Chapitre 4 !

Bonne lecture!

L'habituelle ambiance bonne enfant de la demeure Hyoudou est une fois encore présente. Asia, l'une des premières levées est en train d'aider les parents de Issei à préparer le petit déjeuner. Rias et Akeno sont dans l'une des six salles de bain. Xenovia est en train de faire des exercices avec Durandal dans sa chambre, tandis que Koneko attend tranquillement sur le canapé avec une sucette dans la bouche.

Le porteur du Boosted Gear descend tranquillement l'escalier qui mène à la salle à manger. Cette seule pièce est d'ailleurs presque plus grande que leur ancienne maison, ce qui fait encore un peu bizarre pour le jeune homme. Mais bon, avec tant de belles jeunes femmes autour de lui, il n'a pas à se plaindre.

Sa mère sort de la cuisine en portant plusieurs plats typiquement japonais. Elle est accompagnée par l'ancienne sainte qui sourie largement en voyant son ami. Les deux posent ce qu'elles portent et disent bonjour au nouvel arrivant.

« Issei, pourrais-tu aller voir Auriel-chan s'il te plaît ? » Demande sa mère avec gentillesse. « Je suis passée devant sa chambre il y a dix minutes et je crois qu'elle n'était pas réveillée. » Dit-elle. « Il ne faut pas qu'elle soit en retard à son premier jour d'école à cause du décalage horaire. »

« J'y vais tout de suite maman. » Assure-t-il.

« Je t'accompagne Issei-san. » Dit Asia en le rejoignant.

Les deux remontent donc les escalier en direction du 4ième étage. Ils ont encore un peu de mal à savoir comment ses parents ont acceptés de loger une personne en plus. Leur nouvelle maison est très grande, donc c'est pas un problème en soi. Mais impossible de savoir si son père et sa mère sont soit très gentils, soit un peu simplets, de dire oui à quiconque veut s'installer ici.

Ils leur ont racontés que Auriel était une cousine éloignée du frère de Rias qui voulait venir au Japon depuis longtemps, pour découvrir la culture. Ce qui est, avec un peu de logique tordue, pas si loin de la vérité. Les parents ont été ravis d'avoir une autre européenne chez eux en plus de Asia. ''Nous allons encore avoir une fille'' ont-ils presque gloussé en entendant la nouvelle.

Ils ont été d'autant plus charmés par l'ancienne ange en la voyant. Ce que Issei peut comprendre. Il pensait que Rias et Akeno étaient les plus belle femmes qui soient. Cependant, la beauté éthérée de Auriel est indéniable. Si seulement elle n'avait pas un pet au casque...

Il a fallu lui rappeler que le surnaturel doit rester caché aux yeux des humains même sur le pas de la porte. Ses ailes sortant de son dos encore une fois, malgré déjà dix rappels. Le pire a été quand elle a demandé, comment ils avaient fait pour expliquer l'apparition du jour au lendemain d'un building, à la place de la maison Hyoudo ? Personne n'a pu répondre...

Cependant ils doivent admettre qu'elle a été vraiment très calme cette première nuit. Ils s'attendaient à ce qu'elle soit impossible à calmer, comme la nuit où ils l'ont rencontrés dans l'Underworld. Mais non. Pas le moindre bruit. Pas de phénomènes bizarres. Et pas d'escapades nocturnes. Non. Rien de ce genre là.

Issei frappe doucement à la porte. Il n'y a aucune réponse. Il recommence en tapant un peu plus fort. Toujours rien. Après s'être mis d'accord, Asia décide donc d'entrer sans faire trop de bruit. La pièce est en pleine lumière à cause des volets ouverts. Elle remarque donc directement que le lit de leur invitée est vide. Les draps sont retournés, comme si elle en était sortit. Pensant qu'ils ont du la rater et qu'elle est déjà partit pour la salle de bain, la nonne fait demi tour pour s'en aller. Elle marque cependant un arrêt en voyant quelque chose du coin de l'œil.

Le jeune homme la voit se figer et l'appelle doucement. Elle est comme statufiée et ne réagit même pas. Inquiet, Issei rentre à son tour et pousse la porte pour voir ce qu'il y a derrière. Il fait un pas de plus et rentre dans quelque chose... Une poitrine...

Son instinct de pervers se réveille immédiatement et il commence à baver de manière peu ragoûtante et en faisant un bruit assez difficile à décrire. La seconde d'après il se prend un gros coup de pied dans la tête. Il s'envole et s'écrase dans le mur en formant une espèce d'étoile de mer.

« Pervers... » Dit koneko en rougissant de gêne, et un peu de jalousie.

« Pourquoi... Tu m'as frappé... Si fort... Koneko-chan... ? » Demande Issei d'une voix étouffée par le plâtre avant de perdre connaissance.

Koneko observe alors l'ancienne ange qui lévite paisiblement. Elle est à moitié repliée, la tête en bas et ses cheveux ondulent comme si elle se trouvait dans l'eau. Et bien sûr, elle est complètement nue. Mais avec le bruit, elle finit par émerger. Elle s'étire visiblement, ce qui fait se retourner Asia qui couine de gêne, puis bâille largement. Elle se rend compte qu'il y a du monde dans sa chambre et sourie.

« Oh ? Bonjour, bonjour ! » Dit-elle en faisant un petit signe de main. Elle penche alors la tête sur le côté, perplexe. « Pourquoi vous êtes à l'envers ?

« C'est vous qui êtes à l'envers Auriel-sama. » Répond la Tour sur le ton de la conversation.

« Ah ? » Elle regarde autour d'elle. « Mince ! J'avais oubliée qu'il fallait que je m'attache avec un sortilège avant de dormir ! » Elle fait une rotation de 180° et se pose sur le sol avec grâce. « J'ai passé tellement de temps dans la Faille Dimensionnelle que la gravité n'a presque plus d'effet sur moi. » Elle rigole joyeusement. « Ça énervait tellement Serena les premières fois qu'elle m'enchaînait sur notre lit ! »

Koneko la regarde avec un air désespéré et pousse un soupir audible avant de s'en aller. Elle a déjà trop mal à la tête pour continuer à gérer ça. Auriel n'en fait pas de cas et regarde alors Asia qui tourne toujours la tête dans la direction opposée à la sienne. Parfois elle jette un coup d'œil entre ses doigts, puis se cache de nouveau. Devenant de plus en plus rouge à chaque fois. Ce qui pique la curiosité de l'ange.

« Que se passe-t-il Asia ? » Demande-t-elle.

Il y a un murmure presque inaudible en réponse. Ce qui fait que la jeune femme s'approche d'un pas tranquille. Jusqu'à arriver à moins de trente centimètres d'elle. Puis elle se penche pour la regarder plus en détail.

« Désolée, mais je n'ai pas entendu. » Avoue-t-elle, toujours souriante. « Peux-tu répéter s'il te plaît ? »

« ...tez... bits... » Parvient à dire l'ancienne nonne.

« Parle plus fort Asia ! » Dit Auriel en faisant une tête de petite fille contrariée.

« Mettez des habits s'il vous plaît Auriel-sama ! » Hurle finalement le Fou à pleins poumons.

L'ange recule d'un pas sous l'effet de la surprise puis il y a un moment de silence. Elle baisse les yeux et reste une seconde sans réagir.

« Oups. » Fait-elle légèrement embarrassée. Pas d'être nue, mais d'avoir oubliée de mettre des vêtements. Elle fait un simple geste de la main et une longue robe d'un blanc uni apparaît sur elle. « Voilà, c'est bon Asia. Tu peux ouvrir les yeux maintenant. »

La jeune femme regarde timidement et pousse un soupir de soulagement. Aussitôt elle commence à sermonner gentiment l'ange qui est toujours tout sourire. Malgré qu'elle ne fasse plus partie de l'Église, Asia ne peut pas s'empêcher de vouloir de ''protéger'' la figure sainte qu'elle représente toujours, de sa propre insouciance. Ce qui fait ressortir un côté de sa personnalité que personne n'avait encore jamais vu.

« Vous ne devriez pas vous montrer comme ça Auriel-sama ! » Affirme Asia, intransigeante. « Que ferez-vous si une personne mal intentionnée vous voyait !? »

« Ben, j'effacerai sa mémoire. » Répond innocemment la Maou, avec humour. « C'est à ça que sert ce sortilège, non ? »

« Vous n'avez pas le droit de faire ça ! » Réplique l'ancienne sainte, outrée et choquée.

« Ne réagit pas comme ça Asia. » Fait l'ancienne ange, prise au dépourvue par la réponse. « C'était une blague... »

« Ce n'est pas drôle Auriel-sama ! » Affirme la nonne. « Vous devez faire attention à ce que vous faites ! Et surtout ne pas vous montrer nue ! »

« Mais pourquoi !? » Dit Auriel en se plaignant. « J'ai horreur de dormir avec des habits ! Ça me gratte tout le temps ! »

« Ce n'est pas une raison ! » Affirme encore une fois Asia, sans en démordre. « Quand vous vous levez, vous devez mettre des habits ! »

« Beuh... » Lâche l'ange en faisant la moue. « J'ai l'impression d'entendre grande sœur Gabrielle... »

Le Fou devient muette en entendant ça. Elle redevient rouge d'embarras et se met à gesticuler sur place, gênée d'avoir été comparée à l'une des Séraphins du Paradis. C'est alors qu'un bruit sourd se fait entendre dans la chambre. C'est Issei qui vient de tomber sur le sol, après que la gravité ait finie par le détacher du mur. Asia se précipite à ses côtés, paniquée à l'idée qu'il soit blessé. Tandis que Auriel la suit pour l'assister.

30 minutes plus tard, le groupe se dirige vers l'Académie de Kuoh d'un pas tranquille. Il a fallu que peu de temps à la nouvelle venue pour prendre une douche, s'habiller et prendre son petit déjeuner en compagnie de touts les habitants de la maison. Il y avait une certaine tension à cause de Auriel, les démons ayant peur qu'elle ne fasse une boulette, révélant le surnaturel aux parents. Mais finalement tout s'est bien passé. L'ambiance était vraiment détendue après ça.

L'ancienne ange a été très enthousiaste de manger avec du monde. Que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas eue droit à un repas aussi animé. Le père et la mère de Issei ont crus qu'elle se sentait seule par ce qu'elle était une noble. Du coup ils en ont trop fait au goût de celui-ci.

« J'aime vraiment cet uniforme. » Dit l'ange en regardant sa veste et sa jupe courte. « La dernière fois que je suis allé sur Terre, les humains portaient des vêtements si stricts que c'était déprimant ! » Elle rigole toute seule.

« Que portaient-ils ? » Demande Rias, curieuse.

« Les hommes portaient tous des toges blanches et des sandales. » Répond Auriel. « Et les femmes des longues robes qui cachait tout, du cou jusqu'aux chevilles. » Elle pose un doigt sur ses lèvres et prend un air absent. « Elles n'avaient pas le droit de montrer quoi que se soit, à part à leurs époux. Par contre eux, ils avaient droit de plonger leurs mains dans leur habits pour les tripoter, même en pleine rue. » Se plaint-elle. « Vous trouvez pas ça injuste ? »

Issei s'étouffe presque en entendant ça puis prend un taquet (violent le taquet) derrière le crâne de la part de Koneko. Kiba a un sourire gêné et Akeno glousse. Rias regarde dans touts les sens en espérant que personne n'ait entendu ça. Xenovia semble en pleine réflexion tandis que Asia recommence à la sermonner.

Dix minutes plus tard, ils sont presque arrivés au niveau de la grille d'entrée. Déjà, touts les regards sont tournés vers eux. Au départ, il y avait toujours les regards meurtriers des garçons, devant la chance insolant et incompréhensible du pervers. Sans oublier les expressions choquées et dégoûtées des filles. Chaque matin c'était la même chose.

Mais là, la présence de Auriel en rajoute une couche.

« Qui c'est ? » ''Murmure'' une fille à son amie.

« Je ne sais pas. » Répond l'autre tout aussi silencieusement. « Mais elle est si belle ! »

« Nooooooooooooooooooooooon ! » Fait un garçon, comme si la fin du monde était arrivée. « Pourquoi ce pervers a-t-il encore une nouvelle fille avec lui !? »

« Sois maudit Issei Hyoudo ! » Menace un autre, le poing levé.

