Disclamer : Les personnages contenus dans cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété des créateurs/auteurs de la série Once upon a time.

Toutes références à des films, séries, chansons, livres, publicités ou autres, sont aussi la propriété de leurs auteurs/créateurs respectifs.

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En revanche les fautes d'orthographes sont bien de moi…

Le rating M correspond à la violence de certaines scènes, pas grand chose de plus.


Avertissement :

Plusieurs personnages de la saison sept apparaissent dans cette histoire ainsi que le quartier où ils vivent. Il est donc conseillé de l'avoir regardée. Néanmoins, pour les lecteurs audacieux qui se seraient arrêtés à la saison six, et décideraient quand même de commencer ce récit, un « index » des personnages est donné à la fin de ce chapitre.


Chapitre 1 :

Storybrooke, sous le sort de la Fée Noire, rue principale…

Emma avait toujours détesté Storybrooke de nuit.

Elle se souvenait de son arrivée avec Henry sous la pluie et le froid, ou encore de la grande rue principale… vide. Cette avenue si pauvrement éclairée par les trop rares lampadaires – une lumière artificielle qu'accentuait la sensation angoissante qui se dégageait de cette ville sinistre –, une ville étrange que son fils avait fuie pour la retrouver à Boston.

Et aujourd'hui, six ans plus tard, elle se tenait dans cette même rue à l'attendre...

Lui, l'homme qui la tuerait. Car il fallait être honnête, elle était bien incapable de briser le sort de cette Fée de malheur.

Emma sentait l'humidité du brouillard autour d'elle, l'air glacial qui s'insinuait désagréablement à travers sa veste en cuir rouge plus vraiment imperméable… La jeune femme ne savait pas quoi faire. Quelle était cette troisième voie dont venait de lui parler Regina ?

Emma trouverait la solution parce qu'elle était le Sauveur ?

Tu parles ! Pensa-t-elle.

L'épée à la main, les bras ballants, Emma se dénigrait intérieurement quand il apparut. Gideon, le fils du Dark One – encore un tordu de la famille de Rumplestilskin – le petit fils de la Fée noire qui, elle, battait tous les recors.

Le combat commença. Emma évita les coups d'épée, en para d'autres, voyant du coin de l'œil ses parents, Hook, Henry et Regina frémir pour elle, craindre qu'elle échoue.

Que se passa-t-il ensuite pour qu'elle trouve enfin le dénouement à toute cette histoire ? Elle n'en eut pas la moindre idée, mais Regina avait raison, la troisième voie jaillit dans son esprit.

Son sacrifice…

Emma lâcha son arme et se posta devant son ennemi attendant la fin, s'offrant à lui sans plus de résistance, s'offrant… à la mort. Elle écouta l'homme au regard triste, qui comprenait qu'elle ne se battrait plus, énoncer des paroles sincères à son égard.

– Je suis désolé, Emma. J'espérais que tu nous sauverais tous les deux.

Emma s'apprêtait à sourire face à cette déclaration. À la place, elle ouvrit la bouche lorsque se matérialisa la fumée pourpre devant elle et que Regina, le regard plein de colère, l'avertit d'une voix sourde :

– Crois-tu vraiment que je vais te laisser abandonner notre fils, Mademoiselle Swan

L'ancienne Méchante Reine ne termina pas sa phrase, son corps s'arqua au coup d'épée qui la transperça dans le dos, regardant d'un œil étonné la pointe de l'arme recouverte de son sang, déchirer son thorax et disparaître. Parcourir le chemin en sens inverse, dans une douleur toute aussi atroce, alors que Gideon retirait la lame de son corps.

Regina tomba à genoux, sentant vaguement les mains d'Emma la soutenir dans sa chute.

L'air s'appauvrissait, elle suffoquait, sa vue se brouillait. Que lui avait-elle pris ? Pensait-elle réellement avoir le temps de récupérer Emma avant le coup fatal ? Oui, Regina y avait cru. Mais avant tout, elle avait refusé de voir mourir aussi facilement celle qui l'avait combattue pendant si longtemps, celle qui… avait une place à part dans son cœur. Si elle n'était pas en train de mourir, là sur la route mouillée, elle aurait presque ri de la situation. Regina venait de réaliser, à l'instant de sa mort, qu'elle aimait Emma, que depuis leur voyage à Neverland, elle en était éperdument amoureuse.

Les mains d'une Emma inquiète, perdue, et affolée, appuyées sur sa poitrine pour endiguer l'hémorragie, lui apportèrent un instant de réconfort. Regina sourit faiblement, sentit la larme couler le long de sa joue en entendant son fils à ses côtés la suppliant de rester avec eux.

Henry…

Regina tenta vainement d'accéder à ses désirs, de s'accrocher à la vie qui la quittait et abandonna, ses forces déclinaient si vite. Elle expira une dernière fois et mourut dans la rue principale de Storybrooke, cette ville qu'elle avait elle-même crée.

Emma n'en revenait pas, tout était allé si vite, et sa magie avait été inefficace ! En un battement de cil, tout avait basculé et maintenant Regina était morte. Ses derniers mots résonnèrent dans sa tête. La mère de son fils les avait quittés en voulant la sauver… elle, prétextant l'abandon d'Henry, mais la jeune femme n'était pas dupe.

Emma leva la tête vers Gideon qui observait le cadavre d'un œil vide, sans l'ombre d'un embarras ou d'une vague peine, rien. Si, l'agacement qu'il devait remettre à plus tard le combat qu'il attendait tant, Emma n'était certainement plus « d'humeur », et tous les spectateurs s'occupaient de Regina morte sur le sol.

Il regarda Emma en déclarant :

– Nous nous reverrons… Sauveur… et s'évapora dans un nuage de fumé brune.

Emma écoutait les pleurs d'Henry, penché sur sa mère, embrassant pathétiquement son front dans l'espoir futile de briser le sort, s'acharnant toujours après plusieurs minutes d'inaction, ou d'un moindre frémissement magique autour d'eux.

Emma observa le corps de Regina, le corps de la mère de son fils, une ennemie lors de son arrivée ici, une femme qui était, contre toute attente, devenue une amie. Emma porta la main à la cicatrice sur la bouche de Regina et la dessina de son index. La jeune femme scruta le visage inanimé. Effleurant ses lèvres de ses phalanges suivant lentement leurs courbures.

À ce moment-là, pointa en elle les prémices d'un chagrin, détrôné rapidement par une fureur indescriptible, une colère enfouie, tapie, sciemment enterrée à une profondeur telle, qu'elle en avait presque oublié l'existence.

Comme la troisième voie quelques minutes plus tôt, la jeune femme sut ce qu'elle devait faire.

Emma se leva en un geste automatique, s'éloigna sous les appels de son fils et marcha d'un pas rapide dans cette grande avenue silencieuse.

Emma cassa la porte et pénétra dans la boutique, sachant parfaitement où se trouvait ce qu'elle cherchait, comme une sorte de réminiscence. Après tout, l'arme avait jadis porté son propre nom.

Elle la récupéra donc sans trop de difficultés et le somma de venir la rejoindre.

Le Dark One apparut devant elle dans la pièce principale du magasin, affublé de son costume impeccable, un des complets sur mesures de Monsieur Gold. Ceux qu'Emma avait toujours haïs, une carapace de tissu qui vomissait à la face des habitants de la ville tout son dédain et sa supériorité.

– Faites revivre Regina, ordonna-t-elle.

Rumplestilskin ne sembla par surpris par l'annonce de la mort de son ancienne élève. Il observa les traits d'Emma, sa peine évidente, et se mit à rire.

– Ainsi donc le cygne aimait sincèrement la Méchante Reine, commenta-t-il. Dis-moi ma chère, te rends-tu enfin compte, maintenant qu'elle n'est plus là, l'importance de cette femme dans ta vie, le rôle qu'elle aurait dû occuper à la place de ton « gentil pirate » ?

Emma confuse par ce qu'il lui énonçait resta silencieuse, ce qui n'eut pour effet que d'attiser le mépris de l'Obscur, continuant sa moquerie déplacée.

– Eh oui, à vous faire la guerre pendant si longtemps, vous vous êtes trompées mutuellement, cachant ce qui crevait les yeux de tout le monde ici. Emma Swan et Regina Mills, deux femmes nées pour être ensemble et vivre heureuses avec leur fils.

Il s'approcha, tendit la main, reprenant de sa voix nasillarde :

– Tu es seule responsable de sa mort, et je ne peux rien faire, donne-moi la dague…

– Tu es le Dark One…

– Oui.

– Alors, ramène-la.

– C'est trop tard, ma chère…

Comme pour Gideon, Emma ne remarqua aucune once de compassion sur son visage, aucune humanité devant la peine qui la terrassait. Non, l'Obscur restait fidèle à lui-même, un monstre sans pitié. L'absence de bonté la persuada que son idée ne rencontrerait pas la moindre critique.

Le règne de Rumplestilskin s'arrêtait ce soir.

Emma lui planta la dague dans le cœur et la maintint à cette place sans le quitter des yeux. Accueillant à travers l'arme, la noirceur de tous les Obscurs du passé.

La jeune femme contempla le liquide visqueux et sombre s'échapper de la blessure de l'homme mourant face à elle. Un gel opaque et foncé véhiculant une magie puissante et dangereuse, rampant d'une manière presque hésitante de la plaie de Rumplestilskin. Puis, attiré par la colère de la meurtrière, il s'infiltra sous la peau de son avant-bras à une vitesse monstrueuse, reconnaissant en elle un ancien hôte. Emma discerna le pouvoir infini, une force déjà goûtée et qui laissait dans sa bouche l'aigreur d'un aliment putréfié. Elle déglutit pour chasser cette sensation désagréable et accepta ce vieil ami qu'elle avait rejeté un an auparavant, mais qui ce soir, lui chuchotait que ce n'était pas grave, qu'il ne lui en tenait pas rigueur et que cette fois elle était prête à devenir le plus redoutable des Dark One.

