Bonjour à tous !

Je suis de retour comme promis avec une nouvelle fic "Moonlight shadow".

Elle sera constituée de six chapitres qui sont déjà entieèement rédigés et qui n'attendent que d'être publiés.

Pour rendre à César, ce qui est à César, je tiens à remercier Elwenn Snape qui a accepté de me prêter l'idée de départ. Je vous invite vraiment à aller voir son profil, il y a quelques pépites dessus. Merci donc Elwenn, c'est vraiment adorable de ta part :) Je ne suis coupable que du développement et de la conclusion de toute cette histoire.

Je tiens aussi à remercier les lecteurs qui m'ont laissé des reviews sur la fin de Special Angel (LambdaOfTheDeath, Elwenn Snape, Destrange, Zeugma412 et Lia9749) et sur l'OS que j'ai publié entre temps (Zeugma412, merci à nouveau).

Je ne vous embête pas plus longtemps et vous laisse avec la lecture !


Rendez-vous avec le Diable

...

-Juillet 1983-

...

Les applaudissements éclatent autour de nous comme un coup de tonnerre. Les hourras et les bravos jaillissent de cette foule habituellement si froide et sérieuse. Comme un seul homme, tous ces professeurs émérites, ces maitres réputés, ces chercheurs se lèvent pour acclamer encore un peu plus l'homme debout devant son pupitre. Je peux les comprendre, mais un léger pincement au cœur m'empêche de me mêler à eux. Soudain, je sens que ma voisine se retourne vers moi et me fixe de son regard bienveillant. Un léger sourire apparait sur ses lèvres et elle m'invite silencieusement à me lever à mon tour, ce que je fais de mauvaise grâce. Tous ces vivas, toute cette reconnaissance auraient dû m'être destinés. J'aurais dû être à la place de cet homme sur l'estrade et être acclamé par mes pairs. Au lieu de cela, je suis là, debout au milieu de cette foule anonyme à l'applaudir. Il vient de devenir l'un des chercheurs les plus célèbres de sa génération, son nom et son travail seront encore connus dans des centaines d'années. Et pourtant, il n'est qu'un imposteur. Je ne suis pas jaloux, non, je suis juste amer.

...

Deux ans plus tôt

...

Le ciel écossais d'un noir d'encre s'étendait au-dessus d'eux, les étoiles scintillant doucement comme des milliers de minuscules diamants. En levant les yeux, Aurora Sinistra vit que le cours d'astronomie qu'elle dispensait à ses étudiants de troisième année touchait à sa fin. L'enseignement pratique de cette discipline avait lieu la nuit, et il était impossible de faire retentir la moindre cloche, sous peine de gêner les autres habitants, elle devait donc faire attention à surveiller les étoiles pour estimer l'heure qu'il était. Elle faisait cela depuis des années, et était à présent habituée à cette particularité. La classe était silencieuse, seul le grattement des plumes se faisant entendre.

Elle décida d'effectuer un dernier cours de la classe pour vérifier l'avancement du travail de ses étudiants, puis elle les libéra. Le brouhaha habituel s'ensuivit lorsqu'ils rangèrent leur matériel, laissant finalement place à un silence paisible. Elle jeta un dernier regard autour d'elle et se mit à admirer encore une fois le paysage incroyable qui s'étendait autour d'elle. Le mois de janvier venait de débuter, le froid était piquant mais la vue était à couper le souffle. La neige scintillait doucement sur les flancs des montagnes qui entouraient le château comme un écrin. La lune permettait de voir des traces encore fraiches dans la neige. Des animaux qui s'étaient promenés dans le parc, le garde-chasse était allé dans son potager, des élèves avaient fait une bataille de boule de neiges. D'ici, posée entre la terre et le ciel, elle pouvait tout voir. Au loin, la Forêt Interdite ressemblait à l'une de ces photographies moldues de paysages de montagne. Un frisson soudain lui fit prendre conscience que la température était glaciale, et que toute la beauté de ce paysage ne serait pas suffisante pour la réchauffer. Elle s'arracha alors à cette contemplation, saisit ses affaires et retourna vers ses appartements.

