Bonjour ! Hier soir, c'était la nuit du FoF, donc me voici avec quelques OS ! Celui ci est mon préféré, parce que j'ai enfin pu faire... UN UA ZOMBIE ! Et Kuroshou avec ça !

J'adore les trucs comme ça, et je pense qu'un jour j'en ferais une fanfic (pas KuroShou, maybe Iwaoi... mais en même temps je suis incapable de les faire souffrir...)

En tout cas, j'espère que ça vous plaira !

Cette fic est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Anarchie" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP.


Like hell


Ce monde s'était transformé en une complète anarchie.

Avec un air courroucé, Kuroo mangea la dernière barre de chocolat en mastiquant comme il le fallait : il profita de cette sensation chocolatée sur sa langue jusqu'à la dernière seconde, puis déglutit. Fini, adieu, sayonara. Il essuya une larme imaginaire au coin de son œil, fit une petite prière envers celui qu'il avait lui même renommé Louis XVI – parce qu'il finirait bien par lui couper la tête un jour, à cette saloperie d'entité supérieur – puis rangea ses affaires dans son sac et se leva.

Du jour au lendemain, le monde était parti en couilles. Enfin, on ne pouvait pas vraiment dire « du jour au lendemain », pas alors que toutes les télévisions s'étaient affolées pendant des semaines avant qu'elles ne soient finalement coupées, tout comme l'électricité, à vrai dire. Donc, le monde était parti en couilles, en prenant tout son temps, les jambes tranquillement enroulées dans un plaid à moumoute, une tasse de thé à la camomille dans les mains.

Et désormais, Kuroo survivait comme il le pouvait, avec son sens du sarcasme pourri et un vieux pot de miel dans son sac à dos. Et au cas où vous vous poseriez la question : il détestait le miel.

– C'est bon, t'as fini ton petit dej' ? Tu veux pas que je te fasse un chocolat chaud avec, histoire que tu te sentes comme chez grand mère ?

Rectification : un vieux pot de miel et Daishou Suguru, l'être le plus irritant sur lequel vous auriez pu tomber lors d'une apocalypse.

Kuroo et Daishou s'étaient rencontrés dans un centre commercial, un peu plus d'une semaine auparavant. Alors que le brun commençait sérieusement à se dire que le salon de l'agriculture devait très certainement sentir bien meilleur que ses fringues – sa douche lui manquait. Très fort. Et son shampoing à la noix de coco aussi – il était tombé sur une boutique presque intacte, au milieu des décombres pleins de poussières. Sans vraiment faire attention – oui, des zombies rodaient partout en ville, et non, il n'était pas suicidaire – Kuroo avait flâné dans les rayons, cherchant quelque chose à son goût.

Tant qu'à crever bouffé par un zombie à moitié décomposé, autant le faire avec style.

Mais tout à coup, alors qu'il venait de poser la main sur un pull assez beau et propre pour être porté, une autre main, posté sur l'autre manche, l'avait pris par surprise : il avait hurlé comme une fillette.

Et Daishou aussi, même si cela faisait sept jours qu'il affirmait le contraire.

Pendant une bonne dizaine de minutes, ils s'étaient chamaillés en affirmant qu'ils avaient chacun besoin de ce vêtement plus que l'autre, jusqu'à ce que la langue de vipère lâche l'affaire en affirmant que de toute façon il ne voulait plus d'un pull qui avait fait de l'œil à un prolétaire.

Un prolétaire ? Kuroo venait-il vraiment de faire la rencontre du seul mec capable de caser Karl Marx au milieu d'une apocalypse comme si de toute façon il y avait encore un foutu système de classe sociale ? Il y avait surtout un système de chaîne alimentaire, oui. Et les humains – ceux vivants, avec des cœurs battants et tout le bordel – n'en étaient décidément plus les maîtres.

– Merci, Suguru. J'ai toujours su que t'étais un gars attentionné. Avec un peu de sucre ça serait parfait.

Il positionna les deux bretelles de son sac à dos sur ses épaules, et hocha la tête pour lui signifier qu'ils pouvaient se remettre en route. Avant de savourer sa barre de céréale, il avait par deux fois vérifié que son arme – qui était attachée au holster sur sa cuisse – était opérationnelle, et ses munitions à portée de main.

Tout était ok.

– Il doit nous rester deux jours de marche, déclara soudain Daishou avec une grimace, alors si tes petites fesses sont prêtes à reprendre la route, il serait peut-être temps de se bouger.

Sans un mot de plus, il ouvrit la porte de la chambre d'hôtel dans laquelle ils s'étaient réfugiés pour la nuit, son sérieux retrouvé, et regarda dans le couloir, une main sur le couteau qui dépassait de la poche de son sweat-shirt.

– La voie est libre, affirma t-il avant de s'engager, les paupières plissées.

Parfois, lors de ses rares moments de lucidité, Kuroo se demandait vaguement comment il avait pu finir avec lui. Leur première rencontre aurait du lui indiquer que non, il n'aurait pas plus de chance durant l'Armageddon, et que se chicaner pour un pull avec la première personne qu'il croisait depuis des semaines n'était pas très encourageant pour la suite.

On a le même objectif, se rassura t-il mentalement en positionnant ses mains au dessus de ses yeux pour se protéger du soleil. Une fois qu'on sera arrivés au camp, chacun pourra faire ce qu'il voudra. On doit juste se supporter encore deux jours et ensuite je retrouverai ma tranquillité chérie.

Étrangement, cette constatation ne lui fit pas aussi plaisir qu'il l'avait escompté. Pourtant, Daishou était un enfoiré : ils passaient leurs journées à s'engueuler et à se lancer des piques, alors il aurait du être ravi d'enfin se débarrasser de lui.

