sedrtfgyhujiko.

J'ai mis beaucoup trop de temps à corriger ce chapitre, je suis désolé. Ma flemme a été violente et je n'ai pas touché à mon traitement de texte depuis deux mois... Mais ça y'est ! Voici le dernier chapitre de la Vitesse des Cactus.

Je remercie du fond du coeur tout ceux qui ont lu cette histoire, ceux qui on commenté et fait des théories, tout ceux qui m'on envoyé un message rempli d'amour.

Je vous aime, bisous.


CHAPITRE 12 : THAT TIME HE BEGGED

Aphrodite se tenait là, au milieu des chevaliers encore debout. Elle était magnifique, et elle était en colère. Son beau visage portait des sourcils froncé et un air froid. Elle se tourna vers Athéna, digne, et ses voiles suivirent le mouvement en cascade.

« - Athéna. J'espère que tu a une bonne raison pour me déranger en pleine fête de l'Amour. »

Athéna ne se démonta pas. Le cosmos de sa sœur était agacé mais pas agressif. C'était déjà un bon point.

« - Tu sais pourquoi je t'ai convoquée, répondit la déesse de la Sagesse. Le cosmos lattant sur mon chevalier a fini par être identifié. Ce cosmos, c'est le tiens, Aphrodite.

- Je vois… C'est Apollon qui a vendu la mèche, n'est ce pas ? Il n'a jamais sût s'occuper de ses propres affaires. »

La déesse de l'Amour se désintéressa de sa sœur et se tourna vers les hommes rassemblés autour d'elle. Il fallait une puissante énergie pour la convoquer. Elle observa d'un œil critique le couple enlacé, et les jumeaux qui se tenaient proches l'un de l'autre, prêts à réagir à la moindre menace.

Braves soldats. Pions interchangeable. Elle en aurait grincé des dents.

Ils étaient subjugués par sa beauté, mais se reprendraient vite. Certains humains ne s'en remettaient jamais. Mais ils n'étaient pas de simples humains.

« - Je ne t'ai pas invoquée pour te combattre, reprit Athéna. Tes actions ont grandement affecté mes Chevaliers. J'exige une explication.

- Ah ! Tu exiges, renifla Aphrodite. Tu n'es pas en position d'exiger quoi que se soit, ma sœur. Laisse tomber les palabres. Toi et moi, on sait que ça n'est là que pour contenter Père.

- Ça suffit, Aphrodite ! Tu ne peux pas jouer avec mes Chevaliers comme ça te chante !

- Jouer ? Tu penses que je joue, Athéna ? »

Les Chevaliers frissonnèrent. Aphrodite avait l'air dangereuse, à cet instant. Belle, mais dangereuse. Ils resserrèrent quelque peu les rangs.

« - Ce n'est pas moi qui réveille Hadès tout les trois siècles pour son petit plaisir, fit-elle d'une voix suave. Je ne déclenche aucune guerre. De nous, c'est toi qui joues Athéna, et tu le sais très bien.

- Je t'interdis de…

- Ah ! Tu m'interdis, maintenant ? »

Les yeux de la déesse brillaient de colère. Une vague de cosmos brûlant fit hoqueter les chevaliers. C'était si différent de celui d'Athéna, mais tellement proche en même temps. Divin. Aiolia et Marine faillirent tourner de l'oeil. Milo se décala pour les soutenir, les yeux rivés sur leur adversaire.

L'adversaire en question marchait rapidement en direction de leur déesse, les mains sur les hanches.

« - Tu n'a rien à m'interdire, petite fille. C'est grâce à moi que tu as obtenu tes armures, aurait-tu oublié ? Sans moi pour interférer auprès d'Hephaïstos, jamais les Atlantes n'auraient obtenus le savoir nécessaire pour former les armures d'Or.

- Ça ne te donne pas le droit d'intervenir au Sanctuaire. Tu n'as aucune emprise, ici, Aphrodite ! »

La vague de cosmos colérique figea les Chevaliers sur place. La sensation était presque étouffante. Ils regardèrent la déesse se redresser, furieuse.

