Résumé : UA. Dans un monde où Voldemort n'a jamais existé, Harry Potter est un septième année heureux, vivant avec sa famille. Un jour, il tombe sur le portrait d'un adolescent qui vivait il y a bien longtemps et tout changea. Est-il possible d'aimer un portrait ? En était-il vraiment un ? HP&TMR Slash.

ATTENTION : Mort d'un personnage (Je précise car la fic reste Rated T malgré tout)

Disclaimer : Harry Potter et son univers son la propriété de J.K Rowling, comme d'habitude. Quant à l'histoire originale, elle provient de l'auteur R.L Peverell. Le lien vers la fic originale est sur mon profil.


Bonjour/Bonsoir à tous !

Voilà la seconde et dernière partie de cette histoire, merci pour les follows, les favs et bien entendu aux quelques personnes qui ont laissés des reviews, ça m'a fait très plaisir ! J'ai bien entendu pris en compte les remarques concernant ma grammaire défaillante, donc je suis repassée un peu sur la première partie, en espérant que cela soit plus agréable à lire ! Il est probable que je refasse la même chose pour celui-ci, une seconde lecture est toujours bénéfique. Dans tous les cas, je suis très contente d'avoir terminé cette fanfiction, elle trainait depuis longtemps dans mes dossiers et ça me tenait à coeur de la finir.

On se retrouve en bas ! Bonne lecture !


Le premier jour de son silence n'arrangea pas spécialement grand-chose. Harry toucha son portrait quelque fois, lui envoyant des regards noirs, mais ne dit rien.

Le deuxième jour ressembla au premier, à l'exception qu'Harry lui jetait des regards et le touchait plus souvent. Il s'obstinait à ne rien dire, mais semblait moins en colère.

- Arrête d'être foutrement obstiner et reviens, claqua la voix d'Harry le troisième jour. Tu sais que cela ne mène à rien.

Tom ne montra aucune réaction apparente.

Le quatrième jour, Harry avait l'humeur plutôt changeante, agressant Finnegan pour un rien.

- Quel mouche la piqué celui-là ? murmura Finnegan, mais il n'eut pas l'audace de confronter Harry. Ce qui était préférable, car lorsque ce dernier était en colère, les gens avaient plutôt tendance à rester loin de lui.

Tom eu un sourire satisfait, sachant très bien que le Gryffondor était sur le point de craquer.

Le soir suivant, Harry s'étala sur son lit, arborant un air abattu et stressé, quant à Tom, il le regardait depuis la table de chevet. Quelques minutes passèrent avant qu'un soupire profond retentisse dans la pièce et qu'une main saisisse son portrait, pour le déposer sur oreiller. Harry s'appuya sur son coude.

- Allez Tom, dit-il doucement, en caressant sa joue. Parle-moi. Reviens, s'il-te-plait.

Tom ne réagit toujours pas. Il voulait qu'Harry s'humilie tout seul, qu'il le supplie pour son pardon, et ça, ce n'était pas supplier.

Cependant Harry fit quelque chose qu'il n'avait pas vu venir. Il pressa ses lèvres sur le coin de celle de Tom.

- Tu me manques bébé, murmura-t-il, reviens.

C'est ce que fit Tom.

~o0o~

Tom avait beau essayer d'enrayer ses sentiments humains, il se haïssait de l'admettre mais il n'y était pas complètement insensible. Il connaissait la colère, la haine, l'irritation et il était familier avec la passion, bien quelle soit de courte durée.

C'est cette passion avec Harry qui était un vrai inconvénient. Cela le rendait faible. Avec le recul, il songea qu'il avait été assez fort ses deniers mois et aurait pu extraire la magie d'Harry mais il avait repoussé cet acte avec des excuses douteuses. Il ne pouvait plus se mentir. La vérité, aussi pathétique était-elle, était qu'il se sentait faible dès que cela venait d'Harry, ce qui rendait ce dernier dangereux. C'était d'ailleurs une excellente raison pour le tuer.

Je le ferais, se dit-il, fermant les yeux, alors que les doigts du Gryffondor effleuraient son visage, son cou, ses cheveux. Il ne pouvait pas vraiment sentir son touché, seulement sa magie.