Les yeux entièrement noirs, Emma regarda l'ancien Ténébreux tomber sur le plancher mort et elle disparut dans un nuage de fumée grise.

Le « cygne noir » le dénicha facilement. Gideon parut surpris de la voir apparaître face à lui. Son expression changea et la terreur s'afficha sur ses traits à la découverte de sa nouvelle « fonction », de cette promotion atterrante. La preuve effrayante qu'il allait se faire massacrer sans la moindre chance de survie dans un laps de temps extrêmement réduit.

Alors à quoi bon résister ?

Gideon pouvait influencer l'ancien Dark One, le rendre faible ou incapable d'utiliser son pouvoir sur lui, mais Emma… Personne ne pouvait l'arrêter.

Il mourut de la même main que son père, un point commun qu'aurait sûrement apprécié Rumplestilskin.

Emma ne s'attarda pas. Elle rejoint l'attroupement autour de Regina et écarta les importuns d'un mouvement du poignet. Elle s'agenouilla, posa la main sur le front de la mère de son fils, déversant la magie dans le corps froid avec une confiance aveugle en sa réussite.

Comme pour Henry la tentative se solda par un échec cuisant, Emma recommença mais Regina demeura morte.

Les derniers mots de Rumplestilskin lui revinrent en mémoire : « C'est trop tard, ma chère… ».

Ses yeux entièrement noirs glissèrent vers son fils qui l'observait avec épouvante.

– Emma… qu'as-tu fait ? Bredouilla-t-il.

La jeune femme eut un rire amer. Qu'avait-elle fait ?

Tout simplement ce que personne d'autre n'aurait eu le courage d'effectuer à sa place. Embrasser les ténèbres pour ramener à la vie une femme extraordinaire, étreindre l'Obscurité pour… rien. Regina était morte et Emma lisait dans les yeux d'Henry tout le dégoût, la peur et le désaccord de son acte. Un sentiment émergé de la peine d'avoir perdu une de ses mères, une émotion fugace qui, si elle lui avait accordé un peu plus de temps, aurait disparu pour être remplacé par l'amour qu'il lui portait. Mais non, son côté sombre analysa froidement ce rejet palpable chez son fils, et Emma, pour la troisième fois de la nuit, sut ce qu'elle devait faire.

Elle se tourna vers ses parents et leur commanda :

– Prenez soin d'Henry.

Elle n'attendit par leur approbation et s'évapora dans un nuage de fumé grise, n'entendant pas son prénom crié par l'adolescent, comprenant qu'il était trop tard et qu'en une soirée, il n'avait pas perdu une, mais deux mères.

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Emma ne la chercha même pas. La Fée noir vint à elle, animée par le désir de vengeance.

Au premier abord, le duel entre elles, lui donna quelque espoir de détruire le cygne noir, puis Emma étala au grand jour toutes ses connaissances et s'amusa de son ennemie. Le Dark One l'épuisa, la força à jeter des sortilèges plus dangereux contre elle et les évita avec une facilité déconcertante, démontrant à la Fée noire que rien, parmi son panel incroyable de maléfices, n'atteindrait jamais la nouvelle Impératrice des Ténèbres.

Allongée sur le sol, la Fée perçut les talons des bottes du Ténébreux écraser le verre brisé autour d'elles suite à leur bataille, sentit la poussière retomber lentement sur le béton, s'insérant dans ses poumons à chaque inspiration, s'accrochant à ses voies respiratoires déjà menacées par l'œdème pulmonaire qui l'asphyxiait lentement. Elle entendit les gravats s'effondrer à quelques mètres et le bout des chaussures sombres apparut enfin dans son champ de vision, remplacé par le visage pâle au regard entièrement noir de son assassin, de celle qu'elle avait transformé en monstre.

– Tu ne pourras jamais briser le sort, dit la Fée entre deux crachas du sang envahissant sa bouche, sentant la noyade intérieure gagner du terrain.

Emma accroupie, détaillait d'un œil morne la femme agonisant à ses pieds, faire preuve d'un dernier sursaut d'héroïsme en expectorant des paroles haineuses qui ne l'ébranlaient même pas.

– C'est vrai, concéda-t-elle, ton sort ne peut être brisé par un baiser…

Le sourire aux dents maculées de sang de la Fée noire s'inversa en entendant la suite.

– Mais comme une fleur arrachée à la terre… sans ses racines un sort n'existe plus.

Vomissant à moitié le liquide rouge pour libérer une dernière fois sa trachée la Fée murmura, croyant bêtement avoir encore gagné :

– Me tuer n'annulera pas le sort…

– Non… Mais détruire Storybrooke, si, répondit Emma d'une voix glaciale.

La petite lueur de compréhension dans les prunelles de la femme s'éteignit quelques instants plus tard alors qu'Emma se remettait debout.

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Quand elle se manifesta à nouveau dans la rue principale de Storybrooke, Emma constata qu'ils avaient disparu et que seul le vide lui tenait lieu de compagnie. Contrairement à la première fois, pas d'Henry à ses côtés, pas de Docteur Hopper et son chien, personne.

Non, juste Storybrooke de nuit comme elle la détestait.

Elle murmura quelques mots dans une langue inconnue la veille et sourit intérieurement. Son dernier acte de clémence pour les habitants de cet endroit qui rejoignaient leur monde d'origine, qui réintégraient la Forêt Enchantée, comptant parmi eux un nouveau membre, son fils Henry.

Emma ferma les yeux et invoqua la vague de destruction. Elle se concentra sur les explosions qui se rapprochaient, puis quitta une ville qui n'aurait jamais dû exister.

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Très loin, dans un autre monde…

Dans la caverne qui sentait la sueur, l'urine, la nourriture grasse et le fumier, la femme sous la capuche porta une main à son cœur. La douleur enserrant son organe lui apprit le sort funeste de son autre moitié, lui apprit le sort funeste de la ville morte à tout jamais.

Elle se leva, slaloma entre les clients ivres et crasseux, manquant d'en carboniser un qui s'éternisait sur son passage et atteignit enfin la ruelle derrière l'établissement.

The Evil Queen tomba à genou et vomit. Regina Mills venait de mourir. Elle le sentait au plus profond d'elle-même. Elle se remit sur ses pieds et invoqua un sort d'apparition dans la flaque d'eau saumâtre à quelques pas. Le spectacle d'une ville en ruine confirma ses plus grandes craintes, Storybrooke avait été anéantie. Elle pensa à Emma et essaya de la localiser. Là encore, seules les ténèbres lui répondirent.

Regina et Emma étaient mortes ? S'interrogea-t-elle. Et Henry ? L'image de son fils en pleurs, entouré des Charmant abordant des expressions graves et peinées, dans ce qui semblait être la Forêt Enchantée, calmèrent les battements de son cœur. Démontrant malheureusement ce qu'elle avait réalisé quelques instants plus tôt sur Regina et Emma. Pourtant, la « chair de sa chair » vivait encore, en sécurité dans son ancien monde.

Que s'était-il donc passé ?

The Evil Queen hésita, l'idée que Regina et Emma se soient sacrifiées pour le bien de leur fils lui traversa l'esprit comme quelque chose de censé et logique. Un comportement parfaitement stupide que seuls les héros accomplissaient de gaîté de cœur.

Henry avait besoin d'elle se dit la Reine, puis elle capta du coin de l'œil Blanche-Neige prendre dans ses bras l'adolescent qui ferma les yeux et se laissa bercer pas sa grand-mère, consoler par des paroles que l'observatrice n'entendit pas, acquiescent pathétiquement à ce qui devait être un discours rempli de guimauve sans nom, sur l'honneur et tout autre idiotie qu'elle aurait rejeté d'un rire méprisant.

Oui, The Evil Queen les aurait renvoyés dans leur coin, sauf qu'Henry était le véritable Croyant et que les mots de Mary-Margaret signifiaient quelque chose pour lui.

La Reine fit donc, elle aussi, preuve de bravoure et accepta qu'Henry soit élevé par les gentils, s'effaçant pour lui donner la chance de ne pas connaître le trouble qu'elle ne manquerait pas de lui apporter en revenant. Elle possédait une partie du cœur de Regina, mais contrairement à elle, s'occuper de son fils sans faire germer en lui la perle de la haine et de la vengeance était proscrit.

Regina avait combattu The Evil Queen et gagné. Malgré les souvenirs et les sentiments qu'elles partageaient grâce à la moitié de son cœur, le côté sombre de la Méchante Reine n'était pas près à affronter sa propre part d'ombre. En tout cas pas ce soir, se dit-elle. Remettant au lendemain une bataille qu'elle ne livrerait sans doute jamais.

The Evil Queen regarda une dernière fois son fils, les larmes aux yeux. Puis elle détourna la tête et fit apparaître une boule de feu dans sa main.

La caverne derrière elle et ses clients la dégoûtaient, alors ces cancrelats allaient faire la connaissance de The Evil Queen.

Oui, cette nuit, les habitants de ce monde s'apprêtaient à découvrir leur nouvelle Reine.

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Le Dark One joua son rôle à la perfection pendant les quinze années qui suivirent sa transformation. Comme tout « bon » Obscur, Emma pilla, brûla, tortura, sema le chaos dans différents mondes, apportant le désespoir et la peine à des êtres dont elle se fichait. Au cours de ces années, elle fuit son fils qui chercha à plusieurs reprises à prendre contact avec elle. Elle accepta de revoir Hook, passa quelques nuits avec lui, se jouant de son trouble quand elle redevenait « la gentille et douce Emma », se délectant du sentiment de culpabilité qu'engendrait en lui leurs ébats, du sentiment de trahison envers l'ancienne Emma qui l'envahissait après des heures durant lesquelles son propre côté obscur refaisait surface en compagnie du cygne noir.