Lorsqu'ils passèrent à coté du cadavre à moitié écrasé d'une petite fille, Suguru lui lança :

– Je paris que tu viens juste d'insulter Louis XVI, n'est-ce pas ?

Quand avait-il commencé à appeler le responsable de toute cela – ce que les gens appelaient Dieu, avant que tout parte en cacahuète – comme lui même le faisait ? Il ne s'en souvenait même pas. La première fois qu'il l'avait entendu parler de lui à voix haute, il avait simplement ricané, les sourcils haussés. En comptant le fait qu'il faisait ça pour presque chaque chose que disait le brun, ça ne l'avait pas vraiment interpellé. Par contre, il fut étonné de trouver le fait que ce petit enfoiré commençait à le connaître un peu trop bien presque rassurant.

– En fait, je me disais juste qu'il faudrait que j'ajoute le supplice du rat à ma liste de torture. Tu sais, pour si un jour je crève et qu'il existe bien un paradis.

L'autre leva les yeux au ciel. Ce dernier était gris, le temps presque orageux.

– Oh pitié. Tu sais bien qu'on est coincés ensemble maintenant : tu me suivras en enfer.

Il ne pouvait pas lui donner tord.

Un sourire naquit sur les lèvres du brun et il ricana.

– Tu trouves ça drôle ? s'étonna t-il. J'aurai cru que l'idée de passer ta mort avec moi te rendrait un peu moins heureux.

– Tu ne sais même pas à quel point t'entendre critiquer les tenues vestimentaires des cadavres me manquerait.

Ils étaient tous les deux devenus complètement désaxés. Et leur humanité s'enfuyait aussi vite que Kuroo face à des contrôles de maths.

Plus jamais de contrôle de maths, se rendit-il soudain compte. Au moins une bonne chose, il en faut bien.

Et une goutte d'eau tomba du ciel.


L'averse les prit presque par surprise et ils furent obligés de se mettre rapidement à l'abri. Dans le fond, ils auraient aisément pu le sentir venir : les rues étaient désertes depuis le matin, et les zombies ne supportaient pas la puis qui s'infiltrait bien trop facilement dans leur carcasse décomposée.

Ils s'engouffrèrent dans un immeuble, et montèrent au premier étage afin de se laisser une porte de sortie si jamais. La main sur son arme, Kuroo mena la marche et ils furent soulagés de ne croiser personne. Au bout de quelques minutes, ils trouvèrent un appartement pas trop mal, et se barricadèrent dans le salon.

– C'est vraiment dommage qu'on ne puisse pas avancer sous cette pluie : on aurait pu arriver plus vite sans devoir regarder à droite et à gauche toutes les cinq secondes.

– Je te le fais pas dire, répondit le brun en lui lançant l'une des serviettes qu'il avait trouvé dans la salle de bain. Désolé, elles sont pas très propres.

Mais Daishou ne fit aucun commentaire. Désormais, la santé était devenu quelque chose de fragile : un simple rhume vous affaiblissait, vous faisait perdre votre vigilance, sans même parler des reniflements, toussotements, éternuements – autant directement indiquer aux zombies votre emplacement, cela serait bien plus rapide –. Il n'y avait plus de médicament ou de bonnes douches chaudes pour vous réchauffer, et le rétablissement était bien plus long.

Une fois approximativement sec – heureusement qu'ils n'étaient pas restés dehors bien longtemps – Daishou s'assit par terre, le dos contre le canapé. Il soupira et regarda la table basse d'un œil morne.

– Tu penses qu'on arrivera là bas ?

– Bien sûr.

Bizarrement, depuis qu'ils avaient réussi à capter ce message avec une radio à moitié cassée dans un station essence pas si loin de là, Kuroo n'en avait jamais douté. Il s'avança et s'assit à ses cotés, en silence.

– Et qu'est-ce qu'on trouvera là bas ?

Il réfléchit.

– Pas grand chose, j'imagine. Un début de rassemblement, peut-être. J'ai lu suffisamment de bouquins sur les zombies pour savoir qu'il a quand même des chances pour qu'on se retrouve soit avec des cannibales, soit avec un chef dictateur, tyrannique, et mégalomaniaque.

Encore une fois, Daishou rit. C'était étrange, comme sensation : même s'ils passaient leur temps à se chamailler, l'autre le faisait rire et inversement. Pourtant, lorsqu'il était encore en vie, Kemna lui avait toujours dit qu'il avait un humour pourri, coincé entre un sarcasme morbide et des blagues de grands mères.

Apparemment, Daishou Suguru avait le même.

– Kuroo ?

– Quoi ?

Le ton de sa voix l'avait surpris, il paraissait presque doux.

– Je suis quand même content d'être tombé sur toi. À deux ça paraît moins pire. Presque supportable, en fait.

– Même si on pue ?

Il répétait cela au moins une fois par jour. À croire que s'il ne se plaignait pas de leur odeur pestilentielle dès qu'il se levait, cela perturbait son transit intestinal.

– Ouais. Même si on pue.

Soudain, son épaule se colla contre la sienne et la voix de Louis XVI résonna dans tête : Pour ça aussi, tu comptes te plaindre ? Tu pourrais au moins me remercier, avoue qu'il est pas mal.

Et encore une fois, il lui intima de la fermer.

Oui, Daishou avait bien raison : il le suivrait très certainement en enfer à présent. Même si cet endroit en avait désormais tous les traits.


Des bisous !

Et je sais que je poste beaucoup en ce moment, donc si jamais vous... et bien, si vous préfériez un ryhtme un peu plus espacé, faites le moi savoir ! J'ai bien vu une nette baisse de réaction aha...