« Pourquoi tout le monde nous regarde comme ça ? » Demande la Maou sans comprendre la situation. « Il y a un problème ? »

« Issei provoque toujours ce genre de réaction. » Répond Kiba avec un petit rire moqueur. « Il a beaucoup de chance avec les femmes. Inexplicablement. »

« Tais toi kiba ! » Réplique le concernée, énervé et embarrassé. « Je veux pas entendre ça de ta part ! »

« Ils sont jaloux ? » Fait l'ancienne ange, toujours aussi innocemment, en pointant l'évidence.

« Fu, fu,fu, les garçons, oui. » Explique Akeno, en cachant ses lèvres de sa main. « Les filles, elles, sont plutôt dégoûtés que quelqu'un d'aussi ''passionné'' que Issei, soit aussi bien entourée. »

« Akeno-san ! » Fait le jeune homme, franchement gêné.

« Pourquoi ? » Continue Auriel, curieuse comme une enfant. « Si vous êtes avec lui, c'est que vous le voulez non ? » Demande-t-elle. « Pourquoi ils réagissent comme ça ? Eux aussi, ils ont quelqu'un de spécial qui les attend quelque part. Il faut juste qu'ils continuent de chercher. » Elle sourie largement.

« C'est très poétique. » Avoue Xenovia, impressionnée dans un sens. « Vous croyez au destin Lightcrosser-sama ? »

« Non. » Répond-t-ellte froidement. Ce qui choque tout le monde. « Le destin ça n'existe pas. » Affirme-t-elle, on ne peut plus sérieuse. « Personne n'est condamné a être malheureux ou perdant tout sa vie. Certains n'ont pas les moyens, ou pas le temps de trouver leur bonheur, c'est tout. » Elle fixe la Cavalier avec des yeux pénétrant. « Je ne veux pas entendre ce mot. »

« Oui... » Fait la jeune femme a la mèche verte en avalant difficilement sa salive. « Oui... Lightcrosser-sama. »

« Oh ! Désolée Xenovia ! » Fait l'ange en s'inclinant pour s'excuser en réalisant ce qu'elle vient de faire. « Je ne voulais pas te faire peur ! Je suis vraiment désolée ! »

« Ce n'est pas grave. » Assure-t-elle, gênée qu'une ex-Séraphin baisse la tête devant elle. « Je comprends ce que vous voulez dire. »

« Nous allons être en retard si nous ne nous dépêchons pas. » Fait Koneko, l'air d'être imperméable à ce qui se passe.

Une fois devant la grille, ils sont accueillis par Sona. Cette dernière est accompagnée de sa Reine et elles fixent le petit groupe des yeux. Bien que d'apparence elle soit calme, la seconde fille de la famille Sitri bataille pour rester calme intérieurement. Par quel coup du sort se retrouve-t-elle à devoir gérer une Maou aussi imprévisible qu'une tornade ?

Et pourquoi les autres Maous ont-ils donnés leur accord pour cette visite dans le monde des humains ? Qu'elle veuille retrouver la compagnie d'autre personnes après plus de 2 000 ans seule, rien de bizarre. Honnêtement, Sona elle-même, ne sait pas si elle aurait pu rester saine d'esprit après aussi longtemps. Mais là, c'est une toute autre affaire !

De ce qu'elle a pu apprendre de sa sœur, c'est Auriel qui a demandée cette faveur au frère de Rias. La proposition a été votée et acceptée à l'unanimité... Enfin dans l'esprit de la présidente du conseil étudiant, ça c'est plutôt passé de cette façon :

Sa sœur a voté oui, évidemment. Rien que pour sa présentation à la fin du Rating Game. Lucifer a dit oui aussi, par ce qu'il pense qu'avec Rias il n'y aura pas de problème. Beelzebub a dû dire oui, juste par ce qu'il est ami avec Lucifer. Et Asmodeus devait probablement dormir, du coup son vote a été oui par défaut... Elle en a la migraine rien qu'en y repensant.

Au moins, l'ancienne ange a caché ses ailes et porte un uniforme réglementaire. De plus ils sont à l'heure. C'est déjà ça.

« Bonjour Sona. Bonjour Shinra-san. » Fait la responsable du club en les saluant. Salut imités par ses serviteurs.

« Bonjour à toi Rias. » Répond-t-elle. « Bonjour à vous. » Ajoute-t-elle à l'intention des membres du club. « Bonjour Lightcrosser-sama. » Termine-t-elle en s'inclinant encore une fois devant la dernière venue.

Cette dernière ne répond pas et fixe Sona avec un regard étrange. Sans dire un mot, elle s'approche de la jeune démone jusqu'à arriver pratiquement au point de la toucher. Sous l'effet de la surprise, celle-ci recule légèrement, se demandant ce qui se passe. Plusieurs secondes s'écoulent ainsi.

Sona se sent presque comme hypnotisée par les yeux vairons de la Maou et n'arrive pas à dire le moindre mot. Auriel saisit avec douceur la présidente par les épaules et rapproche son visage du sien. L'instant d'après elle l'embrasse à pleine bouche...

Le temps semble s'arrêter. Sona se raidit en sentant les lèvres de l'ex-ange contre les siennes et tente bientôt de se libérer en se débattant, quand une langue obscène force le passage. Mais elle sent ses forces disparaître rapidement, comme aspirées. Un étrange désir s'empare d'elle et elle se met à gémir sans pouvoir s'en empêcher. Finalement, Auriel s'arrête et la démone s'effondre sur le sol, tremblante, le souffle court et plus rouge qu'une tomate, l'excitement bien visible sur son visage puis perd connaissance. Une expression de plaisir sincère s'affiche en revanche sur celui de la responsable.

« Hum... » Fait-elle en se léchant les lèvres. « Menthe fraîche. Très bonne aussi. » Affirme-t-elle. « Tu es vraiment la petite sœur de Serafall, vous avez le même goût. »

Elle se rend alors compte que plus rien ne bouge autour d'elle. Absolument touts les gens a proximité de la scène se sont figés sur place. Comme si quelqu'un avait trouvé la commande ''pause'' pour le monde entier. Ce n'est que lorsque Asia s'évanouit, trop choquée par ce qu'elle vient de voir, qu'enfin le temps se remet en route.

Une heure plus tard, Sona est à l'infirmerie toujours inconsciente, en compagnie de sa vice-présidente, tandis que Auriel est devant la classe qui va être la sienne pour la première heure de la journée, afin d'être présentée. Elle sourie largement, maintenant Rias et Akeno ne sont plus là pour lui répéter encore et encore, les règles qu'elle doit suivre durant son séjour ici. C'était une véritable torture pour elle.

« Je vous présente Auriel Lightcrosser-san. » Dit le professeur. « Elle vient de France pour découvrir notre pays. Je vous demande de lui faire bon accueil. »

Tout le monde s'était déjà levé et les élèves la salue poliment en s'inclinant. Salut qu'elle leur rend à son tour, avant d'écrire son nom au tableau d'une écriture soignée et magnifique. Son apparence a d'ailleurs fait se figer la classe l'espace d'une dizaine de seconde quand elle est entrée. L'enseignant n'a pas vraiment été trop sévère sur ce point. Lui-même ayant marqué ce genre d'arrêt en la voyant. Ça aurait été un peu hypocrite.

« Bonjour tout le monde. » Fait-elle avec un petit geste de la main. « J'espère que nous allons bien nous entendre. »

« Vous allez pouvoir échanger durant l'heure qui arrive. » Explique le professeur. « Je vous laisse la parole Mlle Lightcrosser. » Sur ces mots il va se positionner debout au fond de la salle.

La première question en tarde pas à arriver.

« Vous avez quel âge ? » Demande un garçon qui est aussitôt la cible des regards meurtriers des filles de sa classe.

« 20 ans. » Répond-t-elle. Même si en vérité c'est plus proche de 20 000.

« Vos cheveux sont naturellement de cette couleur là ? » Questionne une des filles.

« Au départ ils étaient blonds comme les blés. Et mes yeux étaient bleus comme le ciel. » Raconte Auriel. « Mais j'ai vécu beaucoup de choses depuis ce jour là et aujourd'hui ils sont comme ça. » Termine-t-elle avec un sourire chaleureux.

« J'ai entendu dire que la présidente du conseil des élèves vous a appelée Lightcrosser-sama. » Dit un autre garçon. « Vous êtes une noble ? »

« Je ne sais pas trop... » Avoue l'ange. « Mon père était roi durant son temps. » Explique-t-elle. « J'imagine que je suis une princesse dans un sens. »

« Kyaaa ! » Font un grand nombre de filles. « C'est une princesse ! Une vraie de vraie ! »

« Il y a encore des rois en France ? » Demande l'une d'elle, perplexe.

« Il ne régnait pas en France. » Dit la jeune femme. « Mais je n'ai pas le droit d'en parler, désolée. » Fait-elle avec un petit sourire gêné.

Les questions s'enchaînent sans interruption sur beaucoup de sujets différents : La nourriture. L'école. La mode. Pourquoi le Japon. Qu'est-ce qu'elle aime faire comme passe-temps. Etc... Pratiquement sur la fin du temps de visite, qui a ravit tout le monde jusqu'à présent, le professeur doit aller parler à son collègue qui va avoir Auriel juste après. Il va donc dans le couloir. C'est alors que LA question tombe finalement.

« C'est vrai que vous avez embrassée la présidente Sona devant l'Académie ? » Demande rapidement l'un des garçons.

« Oui, c'est vrai. » Répond-t-elle le plus naturellement du monde. « Je voulais savoir quel goût elle avait. »

« Quel goût elle avait ? » Répète-t-il sans comprendre.

« C'est ça. » Confirme Auriel. « Sitri-san avait un goût de menthe fraîche. »

« Mais pourquoi ? » Insiste une fille qui veut comprendre la raison derrière ce comportement.

« Je suis lesbienne. » Explique l'ange, pas du tout gênée. « Dès que je croise une femme qui me plaît, je l'embrasse pour savoir quel goût elle a. » Elle sourie innocemment. « Mais bon... On m'a dit que j'avais pas le droit...Alors je dois me retenir... » Dit-elle avec une expression boudeuse. « Et c'est vraiment dommage. Par ce qu'il y en a plusieurs d'entre vous qui sont vraiment jolies. »

Les réactions qui suivent cette déclaration aussi osée, qu'obscène et directe sont divisées en quatre catégories : le changement de couleur faciale et le dégoût pour les filles. Quant aux garçons, il y a le choix entre l'expression rêveuse du fantasme et l'arrêt cérébral.

La matinée se poursuit sans qu'aucun ''gros'' problème ne survienne. Arrivé à la pause de midi, Auriel est convoquée par Sona qui a reprit conscience, laissant sa place à Issei qui a subit la colère de ses deux amis pervers et leurs prises de catch.

« Votre comportement est inadmissible Lightcrosser-sama ! » Hurle la présidente du conseil des élèves, qui a toutes les peines du monde à se contrôler, même si elle se trouve face à une Maou.

« J'ai déjà dit que je suis désolée. » Fait la concernée, les mains sur les oreilles à cause du volume sonore. « Je n'ai pas pu m'en empêcher. »

« Ce n'est pas une raison ! » Crie Sona de plus belle. « Sans compter que les humains ne font pas ça en public, vous êtes une Maou ! Vous représentez les démons ! Que se passerait-il si on apprenait dans l'Underworld, que l'une des plus grandes puissances de notre peuple se comporte d'une façon aussi obscène ! Sans compter les autres Panthéons et Factions du surnaturel ! »

« C'est ce que m'a dit mon père le jour ou j'ai ramené Serena avec moi pour lui présenter... » Répond Auriel, grimaçante. « ''Tu ne penses pas aux conséquences de tes actes''. Il n'avait que ce mot là à la bouche... Conséquences... »

Il y a un instant de silence. La seconde fille Sitri semble se calmer rapidement. Elle s'assoit dans son fauteuil et replace ses lunettes avec un petit geste négligent. Elle prend une longue et profonde inspiration. Une fois que la tension est redescendue, elle relance la conversation.

