Bonjour à tous.

Me voici de retour avec une nouvelle histoire longue, toujours sur le mode fantastique. Vous y retrouverez le canon retravaillé, avec bien sûr notre couple favori, une sœur jumelle, les Fondateurs, un Dumbledore manipulateur ... et bien d'autres découvertes à faire.

Je sais que le sujet a déjà été maintes fois traité, et je ne doute pas que les nombreuses fics que j'ai lues ont dû influencer cette histoire. Si je réfute toute idée de plagiat, je ne peux pas prétendre que ce que vous lirez au cours de cette publication n'aura pas un petit goût de déjà-vu. Cependant, comme le disait Jean Giraudou, "Le plagiat est la base de toutes les littératures, excepté de la première, qui d'ailleurs est inconnue."

Avant de commencer, je dois adresser mes plus vifs remerciements à mes bêtas, la merveilleuse Rose et Corylus, l'œil de lynx qui remarque le plus petit détail, pour la qualité de leurs relectures, mais surtout pour leurs encouragements et leur soutien. Merci à vous deux, vous êtes indispensables.

Disclaimer : Tous les personnages et l'Univers de Harry Potter appartiennent à JK Rowlings.

Rating : M+ pour les chapitres futurs

Genre : Aventure / fantastique / romance / slash / yaoi

Couple : HPDM / DMHP bien sûr

Cette histoire est une romance entre hommes, donc homophobes, esprits méchants et chagrins, intolérants, passez votre chemin.

Et maintenant, place à la lecture

Prologue - Raconte-nous une histoire

Le vieil homme était installé à son bureau et étudiait attentivement une carte stellaire étalée devant lui. Il manipulait d'étranges instruments, tournant une mollette ici, poussant sur un bouton là avant de reporter ses remarques en déplaçant des règles de mesures. Il tortillait sa longue barbe blanche tout en mordillant son ongle. Encore et toujours cette erreur de calcul. Il avait tenté toutes les formules mathématiques et il n'obtenait de résultats qu'avec cette dernière. Et encore, cela lui semblait des plus étranges puisque la réponse était double, diamétralement opposée.

Poussant un profond soupir et secouant la tête de dépit, il allait reprendre sa série de calculs quand un fracas retentit, la porte de son bureau s'ouvrant sous la poussée de quatre enfants excités.

- Grand-père ! Grand-père ! Raconte-nous l'histoire des Sinelles !demanda un petit garçon, les cheveux blonds dorés hérissés sur la tête.

- Les Sentinelles, bêta ! le reprit une petite fille brune.

- Oh ça va ! Arrête de jouer les Moi-je-sais-tout, répliqua-t-il en lui tirant la langue.

- T'es pas zentil ! s'écria la deuxième gamine, rousse aux yeux bleus, tandis qu'un deuxième petit garçon brun observait le premier, le regard étrangement calculateur.

- Ça suffit, les enfants, interrompit le vieillard. Que faites-vous là ? Où est votre grand-mère ?

- Elle prépare le goûter et a dit qu'elle ne voulait plus nous avoir dans ses pieds, répondit la brunette.

- Et donc, vous avez décidé de venir me déranger, dit le grand-père d'une voix sévère.

Voyant les enfants le contempler d'un air penaud, il ne put s'empêcher de sourire.

- Bon d'accord, installez-vous donc !

Aussitôt, les gamins se précipitèrent pour prendre place sur le tapis qui s'étalait devant l'âtre. Un feu joyeux y crépitait. L'aïeul s'installa dans un fauteuil et prit le temps de contempler les yeux brillants qui l'observaient avec une grande attention.

