Enfin

-Ma chérie … souffla Nathan.

-NE M'APPELLE PAS « MA CHERIE », cracha Ginny. C'EST A CAUSE DE TOI SI JE SUIS DANS CET ETAT !

-Mais tu le voulais aussi, geint Nathan.

-M'EN FICHE ! DÈS QUE J'AURAIS PONDU CE MOUFLET, TU NE ME TOUCHERAS PLUS JAMAIS ! rugit Ginny

A l'extérieur de la pièce, tous les proches grimacèrent devant la volée que se prenait Nathan.

Quand ils ne se retenaient pas d'exploser de rire.

Quatre ans après la mort de Voldemort, Ginny Weasley épouse Nott – depuis que Théo avait officiellement adopté son cousin comme cadeau de mariage – allait accoucher de son premier enfant.

Autour du couple s'étaient rassemblé tous leurs proches. Théo, bien entendu, pour soutenir son cousin. Arthur, qui ne voulait pas être autre part pour la naissance de l'enfant de sa seule fille, ainsi que Bill, Charlie, Percy et Georges qui étaient venus avec leurs familles respectives et qui tenaient à assister à la naissance de leur nièce ou de leur neveu. Hermione et Harry, qui étaient restés de très bons amis de la jeune femme. Draco et Blaise, les meilleurs amis de Théo qui étaient devenus ceux de Nathan. Luna et Neville, fraîchement mariés. Muriel, en tant que matriarche de la famille.

Même si la majorité était de Gryffondor, l'ambiance était bonne enfant. Chacun avait appris à se connaître au-delà des préjugés et se retrouvait avec plaisir pour cet heureux événement.

Enfin … heureux pour eux. Les parents semblaient attendre la délivrance, plutôt.

Soudain, la pièce d'à côté devint silencieuse, angoissant famille et amis. Mais un cri déchirant de nouveau-né retentit soudainement, faisant soupirer de soulagement toute l'assemblée. Une quinzaine de minutes plus tard, Nathan sortit de la salle de naissance, un paquet emmailloté dans les bras.

-Je vous présente Quinn Théodore Nott, notre fils ! annonça Nathan

Toutes les femmes se précipitèrent vers lui pour s'extasier sur le bébé puis ce fut au tour des hommes qui félicitèrent le nouveau papa. Une infirmière annonça que la maman était prête et Nathan s'empressa de lui présenter son enfant avant de le caler dans ses bras.

-Et dire qu'il aurait pu être un Potter et s'appeler James Sirius, soupira faussement Ginny.

Tout le monde éclata de rire. C'était une blague entre eux qui faisait référence aux projets de mariage avortés de Molly et de Ron Weasley, s'ils avaient pu aboutir. Harry détestait particulièrement les prénoms choisis car même s'il s'agissait de ceux de son père et de Sirius, leurs homonymes étaient très loin d'être des saints et porter leurs noms auraient été un calvaire de tous les instants. Il n'aurait pas dit en tant que seconds prénoms mais d'après Ginny, Molly aurait insisté pour qu'ils soient les prénoms principaux de leur premier né, en hommage aux deux figures paternelles d'Harry. Enfin, de l'avis de la matrone. Si Harry avait eu son mot à dire, il aurait immédiatement nommé son enfant autrement.

Mais bref, ce n'étaient que des possibilités qui n'auraient jamais pu se réaliser.

Arthur déposa une main rassurante sur l'épaule de sa fille et tous les deux se regardèrent. Ils regrettaient l'absence de la mère de la famille mais tout comme Ginny, ils refusaient catégoriquement la présence de Molly dans un rayon de cent mètres autour d'elle. La jeune femme l'avait fait savoir de façon très …vocale.

Flash-Back

Alors qu'elle attendait son fiancé pour pouvoir connaître ses impressions sur l'enterrement de vie de garçon, Ginny fut stupéfaite de voir Nathan et Théo revenir en mauvais état. Elle sentit la moutarde lui monter au nez mais elle était consciente que la priorité était de les soigner. Elle se précipita vers l'armoire à pharmacie pour embarquer tout ce qu'elle pouvait avant de revenir vers eux et leur lancer tous les sorts de diagnostic qu'elle connaissait. Rapidement, elle leur donna toutes les potions dont ils avaient besoin, leur colla dans les pattes une tasse de thé très fort puis se planta devant eux, les bras croisés, le regard sombre.

-Explications, gronda Ginny. Maintenant !

A l'injonction de la rousse, les cousins sursautèrent. Théo commençait à connaître la fiancée de son cousin mais il n'avait jamais eu l'occasion de lui faire face quand elle était réellement énervée.

