Mes chers Reylovers,

Je suis absolument désolée pour le retard, surtout que c'est le dernier chapitre. Je vous assure qu'il est indépendant de ma volonté et ne servait en aucun cas à vous faire languir.

J'espère que vous accepterez mes plus plates excuses et vous souhaite une bonne lecture.

Chapitre 11

Suivi de sa mère, Ben plia doucement son grand corps pour rentrer à nouveau dans la hutte de pierre où Rey était installée mais ce n'était pas son épouse qu'il fixait. Son regard émerveillé était comme aimanté par la petite chose emmitouflée dans un linge blanc qu'il portait précautionneusement entre ses bras. Il vint s'asseoir auprès de la Jedi, qui épuisée, ne put que lever la main pour caresser la joue rose de sa fille. Le bébé ouvrit la bouche et se mit à téter l'auriculaire de sa mère.

- Je crois qu'elle a faim, chuchota-t-il.

Rey sourit et il l'aida à installer leur fille contre son sein puis il réajusta les couvertures sur elles.

- Elle est magnifique, souffla Rey trop émue pour ajouter quoi que ce soit d'autre.

- Oui, elle est magnifique.

Ben embrassa les cheveux encore humides de transpiration de Rey et se perdit dans la contemplation des deux amours de sa vie. Il était complètement submergé de bonheur et à court de mot pour décrire l'instant.

Assise dans un coin de la hutte, Leia pleurait doucement. Encore une fois le tableau qu'elle avait sous les yeux la comblait mais la présence d'Han se faisait cruellement sentir. Cependant, le sourire béat que son fils lui avait adressé lorsqu'elle lui avait montré comment tenir sa première née dans ses bras valait bien ce petit moment de tristesse. Ils n'étaient pas réconciliés pour autant et Ben était redevenu froid et distant avec elle juste après mais pendant quelques petites secondes, ils s'étaient regardés droit dans les yeux sans animosité et avait partagés le même bonheur comme une famille ordinaire.

- Comment allez-vous l'appeler ? demanda-t-elle doucement.

Ils échangèrent un regard et Ben répondit avant de détourner aussitôt la tête.

- Alderaan.

- C'est… c'est très joli, bredouilla-t-elle, émue.

- Alderaan Padme Solo, précisa Rey.

Leia acquiesça mais dissimula les fortes émotions que cette annonce provoquait en elle et qui semblait tant gêner son fils. Il n'était pas vraiment friand des démonstrations d'affection et encore moins avec sa mère aussi se retint-elle de fondre en larme une énième fois ou de lui sauter au cou, elle gardait ça pour Rey lorsque cette dernière se serait rétablie car l'hommage à sa planète disparue était le plus beau cadeau qu'ils pouvaient lui faire après la venue au monde de sa petite fille évidemment. Dès que la tétée fut terminée, la générale se leva.

- Je vais vous laisser, il est tard et nous avons tous mérités un peu de repos, surtout toi Rey.

Elle s'approcha et pressa amicalement les doigts de la nouvelle maman.

- Merci Leia.

- Non, merci à toi.

La jeune femme sût que le remerciement était valable aussi bien pour Alderaan que pour Ben et elles échangèrent un sourire avant que la vieille dame ne se retire. Ben reprit sa fille tandis que Rey s'allongeait en grimaçant, puis il la rejoignit dans le lit.

- Tu as encore mal ?

- Oui, mais c'est normal, ça passera dans quelques semaines.

Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire, elle était percluse de sommeil mais luttait contre depuis un moment déjà, elle aurait voulu ne plus jamais dormir de sa vie pour pouvoir profiter chaque seconde de la vision que lui offrait le jeune homme, assis dans le lit, le dos contre le mur de pierre et le regard fasciné par sa fille. Il tourna la tête vers Rey lorsqu'elle bailla encore.

- Dors mon infinie, je reste avec vous et je veillerais sur elle.

- Je sais, j'ai confiance en toi, c'est juste que je vous aime teeeeeeellement.

- Endors-toi, répondit-il amusé, tu ne sais plus ce que tu dis.

Il avait à peine terminé sa phrase qu'elle s'était déjà endormie. Il ne savait pas comment elle avait pu endurer l'épreuve qu'elle venait de vivre et lutter contre la fatigue si longtemps. Le travail lui avait semblé si long, même avec les quatre heures de trajet en vitesse lumière pour rejoindre le fin fond de la galaxie où se trouvait Ahch-To, quatre heures où il avait cru devenir fou tant le vaisseau lui semblait lent, ils avaient dû patienter encore de très longues heures avant de pouvoir tenir leur fille dans leur bras.

