Bonjour et bienvenue sur l'ultime chapitre de Fantastic Beasts and What Scamander Forgot To Mention In His Books.
Le titre à rallonge...
Bon. Bah. J'espère vraiment, de tout cœur, que ça va vous plaire. On se voit à la fin du chapitre ! Bonne lecture.
XXX – Épilogue – Rédemption
« Où est-ce que je… » Sa voix était rauque, enrouée. Il devait s'être au moins passé une semaine depuis qu'il avait utilisé ses cordes vocales pour la dernière fois.
« Sir Scamander, vous… » L'anglais essaya de se redresser presque machinalement, mais fut pressé contre le matelas par les mains d'une infirmière. « S'il vous plaît, arrêtez de bouger. Vous allez rouvrir vos plaies si vous continuez. »
« Où sommes-nous ? » Demanda-t-il, le ton faible et les yeux plissés, aveuglé par le blanc immaculé autour de lui. Son esprit était aussi embué que sa vue.
« Vous vous trouvez au Licheur Chétif à New York. Nous sommes le dix-huit juin mille-neuf-cent-vingt-sept. » Quand Newt fronça les sourcils et gratifia l'inconnue d'un regard perplexe, elle soupira. « Vous venez de vous réveiller de votre convalescence, et vous avez dormi pendant neuf jours. » Cela expliquait la voix et la lumière éclatante qu'il détestait. Il se trouvait dans une chambre d'hôpital.
Il se souvint alors lentement des dernières choses qu'il avait vécu. Son cœur se serra lorsqu'il pensa à Theseus. Son seul réconfort fut de se dire que son frère et la femme qu'il aimait étaient désormais réunis. Que Credence n'aurait pas à subir davantage sa propre existence, qu'il ne se ferait plus jamais manipuler par qui que ce soit. Même s'il s'agissait là d'une forme de liberté, Newt détesta cette dernière d'une façon égoïste. Lorsqu'il avait appris que l'Obscurial était en vie, il avait laissé la joie s'emparer de lui en pensant que Credence pourrait enfin vivre une vie paisible et se reconstruire.
Il s'était trompé.
Une autre personne infiltra alors subitement le cours de ses pensées.
« Où est Percival ? » Demanda-t-il, paniqué. L'infirmière arqua un sourcil et pencha doucement la tête. « Le directeur Graves, du MACUSA. » Se reprit-il. Un sourire se dessina alors sur le visage de la femme en face de lui, qui s'écarta lentement.
Sur le lit à deux bons mètres du sien était allongé l'américain, déjà réveillé mais bien plus mal en point que lui ne l'était. Son torse était découvert de vêtements mais entièrement enveloppé dans des bandages très légèrement tâchés de sang. Ses cheveux habituellement parfaitement coiffés retombaient en petites mèches devant son front. Le bas de son visage était recouvert d'une légère barbe.
« Vous êtes complètement fou ?! » Railla Newt, lorsque la première chose qui lui vint à l'esprit en voyant Graves fut de se souvenir qu'il avait attaqué Grindelwald malgré son serment inviolable. « Vous auriez pu mourir, Sir Gr- Percival. Vous auriez pu… »
« Ne l'auriez-vous pas fait, à ma place ? » Le directeur était étrangement calme.
L'anglais entrouvrit les lèvres avant de se résigner. Bien-sûr qu'il l'aurait fait à sa place. Mais Graves n'avait pas le droit de mourir. Pas après qu'il ait déjà perdu tous ses repères. L'américain n'avait tout simplement pas le droit de l'abandonner. Et lorsque ces pensées sombres firent surface, son regard triste fuit vers le plafond.
« Je vous laisse seuls. Je repasserai d'ici deux heures avec le docteur Strudell pour voir si tout va bien. » Elle se courba légèrement vers l'avant. « Messieurs. » Salua-t-elle en tournant les talons pour sortir de la pièce.
Graves fut le seul à incliner la tête pour saluer à son tour l'infirmière. Son regard se dirigea vers l'anglais, qui semblait perdu et incroyablement triste. Il savait qu'à l'extérieur tous célébraient leurs noms, le nom de ceux qui avaient vaincu Grindelwald.
Lui-même était incapable de fêter leur victoire. Et voir Scamander dans cet état le plongea davantage dans sa mélancolie. Il esquissa un léger sourire en coin, qui parut plus chagriné que réconfortant.
