Bonjour à tous les gens !

Comment allez-vous ?! C'est avec beaucoup de plaisir que je reviens dans ce fandom pour une petite fic sans prétention ^^

En effet, elle sera courte (pas beaucoup de chapitres mais ces derniers seront assez longs pour compenser), elle sera sur Noel (oui je sais, on est en Mars... XD)

Sachez que je réfléchie à une fic SQ plus longue. A savoir si elel sera AU ou non... Peut-être pourrez-vous m'aider sur ce coup : vouluez-vous lire un AU total ou alors une fic qui continuera la fin de la série ?

En attendant, me revoici, tous les dimanches, avec celle-ci. J'espère que vous aimerez. Evidemment, les reviews sont les bienvenues !

ENJOY


Pour ceux qui ont encore l'esprit de Noel, rendez-vous dans quelques semaines avec le vieux bonhomme barbu globe-trotter, pour les autres, notamment les retardataires, il y a encore des soldes au Manhattan Mall. Joyeux Noel !

C'est avec cette phrase, pouvant sembler anodine, que tout commença.

Pourtant, elle n'imaginait pas que cela prendrait de telles proportions. Assise à son bureau, elle feuilletait les prochains reportages qu'elle aurait à faire lorsqu'elle entendit des claps venant de l'entrée. Elle releva la tête et haussa un sourcil.

« Bravo, c'était magique ! » railla son invitée

« Qu'est-ce que tu viens faire ici ? »

« Je suis venue applaudir la journaliste la plus détestée des parents. »

« Pardon ? »

« Regina Mills est-elle la Grinch des temps modernes ? » lut-elle en déployant un journal local

« C'est une blague ? »

Pour toute réponse, son interlocutrice lui lança le journal, qui atterrit mollement sur son bureau. La jeune femme le prit et lut le titre, ses yeux s'écarquillant tant de stupéfaction, tant d'horreur « Mais qu'est-ce que… »

« Sérieusement, tu pensais vraiment que ce genre de petite phrase passerait pour le grand public ? »

« … »

« Ecoute, si tu veux mon avis… »

« … Je m'en passerais. »

« Je te le donne quand même : en tant que sœur, je pourrais te trouver des circonstances atténuantes… Après tout, tu es une journaliste reconnue, avec une bonne situation. On pourrait t'accorder quelques erreurs, et c'est, je pense, ce qu'on fait en ce moment. »

« Mais quelle erreur ? »

« Attends, tu ne te rends pas compte ? »

« Me rendre compte de quoi ? »

« De la bourde que tu viens de faire… Non mais sérieusement : parler du père comme un vieux barbu globe-trotter, sans parler de briser l'esprit de Noel en faisant de la promo pour les achats… Sérieusement Regina ? »

« Je n'ai fais que dire la vérité. N'est-ce pas le rôle d'une journaliste ? »

« Mais enfin Regina… C'est Noel bon sang ! »

« Et alors ? »

« Et alors ?! Il y'a toute une mythologie autour de Noel qui rend les choses féériques, un monde d'enfants rêveurs… Pour une fois dans l'année, on redevient des enfants, on à des étoiles pleins les yeux. »

« Noel est commercial. »

« Noel est magique. »

« La magie n'existe pas. Tout comme le père Noel. Ce n'est qu'une invention des grandes enseignes pousser à la consommation. »

« Je te rappelle que Saint Nicolas est le premier Père Noel. »

« Mais il n'offrait pas de cadeaux, il offrait des fruits. » Regina soupira « Peu importe, ce qui est fait est fait, et ce qui est dit, est dit. »

« En attendant, ma sœur se fait appeler le Grinch new-yorkais. »

« Le Grinch n'existe pas non plus. »

« A présent si. »

« … »

Puis la porte du bureau s'ouvrit de nouveau pour laisser place à un jeune d'une vingtaine d'années « Regina, le patron demande à te voir. »

« Je te l'avais dis… » murmura la jeune femme

« La ferme Lena. » railla Regina en lui passant devant.

Tandis qu'elle passait dans les couloirs, elle pouvait sentir les regards insistants de certains de ses collègues. Regina s'en fichait : elle était la plus douée dans son domaine, ayant à son actif des dizaines et des dizaines de reportages de qualités, souvent primés par les gens du métier. Elle savait qu'elle était bonne dans ce qu'elle faisait, et elle le faisait bien. Lorsque Channel One l'avait contacté, elle n'avait pas hésité une seule seconde.

Lorsqu'elle toqua à la porte du bureau de son patron, elle n'avait pas la moindre idée que ce qui en découlerait, changerait sa vie pour toujours.

« Entrez ! »

Regina s'exécuta et vint directement s'asseoir devant Sidney Glass, un homme sec au visage dur mais respecté par ses pairs. Il n'était pas inconnu que Glass avait toujours eu des vues sur Regina, sans aucun retour de la part de la jeune femme. Certains pensaient qu'elle ne devait sa place que parce qu'il en pinçait pour elle.

« Sidney… »

« Regina. J'ai un problème. »

Si vous n'en aviez qu'un, pensa-t-elle « Ah oui ? »

« Oui. » Il tourna son écran d'ordinateur et Regina vit dessus le reportage de Regina « Ca. »

« Ca ? »

« Ce reportage. Qu'est-ce qu'il vous a pris ?! »

« Pourquoi tout le monde me demande ça ? Il est parfait ce reportage. Vous m'avez demandé de bosser sur les achats de Noel, et c'est ce que j'ai fais. »

« Vous avez délibérément dénigré le Père Noel. Le père Noel ! »

« Et alors ? Tous les ans, il y a des reportages sur les achats de Noel, démystifiant la venue du père Noel. On s'est que les parents achètent les cadeaux et une ce n'est pas un vieux bar… »

« … Stop. »

« … »

« Nous savons tout cela, tout le monde le sait. Mais il y a une marge entre faire un reportage sur le shopping de Noel et mettre à mal le mythe du Père Noel. »

« Aucun enfant ne regarde cette chaine de toute façon. »

« Là n'est pas le problème Regina. On ne touche pas au Père Noel. »

« Je n'ai plus 10 ans Sidney, je n'y crois plus depuis longtemps, et les enfants se porteraient bien mieux si on leur disait la vérité, si on arrêtait de leur mentir et de les bercer de belles illusions. La chute n'en est que plus dure plus tard. »

« Le monde dans lequel nous vivons est cruel. Laissons à nos chères têtes blondes le temps de rêver avant d'arriver dans le monde des adultes. Combien de ces adultes aimeraient retourner en enfance. Pourquoi ? Parce que c'est le temps de l'innocence, du rêve et des croyances multiples : le marchand de sables, la fée des dents, le lapin de Pâques et le Père Noel. »

« Qu'est ce que j'y peux ? »

Sidney inspira fortement et se laissa reposer sur son fauteuil « Regina, tous les ans la chaine organise son réputé concours des plus beaux villages de Noel représentant un esprit de Noel sans conteste. »

« Oui je sais. »

« Tous les ans une dizaine de journalistes tirent au sort des villages dont la candidatures ont été présélectionnées. Ils ont pour tâche de faire un reportage de la ville, des habitants, afin de peindre le meilleur portrait du candidat. Ce concours est fini par des millions d'américains tous les ans. Nous en sommes fiers. »

« Oui et ? Vous m'en parlez parce ? »

« Parce que vous serez de la partie. »

« Quoi ? »

« Vous serez l'un des journalistes qui tirera au sort une ville pour y faire un reportage. »

« Quoi ? Non, non, non, c'est impossible. »

Sidney fronça les sourcils et balança sur son bureau un journal « Le Grinch. Les gens vous appellent comme ça. Je ne peux me permettre d'avoir ce genre de référence parmi mes employés. »

« Soyez sérieux. Ca ne durera que quelques jours avant qu'on passe à autre chose. »

« Vous savez bien que les rumeurs et les surnoms persistent… Si vous ne voulez pas être cataloguée terreur des enfants et ennemie des parents… Je vous conseille fortement de le faire. De plus, ça ne vous fera pas de mal de vous mettre à l'écart un moment. Vos propos ont déjà fais le tour du net. »

« … »

« Regina ? »

« Ais-je le choix ? »

Sidney soupira « Si vous refusez… Je vous mettrai au placard un certain temps. Vous n'apparaitrez plus sur nos écrans pour éviter les dérapages, vous serez reléguée aux sujets secondaires avant de pouvoir revenir. »

« … »

« Regina, vous ne m'avez pas laissé le choix. »

Regina fulminait intérieurement « Très bien… »

« Le tirage au sort aura lieu demain devant nos caméras. Vous aurez ensuite jusqu'au 22 pour faire votre reportage, puis faire le montage pour qu'il soit prêt pour le 24, jour des votes et le 25, les résultats. Compris ? »

« Bien. »

« Vous serez en compétition avec 9 autres journalistes qui tireront aussi au sort une ville. »

« Génial. » railla Regina « Si vous voulez bien m'excuser…. »

Regina se leva et sortit du bureau, mais avant cela, Glass l'interpela « Regina ! » Elle se tourna légèrement « Je crois que ça vous fera le plus grand bien. De renouer avec l'essentiel, l'humain. »

Regina ne répondit rien, préférant encore l'ignorance à des mots qu'elle pourrait regretter plus tard. Elle referma la porte et retourna à son bureau, essayant d'être le plus normal possible. Visiblement ses collègues étaient au courant de ce que s'apprêtait à lui die son patron : certains semblaient désolés pour elle, d'autres cachaient mal leur amusement. Elle s'enferma dans son bureau, juste pour y retrouver sa rousse de sœur assise à sa place « Pousses-toi de là. »

« Alors, verdict ? Tu es virée ? »

« Pourquoi ? Pour avoir dit que le père Noel était marketing ? »

« Entre autre. Alors, finalement ? »

« Je vais participer au concours de Noel. »

« Quoi ce truc ou les téléspectateurs votent pout le meilleur village et son esprit de Noel ? Oh la vache ! Regina dans ce genre de reportage ! » gloussa la jeune femme

Regina la fixa d'un air dédaigneux avant de soupirer « La merde Lena, je n'ai pas le temps pour ces conneries… »

« Bien sûr que si tu as le temps. Et ça te fera des vacances. »

« Je n'ai pas besoin de vacances. »

« Et pourtant… »

« Qu'est-ce que tu fais là de toute façon ? N'as-tu pas un travail ? »

« Si, si mais j'aime visiter ma chère sœur de temps en temps. Et je trouvais qu'après tes exploits télévisuels, ça ne pouvait pas être plus opportun. »

« … »

« Et je serais présente pour ton tirage au sort. »

« Hors de question ! »

Lena sourit : elle et sa sœur avaient toujours eu des rapports conflictuels. C'est comme cela qu'elles marchaient. Bien plus à cause de leurs parents qui les poussaient toujours plus à la compétition : meilleures notes, meilleures résultats en tout… Elles avaient été bien plus concurrentes que sœurs au fil des années. Mais cela avait commencé dès leur naissance : fille d'une précédente union peu glorieuse, Lena n'avait pas vraiment été traitée comme une fille idéale, voulue et aimée. Puis sa mère se mit en couple avec un homme bien plus important dans la société et scella cette union par la naissance de Regina. Les deux filles étaient radicalement différentes, tant physiquement que mentalement : l'une était une grande rousse aux yeux verts et à la vie exubérante et dynamique, l'autre était brune aux yeux marron plus réservée et discrète sur sa vie assez sédentaire.

