Bonjour tous le monde, comment allez-vous?

Je n'avais pas prévu de poster de nouvelles fics, mais j'ai eu l'idée de cet OS il y a quelques jours, et pour une fois que j'étais inspirée, j'ai décidée de l'écrire avant de perdre l'envie. Et parti comme c'est, ce sera finalement une fic.

Le titre est assez explicite en lui-même, et je pense que ce sont sûrement des thématiques abordées maintes et maintes fois, mais j'espère tout de même que vous prendrez plaisir à me lire.

Il s'agit d'un AU sans magie ou Emma est une orpheline de 15 ans qui arrive dans une nouvelle famille à Storybrooke et fait donc sa rentrée dans un nouveau lycée ou elle fait la connaissance de Regina. Je vous laisse découvrir le reste en lisant par vous-même...

J'ai commencé le chapitre 4 ce matin et j'espère continuer à ce rythme d'écriture, mais comme je dois aussi continuer Une vie volée (bien que j'en sois au chapitre 18 de cette fic), je ne sais pas encore à quel rythme je publierais.

Voilà pour les explications. Bonne lecture à tous et bonne Saint-Valentin à ceux qui fêterons cette journée en compagnie de leur amoureux... ou pas... (Quoi? J'ai des amies qui font la fête ce soir-là pour célébrer leur célibat :-) on s'amuse comme on peut non?)

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Chapitre 1 :

Assise sur le muret devant son lycée, les écouteurs vissés aux oreilles, Emma Swan, quinze ans, attendait que la sonnerie de début de cours retentissent. Non pas qu'elle était pressée de se rendre en classe, mais au moins pendant qu'elle serait au lycée n'aurait-elle pas à subir la présence de plus en en plus oppressante du père de sa dernière famille d'accueil. Depuis qu'il avait perdu son travail, il passait ses journées avachis dans le canapé à boire de la bière quand il ne tournait pas au rhum, et à la regarder fixement, la mettant mal-à-l'aise. Killian Jones était peut-être bel homme, mais il avait le double de son âge, et elle ne s'intéresserait jamais à lui de toute façon.

Parce qu'il y avait déjà quelques années qu'Emma avait compris qu'elle préférait les femmes. Pas les filles, les femmes. Elle avait un faible pour les femmes plus âgées. Pas de beaucoup, elle n'était pas attirée par les vieilles dames, ce serait un peu trop glauque, même pour elle, mais par les jeunes femmes classes et élégantes qui dégageaient une aura de pouvoir. Elle ne comptait donc plus le nombre de fois où elle avait eu un coup de cœur pour une de ses assistantes sociales ou même un de ses professeurs. Elle avait même eu une brève liaison avec le médecin de son ancien lycée l'année dernière.

Lily n'avait que six ans de plus qu'elle, et le courant était tout de suite passé entre elles, et lorsqu'elles s'étaient croisées par hasard par un bel après-midi de printemps, elles avaient entamé une liaison passionnelle et destructrice. Et étonnement, c'était Emma qui y avait mis un terme. Lily était trop possessive et jalouse à son goût, et très vite était devenue envahissante et intrusive, poussant à bout Emma qui était trop indépendante pour se laisser dicter sa conduite, même par celle avec qui elle couchait. Donc elle avait quitté Lily et était partie sans se retourner, indifférente aux suppliques puis aux menaces de son ancienne amante.

Heureusement pour elle, elle avait une fois encore été transférée dans une nouvelle famille et avait donc dû changer de lycée, et mieux encore de ville, lui évitant ainsi de devoir croiser Lily tous les jours. Mais en contrepartie, elle devait à présent subir Killian et ses regards insistants et lubriques. Un lourd soupir lui échappa, et elle pria pour qu'il retrouve rapidement du travail et surtout que sa femme revienne de sa convention. Emma savait que dès que Milah serait de retour, Killian se désintéresserait d'elle.

« Les hommes sont tous des porcs… » grogna-t-elle avec dégoût avant de sauter souplement de son perchoir en entendant la cloche retentir.

Ramassant son sac qu'elle posa nonchalamment sur son épaule, l'adolescente retira ses écouteurs et éteignit son cellulaire avant de se décider à pénétrer dans l'enceinte de son nouvel établissement, indifférente aux regards qui pesaient sur elle. Elle y était habituée et savait que bien vite, la curiosité dont elle faisait l'objet se tarirait et que les élèves passeraient à autre chose. Soudain son regard fut attiré par une chevelure ébène et une silhouette féminine et élégante, et son cœur rata un battement dans sa poitrine en croisant un regard chocolat d'une intensité envoûtante.

« Cette femme est d'une beauté irréelle… » murmura-t-elle en se figeant sur place, son corps ne répondant plus à ses sollicitations.

Emma crut défaillir en voyant cette divine apparition s'approcher d'elle d'une démarche sensuelle et assurée avant de s'immobiliser à quelques pas en la scrutant avec attention.

« Bonjour, vous devez être Emma Swan ? » finit par demander la belle brune d'une voix rauque qui fit rugir le sang d'Emma dans ses veines.