Ceux-ci étaient situés au quatrième étage, et en connaissant suffisamment bien les passages secrets, il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour parvenir à destination.

Brusquement, Aurora Sinistra s'immobilisa et se glissa silencieusement dans un recoin obscur pour l'observer sans se faire remarquer. Les couloirs étaient habituellement déserts à cette heure-là. Les étudiants qui s'étaient échappés de leurs dortoirs devaient déjà être rentrés, alors que faisait-il ici ? Immobile, à jeter de temps à autres des coups d'œil vers l'extrémité du couloir, puis faisant quelques pas. Mais pourquoi Severus Snape l'attendait-il ainsi devant chez elle ? Pourquoi lui, plus que tout autre ?

Prenant une profonde inspiration, elle sortit de la pénombre pour se rapprocher de lui. Il leva la tête en s'apercevant de sa présence.

"Bonsoir professeur. Je commençais à m'inquiéter. Votre cours est fini depuis un moment, et j'avais peur de vous avoir manquée.

— Professeur Snape, pouvez-vous m'expliquer ce que cela signifie. Je pense n'avoir aucun compte à vous rendre, et l'heure à laquelle je rentre ne regarde que moi.

— C'est vrai, veuillez m'excuser. Je souhaitais vous parler, et j'ai pensé que votre cours s'était terminé plus tôt que d'habitude.

— Je n'ai aucune envie de vous parler monsieur. Sachez que je supporte déjà votre proximité lors des repas dans la Grande Salle, je n'ai pas l'intention d'en supporter davantage. A présent que vous le savez, je ne vois rien qui vous retienne ici plus longtemps. Bonne nuit."

D'un pas décidé, elle s'approcha de la porte de ses appartements et marmonna le mot de passe pour ouvrir la porte. Elle s'y engouffra et claqua la porte derrière elle, laissant le professeur de potions seul dans le couloir, contrarié.

Seul dans ce couloir, le professeur Snape enrageait. Il savait bien que cette femme ne pouvait pas le supporter, mais le repousser aussi sèchement sans lui laisser la moindre chance d'expliquer sa présence était quand même vexant.

Son rôle au cours de la guerre qui venait de s'achever n'était ignoré de personne, et il devait souvent faire face à des réactions brutales, haineuses ou au moins méfiantes, mais celle-ci dépassait l'entendement. Depuis que le professeur Dumbledore en personne s'était publiquement porté garant pour lui, les réactions étaient moins frontales. Il savait qu'on murmurait encore souvent sur son passage, et que les parents d'élèves n'étaient pas tous convaincus de sa bonne foi, mais la réaction du Professeur Sinistra l'avait surpris. Il n'y avait visiblement aucune aide à attendre de sa part et il repartit vers les cachots, tentant de réfléchir à une nouvelle solution. Elle représentait déjà sa dernière option, et il n'avait pu se résoudre à venir la voir que lorsque son dernier essai de l'après-midi s'était terminé en échec cuisant.

Plusieurs étages plus haut, Aurora Sinistra s'apprêtait à aller se coucher, encore furieuse de son altercation tardive avec son collègue. Non mais, quel toupet ! Venir la voir, elle, pour lui demander de l'aide, alors qu'il était de notoriété publique qu'il était le mal incarné. La douce quiétude qu'elle avait ressentie en haut de la tour d'Astronomie s'était totalement évanouie.

Après plusieurs dizaines de minutes à se tourner et se retourner dans son lit, d'abord trop en colère pour trouver le sommeil, elle avait fini par se demander ce qu'il lui avait pris de venir par ici. Il devait avoir une raison de venir la voir, malgré l'accueil peu chaleureux qu'il risquait d'avoir. Bah ! Peu importe ! Ce n'était pas son problème, et il trouverait bien de l'aide auprès de ses amis Mangemorts, n'est-ce pas ?