Malheureusement après quelques mois, il disparut et Emma se retrouva à nouveau seule avant d'avoir pu achever son influence sur Hook et faire revenir définitivement le méchant pirate.

Elle en fut énervée, le chercha et fit chou blanc. Des rumeurs le localisant à bord du Nautilus lui parvinrent quelques années plus tard. Cependant, l'Obscur s'en détacha et préféra continuer à semer la terreur auprès de paysans, voyageant de mondes en mondes pour finalement s'arrêter un soir à Wonderland, fatiguée de fuir la vérité, de fuir ce que lui avait dit Rumplestilskin, ce qu'elle avait enfoui au fond de son être, ses sentiments pour une femme qui n'existait plus.

Elle construisit un château et s'enferma dans une dépression qui dura un an, jusqu'à ce qu'elle frappe à sa porte, osant déranger le plus grand mage noir de tous les temps.

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Wonderland, un an après l'arrivée du Dark One…

La jeune femme avait vraiment eu du mal à dénicher un haricot magique. Pour ce faire, elle avait menti, trahi et attaqué toute une famille, commençant à alimenter cette pointe de noirceur présente dans son cœur. Mais peu lui importait, un nouveau ragot voyageait dans le royaume, le Dark One s'était enfin fixé quelque part, à Wonderland. Et elle avait besoin de la sorcière.

L'inconnue à ce monde traversa la frontière et marcha pendant plusieurs jours vers le palais du cygne noir. Elle trouva qu'il ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui de l'ancienne Méchante Reine puis se demanda un instant si elle ne faisait pas erreur et si le Dark One était à la hauteur de ce qu'elle espérait.

Debout devant la porte immense et à vrai dire, un peu effrayante, la jeune arrivée frappa plusieurs coups. Elle attendit sans que personne ne vienne lui ouvrir. Elle réitéra toute l'après-midi sans succès et ce fut avec colère qu'elle rejoint l'étable du village et continua à fulminer devant sa soupe, maugréant toujours en se couchant puis comprit enfin. Tout ceci n'était qu'un test ! Forcément ! Seuls les plus persévérants pouvaient rencontrer l'Obscur. Rassurée, elle s'endormit et revint tous les jours pendant une semaine, frappant à s'en faire mal aux mains jusqu'à ce que le lourd battant bouge et la laisse passer.

Emma avait mal au crâne et les coups qui n'avaient pas cessé depuis plusieurs jours résonnaient encore à ses oreilles. Elle regarda d'un œil noir – au sens propre comme au figuré – la nouvelle arrivée tout d'un coup moins fière que « barricadée » derrière la porte épaisse.

Assise sur un trône confortable et élégant – tant qu'à faire rien n'était trop beau pour le Dark One –, Emma détailla la jeune casse pieds qui la fixait avec adoration et qui finit par retrouver l'usage de la parole. Toujours mal à l'aise et se dandinant d'un pied sur l'autre dans cette salle vide ne comprenant que le siège et la magicienne noire, elle commença :

– Dark One… Je veux être ton élève.

La jeune femme s'injuria intérieurement. Elle avait préparé tout un discours où elle comptait pointer du doigt les « meilleurs moments » de la carrière de celle qu'elle admirait, mais au lieu de ça, elle avait éructé cette phrase d'une banalité sans nom, comme un caprice de petite fille. Oui, elle voulait être son élève mais parce qu'elle la vénérait ! Enfin… Parce qu'aussi, elle avait besoin d'apprendre la magie et le cygne noir était connu comme étant la meilleure.

La jeune inconnue fronça des sourcils au rire de la magicienne dans son fauteuil qui semblait trouver cette idée des plus saugrenues ! Cependant elle n'osa pas l'interrompre et attendit en grinçant des dents la remarque qui la remettrait sans doute à sa place quand Emma dirait non.

Le Dark One arrêta de rire et se leva lentement. Elle marcha jusqu'à la jeune intruse. Tournant autour d'elle, balayant des yeux ses habits riches. Comprenant qu'elle n'avait pas affaire à la bouseuse du coin, Emma reprit la parole :

– Quel âge as-tu ?

L'adolescente s'était attendue à devoir en premier lieu déclamer son identité, mais son âge semblait avoir plus d'importance pour la femme qui continuait à l'épier de son regard noir.

– Dix-huit ans, répondit-elle.

– Dix-huit ans, répéta tout bas Emma en s'éloignant, lui tournant le dos. Le même âge qu'Henry la dernière fois qu'elle l'avait vu, juste avant la destruction de Storybrooke.

Bien qu'elle ait refusé de le revoir, Emma l'avait suivi de loin tout au long de sa vie. Veillant sur son enfant, découvrant sa rencontre avec cette Cendrillon et l'arrivée de leur fille Lucy, sa propre petite fille…

Un léger sourire apparut sur ses lèvres et l'espace d'un bref instant, ses yeux redevinrent humains en s'imaginant faire la connaissance de l'enfant dont l'anniversaire arriverait bientôt.

Le léger bruissement de vêtements de la jeune femme dans la même pièce qu'elle, qui se retournait pour lui parler, la fit revenir au présent. Le masque impassible et les yeux noirs, réapparaissant en une fraction de seconde, Emma toujours de dos demanda :

– Es-tu prête à perdre ton âme ?

La vie de cette adolescente et la raison qui la poussait à devenir son élève ne l'intéressaient pas. Emma s'était perdue depuis qu'elle avait remplacé Rumplestilskin, alors autant continuer sur cette voie. Et vue qu'elle commençait à sérieusement s'ennuyer, cette distraction était la bienvenue. Elle la ferait se concentrer sur autre chose. La peine libérée depuis un an finissait par être à nouveau étouffée, mais l'envie de revoir son fils pulsait de plus en plus dans sa poitrine et Emma se refusait cette possibilité. Henry était un homme – déjà ! – Oui, un homme bon et n'avait pas à vivre aux côtés des ténèbres, aux côtés de celle responsable de la mort de Regina.

L'affirmation énoncée d'une voix certaine l'amusa. Emma aurait cru que la jeune femme hésiterait. Qu'elle refuserait ou murmurait d'une petite voix sa confirmation. Mais non, le timbre clair, la parole assurée, elle déclara :

– Oui, je suis prête à perdre mon âme et te la donnerai si tu la veux.

La magicienne noire ferma les yeux, souriant à cette réponse naïve. Elle pouvait lui donner une dernière chance de faire marche arrière, la chasser hors du château pour lui éviter de se perdre du côté sombre. Oui, Emma l'aurait fait, mais le Dark One ? Non. Cette jeune femme n'avait-elle pas prise, elle seule, sa décision ?

– Très bien, reviens demain, et je commencerai ta formation.

La future élève sourit de toutes ses dents, d'un sourire qui dans quelques temps serait transformé. La joie évidente laisserait place à la méchanceté et au pouvoir. À l'orgueil et la supériorité qu'engendrait la magie noire exercée sur les plus faibles qui n'auraient d'autre choix que d'obéir. Oui, l'innocence encore présente n'existerait plus.

Le cygne noir la suivit des yeux pendant qu'elle se dirigeait vers la porte et l'interrogea :

– Comment dois-je t'appeler, apprentie ?

La jeune femme se retourna, observa les yeux noirs curieux posés sur sa personne et sans ciller précisa :

– Je m'appelle Drizzella, maître.

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Cinq ans plus tard, Wonderland…

Assise sur le rocher recouvert de mousse dans la forêt touffue, le Dark One regardait son apprentie tenter de lancer un sort sur un papillon. Elle entendait les oiseaux chanter gaiment, sans se soucier de leur travail. Le silence craintif qu'avait provoqué leur apparition avait depuis longtemps disparu. La faune ayant vite réalisé qu'elles ne s'attaqueraient pas à leur habitat aujourd'hui, avait repris son train de vie et Emma écoutait séduite les bruits autour d'elle.

Vingt ans plus tôt, une fois Storybrooke rayée de la carte, l'ancienne chasseuse de prime avait erré quelques temps. L'idée de revenir à Boston lui avait même traversé l'esprit pour en être écarté rapidement. Si elle revenait dans le monde sans magie, elle ne reverrait plus jamais son fils. Et même si elle se punissait depuis cette horrible soirée dans la ville, même si elle l'avait abandonné une deuxième fois, Emma préférait être capable d'intervenir à la seconde si Henry était en danger. Une option qui n'était possible qu'en étant doué de magie, qu'en étant dans un des mondes où elle existait, qu'en restant… Le Dark One.

Emma sourit au cri de rage de Drizzela en voyant le papillon s'envoler distraitement vers un autre destin que celui qu'elle lui réservait.

– C'est impossible ! S'exclama-t-elle. Je n'y arriverai jamais.

– Arrête de te plaindre, la réprimanda la voix de sa mère.

Drizzela se tourna pour faire face à celle qu'elle détestait à la place de son maître.

– Tu n'as toujours su faire que ça. Geindre, reprit-elle. Anastasia était tellement plus douée…

Sa mère s'arrêta en sentant la main invisible autour de sa gorge, pendant que Drizzela le bras tendu vers elle, le regard plein de haine s'approchait lentement.

– Je vous interdis de dire le moindre mot…

Lady Traimère se mit à rire et la regarda avec dégoût puis reprit sa forme d'origine et Emma secoua la tête.