« Oui madame, c'est bien moi » trouva-t-elle la force de répondre, sa voix s'étranglant légèrement dans sa gorge devenue soudainement sèche.

« Je suis Regina Mills, la nouvelle directrice de l'établissement. Si vous voulez bien me suivre » se présenta la femme avant de tourner résolument les talons et de s'élancer vers l'aile administrative.

La directrice ? Qu'était devenue la vieille femme autoritaire et rigide qu'elle avait rencontré lors de son inscription ? Elles portaient le même nom de famille, mais la ressemblance s'arrêtait là. Et puis cette Regina Mills ne paraissait pas beaucoup plus vieille que Lily. Un an ou deux peut-être, mais pas plus. Secouant la tête, Emma se mit à courir pour rattraper celle qui venait de lui mettre le cerveau à l'envers d'un seul regard, ne ralentissant qu'en se retrouvant suffisamment proche d'elle pour percevoir son parfum épicé et sensuel qui lui donna des bouffées de chaleur. Et Emma comprit que cette femme serait sa perte et qu'elle venait d'expérimenter ce que l'on appelait un coup de foudre.

« Me voilà dans de beaux draps… » grogna-t-elle en grimaçant.

« Ne vous inquiétez pas, je voulais simplement discuter avec vous des options que vous avez choisies pour votre dernière année de lycée » la rassura Regina, se méprenant sur le sens des paroles de la jeune fille.

Lorsque sa mère lui avait parlé d'Emma Swan, elle l'avait décrite comme une jeune fille blessée par la vie qui ne faisait confiance à personne et gardait ses distances avec le reste du monde. Elle avait ajouté qu'elle était brillante et pourrait facilement décrocher une bourse au mérite, à condition d'être encadrée correctement et soutenue, ce qui à cause de sa condition d'orpheline, n'avait jamais été le cas. Et Regina était impressionnée de voir qu'en dépit de son parcours chaotique et instable, Emma Swan avait réussi à effectuer une brillante scolarité, et à présent qu'elle était lycéenne dans son établissement, Regina comptait bien lui donner les clés nécessaires pour intégrer une prestigieuse université.

Mais ce à quoi Regina ne s'était pas attendue, c'était à la beauté angélique de la jeune fille. Avec ses longues boucles dorées, son visage pâle en forme de cœur, ses grands yeux émeraudes étincelant d'intelligence, et ses lèvres rosées charnues et pulpeuses, Emma Swan devait faire tourner toutes les têtes, même si elle ne semblait pas avoir conscience de son potentiel de séduction. Sa mère avait raison en disant que l'adolescente n'avait aucune confiance en elle, ce qui n'avait rien d'étonnant au vue de son parcours personnel. Et Regina se demanda ce que cela donnerait lorsqu'Emma gagnerait en assurance. Et étrangement, son cœur se serra en imaginant l'adolescente collectionner les conquêtes, mais elle choisit de ne pas s'appesantir sur cette étrange sensation pour le moment.

« Il y a un problème ? Madame Mills m'avait assuré que mes résultats scolaires de l'année dernière me permettaient de pouvoir suivre ces options » s'exclama Emma, un éclair d'inquiétude zébrant son regard.

« Et ma mère ne vous aurait pas fait une telle affirmation si cela n'avait pas été le cas » la rassura aussitôt Regina avec un sourire apaisant « Mais deux de ces cours se chevauchent, et nous devons donc voir ensemble pour vous trouver un autre créneau horaire qui vous convienne » poursuivit Regina en ouvrant un dossier devant elle.

« D'accord. Je n'ai pas de vie sociale alors peu m'importe tant que je peux suivre toutes mes options… » railla Emma avec un sourire en coin.

« Le seul créneau qui pourrait convenir sans empiéter sur les autres matières serait celui du vendredi soir, de 15h à 17h… » soupira Regina en grimaçant légèrement.

« Je prends » répondit aussitôt Emma avec assurance « De toute façon, je comptais rester travailler à la bibliothèque tous les après-midis, donc je serais dans l'établissement. Alors cet horaire ne me dérange pas » expliqua-t-elle en voyant le regard étonné de Regina se poser sur elle.

« Et bien si tous mes étudiants se montraient aussi déterminés et conciliants, mon travail en serait grandement simplifié » commenta Regina en ouvrant un emploi du temps sur son ordinateur avant d'y entrer le nom d'Emma.

Rapidement, et sous le regard fasciné d'Emma qui observait les doigts fins et agiles de Regina danser sur le clavier, comme les doigts d'une virtuose, Regina entra les modifications à l'emploi du temps d'Emma avant de froncer les sourcils. Fugacement, Emma imagina les doigts de Regina courir ainsi sur sa peau surchauffée et hypersensible, et se mordit les lèvres pour ne pas gémir de plaisir à cette seule idée. Elle était définitivement perdue.

« Un autre problème ? » voulut savoir Emma, intriguée par la moue que venait d'arborer cette femme, la rendant incroyablement adorable, et attirant son regard sur les lèvres pulpeuses de Regina.