« - Je n'ai fait que ce pourquoi je suis née, gronda la déesse. Chose que tu es incapable de faire ! Déesse de la Sagesse, ah ! Plutôt déesse des aveugles / Tu détruis toi6même ton Sanctuaire, pauvre gourde !

- Je t'inter-

- Il m'a supplié ! Explosa la déesse. Pendant des mois, je ne comprenais pas d'où venait ces vagues d'énergies négatives. Est ce que tu sais ce que c'est d'être nourrie de haine, Athéna ?! La douleur que je ressentais ?! J'en devenais folle ! J'ai cherché pendant des jours avant de comprendre. »

Athéna sembla vouloir ouvrir la bouche, mais sa sœur lui coupa la parole d'un geste de la main.

« - C'était lui, gronda-t-elle. Toute cette douleur, c'était la sienne. Il n'avait aucun moyen de s'en défaire, et elle finissait par me contaminer. Je l'ai observé pendant des jours, Athéna, des jours ! Et rien ne changeait. Aucun de ses semblables, personne ne s'en rendait compte ! »

Les Chevaliers échangèrent un regard. La déesse semblait presque au bord des larmes, colère et tristesse. Ses voiles s'agitaient dans touts les sens.

« - Chaque nui, il était à deux doigts de tout faire basculer. Je ne pouvais plus supporter cette haine de lui même qu'il m'envoyait sans le savoir. A l'aide, n'importe qui, quelqu'un. Ses pensées raisonnaient tellement fort que j'ai crû en devenir folle. »

Athéna, incapable de stopper le discours de sa sœur, la regarda marcher vers elle, les poings serrés.

« - Alors une nuit, je me suis incarnée sur Terre. Il était là, à tenter de s'autodétruire, encore. Je me suis assise à sa table, j'ai tenté de comprendre comment quelqu'un entouré de tant de personne pouvait se sentir aussi seul, aussi mal, alors qu'il pouvait avoir accès à n'importe quelle forme d'amour. Et tu sais ce qu'il m'a répondu ? Mais l'amour, ça existe pas, poulette. C'est un compte pour les mômes ça, pour leur faire croire que grandir vaut le coup. »

Elle avait craché ces mots comme une injure particulièrement insultante. Shion frissonna. Il avait rarement vu un tel mélange d'émotion chez quelqu'un. Colère. Détresse. Douleur.

« - Imagine, gronda Aphrodite, comment je me suis sentie en entendant ça. Je suis la déesse de l'Amour. Nier son existence, c'est nier la mienne, l'essentiel de mon être. C'est me faire disparaître. Mais tu ne peux pas comprendre ça, hein ? Déesse de la Sagesse, mais Déesse de la Guerre avant tout ! La guerre ne disparaîtra jamais. Les humains sont bien trop aptes à s'entre-tuer pour ça. Jamais tu ne connaîtras la sensation de ne plus exister, ne serait-ce que pendant un instant ! »

Elle claqua des doigts pour libérer les Chevaliers. Ils retombèrent au sol, hors d'haleine.

« - L'amour c'est pour les enfants. C'est ce qu'il m'a dit, claqua la déesse d'une voix sèche. Je lui ai donné l'opportunité de réapprendre à aimer, et les autres et lui même, qu'il puisse se reconstruire et ne plus jamais m'envoyer cette haine visqueuse. »

Elle enfonça un doigt dans le plexus de sa sœur, à quelques centimètres de son visage.

« - Tu prétends aimer tes Chevalier, fit-elle d'une voix acide, mais tu n'a même pas remarqué qu'il songeait à se tuer à nouveau tout les soirs. Alors ne viens pas me faire la morale et me reprocher de faire ce que toi, tu es incapable de faire ! »

Le silence retomba sur l'Acropole. Les Chevalier gardèrent le silence. Aphrodite avait l'air de s'être calmée, Athéna était pâle, et Shun papillonnait des yeux. Dokho s'accroupit près de l'adolescent. La venue d'Aphrodite l'avait fait tomber dans les pommes, mais il semblait reprendre conscience.