– Drizzela, commença-t-elle, pas le moins du monde gênée par la main tendue dans sa direction. Dois-je en conclure que tu n'es pas digne d'apprendre ce que je t'enseigne ? Demanda-t-elle sur un ton théâtral.

– Sérieux ?! Prendre l'apparence de ma mère ?! C'est de la triche Emma ! Répondit la jeune femme s'empressant d'abaisser son bras.

Le Dark One retint un sourire, Drizzela lui faisait si souvent penser à Henry quand il était jeune. Peut-être était-ce la raison pour laquelle, elle l'avait gardée comme apprentie, et surtout l'appréciait, voyant en elle une sorte de petite sœur, plus qu'une élève un peu rebelle mais très douée.

– Je te motivais, gamine, si tu n'es même pas capable de transformer un papillon en un pauvre volatile… Tu n'arriveras jamais à changer de forme toi-même.

Emma était de mauvaise foi, sans les pouvoirs des Ténébreux, elle n'aurait jamais elle-même réussi ce sort extrêmement compliqué. Drizzela pouvait le faire et elle le savait, cela prendrait juste un peu plus de temps que prévu.

– Recommence, ordonna-t-elle.

Drizzela souffla, fit apparaître un nouveau papillon et se concentra.

Lorsque la nuit tomba, la jeune femme n'avait toujours pas avancé d'un pouce et Emma s'énervait. Même avec Drizzela sa patience avait des limites.

– J'ai à faire, dit-elle avant de disparaître dans un nuage de fumée grise, laissant seule la jeune femme qui devrait se débrouiller pour rentrer au château par ses propres moyens,

Une façon aussi de la punir d'avoir échoué tout au long de la journée. Drizzela soupira, ce genre de comportement de la part de la magicienne était fréquent. Elle disparaissait pendant plusieurs jours, revenant parfois plus détendue ou plus en colère de ces expéditions mystérieuses.

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Drizzela assise sur le trône de son maître lisait un des grimoires de la bibliothèque, révisant quelques sorts, s'émerveillant devant de nouveaux assez difficiles à exécuter. Elle leva la tête en entendant les coups à la porte. Drizella se souvenait encore du jour où elle avait demandé à Emma comment il était possible de percevoir les coups de la porte d'entrée dans cet immense château, ce à quoi la magicienne noire avait simplement répondu en souriant « Abracadabra ». Une explication qu'elle n'avait jamais comprise mais qui devait être un sort d'un autre temps.

D'un mouvement du poignet, elle accorda l'entrée à l'étrangère, intriguée que quelqu'un ose s'aventurer dans l'antre du Dark One. Pour être honnête, hormis elle-même, cinq ans plus tôt, aucun visiteur n'était jamais venu. Les habitants de Wonderland avaient tendance à fuir ce bâtiment ou son propriétaire.

Elle ferma le livre, s'installa plus confortablement dans le siège et attendit patiemment.

Quelle ne fut pas sa surprise de voir apparaître au fond de la salle une jeune femme blonde d'environ son âge qui regardait étonnée et presque même émerveillée la décoration autour d'elle. Drizzela la détailla pendant qu'elle approchait. Vêtue d'un corset en cuir passé sur une chemise en lin blanc et d'une jupe rouge, elle s'avançait en souriant.

– Joli trône, remarqua-t-elle.

Drizella ne répondit pas, adoptant un masque impassible.

– Êtes-vous le Dark One ? Continua la jeune femme.

L'apprentie tergiversa. Elle avait envie de répondre à cette inconnue que oui, voulant continuer à lui en mettre plein la vue après la bâtisse. Malheureusement, elle se doutait bien que son mensonge ne passerait jamais auprès d'Emma qui lui pardonnait déjà beaucoup de choses.

– Non, répondit-elle.

La jeune femme parut déçue, baissa les yeux puis les leva à nouveau vers elle, en questionnant :

– Quand reviendra-t-il ?

– Quand reviendra-t-elle, corrigea Drizella.

– Qui ça ?

– Le Dark One.

– …

– Le Dark One est une femme, précisa l'élève en se demandant d'où pouvez bien provenir cette visiteuse pour ignorer cette information capitale.

L'inconnue cligna des yeux, comme pour intégrer cette explication et poursuivit :

– Et vous êtes certaine que ce n'est pas vous ?

Drizella commençait à s'interroger sur la santé mentale de celle en face d'elle quand elle reprit en haussant les épaules :

– Ce n'est pas grave, je cherche juste une sorcière et si « le » Dark One n'est pas là, vous pourriez peut-être me dire où en trouver une ?

– Je suis une sorcière, répondit Drizella piquée au vif.

– Ah ? Le regard de la jeune femme s'illumina quand elle reprit. Alors vous allez pouvoir m'aider !

Drizella inspira en la fixant, remarquant cette lueur d'espoir dans ses yeux. La personne présente à seulement quelques mètres, allait-elle vraiment l'implorer de l'aider ?

– Peut-être, répondit-elle pour la tester. Mais il y aura un prix…

– Tout ce que vous voudrez.

La jeune arrivée n'avait nullement hésité dans son accord. Cela amusa la sorcière, une telle candeur existait-elle réellement ? Avait-elle fait preuve d'autant de bonhomie lors de sa première visite au Dark One ? Oui, se dit-elle. Bien sûr, elle lui avait même proposé son âme !

Drizella se rendit compte qu'Emma avait toujours était correcte avec elle, n'abusant jamais de son rôle de mentor dans son apprentissage. Sachant, cependant, semer subtilement la noirceur dans son corps. Arrosant la graine de puissance et de supériorité qu'elle ressentait à cet instant devant la jeune femme demandant une faveur. Et là où Emma s'était montrée respectueuse, Drizella se révèlerait impitoyable.

La jeune sorcière se leva et comme son maître, quelques années auparavant, tourna autour de sa proie.

– Comment te nommes-tu ? Lui demanda-t-elle.

– Alice…

– Alice, susurra Drizella sans la quitter des yeux. Que veux-tu ?

La jeune femme se mit à expliquer d'une manière un peu brouillonne son problème en lui montrant l'intérieure de son poignet gauche. Victime d'un sort du cœur empoisonné, son père et elle ne pouvaient plus se toucher et Alice avait voyagé pendant plusieurs années pour trouver la personne capable de briser cette malédiction. Elle avait entendu parler du Dark One et de son incroyable puissance, d'où sa présence en ce lieux.

Drizella n'avait pas faibli, n'avait pas exprimé la moindre émotion ou déception en entendant le nom du sort. Elle était impuissante, la malédiction du cœur empoisonné restait impossible à briser. Elle doutait même qu'Emma puisse le faire. La jeune sorcière se trouvait enfin devant une personne qui avait besoin d'elle et pas de chance, elle repartirait bredouille. À moins qu'elle prétende être en mesure de la guérir, qu'avait-elle à y perdre ? Drizella toisa Alice qui la fixait de ses grands yeux bleus innocents et remplis d'espoir. Rien, au contraire, elle avait tout à y gagner, se dit-elle en souriant intérieurement.

Tout en attrapant le poignet comportant l'étrange marque, Drizella murmura :

– J'accepte de t'aider, Alice, mais en échange… cette nuit… tu m'appartiendras.

Alice parut confuse en remarquant que la sorcière se rapprochait d'elle.

– Je ne suis pas sûre de vous suivre, avoua-t-elle timidement.

Drizella préférait les actes à la théorie, et cette Alice devait comprendre. La sorcière posa sa main dans le creux de son dos et attira la jeune femme contre elle, l'embrassant doucement. Il ne fallait pas la brusquer, en tout cas pas avant d'avoir son accord complet… Drizella fit preuve de délicatesse dans son baiser, déversant la magie envoûtante dans le corps contre le sien, sentant le désir s'éveiller dans une Alice dont s'échappait un gémissement. Drizzela brisa leur étreinte et vérifia que ce qu'elle venait de faire l'avait bien atteinte. Elle en avait eu la confirmation dans le bruit étouffé mais voir l'envie peinte sur les traits de la jeune femme était tout aussi agréable. Alice rouvrit les paupières, expirant profondément en observant le sourire, tout sauf innocent, sur les lèvres de Drizella.

– Je sais ce que vous êtes en train de faire, précisa-t-elle.

La jeune sorcière arqua un sourcil, ravie d'avoir affaire à quelqu'un d'intelligent tentant vaguement de lui résister. Son sourire s'agrandit et elle resserra leur étreinte en demandant :

– Veux-tu que j'arrête ?

Alice ferma brièvement les yeux en distinguant la nouvelle vague de magie dans son corps, luttant difficilement contre l'attirance insoutenable qui l'habitait pour cette jolie sorcière qui la tenait dans ses bras, et murmura :

– Me donnez-vous votre parole, que vous allez me guérir mon père et moi ?

Drizella s'approcha de son oreille et lui murmura :

– Ne suis-je pas l'apprentie du Dark One ? Dit-elle en caressant le dos d'Alice dont le crépitement de la magie de la sorcière se répandit dans la colonne vertébrale, l'empêchant de réunir ses idées, de s'apercevoir qu'elle biaisait et ne lui répondait pas vraiment. Mais à ton tours, reprit Drizella, continuant à se jouer du trouble qu'elle insufflait en elle, dis-le… Ou va-t-en.

La sorcière s'écarta brusquement évacuant la magie d'Alice d'une manière désagréable, l'observant d'un œil sévère. La jeune femme légèrement perdue, la regarda en clignant des paupières.

– Dis-le moi, maintenant ou va-t-en, répéta-t-elle en s'éloignant de plusieurs pas, augmentant la pression sur la pauvre Alice, la pressant de répondre à l'instant, encore engourdie par ce qu'elle venait d'expérimenter.