« Votre emploi du temps est bien plus chargé que celui de vos camarades et j'ai peur que cela ne finisse par vous nuire, d'une façon ou d'une autre… » expliqua Regina, hésitant à valider un tel emploi du temps.

Cette jeune fille passerait presque plus de temps dans l'établissement qu'elle-même, ce qui était tout de même un comble ! De plus le cursus scientifique dans lequel elle se lançait était particulièrement intensif, et elle craignait qu'Emma ne finisse par s'écrouler sous le poids de cette immense charge de travail.

« Franchement, je préfère être en classe et préparer mon avenir que de rester dans ma famille d'accueil » répliqua Emma en frissonnant en pensant à ce que pourrait lui faire Killian si elle lui en donnait l'occasion.

Regina qui avait le regard braqué sur le visage de l'adolescente fronça les sourcils en voyant l'expression dégoûtée et la lueur de panique qui avait marqué les traits délicats avant que le masque d'impassibilité ne reprenne sa place. Un mauvais pressentiment lui tordit les intestins, et elle se demanda si Emma était en danger. Et elle se promit de garder un œil sur l'adolescente. C'était son devoir de directrice après tout.

« Très bien, mais nous ferons le point chaque mois, et si je vois que le rythme est trop difficile à supporter, alors je trancherai et supprimerai quelques cours de ton cursus » finit-elle par décider avant d'ouvrir la page de son agenda et d'y noter un rendez-vous avec Emma à la fin du mois « Nous nous reverrons donc à la fin du mois pour discuter de ton parcours… » déclara-t-elle en relevant les yeux vers Emma qui la fixait avec étonnement.

Et Regina comprit que jusqu'à maintenant, personne n'avait vraiment dû s'intéresser à la jeune fille. Mais en prenant la place de sa mère à la tête de ce lycée, Regina s'était juré d'être meilleure directrice que sa mère ne l'avait jamais été, et elle comptait bien faire de son mieux pour que tout ses étudiants décrochent leur diplôme avec les honneurs, et Emma Swan en particulier. Regina sortait elle-même de l'école, ayant fini ses études quelques mois plus tôt, et du haut de ses 23 ans, elle comptait bien prouver à tous qu'elle était parfaitement digne d'occuper ce poste et qu'elle ne le devait pas uniquement à l'influence de sa mère.

« Ça ira vous savez, vous n'avez pas à perdre votre temps avec moi » commenta Emma en la dévisageant avec méfiance.

Pourquoi cette femme s'intéressait-elle autant à elle ? Était-ce un piège ? Une manœuvre pour contrôler sa vie et la pousser à renoncer ? Regina pensait-elle comme les autres qu'une orpheline ballotée de familles en familles sans jamais être gardée n'avait aucune chance de faire quelque chose de sa vie ? Combien de fois avait-elle entendu ce discours ? Combien de fois lui avait-on dit qu'elle n'était pas assez jolie, pas assez gentille, pas assez intelligente ? Qu'elle ne ferait rien de sa vie et qu'elle ferait mieux de se faire une raison plutôt que de s'entêter et de faire perdre leurs temps à des gens très occupés qui avaient mieux à faire de leur temps ? C'était à cause de gens comme ça qu'Emma était déterminée à réussir ses études et à leur prouver qu'ils avaient eu tort de ne pas avoir confiance en elle, et elle en ferait autant avec cette femme.

« Je ne considère pas qu'aider une de mes meilleures étudiantes à décrocher une bourse d'étude supérieure soit une perte de temps » répliqua Regina en plantant son regard dans celui d'Emma.

Subjuguée, Emma se figea et son cœur rua une nouvelle fois dans sa poitrine. Cette femme cherchait à la tuer, ce n'était pas possible autrement, et l'adolescente se demanda comment elle allait réussir à survivre à cette année sans commettre l'irréparable, à savoir sauter par-dessus ce bureau et faire passionnément l'amour à cette déesse réincarnée. Même Lily n'avait jamais éveillé ses sens comme Regina y parvenait d'un seul regard, et Emma était trempée et frémissante sous ce regard de braise. Et c'était la première fois qu'elles se rencontraient. Alors qu'est-ce que ce serait dans les mois à venir ? Se dandinant pour tenter de cacher son trouble, Emma serra ses cuisses l'une contre l'autre, regrettant que la journée ne fasse que commencer, parce qu'elle avait un besoin urgent de se soulager.

« Merci » croassa-t-elle, se maudissant de sa faiblesse alors qu'elle voulait à tout prix paraitre forte et assurée aux yeux de cette femme envoûtante.

« Ne me remercie pas trop vite Emma. J'attends énormément de toi, alors ne me déçoit pas… » affirma Regina d'une voix traînante emplie de menaces qui fit frémir Emma jusqu'au plus profond de son être et acheva de ruiner sa petite culotte.