Leur mère aspirait à de grandes choses pour elles, mais si Lena avait toujours été plus tranquille, préférant des études de botanique, Regina avait toujours eu la pression de sa mère pour faire de grandes études. Mais, enfermée la majorité de son temps pour étudier, Regina n'aspirait qu'à sortir, voir le monde… Elle se tourna alors vers des études journalistiques et quitta la maison familiale avec joie, quittant ainsi sa banlieue pour New-York.

Lorsque son père mourut, elle coupa presque les ponts avec sa mère, qu'elle ne voyait que très rarement à présent. Seule Lena avait gardé contact avec sa sœur pour le meilleur et pour le pire, et si Regina devait être franche avec elle-même, elle devait reconnaitre qu'elle était heureuse de ce fait.

« Bon… Je vais y aller alors. »

« Oui, fais ça. »

« A demain. »

« … »

La porte se referma et Regina resta, pour la première fois de la journée, seule. Elle inspira fortement et s'enfonça dans son fauteuil. Au bout de quelques minutes, elle tapa sur son ordinateur et rechercha les précédentes émissions sur ce concours, fait par sa chaine. Et après une trentaine de minutes de visionnage, elle ne pouvait admettre qu'une chose : c'était médiocre. Elle soupira et soudain une idée lui vint : si elle devait participer à un concours… C'était pour gagner ! Elle sourit alors et trouva soudain un intérêt à ce concours : si elle devait redorer son blason, cela passerait par un reportage impeccable, non… Le meilleur reportage que cette émission n'aura jamais eu, et les gens oublieront bientôt le Grinch pour reconnaitre son talent journalistique indéniable. Peut-être même serait-elle promue à la suite de ce concours.


Elle n'avait pas conscience de l'ampleur de la chose, en tout cas, pas avant d'avoir mis les pieds sur le plateau télé dédiée à l'émission. Aux couleurs de Noel, d'immenses sucres d'orge se balançant au plafond, des chants de Noel en fond, des paillettes et de faux cadeaux en décor… Tout ce que Regina rejetait. A coté d'elle, d'autres journalistes pour cette émission. Regina ne put s'empêcher de se demander s'ils étaient ici par volonté ou si on les avait forcés, comme elle.

Ses pensées furent interrompues quand son patron, Glass, arriva avec un énorme bocal en verre et des papiers pliés dedans. Il le posa sur un pilier à hauteur d'homme et soudain la musique retentit et le générique de l'émission se fit entendre.

« Mesdames et messieurs, nous sommes le premier week-end de Décembre, ce qui signifie, pour nous, le début de l'émission « L'esprit de Noel ». Dans ce bocal le nom de 15 villes qui ont été présélectionnées. Cette année encore les candidats furent nombreux et le choix fut compliqué. Il fut basé essentiellement sur une lettre de motivation, des photos et des dessins des enfants. Cette année, les choses seront sensiblement différentes : non seulement vous aurez le reportage final par nos chers journalistes, mais nous pourrons aussi suivre leur séjour dans leur ville tirée au sort comme si nous y étions. Ainsi, tous les jours, le journaliste, ainsi que quelques habitants, seront interviewés, donnant leurs impressions au jour le jour. Ils feront, ainsi, partie intégrante de l'aventure. Une sorte de télé réalité de Noel.»

Regina leva subrepticement les yeux avant de les fixer sur le bocal. Glass annonça alors les modalités du concours, son déroulement et les votes. Puis les journalistes furent appelés par ordre alphabétique et tirèrent chacun leur tour un bout de papier.

« Regina Mills. » appela Sidney

Faisant fi des caméras, Regina s'avança avec tout son aplomb et sa grâce et plonge sans main dans le bocal. Elle hésita à prolonger le suspens, mais presque immédiatement, elle retira sa main avec, entre son index et son majeur, un bout de papier, qu'elle tendit à Sidney.

Il le déplia et en lut le contenu avant de s'approcher du micro « Regina Mills, vous irez vers le Maine à Storybrooke ! »

Storybrooke ? C'est vraiment une ville ça ? pensa-t-elle avant d'opiner, de reprendre le bout de papier et de reprendre sa place, attendant que le tirage se termine. Puis l'émission se termina sur les derniers conseils pour faire de ce concours le plus prestigieux concours amateur possible.

Quand les projeteurs s'éteignirent et que les gens quittèrent le plateau, Regina fut rejointe par son patron « Alors, le Maine hein… Pour un changement… »

« Génial, je me suis toujours dis que j'aurais besoin d'un tour au vert. » ironisa-t-elle

« Storybrooke est l'une des plus petites villes du concours. Il n'y a ni gare, ni aéroport à proximité. Par contre, elle est côtière. »

« Super… »

« Vous serez logée au frais de la chaine et toutes vos dépenses aussi. »

« Ouf, il y a un hôtel ! »

« A vrai dire, il y a une auberge. »

Regina semblait abattue : elle qui avait toujours vécue en ville, qui n'imaginait pas une journée sans le métro, le bruit de la ville, les bousculades dans les rues, les bras et l'ambiance animée du soir… Elle quitterait tout ça pour une ville portuaire qui sentirait à coup sûr le poisson.

« Je vous souhaite pour courage Regina, je suis sûre que vous ferez un beau reportage. »

Regina sourit « Il ne sera pas beau… Ca sera le meilleur. »

Sidney perdit son sourire « Regina, si vous voulez faire un bon reportage sur Noel, vous ne devez pas oublier l'essentiel. »

« Qui est ? »

« Garder votre esprit de Noel, retrouvez votre esprit d'enfant. » Regina pouffa de rire « Je ne plaisante pas. Votre reportage tapera à coté si vous vous bornez à votre vision d'adulte. Il faut que vous vous mettiez dans la peau d'un enfant qui découvre Noel, ses yeux pétillants de joie et d'admiration face aux décorations, aux sapins et autre. »

Regina s'approcha, un sourire narquois aux lèvres « Voilà pourquoi vos précédentes émissions étaient moyennes. Il faut voir plus grand, il faut penser à ce que les gens veulent voir. »

« Et que veulent-ils voir ? »

« Du grandiose, du sensationnel. Ils ne veulent pas voir quelque chose qu'ils retrouveraient chez eux. Ils veulent assister à un véritable spectacle. »

« Regina, je vous mets en garde : ne perdez pas ce pourquoi vous y êtes. »

« … »

« Je ne vous ai pas demandé de faire cela pour vous faire mousser, je vous demande de faire ce reportage pour que vous renouiez avec l'essentiel et le métier de journaliste. »

« C'est ce que je ferais je vous l'assure, vous ne serez pas déçu. » dit-elle dans un sourire sadique

Bien évidemment, Sidney Glass ne pouvait revenir en arrière et n'imaginait pas la tornade qu'il venait juste de créer.


« Le Maine ? Oh mon Dieu… » s'esclaffa Lena « Mais comment vas-tu survivre ?! »

« … »

« Tu sais les température là-bas en hiver ?! »

« La ferme Lena, je n'ai pas besoin de tes encouragements. »

« Et puis… Storybrooke ? C'est vraiment le nom d'un patelin ça ? »

« Il faut croire… »

« Tu t'es renseignée au moins ? »

« Pas encore. Je ne pars que dans deux jours, j'ai le temps. »

« Il va falloir te prendre des couvertures thermiques. »

« Très drôle. »

« Tu m'enverras une carte postale ! »

« Je ne pars pas au bagne ! » s'énerva Regina

« Calme-toi, je te charrie. Mais toi… Dans le Maine… Si on m'avait dit un jour que je verrais ça, je n'aurais pas mis un dollar dessus. T'as intérêt à blinder ton reportage ! »

« Oh mais j'ai bien l'intention de le faire. Je ferais de Storybrooke, la ville rendue célèbre par Regina Mills est son reportage. Je vais secouer ces ploucs afin qu'ils offrent un spectacle époustouflant. »

« Et comment comptes-tu t'y prendre ? »

« C'est simple, je vais leur faire miroiter ce qu'ils n'ont probablement jamais imaginé : la gloire, le succès, la reconnaissance. Après tout un bled paumé comme ça doit avoir des étoiles dans les yeux rien qu'en regardant le jour de l'an sur Time Square. Il ne sera pas difficile de leur faire espérer la célébrité. »

« Et que feras-tu si ça ne leur dit rien ? »

Regina gloussa « Qui n'aimerait pas être connu et reconnu, franchement ? »

« Peut-être des ploucs du Maine comme tu dis… »

Regina haussa les sourcils « Tu es trop terre-à-terre. »

« Et toi tu joues avec le feu. Si les habitants de Storybrooke découvrent que tu te fous de leur gueule… »

« Je ne me foutrais pas de leur gueule, je vais leur ouvrir des perspectives nouvelles… ET, je gagnerai ce concours, ce qui rendra leur patelin célèbre. »

Lena leva les yeux au ciel « Parfois, tu ressembles tellement à notre mère. »

Regina la fusilla du regard « Si c'est pour être désagréable, tu peux repartir. »

« Regina, je t'en prie, c'est bientôt Noel… Sois indulgente et surtout ouverte d'esprit. »

« L'esprit de Noel ?! » ricana la jolie brune

« Ce n'est pas parce qu'ils ne vivent pas à New-York que ce sont des abrutis finis. Si tu persistes, ça se finira mal, et pour eux et pour toi. »

« Nous verrons bien. En attendant, laisse-moi me préparer. »

« Très bien. A bientôt chère sœurette. »

Et ce soir-là, Regina rechercha toutes les informations qu'elle put sur Storybrooke-Maine. Mais il fallait dire qu'il n'y avait pas grand-chose : elle apprit que la mairesse de la ville s'appelait Mary-Margaret Nolan, que son mari était le shérif de la ville. Que cette dernière vivait de son port et son immense entrepôt de sardines. Que ce patelin avait quand même une école maternelle et primaire, quelques pubs et restaurants, une auberge dans laquelle elle logerait, mais aussi un vétérinaire ou même un spa.

« Eh bien… Ce n'est pas aussi paumé que ce que je pensais, il y a peut-être un espoir donc. » soupira-t-elle tandis qu'elle allait de page en page pour en découvrir un peu plus à chaque fois. Storybrooke était réputé dans l'état pour ses diverses célébrations : Halloween, Noel, Pâques… A chaque fois, tous les habitants se donnaient corps et âme pour que leur ville vive à fond ces fêtes : les commerçants, les écoles, la mairie même. Voilà pourquoi, surement, sa candidature a été retenue.