« Veuillez m'excuser Lightcrosser-sama. » Dit Sona en s'inclinant poliment. « J'ai été trop loin. »

« Ce n'est pas grave. » Assure l'ex-Séraphin, mélancolique. « J'ai l'habitude de vivre à ma façon, et j'oublie trop rapidement que les autres ne voient pas toujours les choses comme moi. » Elle s'incline à son tour. « Je m'excuse à nouveau de vous avoir embrassée sans vous demander votre accord. » Dit-elle poliment à son tour.

« L'incident est passé. » Affirme la démone, compréhensive. « Laissons le derrière nous et reprenons du bon pied. » Elle sourie. « J'ai entendu dire que mes camarades de l'Académie sont très content de votre visite. »

« Oui. » Confirme Auriel, de nouveau de bonne humeur. « Ils m'ont posés pleins de questions sur moi et ma vie. » Elle fait un peu la moue. « Mais c'est vraiment dommage que je doive leur mentir par moment... »

« Un des inconvénients du secret. » Fait Sona sur le ton de la conversation. « J'imagine que certains thèmes sont récurrents ? »

« Surtout celui sur mon apparence en fait. » Avoue la jeune femme pas du tout ennuyée. « Et surtout celui du pourquoi je vous ai embrassée ce matin. » Ajoute-t-elle avec un grand sourire innocent.

« Je vous demande pardon ? » Dit la présidente, comme si elle avait mal entendue.

« Ils voulaient tous savoir pourquoi je vous ai embrassée ce matin en arrivant. » Répète Auriel de la même façon qu'avant.

« Et qu'avez-vous répondu ? » Demande Sona, de plus en plus pressante.

« Ben la vérité... » Répond l'ange sans comprendre pourquoi cet acharnement soudain. « Que je suis lesbienne et que je voulais savoir quel goût vous avez. »

Il y a un nouveau silence... Les verres de lunettes de Sona se fissurent sous l'effet de la colère... Puis soudain c'est l'explosion...

« LIGHTCROSSER-SAMA ! » Hurle-telle comme une folle furieuse.

L'après-midi se déroule sans trop de problèmes. Auriel a été obligée de jurer de ne rien dire de plus concernant l'histoire du baiser, mais bon le mal était déjà fait. La question a été récurrente à chaque nouvelle classe. Bien que souvent l'ancienne ange n'a pu s'empêcher de remarquer les réactions de dégoût, peu nombreuses mais belle et bien réelle de certains étudiants.

On lui avait dit que le Japon est un pays très fermé culturellement parlant. L'homosexualité n'est toujours pas bien vue, même maintenant. Ce qui l'attriste profondément. Elle pensait que l'humanité aurait avancée vers davantage de tolérance en vieillissant...Mais elle a vu trop d'exemple du contraire aujourd'hui.

Du coup elle est allée se poser dans un coin discret derrière l'un des bâtiments. Camouflant son aura et se cachant avec les quelques buissons et arbres de la zone, elle réfléchit. Elle pensait rester un bon moment au milieu des humains pour voir tout ce qu'ils ont accomplis durant son absence. À ses yeux, ils sont ses frères et sœurs. Éloignés, bien sûr, mais ils ont la même place dans son cœur que ses frères et sœurs anges. Et même démons. Pour elle, pas de différence.

Regardant les nuages défiler, la jeune femme commence à se dire qu'il vaudrait mieux qu'elle agisse autrement. Finalement sa décision est prise en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Alors qu'elle va se relever, elle sent une présence. Elle s'assoit contre un arbre, mais en restant cachée, et attend que la personne arrive.

C'est une étudiante de seconde année comme Issei et Asia. Elle est relativement petite, a des longs cheveux noirs, des yeux couleur noisette et un visage de poupée. Elle a cependant l'air préoccupée. Elle remarque finalement Auriel et se tourne en ouvrant les yeux sous l'effet de la surprise. L'ancienne ange la reconnaît. Elle était dans l'une des premières classes de ce matin.

« Rebonjour, Himekawa-san. » Dit Auriel avec un grand sourire. « Désolé, je t'ai emprunté ton petit coin secret. »

« L... L... Lightcrosser-san !? » S'écrie-t-elle. « Je... Je ne vous avais pas vue. » Fait-elle en s'inclinant pour s'excuser. « D... Désolée de vous déranger ! »

Elle va s'en aller en courant mais l'ex-séraphin l'attrape par la main.

« Ne t'enfuis pas. » Dit-elle gentiment. « Si quelqu'un doit s'en aller se serait plutôt moi. Tu veux que je te laisse seule ? »

« N... Non ! Pas du tout ! Je... » La lycéenne essaye de se calmer. « Je ne pensais pas trouver quelqu'un ici... C'est tout... »

« J'avais besoin de me vider l'esprit. » Avoue l'ange. « C'est l'endroit idéal pour ça. C'est rare de trouver un endroit aussi isolé dans une ville. »

« Vous... Vous avez eu un problème Lightcrosser-san ? » Demande l'élève, curieuse et inquiète.

« Pas plus que d'habitude. » Répond-t-elle, toujours souriante. « Et c'est déjà un exploit. » Elle se met à rire.

« Je... Je vois... »

Le silence s'installe et l'adolescente s'assoit à son tour. Pendant une longue minute aucune des deux ne parle. Auriel à d'ailleurs fermé les yeux et semble presque en train de dormir. Finalement c'est Himekawa qui relance la conversation.

« L... Lightcrosser-san... ? » Dit-elle en n'osant pas la regarder. « Est... Est-ce que je peux vous poser une question... ? »

« Bien sûr. » Répond aussitôt l'interpellée.

« Vous... Vous êtes vraiment... » Hésite l'étudiante. « Je veux dire... »

« Lesbienne ? » Complète Auriel, pas le moins du monde perturbée. « Oui, je le suis. Je n'ai aucune raison de le cacher. »

« Ça... Ça ne vous dérange pas... De le dire... À tout le monde... ? » Continue la jeune femme, les yeux rivés sur le sol.

« Est-ce que j'ai honte ? Ou peur ? » Devine de nouveau l'ange. « Pas du tout. Pourquoi devrais-tu avoir honte de ce que tu ressens ? Ou être effrayée de ce que disent ou pensent les autres ? » Déclare-t-elle avec compassion. Ce qui fait subitement se redresser sa voisine « L'amour est une des plus belle chose qui soit tu sais. Ça ne se contrôle pas, et ça ne prévient pas quand ça arrive. »

« M... Mais... Co... Comment... » Bégaye Himekawa qui ne sait plus où se mettre.

« J'ai été élevée dans la croyance pure et dure qu'un homme devait épouser une femme et inversement. » Explique la Maou. « Je me suis posée les mêmes questions que toi, lorsque je me suis rendue compte que j'étais homosexuelle. Je sais reconnaître le doute et la peur de l'inconnu que cela engendre. »

Alors que la jeune fille va répondre elle lui pose un index plein de douceur sur les lèvres. Puis s'approche pour la prendre dans ses bras, dans une étreinte chaleureuse. Complètement prise au dépourvue par cette réaction, l'étudiante reste figée.

« Je sais ce que tu penses et ce que tu ressens. » Avoue Auriel avec une infinie gentillesse. « Tu te dis que quelque chose ne tourne pas rond chez toi. Comme si tu étais une espèce de machine détraquée qui a besoin d'être réparée. Je pensais comme toi au début. » Explique l'ange en lui caressant la tête avec douceur. « Longtemps, je me suis débattue avec moi-même. Je cherchais un repère, un appui. Quelque chose, n'importe quoi, dans ce que j'avais apprit qui me permettrait de redevenir normale. »

Un court silence.

« Puis un jour... J'ai craqué. » Reconnaît-t-elle, une certaine mélancolie dans la voix. « Je suis allée voir la personne que j'aimais de cet amour, que je trouvais à la fois trop dégoûtant pour être avoué, et trop intense pour le garder au fond moi. Je lui ai tout dit. J'ai relâché touts mes sentiments en une seule fois, sans même lui laisser le temps de répondre. » Elle se détache un peu d'elle pour la regarder dans les yeux. « Tu ne peux pas imaginer le bien que cela m'a fait sur le moment... Puis j'ai eue tellement honte de ce que je venais dire. J'avais tellement peur aussi. Qu'est-ce que j'allais faire, si cette personne que j'aimais de tout mon cœur, se mettait à me regarder comme une sorte de bête curieuse ? Si elle s'éloignait de moi pour ça ? Voir se mettre à me haïr ? »

Une courte pause.

« Imagine ma surprise quand elle m'a répondue, très embarrassée qu'elle ressentait la même chose pour moi ? » Himekawa ouvre grand les yeux. « Elle était vraiment gênée de l'avouer aussi. Puis au bout de quelques secondes, nous nous sommes misent à rire aux éclats sans pouvoir nous en empêcher. » Elle glousse un peu. « Nous nous sentions si bêtes de nous être torturées l'esprit alors qu'il était pourtant si étonnement simple d'avouer nos sentiments respectifs. »

« M.. Mais... Si elle avait refusée ? Si elle vous avait regardée avec dégoût ? Qu'auriez-vous fait ? » Arrive à demander l'adolescente, terrorisée.

« J'aurais eu mal, vraiment mal. » Avoue Auriel, pas très rassurante. « Sans doute assez pour me terrer dans le noir pendant des jours. À pleurer et à maudire tout ce que ce trouvait autour de moi. À me demander pourquoi j'avais été assez idiote pour croire que cela pouvait marcher. » Elle se remet à sourire tendrement. « Mais tu sais, Himekawa, » Continue-t-elle. « Je pense qu'au final je me serai relevé et j'aurai continué dans cette voie. J'avais eu le courage d'avouer ce que je ressentais. Et même si le refus m'aurait coûté beaucoup, je pourrai désormais continuer à avancer. Avancer en étant honnête avec moi-même. Jusqu'à trouver la personne qui me rendrait mes sentiments. »

« Et.. Et si... Vous ne la rencontriez jamais ? » Insiste Himekawa.

« Je sais que ça va te paraître simple au point de croire que je me moque de toi, » Avertie l'ancienne ange. « Mais, je te répondrai que j'aurai vécu sans regrets. » La jeune fille ne répond rien. « Peut-être me trouveras-tu condescendante. Pourtant c'est réellement ce que je crois. » Déclare Auriel, solennelle. « Tu peux échapper à la justice. Tu peux échapper à ta famille. Tu peux même échapper à la lumière... Mais tu ne peux pas te fuir. Jamais. Peu importe où tu vas, tes regrets finiront toujours par te rattraper, même à l'heure de ta mort. Et ils te rongeront jusqu'à que ta vie se termine. »

Encore une fois le silence s'installe et la lycéenne se met lentement mais sûrement à pleurer.

« Je sais que te demander de faire preuve d'autant de courage est difficile. Et ingrat. » Admet Auriel, pleine de compassion. « Je ne vais pas te mentir Himekawa, même si un jour tu trouves celle que tu désires, qu'elle aussi te désire, ça ne sera qu'une autre route semée d'embûches. Mais être deux pour la suivre te donnera plus de bonheur que tu ne peux l'imaginer. » Explique-t-elle. « Bien souvent je me suis disputée avec celle que j'aime. Nous nous sommes dit des choses horribles sous le coup de la colère. Parfois nous ne parlions plus pendant des jours, par simple et stupide fierté. Nous nous sommes blessées l'une l'autre, par ce que nous n'arrivions pas à nous comprendre. Pourtant nous avons toujours su revenir l'une vers l'autre. Simplement par ce que nous le voulions, en dépit de ce que disait ma famille. »

« Je me suis enfui de chez moi, après m'être battue avec mon père pour la vie que j'avais choisie. Je ne lui ais plus jamais parlé depuis et maintenant qu'il est mort, je ne pourrai plus jamais le faire. » Raconte-t-elle. « J'ai fait bien des erreurs dans ma vie, certaines qui me hantent encore aujourd'hui et qui me donnent des cauchemars, même si j'ai fait la paix avec mon passé. S'il n'y a qu'une seule chose que je peux te promettre Himekawa, c'est qu'être honnête avec toi-même te permettra toujours d'avancer. C'est à toi d'écrire ton histoire, car tu es la seule à pouvoir trouver ton bonheur. »

Sur ces mots, l'adolescente fond littéralement en larmes. Elle sanglote sans pouvoir se retenir, soulagée d'avoir trouver quelqu'un qui ait acceptée de l'écouter sans la juger. De lui donner des conseils et de lui montrer la voie à suivre. Toutes ses peurs et ses craintes disparaisse dans l'étreinte chaleureuse de cette étrangère qui la réconforte même maintenant.