Visiblement, Nathan savait ce qu'il fallait faire pour que ça ne lui retombe pas sur le dos puisqu'il ouvrit immédiatement la bouche.

-Nous avons fait la rencontre de personnes qui n'approuvent pas notre mariage, révéla Nathan.

-Ils étaient combien ? demanda Ginny

-Deux, soupira Théo.

-Ensuite ? gronda Ginny

-Ne t'inquiète pas, nous avons tout fait pour ne pas les blesser sérieusement … commença Nathan.

-Pardon ?! siffla Ginny, des étincelles de magie crépitant autour d'elle, comprenant qui ils avaient « rencontré »

Nathan bondit sur ses pieds pour tenter de la calmer mais cette dernière hurla de rage avant de transplaner à travers les protections de la maison. L'instant suivant, elle se trouvait devant sa mère et son frère dans le salon du Terrier, sur le point de se rendre à St Mungo.

-Ginny, ma chérie ! s'exclama Molly. Regarde ce que celui que tu dois épouser nous a fait ! Ils nous ont attaqués sans raison !

-Comment avez-vous pu oser ?! cracha Ginny, sa magie crépitant encore plus fort autour d'elle

Molly allait continuer son plaidoyer mais l'état de sa fille lui fit comprendre que quelque chose n'était pas normal. Et toute cette magie commençait à lui faire peur.

-Que tu me forces à épouser Harry alors qu'on ne s'aime pas, je peux encore comprendre que tu veuilles que je puisse obtenir la situation la plus confortable possible, gronda Ginny. Que tu n'apprécies pas mon fiancé, je peux l'accepter. Que tu l'insulte par lettres interposées passe déjà moins bien. Mais que tu oses l'attaquer alors que je vais l'épouser ? Mais tu te prends pour qui ?!

-Je suis ta mère ! protesta Molly. Je sais ce qui est le mieux pour toi ! Et ce n'est pas ce Serpentard !

-Bordel, ce n'est pas Théo que j'épouse, c'est Nathan ! pesta Ginny. En plus ce n'est pas toi qui vas vivre avec lui, c'est moi !

-Il n'est pas fait pour toi ! intervint Ron

-Parce que c'est un Serpentard ? railla Ginny

-Oui ! confirma Ron

-Tu en es toujours là ! ricana Ginny. En fait, vous en êtes tous les deux encore là ! Qu'est-ce que vous leur reprochez ? Que vous ne puissiez pas utiliser la fortune des Nott sans limite comme vous comptiez le faire avec celle d'Harry si je l'avais épousé ?

-C'est un Serpentard ! cracha Ron

-Mais putain, tu n'as que ce mot à la bouche ou quoi ? rétorqua Ginny. Même si c'était Voldemort en personne, vous pouvez me dire quel est votre foutu problème ?!

-Il t'a ensorcelé ! asséna Molly. En temps normal, tu ne te serais jamais tournée vers les Serpentards ! Tu aimes Harry ! Tu aurais dû l'épouser, comme nous l'avions convenu !

Ginny se tourna lentement vers sa mère, le regard noir.

-Alors c'est donc ça … siffla Ginny. Tu refuses que je ne sois plus ta docile petite marionnette … Peu importe que je sois malheureuse, du moment que tu puisses vivre le train de vie que tu as toujours voulu selon tes règles … Quitte à tuer celui que j'aime …

-Tu ne l'aimes pas ! Il t'a ensorcelé ! fit Ron, répétant sa mère

-Parce que tu t'y connais en amour ? siffla Ginny. Hermione avait besoin de soutien après son accident et tout ce que tu as su faire, c'est ne pas l'écouter et lui seriner sur tous les tons qu'elle devrait laisser les Médicomages la soigner alors qu'elle te répétait qu'ils ne pouvaient rien faire pour elle ! Et tu pensais qu'elle allait gentiment t'épouser dès que tu lui ordonnerais alors que tu n'as jamais fait l'effort de la courtiser ! Et tu viens me dire que tu es mieux placé que moi pour dire si j'aime ou pas Nathan ? Peu importe ce que vous pensez, je compte bien l'épouser dans trois jours !

-Tu ne l'épouseras pas ! tonna Molly. Je m'y oppose totalement !

Ginny se dressa contre sa mère, sa magie virevoltant autour d'elle avec une nouvelle force.

-Tu viens de me prouver que je ne compte pas à tes yeux puisque mon bonheur te passe par-dessus la tête, cracha Ginny. Puisque vous vous opposez à ce que j'épouse l'homme que j'aime, alors je m'oppose formellement à vous reconnaître comme appartenant à ma famille. Désormais, vous serez traités au même titre des ennemis de la famille Nott et de la famille Weasley si vous ne faites qu'approcher de moi et des miens.