Après une heure d'inspection, Regina ferma son ordinateur portable et s'allongea : demain elle devrait tout préparer pour son départ. Elle n'avait jamais été absente du bureau aussi longtemps, même pour des reportages. Elle avait près de 2 semaines pour faire un sujet assez intéressant pour que le public accroche. Une télé réalité de Noel ? Mais qui pouvait bien aimer cela ?

Elle devait trouver une idée pour que le public accroche à son reportage, et pas celui d'un autre. Elle s'endormit la tête pleine de questions et lorsqu'elle se réveilla le lendemain, une idée lui sauta aux yeux et c'est avec le sourire qu'elle commença sa valise. Un de ses assistants l'appela pour lui dire que son vol avait été réservé pour Boston, puis son taxi. Regina était déjà fatiguée du voyage. Elle regarda son itinéraire et se rendit compte que Storybrooke était entouré d'eau et de forêt. Heureusement, pensa-t-elle, qu'elle n'avait pas le rhume des foins ou quelques allergies. Elle se renseigna sur les températures pour ajuster sa garde-robe en conséquence : quelques pulls, un bonnet et une écharpe, des gants même, des leggings. Elle avait juste l'impression de partir pour le grand nord !

Sa dernière journée new-yorkaise se passa dans les préparatifs multiples et variés. Elle se vit attribuer un caméraman pour l'assister dans son reportage. Caméraman qu'elle découvrit sur place, à l'aéroport, lorsque sa sœur vint la chercher pour l'emmener.

« Alors prête pour ton aventure dans le Maine ? »

« On est jamais prêt pour ça. » railla Regina

« Allez, je suis sûre que tu vas t'amuser. Ca te redonnera peut-être le gout de l'aventure : voyager, découvrir d'autres choses, différentes. »

« Peut-être. »

« As-tu finalement trouvé ce truc en plus qui te fera gagner le concours ? »

Regina afficha un large sourire « Oui. »

« Oh, tu as l'air bien contente… Vas-y partage ta découverte ? »

« Qu'est-ce qui marche toujours avec les téléspectateurs ? »

« Hm le sensationnel ? »

« Non, reviens aux valeurs plus basiques. »

Lena leva les yeux au ciel, réfléchissant « Bah quand on parle de Noel : les enfants, la joie, l'esprit de Noel, l'amour. »

« Stop. L'amour. »

« L'amour ? »

« Si mon reportage doit se présenter comme des épisodes que les téléspectateurs vont suivre… Qu'est-ce qui pourrait être plus passionnant que de visiter un patelin pour Noel ? »

« Faire qu'on trouve un couple et suivre leurs aventures ? »

« Exactement. Mieux même : assister à la naissance d'un amour. »

« Quelles sont tes options ? »

« Oh elles sont diverses : des amis qui se tournent autour, des veufs qui retrouvent l'amour, des ados qui le découvrent… Il y a tant de possibilité. »

« Mais tu ne crois pas que dans un patelin aussi petit, toutes ces options non pas été envisagées ? »

« Parfois, l'arrivée d'un regard neuf peut montrer les choses sous un nouveau jour, ou en révéler d'autres. » sourit fièrement Regina

« T'es pas possible, sérieux… N'oublies pas que l'objectif principal est de montrer la ville fêtant Noel. »

« Oui évidemment… Mais ça serait tellement plus intéressant de suivre aussi un couple durant Noel. Autant être gnangnan jusqu'au bout, MAIS, au moins, cela fidéliserait les téléspectateurs, jusqu'au point culminant, le jour de l'annonce. »

« Tu sembles avoir tout prévu. » sourit Lena

« C'est mon métier. »

« C'est limite du niveau d'un scénariste, non ? »

« Peut-être une reconversion. » ironisa Regina

« Ah, je crois que voilà ton caméraman. »

« Merde, mais il a quel âge ? Ils m'ont donné un môme ! »

« Hey salut ! » s'enjoua le jeune homme à la silhouette fluette, et au visage enfantin

« Bonjour, je suppose que tu es mon assistant pour ce reportage ? »

« Exact. Je m'appelle Peter, enchanté. »

« Regina Mills. »

« Ouais, je vous connais… On peut pas dire qu'on puisse passer à coté de vos exploits ces derniers jours. Le Grinch hein, c'est une punition ce reportage pour vous. »

L'aplomb du jeune homme agaça fortement Regina, tandis que Lena pouffa de rire discrètement. Regina la fusilla du regard alors « Bon allez, votre avion ne va pas tarder. Tiens-moi au courant dès que tu y seras, je veux tout savoir. »

Regina opina, l'embrassa sur la joue et se dirigea vers l'embarquement. Le vol dura une heure à peine, juste le temps pour Regina de réviser ses classiques : le nom de la mairesse, les principales activités, histoire que les habitants ne pensent pas qu'elle ne passe pas pour une novice. Lorsqu'elle quitta l'aéroport, une fois sur le sol de Boston, un air vivifiant et presque glacial s'insinua dans son col de manteau.

« La vache, ça caille ! » lança Peter en se frottant les mains.

« Nous sommes début Décembre… » lança Regina comme un constat « C'est normal. »

« Et dire qu'on monte encore plus haut. »

Regina attendit sur le trottoir de l'aéroport avant qu'un homme assez bien portant, emmitouflé dans un énorme manteau, s'approcha en tenant une pancarte marquée d'un « Regina Mills » en rouge écarlate.

« Regina Mills ? »

« C'est elle ! » lança Peter avec entrain, sous le regard réprobateur de cette dernière

« Venez. »

Le chauffeur prit les valises qu'il mit dans le coffre avant que les deux journalistes n'entrent dans le véhicule. Le trajet dura près de 3heures alors avant qu'ils ne passent le panneau « Bienvenue à Storybrooke ». Et tandis que Peter semblait excité comme un enfant à Disneyland, probablement parce que c'était l'un de ses premiers et plus gros reportages, Regina, elle, était de marbre, appréhendant ces prochains jours. Elle regardait la forêt l'engloutir de toute part, imaginant que si un meurtre devait être commis, c'était le lieu idéal pour cacher un corps.

Puis, soudain, la route, en ligne droite, les conduisit à la naissance d'une ville avec ses toits atypiques et ses rues propres, comme dans les téléfilms romantiques. D'ailleurs, elle sourit en imaginant les possibilités de faire un reportage romantique.

« Je vous dépose tout de suite à l'auberge pour vos bagages ? »

« Oui merci. »

Le taxi s'arrêta alors devant une vielle bâtisse aux poutres apparentes. Regina entra et une odeur agréable de cannelle et de guimauve s'en dégagea. A l'accueil, une femme au chignon gris et au nez retroussé, surmonté d'une paire de lunettes, semblait les attendre « Bonjour, que puis-je pour vous ? »

« Bonjour, nous sommes… Je suis Regina Mills et j'ai réserv… »

« Ah oui ! Nous vous attendions ! » s'enthousiasma la vieille femme « Tenez, nous vous avons réservé les 2 plus belles chambres ! Venez ! »

Sans pouvoir placer un mot de plus, Regina et Peter la suivirent jusqu'au premier étage « Voici la votre jeune homme. »

« Génial, merci ! »

« Quant à vous, suivez-moi. »

Un peu plus loin dans le couloir, la vielle femme ouvrit une porte avec une clé dont le porte-clés, immense, représentait une sorte de cygne. Mais qui ouvre encore des portes d'hôtels avec une clé ? se demanda-t-elle. Evidemment, elle laissa cette interrogation en suspend et entra dans une chambre avec un lit double et une salle de bain. Tout semblait vieux, datant des années 80, et Regina remercia intérieur la propriétaire que rien ne sente le « vieux ».

« Voilà, si vous avez besoin de quoique se soit, je suis là, en bas. Au fait, vous pouvez m'appeler Granny. »

« Granny ? »

« C'est comme ça que tout le monde m'appelle ici. » sourit-elle « Si vous voulez vous restaurer, un peu plus bas, il y a le Granny's. »

Regina haussa un sourcil « Coïncidence ? »

« Non, je gère les deux. Vous verrez qu'ici c'est assez calme, sauf pour les fêtes de Noel. » sourit-elle

« Oui j'imagine. »

« Bref, si vous avez besoin de quoique se soit… »

« … Je demande Granny. » rétorqua avec un sourire Regina

« Exact ! »

Et avant que Granny ne referme la porte, Regina se tourna vers elle « Oh, au fait, ou puis-je trouver miss Nolan à cette heure-ci ? »

« Oh, certainement dans son bureau. Mais pour en être sûre, vous devriez faire un tour au poste de police avant. Son mari y est à coup sûr. »

« Très bien, merci. »

La vieille femme partit alors et laissa Regina seule. Elle soupira s'asseyant au bord de son lit avant de regarder sa valise et de finalement l'ouvrir et en vida le contenu dans une commode assez simple et rustique. Puis après s'être rafraichie, elle rejoignit la chambre de son assistant et toqua à sa porte « Peter ? »

Ce dernier ouvrit « Oui ? »

« Je sors rencontrer la mairesse et échanger les modalités du tournage. Je n'ai pas besoin de toi, si tu souhaites faire un tour de la ville… »

« Cool, merci. On se retrouve ce soir ? Au Granny's ? Parait que son fish&chips est pas mal. »

« Très bien, disons 18h. Nous reparlerons du tournage. »

« Ok m'dame ! »

Regina tenta un sourire amical avant de refermer la porte et de descendre dans le petit hall. Personne en vue, elle quitta l'auberge et soudain elle fut perdue : c'était peut-être une petite ville mais elle n'y connaissait rien. Même après avoir étudié une carte succincte de la ville, et même s'il n'y avait que quelques grandes rues et quelques monuments importants, elle était perdue.