Ce n'était pas assez.

~o0o~

Draco ne fut bientôt plus du tout mentionné par Harry, qui passait le plus clair de son temps avec Tom. De plus, leurs discussions...changeaient. Ils n'en parlaient pas, ni ne l'admettaient à l'un l'autre, mais Tom ne tarda pas à cesser ses remarques et grimaces lorsque Harry le touchait ou le regardait avec des yeux...

Le portrait était incapable de mettre un mot sur les émotions qu'il distinguait dans les yeux du Gryffondor. C'était à la fois grisant et oui, terrifiant. Il avait l'habitude de n'avoir peur de rien à part la mort mais ça, c'était juste incontrôlable et terrifiant.

Par Merlin, il n'avait jamais autant haït être enfermé dans ce foutu portrait. Il souhaitait ardemment avoir un corps, pour ensuite se débarrasser de ce pathétique engouement de passage, le mettre hors de son système.

Il savait qu'il devait sortir de ce portrait le plus vite possible. Il aurait dû le faire plus tôt. En fait, Tom était persuadé que la passion qu'il éprouvait pour Harry était dû au fait que ses journées commençaient et finissaient avec le jeune homme. Ce n'était pas sain. Il était trop, bien trop dépendant d'Harry. Dès qu'il serait sorti, il reviendrait à la réalité.

Il reviendrait.

~o0o~

Ce soir-là, lorsque Harry revint de sa retenu, il semblait différent. Ses épaules étaient tendues et il ne s'était pas habillé pour dormir.

- Il y a un problème ? demanda Tom, en jetant un coup d'œil à l'air sinistre qu'arborait le jeune homme.

- Non, rien, lui répondit-il, en évitant son regard.

- Non, je ne pense pas qu'il n'est " rien ", lui dit le Serpentard en lui jetant un regard suspicieux.

- Je vais bien, claqua la voix d'Harry, tout va bien !

- Est-ce que tu parles encore à ce fichu portrait, mec ? lança Finnegan de son lit. Bon sang, mais trouve-toi autre chose !

- La ferme, grogna Harry, mais quelque chose en lui sembla se briser.

Ses sourcils se froncèrent, alors qu'Harry se glissait en-dessous des couvertures. Il était satisfait que la pièce ne fût pas complètement plongée dans le noir, merci à Finnigan et sa peur du noir.

- Dis-moi ce qui ne va pas, lui ordonna le portrait sur un ton qui ne laissait pas de place à la protestation.

- Je ne veux pas en parler, dit fermement Harry.

- Moi oui.

- J'ai dit, que je ne voulais pas en parler, gronda la voix du jeune homme. C'est si difficile à comprendre ?

- Bordel de merde, Harry, met un foutu sortilège de mutisme ! ronchonna l'autre Gryffondor.

Harry se mit en position assise, agita sa baguette autour du lit et se tourna finalement vers Tom avec un regard noir.

- C'est fini pour aujourd'hui. Je vais dormir, je suis fatigué.

- Et bien, ce n'est pas mon... commença à se moquer Tom.

- Bien sûr que tu n'es pas fatigué, lui dit Harry avec une voix venimeuse, tu es mort.

Tom marqua une pause, examinant le visage d'Harry à la faible lueur que projetaient les bougies.

- Tu le réalises que maintenant ?

Le jeune homme s'adossa à la tête du lit, et se mit à contempler le vide. Il avait l'air épuisé, ses yeux étaient éteints.

- J'ai vu une photo de toi dans la Salle des Trophées, dit-il finalement, d'une voix plate. La médaille que tu as reçue. La date de ta mort, il a plus de 50 ans.

- Ça a rendu ma mort réelle, comprit-il.

- Oui, dit Harry en mordillant ses lèvres.

Tournant sa tête vers Tom, il se mit à le contempler pendant quelques temps, avant de le saisir, l'approchant de son visage.

- J'aurais souhaité que tu sois réel, murmura-t-il, en le tenant fermement, ses yeux brillants de larmes contenues. Malheureusement, tu ne l'es pas. Tu n'es qu'un portrait. Le vrai Tom es mort depuis presque un demi-siècle. Il déglutit, sa pomme d'Adam montant et descendant. J'aurais dû me débarrasser de toi bien avant, lui dit-il en caressant de son pouce la joue de Tom. C'est foutrement malsain.