Mais ce qu'Emma ne savait pas, c'était que Regina était tout aussi troublée qu'elle et commençait à comprendre que garder ses émotions sous contrôle lorsqu'elle serait seule avec cette sublime jeune fille ne serait pas une mince affaire. La façon dont Emma la dévisageait la faisait fondre de l'intérieur, et Regina était certaine d'avoir vu du désir assombrir le regard étincelant de l'adolescente. Finalement, ces rendez-vous mensuels n'étaient peut-être pas une bonne idée, mais elle ne pouvait plus faire marche arrière. Il lui faudrait donc honorer le premier et ensuite, elle pourrait décider de les espacer, voire les supprimer. A condition qu'Emma excelle dans ses études, ce dont elle ne doutait pas. Emma paraissait bien trop désireuse de faire ses preuves pour ne pas devenir major de sa promotion à la fin de l'année scolaire. Et pour le reste, Regina songea qu'elle allait devoir se trouver un dérivatif. Peut-être devrait-elle reconsidérer le fait de coucher avec Robin finalement.

Même si elle préférait les femmes, elle n'avait rien contre les hommes, et Robin était charmant, du moins lorsqu'il cessait d'agir comme s'il était un cadeau fait aux femmes. Bien sûr elle n'avait aucune intention d'entamer une relation sérieuse avec lui, et lui-même ne verrait sûrement aucun inconvénient à n'être que son amant, mais au moins lui permettrait-il de calmer le désir brûlant qu'un seul des regards d'Emma Swan éveillait en elle, lui évitant ainsi de se jeter sur son élève pour lui faire longuement l'amour. C'était impossible, du moins tant qu'Emma serait élève dans son établissement, et il allait donc falloir que durant la prochaine année, elle réussisse à contrôler ses envies et reste aussi loin que possible de la tentation faite femme que représentait Emma Swan.

« Je serais à la hauteur de vos attentes, je puis vous l'assurer… » susurra Emma avec un sourire mutin que Regina trouva terriblement sexy.

Et c'était elle où bien cette phrase avait un double sens ? Se secouant intérieurement, Regina batailla pour garder contenance et cliqua fermement sur sa souris pour imprimer le nouvel emploi du temps d'Emma avant de l'inviter à se lever et de l'accompagner vers sa salle de classe. Le cours avait commencé depuis une dizaine de minutes, et Emma risquait de s'en voir refuser l'accès. Elle aurait pu lui faire un mot d'excuses, mais elle savait que sa présence éviterait à la jeune fille de subir un interrogatoire de la part de ses camarades ou une remarque acerbe de Leroy qui pouvait parfois être bourru.

« Bienvenue parmi nous Mademoiselle Swan… » lança-t-elle d'une voix basse avant de tourner les talons et de s'éloigner.

Elle sentit le regard d'Emma lui brûler le dos, la faisant délicieusement frémir, et elle se fit violence pour ne pas réagir et se retourner. Au lieu de ça, elle regagna son bureau et s'y enferma. Les yeux fermés, elle tenta de comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle ne pouvait pas avoir eu un coup de foudre pour une de ses élèves, ce n'était pas possible. Cela n'arrivait que dans des séries à petit budget ce genre de chose, pas dans la vraie vie. Et pourtant, le visage d'Emma flottait derrière ses paupières fermées, et alors qu'elle prenait une inspiration tremblante, le parfum léger et sucré de la jeune fille lui emplit les poumons la faisant soupirer de contentement. Elle était fichue. Rouvrant les yeux, elle gagna sa chaise, ses jambes la portant à peine, et se mordit sensuellement la lèvre inférieure en prenant conscience de l'humidité qui avait pris naissance entre ses cuisses.

Fermant de nouveau les yeux, elle se laissa aller à fantasmer, imaginant Emma revenir dans le bureau, le regard dévorant de désir et se mettre à genoux devant elle avant de poser ses mains sur ses cuisses, remontant vers la source de sa passion, la caressant jusqu'à la rendre folle avant de plonger sa tête vers ce brasier ardent et de la faire venir de sa bouche talentueuse. Le gémissement sonore qui lui échappa la fit sursauter et elle se redressa vivement, le feu aux joues, jetant un regard affolé vers la porte, craignant que sa secrétaire n'ait entendu et ne vienne voir ce qu'il se passait.

« Il faut vraiment que je me change les idées… » souffla-t-elle en se passant une main tremblante dans les cheveux.

Voilà un premier rendez-vous qu'elle n'oublierait pas de sitôt, et en se redressant, elle décida d'appeler Robin immédiatement, lui proposant de la retrouver chez elle pour le déjeuner. Attendre ce soir était tout bonnement impensable. Elle ne tiendrait jamais toute la journée dans l'état d'excitation dans lequel elle se trouvait. Ils avaient déjà passé quelques nuits ensemble, et elle savait donc qu'il sauterait sur l'occasion de coucher une nouvelle fois avec elle. Satisfaite, elle parvint à se concentrer jusqu'à ce qu'enfin les cours de la matinée prennent fin et qu'elle puisse s'échapper quelques heures. Aussi dignement que possible elle quitta l'enceinte de l'établissement et arriva chez elle en un temps record, constatant que Robin était déjà là. Sans un mot, ils pénétrèrent dans la vaste demeure, et à peine la porte refermée, il se jeta sur elle et Regina le laissa la prendre contre la porte de sa maison, puis sur le tapis du vestibule et enfin sur le canapé, ou plus exactement devant lui.