« Vous êtes perdue ? »

Une petite voix s'éleva en contrebas. Regina se tourna et baissa la tête pour voir un petit garçon brun, tout sourire la regarder « Pardon ? »

« Vous semblez perdue. Vous êtes nouvelle ici ? On vous a jamais vu. »

« Ah oui ? »

« Bah vous savez c'est une petite ville ici… On se connait tous. »

« C'est rassurant. » ironisa la jeune femme

« Ouais, on peut dire ça. Alors… Vous êtes perdue hein ? »

« Ta mère ne t'a jamais dis qu'il ne fallait pas parler aux inconnus ?! »

« Elle me dit aussi que quand je vois une jolie fille en détresse, je me dois de l'aider. »

« Ah vraiment ? Ta mère t'a dit ça ? »

« Ouais. » dit-il fièrement

« Et je suis donc une jolie fille ? » s'amusa Regina

« Bah je pense oui. »

Regina gloussa, amusée « Bien, si tu veux m'aider, je cherche le bureau du shérif. »

« Oh ça c'est facile ! Suivez-moi ! » s'enjoua le petit garçon « Au fait, je m'appelle Henry. »

« Regina Mills. »

« Oh c'est vous la journaliste ! »

« Tu sais qui je suis ? »

« Bah y'a pas grand-chose qui arrive ici. On a tous regardé le tirage au sort en direct quand on a su que Storybrooke était l'une des villes choisies. » sourit-il avec fierté

« Ah… Super. »

« Ouais, on est trop content ! Ca va être génial ! Allez, venez ! »

Regina haussa un sourcil alors et suivit le garçonnet « Quel âge as-tu ? »

« 10 ans. »

« Tu es à l'école ici ? »

« Ouaip. Avant ma grand-mère était institutrice là-bas. Mais maintenant c'est le maire alors… »

« Attends, ta grand-mère est la mairesse de la ville ?! »

« Ouaip. »

« C'est elle que je dois voir. »

Henry regarda sa montre alors « A cette heure-là, elle est en train de déjeuner au Granny's avec mon grand-père ! Venez, je vous y conduis, c'est pas loin. »

Et en effet, le restaurant n'était qu'à un détour de l'auberge. Atypique, sa petite terrasse était décorée de guirlande et d'un sapin haut en couleurs. Les poinsettias ornaient les murs et le toit.

« Nous y voilà ! »

« Merci jeune homme. »

« De rien ! A plus tard ! »

Et le garçon disparut aussi vite qu'il était arrivé. Regina s'en amusa avant de rentrer dans le restaurant et d'avoir la surprise d'y voir pas mal de monde à cette heure avancée de la journée. Les gens ici mangent-ils si tard ?

Elle scanna la pièce du regard afin d'y retrouver un visage familier, celui qu'elle avait découvert sur Internet la veille lors de ses recherches. Puis elle s'arrêta sur un visage, celui d'une femme aux cheveux poivre et sel, tirés en arrière en une simple queue de cheval. Regina ne pouvait que noter ses gouts vestimentaires déplorables. Elle s'approcha d'un pas décidé et lorsque la femme se tourna vers elle, elle afficha un large sourire « Oh mais… Qui voilà ! »

Regina se figea tant la stupéfaction de la femme la surprit « Oh euh… Miss Nolan ? Je suis… »

« Oh nous savons qui vous êtes ! Vous êtes attendue ici depuis le tirage au sort ! Enchantée de vous connaitre. » «

« Mo… Moi de même. »

Mary-Margaret Nolan portait sur le visage cet air de contentement perpétuel, comme si elle s'enjouait de pas grand-chose. Ce genre de personne toujours heureuse et optimiste… Le genre de personne qui ne pouvait pas vivre à New-York.

« Chéri, voici la journaliste qui va faire un reportage sur nous, enfin notre ville. Miss Mills, je vous présente mon mari David. »

« Enchanté. »

« Enchantée. Miss Nolan… Quand vous aurez un moment, nous pourrions peut-être parler du reportage justement et… »

« … Bien sûr ! Prenez place. »

« Qu… Quoi ? Ici, maintenant ? »

« Oui évidemment. » sourit-elle

Regina n'avait guère eu des réunions de travail autour d'une table d'un restaurant. Elle était plutôt du genre : réunion dans une salle à la climatisation beaucoup trop forte pour ses bronches, entourée de journalistes tous autant coincés que sérieux. Alors, Regina s'assit aux cotés de David qui se poussa légèrement « Bien… Je… Je suis donc assistée d'un caméraman et… J'ai près de deux semaines pour faire un reportage complet sur votre ville, une sorte de carte postale vivante qui représenterait l'esprit de Noel, tel que les américains l'aime. »

Mary Margaret sourit « C'est exactement ce que nous imaginons. Que comptez-vous faire ? »

« Eh bah, il me faudrait une liste des événements qui se passent ici, les moments importants, les lieux à visiter, les choses à faire… Ensuite, j'établirai un planning de tournage : si j'vais vous avez une célébration quelconque, je devrai être là. »

« Et bien, demain soir, nous illuminons le sapin de la place. »

« Parfait ! J'aurais aussi besoin d'une liste des habitants qui seraient prêts et disponibles pour quelques interviews. »

« Oh et bien… Ca ne devrait pas être difficile, nous sommes tous ravis de participer et de montrer le meilleur visage de notre ville. »

« Oui c'est… Oui c'est ça. » répliqua Regina « Pourriez-vous me fournir cela le plus vite possible ? »

« Oh bien sûr ! Je m'y atèle dès que nous serons sortis d'ici. Au fait, vous désirez manger quelque chose ? »

« Quoi ? Oh non merci, c'est gentil mais… J'ai bien mangé dans l'avion. » mentit-elle

« Oh très bien. David tu pourrais commencer par l'emmener au poste et lui donner la brochure sur les différents événements avant Noel. »

« Bien sûr ma chérie. »

Regina se sentit soudain mal à l'aise devant cette débauche de sentiments, elle qui était bien plus discrète.

« Je vous sers quelque chose ? »

Regina se tourna et aperçut une belle brune aux mèches rouge et aussi voyantes que son maquillage, sans parler de la longueur de sa jupe qui montrait plus qu'elle ne cachait.

« Un café ? Un pancake à la pomme, notre spécialité ? »

« Oh euh… Pourquoi pas. » sourit Regina poliment, évitant ainsi que passer pour quelqu'un de réfractaire.

S'il y avait bien une chose que Regina ne devait pas provoquer c'était de l'égocentrisme et de passer pour une personne hautaine. Alors elle accepta de déguster un pancake à la pomme qu'elle devait avouer délicieux.

« Avez-vous été à votre auberge ? »

« Oui, j'y ai mis ma valise. »

« Vous avez donc fais connaissance avec Granny. » sourit Mary Margaret

« Oui. C'est… Un personnage. »

Mary Margaret gloussa « Ce n'est rien de le dire ! Elle tient aussi ce restaurant, c'est Ruby, sa petite fille, qui y bosse aussi. » dit-elle en jetant son regard vers la belle brune aux mèches rouge

« Oui c'est ce qu'elle m'a dit. »

« C'est un peu la grand-mère de tout le monde ici. Elle fait d'ailleurs, pour l'occasion, un lait de poule à tomber, sans parler de ses biscuits à la cannelle. Pour les besoins du reportage, vous devriez en gouter quelques uns. »

Regina sourit « Cela va sans dire. »

Le téléphone de David sonna et il répondit directement « Oui ? Ah… Comme c'est étonnant. Bon j'arrive, mets-le en cellule. » Il raccrocha et se tourna vers sa femme « Leroy. »

« Encore… » soupira-t-elle

« Encore… » répéta-t-il avec un air blasé « J'y vais. Si vous voulez me suivre. »

« Oui bien sûr ! » Lança Regina en s'essuyant le coin de la bouche et en se levant

« Oh vous partez déjà ? Au plaisir de se revoir alors… » lança Ruby en un sourire charmeur qui déstabilisa Regina, ce que vit David qui ne cacha pas son amusement.

« Ce n'est pas loin nous pouvons y aller à pied. »

« Bien sûr. »

Et durant leur marche, David gloussa « Il faut excuser Ruby, elle est… assez… Enfin vous voyez. »

« Oh. Non, tout va bien, je vous assure. »

« Il faut dire que, mise à part pour les festivités de la ville, nous ne voyons guère de visiteurs. »

Regina sourit « Ce n'est rien. »

« Bien, nous allons passer au poste. Je vous donnerai une liste non exhaustive d'habitants qui seraient susceptibles de vouloir participer au reportage. Autant vous dire que nous avons réuni les habitants pour parler du projet, et qu'ils sont plus que partants. »

Regina sourit « Tant mieux. »

Ils ne marchèrent qu'une dizaine de minutes avant d'arriver au poste. Regina le suivit silencieusement au travers des couloirs jusqu'à passer des doubles portes menant directement dans le bureau.

« Alors, Leroy hein… » grinça David en jetant sa veste sur sa chaise

« Ouais encore un verre de trop… Ou deux… Ou plusieurs. »

Une voix féminine se fit entendre, surprenant presque Regina qui sursauta en faisant volteface : adossée à une cellule, une jeune femme blonde, cheveux attachés en une queue de cheval haute, un pull crème et un jean outrageusement serré.

« Ah, comme c'est étonnant. Le Rabbit Hole encore ? »

La jeune femme opina « On devrait lui en interdire l'entrée durant un moment… »

« Vous êtes sérieux là ? » râla un homme tenant les barreaux comme s'il pouvait les tordre de ses mains.

« Du calme Leroy. »

« Je vous signale que si je mets plus un pied là-bas, ce foutu pub va fermer ses portes. » railla-t-il

« Oh bah ça serait dommage, effectivement. » gloussa la jeune femme

« Emma approche. Je te présente Regina Mills. C'est la journaliste qui vient faire le reportage sur la ville. »

« Ah ouais, ce truc… » maugréa-t-elle

L'air dédaigneux et totalement peu amical de la jeune femme donnait, sans détour, l'idée qu'elle avait de cette venue étrangère.

« Emma… » soupira David d'un aire réprobateur

Mais bien loin de s'en soucier, la jeune femme haussa les épaules et détourna son attention pour le reporter sur Leroy « Toi, tu dors ici jusqu'à demain. »

« QUOI ? »

« Du calme, t'iras nulle part tant que ton haleine empestera l'alcool. »

« Y'a rien de mal à s'enfiler quelques bières ! »

« Dis-le à ces pauvres boites aux lettres que tu as défoncé sur ton passage avec ton pick-up. »

« … »

« Dis-toi que ce soir tu auras droit à un bon lit et un toit. Ca vaut mieux que ton tas de ferraille ambulant. »

« Hey ! J'ai un appart ! »

« Bah t'es plus souvent au pub et dans ta bagnole. » ironisa Emma

Regina assista, curieuse, à cet échange, avant qu'Emma ne coupe court à la conversation en levant sa main, puis en se tournant vers David « Il me gonfle. » conclut-elle en se laissant tomber dans son fauteuil, puis en mettant ses pieds sur son bureau

« Relax, on le connait depuis le temps. Mais clairement, l'idée de lui interdire l'entrée du Rabbit Hole n'est pas à exclure. » sourit-il « Emma, dis-moi, ou est-ce que j'ai mis la liste des habitants qui seraient partants pour faire le reportage ? »

« J'en sais rien. Regarde dans ton tiroir… Ou dans cette pile de dossiers que tu dois classer depuis la nuit des temps. »

« Hey ! Je suis méthodique. »

« Bah voyons, je serais curieuse de savoir ce qu'en pense ta femme. »

David leva les yeux au ciel « Attendez, je vous trouve ça. » dit-il à Regina, qui opina silencieusement

