Shiho regardait sa montre. Sa sœur aurait déjà du appeler. La jeune scientifique faisait les cents pas dans son laboratoire.

« Elle a du se louper, c'est pas possible ».

Soudain l'évidence la frappa.

« Ils vont sûrement venir me chercher ».

La jeune femme ôta d'un geste sa blouse , et prit ses affaires. Elle franchit les portes battantes, et remonta le couloir, heureuse de ne rencontrer personne. Dans sa tête, elle pensait déjà à la suite. Comment s'enfuir, comment se cacher, comment trouver de l'argent ? Toutes ses questions étaient sans réponses malgré l'imminence de la situation.

Soudain elle débarqua dans le hall et ralentit son pas qui se faisait pressant. La dame de l'accueil la salua comme à l'accoutumée, mais là, plus que d'habitude, Shiho n'y porta aucune importance.

Elle passa son badge, franchi le tourniquet et se retrouva devant les portes d'entrées vitrées de l'entreprise.

Deux voitures noires venaient de se garer devant le bâtiment, et une ribambelle d'hommes en noir se dirigeaient vers Sherry. Ils étaient tous devancés par Gin. Il fut le premier à franchir la porte d'entrée.

– Tu es en avance Sherry. Lui asséna t-il froidement.

Durant une fraction de seconde, Shiho ne sut quoi répondre. Elle avait presque réussi à s'échapper. à Une minute près.

– Aide moi, s'il te plaît. Aide moi.

Deux hommes se placèrent derrière Shiho et la traînèrent dans un local du hall, à l'abri des regards.

Gin se plaça devant elle.

– Je t'ai déjà aidé. JE T'AI DÉJÀ AIDÉ ! Et toi qu'est-ce que tu fais ? TU TE SAUVES ! TU ME TRAHIS ! Hurlait-il avec une rage inouïe.

Il fit une pause, puis ajouta. En la regardant droit dans les yeux.

– Je hais les traîtres.

Il se retourna, puis à l'adresse des hommes qui l'accompagnaient, il lança :

– Attachez-là dans son labo, on va voir ce qu'on va faire d'elle.

La troupe s'extirpa ensuite de l'étroit local, ne laissant plus que deux colosses qui encadraient la jeune scientifique et Gin, qui s'apprêtait à sortir.

Shiho, qui sentait ses jambes se dérober, eu la force de poser une dernière question.

– Comment ils vont me punir ?

Gin s'arrêta net, et dans l'instant, il assena :

– Je t'ai déjà punie.

La jeune femme comprit immédiatement, et s'effondra.

Elle fut par la suite menottée dans son propre laboratoire, comme l'avait exigé Gin. Elle ne savait pas combien de temps elle allait rester là. Mais peu importe, pour elle la partie était terminée. Elle se rappela de la clé USB, contenant des données sur ses recherches. Envolée, car toutes les affaires d'Akemi seraient récupérées par l'Organisation. Elle se rappela aussi l'échantillon qu'elle avait ramené chez elle, et qui lui aussi finirait dans les mains de ceux qui la retiennent.

Elle tendit le bras pour attraper une capsule qui traînait sur la table. Elle put uniquement la toucher du bout des doigts, mais par quelques efforts, cette dernière accepta finalement de tomber près d'elle.

Sans se poser de questions, sans savoir quelle version elle avait dans la main, elle avala la pilule. Rien ne se passa avant quelques secondes quand une forme de chaleur lui envahit le corps. Un peu comme une fièvre, ces bouffées la firent transpirer abondamment. Une douleur vive commença à s'installer dans sa poitrine puis rayonna dans tout son corps, parcourant les bras puis les jambes.

Chaque battement de cœur était un coup de pied dans le dos, et son corps était comme brûlé vif. Mais de plus en plus, les symptômes avaient l'air de diminuer. Sa vue revint progressivement, et rapidement elle comprit que l'impossible était arrivé.

Sa main pouvait sortir de la menotte. Son seul moyen de sortir désormais était le vide ordure.

Avant de partir elle lança un regard dans le laboratoire. Tout ça ne pouvait pas continuer. De toutes manière, maintenant, elle n'avait plus de laboratoire, ni même d'échantillons. Alors à quoi bon prendre quelque-chose ?

En se hissant sur une chaise, elle put se saisir d'un briquet et mis le feu à un torchon qu'elle fourra dans une bouteille d'éthanol. En lançant le cocktail, elle se jeta dans le vide ordures, avec un peu d'appréhension, encore engourdie par les effets de la drogue qu'elle venait de prendre. Elle dévala la conduite, et retomba lourdement sur le sol, dans une flaque d'eau, la benne ayant été retirée.

Par chance elle n'avait rien de cassé. Dehors, sous la pluie nocturne de cette ruelle dans des vêtements trop grands, elle ne connaissait qu'une seule personne capable de l'aider.

Alors, tandis que l'alarme dans le bâtiment s'était allumée et que les flammes léchaient déjà les fenêtres, elle se mit en route.

– Je me suis sauvée, Akemi.


Fin de l'histoire. J'espère que vous l'aurez appréciée. N'hésitez pas à écrire un commentaire. Sinon vous pouvez aller lire le début de ma nouvelle histoire tirée de la saga Alien. Merci aux lecteurs et aux reviewers pour leurs retours.