Au bout d'une demi-heure, Auriel sort de la cachette, seule. Un grand sourire sur les lèvres. Elle a jeté un sort de dissimulation et de silence sur la zone pour que la jeune femme, désormais assoupie, puisse se reposer sans être dérangée. Elle se dirige vers la cour principale en se rendant compte qu'elle doit être attendue par le club de recherches occultes pour rentrer.

Au moment ou elle passe au plus près des vestiaires féminins, du bruit sur sa gauche lui fait tourner la tête. On dirait les cris de colère de plusieurs femmes. Et effectivement, une douzaine de filles en tenue d'entraînement sont en train de poursuivre un lycéen avec leurs épées en bois. Celui-ci hurle de peur et s'enfuit à toutes jambes sans regarder devant lui, pour être sûr qu'aucunes ne soient à portée de l'atteindre.

Il percute l'ex-séraphin de plein fouet et tous les deux terminent au sol. Les poursuivantes s'arrêtent brusquement en voyant le résultat. Lui est enfoncé jusqu'aux oreilles dans sa poitrine et son ventre se trouve entre les jambes écartées de la jeune femme qui a les cheveux qui lui sont retombés sur le visage. C'est lui se redresse en premier, en se demandant ce qu'il vient de se passer. Et il se fige en le réalisant.

« Au... Auriel !? » S'exclame-t-il, paniqué.

« Mooo... Issei. » Répond Auriel en gonflant les joues comme une petite fille. « Même moi je regarde où je vais quand je cours ! »

« Je suis vraiment désolé ! » Dit-il précipitamment. « J'essayais de m'enfuir et... »

« Enlève toi immédiatement de Lightcrosser-sama, pervers ! » Ordonne Katase en le menaçant de son sabre en bois.

« Dépèche-toi ! » Ajoute Murayama, tout aussi en colère.

Elles le poussent avec le bout de leurs armes comme si que rien que le toucher allait le refiler une espèce de maladie contagieuse. Les autres filles du club de kendo sont aux côtés de leur invité et l'aide à se relever avec beaucoup de respect.

« Tout va bien Lightcrosser-sama ? Vous n'êtes pas blessée ? » Demande l'une d'elle, inquiète.

« Comment oses-tu poser tes mains sur quelqu'un d'aussi important que Lightcrosser-sama !? » Fait une deuxième, outrée.

« Et comment oses-tu l'appeler par son prénom !? » Ajoute une troisième, tout aussi remontée.

« Ne vous inquiétez pas Lightcrosser-sama, » Intervient une quatrième. « Nous allons lui donner la punition qu'il mérite ! »

« Vous allez toutes lui mettre des coups de bâtons juste pour m'avoir renversée ? » Demande innocemment Auriel, un peu étonnée de l'ampleur du châtiment.

« Et bien... » Répond Katase, un peu mal à l'aise. « Pas que pour ça ! » Continue-t-elle rapidement, en se reprenant. « C'est un pervers qui doit être puni pour ses actes ! »

« Elle a raison, Lightcrosser-sama ! » Ajoute Murayama. « Lui et ses deux copains pervers viennent encore de nous espionner en train de nous changer ! »

L'ange se tourne vers le pervers prit la main dans la sac. Celui-ci semble vouloir trouver un mot, n'importe lequel, pour sa défense. Mais il ne fait que bégayer des choses incompréhensibles.

« Voyons, voyons, Issei, » Fait-elle en agitant le doigt comme une maîtresse de maternelle qui gronde un enfant pas sage. « Je t'ai déjà dit que toutes les femmes n'aiment pas qu'on les voit nues, non ? »

« Ou.. Oui... Mais... » Dit-il e essayant quand même de se justifier.

« Pas de mais. » Interrompt-elle, intransigeante. « Je veux que tu t'excuses. Tu as déjà plein de personnes qui accepteraient volontiers de tout te montrer. Tu n'as pas besoin d'en chercher d'autres ! »

Les membres du club de kendo sont choquées d'entendre l'argument de Auriel. Elles restent donc figées quand leur cible se relève, tel un petit garçon puni et s'incline pour demander pardon. Par réflexe elles lui rendent son salut.

« Une seconde ! » S'exclame Murayama en se reprenant. « Que voulez-vous dire par ''personnes qui montrent tout'' Lightcrosser-sama !? »

« Ben, » Elle se met à compter sur les doigts de sa main. « Rias, Akeno, Asia, Koneko et Xenovia. Ces cinq là. » Une réaction d'effroi généralisée se propage parmi les filles. « Pourquoi vous tirez cette tête ? » Demande Auriel, toujours sans comprendre la situation. « Elles viennent tous les matins en compagnie de Issei, le cajole où le frappe sans s'en cacher. Ce sont des preuves d'affection vous savez ? »

Le visage de Issei se lit à peu près comme ''arrêtez Auriel-sama, je vous en supplie ! Vous êtes en train de creuser ma tombe''. Les regards assassins de touts les membres du club de kendo lui donne d'ailleurs la chair de poule. Il sent venir un bon gros lynchage dans les règles.

« Vous ne devriez pas juger les gens comme ça. » Fait l'ancienne ange qui devient plus sérieuse en sentant le dégoût dirigé vers l'un de ses amis. « C'est vrai qu'il a côté pervers, mais ce n'est pas par ce qu'il est obsédé, qu'il force des femmes à faire des choses qu'elles n'ont pas envie de faire. »

« Nous n'avons jamais dit que... » Commence Katase sur la défensive.

« Mais vous l'avez pensé. » Coupe Auriel du même ton qu'elle a employée pour Issei avant. « Il y a toujours une raison à la relation entre deux personnes. Ce n'est que lorsque vous la connaissez que vous saurez si vous êtes digne de juger ou non. » Explique-t-elle. « Par exemple, bien que Issei doivent être puni pour vous avoir espionnées, il ne mérite pas qu'on le batte de cette façon. D'autant plus que si j'étais à votre place, je préférerai largement que ce soit lui plutôt qu'un autre. »

Tout le monde est surprit de son argument, y compris le principal intéressé.

« Qu'est-ce que vous voulez dire Lightcrosser-sama ? » Demande Murayama, une fois qu'elle s'est remise.

« Vous savez déjà qu'il va le faire, non ? » Répond-t-elle simplement.

« Je ne comprends pas... » Avoue Katase.

« Il s'en vante ouvertement en classe, n'est-ce pas ? » Complète l'ex-séraphin. « Vous êtes donc prévenues. Et puis je sais qu'il n'a jamais essayé de vous voler des affaires intimes, malgré le grand nombres de fois ou il a pu se cacher dans un casier. De même qu'il n'a jamais utilisé d'appareil photo ou de caméra pour faire des choses indécentes avec ce qu'il aurait enregistré. Je me trompe ? »

« C'est vrai... Mais... » Conteste Murayama.

« Dans ce cas, posez-vous une question : Que préférez-vous ? » Demande Auriel. « Quelqu'un comme Issei qui ne fait que regarder, et ne racontera à personne ce qu'il a vu. Que vous savez qu'il n'ira jamais plus loin. Ou un homme qui se cache parfaitement, prendrait des images de vous avant de les vendre, voir même vous espionnerait dans le but de vous enlever ?

« Présenté comme ça... » Avoue Katase, qui ne sait pas quoi répondre.

« Allez Issei ! » S'exclame soudain Auriel, très enthousiaste, ce qui fait sursauter tout le monde. « Présente tes excuses encore une fois ! Et promet moi de ne plus recommencer ! »

« Je... Je suis désolé... » Dit-il d'une voix qui exprime bien le regret. « Je vous jure... Que je ne recommencerai plus... »

« Et voilà ! Problème réglé ! » Elle se met à rire.

Pendant ce temps, un grand nombre de personnes se sont rassemblés autour d'eux pour voir ce qui se passait. La plupart sont comme les filles du club de kendo, et ne savent pas quoi penser des arguments qu'elle vient de proposer. C'est alors que l'ancienne ange change complètement de sujet.

« Ce sont des épées d'entraînement que vous avez là ? » Demande-t-elle, avec une curiosité enfantine.

« Euh... Oui, Lightcrosser-sama. » Acquiesce Murayama. « Nous nous en servons pour pratiquer le kendo. »

« Je peux l'essayer ? » Demande Auriel, en sautillant presque sur place à cause de son enthousiasme.

« Bien... Bien sûr... » Répond la jeune épéiste, un peu emporté par le courant.

Elle lui tend, avec ce qui sert de lame pointé vers le sol, par habitude. Les filles regardent alors leur invité observer l'assemblage de cuir, de tissu et de bois sous toutes les coutures pendant une dizaine de secondes. Puis, elle la prend d'une façon qui montre bien l'habitude de tenir ce genre d'arme. Elle fait quelques gestes d'échauffements, avant de se lancer dans un suite de mouvements fluides et maîtrisés.

Cela dure une dizaine de secondes durant lesquelles personnes n'arrive à dire le moindre mot. Ils sont touts comme hypnotisés par la perfection et la beauté de la performance qu'ils ont sous les yeux. Lorsqu'elle s'arrête, elle pousse un petit soupir et sourie largement. Elle semble très contente d'elle.

« Ouf. » Dit l'ex-séraphin. « Je n'ai pas perdu la main. J'aurai eu peur de la réaction de Elliane si je lui avais dit que j'étais rouillée. »

C'est alors que les membres du club de kendo se mettent à applaudir à l'unisson. Vient s'ajouter à ça les applaudissements de l'ensemble du Club de Recherches Occultes. En particulier Kiba et Xenovia qui sont très impressionnés. La cible de toutes ces félicitations semble gênée.

« C'est embarrassant vous savez... » Avoue-t-elle d'une petite voix e se grattant la joue. « Je me juste beaucoup entraînée... Et ma professeure était très douée... » Loin de là, l'instructrice éternue brutalement. À la grande surprise de ses deux camarades spectrales.

« À n'en pas douter, Auriel-sama. » Affirme Rias. « La dernière personne que j'ai vu manipuler aussi bien manipuler une épée, c'était le maître d'armes de ma famille. » Elle se tourne vers ses deux Cavaliers. « Sans déprécier vos compétences, Yuuto, Xenovia. »

« Ne vous inquiétez pas Buchou. » Répond Kiba, pas du tout vexé. « Je sais que j'ai beaucoup de progrès à faire encore. » Reconnaît-il sans honte.

« Tout comme moi. » Ajoute Xenovia de la même façon. « Vous accepteriez de m'entraîner Lightcrosser-sama ? » Demande-t-elle sans détour, choquant pas mal de monde par sa franchise.

« Hum... » Auriel prend une pose pensive. « Je ne crois pas que je sois la bonne personne pour ça. » Avoue-t-elle. « Mais rien ne nous empêche de faire un petit match amical. Je pourrai toujours vous dire les défauts que je remarque pendant que nous combattons. »

« J'accepte avec joie. » Fait l'ancienne exorciste, très motivée.

« Fu, fu, fu, notre nouveau membre est vraiment très spontanée. » Glousse Akeno.

Rias se tient la tête dans une main en souriant, amusée de la tournure des événements. Elle se tourne alors vers les filles du Club de Kendo.

« Pouvons-nous utiliser votre salle Mesdemoiselles ? » Demande poliment la démone.

Les deux responsables acquiescent aussitôt, très heureuses de pouvoir rendre service à l'une des deux reines de l'Académie Kuoh. Autour d'eux la foule s'est faites de plus en plus dense. Beaucoup de personnes sont en train de hurler pour prévenir les gens qu'il va avoir un combat épique. Ce qui attire encore plus de monde.