Alice ne réfléchit pas, elle subodorait que quelque chose lui échappait mais son voyage durait depuis trop longtemps. Son père n'était plus si jeune et si pour le sauver, elle devait sacrifier une nuit auprès d'une sorcière, peut-être moins agréable que ce qu'elle voulait lui faire croire, alors elle le ferait.

– Cette nuit, je vous appartiendrai, chuchota-t-elle.

Drizella ferma les yeux de contentement. Que ce pouvoir était plaisant, bientôt elle ne leur demanderait même plus leur avis. Elle l'avait fait pour Alice, car elle savait que la jeune femme s'en voudrait par la suite d'avoir accepté…

– Parfait ! S'exclama-t-elle en se rapprochant.

Elle se saisit de nouveau de son poignet et dessina de l'index le labyrinthe circulaire en marmonnant des mots inintelligibles pour sa victime, faisant apparaître une lumière verte au bout de son doigt. Elle lâcha son bras et posa la main sur la poitrine de la jeune femme, auréolant l'endroit où se situait son cœur de cette même lueur, y ajoutant une magie inefficace et non dangereuse, dans le but de mieux flouer Alice.

Drizzela baissa le bras en déclarant :

– Te voilà guérie…

– Vraiment ? Demanda Alice pleine d'espoir.

– Honore ta parole, répondit Drizella d'une voix froide en fixant ses lèvres.

Alice hocha la tête, distinguant dans le regard de la sorcière ce qu'elle attendait d'elle. Elle se pencha prête à l'embrasser puis arrêta son mouvement au son du raclement de gorge.

– Je vous dérange ?

Drizella recula de quelques pas et s'embourba dans une réponse :

– Emma ? Je croyais que tu ne reviendrais pas avant plusieurs jours…

Le Dark One continuait d'observer avec intérêt Alice qui la regardait avec étonnement n'écoutant pas la jeune sorcière visiblement embarrassée.

– Aurais-tu conclu un marché avec Drizella ? Demanda-t-elle à Alice.

– Drizella ? Répéta la jeune femme.

Emma pointa du menton son apprentie et Alice confirma :

– Oui, elle m'a guérie du sort du cœur empoisonnée et en échange je…, Alice rougit ne continuant pas sa phrase.

– Je vois, répondit Emma en posant les yeux sur Drizella baissant les siens. Qui est la personne atteinte du sort ? Celle que tu ne peux approcher ?

– Mon père, confessa Alice.

Sans quitter des yeux sa protégée, l'Obscur agita le poignet en commandant :

– Alors rejoins-le, faisant disparaître la jeune Alice dans un nuage de fumé grise.

– Nooon ! S'écria Drizella en se précipitant vers la place où se trouvait celle qui devait partager sa couche quelques instants plus tôt.

Emma marcha vers son trône, dépassant une Drizella déçue et en colère.

– Pourquoi as-tu fait cela ? Cria la jeune femme.

Le cygne noir s'assit et se passa la main sur les yeux visiblement fatiguée.

– Dois-je te rappeler que les marchés sont MA spécialité ?

– Mais…

– Et qu'en conclure un, faussé dès le départ, est une entorse à la magie, à MA magie…

– Tout le monde sait que le Dark One triche dans ses propres contrats !

– Je ne mens jamais à mes victimes ! S'emporta Emma. J'exauce leur vœux en y ajoutant ou enlevant quelque chose, mais elles sont toujours servies ! Tu es incapable de briser le sort du cœur empoisonné et lui faire croire est indigne du rôle de sorcière que tu exerces, indigne de mon élève ! J'ai donc annulé votre accord.

– Je… Commença Drizella.

– Tais-toi ! Je ne veux plus te revoir avant deux jours, médite sur ce que tu as fait en attendant.

Emma agita le poignet et déporta Drizella au village voisin. La jeune sorcière leva les yeux au ciel en comprenant qu'elle était bannie du château pour les deux prochains jours et qu'elle devrait se contenter d'une des jeunes femmes de la taverne pour combler le désir toujours présents dans son corps.

Décidément aujourd'hui n'était vraiment pas son jour…

.

La Forêt Enchantée, le même jour…

Alice atterrit sur les genoux en plein milieu de la forêt et se releva reconnaissant les arbres autour d'elle. Comment avait-elle pu voyager sans haricots magique ?! Le cygne noir était étonnement fort, comprit-elle en devinant qu'elle avait fait la connaissance éclaire du Dark One.

Mais c'était grâce à cette Drizella, dont elle sentait encore l'odeur et son désir pour elle parcourir son corps, qu'Alice pourrait reprendre son père dans ses bras. La joie l'envahit en se mettant en marche pour le village.

Assis sur un tonneau éventré dans la ruelle aux pavés mouillés par la récente pluie, Hook, souffrant de rhumatismes, injuriait l'humidité qui lui provoquait les crises. Se souvenant avec regret du beau jeune homme qu'il avait jadis été. Un homme à fière allure, au sourire ravageur dont les dents jaunâtres aujourd'hui avaient plus tendance à faire fuir la gent féminine qu'à l'attirer. Il regarda avec désolation son ventre rebondi, ses ongles sales, soupira et sentit sa propre haleine fétide. Qu'est-il devenu ? Dans le désastre constant qu'avait été sa vie, une chose continuait à égayer son cœur, sa fille Alice qui trouverait la solution à ce sort de malheur qui les empêchait d'être ensemble après cette tour maudite.

Il leva la tête à la voix qu'il connaissait et sourit avec amour à la jeune femme qui s'approchait puis porta une main en avant pour l'arrêter.

– N'avance pas plus ! L'avertit le pirate.

Alice ne l'écouta pas en expliquant.

– J'ai réussi papa ! J'ai trouvé une sorcière qui a brisé le sort !

La jeune femme l'étreignit et fut projeté en arrière. Quand elle se releva, son père à quelques mètres se tordait de douleurs. Comprenant que le sort n'avait pas été brisé, Alice se précipita vers lui et s'agenouilla à une distance raisonnable, s'excusant en pleurant, désolée d'être la source de la souffrance de son père.

– Pardon, papa, elle m'avait dit qu'elle m'avait guérie !

Le Capitaine inspirait profondément pour endiguer la brûlure qui encerclait son cœur. Après plusieurs minutes, celle-ci diminua et il répondit :

– Je savais que le crocodile ne m'aiderait pas… Le Dark One ne m'a jamais aimé.

Alice toujours sous le choc répétait d'un air affolé :

– Que puis-je faire papa ? Dis-moi !

Hook tendit la main pour caresser la joue d'Alice et arrêta son geste à temps. Il l'aimait tellement, sa fille, sa seule réussite.

– Trouve-la… Elle m'aidera, elle m'est redevable, je lui ai donné un coup de pouce pour fuir ce monde quand les Charmant lui ont enlevés sa magie… Une magie qu'elle a dû récupéré depuis…

– Qui papa ?

– Demande à Monsieur Mouche de t'assister dans ta recherche…

– Qui ?

– La méchante Reine, celle qui porte le prénom de Regina, murmura son père avant de s'évanouir.

.

Wonderland, deux jours plus tard…

Emma regardait Drizella bouder. Lui arracher cette Alice des mains l'avait vraiment énervée. Elle ne se concentrait pas et enchaînait les erreurs. Le cygne noir décida d'intervenir.

– Il suffit ! Cria-t-elle agacée.

Drizella suspendit son geste, la pierre quelques centimètres au-dessus de sa main.

– Passe à autre chose, veux-tu ! Jouer avec Alice comme tu comptais le faire t'aurait plus blessé que tu ne le penses.

– Ce n'est pas vrai, marmonna Drizella.

– Oh, vraiment ? N'as-tu pas remarqué la magie qu'elle détenait ?

– …

Le Dark One se mit à rire devant l'air incertain de son élève.

– Bien sûr que non. Occupée à l'aguicher comme tu le faisais, sa puissance t'a échappée. Un pouvoir capricieux qui t'aurait laissé des séquelles difficiles à guérir.

– Non…

– Si.

Emma porta une main à son menton, réfléchissant tout haut en parcourant la pièce où elles s'entraînaient.

– Je comprends ton attirance et le marché que tu as passé avec elle. Cette jeune femme est des plus intéressantes… Peut-être…

– Oui ?

– Peut-être devrais-je la retrouver pour en faire mon élève ? S'interrogea Emma tout en fronçant les sourcils face à une autre pensée. Cela dit, sa magie est instable, ce ne sera pas de tout repos…

– Je m'occuperai d'elle si besoin s'empressa d'argumenter Drizella.

La magicienne s'arrêta et fixa songeuse son élève pour reprendre après quelques instants :

– Non… Cela retarderait tes grands projets…

Drizella déglutit, demandant innocemment :

– Que veux-tu dire ?

Emma sourit et s'approcha en révélant :

– Mais ton désir de lancer le sort noir, évidemment…

– …

– Pensais-tu réellement que je n'étais pas au courant ? Questionna Emma en riant. Pourquoi crois-tu que j'ai accepté que tu deviennes mon apprentie, gamine ?

Drizella cligna des yeux en regardant Emma qui souriait d'un air moqueur.

– Tu ne veux pas m'en empêcher ? Demanda la jeune femme incrédule.

– Non.

– Pourquoi ?

Pourquoi ? Répéta intérieurement Emma. Pour la simple et bonne raison qu'elle n'en pouvait plus, que vivre aux côtés de sa famille sans les voir lui était devenu insupportable. Que se souvenir de la femme qu'elle avait mis tant de temps à comprendre qu'elle aimait sans pouvoir la prendre dans ses bras lui déchirait le cœur chaque jour un peu plus. La peine étouffée refaisait surface trop souvent.