« Il y a très très longtemps, commença-t-il, la Magie décida de créer le Monde. Elle sculpta les plus hautes montagnes et les plaines verdoyantes, dessina les rivières ondoyantes et les fleuves tumultueux qui conduisent aux mers languissantes. Elle opposa les vallées encaissées aux déserts arides. Une fois qu'elle fut satisfaite de ces paysages, elle y implanta la vie. Elle imagina des plantes qui nourriraient et soigneraient, elle rêva d'animaux. Il y en avait de toutes tailles, de toutes formes, avec des poils, des plumes, des écailles ou de la peau. Certains pouvaient voler, d'autres nager. Il y en avait qui rampaient et d'autres qui couraient. Et puis enfin, elle créa ceux qu'elle appellerait ses Enfants.

Pendant une éternité, tout ne fut qu'équilibre mais un jour l'Envie fit son apparition. Pourquoi se contenter du nécessaire quand on pouvait obtenir le superflu? Et avec l'Envie vinrent la Jalousie et la Convoitise. Et avec elles arrivèrent l'Agressivité et la Violence. C'est ainsi que les hommes commencèrent à se battre pour des richesses qu'ils avaient pourtant toujours eues.

Les conflits prirent de l'ampleur, les combats devinrent de plus en plus violents. Des idées de supériorité prirent naissance dans les esprits et les plus forts décidèrent de soumettre les plus faibles. Et pour faire cela, ils détournèrent les dons que leur avait offerts la Magie.

Profondément attristée, elle ne souhaita cependant pas punir elle-même ses Enfants. Elle se mit à la recherche d'un enfant qui présenterait les pensées et le cœur les plus purs. Elle le trouva, jeune bambin insouciant et déposa un immense fardeau sur ses épaules. A son plus grand désespoir, elle fit du garçonnet le juge et le bourreau de ses semblables. Elle en fit le garant de l'équilibre de son essence, le réceptacle terrestre de la magie dans le monde.

Le garçonnet put grandir en toute tranquillité, entouré de l'amour des siens, à l'écart des guerres qui dévastaient la terre. Mais le conflit finit par l'atteindre.

Les Soldats Noirs, comme ils s'étaient eux-mêmes surnommés, déferlèrent un jour sur son village et firent un véritable massacre. Il fut le seul survivant. Les rebelles le découvrirent en tentant de porter secours aux habitants, trop tard, et le soignèrent. Il apprit alors l'étendue des exactions qui détruisaient l'œuvre de la Magie et prit conscience du rôle qu'elle lui avait attribué. À contrecœur, il endossa ses responsabilités et alla à la rencontre du Chef Noir.

Alors que l'Enfant souhaitait parlementer, il fut férocement attaqué. Il dut faire face à la puissance ennemie et sentit ses pouvoirs se réveiller. Il rendit dès lors coup pour coup, mais trop peu entraîné, il fut très vite mis en difficulté.

Comprenant qu'il ne pourrait jamais inverser le cours des événements, il fit le sacrifice ultime. Suspendu entre la vie et la mort, il rencontra la Créatrice de toutes choses et longtemps, ils discutèrent de ce qui devait arriver. Après de nombreuses argumentations, le verdict tomba.

Les Soldats Noirs furent dépouillés de leurs dons magiques. Ils furent condamnés à devoir travailler dur pour pouvoir survivre. La terre devint hostile, les plantes difficiles à cultiver, avec des vertus curatives très amoindries. Certains animaux furent remplacer par des formes plus simples : les pégases perdirent leurs ailes, les dragons devinrent minuscules par rapport à leur taille d'origine, les phénix se transformèrent en moineaux et les chimères en chèvres.

Les rebelles furent écartés des punis et encouragés à préserver l'équilibre. Et l'Enfant fut ressuscité pour les guider. C'est ainsi que naquit la première Sentinelle. »

- Grand-père, parle-nous de Myrdinn. Hein oui que c'était la plus grande Sentinelle ? Demanda le brun d'un ton très sérieux.

- Je ne sais pas si c'était la plus grande, mon chéri, mais il est sûr qu'il a côtoyé le plus grand des rois.

- Arthur, s'égosilla le petit blond.

- Mais il y a aussi la Dame du Lac, renchérit la petit rousse.