...

"Aurora, puis-je avoir un mot avec vous ? Cela ne prendra que quelques instants." Le professeur Dumbledore l'avait discrètement interpellée au moment où elle passait derrière lui pour rejoindre sa place à la table des professeurs, quelques jours plus tard. Intriguée, celle-ci hocha la tête en se demandant fugacement ce que le Directeur pouvait bien vouloir lui dire.

Cependant, l'odeur délicieuse des pancakes et du café frais préparés par les elfes lui firent oublier les questions qui la taraudaient, et ce n'est que deux heures plus tard qu'un discret coup à la porte de son bureau lui fit relever la tête.

Occupée à corriger des devoirs de ses élèves de quatrième année, elle ne s'attendait certainement pas avoir Albus Dumbledore entrer dans la pièce.

" Veillez m'excuser Professeur, je n'avais pas compris que ce dont vous vouliez me parler était si urgent. Je voulais terminer de corriger ces copies avant d'aller vous voir. " Levant la main pour interrompre ses excuses, le vieil homme s'assit en face d'elle.

"Vous savez, l'enseignement me manque un peu. Je ne regrette pas un seul instant d'avoir accepté ce poste de Directeur, mais voir l'émerveillement dans le regard de mes étudiants lorsqu'ils réussissent enfin est une sensation incroyable. N'est-ce pas ? Une fierté qui donne du sens à tout ce que nous faisons.

— Sans doute.

— Vous voyez ce dont je parle, j'en suis sûr.

— Vous savez, l'astronomie est peut être une discipline dans laquelle ce genre d'émerveillement est moins fréquent qu'en métamorphose. Rares sont les étudiants à comprendre toute la beauté d'un ciel étoilé, et la magie qui peut en être tirée, croyez-moi.

— Vous avez sans doute raison. Mais comme vous le dites, la magie des étoiles est l'une des plus puissante, quoique subtile, qui existe.

— Veuillez excuser la brutalité de ma question, mais êtes-vous réellement venu ici pour me parler de la magie cosmique ?

— C'est vrai, je m'égare un peu. J'ai demandé à vous voir car Severus m'a rapporté un... incident, vous impliquant.

— Pardon ? Il me tend une embuscade, et vient ensuite se plaindre car je ne l'ai pas accueilli à bras ouverts ? J'ignore ce qu'il vous a dit, mais je suis certaine que c'est faux. Il n'est pas..." Elle s'interrompit juste à temps, pour ne pas dire ce qu'elle avait réellement sur le cœur.

" Oui, il n'est pas quoi ?

— Je sais que vous lui faites confiance, mais je ne comprends pas pourquoi. J'ai peur qu'il ne soit... pas ce qu'il prétend être.

— Vous pensez qu'il abuse de ma confiance, n'est-ce pas ?

— Je me pose des questions, voilà tout.

— Vous pensez qu'il est encore fidèle à Vous-Savez-Qui.

— Je ne sais pas.

— Et que toutes ses actions ont seulement vocation à perpétuer sa mémoire. Que si le jeune Harry Potter n'avait pas anéantit le Seigneur des Ténèbres, Severus Snape serait encore à son service ?

— Peut-être. Vous semblez avoir des éléments vous permettant de lui faire confiance. Mais comme je les ignore, je n'ai que votre parole.

— Qui n'est pas suffisante, visiblement." Le regard perçant d'Albus Dumbledore finit par lui faire rendre les armes.

— Mangemort un jour, Mangemort toujours, n'est-ce pas ?" Murmura-t-elle.


Et oui, les chapitres sont un peu plus courts que d'habitude, mais j'espère que ce premier vous aura suffisamment intrigué. Avez-vous des idées sur ce que Severus pourrait lui vouloir ?

Merci d'avoir lu, pensez au petit mot qui fait plaisir à l'auteur et à dans deux semaines !