Avant que Tom ne puisse dire quoi que ce soit, Harry posa son front contre lui.

- Sauf que je ne peux pas. Je ne peux pas, continua-t-il, ses lèvres tremblantes pressées contre Tom. J'ai besoin de toi. Je veux tellement te serrer dans mes bras, sentir ta chaleur, tes lèvres, toucher tes cheveux, ta peau... Il laissa échappé un rire dépourvu d'humour. Ça n'arrivera jamais. Tu es mort, Tom. Tu n'existes pas. Ce n'est que de la folie, dit-il alors que ses les lèvres se tordaient. Si quelqu'un venait à l'apprendre, je serais enfermé dans un asile.

Tom le regarda, ressentant les mêmes dégoûtantes et pathétiques émotions qu'il avait ressenties lorsqu'il s'était retrouvé debout, devant le Manoir Riddle. Ses sentiments qu'il avait piétinés et pour lesquels il avait tué les occupants du Manoir.

Il haïssait cette faiblesse, ce désir ardent, ce besoin, mais il était assez égoïste pour ne pas se mentir à lui-même.

Peux importait à quel point tout cela était illogique et irrationnel, il voulait Harry. Qui plus est, tout ce qu'il voulait, il l'avait.

Il avait fini d'attendre.

Le temps était venu.

~o0o~

Tom attendit que les deux Gryffondor s'endorment avant d'agir. Il jeta un dernier regard au visage endormi d'Harry et se mit au travail. Heureusement que le lit de Finnegan était proche de celui d'Harry. Tom ne ressentait aucun remord sur ce qu'il s'apprêtait à faire, après tout, cet idiot l'avait toujours profondément ennuyé. La partie plus difficile de son plan viendrait après, à commencer par s'occuper du vieux fou, de se créer une nouvelle identité et bien sûr, le plus important, arriver avec une explication potable pour Harry.

De toute façon, exécuter son plan serait beaucoup plus difficile à faire qu'à dire. Il était techniquement assez fort, magiquement parlant, mais cela lui demandait encore de la concentration et quelque effort pour atteindre le noyau magique de Finnegan.

Cependant, quelques complications le firent arrêter. Il n'avait pas réalisé à quel point il était difficile de se connecter au noyau de l'autre Gryffondor. Il savait bien que ce salopard n'était pas le cobaye idéal, il aurait été préférable d'utiliser Harry, puisque leur magie était en parfait accord mais c'était hors de question. Il n'avait pas trop le choix.

La magie de Finnegan était répugnante et faible comparé à celle d'Harry. Durant un moment, Tom se demanda si la magie de l'adolescent serait suffisante pour lui ramener son corps. Il l'espérait. À ce niveau-là, il n'était plus question de puissance magique, mais de vie.

La vie de Finnigan contre la sienne.

Malgré son dégoût, il s'immergea dans le noyau et commença à l'extraire. Rapidement et violemment, sans pitié ou remords.

Il pouvait sentir la magie avoir dû mal à suivre le rythme, essayant par la même occasion de réveiller le jeune homme mais sans succès. Il n'était pas inquiet, merci à la magie d'Harry qui était beaucoup plus forte que la magie de Finnigan. Il était déjà trop faible pour se réveiller et appeler à l'aide.

Après quelques minutes, Tom arbora un rictus, réalisant qu'il ne serait plus jamais un foutu portrait. Il observa son corps, qui commençait à se solidifier, remarquant qu'il était exactement pareil que le jour où il était décédé. Comme c'était curieux. Il portait aussi les mêmes vêtements que son portrait soit un simple pantalon et un t-shirt blanc.

Un sourire méchant se dessina sur les lèvres de Tom, alors qu'il s'approchait du lit de Finnigan, qui luttait pour trouver son souffle. Il draina sa magie encore plus vite. Il sentait que le noyau magique du Gryffondor s'affaiblissait,. Ce ne serait plus très long.