Et pendant qu'il fouillait, rageant parfois, Regina resta là, debout entre le bureau de David et celui d'Emma qui s'était quasi allongée sur son fauteuil, le nez en l'air fixant le plafond. Regina était curieuse : cette Emma n'avait clairement pas le profil typique des policiers, même pour un patelin comme Storybrooke. Elle s'approcha alors « Vous… Ca fait longtemps que vous habitée ici ? »

« J'ai toujours vécu ici. » répondit la jolie blonde sans même lui accorder un regard

« Nous n'êtes jamais sortie de Storybrooke ? »

A cette question, Emma se redressa, la fixant d'un regard noir « Je suis pas stupide. J'ai été à la fac à Boston. Je ne suis pas la plouc que vous pensez que nous sommes… »

« Pa... Pardon ? Non, non ce n'est pas ce que je pense. » se défendit Regina

« Ah ouais ?! Vous la grande reporter de New-York, on vous refile un patelin paumé dans le Maine, vous allez tout de même pas me dire que ça vous enchante. »

« C'est… Une expérience à vivre. »

« Ah ouais ? On est une expérience ? Genre rat de labo ? »

Décontenancée par tant d'agressivité sans réelle raison, Regina ne sut quoi répondre mais, heureusement, David revint, tout sourire, un papier en main « Voilà ! C'est une liste avec les noms et leur numéro. »

« Oh euh merci. »

« Un problème ? »

« Non, non aucun. »

Mais David fronça les sourcils, jetant un œil vers Emma, puis vers Regina, puis il soupira « Je pourrais vous faire le tour de la ville mais j'ai de la paperasse à remplir. » Il se tourna vers Emma « Tu lui montres les coins sympas ? »

« Quoi ? Moi mais… J'ai pas que ça à faire ! » ragea la jolie blonde

« Emma… »

« Non, écoutez, laissez tomber. Je ne voudrais pas être un poids pour vous, je me débrouillerai. »

« Non, Emma vous accompagnera. N'est-ce pas Emma ? »

Il la fusilla du regard et, comme s'ils lisaient l'esprit de l'autre, et après un affrontement visuel de quelques secondes, la belle blonde soupira « Okay… »

Elle se leva et prit sa veste « Vous venez ? »

Regina rongea son frein : il était hors de question qu'elle soit le boulet de quelqu'un. Et dès qu'elles seraient hors du poste, elle dirait sa façon de penser à cette femme. Mais avant de sortir, David attrapa Emma par le bras « Hey, sois aimable tu veux. »

« Ca va, je suis pas une sauvageonne ! »

« Ah oui ? Prouve-le. Tu sais ce que dira ta mère si Miss Mills décide de quitter la ville plus tôt que prévu parce qu'elle ne s'y sent pas à l'aise. »

« Je sais. »

« C'est important pour elle ! Cette ville c'est sa vie ! »

« Je sais ! » répondit-elle avec un peu plus de hargne, mais s'adoucit en voyant l'air triste de son père « Désolée… C'est juste que… Je m'en fous moi de ce reportage. »

« Peu importe Tu as tes opinions, on les partage ou pas, mais ne déçois pas ta mère. »

« … »

« Maintenant, promène-la dans les lieux emblématiques de la ville, parle-lui des événements à venir. »

« Ok. »

« Et sois polie et aimable ! »

Emma leva les yeux au ciel « Ok. »

« Bien… »

Puis Emma disparut pour rejoindre Regina dehors. Cette dernière allait lui dire ce qu'elle pensait de son attitude mais Emma prit la parole en premier « Je m'excuse. »

« … »

« Pour… Mon comportement. »

Perdue, Regina garda le silence quelques secondes « Vous ne semblez guère partager l'engouement de la ville pour ce reportage. »

« Pas vraiment. » lança Emma, les mains dans les poches « C'est juste que… C'est de la pub inutile. »

« Inutile ? »

« On est une petite ville. Ce genre d'émission amène toujours des vautours. »

« Des vautours ? »

« Ouais, des gens qui pensent que Storybrooke est un parc d'attraction à touristes. »

« J'ai entendu la mairesse dire que, en temps de fêtes, la population de Storybrooke augmentait. »

« Ouais, elle exagère souvent sur ce point. On parle ici d'une centaine de personnes tout au plus, et étaler sur 15 jours de festivités. C'est pas le raz-de-marée que pourrait amener votre émission. »

« C'est assez contradictoire non ? Vous avez quand même posé votre candidature pour cette émission. Quel intérêt si ce n'est faire connaitre votre ville. »

« Même si la majorité des habitants sont pour, y'en a qui, soit s'en fiche, soit sont contre. »

« Comme vous. »

« Comme moi. »

« Et du coup, j'imagine que vous avez un tas de préjugés et de préjudices contre moi avant même de me connaitre. »

Emma se stoppa et la regarda avec un sourire mesquin « Comme vous envers nous, non ? »

Décontenancée, Regina détourna le regard. La marche alors, se passa dans le silence jusqu'à ce qu'elles arrivent devant un carrefour et une bibliothèque surmontée d'un clocher.

« Voilà, c'est le symbole emblématique de la ville. »

« Un clocher ? »

« LE clocher. Ce bâtiment a été le premier construit. La bibliothèque que vous voyez ici ne l'a pas toujours été : c'était d'abord un immeuble d'habitation, puis des commerces, et finalement, c'est la bibliothèque, la seule de la ville, depuis des années maintenant. »

« On peut y entrer ? »

« Nope, c'est fermé pour l'instant. La libraire est en voyage de noce. »

« Oh ok. »

« Elle sera surement de retour avant Noel. Oh plus loin, nous avons le fleuriste, l'un des meilleurs du coin, qui a toujours des variétés de Poinsettias les plus belles de la région. Sans parler de ses pains qu'il vend à tour de bras. Accessoirement, c'est le père de la libraire. » sourit Emma

« Il semblerait que vous soyez tous assez liés : le shérif et la mairesse mariés, le fleuriste père de la libraire… »

« Qui elle-même est mariée au propriétaire des lieux. »

« C'est-à-dire ? »

« Mr Gold. Les terres lui appartiennent. »

« Cette ville est donc la sienne ? »

« En théorie. Même s'il n'a jamais fait prévaloir ses droits. Il siège au Conseil en tant qu'actionnaire principal, mais il ne réclame rien. Tout ce qu'il souhaite c'est avoir son mot à dire sur tout : les possibles constructions ou démolitions, les changements de commerces ou commerçants. »

« Pourquoi n'est-il pas maire ? »

« Parce que la paperasse il déteste. » ironisa Emma « Il tient une boutique d'antiquités un peu plus bas, et ça lui convient. »

« Parlez-moi un peu des festivités que vous proposé pour Noel. »

« Hm bah y'a l'illumination du sapin sur la grand place. Y'a une petite parade de Noel, dont les chars sont fait par l'école élémentaire. Ils défilent dans la rue principale.C'est assez cool. On a aussi un lâcher de lanternes sur la plage la veille de Noel. La tradition veut que les lanternes guident le père Noel jusqu'à notre ville… Vous comprenez, c'est tellement paumé Storybrooke… » railla-t-elle

Regina se pinça la lèvre inférieure « Je ne sais pas ce que je vous ai fais, mais si vous pensez que je vous prends de haut, alors je m'en excuse. »

Emma la fixa avant de détourner le regard « Et pour finir, nous avons le Bal de Noel que nous organisons le 25 au soir. Ca se passe dans la grande salle de la mairie et des enfants font des chants de Noel, genre chorale. »

« Miss euh… »

« Swan. Emma Swan. »

"Miss Swan, j'aimerais sincèrement que l'on remette les compteurs à zéro. »

« Pourquoi faire ? Je veux dire, vous avez plus de 90% de la ville dans votre poche avant même de faire quoique se soit. » Elle s'approcha d'elle, si près que personne n'avait osé, jusqu'à présent, envahir l'espace privé de Regina « Je vous préviens. Je me fous de votre émission, mais si le résultat… Si le résultat dénature la ville… »

Son air menaçant et noir fit reculer d'un pas Regina « Miss Swan, je vous assure que mon but est loin de détériorer l'image de Storybrooke. »

« Alors tant mieux. Gardez cette ligne de conduite et on sera ok. »

Puis Emma s'éloigna et monta dans une coccinelle jaune « Hey, attendez ! »

« Je suis pressée ! »

« Mais, vous n'allez tout de même pas me laisser ici ? »

« C'est une petite ville, vous retrouverez votre chemin. » gloussa Emma qui démarra sa voiture et, dans un bruit sourd, disparut au détour d'un carrefour, laissant Regina au milieu de la rue principale.

« Quelle sale petite… »

Elle ne termina pas sa phrase, grognant à la place « Bon, pas de panique. Souviens-toi… Nous avons traversé cette rue et… » elle soupira « Je la déteste ! »


Plus de 10 minutes, c'est le temps que Regina mit à retrouver le Granny's. Soulagée et heureuse, elle y entra et s'affala sur un tabouret, visiblement exténuée et frigorifiée « Houlà… Besoin d'un petit remontant ? Vous avez l'air… éreintée. »

Regina leva son nez et reconnut Ruby, la petite-fille de Granny « Oui je… Je me suis perdue. »

« Oh merde. Si vous souhaitez, j'peux vous faire le tour de la ville. Vous verrez, une fois qu'on a compris le plan, c'est facile de se repérer. » sourit-elle

« Je crois que j'ai e mon compte pour aujourd'hui. »

« Alors… Demain ? »

Regina pencha légèrement la tête sur le coté, essayant de juger la sincérité de la personne, apeurée de se retrouver une nouvelle fois au milieu de nulle part dans le froid.

« Pourquoi pas. »

« Cool ! Vous verrez vous ne serez pas déçue ! »

« Je… On verra. »

« En attendant, la maison vous offre un chocolat chaud, vous avait l'air d'en avoir besoin ! »

« Oh non, ne vous donnez pas ce mal… »

« Nuh nuh pas de soucis. Tenez. »

Ruby lui tendit une tasse et l'odeur sucrée du chocolat et de la cannelle envahit ses narines. Elle ne put s'en empêcher et but le breuvage. Elle se détendit alors avant que la porte ne s'ouvre et que son assistant n'entre « Hey patronne ! »

« Oh non… Je l'avais presque oublié lui… » marmonna-t-elle « Peter. »

« J'ai fais un tour en ville pour prendre connaissance des lieux et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est sympa à visiter. »

« Si tu le dis… »

« Vous avez vu le port ? Il est très atypique. »

« Je… Non, pas encore… »

Peter s'assit à ses cotés et commanda un lait de poule. Devant le regard suspicieux de Regina, il haussa les épaules « Bah quoi ? A Rome on fait comme les romains non ? Et puis quelle période plus appropriée pour en boire un. »

« Si tu le dis… »

« Et puis… » il se tourna vers Ruby « Les habitants sont plus que charmants… »

« Stop Don Juan. » lança Ruby « T'es bien trop jeune pour moi et en plus… Tu n'es pas vraiment mon type. »

« Dommage, je suis le type de pleins de filles pourtant. C'est quoi le votre ? »

« Bah… Si tu avais plus de poitrine et les cheveux longs, sans parler d'une voix plus aigue et des fringues raffinées… Tu serais susceptible de me plaire. »

Regina s'étouffa avec une gorgée de son chocolat, comprenant alors le genre qui plaisait à Ruby, elle rougit soudain. Elle n'eut plus aucun doute lorsque Ruby se tourna vers elle et lui fit un clin d'œil.