Dix minutes plus tard, Auriel est dans la salle d'entraînement avec un sabre en bois dans les mains. Elle joue avec, en essayant Dieu sait quoi. En face d'elle, se trouve Xenovia qui a retirée la veste de son uniforme pour bouger plus facilement. Il y a tellement de personnes qui veulent êtres spectatrices que la salle est bondée. Sans compter ceux qui sont aux fenêtres à regarder. Cet attroupement finit par rameuter les enseignants et Sona, qui est déjà au bord de l'explosion avant même de savoir ce qui se passe.

Au départ, ils pensaient simplement tout annuler. Mais au final, sous l'insistance de touts les étudiants présents ils décident de prendre en main la chose. Plus d'un quart des élèves de l'Académie, pas loin de 200, se sont donc dirigés vers le terrain de base-ball. La surface, et le fait que le terrain soit au fond d'une cuvette, permettront que tout le monde voit correctement ce qui se passe. Plusieurs ont d'ailleurs sortis leurs portables pour filmer.

De nouveau les deux jeunes femmes se font face au centre du large terrain. Un sourire impatient se lit sur les lèvres de Xenovia. Tandis que celui de Auriel ressemble davantage à celui d'une enfant qui va au parc d'attractions. C'est alors que l'ancienne ange se tourne vers un des spectateurs qui a l'air le plus impatient de voir le match commencer.

« Tu ne veux pas participer, Kiba ? » Demande-t-elle l'air d'être contrariée.

« Merci de me le proposer Auriel-sama. » Répond-t-il en s'inclinant. « Je passerai après Xenovia, si vous voulez toujours combattre. »

« Pourquoi bêtement attendre ton tour !? » S'exclame-t-elle en faisant la moue. « Faites équipe ! Ce sera plus drôle comme ça ! »

« Je suis désolé. » Dit le jeune homme après un court silence. « Mais je me dois de refuser. Ça ne serait pas fair-play de combattre à 2 contre 1. » Affirme-t-il. Ce qui lui vaut toute une série de gloussements des filles pour son attitude chevaleresque. « Et c'est une chose contre laquelle je suis personnellement opposé. »

« On est pas en train de se battre pour de vrai ! » Contre Auriel comme une enfant qui fait un caprice. « On est là pour s'amuser ! Pour ! S'amuser ! » Elle gonfle les joues puis soudain son visage s'illumine. « Je sais ! Je vais prendre une deuxième épée ! Comme ça on sera à égalité ! »

« Cela ne me regarde pas, Lightcrosser-san, » Déclare le professeur de kendo, sérieux et professionnel. « mais manier deux armes est bien plus compliqué qu'une. Vous serez désavantagé. »

« Mais non, mais non, monsieur ! » Affirme l'ex-séraphin, toujours tout sourire. « Je suis ambidextre ! Et en plus j'utilise toujours deux épées lorsque je me bat pour de vrai. » Elle se tourne vers Kiba de nouveau. « Alors ? Alors ? »

« Uniquement si Xenovia soit d'accord. » Pose-t-il comme seule condition.

« Pas de problème pour moi. » Répond-t-elle directement.

Les deux démons se rejoignent et se mettent donc en position, imité par Auriel. Une dizaine de mètres les séparent. Il y a quelques secondes de silence ou tout le monde semble retenir son souffle. Puis l'enseignant du Club de Kendo donne le signal de départ. Aussitôt ils se mettent en mouvement.

Kiba est devant, suivit de près par Xenovia. Lui va attaquer par le haut et elle par le bas. L'ange prend une drôle de pose, de trois-quart en avant. Sa main droite au niveau de la tête, à l'horizontale, et l'autre dans son dos, à la verticale. Puis vient le moment du contact.

À leur grande surprise elle gère sans aucun soucis le décalage de timing, de vitesse et de puissance dans les deux coups en faisant glisser les sabres d'entraînement les uns sur les autres, et en pivotant sur elle-même. Ils la dépassent et sentent chacun un coup les atteindre. Du coup il perdent un peu l'équilibre et doivent s'arrêter pour se reprendre. Auriel leur fait face, son sempiternel sourire d'enfant sur le visage.

« Touche à l'épaule et à la jambe pour Lightcrosser-san sur Kiba-san et Quarta-san respectivement ! » Annonce le professeur de sport en se remettant de sa surprise.

C'est la première fois depuis des années qu'il voit quelqu'un bouger de cette manière. La dernière fois, c'était le vieux maître de son dojo, qui n'a jamais eu l'occasion de transmettre son art avant de mourir.

« Votre garde est trop ouverte quand vous portez votre coup. » Dit la Maou, détendue mais sérieuse. « Il ne faut pas que vous pensiez que votre seule vitesse vous permettra de vous défendre de ce genre d'erreur. »

Les deux démons hochent la tête pour dire qu'ils ont compris et se remettent en garde, imité par Auriel. Il se sépare et commencent à approcher, chacun par un côté. Arrivés à moins d'un mètre ils foncent soudainement sur elle. Pendant plusieurs secondes ils tentent de percer sa défense, sans y parvenir. À chaque fois elle esquive ou pare avec une aisance presque insultante. Puis elle les désarme de deux coups précis.

« Touche aux poignets pour Lightcrosser-san ! » Annonce de nouveau l'enseignant.

« Vous avez des mouvements fluides et rapides mais ils sont trop prévisibles. » Enchaîne l'ancienne ange sans changer d'intonation. « Vous utilisez la vitesse et l'élan que vous avez pour enchaîner les attaques successives. Je sais donc exactement sous quel angle et à quel moment votre prochain coup va porter. » Elle fait une démonstration avec ses propres armes. « N'oubliez pas que c'est vous qui guidez votre épée, autant qu'elle vous guide. »

Une nouvelle fois Kiba et Xenovia acquiescent et retentent leur chance. Alors que les assauts se suivent sans interruption, Auriel sourie de plus en plus. Ils sont déjà en train de mettre en pratique ce qu'elle leur a dit. Ils apprennent vite et cela la réjouit. Avec un peu de temps, ils deviendront des combattants accomplis.

L'échange se poursuit pendant de longues minutes sans qu'aucun ne semble prendre l'ascendant. Mais soudain, l'ange fait un geste circulaire qui les oblige à foncer tout droit sur elle. De nouveau ils se retrouvent chacun d'un côté par rapport à leur adversaire. Encore une fois, vient une attaque par le haut et une par le bas.

Auriel vient à leur rencontre avec des gestes similaires sauf qu'à la dernière seconde elle bondit. Elle ne cherchait même pas à parer, ce n'était qu'une feinte. Les armes des deux démons entrent violemment en contact et ils grimacent à cause de l'impact. Cependant, dans le même instant, Auriel se retourne en plein milieu de son saut et se retrouve la tête en bas. Elle les désarme en leur tapant chacun sur une épaule, avant d'atterrir gracieusement sur le sol.

Le silence reste pendant un court moment puis c'est un tonnerre d'applaudissements et de cris. Tout le monde célèbre à sa façon le fabuleux combat qu'ils viennent de voir. Le Responsable du club de Kendo n'essaye même pas de décompter le troisième et dernier point qui donne la victoire. Il sait que personne n'écoutera de toute façon.

« Vous êtes vraiment très forte, Auriel-sama. » Dit Kiba en se relevant. « Nous n'avions aucune chance. »

« Ne vous inquiétez pas. » Répond-t-elle, souriante. « Vous allez encore progresser. Et peut-être que la prochaine fois c'est vous qui gagnerez. On ne sait jamais. »

« Bizarrement, j'ai des doutes sur votre affirmation Lightcrosser-sama. » Fait Xenovia en enlevant la poussière de sa jupe.

Pendant ce temps, Murayama et Katase sont en train de discuter avec leur professeur, toujours sous le coup de l'émotion. Autour d'eux plusieurs garçons et filles sont hystériques.

« Mais depuis combien de temps s'entraîne-t-elle pour avoir un niveau pareil !? » Demande Katase.

« Je l'ignore, mais on dirait qu'elle est pratiquement née avec une épée entre les mains. » Avoue l'enseignant, lui aussi incroyablement impressionné par cette démonstration. « Elle est plus forte que moi, c'est indéniable. »

« J'ai eue l'impression de voir Miyamoto Musashi en chair et en os ! » S'exclame Murayama, en citant le célèbre maître épéiste.

« Tu n'es pas si loin de la vérité. » Répond son responsable. « Regarde le sol à ses pieds. »

Les deux jeunes femmes observent la zone en question. Il a bien évidemment les traces de pas de Auriel qui forme une cercle presque parfait autour d'elle. Il fait environ 50cm de diamètre. Toutes les deux réalisent en même temps ce que cela signifie, et ouvrent en grand les yeux sous l'effet de la surprise.

« Même à eux deux, alors que leur niveau est excellent en soi, » Explique-t-il. « ils n'ont pas réussi à la faire bouger de sa position initiale. » Il croise les bras pour cacher la quasi peur qu'il a de cette jeune fille, tant elle est un monstre de technique. « Actuellement, entre elle et eux, il y a une différence aussi grande que celle entre le ciel et la terre. »

La nuit est tombé. Le repas avec tout le monde présent s'est bien passé. Même s'il était agité entre le naturel un peu trop spontané de Auriel, et l'attitude toujours un peu bizarre des parents de Issei. Il y a pas mal de personnes qui ont tenté de retenir leurs fous rires, sans pouvoir évidemment. Même si ça ne fait que deux jours qu'elle est là, l'ancienne ange fait déjà presque partie de la maison. À tel point que presque personne ne fait cas de son statut de Maou.

Elle est dans sa chambre en train de ranger ses affaires dans des petites dimensions de poches qu'elle utilise depuis un long moment. Cependant elles sont à l'image de leur propriétaire : complètement sens dessus-dessous. Chacune sert pour une chose en particulier. Celle qui est ouvert en ce moment, les habits, ressemble davantage à une espèce de souk qu'à un vrai rangement. Ce qui ne la dérange pas, vu comment elle lance ses robes dedans les unes après les autres. Comme si quelqu'un allait les ranger derrière.

Alors que la dernière robe tombe dans cet espace artificiel, et s'en va virevolter avec les autres, on frappe à la porte. L'ancienne ange lance un joyeux ''j'arrive, j'arrive'', en fermant son rangement personnel. En ouvrant, elle tombe nez à nez avec le premier amour de Issei.

« Salut, Rias ! » Dit Auriel enthousiaste. « Il y a un problème ? »

« Aucun, Auriel-sama. » Répond-t-elle avec nonchalance. « Je suis simplement venu vous prévenir que je viens de recevoir un message de Nii-sama. » Explique la jeune femme. « Il m'a dit qu'il envoyait quelqu'un pour vous remettre votre set d'Evils Pieces maintenant qu'il est terminé. »

« Vraiment !? » S'exclame l'ex-séraphin en sautant presque au plafond de joie. « J'ai trop hâte ! Ajuka n'a jamais voulu que j'étudie ceux qu'il conservait ! »

Ce commentaire oblige Rias à forcer un peu son sourire. D'une part par ce qu'elle l'entend parler aussi familièrement d'un autre Maou. De l'autre de par sa façon vraiment immature de parler d'objets qui valent tout l'or du monde pour les démons. C'est alors qu'un cercle de téléportation de la famille Gremory apparaît sur le sol. Quelqu'un se matérialise aussitôt derrière et Auriel perd son sourire.

« Pourquoi il a envoyé la méchante... ? » Se plaint-t-elle comme une enfant qui vient de se voir refuser un bonbon.

« Je vous serai gréée de faire attention à vos manières Lightcrosser-sama. » Réplique aussi sec Grayfia de son habituel ton autoritaire. « N'oubliez pas votre rang. » Elle s'incline poliment. « Sur ces mots, je vous salue Ojou-sama, Lightcrosser-sama. »

« Bonsoir Grayfia. » Répond poliment Rias.

« Salut, salut. » Fait Auriel en agitant le bras. « Hum... » Elle semble d'un coup perturbée. « Il manque quelque chose... Ça y est, je sais ! » S'écrie-t-elle au bout d'une courte seconde. « Grayfia !? »

« Que puis-je faire pour vous Maou-sama ? » Demande la domestique, formelle, sans relever le changement de sujet.