« Tout va bien ? » Demanda-t-il, sachant déjà pourtant quelle serait la réponse.
L'anglais tourna la tête vers lui. Cela faisait plusieurs minutes qu'il retenait ses larmes et la question que venait de poser le directeur le fit tout simplement éclater en sanglot. Il n'aurait jamais cru penser cela un jour, mais il avait terriblement besoin d'un contact chaud et humain à cet instant. Il savait qu'une telle chose ne le rassurerait pas tant que ça, il en avait tout simplement besoin sans trop comprendre pourquoi. Mais ni Graves, ni lui n'étaient en état de bouger.
Alors il prit une grande inspiration, ravalant un hoquet plaintif dans sa gorge.
« Le monde se porte mieux. Nous avons réussi à sauver des milliers de vies et nous avons empêché un désastre. Tel est mon lot de consolation. » Il soupira, sa lèvre inférieure tremblait à la fois à cause des sanglots et des mots qui refusaient de trouver leur chemin. Une larme perla le long de sa joue et vint s'écraser sur les draps immaculés. « Mais… Je mentirais si je disais que j'allais bien. »
Il rejeta doucement sa tête en arrière et ferma les yeux.
« Je suis désolé. » La voix de l'américain était douce, basse, grave. Il semblait bien plus paisible que l'anglais à cet instant. Et Newt le comprenait. Ils avaient éliminé la plus grande menace de leur temps. Il était le seul à avoir tant perdu. Il ne pouvait définitivement pas lui en vouloir. « Je vous promets que le temps fera ce qu'il sait faire de mieux. Et je-… Je serai là, Scamander. »
La promesse intensifia le rythme cardiaque du magizoologue qui haussa les sourcils et tourna sa tête pour pouvoir voir le directeur.
« Newt. » Corrigea-t-il, sans qu'aucun autre mot ne suive.
« Newt. » Acquiesça Graves, qui ne put s'empêcher de sourire.
Un long silence s'installa, et l'américain fut incapable de chasser cet air inquiet qui trônait sur son propre visage. Il n'arrivait pas à savoir si ce silence était paisible ou si la tension était palpable. Lui qui avait fait tant d'efforts pour mieux comprendre l'anglais ces dernières semaines, avait simplement l'impression de ne plus réussir à lire en lui. Graves aurait aimé y arriver maintenant que c'était important pour lui. Il aurait aimé être capable de lui murmurer les mots qu'il avait besoin d'entendre, mais ce qu'il pouvait être maladroit dans ce domaine-là.
« Je ne sais pas. » Rétorqua finalement Newt, répondant à la promesse qu'il avait fait quelques secondes plus tôt. « Nous sommes radicalement opposés, Percival. Nos vies ne sont pas compatibles. Le danger et les risques que nous prenons auront raison de nous un jour… »
« Le destin ne pouvait pas faire plus grossière erreur, n'est-ce pas ? » Le directeur était cynique. L'anglais lui rendit un sourire étrangement sincère et amusé à travers les dernières larmes qui séchaient sur ses joues.
« Il semblerait, même si je ne crois pas vraiment au destin. » Rétorqua-t-il. Graves avait toujours été celui qui remettait en question la légitimité de leur relation, celui qui trouvait un moyen de les séparer. Mais aujourd'hui, c'était Newt qui se mettait à douter. L'américain ne pouvait pas le lui permettre. Pas après qu'il ait enfin réalisé à quel point il s'était trompé, à quel point il avait toujours voulu cela. « Je ne sais pas. » Répéta alors l'anglais. « Je ne sais pas si tout cela subsistera. Nos quotidiens sont si différents et je ne veux pas que vous regrettiez. Même si nous devons mettre fin à tout ceci, j'aimerais ne jamais devenir un souvenir désagréable à vos yeux, ne pas vous laisser une sensation d'inachevé, de… » Il marqua une pause, peinant à trouver ses mots. Mais au fond, il savait que le directeur le comprendrait. « Parfois, je me demande si tout ce que nous avons n'est pas… Si tout ceci valait vraiment la… »
« Je t'aime. » Newt eut beau chercher, il ne trouva pas une once d'hésitation dans la déclaration soudaine de Graves et son cœur rata un battement.