Les Ors se regardèrent. Avait-elle dit vrai ? Si c'est le cas, comment avaient-ils pu ne pas se rendre compte de la détresse du Chevalier du Cancer ?

La déesse de l'amour remis en place ses voiles, qui manquaient de dévoiler ses formes à chaque mouvement, sans jamais le faire. L'ambiance du Sanctuaire était presque apaisée… Sous l'effet de sa présence, les couples et les familles se serraient les uns contre les autres. Elle affaiblit quelque peu son pouvoir. L'idée serait de ne pas déclencher une orgie à cause de sa colère…

« - Hé… Je te connais toi. »

La petite voix fit baisser les yeux à tout le monde. Deathmask se tenait aux côtés d'Aphrodite, et la regardait d'un air songeur. Depuis quand avait-il quitté l'infirmerie ? Ses bras étaient toujours bandés, mais il ne semblait pas en souffrir.

La déesse s'accroupit pour être à sa hauteur, et un sourire doux s'étala sur son visage.

« - Bonjour, Angelo. Je m'appelle Aphrodite.

- Aphrodite ? Comme lui ? »

Il désigna du doigt le Chevalier des Poissons, qui s'étrangla. La jalousie d'Aphrodite était légendaire ! Et si elle décidait qu'un mortel portant son nom était une injure ? Il croisa les yeux de la déesse et avala sa salive. Il ne voulait pas finir transformé en mérou !

« - On dirais bien, sourit simplement la déesse en se retournant vers l'enfant. »

Angelo observa la femme devant lui. Ses cheveux roux, ses yeux verts, son visage aux joues roses. Oui, il l'avait déjà vu.

« - On se connaît, hein ?

- Pas vraiment. On s'est déjà vu, une fois. Tu t'en souviens ? »

Il secoua la tête. Non. Il savait juste qu'elle ne lui était pas inconnue… Comme Athéna, la première fois qu'il l'avait vu. Est ce que c'était une déesse, elle aussi ? Certainement.

« - Comment vas-tu, Angelo ? »

Le gamin haussa les épaules et jeta un œil vers les adultes en or. Ils semblaient fatigués… La déesse posa une main sur sa joue. Le cosmos sellé lui fit froncer les sourcils. Le sceau vola en éclats d'un claquement de doigts. L'enfant prit une grande inspiration et papillonna des yeux. Sentir son cosmos à nouveau était… Une vague de puissance jaillit de l'enfant pour balayer l'Acropole.

« - Voilà. Tu iras mieux, à présent. N'est ce pas ?

- Je sais pas. Tu vas me tuer, maintenant ? Pour faire revenir l'autre. »

Il semblait être un peu angoissé à l'idée de mourir. Puisque c'est ce qu'il allait faire, pas vrai ? L'innocent et grognon Angelo allait à nouveau s'effacer pour le psychopathe et violent Deathmask.

« - Non, je ne vais pas te tuer. Tu te souviendras de tout ce que tu as vécu. Tu pourras aimer à nouveau, pas vrai ? »

Le petit garçon balaya du regard les Chevaliers. Il y avait Aphrodite, le garçon, si prévenant avec lui. Shura, un peu sévère mais gentil. Camus, froid, mais qui prenait toujours le temps de répondre à ses questions. Dokho, qui avait l'âme d'un vieux monsieur mais le sourire d'un jeune homme. Milo, qui n'avait rien contre s'entraîner avec lui de temps en temps. Shaka, qui fermait les yeux sur ses crises de colère. Aliolia qui le surveillait de loin lorsqu'il s'entraînait avec les autres. Les jumeaux qui se méfiaient de lui mais semblaient le remercier chaque jour. Aldébaran, qui n'avait de menaçant que l'apparence et qui avait toujours un petit quelque chose à manger pour lui dans son temple. Mû, qui avait un jour passé un après-midi à lui apprendre comment prendre soin de l'Armure du Cancer.