Le serment fut acté par la magie qui frappa durement mère et fils qui s'évanouirent sur le coup. L'instant suivant, la porte s'ouvrit et Harry Potter entra tranquillement. Il aperçut les deux roux au sol et adressa un sourire à la future mariée.

-J'imagine que les explications ne t'ont pas convaincues, fit Harry.

-C'était les mêmes conneries habituelles, renifla Ginny. Pourquoi tu es ici ?

-Disons que tu as assez fait peur à ton futur chef de famille et à ton futur époux pour qu'ils envoient la cavalerie pour t'empêcher de faire une bêtise. J'avais beau leur dire que tu ne tuerais que ceux que tu estimes nécessaires mais ils ont encore tendance à te considérer comme une petite chose fragile, peu importe le nombre de fois où tu leur bottes le cul.

Ginny pouffa, toute tension envolée.

Fin Flash-Back

Depuis, Molly et Ron étaient persona non grata autour du couple Brooke-Nott depuis presqu'un an. Ça avait été également la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase puisqu'Arthur et Muriel avaient été excédé de voir que Molly et Ron étaient toujours obtus. A la surprise du monde Sorcier, après plus de trente ans de mariage, Arthur, appuyé de son chef de famille, avait demandé le divorce, qu'il avait rapidement obtenu, et avait chassé mère et fils du Terrier. D'ailleurs, Muriel était à deux doigts de les renier de la famille et tous savaient qu'à la prochaine incartade, elle le ferait sans état d'âme.

Quand l'annonce de la grossesse de Ginny était arrivée jusqu'à Molly, cette dernière avait tenté de voir sa fille unique mais les barrières de sa maison l'avaient rejetée avec pertes et fracas. Quand elle tentait autre part, c'était soit Nathan, soit l'un des amis qui l'accompagnait qui envoyaient la matrone sur les roses. Mais jamais Ginny ne levait sa baguette contre sa mère. Pour elle, elle n'existait plus.

Quant à Ron, il ne pouvait pas se montrer violent à cause de son emploi d'Auror mais faisait tout pour faire accuser indifféremment Nathan ou Théo de tous les crimes qui passaient sous son nez.

Pour l'accouchement, Ginny avait ordonné à son mari d'ensorceler suffisamment les deux pièces qu'il avait réservées pour que sa génitrice et la chose qui se disait être son frère ne puissent approcher à moins de cinq cents mètres de la clinique Sorcière privée. Puisqu'on n'entendait pas les hurlements de Banshee de Molly Weasley, on pouvait considérer que c'était mission réussie.

Après que tout le monde ait admiré le nouvel ajout de leur grande famille, chacun rentra chez lui. Hermione et Harry décidèrent de faire un bout de chemin ensemble.

-Quand comptes-tu nous présenter la personne qui partage ta vie ? demanda soudainement Hermione

-La situation est un peu plus complexe que ça, grimaça Harry.

-Dis toujours, poussa Hermione.

-Notre histoire est très loin d'être sérieuse, avoua Harry. Contrairement à Ginny, je n'ai aucune chance de trouver la personne qui me convient sans imaginer qu'elle ne serait là que pour le Sauveur …

Hermione hocha la tête. Harry n'avait jamais aimé gérer sa célébrité et avec la mort de Voldemort, elle le handicapait plus qu'autre chose, ça n'avait jamais été un secret.

-Mais tu fréquentes la même personne depuis un certain temps, pointa Hermione.

-Je … satisfais mes besoins, avoua avec reluctance Harry.

-Pourquoi j'ai l'impression que tu couches avec une personne mais que tu es attiré par une autre ? soupçonna Hermione

-Je ne peux rien te dire, fit Harry. Mais ne te fais pas de soucis, je maîtrise la situation.

-N'hésite pas si tu as besoin d'aide, fit Hermione.

-Je sais, fit Harry.

§§§§§

Hermione venait de terminer de relater sa rencontre avec Ron dans les rues du quartier Sorcier de Londres. Harry Potter-Black soupira de désespoir. En huit ans, le roux n'avait pas changé.

-Tu ne l'as pas vu depuis combien de temps ? demanda Hermione

-Depuis cette fameuse journée où il a osé dire que ce n'était pas la peine qu'il te demande ta main puisque vous saviez tous les deux que vous alliez vous marier, souffla Harry.

-Tu as eu plus de chance que moi, sourit Hermione.

-Si tu le dis, haussa des épaules Harry.