« Est-ce que tu peux redire bonjour mais avec le sourire cette fois ? » Dit l'ange, très contente de son idée. « Par ce que la première fois on aurait dit quelqu'un qui a mal au ventre. C'était vraiment pas très amusant ! »

Rias a l'impression qu'il va se mettre à neiger tellement la température vient de chuter dans la pièce. Sans compter la veine qui palpite dangereusement sur le front de sa belle-soeur. La dernière fois qu'elle l'a vue aussi énervée, son frère n'a plus décroché un mot en sa présence durant toute la semaine qui a suivit. Mais Auriel n'est pas du tout impactée. Elle attend tout simplement que vienne le ''deuxième essai''.

Avec un mouvement raide et saccadé, elle plonge la main dans la poche de son tablier. Ce qui paralyse d'effroi l'ex-séraphin. Elle a les yeux si grands ouverts qu'on dirait qu'ils vont sauter de leurs orbites, et ses mains tremblent. D'un coup, une aura se manifeste dans la pièce. Auriel lance un sortilège qui isole la chambre du reste de la maison par réflexe. Au même moment une lueur dorée se forme sur sa gauche.

Une magnifique jeune femme aux longs cheveux blonds et possédant 12 ailes dans le dos apparaît dans la lumière. Rias reste paralysée un court instant par cette apparition, puis se met à genoux très respectueusement.

« Grande sœur Gabriel ! » S'exclame Auriel en se jetant dans ses bras.

« Je suis contente de te voir Auriel. » Dit l'archange en lui rendant son étreinte. « On dirait que tu te plaît sur Terre. »

« Oh oui ! » Répond-t-elle, enjouée. « Il y a tellement de choses que je n'avais encore jamais vue ! »

« Honorée de faire vous rencontrer en personne, Gabriel-sama. » Déclare Grayfia en s'inclinant poliment. « Je suis Grayfia Lucifuge Gremory, fiancée de Sirzechs Lucifer et servante de la famille Gremory. »

« Je m'appelle Rias Gremory, » Fait à son tour la jeune démone, ayant du mal à ne pas paniquer. « héritière du clan Gremory et la jeune sœur de Sirzechs Lucifer. Je suis très honorée de votre présence. »

« Tout le plaisir est pour moi. » Assure-t-elle avec un sourire doux. « Mais relevez-vous. Je suis simplement venue rendre visite à ma sœur. Inutile d'être aussi formelle. »

« Merci à vous Gabriel-sama. » Dit Grayfia en se relevant, imité par Rias.

Gabriel commence alors à discuter avec sa cadette. Au départ les deux démones voulaient s'en aller par ce qu'elles pensaient déranger, mais quand la Séraphin lui a demandé de rester pour parler, elles n'a pas eu le choix que de rester. Ainsi pendant une dizaine de minutes, la dernière née des Cieux et sa sœur parlent de tout ce que Auriel a vu et fait. Finalement la principale raison de la visite de l'archange arrive dans la conversation.

« Avant que je n'oublie, je suis venue t'apporter un cadeau Auriel. » Dit Gabriel en joignant ses deux mains devant elle.

Une faible lueur dorée se met à danser au dessus de ses paumes et se change peu à peu en un objet. Ce qui ressemble à un paquet de carte à jouer de petite dimension apparaît, et reste à léviter sous le regard émerveillé de la jeune sœur.

« Mais... c'est... ? » Commence l'ex-séraphin, surprise. « Une Suite ! Vous m'offrez une Suite !? » Demande-t-elle, vraiment heureuse.

« Bien sûr Auriel. » Confirme l'ange. « Même si tu ne vis plus parmi nous, tu restes une Séraphin. Nous t'avons donc créés une Suite qui t'appartiens exclusivement. » Elle lui tend avec douceur le paquet. « Mais il y a un problème que nous n'avons pas pu résoudre. »

« Lequel ? » Demande Auriel en saisissant avec respect ce qui lui est offert. « Oh... » Fait-elle dès qu'elle entre en contact avec sa nouvel possession. « Elles sont vierges, c'est ça ?

« Exact. Tu es toujours aussi sensible. » La félicite Gabriel en lui caressant les cheveux pour la récompenser. « Uriel et Michael ont essayés de les imprégner de ton essence en utilisant l'énergie qu'il restait dans le Système Global. Mais ça n'a pas suffit pour les marquer. » Explique-t-elle. « Raphael a donc proposé que nous te les offrions ainsi. Il était certain que tu pourrais achever le processus toi-même. »

« Hum... Je crois que oui. » Dit la plus jeune sœur après une courte réflexion. « Je peux essayer tout de suite ? » Demande-t-elle, impatiente.

« Bien sûr voyons. » Rigole gentiment son aînée.

« Veuillez m'excuser de m'introduire la conversation, Lightcorsser-sama, Gabriel-sama. » Fait poliment Grayfia en interrompant Auriel dans son geste. « Mais puisque nous sommes dans les procédures de personnalisations. J'aimerais pouvoir vous remettre votre set d'Evils Pieces Lightcrosser-sama. »

Elle fait apparaître un petit plateau sur lequel se trouve la moitié d'un jeu d'échecs. Les pièces sont d'un blanc uniforme sauf quelques lignes qui sont dorées.

« Beelzebub-sama les a crée de manière à ce qu'elles soient le plus neutre possible, étant donné votre si particulière ascendance. » Explique-t-elle à son tour. « Elles ne seront parfaitement opérationnelles que lorsque vous les aurez baignées dans votre énergie. »

« Je sais déjà que je suis bizarre... » Répond Auriel en faisant une petite moue. « C'est pas la peine d'en rajouter... T'es vraiment une méchante... »

« Auriel. » Dit calmement Gabriel. L'interpellée se raidit comme si on venait de lui jeter une seau d'eau glacé sur la figure. « Ne t'ai-je pas déjà dit de ne pas être malpolie avec les gens ? »

« S... Si... » Bégaye sa sœur, en tremblant de la tête aux pieds. Elle se tourne de nouveau vers Grayfia. « Je... Je vous demande pardon... »

« Ce n'est rien Lightcrosser-sama. » Affirme la domestique avec une voix neutre. Mais le petit sourire victorieux et sauvage sur ses lèvres, est impossible à louper. Ce qui choque encore une fois Rias. « Ceci est vôtre. » Elle lui tend son set.

« Merci beaucoup ! » S'exclame Auriel d'un ton enjoué, comme si rien ne s'était passé. « Bon, par lequel je commence ? Pourquoi pas les deux, tiens ? »

« Tu vas pouvoir faire ça en parallèle ? » S'inquiète Gabriel qui se souvient qu'il lui a fallu beaucoup de concentration pour marquer sa propre Suite.

« Je pense que oui. » Répond rapidement la jeune femme sans perdre de sa bonne humeur. « En plus, de ce que j'ai pu apprendre, les deux systèmes sont incompatibles à la base. » Explique-t-elle en amenant ses deux cadeaux en lévitation eu dessus de chacune de ses mains. « En les imprégnant en même temps, ça me permettra de les faire fonctionner sans que l'un repousse l'autre. » Ses deux ailes apparaissent dans son dos. « Allez ! C'est partit ! »

Sur ces mots elle lance en l'air les cartes et les pièces. Son auréole se forme dans le même moment et une puissance pulsation, qui part de là, balaie toute la pièce. La Suite et les Evils Pieces se figent dans les airs et restent suspendues sans bouger pendant quelques secondes. Puis elles se mettent en mouvement.

Lentement mais sûrement, chacun des éléments commencent à décrire une trajectoire qui leur est propre.

Les cartes se rangent les unes à la suite des autres et forment deux cercles concentriques, dont le centre est la carte de Roi. Le cercle le plus éloigné rassemble les numéros, tandis que le cercle intérieur est composé de l'as, de la Dame, du Valet et du Joker.

Les pièces gravitent autour de la pièce de Roi à la manière des planètes autour d'un soleil. Les Pions forment une sphère qui englobe le tout. Les autres possèdent leurs propres orbites concentriques dont l'ordre suit celui du placement sur l'échiquier. D'abord les Tours, puis les Cavaliers et enfin les Fous. Chacune des deux placés de façon diamétralement opposées. Pour terminer il y a la Reine qui est plus proche que toutes autres.

Auriel positionne lentement, comme si elle priait, ses mains à plat sur son cœur et ferme les yeux. À ce moment la Suite et Les Evils Pieces qui lévitaient devant elle, accompagnent son mouvement. Elles gardent leurs positions précédentes mais le font autour de leur future maîtresse. La carte et la pièce de Roi se mettent à tourner autour de Auriel, en formant un cercle au niveau du cœur.

Soudain les deux ailes des la jeune femme grandissent jusqu'à doubler en taille. Elles pulsent par série de deux, comme les battements d'un cœur, et chacune agit de façon différente. Celle de lumière devient si brillante qu'il est impossible de la regarder sans être ébloui. Comme si elle voulait chasser toute ombre présente. Alors que celle de ténèbres, à l'inverse, semble dévorer toute la lumière environnante. On croirait presque observer un puits sans fond.

En conséquence, le corps de Auriel est comme coupé en deux. Une partie est d'un noir absolu avec seulement les contours et les traits du visage surlignés par une lumière ténue. L'autre est d'un blanc éclatant contrasté seulement par de fins traits obscurs. Ses deux yeux qui étaient toujours fermé s'ouvrent brutalement. Montrant ses iris qui brillent intensément. La rouge tel un charbon ardent avide de tout brûler. La dorée tel une main tendu fermement pour exprimer l'autorité et la compassion réunies.

Les éléments des Evils Pieces et de la Suite traversent ses ailes et gagnent rapidement en vitesse. Les cartes prennent d'un coup feu et forment ainsi une espèce de ceinture embrassée qui émet une chaleur à la limite du soutenable. En même temps, les pièces commencent à se fissurer, comme si elles allaient tomber en poussière.

Grayfia et Gabriel ont une expression préoccupée qui se forment instantanément sur leurs visages. Elles pensant que le marquage est en train de déraper.

C'est alors que tout s'arrête. Une violente onde choc en résulte et balaie la pièce. Envoyant voler touts les meubles, et obligeant les deux puissantes femmes à s'abriter derrière un bouclier, pour ne pas être toucher par des débris. Cependant l'aura de Auriel devient si dense et intense qu'elles ont l'impression d'avoir chacune une montagne sur le dos. Rias, protégée par le bouclier de sa domestique, ressent seulement les même effets. Ce qui manque quand même de peu de la faire s'évanouir.

La pression est telle que la protection dressée par l'ancienne ange ne la supporte pas. Une vague de magie s'échappe et se répand rapidement. Prévenant très vite toute personne sensible au surnaturel sur des milliers de kilomètres, de ce qui se passe ici. Heureusement, elle a quasiment tout perdue de sa puissance au moment ou elle a franchie la barrière et ne fait pas de dégâts. Mais alerte toute la maisonnée Hyoudou. Même Kiba et Gasper, qui ne sont pas là sur place.

Il y a un moment de silence durant lequel Auriel reprend son apparence originelle. Elle pousse un petit soupir et se met à sourire, très contente de son travail. Les deux parties principales de chacun des deux systèmes de réincarnation brillent doucement, et se changent en une poussière lumineuse. Avant d'êtres lentement absorbées par les ailes atypiques de l'ancienne ange.

Le reste des cartes et des pièces continuent de se déplacer autour de leur maîtresse. Les trois personnes présentes peuvent donc les examiner plus en détails. Toutes restent muettes de surprise. Après ce qu'elles viennent de voir, elles s'attendaient à quelque chose d'inhabituel mais pas à ce point.

Les Evils Pieces sont passées de blanches à irisées. Elles présentent le même genre de motifs colorés psychédéliques que le ciel de la Faille Dimensionnelle. De plus elle ne semblent pas être faîtes de matière cohérente. On dirait un état à la fois solide et liquide. Du coup des espèces de fissures se forment et disparaissent en permanence à leurs surfaces En tournant la tête plusieurs fois, Grayfia et Rias remarquent que leurs couleurs changent suivant par quel angle on les regarde. Chaque pièce étant indépendante de l'autre, ce qui donne une étrange farandole de couleurs et de teintes.