« Ah je vois… » railla Peter « Dommage pour moi. »

Ruby gloussa alors et se tourna vers Regina « J'espère que… Y'a pas de malaise ? »

« Quoi ? Oh non, non, absolument pas ! »

A vrai dire, s'il y avait bien une personne qui pouvait comprendre, c'était elle. Elle n'avait jamais fait étalage de sa vie privée, et d'ailleurs, cette dernière était au second plan depuis longtemps. Depuis, à vrai dire, qu'elle avait privilégié sa carrière. Elle se souvenait à peine, comme un lointain souvenir, de sa dernière aventure. Pour être franche, c'était bien plus qu'une simple aventure, mais sa séparation fut si rude qu'elle avait enfermée tout souvenirs dans un coin de sa tête, à double tour.

Et si elle savait ce que Ruby ressentait c'était parce qu'elle-même avait le même type qu'elle.

« Regina ça va ? Vous êtes dans la lune ? »

« Hm ? Oh euh non, non, je réfléchissais à… notre plan d'action. J'ai eu l'occasion de faire un tour rapide des lieux moi aussi. » lança-t-elle amèrement « Nous avons plein de célébrations à filmer. J'ai récupéré une liste des habitants qui voudraient bien apparaitre dans le reportage. »

« C'est parfait ! Je sens qu'on va cartonner ! »

Regina se tourna vers Ruby « En tant que serveuse, vous connaissez pratiquement tous les habitants, non ? »

« A peu près oui, pourquoi ? »

« J'aimerais… J'aimerais bien que vous m'en parliez. Je veux dire, c'est intéressant les événements mais connaitre les habitants et faire que les téléspectateurs apprennent s'identifient… C'est aussi la recette du succès. »

Evidemment, c'était aussi un bon moyen pour elle pour tâter le terrain et entrevoir la possibilité d'utiliser quelques histoires à ses fins.

« Je pourrais vous faire un historique. Je suis très potins. » gloussa-t-elle

« Parfait. »

« On pourrait… On pourrait faire ça autour… d'un diner ? »

Regina sourit : elle devait agir vite et avec efficacité. Et puis cette Ruby pouvait peut-être être une charmante compagnie ? Joindre l'utile à l'agréable, pourquoi pas.

« Avec plaisir. »

« Cool ! Alors on se dit… Ce soir ? »

Regina jeta un œil à sa montre « Pour 19h alors ? » Puis elle se tourna vers Peter « Ca nous laisse deux bonnes heures pour mettre en place le premier jour de tournage. »

« Ok, c'est parti. »

« Vous pouvez prendre la table du fond, vous serez tranquille. »

« Merci. »

Ils s'y dirigèrent alors et commencèrent à travailler tandis que Ruby laissa sa place à sa remplaçante, ke temps pour elle de se rendre au poste de police.

« Hey David. »

« Tu apportes à Leroy sa ration ? »

« J'ai entendu dire qu'il avait encore fait des siennes. »

« C'est rien de le dire. » lança Emma en jetant sa veste sur son bureau

David prit le repas et l'amena à Leroy dans sa cellule, tandis que Ruby s'assit au bureau d'Emma « Alors, t'as fais connaissance avec l'équipe de journalistes ? »

« Ouais… Enfin juste avec cette Mills. »

« Ca va être cool non ? Je veux dire, on va passer à la télé ! » s'enjoua la belle brunette

« Si tu le dis… »

« T'as pas l'air si heureuse, pourquoi ? »

« Je sais pas, j'le sens pas ce truc. »

« Sois pas si pessimiste, ils ont l'air d'être ouverts d'esprit et veulent en apprendre plus sur nous. »

Emma gloussa « Ce que tu peux être crédule : ils font ça simplement parce qu'ils nous ont tirés au sort. »

« … »

« Quoi ? »

« Ce que tu peux être aigrie, sans déconner. Je suis sûre que tu te fais une fausse idée d'eux. »

« Ils nous prennent de haut. Ils nous pensent des ploucs de la campagne. »

« Si c'était vrai, je n'aurais pas décroché un rencard avec miss New-York. » sourit fièrement Ruby

« T'es sérieuse ? »

« Absolument. »

« Mais elle est ici que depuis quelques heures. »

« Et elle ne restera qu'une paire de semaines. Y'a pas de temps à perdre. »

« Elle sait que tu es attirée par les femmes ? »

« Yup. Et ça n'a visiblement pas l'air de la tourmenter. Peut-être l'est-elle aussi. »

« Je crois pas… »

« Ah oui et pourquoi ? »

« Mon gaydar ne s'est pas mis en marche… »

« Ton gaydar est pété. La preuve il n'a même pas fonctionné pour toi. » gloussa Ruby

« Peut-être qu'il ne fonctionne qu'à moitié quand on est bi. »

« Tu es bi comme je suis blonde platine. » railla la jolie serveuse

« Ca veut dire quoi ça ? »

« Ca veut dire que tu es clairement plus attirée par les filles que par les mecs. »

« Et tu fais quoi de Killian ? »

« Killian c'est ton plan cul. »

« C'est faux. »

« C'est vrai. Rappelle-moi la dernière fois qu'il a passé une nuit chez toi ? »

« … »

« Je vais te le dire : jamais. Parce que tu as cette merveilleuse capacité à ne pas vouloir t'attacher. Après tout, il est quasiment parfait : il est beau gosse, il s'entend avec tout le monde, il n'est pas certes le plus intellectuel, mais qui s'en soucie si c'est un bon coup. »

« Ruby… »

« Bah quoi ? Donne-moi une seule raison pour laquelle tu ne concrétises pas avec lui ? »

« … »

« Tu vois, t'en as aucune parce qu'il n'est rien qu'un plan cul. Si tu te donnais la peine de te tourner vers le bon sexe, je suis sûre que tu y verrais plus clair. »

« Ca fait une éternité que j'ai pas eu de relation avec une fille, je crois que ça remonte à la fac. »

« Faux, souviens-toi Lily. »

« Lily ? Mais on était au collège ! »

« Et au lycée. J'ai souvenir d'un jeu de la bouteille qui a fini par dégénérer dans le sous-sol de tes parents. »

« … »

« Bref, tout ça pour dire que… Ce soir j'ai rencard ! »

Emma pouffa de rire « T'es pas possible toi. »

« Hey, grâce à moi, on va avoir un reportage du tonnerre ! »

Elles éclatèrent de rire alors avant que David ne revienne « Et bien ça rigole ici. »

« Ouais, Ruby va gouter à la cuisine étrangère… » ironisa Emma

« Et dieu sait que je suis gourmande ! »

Emma éclata une nouvelle fois de rire, le tout sous le regard curieux de David.


« Et donc, nous pourrions finir la journée par l'interview de la mairesse qui, en intro, nous donne toutes les célébrations. Ca pourra être un film conducteur que les spectateurs vont suivre. »

« C'est cool ! »

« On va commencer par le sapin du coup. » souffla Regina « Nous n'allons pas chômer. »

« Mais ça sera cool. Alors comme ça… Vous avez déjà un rencard avec un autochtone. » plaisanta-t-il

« Un rencard ? Non, c'est juste un diner avec… un indic. » sourit-elle

« On peut voir les choses comme ça. L'indic aurait pu avoir 60ans, être gros et moustachu. »

« Certes. »

Peter sourit alors : il avait entendu bien des choses sur Regina Mills. Une journaliste partit de rien mais major de sa promotion, qui n'hésitait pas à aller au front pour obtenir des news. Elle savait ce qu'elle voulait et faisait tout pour l'obtenir. Elle était sans pitié, parfois taxée de femme sans cœur, et dernièrement de Grinch. Lorsqu'on lui annonça qu'il devrait travailler avec elle, Peter avait d'abord déchanté. Puis il pensa à sa carrière : quel fabuleux tremplin que de mettre sur son CV que l'on a travaillé avec Regina Mills : gage de qualité et de patience.

« Peter ? »

« Hm ? Oh pardon j'étais… Dans la lune. »

« Tâchez de ne pas l'être trop souvent. J'ai besoin de vous, je n'y connais rien en caméra. »

Heureux de savoir que je ne sers qu'à ça. »

« Peter, tu es caméraman… » constata-t-elle

« Oui bon ok. »

« Et pour l'instant, tu as ta soirée. Profites-en pour te reposer car demain les choses sérieuses commencent. »

« Bien m'dame ! » sourit le jeune homme « Je pense que je vais rester dans le coin. Y'a pleins de boutiques ici. »

« Fais ce que tu veux mais avec modération. »


Regina retrouva Ruby devant le Granny's. La pétillante brunette portait un sourire aussi large que sa jupe était courte. Il fallait croire que les gens du nord n'avaient jamais froid.

« Hey ! A l'heure ! » lança-t-elle avec une joie non dissimulée

« Oui. On mange au Granny's ? »

« Quoi ? Oh non, j'y passe déjà la majorité de mon temps, c'est pas pour y diner le soir. » sourit-elle « Nan, je vous amène dans un petit resto sympa sur les docks. Vous aimez le poisson ? »

« Absolument. »

« Alors c'est parti. »

Ruby lui ouvrit la porte de sa voiture aussi rouge que ses mèches, puis prit le volant pour rouler moins de 10minutes pour arriver devant un restaurant dont l'enseigne était un immense espadon portant un cache-œil et un chapeau de pirate. D'ailleurs le restaurant s'appelait le Jolly Roger « Nous y voilà. Vous inquiétez pas, ça paie pas de mine mais c'est excellent. »

« Vous n'allez pas me faire gouter vos sardines ? Je ne suis pas fan de cette bestiole. »

Ruby gloussa « Non, mais si vous êtes adepte d'un bon fish&chips, vous êtes à la bonne adresse. »

Regina sourit et elles entrèrent alors et le moins que l'on puisse dire c'est qu'effectivement, de l'extérieur, le restaurant ne payait pas de mine mais à l'intérieur, le doux fumet caractéristique du poisson embaumait la pièce. La déco ressemblait à un vieux bateau en bois avec des arcanes, des lanternes aux murs, des hublots en guise de fenêtres, des nappes à damier blanche et rouge.

« Sympa la déco. »

Elles s'installèrent à une table à l'écart, Regina sentant quelques regards curieux sur elles.