-Tu gardes quand même un œil sur lui, devina Hermione.

-C'est plus un service que je rends à Ginny, avoua Harry. Elle refuse que sa mère et lui approchent de son fils Quinn et elle. Encore plus maintenant qu'elle attend son deuxième enfant …

Hermione comprenait parfaitement. Ginny avait appris la réaction de Molly et de Ron face à ses fiançailles et avait longuement hésité à les inviter à son mariage. Malheureusement, trois jours avant ce dernier, ils s'en étaient pris à Nathan et Théo, les accusant de l'avoir ensorcelé. La jeune femme avait une descente chez ses parents et avait coupé l'herbe sous les pieds de Muriel et Arthur qui voulaient leur passer une soufflante en leur crachant au visage que dès à présent, ils n'étaient plus rien pour elle. Depuis, elle ne leur adressait plus la parole et si elle en venait à les croiser, elle faisait comme si elle ne les connaissait pas.

-J'ai envie de faire le plein de ragots, sourit Hermione. Qu'est-ce qu'il devient ?

-Je ne t'apprends pas qu'il a eu les plus bas résultats de sa formation, soupira Harry. On l'a placé aux postes les plus ennuyeux qui existaient et même là, il était une catastrophe.

-Il ne se foulait pas, résuma Hermione. Il a continué à utiliser ton nom ?

-Sinon ce ne serait pas drôle, railla Harry. Mais on a bien vu que je me désintéressais complètement de lui. Il a tenté de me désigner garant pour la maison qu'il a voulu acheter il y a six ans mais comme il n'y avait pas mon accord, l'agence m'a contacté pour me le signaler.

-Non ?! s'exclama Hermione. Il a vraiment cru que tu allais payer pour lui ?

-Il semblerait, haussa des épaules Harry. A la place, j'ai mis le nom de Molly. Juste pour rigoler.

-C'est que tu deviens mauvais, pouffa Hermione. Quoi d'autre ?

-Il essaie de monter en grade mais son mauvais caractère ne l'aide pas, ainsi que le fait qu'il se sert toujours de mon nom, continua Harry. Il n'y a rien d'autre à dire, à part qu'il continue à vivre avec sa mère.

-Et Arthur ? s'étonna Hermione

-Cela fait cinq ans qu'ils sont séparés, déclara doucement Harry. J'aurais pensé que tu serais au courant, vu que tu sors avec Charlie depuis un an.

-Je lui ai bien fait comprendre que je ne voulais plus entendre parler de Molly et de Ron, rougit Hermione.

Harry avisa l'heure.

-Nous allons finir par être en retard, constata Harry. Je n'ai pas envie de me faire engueuler.

-Ça ferait mauvais genre si tu arrivais en retard alors que tu vas annoncer tes fiançailles ! rit Hermione

-Si je fais ça, je ne suis même pas sûr d'arriver jusqu'au mariage, geignit Harry.

-Et si tu m'escortais ? proposa Harry

-Harry James Potter-Black, auriez-vous peur ? taquina Hermione

-Je le demande à ma sœur, s'inclina Harry.

-Alors avec plaisir, répondit Hermione en faisant la révérence.

Bras dessus, bras dessous, les deux bruns entrèrent dans la pièce où leur famille et leurs amis les attendaient.

-Bonsoir à tous, fit Harry. Je vous remercie d'être venu pour cette célébration intime en hommage aux morts de la lutte contre Voldemort. Personnellement, je pense que c'est bien plus respectueux qu'un bal comme le Ministère le fait.

Beaucoup rirent à cette boutade. Chaque année, le Ministère de la Magie britannique organisait un bal le deux mai pour fêter la mort de Voldemort. Harry se faisait un devoir de ne jamais y assister car il trouvait le nom de cet événement irrespectueux pour les personnes qui s'étaient battues pour un monde meilleur. C'était pour cela qu'il organisait une soirée avec sa famille et ses amis à la même date pour présenter ses respects aux morts de la guerre.

-Je sais que je me répète chaque année mais aujourd'hui ne symbolise pas la fin d'un temps de terreur mais le début d'une nouvelle ère où tout le monde doit s'efforcer de respecter les autres, continua Harry. Le passé ne doit pas nous gouverner mais nous aider à construire un avenir meilleur. Et c'est dans cet état d'esprit que je veux vous présenter la personne qui partage ma vie depuis quelques temps et qui a accepté d'unir sa vie à la mienne.

Les applaudissements retentirent alors qu'une personne venait le rejoindre sur le devant de la scène, un très discret sourire aux lèvres.

Harry pouvait maintenant l'affirmer, il était libre et heureux.

FIN