Les carte de la Suite qui était complètement blanches au départ, sont devenues transparentes et ont désormais un motif au verso. C'est une balance de la même couleur que la Faille Dimensionnelle. Au dessus de chaque plateau se trouve une aile. Dorée pour l'une, noire pour l'autre. C'est symbole qui la représente, comme Gabriel est le Coeur. Les Numéros pairs sont dorés et les impairs noirs. Quant aux Têtes et au Joker, ils sont coupés en deux comme d'ordinaire. Mais une des moitiés est une figure plus douce que d'habitude de la couleur de l'or. Tandis que l'autre est en noir et beaucoup plus sinistre. Surtout le sourire du Joker. Pour finir l'As est resté transparent mais brille alternativement en noir et en doré.

« Et voilà, c'est tout bon ! » Annonce Auriel, comme une petite fille qui vient de finir de ranger sa chambre. Ce qu'elle fait juste après pour de vrai avec un ''oups'' en voyant ce qu'elle a fait.

Sa Suite et ses Evils Pieces se fondent dans son corps, carte après carte, pièce après pièce. Jusqu'à qu'elles aient complètement disparues. Les ailes de l'ex-archange se dissipent à leur tour, suivis par l'auréole, et le calme s'installe. Personne n'arrive à trouver les mots. Quant à l'ex-séraphin elle penche la tête sur le côté, ne comprenant pas le pourquoi du silence.

Puis la porte s'ouvre à la volée et touts les démons font irruption dans la pièce. Ils sont tous inquiets et demandent ce qu'il vient de se passer. Le temps s'arrête de nouveau lorsqu'ils voient l'Archange. S'ensuit un désordre monstre, quand Asia s'évanouit en la reconnaissant et que Xenovia manque de couper un doigt de pied à Issei en s'agenouillant devant Gabriel, son épée sacrée devant elle.

Deux heures plus tard, le calme apparent de Kuoh est toujours là dans les rues baignées par la lumière des lampadaires. Au milieu d'une ces allées se trouvent deux personnes qui avancent tranquillement. Bizarrement, ils ont l'air d'être invisible aux yeux du monde. Ils croisent tout un groupe de lycéens et aucun ne réagit à leur présence. Malgré leurs apparences très étranges.

Le premier est un jeune homme qui porte une tenue négligée et une chevelure argentée mal coiffée. Deux ailes fait d'une sorte de métal blanc et de lumière bleue, sortent de son dos. La seconde est une belle jeune femme portant un kimono noir. Deux oreilles de chat sortent du dessus de sa tête.

« Peux-tu me répéter encore une fois pourquoi nous sommes là Vali, nya ? » Demande la jeune femme, passablement ennuyée.

« J'aimerai le savoir aussi Kuroka. » Répond-t-il, avec une certaine impatience. « Je ne fais que suivre les indications de Albion. »

« Je sais déjà ça, nyaa ! » Réplique-t-elle, agacée. « Pourquoi est-ce qu'on l'écoute !? D'après ce qu'il dit on cherche un fantôme, nyaa ! »

Le porteur du Divine Dividing pousse un petit soupir de lassitude. Il était curieux de savoir de quoi il retournait, car il est extrêmement rare que le dragon divin demande quoi que soit. Surtout de manière aussi insistante. L'idée que cela se trouve dans la ville où son rival habite lui plaisait aussi.

Bien que Kuroka et lui aient sentis cette étrange aura, il n'y a avait rien de dangereux, ni même de logique dedans. Au départ il pensait juste que Le Fay avait loupée une de ses expériences. Mais quand son Sacred Gear s'est matérialisé tout seul et qu'il a sentit la surprise de son partenaire, la curiosité s'est emparé de lui.

Il a donc demander à la Nekomata de l'accompagner. Sa connaissance en Senjutsu serait indispensable pour se cacher. Mais cela fait plus d'une heure et demi qu'ils tournent sans rien trouver de concret. Sa camarade a même demandé si le dragon ne devenait pas ''sénile'' à force d'être resté coincé.

« Es-tu vraiment certain que cela venait d'ici Albion ? » Demande le jeune homme. « C'était tellement ténue qu'il est possible que tu te sois trompé. »

[Mes sens ne m'ont pas trompés, Vali.] Répond-t-il, de son habituelle voix posée. [Je reconnaîtrai cette aura parmi des millions d'autres. J'étais seulement certain qu'elle avait été tuée, il y a des millénaires de cela.] Explique l'Empereur Blanc. [J'ignore comment il est possible qu'elle ait survécut.]

« Pourquoi tant d'empressement ? » Questionne son hôte, un peu frustré qu'il soit laissé dans le flou. « Si elle a survécu 2 000 ans elle ne va pas s'évaporer en moins de 2 heures. » Il se met à sourire de plaisir. « Et vu comment tu en parle, je suis sûr qu'elle est très forte. J'aimerai me battre contre elle. »

[J'ignore sa réaction quand elle te rencontrera.] Avoue Albion, toujours détaché. [Mais tu ne devrais pas te précipiter. Elle est fondamentalement différente de tout ceux que tu as pu rencontrer jusqu'à maintenant.]

« Par pitié ! » S'exclame Vali, à bout de nerfs. « Cesse de tourner autour du pot et dit moi ce que tu sais ! Pourquoi tant de secrets !? »

[Tu regretteras mon silence lorsque viendra le moment.] Se contente de répondre le puissant dragon.

« Si elle nous trouve, nyaa. » Commente Kuroka, complètement lassée. « Le camouflage qui nous entoure est alimenté par nos deux pouvoirs. » Rapelle la femme chat. « Même un Maou ou un dieu ne pourrait pas sentir ne présence à moins d'être à portée de bras, nyaa. »

Il n'y a pas le moindre commentaire de leur guide et ils sont sur le point de partir quand ils sentent une présence. Au départ c'est lointain et diffus. Comme si ce n'était qu'une fine trace sur le point de disparaître au moindre moment. Mais l'étrangeté de cette aura correspond parfaitement à ce qu'ils ont sentis, et qui les a amenés ici.

Tout deux regarde un peu partout pour essayer de savoir d'où cela vient mais sans aucun succès. Même Kuroka ne parvient pas à localiser précisément la source. Ce qui est très perturbant pour elle. Seules quelques personnes sont capables de mettre ses sens en déroute de cette manière. Finalement une voix se fait entendre.

« Hé, hé. » Rigole une voix féminine innocente. « On dirait que c'est moi qui gagne. »

Ils se retournent très vite et fixe l'endroit d'où ça vient. C'est une zone de pénombre aux pieds d'un mur. Ils ne sentent toujours rien et même l'endroit est vide. Il n'y a personne qui se cache là.

« Je suis là-haut ! » Chantonne la personne qui joue avec eux.

Ils lèvent les yeux et voient enfin leur interlocutrice. Elle se tient assisse au sommet de l'éclairage public en se balançant d'avant en arrière. Un grand sourire sur lèvres. Les deux camarades froncent les sourcils. Elle a l'air d'être complètement inoffensive au premier abord. Mais quand on considère ses capacités à se cacher et les étranges ailes dans son dos, les apparences sont bien sûres trompeuses.

« Je vous suis depuis plus d'une heure vous savez. » Dit-elle avec un sourire amusé. Ce qui choque doublement ses deux observateurs. « J'ai mit un peu de temps à vous trouver par ce que vous étiez bien caché. Même si je vous ai sentis vous téléporter. » Elle se retourne et termine la tête en bas, mais toujours en position assisse, comme si la gravité venait d'être inversée. « Donc je me suis cachée moi aussi et j'ai attendue que vous me trouviez. » Explique-t-elle, enjouée. « Mais bon... Je commençais à m'ennuyer. Alors je me suis dit que j'allais vous faire un peu peur. »

Elle se laisse tomber et atterrit avec grâce. Elle replace ses cheveux et reprend la parole.

« Vous voulez arrêter le sortilège qui vous rend invisible s'il vous plaît ? » Demande la nouvelle venue avec une politesse enfantine. « C'est pas très drôle de parler dans le vide. »

Kuroka regarde Vali avec un regard insistant pour lui demander ce qu'ils doivent faire. Ce dernier fait un léger hochement de la tête pour lui dire d'annuler la magie qui les dissimule. Elle fait un geste de la main et le rideau de Ki et de magie se dissipe comme un peu de brume. Touts deux sont sur leurs gardes et s'attendent soit à un interrogatoire, soit à une agression directe. Mais ce n'est ni l'un ni l'autre. En fait elle saute de joie.

« Tonton Albion ! » S'écrie-t-elle, folle de joie. « Je suis tellement contente de te revoir ! »

Elle court dans leur direction et trébuche sur du vent. Elle termine face contre terre sans bouger. Vali et Kuroka sont figés eux aussi. Est-ce que ce ne serait qu'une empotée très douée pour se cacher et c'est tout ?

« Aie, aie, aie... » Se plaint-elle en se massant le front, tout en se relevant. « T'es méchant tonton ! » Accuse la jeune femme en pointant du doigt les ailes du Sacred Gear. « Pourquoi tu n'as pas annulé cette malédiction !? »

[Contrairement à Ddraig, je n'aime pas les contacts physiques Lightcrosser.] Répond le dragon sur le ton de la conversation. Ce qui fait tourner la tête à Vali. D'ordinaire il ne s'adresse jamais à qui que se soit hormis lui, Kuroka, son rival et son hôte. [Il me semble te l'avoir dit suffisamment de fois déjà.]

« Mais euh... » Réagit Auriel en faisant la moue. « Ça fait plus de 2 000 ans que je ne t'ai pas vu et toi, c'est la première chose que tu fais en me voyant ! » Elle tourne la tête comme une enfant qui boude. « Tonton Ddraig a raison, tu vas finir tout seul ! Un vieux schnock avec un mauvais caractère ! » Elle tire la langue dans sa direction. « Et là je te ferais aucun câlin ! Même si tu me supplie ! Nah ! »

[Les dragons ne vieillissent pas.] Fait le dragon, un poil cinglant. [Ta menace n'a aucun poids, Lightcrosser. ]

« Et ben je suis sûre que toi si ! » Réplique-t-elle, dans une colère immature. « T'es déjà un vioque rien qu'à cause de ta manière de parler ! Lightcrosser-gna-gna, Lightcrosser-gnan-gnan ! C'est quoi cette façon d'appeler les gens par leur nom de famille d'abord !? » Demande-t-elle en piétinant sur place. « Ancêtre ! Vieux débris ! Gâteux ! Impotent ! »

[Cesse donc cette comédie puérile.] Dit l'Empereur, beaucoup moins de patience dans le ton de sa voix.

« Nan ! » Hurle-telle comme une gamine qui fait un caprice. « Arriéré ! Radoteur ! Sénile ! Décrépit ! Je suis sûre que tes écailles sont blanches par ce t'es déjà devenu un vieux fossile ! »

[Retire ça tout de suite petite impertinente !] Ordonne le dragon, qui s'emporte.

« Nope ! Niet ! Nada ! Nein ! » Répond-t-elle aussitôt. « T'as qu'à assumer que t'es bon pour la retraite ! »

[Vas-tu te taire Auriel !?] Rugit Albion, hors de lui.

Le silence se fait d'un coup. Puis un petit rire commence à se faire entendre. C'est la jeune femme qui montre un sourire presque plus large que son visage. Au bout d'une seconde, c'est un profond soupir de lassitude qui s'échappe du Sacred Gear.

« Hé, hé, hé. Tu as dit mon nom, tonton. » Dit Auriel, victorieuse. « C'est encore moi qui gagne. Ça fait 47 à 0. »

[Dois-tu pousser l'humiliation au point de te souvenir du score?] Interroge le perdant, d'une voix redevenue calme et exprimant la fatigue plus qu'autre chose.

« Tu es toujours trop sérieux. » Fait l'ancienne ange en s'approchant. « Mais je suis contente que tu ailles bien... Même si c'est prisonnier d'un Sacred Gear... »

[Le prix de ma trop grande confiance.] Répond simplement Albion. [Mais je ne suis pas le seul dans ce cas je suppose.]

