Bonjour bonjour !

Ce texte a été écrit pour la 108ème Nuit du Fof, où il faut écrire une texte en une heure à partir du thème "Adieu" (envoyez-moi donc un mp si vous souhaitez plus d'informations, je suis gentille, promis)

Et... Bah voilà, comme je suis incapable de me tenir à mes bonnes résolutions, ça a bien l'air parti pour être une histoire complète. Parce que le POV de l'autre personnage arrive avec le thème suivant et que je suis certaine que ça mériterait une suite...

Bonne lecture !

Disclaimer : Harry Potter appartient à JK Rowlings et One Piece à Oda.


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Dire adieu

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Du point de vue de Harry, dire adieu était une des choses les plus difficiles à faire, surtout quand il s'agissait de personnes qui nous étaient chères. Il préférait dire au revoir, même s'il s'agissait parfois d'un mensonge. La souffrance était moins lourde à supporter.

Il ne comptait plus le nombre de bandages invisibles qui maintenait son cœur si souvent malmené et brisé par la mort de ses proches en un seul morceau. Ses parents, Sirius, Rémus, Fred, Ron, Hermione, Ginny, leurs enfants… Il les avait tous vu partir avant lui. Mais son corps refusait de mourir. Pas de vieillir, non, ses traits fripés, ses articulations douloureuses, ses cheveux blancs et son âme usée en était la preuve.

Les gens avaient commencé à murmurer, à chuchoter autour de lui. Les rumeurs s'étaient répandues sur son compte, comme quoi il aurait à son tour créé la Pierre Philosophale. Cependant, c'était faux, mais qui l'aurait écouté ? Il n'avait plus personne, la Mort les avait tous pris dans son étreinte glacé. L'unique raison de sa survie, à sa grande horreur, était le fait qu'il soit le maître de la Mort. Il avait tout essayé, tout, mais à chaque fois, ses tentatives pour rejoindre sa famille et ses amis se soldaient par un échec qui devenait de plus en plus douloureux.

Alors il avait essayé autre chose, une dernière fois. Il était passé à travers l'Arche.

Il comprit que la Mort se jouait encore de lui en arrivant dans un monde différent du sien, sans sorciers et pratiquement recouvert d'eau. Il avait peut-être rassemblé les trois Reliques, mais cela avait été une erreur, une erreur terrible qu'il regrettait.

Il traîna son corps de vieillard par monts et par vaux, espérant à chaque fois finir par rejoindre ceux qui devaient l'attendre. Il ne leur avait pas dit adieu, songeant toujours qu'il finirait par les retrouver. Sa Ginny lui manquait pour le réchauffer du feu qu'elle avait en elle. Ses enfants lui auraient rendu son sourire depuis si longtemps, comme ses petits-enfants. Hermione aurait cherché une solution, Ron aurait plaisanté et lui aurait changé les idées… Mais ils n'étaient plus qu'os et poussière.

Il finit par s'installer sur une île comme les autres, s'éloignant de tous en habitant dans les montagnes. Sa vieille baguette lui servait encore, amie fidèle qui ne semblait pas prête de le lâcher. Son corps avait cessé de vieillir, comme si la Mort voulait lui éviter l'humiliation de devenir de plus en plus impotent sous les ravages du temps. Il était devenu grincheux et taciturne, peu sociable. Les gens qui au départ venaient savoir comment il se portait avaient bien vite cessé de lui rendre visite.

Il était seul et c'était mieux ainsi. Il n'aurait pas besoin une fois de plus de recoller son cœur en morceaux.

Puis un jour, alors qu'il regardait la vallée qui s'étendait à ses pieds sur un banc assemblé par ses soins, un oiseau azur et or se posa sur le toit de sa petite cabane. Harry sentit son ventre se serrer alors qu'il lui faisait penser à Fumseck, qu'il n'avait plus jamais revu depuis la mort de Dumbledore. L'animal semblait mélancolique et inquiet en le regardant. Le vieil homme sourit alors tristement, pour la première fois depuis longtemps.

- Vous savez, ce n'est pas sûr pour quelqu'un de votre âge de vivre tout seul, yoi, déclara l'oiseau.

La bouche du sorcier se décrocha alors qu'il ouvrait des yeux ronds derrière ses lunettes. Il cligna des yeux, pinçant sa peau marquée par les années pour être certain qu'il n'avait pas rêvé. Le piaf parlait ?! Bon sang, qu'était-ce encore que cela ? Il n'avait pas bu, pourtant. Même si ça le démangeait souvent de boire pour oublier la peine en lui et ses souvenirs trop douloureux. La remarque sur son âge l'énerva néanmoins. Il détestait sa vieillesse sans fin, il n'avait pas besoin qu'on le lui rappelle.

- Dégage avant que je ne te transforme en brochettes, grogna-t-il avec le poing levé.

Il se trouvait idiot à parler ainsi au phénix. Néanmoins, il songea qu'il s'agissait peut-être d'un de ces Fruits du Démon dont il avait entendu parler en voyageant quand l'animal sauta du toit, se transformant avant de se réceptionner sur des pieds bien humains au sol. En fait, il avait pris l'apparence d'un homme blond avec des lunettes. Et derrière les verres, le même regard que le sien. Détruit, éteint, désespéré. Celui de quelqu'un qui voulait rejoindre ses morts mais qui n'y arrivait pas.