De nombreux sorciers étaient convaincu qu'à la base, il faisait partit de la même espèce que les moldus, qu'un sorcier n'était rien d'autre qu'un moldu avec des pouvoirs magiques, hors cela était complètement faux. Quel raisonnement stupide. La vérité était qu'un sorcier ne pouvait pas survivre sans noyau magique. Sans magie, les organes ne pouvaient pas fonctionner et la mort n'était plus très loin.

Lorsque le noyau sera épuisé, Finnigan mourra.

Quant à Tom, il vivra.

- Qu'est-ce que... ? Tom ?

Le Serpentard se figea avant de lentement tourner sa tête. Harry était réveillé, ses yeux fixer sur lui. Tom se retint de lui envoyer un sortilège. Ce n'était pas supposé se passer comme ça, Harry n'était pas censé se réveiller. Cela ne faisait pas partit du plan. Oui, Harry aurait suspecté son implication dans la mort de Finnigan en même temps que sa disparition de son portrait. Hors, suspecter et savoir étaient deux choses complètement différentes.

C'était un désastre total.

Harry s'approcha, sa bouche s'ouvrant et se refermant.

- Tom ? demanda-t-il en étirant son bras pour le toucher. Sa main traversa l'ectoplasme. Le Gryffondor regarda sa main puis le visage de Tom. Comment ?

Avant que Tom ne puisse lui lancer un mensonge crédible, il vit Harry se rendre compte de l'état de Finnigan, son regard passant de son colocataire de dortoir à Tom. Harry était quelqu'un d'intelligent. Tom pouvait quasiment le voir recoller les morceaux. Le visage choqué d''Harry changea, remplacé par de la confusion, puis de la suspicion et finalement par une expression de choc à nouveau.

- Qu'es-tu en train de lui faire ? chuchota le jeune homme. Qu'est-ce que tu es ?

Il pouvait très bien mentir, mais à quoi cela servirait. Harry n'était pas stupide.

Une fois sa décision prise, un étrange sentiment de calme l'envahi.

- Je ne suis pas un portrait, Harry.

- Ouais, j'avais deviné, grimaça-t-il.

- Le portrait n'était qu'un réceptacle.

- Un réceptacle de quoi au juste ?

- D'une âme, dit Tom, en regardant Harry. Mon âme.

Il ne s'attendait pas vraiment à ce que le Gryffondor comprenne la teneur de ses propos, ce dernier savait de quoi il parlait, son corps se raidissant une expression horrifiée pris place sur son visage.

- Tu veux dire, un horcruxe ?

Ce fut au tour de Tom d'être surpris.

- Comment connais-tu les horcruxes ?

- La bibliothèque des Black est remplie de livres très instructifs, répondit Harry sur le même ton, le visage sans expression. Tu es un horcruxe ?

Tom fronça les sourcils. Il ne pouvait pas complètement cerner la réaction d'Harry.

- Non. Un horcruxe est un fragment de l'âme, mais moi, je suis l'âme. Il fit une pause, peu enclin à admettre ce qu'il s'apprêtait à dire. J'ai tenté de créer un horcruxe, mais j'ai fait une erreur de calcul et mon âme fut arrachée de mon corps et enfermée dans ce portrait.

- Il faut tuer pour créer un horcruxe, dit Harry d'une voix sans émotion. Qui as-tu tué ?

- Mes grands-parents et mon père, répondit Tom d'un ton tranquille. Une partie de lui voulait choquer Harry, voir son indignation et sa répugnance. Il n'obtint rien.

Le visage du jeune Gryffondor était vide et il semblait sur ses gardes. Tom se demandait seulement si Harry n'était pas tout simplement traumatisé.

- Pour retrouver ton corps tu as besoin...Harry jeta un coup d'œil à Finnigan. De sa magie ? De sa vie ?

- Des deux.

Harry reporta son attention sur le Serpentard. Finalement, il eut une réaction sur son visage. Ses yeux brillèrent de colère, ou peut-être de douleur. Peut-être les deux.

- Depuis tout ce temps...tu me mentais ?

- Je ne l'ai jamais fait, dit Tom, se retenant de peu pour toucher le jeune homme. Cacher la vérité ce n'est pas mentir.

- Bien sûr, commença-t-il sur un ton moqueur avec un pointe d'amertume, tu prétends être mon...ami, mais pendant tout ce temps tu ne faisais que sucer à sec ma magie. Je suis surpris d'être toujours en vie.

