Cette fanfic a été écrite dans le cadre de la nuit du FoF (Forum francophone) pour le thème "Hurler" lors de la nuit du 04/01/19.

(1 thème par heure de 21 h à 4h du matin)

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Whisky

Le réveil est à chaque fois brutal,

Depuis qu'elle a commis l'erreur fatale,

De découvrir la vérité derrière l'ignoble cabale.

.

Crime capital,

S'abat sur un cœur de cristal.

Sentence monumentale,

Pour une poupée expérimentale.

.

Une réalité savamment manipulée,

Un secret si bien dissimulé,

Métamorphose la poupée articulée

En créature démantibulée.

.

Une vérité insoupçonnée,

Tel un vin bouchonné,

Fait de cette femme façonnée

Un cœur désarçonné,

Une âme citronnée,

Une chose désillusionnée.

.

A présent, en silence, elle se noie,

Détruite par ce monde sans loi ni droit.

Son désarroi, nul ne le perçoit.

Celle qui par son unique emploi,

Toujours avec sang froid,

Était l'ultime garante en ce maudit endroit,

Du bien être de ses congénères aux abois,

A simplement perdu la foie.

En proie à des démons intérieurs des plus sournois,

Avec effroi, sans voix,

Elle ploie sous le fardeau de sa nouvelle croix.

.

La destinée hypocrite,

A laquelle nullement elle n'avait souscrite,

Se gausse de sa favorite

avec un humour effroyable dépourvu de mérite.

.

La poupée n'avait jamais aussi bien porté son ancien nom.

Son joli minois lui renvoie à chaque verre,

Tel un boulet de canon,

Le reflet sévère d'une étrangère.

.

« Whisky, mon beau whisky,

Toi qui est si exquis,

Miroir, mon beau miroir,

A chaque gorgée crématoire,

Pourquoi me renvoies tu toujours cette même image dérisoire ?

Un mirage blasphématoire,

Parsemés de cicatrices aiguisées comme des rasoirs,

Imitation ou simple caricature de l'absurdité de mon état illusoire.

Whisky, mon cher whisky,

Dans ce monde où plus rien n'est acquis,

Goutte à goutte tu m'as conquis,

Moi, ta junkie. »

.

Quand tout est faux,

Que tout tombe en morceau,

Malgré des efforts colossaux,

Elle ne peut que brûler sur l'échafaud.

Quand tout le monde ment,

Quand l'environnement est hostile

Hurler est inutile,

Aussi dément, que déprimant.

Ses yeux humides

Se mêlent à des sanglots timides.

Une colère aride,

Engendrée par une vérité sordide,

Comble un vide,

Sans parvenir à ternir complètement son sourire splendide.

Des espoirs stupides,

Alliés à un cœur candide,

Polluent toujours son esprit lucide.

.

Le whisky échoue à combler le vide en elle,

Et pourtant, dans cet univers cruel,

Sa souffrance est bien palpable,

Mais le cri ne sort pas. Elle en est incapable.

Quand bien même il sortirait, et alors que son corps reste proscrit

Serait-ce bien son cri ?

.

Oui, aucun doute,

Si ses souvenirs ne sont que des impostures à présent dissoutes,

Si ses rêves chaotiques, ses pensées traumatiques

Ne sont que le produit de l'informatique,

La douleur, elle, est authentique,

Délicieusement tangible, cruellement réelle.

Elle a donc quelque chose qui n'appartient qu'à elle.

Vu sous cet angle, ne devrait-elle pas se réjouir malgré son calvaire?

Finalement, elle renonce à ce dernier verre et au revolver.