« Ouais c'est Killian Jones qui tient se resto depuis un moment. C'est le dernier arrivé dans la ville, il a su se faire une place à Storybrooke… Et pas que. » sourit-elle

« Pas que ? »

« Bah il s'est aussi fait une place dans le lit de l'adjointe du shérif. » pouffa-t-elle

« Oh ! Euh… La blonde, miss… »

« … Swan, Emma Swan. »

« Je ne savais pas qu'elle était en couple. »

« Bah, ils le sont plus ou moins… »

Regina comprit alors et se retint de dire un ca ne m'étonne pas, mais elle ne dit rien. Regina ne regrettait pas son diner avec Ruby : en quelques secondes, elle lui lâchait déjà des confidences sur les habitants. Elle jeta un œil au bar où un brun ténébreux essuyait les verres tout en plaisantant avec un client.

« C'est lui, Killian. »

« Ah… » il fallait bien remarquer que, même s'il n'était pas son genre, ce Killian n'était pas pénible à regarder.

« Intéressant. »

Ruby sourit « Alors, vous avez fait votre planning ? »

« Oui, demain nous commencerons à filmer les rues et les commerces, puis l'illumination du sapin le soir. »

« Ah vous allez voir, c'est magnifique. Il choisisse un enfant pour l'allumer, et on partage un lait de poule. L'année dernière on a eu de la chance, y'a eu de la neige, ça rendait encore plus magique le moment. »

« J'imagine. »

« Alors… Parlez-moi de vous. »

Regina haussa un sourcil « Que je parle de moi ? »

« Bah ouais… Qu'on apprenne à se connaitre. »

« Que voulez-vous savoir ? »

« On sait juste que vous venez de New-York et que vous êtes connue. Je sais pas : vous avez des frères et sœurs ? Avez-vous toujours vécue en ville… Des trucs comme ça. »

« Hm, j'ai une sœur ainée, qui vit à New-York aussi, elle y tient une grande fleuristerie. Nous vivions en banlieue avant de venir à New-York pour le travail. »

« Pourquoi ce métier de journaliste ? C'est spécial quand même… »

« Parce que je voulais découvrir pleins de choses, différentes choses et un peu partout. Grâce à ce métier, j'ai pu voyager, parler à différentes personnes. C'est un métier enrichissant. »

« Et vous voilà ici, dans le Maine, en plein hiver… Chanceuse hein… »

« Ca pourrait. Si je remporte le concours. » sourit Regina « Et je le remporterai, nous le remporterons. Je sens le potentiel de cette ville. » sourit, confiante, Regina

« Et ses habitants ? »

Regina voyait clair dans son jeu, d'ailleurs, elle n'avait pas l'impression que Ruby ne se cache outre mesure : elle lui faisait clairement du rentre-dedans. Cela l'amusait, il fallait bien reconnaitre qu'elle n'était pas des moins attractives. Pouvait-elle outrepasser ses droits et se permettre de mettre l'intégrité de son reportage en péril ? Et si jamais elle parlait aux médias une fois le reportage sorti ?

« Regina, ça va ? Hey… Je veux pas vous mettre mal à l'aise. Je suis comme ça moi. Alors, si ça vous choque… »

« Non, non, tout va bien. Je veux juste… Me concentrer sur mon reportage. »

« Oui bien sûr. C'est juste que… Enfin voilà, je ne me cache pas : j'aime les filles. Et vous êtes plutôt… pas mal. »

« Merci ! » gloussa Regina, amusée

« Ne croyez pas que je saute sur les premières inconnues venues ! »

« Je pourrais. Je suis en ville depuis à peine 5heures… Et nous voilà déjà à diner ensemble. On peut dire que vous êtes douée pour convaincre les gens. »

« Disons que je sais les mettre en confiance. »

« Et comme la veuve noire, vous les attirez avant de les déguster et de les tuer ? »

Ruby éclata de rire « J'espère ne pas dégager une telle impression. »

Regina lui sourit « Ne vous inquiétez pas, je suis loin d'être prude. »

« Ah, vous les new-yorkaises, pas grand-chose doit vous choquer : vous avez tout vu et tout fait. » gloussa Ruby

« Je n'ai pas cette prétention. Mais j'ai l'esprit plus ouvert que certains. » Ruby la fixa alors et Regina fronça les sourcils « Quoi ? »

« Vous êtes lesbienne ? »

Regina aurait pu s'offusquer, quitter la table ou même lui répliquer que cela ne la regardait pas. Mais en vérité, c'était peut-être la solution pour la rapprocher des habitants. Il suffisait de commencer avec une seule. De plus, Ruby connaissait tout le monde et côtoyait beaucoup de gens en journée. Elle pourrait aisément prêcher pour sa paroisse auprès des autres « Eh bien… Pour être franche, vous êtes franche. »

« Désolée. »

« Vraiment ? »

« Non. » sourit Ruby « Je suis curieuse de nature, c'est d'ailleurs ce qui m'a conduis à trouver ma voie… A force de papillonner. »

Regina se laissa tomber sur son dossier et sourit « Oui, je le suis. »

Ruby, contente « Bien, maintenant, si vous me dites que vous êtes célibataire… »

Regina croisa ses bras « Je ne savais pas que j'avais à faire un speed-dating dès mon arrivée. »

« Je ne veux pas passer pour une rapace. On se connait à peine et, sincèrement, je n'aurais aucun intérêt à coucher avec vous si vite : dès que l'émission sera finie, vous repartirez. »

« Rassurez-vous, je ne suis pas du genre à coucher aussi vite. »

Ruby sourit « Je vous aime bien ! J'avais peur qu'on tombe sur un journaliste qui ne serait pas fun, qui serait terre à terre. »

« Merci. » Puis ce Killian arriva et leur posa à chacune un cocktail. Regina le suivit du regard « Parlez-moi un peu plus de ce Killian et de Miss Swan. »

Regina sentait qu'elle tenait peut-être le couple phare de son émission, celui qui, peut-être, ferait de son reportage quelque chose d'unique.


La soirée se passa calmement. Une fois que Ruby raccompagna Regina à son auberge, la journaliste repensa une bonne partie de la nuit à utiliser ce couple qui pourrait être un bon teasing pour son reportage : le bad boy propriétaire d'un restaurant, roucoulant avec l'adjointe du shérif, le tout sous un contexte de Noel, parfait pour une romance qui alimenterait son reportage.

« Regina ? Vous êtes rentrée ? » toqua Peter

« Entrez. »

Le jeune homme s'exécuta alors tandis que Regina allait prendre sa douche « Je venais aux nouvelles. Alors, ça a donné quoi ce rendez-vous ? »

« C'était… Intéressant. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'a pas froid aux yeux. » gloussa-t-elle

« Oh ? C'était… »

« Il ne s'est rien passé. » l'arrêta Regina « Et il ne se passera rien. Je ne suis pas là pour ça. Par contre, elle m'a donné quelques pistes intéressantes à étudier pour corser un peu notre reportage. »

« Corser ? »

Regina l'invita à s'asseoir sur son lit « Je vais te mettre dans la confidence : je pense qu'il serait intéressant de pimenter le reportage avec une histoire que les téléspectateurs pourraient suivre, de jour en jour, au fil de nos émissions. »

« Hm… Et donc, vous avez une piste ? »

« La romance. Quoi de mieux pour Noel ?! Les gens aiment voir un amour naissant, ils aiment voir de l'amour, saupoudré avec des flocons et des chants de Noel. Aussi cucul l'un que l'autre, c'est idéal. »

« La question est : allons-nous dire à ces gens qu'ils vont être les stars du show ? »

« Non, cela fausserait leurs réactions. Nous devons être malins et surtout discrets sur nos intentions. L'idée est de les suivre et de tout montrer. »

« Et vous avez une idée de qui suivre ? »

« Oui j'ai une bonne idée. » sourit-elle, confiante et fière d'elle

« Cool ! »

« Nous commencerons les choses sérieuses après l'illumination du sapin. Je dois régler un petit problème avant ça. »

« Un problème ? Déjà ? »

Regina lui sourit « Bon, il est tard. Rendez-vous demain matin 10h pour l'interview avec la mairesse et les premières prises dans la rue principale. »

« Ok patronne ! Bonne nuit ! »

Il disparut alors et Regina se déshabilla avant de s'engouffrer sous la douche durant une dizaine de minutes. Puis, lorsqu'elle en sortit, elle s'apprêta de son pyjama en satin gris anthracite avant de glisser dans son lit. Ses pensées dérivèrent jusqu'à une adjointe blonde : si elle devait en faire la star de son show, elle devait aplanir les choses avec elle. Oui, quitte à mettre son égo de coté, elle devait se mettre l'adjointe dans sa poche. Oui, idéalement, elle devait même en faire une amie afin qu'elles se fassent des confidences, jusqu'à en venir au sujet principal : sa relation avec le patron du Jolly Roger. Oui, avant tout chose, elle devait se rapprocher de cette Emma Swan.


« Nous avons quelques questions. Aucune crainte, il n'y aura pas de pièges, juste des questions sur votre ville, vos traditions, les événements que nous pourrons suivre. »

« Bien. » répondit, un tantinet tendue la mairesse qui, pour l'occasion, les accueillis dans son bureau. Peter avait pris sa caméra et tout installé, Regina avait préparé ses questions et les enchaina. En tout et pour tout, l'interview dura une dizaine de minutes. A la fin, Mary Margaret semblait rassurée et satisfaite et Regina aussi.

« J'étais bien ? »

« Rassurez-vous, ce n'est pas un… » Elle allait répondre « concours » mais, en fait, c'était bien un concours « Enfin vous m'avez comprise. Nous ne cherchons pas à élire la meilleure mairesse. »

« Je sais mais… Vous savez, généralement le maire est l'image de la ville. »

« Alors n'ayez crainte. » lui assura Regina « Nous allons prendre quelques plans de la ville, les déco, les commerces… Puis je ferais un premier montage que j'enverrai à la chaine qui le diffusera le soir même. »

« Alors ça y est, nous y sommes. »

« Nous y sommes. » sourit Regina « Tout se passera bien, je le sens parfaitement bien ce reportage. »

« Avez-vous une idée de qui vous allez interviewer après ? »

« Oh je pensais faire les hautes autorités de la ville : vous, évidemment, votre mari en tant que shérif, mais aussi Granny qui semble être une figure emblématique de la ville. »

Mary Margaret semblait satisfaite, Regina aussi. Le reste de la journée se passa à filmer les rues, les commerçants et les habitants s'activant pour l'illumination du soir. Puis Regina reçut un coup de fil de son patron « Regina ? Alors ce petit séjour au vert ? »

« Très drôle. »

« Comment se passe votre reportage ? »

« Très bien. »

« Sentez-vous l'esprit de Noel vous envahir ? »

« Vous êtes vraiment très drôle, vraiment. »

« Avez-vous fini le premier reportage ? »

« Oui, je viens de finir le montage. Je vous l'envoie de suite. »

« Il sera diffusé ce soir en prime time. »

« Génial. »

« Regina, j'espère que vous avez bien réfléchi à ce dont nous avons parlé. »

« Ne vous inquiétez pas, je gère. »

« … Regina… » lança sur un ton réprobateur

« Ne me faites pas la morale. Vous me remercierez quand vous verrez les audiences. Bon, je dois vous laisser, j'ai quelques prises de vues à faire devant le sapin. »

« Très bien. Bon courage. »

« Je n'en manque pas. Bonsoir. »

Regina raccrocha et soupira. Elle pianota sur son ordi, dans son lit, et après avoir envoyé son premier reportage, elle se détendit quelques dizaines de minutes avant que l'on toque à sa porte.