« Pardon ? Quoi ? Je-… »
« Je peux le redire, si tu veux. »
« Non… Enfin, si ! Je… J'apprécierai fortement réentendre ces… Mais, enfin… Ce que je veux dire c'est que j'ai compris, j'étais juste… » L'anglais soupira, les joues empourprées. « Moi-… Moi aussi. »
Les mots furent incroyablement doux lorsqu'ils résonnèrent dans sa tête et que l'image du sourire de l'américain s'immisça dans son esprit. Il se sentait flotter au-dessus de son matelas, reposant sur un petit nuage. Il s'était déjà posé la question des millions de fois avant et désormais, il se rendait compte que c'était exactement ce qu'il avait toujours voulu. Graves venait de faire s'envoler la peine qui serrait son cœur depuis qu'il avait été forcé de faire ses adieux à son frère, pendant quelques secondes. Avec seulement trois petits mots magiques qu'il avait tant eu besoin d'entendre. Quelques secondes qui furent suffisantes pour qu'il ne pense plus à tout ce qui lui faisait mal, quelques secondes où il resta plongé dans le réconfort qu'on lui apportait, où il acceptait ce dernier sans se dire une seule seconde qu'il n'en valait pas la peine. Ses blessures finiraient pas se refermer avec le temps et Newt savait au fond de lui, qu'il était entouré par des amis en or, des personnes sur lesquelles il pourrait éternellement compter. Tina, Queenie, peut-être même Haddad.
Mais surtout, le propriétaire des deux perles ébènes qui posaient sur lui un regard bienveillant, doux et débordant de passion.
Moi aussi, ne cessait-il de répéter en essayant d'ignorer l'explosion de chaleur dans son ventre et le nœud qui s'y trouvait. Moi aussi.
McVaugh et Rosier furent facilement appréhendés après leur dernière bataille. Tina leur raconta que pendant qu'elle avait appelé des renforts, Haddad et Queenie, de leur dernières forces, s'était occupés de lancer plusieurs sorts d'immobilisations pour être sûr que les deux criminels ne pourraient plus essuyer la moindre tentative d'évasion.
Newt fut remis sur pied au bout de trois longues semaines – ou approximativement, puisqu'il s'était plutôt enfui de l'hôpital à proprement parlé – tandis que Graves resta quelques jours de plus acceptant pour la première fois de sa carrière de prendre un peu de repos et un véritable repos, cette fois-ci.
Aussitôt en bonne santé, le magizoologue fit une affaire personnelle le rapatriement des dragons qui avaient été capturés par Grindelwald. Après quelques jours passés à gagner leur confiance, il s'occupa de leur prodiguer les premiers soins et chacun d'entre eux fut transféré dans des réserves qui appartenaient à certains contacts de ce dernier. Des personnes en qui il avait une confiance absolue et surtout, qui se trouvaient sur les bons continents.
Après les évènements liés à Grindelwald, la presse New Yorkaise n'eut d'yeux que pour Newt Scamander, officiellement nommé comme consultant officiel du département des animaux fantastiques par Séraphina Picquery elle-même, avant que cette dernière annonce qu'elle ne se représenterait pas lors des élections de l'année suivante.
Grâce aux deux révélations, Miraphorumus lâcha un peu la veste du directeur Graves en n'écrivant sur ce dernier qu'un seul et unique article : Il ne reprendrait pas le flambeau de l'ancienne présidente. À la place, il fit campagne aux côtés de Rajel Haddad, qui se retrouva propulsé sur le devant de la scène.
L'élection de ce dernier fit couler énormément d'encre. Critiquant son manque d'expérience, un potentiel piston, et autres critiques pas toujours très fondées, oubliant tous qu'il avait joué un rôle des plus importants dans la mort du plus grand mage noir de son temps. Ce fut l'un de ses meilleurs arguments, couplé au fait qu'il était soutenu par le directeur lui-même qui n'avait parlé publiquement que pour dire qu'il lui confierait le MACUSA les yeux fermés.
Enfin, il y avait un fossé entre ce que Graves disait devant Miraphorumus et ce qu'il pensait réellement.