Emma en avait assez. Elle préférait connaître Henry, sa petite fille et même cette fichue Cendrillon en tant qu'étrangers plutôt que ne jamais s'approcher d'eux. Et elle préférait aussi oublier Regina et toute cette vie de magie et de peine.

Le Dark One ne voulait plus se battre mais choisir la facilité.

Drizella scrutait les traits de la femme qu'elle considérait comme une sorte de grande sœur et comprit ce qu'il se tramait dans la tête de son mentor.

– Tu veux faire partie du sort…

– Oui, murmura Emma, mais à une condition.

– Laquelle ?

– Je veux garder mon nom.

La jeune femme sourit, ravie que la personne qu'elle admirait la suive dans son plan machiavélique et hocha la tête.

– Bien sûr, tu resteras Emma Swan, je te le promets.

Emma la regarda et baissa brièvement la tête en signe de remerciement.

– Comme je te l'ai dit, reprit-elle je peux t'aider. Mais pour ce faire, tu devras travailler encore plus dur et peut-être que dans quelques mois…

– Quelques mois ?! La coupa Drizella pleine d'espoir.

– Oui, quelques mois, confirma Emma. Quelques mois sans la moindre distraction, l'avertit-elle d'un regard entendu.

Drizella comprit. Cela signifiait, pas d'Alice… Tant pis, le sort valait plus qu'un désir envoûtant. La jeune femme réfléchit très vite et trouva un compromis. Elle lancerait la malédiction aussi sur Alice, ainsi elle pourrait la revoir dans le monde qu'elle créerait. Drizella sourit à sa propre ingéniosité et répondit d'une voix ferme :

– Alors, pas de distractions…

.

Très loin dans un autre monde, quelques mois plus tard…

Alice voyageait toujours mais atteignait enfin son but. Trouver l'ancienne Méchante Reine avait été ardu. Elle ne portait plus ce nom et personne ne la connaissait. Monsieur Mouche lui avait indiqué la direction et Alice avait fait le reste. Enquêtant auprès des habitants des différents mondes, supputant sur ce qu'elle apprenait, pour finalement déduire que celle qui se nommait aujourd'hui la Reine Noire devait porter autrefois le « sobriquet » de Méchante Reine, car n'avait-elle pas le même prénom ? Regina… Et cette coïncidence là, Alice la trouvait étrange. Ce qui a ses yeux n'était pas peu dire.

Ça, et le fait que le château de la dite Reine ressemblait étrangement à celui de l'ancienne Méchante Reine de Forêt Enchantée.

Assise dans une auberge à l'ambiance triste, Alice écoutait la jeune serveuse lui conter les méfaits de la Reine Noire. Une femme capable d'arracher le cœur d'un homme qui avait oublié d'enlever son chapeau sur son passage. Une femme terrible que tout le monde craignait et qu'il valait mieux éviter.

Alice lui demanda si elle connaissait « La » Dark One, mais la serveuse répondit par la négative, aucun magicien hormis leur Reine n'avait jamais mis les pieds dans ce royaume.

Après des mois à la chercher, Alice n'abandonnerait pas sa quête en suivant l'avis d'une serveuse effrayée. Elle acquiesça cependant pour ne pas éveiller les soupçons et quitta la taverne, marchant en direction du château sombre.

La nuit tombait quand elle arriva à l'orée de la forêt qui la séparait de l'habitat de Regina. Alice décida de continuer, elle avait déjà trop attendu et ce n'était pas quelques arbres qui risquaient de l'arrêter !

La jeune femme réalisa très vite que la forêt était ensorcelée. Se concentrant sur son but, s'enfermant dans une bulle où rien ne la distrayait, elle persévéra sur le chemin. Alice fut la première étonnée lorsque le pont-levis du château apparut. Elle marcha vers l'entrée et s'arrêta face à l'immense porte qui s'ouvrit avant qu'elle ne frappe.

Le lieu était sombre, l'air autour d'elle oppressant. Alice percevait les sorts qui crépitaient dans l'air, ceux qui auraient dû la réduire en cendre, ceux qui devaient la priver d'oxygène, des maléfices qui n'arrivaient pas à l'emprisonner ou l'affaiblir. Son regard fut attiré par la clarté en haut d'un escalier et la jeune femme suivit cette direction. Après la dernière marche, elle pénétra dans une grande salle où une femme lui tournait le dos, les mains sur une rambarde, admirant la vue devant elle.

Alice remarqua la table sur laquelle trônaient un miroir et un chandelier sur la gauche et sursauta en entendant la voix grave tout près d'elle.

– Rares sont ceux qui peuvent déjouer mes sortilèges…

Alice opina poliment en détaillant la femme dotée d'une robe incroyable, qui ne devait pas être évidente à porter, se dit-elle. Puis elle sourit en observant sa bouche, s'exclamant :

– J'ai bien failli avoir la même cicatrice que vous un jour !

La Reine Noire plissa les yeux pendant qu'Alice reprenait de plus belle avec enthousiasme tout en fouillant dans sa mémoire.

– Oui, lors d'un de mes voyages, j'ai rencontré un chat bizarre avec un sacré coup de patte. Heureusement que j'ai de bons réflexes…

La sorcière tendit la main vers la gorge de la nouvelle arrivée qui se tut portant une main à son cou pour se libérer de cette étrange sensation, et reprit contenance après le trouble que venait de lui provoquer cette jeune femme. Non seulement, elle avait réussi à traverser sa forêt, franchi ses barrières magiques, mais comble du comble, elle ne semblait pas le moins du monde effrayée par elle !

The Evil Queen libéra sa gorge en l'accusant pleine de colère dans sa direction :

– Magicienne…

Alice tombant à moitié, pivota sur elle-même en toussant, regardant autour d'elle, fronçant les sourcils en demandant :

– Une magicienne ? Où donc ?

La Reine invoqua des lianes qui emprisonnèrent la jeune femme qui avait des réactions vraiment des plus étranges et la projeta contre un des murs de sa chambre. Alice tourna la tête vers ses bras et découvrit avec stupéfaction le lierre épais qui la retenait.

– Il vous obéit… Incroyable, comment faites vous ? Vous pourriez m'apprendre ?

– Qui es-tu ? Demanda la Méchante Reine en resserrant les liens, ravie de voir la grimace de douleur sur les traits de la jeune femme qui la surprit encore une fois par sa réponse.

– Ce n'est pas très confortable, lâcha-t-elle.

Elle baissa les yeux vers la femme énervée et parut se souvenir de sa question.

– Alice, je m'appelle Alice !

La Reine noire chercha dans sa mémoire si elle connaissait une « Alice » puis continua son interrogatoire.

– Comment as-tu déjoué mes sorts ?

– Je ne sais pas ! Je n'ai rien fait ! J'ai juste marché ! J'ai besoin de voir la Reine Noire, répondit sincèrement Alice commençant à insulter les lianes qui ne voulaient pas se desserrer.

Regina en resta abasourdie. Mais qui donc était cette femme ?!

– JE suis la Reine Noire ! Dit-elle d'une voix glaciale.

Alice toujours occupée à essayer de se libérer s'interrompit et la regarda pleine d'espoir.

– Enfin ! Vous allez pouvoir m'aider à… Une nouvelle mimique douloureuse s'afficha sur son visage… Vous ne voulez pas dire à vos fichues plantes de me lâcher, elles me font mal !

La Reine Noire obtempéra se préparant à un mauvais coup. Alice s'écrasa sur le sol dans un bruit sourd et grogna, frottant son postérieur douloureux.

– Je vais avoir un bleu, marmonna-t-elle. Pourquoi m'agressez-vous ? Papa avait dit que vous nous aideriez pour le remercier d'être venu à votre secours pour fuir les Charmant qui vous avez privé de votre magie… Lui reprocha Alice, puis détaillant la robe de la Reine, distraite par les arceaux au niveau de la taille, la jeune femme oubliant totalement l'échange qu'elles venaient d'avoir demanda :

– Vous arrivez à passer les portes avec cette robe ? Elle fronça les sourcils en réfléchissant tout haut. Pas de face, c'est impossible, analysa-t-elle en tendant la main vers le tissu.

La sorcière attrapa son poignet, saisissant qu'elle était inoffensive. Croisant les yeux bleus légèrement étonnés par les doigts toujours présents sur son avant-bras dont les ongles s'enfonceraient désagréablement dans sa peau, la Reine demanda doucement :

– Qui est ton père ?

Le sourire qui s'afficha sur le visage de la jeune femme confirma, l'innocence et la gentillesse qui se dégageait d'elle.

– Le Capitaine Hook ! S'exclama Alice.

The Evil Queen se figea. Vu son âge, Hook l'avait eu avant de connaître Emma. Et pourquoi disait-elle qu'il l'avait aidée à fuir les Charmant qui l'avaient dépouillée de sa magie ?! Tout ceci était vraiment des plus bizarres. À moins que…

– Ton père a-t-il les cheveux blancs, une barbe et du ventre ?

Le visage d'Alice s'illumina.

– Oui ! Je savais que vous vous en souviendrez !