Lorsqu'il avait entendu les cris de Rey, les gardiennes comme sa mère n'avaient rien pu faire pour l'empêcher d'entrer dans cette satané hutte. Il s'était précipité à son chevet, l'avait laissé lui agripper la main à lui en broyer les os et il l'avait soutenu et encouragé selon les directives de sa mère. Les gardiennes avaient été très choquées qu'un mâle assiste à ce genre d'événement mais aucune n'osa défier le Suprême Leader.

Lorsque les cris de la Jedi s'étaient transformés en hurlements, il avait commencé à paniquer malgré le fait que sa mère lui assurait qu'une telle douleur était tout à fait normale. Ses rêves ne cessaient de flotter dans son esprit mais il s'était ressaisit et les avait chassés pour se concentrer sur Rey, ce n'était pas le moment de flancher, elle avait besoin de lui.

D'après l'expérience de Leia, l'accouchement avait plutôt été rapide, une douzaine d'heure tout au plus mais leur fille était très bien portante et son expulsion n'avait pas été sans effort.

Au moment où les cris de son infinie lui étaient devenus trop insupportables, Ben avait suggéré d'ouvrir leur lien mais Leia avait refusé lorsqu'il lui avait expliqué qu'il ne ferait que vivre la douleur en même temps qu'elle sans l'en soulager.

- Reste concentré Ben, lui avait-elle dit, j'ai besoin que tu sois en pleine possession de tes moyens pour m'aider. Avoir une deuxième personne qui hurle dans cette pièce n'aidera pas Rey.

Il avait rougi tant la logique de sa réponse l'avait rendu honteux et le fait qu'elle sous-entende qu'il ne pourrait supporter pareille douleur l'avait vexé, même s'il savait que c'était la vérité car Rey n'était pas du genre douillette et elle-même endurait déjà à peine la souffrance. Mais la panique ne l'aidait pas à réfléchir correctement. Il ne tolérait pas de la voir souffrir même s'il se disait que cette fois-là c'était pour une bonne cause. Ses rêves, ses visions lui étaient revenues brutalement en plein visage et il avait eu tellement peur que la situation ne dérape et lui échappe qu'il ne s'était pas rendu compte que ce qu'il disait était idiot.

Mais enfin, tout était terminé. Son infinie reprenait des forces, allongée paisiblement contre lui et sa fille gardait ses grands yeux gris ouverts sur le monde. Visiblement, elle n'était pas fatiguée mais restait calme. Ben l'avait assise contre ses cuisses serrées et la tenait fermement mais avec douceur. Elle était si minuscule dans ses grandes mains. A voix basse, pour ne pas réveiller Rey, il commença alors à lui parler. Il savait que c'était stupide et inutile puisqu'elle ne comprenait pas un traitre mot de ce qu'il disait mais Rey lui avait dit que sa voix semblait déjà l'apaiser lorsqu'elle était encore dans son ventre. Il lui raconta comment il avait rencontré sa mère, il lui parla de la planète dont elle portait le nom et aussi un peu de son grand-père qu'elle ne connaîtrait jamais. Il lui parla de ses peurs et de ses espoirs et surtout, il lui parla de sa mère et de combien ils allaient être heureux tous les trois.

Sa fille semblait l'écouter. Sa fille… c'était tellement étrange, tout était allé si vite, la veille encore, elle était dans le ventre de Rey, comme une petite chose abstraite et sans visage et voilà qu'il la tenait dans ses bras. La sensation était si éblouissante, elle était si belle. Il était sûr qu'elle tenait plus de Rey que de lui ou en tout cas il l'espérait. Il était certain que tout irait pour le mieux si elle avait l'esprit fort et la volonté inaltérable de sa mère et non pas la faiblesse et la malléabilité de son père. Comme il avait peur en cet instant ! Il était terrifié à l'idée d'échouer en tant que père mais pire que tout c'était la possibilité que cette enfant ne l'aime pas qui l'effrayait le plus.

Une fois leur lien rétablit, Rey avait souvent surprit cette pensée dans son esprit pendant sa grossesse et avait longuement tenté de le détromper en le rassurant ou en le morigénant mais rien n'y avait fait, cette peur sourde ne le quittait pas. Néanmoins la solution vint d'une toute autre personne car en voyant sa fille, en étant seul avec elle pour la première fois, le regard plongé dans ses yeux gris, il comprit que ça n'avait pas d'importance. En réalité peu importait qu'Alderaan l'aime ou pas car, jusqu'à la fin de ses jours, lui, ne cesserait jamais de l'aimer.

Avec la Force, il apporta d'autres branchages à la flambée qui réchauffait les pierres de la hutte et finit par s'allonger sur le côté, calant Alderaan entre Rey et lui. Le nourrisson avait fini par s'endormir aussi et Ben observa ses deux infinies, paisiblement guidées dans les bras de Morphée, en se disant qu'il n'y avait décidément par de meilleur endroit dans la galaxie où il aurait voulu être à cet instant.