Que Haddad devienne le président du MACUSA ou qu'il reste auror en chef, le directeur savait pertinemment qu'il obéirait à ses ordres même depuis son « trône » dans le Bureau Pentagramme. Malgré ses prouesses, ce dernier avait encore énormément de choses à apprendre avant de seulement arriver au même niveau d'expertise que Graves lui-même.
Alors il ne s'opposa pas une seule seconde à cette condition implicite, sachant pertinemment qu'il n'irait pas très loin sans les conseils avisés de son mentor.
Percival Graves fut de nouveau jeté sous les feux de projecteurs le jour où un journaliste immortalisa à la sortie d'un restaurant moldu, Newt Scamander et lui-même, particulièrement proches. Un article qui valut probablement une promotion à Miraphorumus, dont les soupçons un an plus tôt avaient été confirmés.
Ils n'avaient plus rien à cacher désormais. Si ce n'était le quotidien difficile du directeur, plus rien ne pesait sur leurs épaules pour les empêcher de vivre pleinement. Leurs vies étaient radicalement opposées, comme l'avait si bien souligné le magizoologue. Mais ce ne fut pas pour autant qu'ils ne réussirent pas à concilier ces dernières. Newt continua à voyager, mais s'obligea à faire un arrêt à New York pour rentrer tous les trois mois. Graves ne quitta jamais le terrain, mais appréhenda certaines situations différemment maintenant qu'il savait que son existence comptait pour quelqu'un d'autre.
La vie continua, parfois difficilement lorsque certaines blessures se rouvraient pour laisser place à des moments de faiblesse, souvent bien plus paisiblement.
Tout le monde y trouva son compte.
« Sir Graves, je pense que vous devriez jeter un œil à ces… Mercy Lewis ! » Tina ouvrit la porte, et son cœur rata un battement lorsqu'elle tomba sur Newt et Percival, assis face à face, tout deux si concentrés que sa venue ne réussit pas à les perturber. « Je suis terriblement désolée, j'aurais dû toquer, je ne pensais pas… »
« Non, non, Mrs. Goldstein. Dites-moi. » Fit-il, distrait par l'échiquier posé sur la table devant lui. À en croire les positions des pièces, la partie semblait bien avancée.
L'anglais ne prit pas immédiatement la peine de saluer Tina, les sourcils froncés et le visage crispé par la concentration. La nouvelle auror en chef jeta un œil discret sur la table pour constater l'ampleur des dégâts et comprit que ce dernier était mal en point. Il ne lui restait plus qu'une tour, un fou, sa reine et son roi.
Percival, de son côté, avait encore la majeure partie de ses pièces. Son roi était barricadé dans le camp adverse contre le bout du plateau entre sa tour et deux pions. Tout semblait perdu pour le magizoologue qui n'avait presque plus rien pour lui.
« C'est à propos de ces braquages non-maj' où on ne trouve pas la moindre trace. On a désormais la preuve qu'il s'agit bien d'un groupe de sorcier, j'ai réussi à envoyer une escouade sur place et ils ont tracé- … »
« Cavalier en E, sept. » La pièce noire désignée s'avança toute seule vers sa case d'arrivée et l'américain attrapa la tasse café fumante qu'il avait posé sur la table pour en prendre une gorgée. « Échec. » Articula le directeur avec un sourire satisfait et une lueur de provocation dans les yeux. Lorsqu'il détourna son attention vers Tina, l'air sur son visage se métamorphosa en quelque-chose de beaucoup, beaucoup plus sérieux. « Désolé Goldstein. Où menaient les signatures magiques que vous avez tracé sur place ? »
Tina soupira et balaya les mots de son supérieur du revers de sa main.
« C'est ça le problème. On ne peut pas savoir, parce que les résidus que nous avons trouvés sont trop faibles. Il n'y a aucune effraction, pas la moindre trace d'un potentiel sortilège utilisé pour déverrouiller les portes, les vitres sont-… »
« Roi en G, cinq. » Murmura Newt dans sa barbe avant de s'excuser promptement.
« Les vitres sont en bon état et il n'y avait aucun indice concernant un charme de réparation où quoi que ce soit. Ni de transplanation, pour répondre à votre question. » Elle passa une main dans sa nuque, soudainement nerveuse en se rendant compte qu'elle n'apportait rien de concret au directeur.