« Je croyais que tu préférais que nous arrêtions ce genre de rendez-vous crapuleux ? » finit par demander Robin en se retirant d'elle pour s'asseoir sur le canapé.

« Je peux faire appel à quelqu'un d'autre si cela te déplait » rétorqua-t-elle en se relevant gracieusement avant de gagner l'étage pour se doucher et se changer.

« Je serais fou de refuser de coucher avec une femme comme toi, mais je suis curieux de savoir ce qui t'a poussée à revenir sur ta décision » déclara Robin qui s'était également rhabillé en reprenant naturellement la conversation.

« Est-ce important ? » soupira Regina avec indifférence en se préparant rapidement quelque chose à manger sans même en proposer à Robin, lui faisant comprendre qu'elle ne voulait pas le voir s'éterniser.

« Pas vraiment… » reconnut Robin en la dévisageant « Mais entre nous ça pourrait être plus que du sexe débridé… » ajouta-t-il en esquissant un pas vers elle.

« Stop. Tu sais que ça n'arrivera jamais. Donc si tu ne peux pas te contenter de nos parties de jambes en l'air, ceci sera notre dernière rencontre et je me tournerai vers un amant plus discret et moins encombrant » le stoppa Regina d'un ton glacial qui le fit grimacer.

« Si tu m'as rappelé, c'est que tu n'as pas tant d'options que ça… » grogna Robin, vexé.

« Plus que tu ne le penses. Je t'ai appelé parce que je savais que tu viendrai sans poser de questions, mais si tu continues à agir comme tu le fais, tu vas vraiment me faire regretter mon choix » souffla Regina d'un air excédé.

Et Robin savait qu'elle n'hésiterait pas à le rayer définitivement de son existence s'il s'avisait d'aller à l'encontre de ses attentes. Elle l'avait déjà fait quelques mois plus tôt, lorsqu'il avait essayé de devenir plus que son jouet sexuel. Aujourd'hui, il avait l'occasion de redevenir son amant attitré, et il serait fou de ne pas saisir cette opportunité. Regina était une belle femme et leurs parties de jambes en l'air étaient toujours particulièrement intenses et passionnées, preuve en était-ce qu'il s'était passé entre eux ce midi, et il n'avait pas envie de savoir qu'un autre profiterait de ce corps de déesse.

« Très bien, quelles sont tes conditions ? » se résigna-t-il donc en fourrant ses mains dans ses poches, attendant qu'elle lui apprenne les termes de leur arrangement.

« Nous ne nous verrons que le lundi midi. Pas de coup de fils, pas de déclaration mal venue. Ce ne sera que du sexe et rien que du sexe. Je me fiche de savoir si tu couche avec d'autres femmes le reste du temps, mais si c'est le cas, pense à te protéger et évidemment, interdiction de m'interroger sur ma vie privée » déclara posément Regina en lavant ses couverts.

« C'est à prendre ou à laisser je suppose » railla Robin avec défaitisme.

Lorsque Cora lui avait présenté sa fille cadette, il avait cru qu'il lui serait facile de la séduire et d'en faire sa nouvelle femme, mais il avait très rapidement déchanté. Regina lui avait vite fait comprendre qu'elle ne tomberait jamais sous son charme, et que si elle acceptait de partager occasionnellement son lit, il ne devrait pas s'attendre à plus qu'une liaison sans sentiments ni attachements. Et il n'avait jamais réussi à la faire changer d'avis. Elle ne le voyait que comme un amant acceptable, mais pas plus.

« Exactement. Je dois y aller. Si tu acceptes les termes de notre accord, alors tu seras là lundi prochain, sinon merci pour cet agréable moment. » déclara-t-elle en gagnant le vestibule, ne laissant d'autre choix à Robin que de la suivre.

« Tu sais que je serai là » lui fit-il remarquer avec désillusion.

Il aurait aimé avoir la force de l'envoyer au Diable, mais il n'était qu'un homme, et si ces cessions torrides étaient tout ce qu'il pouvait avoir d'elle, et bien il s'en contenterait jusqu'à ce qu'il trouve mieux ailleurs.

« Une dernière chose, je m'arroge le droit de mettre un terme à nos rencontres sans avoir à te donner la moindre explication. Si cela arrivait, je te préviendrai par téléphone pour t'éviter un déplacement inutile » affirma-t-elle d'un ton sans appel, faisant une nouvelle fois grimacer Robin qui avait vraiment l'impression de n'être qu'un objet entre les mains de cette femme.

Sans attendre sa réponse, Regina gagna sa voiture et s'éloigna, le corps enfin apaisé. Robin et elle avaient baisé comme des lapins, lui permettant d'évacuer son désir bouillonnant, et c'était tout ce qui comptait. Une fois par semaine devrait être plus que suffisant pour éviter de déraper lorsqu'elle croiserait Emma Swan dans les couloirs. L'esprit clair, elle travailla sans relâche tout l'après-midi, se familiarisant avec le dossier de chacun de ses élèves, programmant des rendez-vous avec ceux qu'elle souhaitait rencontrer dans les jours à venir. Lorsque la cloche de fin de journée retentie, elle avait abattu un travail considérable, et ce fut donc avec un sourire satisfait qu'elle se décida à quitter son bureau.