- Vous n'avez plus rien qui vous retient ici bas, remarqua le sorcier, essayant de comprendre ce qu'était son vis-à-vis sans poser de questions.

Puis, si ça n'était qu'une illusion offerte par son esprit, il ferait avec. Sa folie lui tiendrait compagnie. Néanmoins, l'homme-oiseau sursauta violemment, avant de plisser ses yeux bleus et de reculer d'un pas. Hum, le gosse avait quand même l'air bien réel. Ou son cerveau avait réellement décidé de lui faire faux bond, après son agilité et son adresse.

- Comment… ?

Harry souffla, tapant sa canne contre le sol, creusant un impact dans la terre meuble. Il se sentait bizarrement agacé par l'étonnement de l'inconnu. Ah les jeunes, à croire qu'on ne pouvait pas lire sur leur visage ce qu'ils ressentaient !

- Tes yeux me disent tout ce que j'ai besoin de savoir, gamin. Tu es brisé et tu n'as plus rien. Alors pourquoi tu restes ?

- C'est lâche d'abandonner la vie, yoi, répliqua avec amertume le blond, qui s'assit pourtant dans l'herbe humide en face de lui.

- Il faut du courage pour rejoindre ceux que l'on aime, rétorqua Harry.

Et beaucoup de chance, songea le sorcier avec tristesse et lassitude. À croire que la bonne fortune avait dédaigné son berceau à sa naissance et que seule la poisse l'avait béni. Il soupira, se relevant en s'appuyant sur sa canne, puis se dirigea vers sa porte.

- Allez, dégage et meurs pour les rejoindre, petit. Tu perds ton temps à t'accrocher à la vie s'il n'y a plus rien pour te retenir.

- Vous êtes sinistre, yoi. La vie a toujours quelque chose à offrir, souffla l'inconnu. Et je ne suis pas un gamin, yoi !

Il y avait de la vexation qui transparaissait dans sa voix, mais l'ermite ne répliqua rien, amer. Pour lui, seule la Mort avait encore quelque chose à lui offrir. Il n'aspirait plus qu'à reposer en paix, loin de ses douleurs articulaires et du gouffre émotionnel dans son cœur. Il s'apprêtait à rentrer dans sa cabane quand l'homme-oiseau ouvrit encore son bec.

- Vous savez, je suis médecin… Je pourrais vous examiner, on dirait que vos articulations vous font souffrir, yoi. À votre âge, ce n'est pas étonnant.

Harry se retourna, exaspéré, pointant sa canne dans le torse du blond qui se raidit. Ce dernier mit instinctivement la main à sa hanche, par-dessus le foulard qui lui servait de ceinture, comme pour sortir une arme. L'ancien Auror eut un rire sans joie. L'homme avait combattu et comme lui, avait survécu. Pourtant, il lui semblait qu'il avait autant de candeur qu'un oisillon tombé du nid. S'il avait voulu des soins, il serait redescendu parmi les humains.

- Monsieur est surtout un guerrier. Je ne veux pas de tes soins, je veux simplement que l'on me fiche la paix ! Dégage, le piaf, ou tu finiras dans mon assiette !

L'inconnu leva les yeux au ciel, lâchant néanmoins un petit rire amusé, au grand étonnement du sorcier qui le fixa avec méfiance. Ce dernier souleva sa canne dans les airs, le menaçant d'une voix grave.

- Je t'ai dit de foutre le camp !

Le plus jeune se releva, époussetant son pantalon. Harry n'avait qu'une envie, qu'il parte. Il avait bien trop côtoyé les médecins avec son boulot pour les apprécier. La plupart du temps, il avait envie de leur enfoncer leur stéthoscope bien profond.

- Je reviendrais, pépé, yoi. Hors de question que je vous laisse vous bousiller la santé. Vous avez la chance de vivre, essayons de vous maintenir en forme, yoi ! insista le blond.

Harry lui fit un doigt et claqua la porte, hors de lui. Il n'était pas d'accord. Il n'avait pas de chance de vivre encore, mais il n'avait pas l'intention d'expliquer pourquoi à ce jeune blanc-bec. S'il revenait, il l'accueillerait à coup de canne. Il ne voulait pas de compagnie, pas d'aide, il voulait qu'on le laisse décrépir en paix ! Avec un peu de chance, la Mort finirait par se lasser de ce petit jeu.

- À plus ! lança le blond à travers la porte.

- Adieu, oui ! Ne remets plus les pieds ici ou je te déplume pour rembourrer mon oreiller !

Harry détestait dire adieu. Mais pour la première fois depuis longtemps, ça ne le dérangeait pas, parce que l'homme était tout bonnement insupportable. Il espérait bien que ses menaces portent ses fruits, parce qu'il ne voulait plus voir sa tête de blondinet mal coiffé. En fait, il ressemblerait presque à un ananas, songea-t-il en prenant un morceau de bois et sa baguette, avant de le sculpter avec rage pour faire passer sa colère.


Le POV de Marco arrive, sur cette étrange histoire assez imprévue... Une review pour dire votre avis ?