« Entrez. »

Peter apparut, tout sourire « Regina, je sors boire un verre au Granny's, vous voulez venir ? »

« Non merci. » elle se redressa et jeta un œil à sa montre « Dans deux heures, ils illuminent le sapin, je vais probablement faire un tour et on s'y rejoindra. »

« Ok, A tout à l'heure alors. »

Peter referma la porte alors et Regina se rallongea quelques minutes, fixant le plafond avant de se lever et d'enfiler son manteau. Elle prit son sac et sortit de l'auberge. Elle s'étonna de se repérer aussi bien et aussi vite dans la ville. En même temps, les rues étaient peu nombreuses et le centre ville était littéralement le centre… de la ville. Elle se promena à pieds autour de l'auberge, tombant devant el Granny's. Puis descendit un peu la rue et se retrouva devant la boutique d'antiquaire de Gold estampillée d'un panneau « fermé temporairement ». Elle jeta un œil curieux au travers de la vitre principale : de multiples babioles, certaines poussiéreuses, d'autres semblant venues d'un autre âge.

Puis elle continua sa marche et arriva sur un parc bordant la plage et une mer calme à l'air iodé. Quelques passants flânaient ça et là, reconnaissant parfois Regina et la saluant poliment. Les mains enfouis dans les poches, la tête emmitouflée dans son écharpe et son bonnet. Elle longea la plage et soudain son regard fut attiré par une étrange construction sur le sable. Elle s'approcha alors et posa sa main sur la structure en bois qui ressemblait à une sorte de château ou de fort.

« On frappe avant d'entrer. »

Une petite voix s'éleva, faisant sursauter la jeune femme « Qui est là ? » Une petite tête brune émergea de la structure « Henry ? »

« Miss Mills ! Venez ! »

La jeune femme jugea de la stabilité de la chose et de son gabarit par rapport à celui de la structure avant de se baisser et de passer par une sorte de trappe. Elle se retrouva assise, les genoux contre son torse et, en face d'elle, Henry, assis en tailleur, tout sourire « Salut ! »

« Salut. » s'amusa Regina « Qu'est-ce que tu fais là ? »

« Bienvenue dans mon château. »

« Ton château ? Il est à toi ? »

« Ouep. Je l'ai construis avec ma mère. »

« Carrément ! »

« Ouais, c'est classe hein. »

« Henry qu'est-ce que tu fais là tout seul ? »

« J'aime bien venir ici. »

« Pourquoi ? »

« Parce que je m'y sens bien. » Regina fronça les sourcils, se demandant pourquoi un enfant d'une dizaine d'années préférait se retrouver seul ici plutôt qu'avec ses amis « Tiens regarde. »

Il creusa un peu le sable et déterra une boite métallique fermée d'un cadenas qu'il ouvrit avec une clé qu'il portait autour de son cou. Regina, curieuse, tendit la tête pour voir le contenu de la boite. Secrètement, Henry sortit un comic « Regarde, il est rare. »

« Wow… »

« T'y connais rien en BD surement, un peu comme ma mère… »

« Qui te l'a offert ? »

« Ma mère. » dit-il en levant les épaules « Même si elle y connait rien, elle sait que moi j'adore. Elle est toujours comme ça avec moi. »

« Tu sembles beaucoup l'aimer. »

« On est que tous les deux. Je suis l'homme de la maison vous savez ! » dit-il fièrement

« Oh je vois. » sourit Regina « Qu'est-ce qu'il y a d'autres dans ta boite ? »

« Pleins de trucs… C'est pas important. T'as faim ? J'ai des gâteaux. »

Le changement de sujet n'échappa guère à Regina, mais elle ne lui en tint pas rigueur. Elle accepta un Oréo et le mangea en sa compagnie.

« Alors… Vous aimez bien la ville ? »

« C'est… Ca change de New-York. »

« C'est comment ? »

« C'est grand, c'est énorme. »

« Racontez-moi. J'aimerais bien voyager moi, mais ma mère… elle aime pas l'extérieur, je sais pas pourquoi. »

« C'est dommage, il y a bien des choses à voir et découvrir. »

« Comme quoi ? »

Le petit garçon semblait avide de descriptions, de nouveautés, de savoirs. Regina sourit alors et s'assit en tailleur à son tour « Eh bien… Il y a Time Square. Avec toutes ses enseignes lumineuses, ses magasins… Les fameux taxis jaunes… »

« Waouh, trop bien ! Et c'est comment Central Park ? C'est aussi grand qu'on le dit ? »

« C'est… Assez grand oui. Parfois il y a des promeneurs avec leur chien, parfois des sportifs qui courent autour… Moi ce que je préfère c'est y poser une couverture, m'allonger dessus et m'assoupir en écoutant les bruits autour : les klaxons, les aboiements de chiens, les sirènes des ambulances ou des pompiers… »

« Ca doit être cool. Ici, les seuls bruits qu'il y a c'est celui des mouettes et des vagues… »

« Les vagues c'est bien aussi. C'est reposant… »

« Je veux pas me reposer moi, je veux de l'aventure ! » s'excita le garçonnet « Je veux vivre des trucs. Ici, c'est trop petit, et… Bah, y'a rien à faire. »

« Comment un si jeune garçon peut-il être si blasé de la vie ? Il y a surement pleins de choses à faire ici. Regarde toutes les activités prévues rien que pour Noel. »

« Ouais mais c'est toujours les mêmes. »

Regina sentait le défaitisme dans la voix et le regard du jeune garçon et ne sut quoi répondre.

« Alors… Parle-moi de ta ville hors Noel. »

« Pourquoi ? »

« Parce que je ne la verrais que durant cette période. Ca me permettrait de l'imaginer autrement. »

« Bah…. Au printemps, on a la fête des fleurs… Avec un concours de jardin fleuri. L'été c'est des jeux d'eau qui sont organisés sur la plage, c'est plutôt cool. Et à l'automne, toute la ville se transforme en film d'horreur, ça, ça fait flipper ! »

« Tu en parles avec un entrain qui donne envie de découvrir tout ça. Tu as la chance, malgré l'aspect perdu de Storybrooke, d'avoir une ville dynamique qui organise pleins de choses. »

« Ouais, si vous le dites… »

« A New-York, les choses sembles être mieux mais… Personne ne se connait vraiment. On organise des choses… mais personne ne partage des moments. »

« Ouais… »

« Je te le dis : tu as de la chance. » sourit Regina « Alors… Comme ça, tu as construit cette cabane ? »

« Ouais. Elle est cool hein ?! »

« Carrément ! Tu as du en mettre du temps. »

« On m'a aidé. »

« Ta maman c'est ça ? »

« Ouais. »

« Elle a l'air cool ta mère. »

« Elle l'est. » dit-il, visiblement fier « Elle est courageuse et forte ! »

Regina était amusée de l'enthousiasme qu'il éprouvait pour sa mère. Si seulement elle avait eu ce même engouement pour sa mère.

« Tu reveux un gâteau ? »

« Pourquoi pas… »

Ils partagèrent encore quelques gâteaux et entamèrent quelques sujets avant que la fraicheur de la fin de journée ne se rappelle à leur bon souvenir « Henry, il commence à faire nuit et… »

« Oh zut, je vais être en retard ! Je dois y aller ! »

« Tu vas rentrer seul chez toi ? »

« Bah oui. »

« Non, non, non. Je vais te raccompagner. »

« Mais… »

« Il n'y a pas de mais. »

Henry haussa les épaules, ne comprenant pas l'angoisse de la jeune femme : tout le monde se connaissait et lui-même connaissait les lieux comme sa poche, il n'avait rien à craindre. Mais il ne dit rien lorsqu'elle se proposa de le ramener, même à pied.

Ils marchèrent une dizaine de minutes quand Regina se rendit compte qu'ils étaient arrivés dans un quartier résidentiel assez huppé, alignant de superbes maisons aux façades impeccables et aux jardins entretenus.

« C'est… C'est ici que tu habites ? »

« Ouaip ! C'est là ! » dit-il en pointant le doigt vers une maison aux murs bleus et aux boiseries blanches. Une belle maison cossue qu'il était extrêmement rare de voir à New-York. Ils passèrent le petit portillon blanc et à peine eurent-ils entamé l'allée que la porte d'entrée s'ouvrit avec vigueur et une voix s'éleva soudain « Henry ! » Regina releva le visage et se figea : une tornade blonde se rua sur eux et attrapa Henry par le col « T'as vu l'heure ? Mais qu'est-ce que tu foutais ?! » Puis soudain, la jeune femme se figea à son tour « Vous ? »

« Vous ?! Miss… Swan ? »

« Mais… Qu'est-ce que vous faites avec mon fils ? »

« Votre… fils ? Henry est votre fils ?! » s'étonna Regina

« Tu la connais maman ? Tu sais c'est la journaliste qui vient de New-York. »

« Ouais… Je sais… » grinça la jolie blonde « Rentre Henry, va te préparer, on part dans pas longtemps. »

Le petit garçon courba le dos « Okay… » puis il se tourna vers Regina « On se voit au sapin ?! »

« Bien sûr. » sourit Regina qui garda son sourire jusqu'à ce que Henry ne soit plus en vue. Elle fixa Emma d'un visage neutre « Je n'aurais jamais imaginé que vous ayez un enfant. Et encore moins un enfant comme Henry. »

« Ca veut dire quoi ça ? »

« Il est charmant et poli. »

« Ah ah, très drôle, vraiment. »

Un silence gênant s'installa alors avant que la voix d'Henry ne s'élève de la maison « Maman ! »

« Je dois y aller. »

« … »

« On se voit au sapin j'imagine… Pour votre… truc. »

Regina serra la mâchoire et esquissa un sourire poli avant de faire demi-tour : elle n'y croyait pas : cette horrible femme bourrue et sans vergogne était la mère d'un petite garçon charmant et affectueux. Comment était-ce possible ? Elle repensa aux diverses interactions avec elle et elle frissonna : c'était une coïncidence étrange mais providentielle : cette femme qui devait être une des héroïnes de son reportage s'avérait être mère de famille. Cela aurait pu être un caillou dans sa chaussure mais en y repensant, elle savait que la présence d'un enfant dans une romance pouvait être un atout de poids.

Elle sourit alors : oui, définitivement, elle avait de la chance… Elle ne savait pas encore à quel point.

TBC