« Bonne soirée Madame Mills… » lança soudainement une voix qu'elle reconnut aussitôt.

Elle qui avait cru que tous les élèves seraient partis et qu'elle ne croiserait personne réalisait qu'elle avait eu tort. Et elle aurait dû le savoir. Emma l'avait prévenue après tout qu'elle resterait au lycée pour travailler tranquillement à la bibliothèque, et ce n'était pas parce que c'était le premier jour que la jeune fille ne s'en tiendrait pas à son programme.

« Bonne soirée Mademoiselle Swan » finit-elle par lancer par-dessus son épaule en reprenant sa route vers sa voiture.

C'était peut-être une fuite, mais rester en présence d'Emma serait trop risqué. Et puis son fils devait être rentré de l'école et l'attendre sagement à la maison en compagnie de sa nourrice. Il venait tout juste d'entrer en dernière année de maternelle avec un an d'avance, et Regina s'était promis de ne pas commettre les mêmes erreurs que sa mère avec son fils et d'être aussi présente que possible, et cela commençait par rentrer de bonne heure à la maison. Henry avait été un sujet de dispute sans fin avec sa mère qui avait été choquée que sa fille tombe enceinte sans être mariée. Et Regina avait bataillé dur contre sa mère pour l'empêcher de régenter sa vie et la marier de force à un de ses amis fortunés ayant le double de son âge, voire même le triple. Pas question que cela arrive. Si dans sa jeunesse, Regina avait toujours courbé l'échine devant sa mère, cette époque était révolue et il n'était pas question que Regina se laisse à nouveau manipuler.

En partant pour l'université de son choix et en faisant les études qu'elle désirait, même si elle avait tout de même suivit le cursus de professeur des écoles, Regina s'était brusquement émancipée de l'autorité tyrannique de sa mère. Elle était tombée amoureuse de Daniel durant sa dernière année de lycée, et c'était tout naturellement qu'ils étaient partis à l'université ensemble. Persuadée qu'il était l'homme de sa vie, elle avait fini par accepter qu'ils deviennent amants et Daniel lui avait promis mariage et vie de famille. Il avait paru parfait, jusqu'à ce que Regina découvre qu'elle allait avoir un bébé. Et même si cet enfant n'était pas prévu si tôt puisqu'il lui restait encore un an d'études, Regina avait accueilli la nouvelle avec bonheur. Mais en apprenant sa grossesse, Daniel avait rompu avec pertes et fracas, et elle s'était retrouvée seule pour élever son bébé.

Elle avait été dévastée en réalisant que Daniel n'était pas l'homme parfait qu'elle avait imaginé, et elle avait été furieuse contre elle-même d'avoir fait confiance à un homme qui de toute évidence ne le méritait pas. Elle s'était donc jurée de ne plus jamais laisser ses sentiments trompeurs guider ses actes. A présent, les hommes n'étaient plus que des jouets entre ses mains. Elle les utilisait selon son bon plaisir et les jetait sas remords lorsqu'elle s'en lassait pour passer au suivant. Non pas qu'elle les collectionnait, mais elle refusait désormais de laisser un homme avoir une quelconque influence sur sa vie, n'en déplaise à sa mère. Alors elle était revenue à Storybrooke, après avoir terminé ses études avec brio, avait décroché un job de professeur de lettres, et en apprenant que sa mère désirait prendre sa retraite, avait postulée et obtenu le poste. Enseigner lui manquait, mais le salaire était bien meilleur, et avec un enfant en bas âge à la maison, elle devait se montrer pragmatique.

Et depuis son retour à Storybrooke, elle passait d'une relation sans lendemain à une autre et dont Robin était le dernier jouet satisfaisant. Daniel l'avait définitivement guérie de ses rêves d'enfant empli de prince charmant et de fin heureuse. Et jusqu'à Emma Swan, elle avait vraiment cru en avoir terminé avec l'amour. Et voilà que cette magnifique jeune fille venait de faire voler son monde en éclat. Mais c'était interdit, et Regina devait trouver la force d'emmurer ses sentiments, sachant ce qu'elle risquait à entamer une relation avec une mineure. Elle avait un fils, elle ne pouvait pas faire n'importe quoi. D'où l'option Robin. Le sexe pour le sexe aurait au moins le mérite de tenir ses hormones sous contrôle et de l'aider à survivre aux années difficiles qui se profilaient à l'horizon de son existence.

Bien sûr Emma était en dernière année de lycée, mais elle n'avait que 15 ans et il n'était pas question que Regina se voit accusée de détournement de mineure. Faire de la prison ne faisait définitivement pas partie de ses projets d'avenir. Et la loi dans le Maine était très claire. Bien que la majorité sexuelle soit fixée à 16 ans, si Emma et elle avaient des rapports sexuels ensemble, Regina pourrait être accusée de détournement de mineure car l'écart d'âge entre elles deux était supérieur à cinq ans. Quoi qu'il arrive, Regina devrait donc patienter jusqu'à ce qu'Emma ait au moins 18 ans pour ne plus risquer d'être inquiétée par la loi.