Il y avait Shion, aussi. Avec son âme si vielle mais profondément attachée à ses subordonnés. Et Shun, qui était le plus gentil avec lui, avec son âme si brillante.

Il tourna son regard vers la déesse qui attendait sa réponse.

« - Je veux bien essayer. Mais lui, il voudra bien ?

- Lui, c'est toi, trésor, sourit la déesse. Quoi que tu veuilles faire, il le voudra aussi, j'en suis sûre. »

Le gamin hocha la tête.

« - Je peux dire au revoir ?

- Bien sûr. Prends ton temps. »

Puisqu'Athéna l'avait dérangée, elle allait rester un peu au Sanctuaire. Les fêtes de l'Amour ne seraient pas bouleversées si elle s'absentait l'espace de quelques minutes… Ou quelques jours, selon le flux temporel de la Terre.

Elle laissa le petit garçon se diriger vers Aphrodite, le chevalier. Le beau jeune homme semblait secoué par les derniers évènements, et souleva par réflexe l'enfant lorsqu'il leva les bras vers lui.

« - On est amis maintenant, hein ?

- Oui… Oui, on l'est.

- Tu le laissera pas tout seul encore, hein ? Même s'il est pas gentil…

- C'est promis. Aucun de nous ne le laissera tout seul. »

Le gamin lui fit un sourire où une dent manquait. Le Suédois se sentit triste de laisser partir l'enfant, tout d'un coup. Il descendit de ses bras et adressa un signe de main aux autres ors. Shura lui laissa tomber sa cape sur la tête, s'attirant un cri de protestation.

« - Tu ne voudrais pas te retrouver tout nu, pas vrai ? »

Angelo lui tira la langue et s'enroula dans la cape blanche comme dans une couverture, avant de retourner vers la déesse qui attendait patiemment.

« - C'est bon.

- Tu es sûr ? Demanda Athéna, qui avait retrouvé sa voix. Tu ne pourras pas revenir en arrière, tu sais ? »

La lèvre tremblante, Angelo hocha la tête. Il ne voulait plus faire de mal. Il était tellement fatigué… Il sentait les âmes revenir roder autours de lui comme des vautours. Peut être que l'adulte qui allait redevenir réussirait à les tenir loin de lui…

« - Je suis fatigué, murmura-t-il en laissant une larme rouler sur sa joue. Est ce que ça va faire mal ?

- Un peu. Mais ça ira vite, je te promets. »

Il hocha la tête en reniflant, et défis les bandages qui enserraient ses bras. Les Chevaliers purent observer à loisir les marques fraîches qui striaient sa peau hâlée.

« - J'ai peur, avoua-t-il d'une voix tremblante.

- Je sais. Mais ça sera bientôt fini, d'accord ? Tu as juste besoin d'être courageux encore un tout petit peu. »

Il jeta un regard plein d'angoisse à ses collègues. Aucun ne détourna le regard.

« - D'accord. »

Aphrodite posa une main sur son épaule. La déesse et l'enfant se mirent à briller encore et encore, jusqu'à ce que la chevalerie doive fermer les yeux. Et puis il y eu le hurlement.

Une voix d'enfant au départ, qui se transforma peu à peu en celle de l'adulte. Plus d'un se mordit la lèvre. Le cosmos qu'ils recevaient du Cancer était acéré et violent.

Au bout d'une longue minute, la lumière décrus suffisamment pour qu'ils puissent rouvrir les yeux.

Couvert par la cape de Shura, haletant, Deathmask se tenait au milieu d'eux. Aphrodite se releva en effleurant sa joue où roulaient toujours les larmes de l'enfant. Il avait l'air de n'être pas encore tout à fait parmi eux. Athéna s'approcha pour prendre la place d'Aphrodite. C'était à elle de gérer, maintenant.

« - Chevalier du Cancer ? »

Deathmask releva les yeux vers elle. Le voile sur son regard sembla se dissiper et il se redressa. La cape faillit glisser de ses épaules et il la sécurisa sur son dos.