« Malheureusement... Tu as raison... » Admet Auriel, qui devient très triste d'un coup. « Maintenant que je suis libre, ça n'a plus vraiment d'importance cela dit. » Elle sourie timidement. « À moi de trouver un nouveau chemin à suivre... » Elle se tape doucement les joues pour se remonter le moral toute seule. « Pendant qu'on parle de ça, » la jeune femme se met à avancer vers ses deux interlocuteurs. « Tu as l'air d'avoir trouvé un excellent hôte. »

Le concerné et sa voisine, dont les cerveaux s'étaient mis en arrêt forcé à cause de la dispute surréaliste à laquelle ils viennent d'assister, réagissent enfin. Ils se tiennent sur leurs gardes en la voyant se rapprocher. Touts les deux sont sur le qui-vive. Pour qu'elle ait le respect de Albion de cette manière, ce n'est pas n'importe qui.

Arrivée à trente centimètres de lui, elle se tord dans touts les sens pour le regarder sous toutes les coutures sans pour autant changer de position au niveau du sol. Elle renifle d'ailleurs d'une manière presque imperceptible et se fige soudainement. Elle fronce les sourcils, comme contrariée et fixe intensément son visage. Elle se penche dans sa direction et le jeune homme recule la tête sans même s'en rendre compte.

« Ton odeur ressemble bizarrement à celle de grand frère Lucifer... » Dit-elle, suspicieuse.

Vali se crispe en entendant ce nom. Être assimilé à son ancêtre ne lui plaît pas du tout. Mais c'est surtout la façon dont elle l'a reconnu qui le dérange.

« Qui est cette folle Albion ? » Demande-t-il, agacé de tout ce cirque.

« Comment ça ''folle'' ! » Répète la concernée, vexée. « On ne t'a pas appris à ne pas juger les gens sur les premières impression !? »

[Ne sois pas irrespectueux, Vali.] Répond le dragon. [Elle fait partie de ta famille.]

« QUOI !? » S'écrie le jeune homme après la seconde nécessaire à son cerveau pour assimiler ce qui vient de lui être dit.

[Lorsque Lucifer était encore un Séraphin, Auriel était sa plus jeune sœur.] Révèle calmement Albion. [Que tu le veuilles ou non, elle est ton arrière-grande-tante.]

« Tu es l'arrière-petit-fils de grand frère Lucifer ! » S'exclame l'ancienne ange, très heureuse de connaître le lien exact entre eux.

« C'est une mauvaise blague ? » Demande froidement Vali qui s'est reprit. « Il n' y a jamais eu de Séraphin qui portait le nom de Auriel. Et je connais les noms des douze. » Il fixe avec un regard méprisant cette soi-disant membre de sa famille. « Et même si c'était vrai, alors qu'est-ce qu'elle est aujourd'hui ? Ce n'est pas ange déchu. Et encore moins un démon. »

« Ben non. » Répond nonchalamment Auriel qui, une fois de plus, ne lit pas la situation. « Je suis partit toute seule des Cieux. Et je vis dans la Faille Dimensionnelle. Alors je ne suis différente de tout le monde. » Explique-t-elle. « Mais c'est pas une raison pour me regarder méchamment comme ça ! »

« Qu'est-ce que c'est que cette histoire encore, nyaa ? » Demande Kuroka qui la regarde bizarrement aussi.

« Ce n'est pas une histoire ! » Se plaint innocemment la jeune femme. « C'est la vérité ! J'étais vraiment une Séraphin ! Et je vis vraiment dans la Faille ! »

« Prouve le moi dans ce cas ! » Déclare Vali, provocateur. [Balance Breaker !] Crie-t-il.

Un court flash de lumière s'ensuit et il est recouvert de son armure. Aussitôt il déploie ses ailes et s'envole, tandis que la Nekomata a déjà dressée une barrière pour les cacher.

[Es-tu fou Vali !?] S'exclame le dragon divin. [N'as-tu pas écouté un seul mot de ce que je viens de te dire !? Tu ne peux pas la vaincre !]

« J'ai entendu ce que tu as dis Albion. » Répond son hôte, qui reste sur son idée. « Je veux une preuve que ce qu'elle dit est vrai ! » Il tend le doigt vers l'ancienne ange. « Si tu étais vraiment une Archange, Auriel Lightcrosser, alors montre moi ta puissance ! »

« Je refuse. » Dit-elle, catégorique et on ne peut plus sérieuse. « Je ne me battrai pas contre quelqu'un de ma famille. »

« Dans ce cas... » Il charge dans sa direction. « Je vais devoir te forcer la main ! »

Elle fait un pas de côté et esquive le coup de poing. Vali passe tout droit et s'arrête d'un coup. Il lance un rayon de magie qui est dévié vers le ciel, sans effort, par Auriel. Il retourne au contact et tente de l'avoir en combat rapproché. Elle, n'est vraiment pas contente.

« Pourquoi vos deux hôtes sont des têtes brûlés tonton Albion ? » Se plaint l'ex-séraphin. « Vous ne leur avez rien dit de comment ça c'est terminé pour vous ? Pour moi ? Ou pour tous les autres qui se comportaient comme ça ? »

« Arrête de parler et bats-toi ! » Fait son adversaire, arrogant. « Tu ne fais que fuir depuis le début ! »

[Arrête de la provoquer Vali !] Le met en garde son partenaire encore une fois. [Et cesse ce combat ! Tu vois bien que tu ne peux pas la toucher !]

« Pas encore. » Dit-il avec un sourire caché par son casque. « Tôt ou tard, je finirai par l'avoir. »

Agacée par son comportement, Auriel arrête de bouger.

« Ça suffit. » Dit-elle comme si elle grondait un élève qui n'est pas sage.

Au moment ou il arrive sur elle, il prend une gifle. De la même manière qu'un parent mettrait une gifle à un enfant désobéissant. Cependant le coup à tellement de force que ça l'envoie dans le bitume avec violence. Il racle le béton sur une dizaine de mètre et s'arrête.

Kuroka reste figée par la surprise et Vali est en train de se demander ce qu'il vient de se passer. Son coup n'avait pas vraiment de force, mais elle a été tellement rapide qu'il ne l'a pas vu venir. On dirait qu'il va pouvoir passer à la vitesse supérieure. Il se relève et son sourire s'élargit encore.

« Tu vois. » Continue le jeune homme sur son intonation agressive. « Il suffit juste de te motiver un peu. »

Il la charge de nouveau. Il se doute qu'elle va essayer de lui mettre le même coup à sa façon de le regarder. Quand celui-ci part, malgré la différence de vitesse, il réagit assez vite pour pouvoir esquiver. Il arrive dans sa garde et il voit sa surprise. Il tente de l'atteindre à l'abdomen mais elle esquive à son tour. Il ne parvient qu'à l'effleurer avant de prendre une autre punition.

Cette fois c'est un taquet qui lui heurte l'arrière du crâne, l'envoyant bouler de manière assez comique. Il roule sur le sol sur plusieurs mètres et finit par sauter pour s'envoler. Il se stabilise et se retourne pour faire face à Auriel. Son heaume disparaît et il sourie largement. Il tend la main pour utiliser le pouvoir du dragon divin.

[Ne fais pas ça Vali !] S'exclame ce dernier, presque paniqué. [Nous ne pouvons pas absorber autant de...]

[DIVIDE !] Fait la voix du Sacred Gear, son propriétaire ignorant complètement l'avertissement de son partenaire.

Ouvrant grand les yeux sous l'effet de la surprise, l'ancienne ange lance un sortilège immédiatement pour parer à une catastrophe. Le jeune homme sent aussitôt la puissance de Auriel se déverser dans son corps et il a l'impression que l'on vient de lui faire avaler un soleil. Son armure vole en éclats et toutes ses veines se déchirent, tandis que son cœur commence à exploser. Puis tout s'arrête.

Le temps se fige autour de Vali. Sa Scale Mail, réduite à l'état de puzzle émietté se trouve à quelques centimètres de sa peau. Des torrents de sang l'accompagne et il semblerait que son corps a augmenté de volume. On croirait voir une bombe un millionième de seconde après qu'elle ait explosée...

« Vali ! » S'écrie Kuroka, terriblement inquiète.

Elle n'a pas fait un seul pas que des liens d'énergie se forment autour d'elle et l'immobilise. Elle tourne la tête et voit que Auriel a une main tendue vers elle et l'autre vers son compagnon. La Nekomata n'en revient pas. Il existe bien des sortilèges qui peuvent arrêter le temps dans une zone donnée, mais il faut de très longues préparations. Ainsi que beaucoup de magiciens. Ce n'est pas quelque chose qu'une seule personne peut réaliser d'un claquement de doigt... Normalement...

La femme chat, malgré qu'elle soit préoccupée par l'état de son camarade, commence à sonder celle qui la retient. Puisqu'elle utilise sa magie, cela veut dire qu'utiliser le Senjutsu pour voir exactement de quoi elle est capable, est désormais possible. Utilisant les liens comme une passerelle pour analyser sa puissance, Kuroka se concentre.

Au moment du contact, elle a l'impression que le poids d'une montagne vient de s'abattre sur elle. Elle suffoque aussitôt et ne parvient pas à couper le lien. Elle sent la panique l'envahir en se disant qu'elle va probablement mourir si ça continue. Puis la pression s'arrête d'un coup, alors qu'elle était presque écrasée.

Elle prend une grande inspiration, comme si elle avait oubliée de respirer cette dernière minute. Elle se rend compte qu'elle tremble de fatigue et qu'elle est en nage. Elle arrive, avec un gros effort, a relever la tête pour voir Auriel qui la regarde aussi. Ses yeux sont plein de tristesse et pourtant, la Nekomata ne peut s'empêcher d'être terrorisée.

« Qu... Qu'est-ce que... Vous êtes... ? » Bégaye-t-elle, figée par la peur.

[Fondamentalement différente, Nekoshou.] Répond Albion à sa place. [Ne vous avais-je pas prévenu ?] Sermonne-t-il.

L'ancienne ange s'envole alors vers celui qu'elle pense être le dernier des membres de sa famille directe, parmi les démons. Elle pose la main sur son visage, pétrifié dans une expression de surprise et de douleur, et verse une larme.

« Comment va-t-il, tonton Albion ? » Demande-t-elle d'une voix triste.

[Il survivra sans séquelles Auriel.] Rassure le dragon. [Il est tenace et combatif.] Un courte pause. [Je constate avec plaisir que ces 2 000 ans n'ont pas affectées tes capacités. Sans ta réaction rapide, ce jeune sot se serait tué tout seul.]

« Pourquoi ne lui as-tu pas dit ce qu'il risquait si utilisait le Divine Dividing sur moi ? » Interroge l'ex-séraphin, n'ayant pas vraiment retrouvée le moral malgré les paroles de Albion.

[Je m'en excuse.] Répond-t-il. [Je pensais qu'il t'écouterai.] S'excuse-t-il. [Mais sois sans crainte, je veillerai à ce qu'il ne recommence pas.]

« Merci. » Elle sourie timidement, rassurée. « Ta capacité de dissipation fonctionne ? » Demande Auriel.

[Parfaitement.] Affirme Albion. [Dès que l'excédent aura été évacué, je déclencherai le sortilège de guérison que tu as lancé sur lui. Il devrait être sur pied en quelques jours, tout au plus.]

« C'est une bonne nouvelle. » Dit-elle, réjouie. Elle se tourne alors vers sa camarade. « Kuroka, c'est ça ? » Demande Auriel.

« O... Oui... Nya ? » Acquiesce l'interpellée, toujours pas rassuré.

« Je vais vous emmener chez moi, Vali et toi. » Explique-t-elle. « Vous pourrez vous reposer là-bas. »

Sur ces mots, elle ouvre un passage vers la faille dimensionnelle, sous les yeux ébahis de la Nekomata. Cette dernière sent ses entraves disparaître, puis quelque chose la soulève de terre et la rapproche de cette étrange femme, sans qu'elle puisse faire quelque chose pour l'en empêcher. La peur paralyse ses bras et ses jambes. Et de toute façon, elle est certaine de ne pas faire le poids.

« C'est partit ! » Crie Auriel, très enthousiaste.

Les trois personnes foncent dans la brèche et disparaissent dedans. Une seconde plus tard, l'ouverture se referme. Au même moment, la barrière mise en place par Kuroka se dissipe toute seule. Personne dans Kuoh n'a remarqué ce qu'il vient de se passer.

Fin du chapitre 4 !

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez!