Participation toute spéciale pour la Saint Valentin du Collectif NoName! En effet, nous devions écrire entre 100 et 500 mots pour une (ou plusieurs) personnes de notre choix!
Mundanchee et Mudomo c'est pour toi! Je sais que tu aimes le fandom Sherlock (et ça tombe bien! ;P) j'espère que ce petit et modeste cadeau te fera plaisir!
Une belle et joyeuse Saint Valentin à toi!
Sherlock boudait. Un caprice de plus pour le grand enfant qu'il était resté. John n'y voyait pas d'inconvénient, mais au beau milieu d'une gare française, cela n'avait pas de sens.
Les deux locataires de Baker Street avaient pris la décision de séjourner un temps en Suisse pour des vacances. Il ne va pas sans dire que la presse ayant eu vent de leur venue, chaque moment de détente se transformait en course contre les paparazzis, même au milieu des Alpes Suisse. Une enquête succulente s'était alors présentée à eux, Sherlock n'avait pas eu de mal à motiver John vu le contexte. Une petite fille avait disparu, elle avait échappé à la vigilance de son papa un après-midi frisquet de printemps alpin. John avait fait les yeux doux à son homme pour qu'il accepte, il lui avait même fait du chantage. Les deux hommes avaient donc passé l'après-midi et le début de soirée à la recherche de la petite dans les rues de Grindelwald, non loin de Meiringen.
Il s'était avéré que l'enfant avait trouvé refuge chez une vieille dame qui peignait des tableaux sublimes de la région. Quand le détective avait finalement tracé sa piste qui l'avait conduit à la maisonnette perdue dans les champs de blé, il fut subjugué par la toile qu'elle caressait avec une dextérité impressionnante. Les chutes de Reichenbach resplendissaient sous son pinceau. Malheureusement, la place venant à leur manquer, il n'avait pu acheter l'oeuvre à son artiste.
C'est ainsi que le grand brun se retrouva en gare de Chambéry en Savoie, à mille lieues de Londres, à bouder. Oui, ils s'étaient trompés de ligne depuis la Suisse. Oui, Sherlock avait fait attendre jusqu'à la dernière minute parce qu'il voulait son tableau. Oui, John avait du le traîner jusqu'à la gare la plus proche en le tenant par la main. Donc forcément, le retard, la fatigue d'une soirée de recherches, d'une soirée placée sous le signe du réconfort et de l'amour ne les avait pas aidé à trouver leur train le matin même.
Pourtant quelque chose relevant du miracle parvint aux oreilles des deux londoniens. Quelques notes, tirées du piano de la gare mis à la disposition des clients. Une jeune femme était installé et pianotait fébrilement. Elle était visiblement réticente. John s'approcha le plus naturellement du monde, souriant et confiant comme à son habitude. Sherlock l'observa du coin de l'oeil, gardant son attitude de têtu.
« Hi ! Hum.. Jeuuu m'appeulle John ! Tu… play bien dou piano. »
La jeune femme ne prit pas peur, au contraire, elle s'appliqua un peu plus et fut capable de sortir de merveilleuses mélodies qui vinrent titiller la curiosité de Sherlock non loin. Acceptant l'aide de cet étranger blond à l'accent anglais, elle laissa virevolter ses doigts sur le clavier. A quelques mètres, Sherlock lâcha ses affaires et se saisit de son violon qu'il avait à peine touché du séjour. Il s'approcha, vérifia l'accord de son instrument et rejoint la jeune française. L'espace d'un instant, d'une rencontre, le temps s'arrêta, se figea. Les passagers se stoppèrent où ils étaient, se laissant porter par ce petit concert improvisé, de deux musiciens s'apprivoisant pour le plus grand plaisirs des âmes perdues en cette gare.