Ils étaient tous là. Touts les chevaliers. Ceux qui avaient été balayés par l'arrivée d'Aphrodite commençaient à se réveiller. Tout le monde le voyait.

« - Est ce que ça va ? »

Il tourna la tête. Milo le regardait d'un air inquiet. Pas de pitié. Pas de moquerie. Juste de l'inquiétude. Il lui tendait la main pour se relever. L'italien le regarda un instant avec le visage de celui qui n'y croit pas. Milo ne retira pas sa main.

Le Cancer s'essuya rapidement le visage et attrapa la main qu'on lui tendait. Il fut surpris de la force avec laquelle le Scorpion le tira vers le haut.

« - Alors ? Ça va ?

-… Ouais. Je crois. Putain. »

Ses bras striés de marques de dents et de griffures étaient à la vue de tous. Il se sentit frissonner. Il était à deux doigts de rompre les berges et de, au choix, s'enfuir au Puits des Âmes, se mettre à insulter tout le monde ou éclater d'un rire hystérique. Milo dut le sentir puisqu'il lui fit signe de le suivre.

« - Viens. On va te trouver des fringues. »

Deathmask du Cancer suivit son collègue sans mot dire.


Les derniers Chevaliers se réveillaient peu à peu. Déroutés, ils se redressaient en se tenant la tête, allongés près de leurs frères et amis. Mû se dévoua pour aller vérifier qu'ils allaient bien et leur expliquer la situation. Épuisé, Shun c'était assis sur les marches menant au treizième Temple. Il avait un mal de tête à réveiller les morts.

Il sentit quelqu'un s'asseoir à ses côtés et sursauta en reconnaissant Aphrodite. La déesse regardait les humains se réveiller en silence.

« - Comment vas-tu, Shun d'Andromède ?

- Je… Hésita l'adolescent. J'ai mal à la tête. Je ne suis pas habitué à devoir manipuler tant de puissance... »

Aphrodite hocha la tête, et Shun ne pouvait pas détourner son regard d'elle. Dès qu'il s'était réveillé, ça l'avait choqué. La déesse ressemblait tellement à sa mère… Ou à la représentation qu'il en avait. Ses souvenirs étaient trop flous pour qu'il ait un visage précis en tête. Mais les descriptions de son frère et sa propre imagination étaient en tout point semblables à la déesse. Il rencontra ses yeux bleus, si semblables à ceux de son frère, et rougit.

« - E-Excusez moi. C'est que… Vous ressemblez tellement à… a quelqu'un que j'ai connu…

- C'est normal, sourit Aphrodite. »

Elle lissa d'une main les cheveux verts qui retombaient en cascade dans son dos.

« - Je suis la personnification de l'amour, expliqua-t-elle. Je revêts une apparence différente pour chacun. Pour l'un, je serais la plus belle femme du monde, pour l'autre, une mère aimante, ou une meilleure amie attentive. Ton Maître me voit comme l'une de ses anciennes apprenties. Pour le Chevalier des Gémeaux, je suis une magnifique jeune femme à la peau foncée. La beauté n'a pas qu'un visage.

- Je… Je vois... »

La déesse posa une main sur son épaule. Sa migraine s'évanouit aussitôt et il eu un soupire de soulagement. Son regard devait tout de même exprimer son incompréhension, puisque la déesse eu un doux sourire.

« - Je te connais bien, Shun d'Andromède. L'énergie que tu me renvois est des plus pures, des plus délicieuses. Tu dois bien être le seul Chevalier à n'avoir aucune haine en lui… Ton lien avec ton frère est des plus fort. Tu peux être fier. »

Il hocha la tête, les joues rouges. Oh là là… La déesse de l'Amour lui faisait un compliment ! Un ombre lui cacha le soleil et il releva la tête.

« - Grand Pope !

- Veuillez m'excuser, déesse, salua le vieux Bélier. J'aurais besoin de Shun.