La Reine secoua la tête. Le Hook alternatif… Celui crée dans son vœu d'Aladin. Un message subliminal de sa part à Emma, pour lui montrer que ce pirate bien trop maquillé, n'égalerait jamais Regina. Un message que bien entendu elle n'avait pas compris. The Evil Queen enfermée dans le corps de Regina avait vu éclore les sentiments de son « alter ego » envers la Sauveuse au fils des ans, pour atteindre leur apogée à Neverland. Des émotions qu'elle-même avait finies par partager à son plus grand embarras. Les condamnant dans son fort intérieur comme une faiblesse méprisable. Elle les avait d'ailleurs parfaitement dissimulés à Emma lors de leur altercation, montrant à la place toute la morgue dont elle était capable à son égard, la comparant à un « Sauveur raté » parfaitement inutile dans son aide aux habitants de Storybrooke, ou encore l'accusant d'absentéisme durant l'enfance de leur fils. Pour finir par l'éjecter, elle, Henry – à son grand regret – et son pirate vulgaire à la limite de la ville, « hors de l'échiquier ». Illustrant par ce biais, sa réplique acerbe sur une Emma inefficace contre The Evil Queen, ne daignant même pas adresser la parole au mollusque en cuir à côté d'elle. Et pourtant, ce Hook alcoolique avait aidé une version d'elle-même dans cet univers parallèle…

La Reine noire tergiversait, Regina avait détint sur elle plus qu'elle ne voulait l'admettre et la magicienne se surprenait parfois à faire preuve de clémence, d'empathie envers les paysans du coin. Encore une fois, la voix de son côté lumineux lui murmurait d'aider cette jeune femme et son père, de l'écouter et d'accepter ce qu'elle lui demanderait. Alors la magicienne noire posa la question du bout des lèvres, résistant comme elle le pouvait à un combat qu'elle savait perdu d'avance. Alice avait gagné par son allégresse communicative, la douce naïveté qui se reflétait dans ses yeux enfantins qui semblaient s'émerveiller d'un rien.

– Rappelle-moi ton nom.

La jeune femme sourit, lui ayant déjà pardonné l'échange musclé précédent, persuadé de la bonté – même dissimulée – de cette femme aux robes improbables.

– Alice, Majesté.

The Evil Queen, marcha jusqu'à la chaise près de la petite table, en fit apparaître une autre pour son hôte et l'invita à s'assoir, lui proposant de tout lui expliquer depuis le début.

Le récit d'Alice s'avéra passionnant et la Reine noire partagea un dîner en compagnie de cette oratrice talentueuse. La jeune femme lui décrivait sa rencontre avec Drizella, le sort dont elle avait été victime et l'interruption inopportune de la Dark One quand The Evil Queen l'interrompit.

– « La » Dark One ? Depuis quand Rumplestilskin a-t-il décidé de changer de sexe ? Le crocodile est un homme…

Alice parut ne pas comprendre.

– Je croyais qu'il s'agissait d'un cygne…

– Un cygne ? Répéta Regina.

– Oui, La Dark One que j'ai rencontré est une femme que Drizella a appelée… Alice fouilla dans sa mémoire. Mince, je l'ai sur le bout de la langue…

– Emma, souffla la Reine.

– Oui ! C'est ça, Emma ! Vous la connaissez ?

The Evil Queen n'écoutait plus. Emma était à nouveau le Dark One ? Elle n'était donc pas morte ? Comment pouvait-elle avoir échappé à une telle information ? Regina s'injuria intérieurement. Tout était de sa faute. En élisant domicile dans cette partie oubliée du monde, elle avait lancé un sort sur elle-même, pour qu'il soit impossible à quiconque de deviner son passé. Même Rumplestilskin ne la retrouverait plus. Ce morceau de sa vie était mort le soir où elle avait accepté de laisser partir son fils, le soir correspondant à la fin de Regina, de Storybrooke et surtout… à la disparition d'Emma.

Cette femme qu'elle aimait et qui était toujours en vie. Mon Dieu…

Et ce soir, elle apprenait qu'elle était l'Obscur. Depuis combien de temps ? Avait-elle essayé de retrouver Henry ? Se souvenait-elle au moins de leur fils ? Trop de questions se bousculaient dans son esprit, et une colère inattendue monta lentement dans son corps. L'heure d'une nouvelle rencontre entre elles avait sonné et si elle apprenait qu'Emma avait abandonné Henry…

Regina revint à Alice qui restait silencieuse, attendant une réponse de la Reine. La magicienne décida de lui révéler la vérité.

– Alice… Le sort dont tu m'as parlé ne peut être brisé…

– Mais… commença la jeune femme, les larmes scintillant au coin des yeux.

– Je peux cependant faire quelque chose, l'arrêta Regina avec un sourire affectueux.

Alice attendit.

– Comme je te l'ai dit, le sort du cœur empoisonné est impossible à défaire. Or, ton père… m'a aidé… Regina s'était résignée à adopter la version qu'il avait connu. Comment leur expliquer tout le reste ? Même elle s'y perdait, alors ces deux-là… Je vais lui accorder une nouvelle jeunesse, qu'en dis-tu ?

Alice n'en croyait pas ses oreilles.

– Vous pourriez vraiment… ?

– Oui.

– Mais on ne pourra toujours pas se toucher ?

– Non, répondit Regina avec un sourire triste.

– On aura du temps ensemble, plus qu'aujourd'hui, et il ne serait plus malade…

– Si tu parles de problèmes tels que les rhumatismes, alors oui, il sera guéri.

Alice restait pensive, elle décida de poser la question qui la taraudait :

– Croyez-vous qu'il existe quelqu'un en mesure de nous débarrasser de cette malédiction ?

Regina la regarda et son cœur se serra un instant. Réalisant toute la stupidité de son geste vingt ans plus tôt. Comment avait-elle pu laisser Henry aux Charmant ? La jeune femme devant elle avait bravé de nombreux dangers, quitte à se donner auprès d'une sorcière un brin tordue pour avoir à nouveau la chance de serrer son père dans ses bras. The Evil Queen avait cru se sacrifier et faire la bonne chose pour son fils ? Non, elle avait simplement réalisé la même chose qu'elle avait crachée à la figure d'Emma. Elle l'avait abandonné, oblitérant également les êtres qui avaient su la faire revenir à la vie, son fils, sa famille, même Zelena n'avait pas échappé à ce choix stupide.

Et aujourd'hui c'était une gamine d'à peine plus de vingt ans qui lui ouvrait enfin les yeux !

La Reine noire se promit une nouvelle fois de tout faire pour l'aider, elle et son père. Elle chercha une réponse un tant soit peu remplie d'espoir pour la jeune femme.

– La seule personne qui pourrait éventuellement annuler le sort…

– Oui ?

Regina soupira et continua.

– Et celle qui l'a lancé.

Elle remarqua la déception sur les traits d'Alice. Se doutant qu'elle avait commencé par ça avant de venir la voir, elle ou Emma.

– Elle est morte il y a des années, murmura-t-elle.

– Je suis désolée, Alice, répondit sincèrement l'ancienne Méchante Reine. Hormis ce que je t'ai dit, je ne peux rien faire de plus.

Alice leva les yeux de son assiette et rencontra son regard.

– Merci, Majesté. Ce que vous me proposez est déjà beaucoup…

Regina détourna les yeux, touchée par la bonne foi de la jeune femme, puis se racla la gorge en précisant.

– Ce soir tu dois te reposer. Nous partirons demain pour la Forêt Enchantée.

– Merci, Majesté.

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La Forêt Enchantée, le lendemain…

Alice avait fait provision d'haricots magiques et la dématérialisation dont usait si facilement la Reine noire leur permit d'accéder à leur destination en un temps record. Regina rencontra le père d'Alice en se disant qu'elle n'avait réellement pas été tendre dans son vœu, et comme promis, à l'aide du sang de sa fille, redonna la jeunesse au pirate qui la gratifia d'un de ses sourires ravageur en guise de remerciements. Allant même jusqu'à la prendre dans ses bras. Un geste qu'elle faillit punir avant de s'apercevoir, qu'encore une fois, l'homme devant elle ne partageait que peu de chose avec l'amant d'Emma et que seule comptait sa fille à ses yeux.

Regina leur faussa compagnie après avoir promis de venir dîner chez eux dans la semaine et partit à la recherche d'Henry. Emma attendrait encore un peu.

Elle le découvrit en couple avec… Cendrillon et père d'une petite fille ! Elle était grand-mère ! Cachée, elle observa avec amour l'homme heureux qu'il était devenu. Avait-elle vraiment fait une erreur ? Ou n'était-elle pas plutôt sur le point d'en faire une en se dévoilant après vingt ans à un père de famille persuadé d'avoir perdu la sienne bien des années auparavant ?

Elle pleura en silence, ne sachant plus qu'elle attitude adopter. Emma lui devait une explication ! Se dit-elle en essuyant ses larmes disparaissant dans un nuage de fumée pourpre.

Regina apparut dans la salle de trône de son ancien palais. Elle voulait revêtir une nouvelle robe avant ses retrouvailles avec l'Obscur, mais ne résista pas à l'idée de s'assoir sur son ancien siège, posant ses mains sur les accoudoirs, levant la tête en sentant la vibration, entendant la détonation dans le lointain et la voyant apparaître à quelques mètres, dans un nuage de fumée grise.

– Emma ?

La femme en noir se pétrifia en la découvrant assise sur le fauteuil.

– Regina ? Souffla-t-elle.

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La Forêt Enchantée, un quart d'heure plus tôt…

Drizella était désespérée, son plan avait échoué. Elle ne pourrait jamais lancer le sort noir. Réunir sept sorcières avait été compliqué mais huit était tout bonnement impossible. Et pire que tout, sans la Méchante Reine cette tâche ne s'accomplirait jamais. Comment avait-elle cru y arriver sans l'Initiatrice, la seule et unique à avoir déjà lancé le sort ? Elle était vraiment stupide !

– Arrête de te lamenter, la réprimanda Emma. Bien entendu que sans Regina cela sera plus ardu. Néanmoins tu m'as moi… Utilise mon sang…

Emma déambulait dans le temple en pierre, passant devant les sept sorcières qui gardait la tête baissée sous leur scapulaire, témoignant leur respect à l'Obscur devant elle.

– Ton sang ? Répéta Drizella dans son dos.

– Oui. Ne suis-je pas moi-même une magicienne noire ?

– Mais…

– C'est la seule solution et tu le sais, affirma Emma.