« Je ne comprends pas. Vous avez trouvé une signature magique, oui ou non ? » Il couvrit sa bouche et son menton de la paume de sa main et sa mine pensive revint. « Tour en B, six. » Si l'un de ses pions ne couvrait pas le Roi blanc sur la ligne cinq il aurait pu y déplacer cette dernière, mais il fut obligé de faire un détour.
« Et bien… Je… Oui. Mais nous n'avons rien réussi à conclure avec les informations que nous avons trouvé sur place. En fait, la signature magique est beaucoup trop… Faible. » Elle cacha ses mains dans son dos pour éviter de montrer ses tremblements – bien que l'attention des deux hommes soit presque entièrement focalisée sur le plateau devant eux.
« Tour en A, un. » Newt osa relever les yeux vers le directeur, soudainement bien plus confiant.
« Mais… Non ! Newt, si tu fais ça, il va déplacer sa tour et… »
« Goldstein, un peu de sérieux. » Railla Percival, visiblement tout aussi intéressé par l'affaire que par sa partie d'échecs, contrairement à ce qu'elle aurait pu penser. « Donc vous êtes venue me dire que vous avez trouvé qu'il s'agissait de sorciers – hypothèse que je maintiens depuis deux semaines soit dit en passant – et rien d'autre ? » Il soupira et roula des yeux. « Tour en G, six. »
« Non, enfin, si. Lagarde pense que ce sont des enfants qui ont fait le coup. »
« Roi en F, cinq. » Le directeur pouffa de rire. Mais ni Tina, ni Newt ne furent capable de discerner si ce rire était destiné au déplacement imprévisible du magizoologue ou à la proposition stupide de l'auror Lagarde.
« À ce rythme-là, je crois que tu devrais te contenter de déclarer forfait Newt. » Il croisa les bras. « Pourquoi n'as-tu pas pris ma tour ? »
L'anglais releva la tête et arqua un sourcil.
« Tu me prends pour un idiot ? » Demanda-t-il, seulement à moitié vexé. « Tu ne m'aurais pas donné ta tour aussi facilement s'il n'y avait rien derrière. »
« On ne sait jamais. » Il prit une grande inspiration et détourna son attention du plateau pour accorder cette dernière à Goldstein. « Des enfants ? Pourquoi des enfants essaieraient-ils de cambrioler une bijouterie non-maj' ? Je crois que je vais destituer Lagarde et le renvoyer aux permis baguette et ne plus jamais me fier à vous la prochaine fois que vous me conseillerez « Un bon profil » en matière d'auror. » Aïe, pensa Tina. Le directeur Graves ne faisait pas dans la dentelle. « Tour en G, quatre. »
L'américain regretta immédiatement son coup lorsqu'il vit un sourire se dessiner sur les lèvres de l'anglais.
« Tour en A, cinq. » Son ton de voix était beaucoup trop suspicieux. Et cela faisait bien une dizaine de seconde que ni Goldstein, ni lui n'étaient plus concentrés sur l'affaire.
Il se redressa du fond de son fauteuil pour appuyer ses coudes sur ses genoux et poser son menton dans ses mains. Newt venait de déplacer sa tour pour prendre son fou, alors que son Roi allait probablement se retrouver en Échec d'ici deux tours.
« Fou en D, trois. » Désormais, son fou n'était plus séparé du Roi de l'anglais d'une seule case, occupée par l'un de ses propres pions. Le prochain tour serait sûrement le dernier. Sa tour et son fou encercleraient le Roi ennemi et Newt n'aurait plus aucune issue.
« Je crois que vous faites fausse route. » Fit-il subitement à l'attention des deux sorciers, interrompant l'américain dans le fil de ses pensées et autres stratégies pour mettre fin à cette partie qui durait depuis bien trop longtemps désormais. « Si c'est une bijouterie et qu'il y a une signature magique très faible, vous cherchez probablement un niffleur plutôt qu'un sorcier. »
Percival haussa les sourcils et rencontra le regard de Goldstein.