- Faites donc. »

Shun s'excusa et suivit son maître. Aphrodite resta à regarder les humains vivre. Ils étaient fascinants. Là, un élève aidait un maître à se relever et lui tendait un verre rempli d'aspirine. Un couple se réunissait avec soulagement. Les Gémeaux s'étaient un peu écartés de la foule et discutaient à voix basse.

Ils iraient bien. Aphrodite le savait. Elle était la déesse de l'Amour, après tout.

« - Déesse Aphrodite…

- Milo du Scorpion. Je me demandais quand vous viendrez me parler. »

La jeune femme tapota le marbre à côté d'elle. Milo s'assit à ses côtés, un peu mal à l'aise. Sous ses yeux, la déesse revêtait l'apparence d'une jeune femme aux longs cheveux noirs et aux yeux ensorcelants. Une femme fatale, sans aucun doute.

« - Alors, dites-moi, Chevalier. Qu'est ce qui vous amène à moi ?

- Puis-je vous poser une question, déesse ?

- Je vous écoute. »

La déesse étudia le visage du jeune homme en fasse de lui. Oh, elle le connaissait bien, lui aussi. Elle connaissait touts les serviteurs de dieux. Leur cosmos développé faisait qu'ils la nourrissaient bien plus qu'un humain classique.

« - Pourquoi se préoccuper de nous ? Nous ne sommes que des humains. Nous ne sommes même pas à votre service. Alors, pourquoi ? »

Aphrodite posa son menton dans sa main, et tourna le visage vers la foule, en contrebas.

« - Pour ça, répondit-elle en les désignant de la main. Vous n'êtes pas que des humains, Chevalier du Scorpion. Vous êtes des humains attachés à des divinités. Dans les temps mythologiques, nous appelions ça des demi-dieux. Et j'ai toujours trouvé cruel votre sort. Condamné à vivre une vie rapide, douloureuse, au service de plus puissant que vous. Être bloqué dans un cycle de guerre qui ne se fini jamais... »

Elle semblait mélancolique, d'un coup. Milo se demandait bien pourquoi.

« - Mes serviteurs ne sont pas des guerriers. Je n'ai jamais eu à mener de guerres. Elles me détruisent, si je m'y implique trop. Mais j'observe. Touts ces millénaires, j'ai appris… Les humains sont les seuls êtres capables d'un amour véritable. Nous, les dieux, existons principalement grâce à vous. Ma famille à un peu tendance à l'oublier. »

Elle replaça une mèche corbeau derrière son oreille et sourit au Grec.

« - Alors, de temps en temps, j'aime faire des petits cadeaux. Et quoi de mieux que les demi-dieux, pour cela ? »

Milo était un peu perturbé par la notion de demi-dieu. Il n'en était pas un, si ? Les demi-dieux, c'était Hercules, Oprhée, Persée… Oh. Oh. Touts ces dieux avaient leurs armures attitrées au sein de la Chevalerie… Il vit les lèvres d'Aphrodite s'étirer d'un sourire mutin. Il venait de comprendre. Brave garçon.

« - Mais tu n'étais pas venu me voir que pour ça, pas vrai ?

- Eh bien c'est à dire que… euh…

- Je suis la déesse de l'Amour, jeune homme, sourit-elle en levant un doigt. Je sais quand on veut me parler de ce sujet spécifique ! Alors, dit moi. Quelle est ta question ? »

Milo marmonna quelques mots indescriptibles en jetant un coup d'oeil à sa gauche. Aphrodite suivit son regard. Oh… Le Chevalier du Verseau distribuait des aspirines, un peu plus bas. Elle eu un sourire.

« - Ne t'en fais pas. Laisse le temps faire son œuvre.

- Vraiment ? »

Tout l'espoir du monde se lisait sur son visage et, lorsqu'il se rappela à qui il parlait, il rougit. Aphrodite eu un rire chaud. Ah, les humains !


Le soir tombait sur le Sanctuaire. La chaleur insupportable de la fin d'août baissait peu à peu. La population du Sanctuaire profitait d'un repos bien mérité, à l'ombre des baraquement ou des arènes. La journée avait été épuisante pour tout le monde.