Le Dark One avait depuis longtemps comprit que sa pupille se cognerait à ce problème épineux et en était arrivée à cette conclusion. Soit le sang de l'Obscur serait le dernier ingrédient, soit le sort ne serait jamais lancé.

– Mais, reprit Drizella. Si je prends ton sang, les conséquences seront…

– Inattendues, compléta Emma.

Pire que ça pour être exacte. Emma ignorait totalement ce qu'il se passerait. Elle se garda de présenter les choses sous cet aspect à son apprentie, répétant à la place ce qu'elle lui avait déjà dit.

– C'est le seul moyen, alors fait ton choix, gamine, ordonna-t-elle en tendant la main paume ouverte.

Drizella observa la main blanche et les lignes dans celle-ci. Elle jeta un coup d'œil aux femmes autour d'elle. Ce cercle de magie qui attendait sa décision pour se mettre en branle. Emma avait raison comme toujours. Valait-il mieux un sort aux conséquences inattendues plutôt que pas de sort du tout ? S'interrogea-t-elle. Oui, conclut l'élève, elle avait travaillé trop dur pour que cette possibilité lui glisse entre les doigts.

Drizella attrapa son poignard et entailla la paume de son maître. Observant le sang étrangement foncé tomber goutte à goutte au centre du temple libérant une épaisse fumée.

Emma sourit devant le tourbillon qui s'élançait vers le ciel orageux et reprit en direction de son élève.

– À bientôt, gamine, dit-elle puis disparut dans un nuage de fumée grise.

Le Dark one avait pour idée d'attendre le sort dans l'ancien château de Regina, de s'assoir sur son siège et de lui dire au revoir avant de ne plus se souvenir d'elle à jamais. Car maintenant qu'elle venait d'utiliser son sang pour lancer la malédiction, celle-ci ne pourrait plus être brisée. Son grand amour était mort depuis bien des années, un baisé n'était donc plus d'actualité…

Emma se matérialisa dans la salle et fixa la femme assise qui prononçait son nom. Ses yeux lui jouaient-ils un mauvais tour ?

– Regina ? Souffla-t-elle.

Le cygne noir suivit des yeux la femme en cuir, se lever lentement et marcher vers elle, un masque froid sur le visage. Cette femme suintait la magie, et la supériorité comme si l'incarnation de la Méchante Reine elle-même s'avançait vers elle.

La Méchante Reine ! Comprit enfin Emma. Celle avec qui Regina avait partagé son cœur et qui était repartie pour la Forêt Enchantée. Comment avait-elle pu l'oublier ? Était-ce vraiment elle qui s'arrêtait en face d'elle pour lui poser une question sur un ton glacial.

– As-tu abandonné notre fils, Emma ?

Emma n'écoutait pas scrutant le visage d'une femme qu'elle n'avait pas revu depuis vingt ans, s'abreuvant des traits qu'elle aimait si ardemment, comme une désespérée assoiffée au milieu du désert face à un puits apparu comme par miracle devant elle. Que se dressât face à elle la partie obscure de Regina ne la gênait pas – et puis elle était mal placée pour parler –, non, car elle voyait au-delà de la rancœur, de la haine et de la colère qui collait à la peau de The Evil Queen, Emma distinguait parfaitement Regina dans cet amas de noirceur, une étincelle de lumière brillante, un petit brasier pulsant dans le corps qui n'était qu'à quelques centimètres à peine…

The Evil Queen n'osa pas répéter sa question devant l'expression d'Emma. Surprise par les larmes aux coins des yeux entièrement noir du Dark One qui la fixait avec adoration et qui…

La pression des lèvres d'Emma sur les siennes la chamboula au point qu'elle en oublia sa colère. Emma l'embrassait ?! Où était donc passé son amour guimauve et ringard pour Monsieur Eyeleyner ? Et… À nouveau ses pensées s'interrompirent en sentant les mains du Dark One dans son dos l'attirer à elle, leur corps se coller, les doigts d'Emma remonter jusqu'à sa nuque, sa bouche s'entrouvrir, sa langue…

C'en fut trop. The Evil Queen la repoussa. Emma était censée la détester ! Ce rapprochement – qui n'était pas pour lui déplaire – méritait un minimum d'explications avant de passer à l'acte ! La Reine noire se demanda un instant depuis combien de temps elle s'embarrassait de ce genre de pensées ? Fichue Regina ! Se dit-elle. Sa partie « gentille » voulait certainement entendre la déclaration d'Emma avant de poursuivre quoi que ce soit entre elles.

Regina les yeux fermés murmura :

– Emma…

Elles entendirent une détonation dans le lointain.

– Que se passe-t-il ?

Les yeux du Dark One avait retrouvé leur humanité constata The Evil Queen en rencontrant son regard embarrassé.

Emma ne regrettait absolument pas son geste précédent, la contrariété venait de ce qu'elle sentait se rapprocher. Elle recula de quelques pas et détourna les yeux.

– Je crois avoir fait une bêtise…

The Evil Queen reprit sa place et la toisa :

– Le contraire m'eut étonnée, Mademoiselle Swan…

Dieu que ce petit ton pincé lui avait manqué remarqua Emma en souriant en coin.

– Explique-moi, depuis le début.

– Je crains que nous n'ayons plus vraiment le temps…

La Reine regarda à travers la fenêtre découvrant l'immense vague de fumée se diriger vers elles.

– Le sort noir… C'est impossible…

– Pas avec le sang du Dark One…

The Evil Queen tourna la tête en direction d'Emma et ferma les yeux :

– N'as-tu donc rien appris ?! L'accusa-t-elle. Même Rumplestilskin ne s'y serait pas risqué. Cela peut engendrer un tel paradoxe… L'ordre en sera peut être bouleversé, il est probable que la course du temps elle-même en souffre ! Storybrooke à côté semblera un paradis !

Emma gardait les yeux baissés.

– Je sais, mais je n'arrivais plus à vivre sans Henry et toi…

Que pouvait-elle répondre à un tel aveu ?

– Comment… ?

– Il a fallu que je te vois mourir pour enfin réaliser que je t'aimais, précisa Emma d'une petite voix. Je sais, c'est bête… Mais tu me connais, continua-t-elle en souriant pauvrement.

– Emma…

La jeune femme s'était éloignée, se massant la nuque, elle continua.

– Je suis devenue le Dark One pour te sauver. Et j'ai échoué… J'ai déçu Henry par ce choix. Je me suis transformée en monstre, et je ne voulais pas qu'il en subisse les conséquences. Tu comprends, si tu avais survécu je me serais battue contre les ténèbres, mais sans toi… Alors j'ai préféré le laisser à mes parents… Lui offrir une meilleur chance qu'une mère devenue l'Obscur… J'ai été la victime des séquelles de Neal et je refusais qu'Henry devienne comme lui par ma faute.

Emma lui tournait le dos observant le sort s'approcher à grande vitesse.

– Si seulement j'avais su que tu étais en vie quelque part… Mais il est trop tard, la malédiction arrive et ni toi ni moi ne nous souviendrons l'une de l'autre…

Ses yeux redevinrent noirs et le Dark One s'approcha de The Evil Queen. Elle tendit la main vers la joue de la Reine si silencieuse tout à coup.

– J'ignore ce qu'il va se passer, dit-elle en caressant du bout des doigts la cicatrice sur sa bouche. Je suis pourtant sûre d'une chose... Je te reconnaîtrai.

La Reine noire les yeux brillants la prit dans ses bras. Emma avait simplement eu le même réflexe qu'elle pour Henry vingt ans plus tôt. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, la Méchante Reine était seule responsable de son isolement. Elle murmura à l'oreille de celle qu'elle serrait plus fortement pendant que la fumée s'engouffrait dans la pièce.

– J'en suis certaine.

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N/A : Notes importantes :

Merci à PaB384, pour son commentaire sur Codex et qui concerne toutes mes histoires, mais que je ne peux remercier en mp.

Un chapitre sera posté tous les lundis.

Je sais, j'ai un petit peu triché, normalement Rumplestilskin est celui qui tue la Fée Noire et ce avant le combat entre Emma et Gideon, mais bon…

Étant donné qu'il s'agit d'un UA, le comportement des personnages peut varier en fonction de la série et de nouvelles personnes peuvent apparaître.

Voici l'index des personnages :

Drizella : Fille de Lady Traimère / Victoria Belffrey et demi-sœur de Cendrillon. Pour ceux qui ont vu le dessin animé du même nom, Drizella chante merveilleusement faux « Chante Rossignol, chante... ». Nom dans la saison sept : Drizella/Ivy ou Javotte en français.

Alice : l'héroïne d'Alice au pays des merveilles, fille de Hook (version du vœux d'Emma par Aladin) et fille de Mother Gothel. Nom dans la saison sept Tilly.

Hook : Père d'Alice. Dans la saison sept porte aussi le nom : Nhook (« New » Hook)/Rogers.

Zelena : Mère de Robin. Dans la saison sept porte aussi le nom : Kelly.

Robin : Fille de Robin des bois et Zelena. Dans la saison sept porte aussi le nom : Margot.

Cendrillon : Demi-soeur de Drizella. Dans la saison sept porte aussi le nom : Jacinda.

Lucy fille d'Henry et Jacinda.

Et enfin... Regina... que l'on ne présente plus, porte aussi le nom de The Evil Queen/ La Méchante Reine et Roni dans la saison sept.

Pour les autres personnages... On s'en fiche...

Hyperion Heights est un quartier de Seattle où se déroule une partie de la saison sept, dans cette histoire elle est transformée en grande ville.

Cette histoire comporte douze chapitres, mais pas aussi longs que celui-ci.

Ah oui ! Et euh... Bonne lecture :)