« Je ne pensais pas que ce cours de droit optionnel me servirait de cette façon… » grogna Regina en secouant doucement la tête.

Alors qu'elle allait quitter le parking de l'établissement, elle vit qu'Emma la regardait s'éloigner assise sur le même muret que le matin-même, et elle crispa les mains autour de son volant pour ne pas faire demi-tour et aller la chercher. Emma paraissait tellement vulnérable et solitaire en cet instant que Regina ressentit le puissant désir de courir la rejoindre pour la serrer dans ses bras et lui promettre de passer le reste de sa vie à la protéger et à l'aimer. Mais c'était pure folie. Emma était une adolescente de 15 ans pour l'amour du ciel ! De plus, autant qu'elle le sache, les filles ne l'intéressaient peut-être même pas. Cette idée la contraria terriblement et ses mains se crispèrent un peu plus autour de son volant.

« Cette adolescente est en train de me faire dérailler complètement » grommela-t-elle en secouant farouchement la tête.

Devant le lycée, Emma regarda la voiture de Regina s'éloigner puis disparaître, dépitée que la belle brune ne se soit pas arrêtée pour discuter avec elle, se contentant de la saluer poliment comme si Emma n'avait aucun intérêt à ses yeux. Mais après tout c'était le cas. Ce n'était pas parce qu'Emma était tombée sous le charme magnétique de sa nouvelle directrice que ses sentiments étaient partagés. Regina ne devait la voir que comme une élève lambda, et même si elle s'était montrée attentive à son bien-être et décidée à l'aider à décrocher brillement son diplôme, Emma ne devait pas y voir plus qu'une bienveillance professionnelle à son égard.

« Ne rêve pas Swan, pourquoi une femme comme elle, probablement hétéro jusqu'au bout des ongles, s'intéresserait-elle à une fille aussi insignifiante que toi ? » railla-t-elle avant de traîner les pieds vers la bibliothèque.

Une bonne odeur de rose l'accueillit et elle sourit, sachant qu'elle passerait énormément de temps dans cet endroit chaleureux et accueillant dans les mois à venir.

« Bonjour, je suis Belle Gold, la bibliothécaire » la salua joyeusement une belle femme d'une trentaine d'années en lui souriant.

« Bonjour, je suis Emma Swan, je viens d'arriver dans ce lycée » se présenta à son tour Emma en rendant naturellement son sourire à cette femme.

« Bienvenue Emma » sourit un peu plus Belle avant de passer derrière son comptoir « As-tu ta carte lycéenne ? » voulut-elle savoir après avoir allumé son ordinateur.

« La voici » répondit Emma en venant la rejoindre pour lui remettre la carte.

Belle s'en saisit et rapidement, créa un compte lecteur à Emma, lui ouvrant un compte privilège qui lui permettait un accès illimité aux locaux, mais également d'emprunter dix livres à la fois. Tous les terminales y avaient droit, et Belle constata qu'en dépit de son âge, Emma était en dernière année. Bien que surprise, elle n'en montra rien et enregistra sereinement l'adolescente, ne voulant pas la mettre mal-à-l'aise en se montrant trop curieuse. Sa carte lui donnait également droit à 500 photocopies par mois, et d'accéder aux ordinateurs de l'école.

« Merci » sourit Emma en rempochant sa carte « Puis-je travailler un peu ou bien devez-vous fermer ? » voulut-elle savoir, ne connaissant pas encore les horaires d'ouverture de la bibliothèque.

« En semaine, la bibliothèque est ouverte de 8h à 19h. Le week-end, nous ouvrons de 10h à 17h, y compris le dimanche. La directrice a donné son autorisation afin de permettre aux lycéens d'étudier dans les meilleurs conditions possibles » lui expliqua Belle tout en enregistrant des livres dans le répertoire de l'école.

« Et pendant les vacances scolaires ? » demanda Emma, ravie de savoir que le week-end, elle pourrait venir se réfugier ici plutôt que de devoir rester à proximité de Killian.

« Les horaires sont les mêmes » la rassura Belle « Et au moment des examens, nous fermons nos portes vers 22 h et 20h le week-end » poursuivit-elle en hochant la tête.

« Ce n'était pas comme ça dans mes anciens lycées » commenta Emma en écarquillant les yeux d'incrédulité.

« La nouvelle directrice a été très claire. Elle veut que les élèves puissent étudier dans les meilleures conditions. Elle m'a donc autorisé à embaucher deux autres bibliothécaires durant l'année scolaire, et deux autres qui ne travailleront que pendant la période des vacances scolaires afin que mes horaires ne soient pas trop contraignants » lui apprit Belle sans cesser de sourire.