Assis sur le bord d'un rocher, les pieds dans le vide, Deathmask observait la mer en contrebas. Il était redevenu lui même depuis plusieurs heures maintenant, et il ne savait toujours pas sur quel pied danser. Ses collègues en savaient bien plus sur lui qu'avant. Ça le mettait mal à l'aise. Il n'était pas proche d'eux, et en même temps, il avait passé des après-midi entière dans les jardins d'Aphrodite ou les cuisines d'Aldébaran. C'était… Perturbant.

Sa main se crispa sur son avant bras, à nouveau couvert de bandages, comme il l'avait toujours été depuis son enfance. Ils avaient vu toutes ses cicatrices, marques honteuses que lui même ne supportais pas. Il soupira.

« - Hé. »

L'italien se retourna, un air peu avenant sur le visage. Aphrodite, le Chevalier, se tenait derrière lui, sans son armure. L'expression de son collègue ne le découragea pas et il s'assit à côté de lui. Il lui tendit une bière fraîche que le Cancer accepta sans mot dire.

Ils restèrent un instant silencieux, à simplement regarder la mer.

« - Aldébaran nous invite tous à manger, ce soir. Tu viendras ?

- Hm. Faut voir.

- Aiolos veut te parler, aussi. »

Deathmask avala une gorgée de boisson glacée. Parler, hein. Il n'était pas sûr de s'en sortir sans une flèche d'or plantée dans le cul.

« - Il ne t'en veux pas… Pas trop. Moins qu'avant. Aphrodite et Athéna sont allé lui parler.

-J'ai tué sa gosse. Évidemment qu'il m'en veut.

- Et moi j'ai tué Shun, soupira le Chevalier en passant une main dans ses cheveux. Pourtant, son frère ne cherche pas à me faire rôtir.

- Il est revenu à la vie, lui. »

Le Suédois se tut. Ah… Ouais, ça se tenait. Il détailla son collègue du coin de l'oeil. Il avait l'air si amer… Rien à voir avec l'enfant qu'il avait tenu dans ses bras quelques heures plus tôt. La désillusion d'une vie adulte, sans doute… Il remarqua la main posée sur un bras où il savait qu'une profonde marque était incrustée.

« - Tes cicatrices ne sont pas si laides. »

L'italien se tourna vers lui avec un sourcil levé, et eu un rire jaune.

« - Oh bordel, pas de ça. Elles sont dégueulasses et tu le sais, poiscaille. Pour toi parmi tous, elles sont affreuses. »

Il tira une cigarette de sa poche et l'alluma d'une étincelle de cosmos. Aphrodite regarda la fumée s'élever dans les airs.

« - Non, je le pense réellement. Je cherche la beauté dans le combat. Des cicatrices sont des marques d'un combat acharné, n'est ce pas ? Que ça soit contre un adversaire, ou contre soit même. »

Les deux paires d'yeux bleus s'accrochèrent un instant. Deathmask y chercha la moindre trace d'ironie ou de moquerie, sans en trouver. Perturbé, il détourna le regard, mais ne contredit pas son camarade. Aphrodite sourit.

« - Je vais prévenir Aliolia, pour ce soir, fit-il en se levant. Il doit être en train de batifoler avec son oiseau. Aphrodite à déluré pas mal de couples, j'ai l'impression. »

Le suédois fut fier de voir l'ombre d'un sourire sur les lèvres de son collègue. L'italien lui adressa un vague signe de main en guise de salut. Le Poisson se détourna et redescendit les marches, quand une voix grave le fit s'arrêter.

« - Dit a Aldébaran que j'emmènerais des chips. »

Le Poisson sourit.

Oui, ils iraient mieux.

FIN


Ayé, c'est fini. Pfiou. C'était compliqué mais j'ai adoré écrire cette histoire.

Si vous voulez me faire plaisir, décrivez moi comment vous verriez Aphrodite !

Allez. Des bisous.