Tom ricana.

- Si j'avais "sucé à sec ta magie", tu serais mort depuis longtemps. Je n'ai pas fait d'excès, j'ai pris juste assez de magie pour pour faire ça, dit-il en pointant Finnigan. Si je l'avais voulu, j'aurais tout drainé. Depuis des mois, imbécile.

À la lueur des chandelles, Tom pu voir l'expression d'Harry changer, ses narines se dilatèrent et ses joues rougirent. Il s'éclaircit légèrement la voix.

- Bon sang, Tom, ça ne t'excuse pas. Je ne peux pas te laisser prendre une vie juste pour...

-Vivre ? dit doucement Tom. Il approcha ses doigts et caressa la joue d'Harry. Ses doigts n'étaient pas encore solides, donc il ne pouvait rien ressentir, mais il pouvait le voir et l'imaginer. Ce désir repoussant surgit et il s'empressa de le chasser de son esprit. Il y a quelques heures seulement, tu souhaitais que je sois réel. Ses yeux se soudèrent à ceux d'Harry. Je peux devenir réel, Harry.

- Pas au prix d'une autre vie. Seamus ne mérite pas ça, dit-il en secouant la tête et déglutissant.

- Seamus ? Et moi alors ? Ma vie ? Je ne le mérite pas ? siffla Tom. Je suis mort à l'âge de 16 ans et j'ai vécu entre la vie et la mort pendant un demi-siècle.

Harry ne répondit rien.

Plus il restait silencieux, plus il sentait quelque chose se serrer dans sa poitrine. Bien sûr. N'avait-il jamais rien appris ? L'humiliation subite au Manoir Riddle n'avait-elle pas été assez pour lui confirmer qu'il ne pouvait faire confiance à personne ? Les moldus avaient été agréables avec lui, jusqu'à ce qu'ils découvrent qu'il était un sorcier, comme sa mère.

Tom se retourna, mais Harry attrapa son bras... ou plutôt essaya.

- Écoute, Tom, on peut trouver quelqu'un d'autre ! dit Harry d'une voix désespérée. Tu peux utiliser quelqu'un qui s'apprête à recevoir le baiser du Détraqueur ou...

- Et comment comptes-tu trouver quelqu'un qui serait prêt à se faire embrasser ? ricana-t-il. De toute façon, même si je décidais de ne plus utiliser Finnegan, ce serait trop tard maintenant. Son noyau magique est presque détruit, donc même s'il se réveille, il restera un cracmol pour le reste de sa vie. N'importe quel sorcier préférait mourir, finit-il froidement.

- Au moins il serait vivant, argua Harry.

Les lèvres de Tom formèrent une ligne fine.

- Peut-être. Ses yeux rencontrèrent ceux du jeune homme. Mais ce n'est pas ça le problème. C'est soit moi, soit lui.

- Quoi ? fit le Gryffondor en le fixant.

- Je ne peux pas retourner dans le portrait même si je le souhaitais, dit le Serpentard en souriant à l'autre. Ce n'était pas un gentil sourire. Ce portrait n'a pas été créé pour être utilisé plusieurs fois. Peut-être que si j'étais encore un fragment d'âme j'aurais pu y retourner, mais il n'a pas été créé pour contenir une âme complète. Une fois que je l'ai quitté, son utilisation c'est arrêté là. Regarde ce qu'il en reste.

Harry se retourna brusquement vers le portrait vide qui gisait sur sa table de nuit. Il était craqué.

- Non, murmura-t-il.

- Oh que oui, dit Tom méchamment. De plus si je ne retrouve pas mon corps maintenant, jamais plus je ne pourrais le faire. Avec la destruction du portrait, j'ai perdu ce qui me rattachait à ce monde, donc je vais mourir sous peu à moins que j'utilise Finnigan. C'est moi ou lui. Choisis Harry.

Tom savait à quel point c'était cruel de laisser le Gryffondor prendre la décision. Il savait que peu importe qui il choisissait, le jeune homme se sentirait coupable pour le reste de sa vie.

Mais il n'en avait cure. Il n'était pas une "bonne" personne et ne l'avait jamais prétendu.