« Je n'y avais pas pensé. Peut-être que… »
« Oh, et… » Il se mordit la lèvre inférieure, tapotant distraitement l'anneau en or sur son annulaire gauche. « Reine en B, quatre. Échec et Mat. »
« Quoi ?! » Railla le directeur, dont la concentration fut soudainement drainée par l'échiquier devant lui. Obligé de s'avouer vaincu et complètement roulé dans la farine. Son Roi noir était coincé en B, huit et était barricadé par ses deux pions sur sa gauche. À quelques cases de ce dernier, la Reine blanche de Newt faisait face et il n'avait plus aucune pièce pour empêcher cette dernière de prendre son Roi. Ces dernières étaient toutes bloquées par ses propres pions. Il ne pouvait pas déplacer son propre Roi non plus, puisqu'il ferait inéluctablement face à la tour blanche de Newt qui l'attendait à l'autre extrémité du plateau.
« Perfide. Sournois. Déloyal. Hypocrite… »
« Mauvais perdant. » Newt s'affala dans son fauteuil, souriant de toutes ses dents. « J'ai gagné. »
« Pour une fois. » Murmura Percival entre ses mâchoires serrées, visiblement très mauvais perdant. « Je n'étais pas concentré, Mrs. Goldstein était en train de… »
« Allons bon. » L'anglais haussa les épaules et secoua la tête avant de se redresser pour lisser son pantalon. « J'imagine que je ne suis plus le bienvenu dans cette pièce désormais, alors je vais aller épauler Tina avec ses problèmes de niffleur. » L'américain se mordit l'intérieur de la joue, refusant catégoriquement d'adresser le moindre regard à son mari. Newt se contenta d'enfiler son habituel manteau bleu et de ramasser sa valise. « À plus tard, Percival. »
« Sache que je n'ai pas l'intention de rester sur une défaite. » Finit-il par dire, acceptant finalement de regarder l'anglais droit dans les yeux.
« Je sais bien. » Répondit Newt sans perdre un soupçon de son sourire. Lorsqu'il s'apprêta à faire un signe de la main au directeur…
« Et je viens avec vous. »
Newt avait pris l'habitude de perdre lorsqu'il affrontait Percival aux échecs. La stratégie n'avait jamais été son point fort et ce n'était pas un jeu que l'on conseillait aux mordus d'improvisation. Pourtant, il appréciait toujours partager le plateau avec l'américain. Depuis deux ans, chacun de ses retours à New York se soldait d'une partie d'échecs. Et même s'il n'était pas spécialement friand de ces dernières, l'anglais avait appris à les apprécier à cause du symbole qu'elles représentaient.
Et chaque fois que la fin de l'un de ses voyages approchaient, il se surprenait à être impatient. Ce n'étaient que de simples parties d'échecs, et il le savait. Mais il était lentement tombé amoureux de cette routine paisible et confortable. Elle lui rappelait qu'il y aurait d'autres voyages, d'autres affaires à appréhender, d'autres retrouvailles, d'autres sourires, d'autres histoires à raconter, sans qu'il ne pense jamais au fait que tout ceci pourrait prendre fin.
Il était tombé amoureux du risque une première fois. Mais c'était la quiétude qu'il avait choisie, pour le meilleur et pour le pire.
Bon. J'espère que cette conclusion vous plaira. C'est plus court, mais c'est parce que c'est un épilogue et que je voulais faire quelque-chose de doux pour la fin.
J'ai une petite larme à l'œil en écrivant ça, parce que c'est le tout premier projet aussi gros et aussi complet, aussi suivi, que je poste et que je termine. Des fois, je relis les premiers chapitres et même si je les déteste (ouais... je trouve que j'ai mis beaucoup trop de temps à faire s'installer les enjeux), je suis contente du tournant que la fic a pris au final. Je ne disparais pas du fandom gramander, j'ai énormément de projets qui arrivent mais qui ne sortiront pas immédiatement parce que je dois bien les avancer dans un premier temps.
Je voulais remercier toutes les revieweuses et reviewers qui m'ont suivi : PoneyRose, MademoiselleRouge1757, Nahyra, Melman, LuneSombre, AuroreMalfoy, MlleHeathcliff, Rose-Eliade, Mary Eileen Prince, Kather, Julindy, Chocolat68, jessijed, Chocolate25, Myrzi et les guests anonymes. Que vous ayez commenté chaque chapitre ou un seul de temps en temps ou un seul tout court, je vous remercie du fond du cœur de m'avoir donné vos avis. Chaque mot me touchait vraiment.
Merci de m'avoir suivie tout ce temps. Merci à ceux qui me liront dans le futur.
De gros bisous et à la prochaine.