendant des jours durant. On recouvrit la tombe de Harry. Ginny se tourna alors vers ses amis.

Neville et Luna pleuraient à chaudes larmes tandis que Hermione continuait à regarder la scène avec un regard vide. C'était comme si elle n'était pas présente. Les autres membres de l'AD et de la famille Weasley regardaient avec une tristesse non mesurable la dernière demeure de celui qu'ils idolâtraient. Mrs Weasley, qui avait toujours considérait Harry comme son fils, était dans un état de détresse. Elle ne pouvait plus retenir ses sanglots, ni contrôler ses tremblements. C'est James qui s'avança vers la tombe de son père pour écrire.

Ginny remarqua dans la foule de sorciers, une silhouette elle aussi vêtue d'une cape. Une capuche lui cachait l'intégralité du visage mais Ginny devina que cette personne la regardait il y a quelques secondes. James retourna aux côtés de sa mère qui regarda alors l'inscription :

Harry James Potter 31 Juillet 1980 - 8 Juin 2026

Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort.

Ginny fut surprise par l'inscription, la même que celle sur la tombe des parents de Harry, situé juste à gauche. Elle ne demanda pas à son fils pourquoi il avait choisi cette inscription. Elle leva son regard sur la foule et chercha le sorcier qu'elle avait aperçu. Mais elle ne le retrouva pas. Le Ministre de la Magie monta sur une estrade et commença un discours. Ginny n'écouta que d'une oreille, toujours à la recherche du mystérieux sorcier. Elle pensait avoir reconnu mais elle finit par accepter que cela devait être un effet de son imagination et qu'il avait disparu corps et bien.

Elle se concentra sur le Ministre, mais le discours ne reflétait pas la véritable apparence de Ron, ni celle de Harry. Puis soudain, une forme argentée, sortit de nulle part, s'éleva vers le ciel et commença à tourner autour de l'assemblée. Ginny ne la reconnut que lorsque la forme argentée se dirigea vers elle. C'était un Patronus et il était porteur d'un message. Ginny leva la tête vers ses enfants, Luna et Neville et chacun arborait un large sourire, un sourire qui mêlait soulagement et joie.

« Je t'aime et je t'aimerai toujours Ginny, déclara le Patronus avant de s'évanouir.

— Moi aussi, murmura Ginny. Moi aussi Harry. »


Et voilà, c'est fini ! Merci à tous ceux qui ont lu jusqu'au bout et à ceux qui ont laissé des petites reviews. N'hésitez pas à les imiter :)

La suite arrivera très prochainement, sans doute dans le courant du mois d'août.

A très vite donc !