Cela n'avait aucun importance si Harry… , où plutôt lorsque Harry choisira Finnigan, car Tom viderait quand même se dernier. Cela n'avait aucune importance qu'il sache qu'Harry allait choisir Finnigan. Tom avait juste besoin de l'entendre. Ses mots, il en avait besoin, pour ne plus jamais refaire la même erreur. Il fallait que ce désir ardent, cet espoir pathétique s'écrase et meurt. Un jour, il serait un mage noir. Il ne pouvait se permettre d'avoir une faiblesse.

Dit le, semblait dire le regard provocateur de Tom, une pointe de moquerie aux fonds des yeux. Prouve-moi que j'ai raison.

Mais Harry ne dit rien, alors le Serpentard décida de l'aider.

- C'est facile Harry, lui dit-il d'une voix douce. C'est ton camarade de classe, un bon garçon d'une bonne famille. S'il meurt, il n'y a aucun doute qu'il manquera à ses proches. De l'autre côté, tu m'as moi et je ne suis pas du tout une bonne personne, dit-il un sourire aux lèvres. Je suis cruel, méchant et arrogant. J'ai tué mes plus proches parents seulement parce qu'ils m'avaient rejeté. Je ne manquerais à personne. C'est un choix des plus faciles.

Quelque chose dans l'expression d'Harry s'effondra.

- Va te faire foutre, cracha le jeune homme. Tu ne rends pas du tout la situation facile, connard. Il commença à faire les cent pas dans la pièce, les yeux hantés et la mâchoire serrée. Finalement, il s'arrêta à la fenêtre, dos à Tom. Il resta silencieux pendant un long moment, les épaules tendues.

- Fais-le, dit-il soudainement.

Tom gela.

- Pardon ?

- Fais-le, répéta Harry. Sa voix était faible mais ferme. Je te choisis.

Tom ouvrit sa bouche puis la ferma, son regard vide fixé au dos d'Harry.

- Es-tu surpris à ce point-là ? demanda avec un petit rire alors qu'il se tournait doucement vers le Serpentard.

- Tu ne peux pas me choisir, dit ce dernier en secouant sa tête. Tu es un Gryffondor, tu es une " bonne" personne...

Harry eu un sourire amer.

- Je le pensais moi aussi, dit-il avec un sourire amère. Il revint sur ses pas et prit en coupe le visage de l'ectoplasme entre ses doigts tremblants. Cependant, on dirait bien que je ne le suis pas. On dirait plutôt que je suis un bâtard égoïste.

Ses yeux flamboyaient alors qu'il échangeait un regard avec Tom. Il poursuivit sa tirade.

- Cependant, je préfèrerais être un bâtard égoïste heureux qu'un misérable idiot plein de regret. Bordel, je me sens coupable de toute façon, peu importe ce que je décide, alors qu'est-ce que ça peut faire que je fasse le bon choix ?

Le désespoir d'Harry était palpable sur son visage, cependant, il y avait aussi un puissant besoin d'avoir Tom.

- Je ne peux pas te laisser partit, continua-t-il. Tu es... tu es comme un poison, me rongeant de l'intérieur. Je ne peux même pas me sentir coupable d'aimer quelqu'un qui a commis des crimes aussi atroces. C'est comme si mon cerveau comprenait que tu étais quelqu'un de terriblement dangereux, mais ça ne change rien. Je continue à aimer chacune des putains de parcelles de ce que tu es, même ton stupide sarcasme, tes sourires, ton arrogance, tes remarques blessantes…

- Ferme-là, siffla Tom la gorges nouée, ce qui était stupide car sa gorge n'était pas solide, par conséquent elle ne pouvait être nouée. Ça y est, il délirait maintenant. Je te déteste, reprit-il. Tu… Tu as tout gâché, tu…

- Non c'est faux, dit Harry en se rapprochant tout doucement jusqu'à ce que leurs lèvres ne soit qu'à quelques millimètre l'une de l'autres. Il brulait de sentir les lèvres d'Harry contre les siennes. Et pour ça, il n'y avait qu'une seule manière pour y arriver. Regardant le jeune homme droit dans les yeux, Tom absorba les résidus magiques qui restait dans le corps de Finnigan avec une telle force qu'il en vacilla un instant, cependant Harry le sentit.