Emma sourit plus largement, songeant qu'elle allait finir par aimer cette petite ville dont elle avait entendu parler pour la première fois quelques mois plus tôt, dans le bureau de son assistante sociale. Lily s'était vengée de s'être fait plaquer en allant se plaindre qu'Emma la harcelait, et immédiatement, Emma s'était retrouvée ici. Mais elle s'en fichait. Son assistante sociale lui avait rendu service car en réalité, c'était Lily qui la harcelait, n'admettant pas qu'Emma ait été celle qui ait osé rompre. En arrivant dans cette petite ville perdue au milieu de nulle part, Emma en avait vite fait le tour, se jurant que dès son admission à l'université et sa bourse en poche, elle en partirait aussi vite que possible pour ne plus y revenir.

Mais finalement, vivre dans une petite ville avait quelques avantages. Comme le fait que les gens semblaient réellement se préoccuper de leur semblable. La preuve, ce matin, en prenant son petit déjeuner au Granny's, le seul restaurant de la ville, la patronne, une jeune femme répondant au nom de Ruby avait été chaleureuse et amicale avec elle, la bombardant de questions dont les réponses avaient réellement paru l'intéresser. Cela la changeait de New-York ou de Boston où personne ne faisait jamais attention à elle.

« Merci pour ces renseignements » déclara finalement Emma avec un lumineux sourire « Il va falloir vous habituer à me voir les fesses vissées à une chaise » rajouta-t-elle malicieusement avant de joindre le geste à la parole.

Belle rit doucement en observant Emma prendre d'assaut une table ronde un peu à l'écart des autres avant de sortir ses affaires et de commencer à étudier. De temps en temps, Emma se levait pour aller chercher un livre et Belle écarquilla les yeux en voyant la quantité de notes que la jeune fille prit. A la main, contrairement à certains élèves qui ne semblaient plus savoir comment se passer de leur ordinateur portable. Mais Emma écrivait sur un bloc de papier, concentrée sur ce qu'elle faisait, indifférente au reste du monde. Elle ne releva même pas la tête lorsqu'un groupe de filles entra en riant bruyamment avant de se faire rappeler à l'ordre et de ressortir sans même avoir consulté le moindre livre, faisant soupirer Belle qui comprit qu'elles avaient dû espérer trouver quelques garçons avec lesquels flirter. C'était ce que faisait la plupart des élèves lorsqu'ils venaient à la bibliothèque.

« Cela fait plaisir de voir enfin une élève prendre ses études au sérieux » commenta Belle avant de se remettre au travail.

Pas étonnant que cette jeune fille ait autant d'avance sur le cursus traditionnel. Emma travailla avec acharnement jusqu'à ce que Belle lui indique qu'elle devait fermer, la faisant soupirer de dépit. Elle avait hâte d'être à l'université pour pouvoir passer ses nuits à étudier si le cœur lui en disait. Enfin à ce moment-là elle aurait son propre appartement dans lequel elle pourrait rentrer sans craindre pour sa sécurité.

« Merci Madame Gold, à demain » lança-t-elle avant de se diriger vers la sortie et de gagner tranquillement la rue principale.

Se rendant au Granny's, elle y commanda son dîner, remerciant le ciel d'avoir encore un peu d'argent, lui évitant ainsi de devoir rentrer chez Killian pour manger. Assise dans un coin, elle sortit un de ses livres de classe et continua à étudier jusqu'à ce que Ruby ferme à son tour, l'obligeant à regagner le port. Avec soulagement, elle constata que les lumières étaient éteintes, et sans bruits, elle se faufila dans la maison et regagna sa chambre, se figeant en entendant des gémissements révélateurs en provenance de la chambre de Killian.

« Soit il a trouvé une fille avec qui passer du temps, soit Milah est enfin revenue » commenta-t-elle en se détendant.

Dans tous les cas, elle serait tranquille cette nuit. Sans perdre une minute, elle se changea pour la nuit et se coucha, mettant son réveil à sonner aux aurores et prenant soin de verrouiller à double tour la porte de sa chambre. A son réveil, elle s'empressa de s'enfermer dans la salle de bain pour une douche rapide et vêtue de pieds en cape, ressortit, récupéra son sac dans sa chambre, et profitant de ce que Killian n'était nulle part en vue, prit le temps de déjeuner avant de quitter la maison. Au dernier moment, elle revint dans la cuisine et attrapa le pot à biscuit dans lequel Milah gardait un peu d'argent. A son arrivée dans la maison, Milah l'avait accueillie chaleureusement et lui avait expliqué les règles avant de lui montrer le pot et de lui expliquer qu'elle pourrait y piocher chaque fois qu'elle aurait envie de manger au Granny's ou si elle avait besoin de quelque chose pour l'école.

Emma avait été surprise même si elle n'en avait rien montré. C'était bien la première fois qu'une de ses familles lui donnait un peu d'argent. Jusqu'à présent, Emma avait dû travailler pour avoir de l'argent à elle. Elle prit donc deux billets de 20 dollars, constatant que Killian avait pioché allègrement dans le pot pour payer son alcool, et se décida à partir en entendant des pas au-dessus de sa tête. Elle arriva devant le lycée un peu après 7h et s'assit sur son muret pour lire tranquillement en attendant que la bibliothèque n'ouvre ses portes.

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Et voilà, alors verdict? Je continue à vous publier cette histoire ou pas?

Bonne journée, à tous et à dimanche pour la suite de Une vie volée.

Bises