- Et la gentille Nimue, reprit la brune.

- Oui, oui, les enfants, répondit Merlin avec un sourire. Et Myrdinn travaillait avec les Sans-pouvoirs. Il aimait beaucoup les aider, les guider sur le droit chemin. Mais un jour, un nouveau mage noir se présenta, voulant imposer sa domination à tous. Il s'appelait Mordred et causa la mort du Roi Légendaire. Après cela, Myrdinn décida de se consacrer aux enfants magiques et se retira du monde ordinaire.

- Moi, je serai la plus grande Sentinelle que le Monde aura jamais connue, s'écrièrent en même temps les deux petits garçons.

- Et moi, je serai la plus grande des magiciennes, clama la brunette.

- Les enfants, appela une voix féminine dans le lointain.

- Votre grand-mère vous attend. Allez la rejoindre.

Dans un bel ensemble, les quatre gamins sautèrent sur leurs pieds, remercièrent leur grand-père et sortirent de la pièce en courant.

Le vieil homme les regarda partir, ému. Ils seraient en effet des sorciers extrêmement puissants et seraient confrontés à des conflits importants. Leurs noms traverseraient les siècles et entreraient dans la légende. Mais heureusement, aucun de ses petits-enfants n'aurait à porter un tel fardeau. Pour l'instant, ils ne voyaient que le côté impressionnant de la fonction. Plus tard, ils comprendraient que ce rôle allait souvent de pair avec les plus grands sacrifices.

Il reprit place à son bureau et se replongea dans l'étude de sa carte. Il recommença ses calculs pour obtenir les mêmes résultats. La réponse était toujours double. Une nouvelle Sentinelle allait voir le jour, mais il faudrait attendre plusieurs centaines d'années pour cela. Ce qui perturbait tant le magicien, c'était la lecture du résultat. Soit sa vie serait marquée par la cruauté dès sa plus tendre enfance, soit il vivrait la plus merveilleuse des enfances entouré d'amour et de joie. Il avait beau recommencer les calculs, il arrivait toujours à ces deux résultats totalement contradictoires. Comme si la future sentinelle était dédoublée.

Il poussa un soupir découragé en pensant aux épreuves que ce petit devrait endurer s'il se posait du côté négatif de ses recherches.

Et lui ne pourrait rien faire pour l'en empêcher.

Le code des Sentinelles était strict. En aucun cas, elles ne pouvaient intervenir dans le déroulement des événements. Elles pouvaient observer, assister dans le pire des cas, mais jamais, absolument jamais, elles ne pouvaient interférer sur le déploiement du Temps. L'Histoire était écrite, immuable, et si on pouvait tenter d'améliorer certaines situations, on ne pouvait absolument pas en dévier le cours originel. L'un des pouvoirs les plus méconnus des Sentinelles était leur capacité à voyager dans le temps. Elles pouvaient se déplacer dans le futur, observer les évolutions des sociétés, étudier les développements humains.

Pourtant, le cas particulier de cet enfant laissait place à une latitude bienvenue. Jamais on n'avait interdit à une Sentinelle de prodiguer un enseignement de qualité à un enfant magique, et il n'était précisé nulle part que l'enfant concerné devait appartenir à l'époque de l'instructeur. Les calculs laissaient à penser que cet enfant-là pourrait bénéficier d'une éducation toute particulière. Il avait une mission à mener dans le futur, menacé par un Mage Noir qui risquait de détruire le Monde dans son ensemble, mais il semblait qu'il ait une autre tâche à accomplir, sans que Merlin ne puisse déterminer de quoi il s'agissait. Même s'il devait parcourir les siècles pour le faire, il apporterait à ce petit garçon tout le soutien qu'il pourrait. Il assurerait sa formation de toutes les manières possibles. Il irait voir cet enfant et si sa vie était vraiment en proie à la cruauté, il serait son professeur. Mais d'abord, il devait s'occuper de ses petits-enfants.

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