Harry l'avait senti.

Ils figèrent tous les deux. Doucement, le regard d'Harry descendit vers le lit de l'autre Gryffondor et un air ébranlé parcourut son visage.

- Même si tu avais décidé de le sauver, j'en aurais fini avec lui de toute façon.

Une partie de Tom ne pouvait pas croire ce qu'il venait de dire. Il essayait réellement de réconforter quelqu'un en se blâmant, lui, Tom Jedusor.

- Ça n'a pas d'importance, fit Harry en le regardant de nouveau. J'ai quand même fais ce choix, continua-t-il en fixant Tom, et je reste convaincu que c'est le bon.

Il toucha doucement le visage du Serpentard, le pris en coupe dans ses mains, lui caressant la joue comme si Tom était un objet fragile.

- Je ne peux pas croire que tu es réel.

Soudainement, Harry fondit sur lui, l'empirant dans une étreinte forte, enfouissant son visage dans le cou de Tom. Ce dernier se tendit mais ne le repoussa pas. La sensation était bizarre et hautement étrange et pour cause, il n'avait jamais été serré dans les bras de quelqu'un de toute sa vie et ne l'avait surtout jamais souhaité. Cependant, il décida qu'il s'en fichait. C'était Harry et Harry lui appartenait. Il n'y avait donc rien de mal à se délecter de son toucher.

Le Gryffondor fouillait son cou, à la recherche d'une parcelle de peau à sa portée qu'il mordillait et embrassait allègrement.

- Bon sang, ça fait longtemps que j'avais envie de faire ça, dit-il en le serrant encore plus fort contre. Sortons d'ici.

- Il est trois heures du matin.

- Je m'en fiche. Je ne veux pas rester ici, avec ce…

Tom grimaça, jetant un coup d'oeil au corps à côté d'eux. Il ne pouvait pas dire qu'il se sentait coupable à propos de Finnigan, plutôt l'opposé en fait, mais rester dans la même pièce que ce corps inanimé n'était pas une activité qui le réjouissait beaucoup. Dans tous les cas, il devait quitter cette endroit et se cacher dans un endroit où on ne chercherait pas à trouver le coupable sur la mort du Gryffondor.

- Très bien, répondit le Serpentard. Mettant son désir de côté, il enfoui ses doigts dans la tignasse d'Harry et tira doucement, le dégageant de son cou. Partons.

À contrecœur, Harry se dégagea de Tom. Il fit venir à lui deux robes de sorcier, dont une qu'il enveloppa le corps de Tom, accrochant l'autre à ses propres épaules. Il attrapa la main du Serpentard et courut presque jusqu'à la sortie, comme s'il avait peur d'être rattrapé par quelque chose de terrible, comme ses choix.

~o0o~

- Je n'apprécie pas tellement être balloté comme une poupée de chiffon, lui dit Tom, passablement irrité.

Cependant, en toute franchise, il appréciait beaucoup cette marche. Il n'était pas du genre à apprécier les activités en pleine air mais cette sensation, celle du vent frais du printemps qui lui fouettait le visage était agréable. Il inspira avidement. Cela faisait définitivement trop longtemps.

- On y est presque, lui répondit Harry avec un sourire. Maintenant que nous sommes sortis du dortoir, ce sera beaucoup plus facile.

- Qu'est-ce que tu… la voix de Tom s'estompa, le regard fixe.

- Magnifique, n'est-ce pas? Lui dit Harry en s'approchant du chêne.

L'arbre était illuminé de petites lumières jaunes, rouges et blanches. Il fallut un moment au Serpentard pour les reconnaître : des papillons Morgana. (1)

Harry enleva sa cape et la déposa au sol, à la base du grand chêne.

- Tu vas attraper froid, imbécile.

Harry l'ignora et s'allongea sur le dos.

- Viens, allonge-toi.

Tom laissa échapper un soupir long qui se voulait douloureux mais il s'exécuta quand même et rejoignit Harry.

- Et maintenant?

Le brun observa les gros papillons qui battaient des ailes au-dessus de leur tête.

- Quand j'étais stressé, ou que je n'arrivais pas à trouver le sommeil, j'avais l'habitude de venir ici. C'est calme et ils sont si magnifiques. J'ai essayé de les compter, mais je n'en suis jamais venu à bout.

- Je suppose qu'ils doivent être très utile la nuit, dit Tom, peu certain de ce qu'attendait l'autre de sa part.

- Utile? rigola doucement le jeune homme. Je n'ai jamais pensé qu'il pouvait être utile mais tu dois avoir raison.

Tom sentit la main chaude du jeune homme toucher la sienne. Un instant plus tard, leur doigts s'entremêlèrent. Ce qui irritait profondément Tom, c'était qu'il était pas sûr que tout ce qui se passait était la faute d'Harry. Merlin, il devenait tendre. C'était dégoûtant.

Harry caressa son poignet avec son pouce. Tom sentit un frisson lui parcourir l'échine alors que son sang se concentrait à un seul endroit de son anatomie.

Harry tourna la tête vers lui.

Tom fit de même.

La seul chose qu'il se souvenait ensuite, c'était Harry au dessus de lui, l'embrassant comme un homme assoiffé depuis trop longtemps. Tom répondit, gourmand, affamé, en voulant encore plus du jeune homme, l'entrainant contre lui, effaçant complètement la distance qui séparait leur corps. Ce n'était toujours pas assez.

- Je t'aime, lui dit Harry contre ses lèvres, la voix rauque lorsqu'il brisèrent leur baisé pour un peu d'air. Je t'aime tellement, putain. Plus que n'importe quoi ou n'importe qui. Ça me fait peur, bordel, de ne pas savoir à quel point je t'aime.

Quelque chose au plus profond de lui se brisa, avant de se recoller et de se remettre en place. Il fixa ardemment Harry avant de prendre son visage entre ses mains et l'embrassa doucement, ses lèvres tremblantes de désirs. Il voulait Harry, au point de ou il voulait se sentir ramper sous sa peau et ne jamais partir, cependant ce baiser n'était pas à propos de ce qu'il voulait.

Si jamais, au grand jamais tu me quittes, que Merlin te viennes en aide. Je te tuerais.

- Dis-moi que tu m'aimes, demanda Harry, ses doigts s'attardant sur les attaches de la robe du Serpentard. Dis-le, bébé.

- Tu es tellement sentimentale, ricana Tom.

- Sentimentale? Souligna Harry en riant. Peut-être. Ne change pas de sujet. Il repoussa légèrement Tom et le regarda, surplombant le Serpentard. Dit-le. As-tu peur de le dire, Tom?

Les yeux de Tom se plissèrent.

- Je n'ai peur de rien.

- Prouve-le, fit Harry en ricana. Je te met au défi de le dire.

- Je suppose que je ne te déteste pas complètement, lui répondit-il, ses lèvres formant une fine ligne.

Le Gryffondor soupira mais semblait amusé de la situation. Il se pencha en avant et l'embrassa.

- Lâche, dit-il contre les lèvres de Tom en souriant. Je suppose qu'il va falloir travailler là-dessus.

La réplique du Serpentard ne franchit jamais ses lèvres, ces dernières trop occupées par un autre baisé.

Tom fit courir ses doigts dans les cheveux d'Harry, avant de descendre dans son dos, un sentiment de triomphe l'envahissant.

Même lorsque j'échoue, je gagne quand même.

Peut-être que s'il avait réussi à créer un horcruxe, il aurait déjà été à la tête du monde sorcier.

Cependant, cela aurait été une vie différente. Tom se dit qu'il était assez satisfait par celle-ci.

Très satisfaisante, en effet.

Quant au monde sorcier…

Il allait devoir réfléchir à comment présenter la chose à Harry.

Plus tard.

Fin.


(1) Morgana butterflies dans la version original : Apparemment, ce sont des papillons exotiques, cependant je n'ai pas pu trouver leur nom en français ( à moins que ce soit le même ?) Si quelqu'un si connaît, je suis preneuse !

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! Je reviendrais peut-être en 2019 avec une autre histoire ou traduction. D'ici là, je vous souhaite de passer d'excellentes fêtes de fin d'année !

Chaeos.