Se serrant contre elles, il leur offrit sa chaleur comme un juste retour de celle dont elles couvraient son cœur. Depuis toutes ces années à vivre constamment dans le froid, maigrement réconforté par un assentiment sporadique de son ancien maître ou l'illusoire sécurité d'un masque, la chaleur de l'amour d'une femme, d'un foyer accueillant lui semblait comme un bonheur usurpé. C'était ainsi, Kylo Ren était un homme qui ne parviendrait jamais à penser que le positif qu'il rencontrait sur sa route était peut-être de son fait et mérité. Il était constamment sur ses gardes, attendant le coup qui suivait forcément la caresse. Et récemment, il avait reçu trop de caresses pour être complètement serein.

En réalité, Ben Solo ne reçut que deux coups de plus tout au long de sa vie. Le premier vint quelques jours après la naissance d'Alderaan. Un message de la Résistance lui parvint jusqu'à Ahch-To. La situation était grave, de nombreux détracteurs de la nouvelle organisation de la galaxie et du nouveau gouvernement en place s'étaient rassemblés. Contre toute attente, il semblait que le fait d'avoir un objectif commun avait rassemblé d'anciens ennemis. D'après le rapport qu'il tenait entre les mains, ils étaient assez nombreux et comptaient d'anciens troopers, résistants et même quelques anciens soldats de la République. La Résistance demandait les renforts du Premier Ordre et l'affaire était trop sérieuse pour qu'il la délègue à Hux, sans compter qu'il était parti depuis trop longtemps mais Rey était encore faible et Alderaan trop petite pour effectuer le voyage pour rentrer sur Aleen. Il en parla à Rey dès que le message lui parvint.

- Tu dois y aller, lui dit-elle aussitôt.

- Je ne veux pas vous laisser.

Il était assis sur le bord du lit et caressait doucement la tête de sa fille qui était au sein.

- Nous ne craignons plus rien, Alderaan est là à présent. Ta vision ne s'est pas réalisée tout compte fait.

- Non, c'est vrai.

- Et puis dans quelques jours, lorsqu'elle sera assez âgée pour supporter la vitesse lumière, nous te rejoindrons.

Il garda le silence quelques secondes en détournant les yeux.

- Ben, qu'est-ce qui ne va pas ?

- Je… je ne sais pas si j'ai encore envie de cette vie-là ?

- Comment ça ?

- C'était déjà difficile de te quitter lorsque nous n'étions que tous les deux mais maintenant qu'elle est là c'est pire, expliqua-t-il en reprenant ses caresses sur la tête de sa fille.

- Que voudrais-tu faire alors ?

- Je ne sais pas. Des fois j'ai envie de t'enlever, de vous enlever, et de partir vivre seuls tous les trois dans un système paisible jusqu'à la fin de nos jours.

- Kylo Ren, l'ermite, rit-elle.

- Je suis sérieux, il n'y aurait plus de décision à prendre, plus de mission à effectuer, juste nous trois.

- Et tu renoncerais à ton précieux pouvoir sur la galaxie ?

Alderaan avait fini de téter et il la prit dans ses bras pour la bercer doucement.

- Je crois que j'ai trouvé quelque chose de plus précieux encore.

Rey sourit doucement en le regardant dévorer sa fille des yeux. Elle tendit la main et la posa sur son bras.

- Le simple fait que tu sois conscient de ça me fait dire que nous n'avons pas besoin de partir.

- Mais je ne veux plus vous laisser pendant des jours. Je veux pouvoir la voir grandir, je veux être présent pour elle.

La jeune femme comprit la peur qui envahissait alors Ben, il ne voulait pas refaire les erreurs de ses parents avec Alderaan. Il n'aurait aucun problème à éviter celles d'Han puisque contrairement à lui il saurait gérer la sensibilité à la Force que sa fille ne manquerait pas de développer avec l'âge. Mais ce qui lui faisait peur à l'instant c'était de devenir une nouvelle Leia, toujours absent pour assister à des congrès, trop occupé par la guerre et la politique pour accorder de l'attention à son enfant.

- Cette petite guérilla ne durera pas éternellement, Ben.

- La dernière à durée des dizaines d'années, rétorqua-t-il.

- Sauf que le Premier Ordre luttait à la fois contre la République et la Résistance, aujourd'hui ces insurgés n'ont aucune chance face à la République Originelle, La Résistance et le Premier Ordre réunis. Je suis certaine que ce n'est plus qu'une question de mois, de semaines peut-être et ensuite la paix régnera et nous pourrons assurer un futur à notre fille, une place dans cette société et un monde serein.

Il est vrai que s'ils décidaient de s'enfuir, il y avait toujours un risque pour que quelqu'un (le général Hux par exemple) reprennent les rênes du Premier Ordre avec un tout autre but que de défendre la République Originelle et dans ce cas, ils deviendraient des parias, une menace et se feraient traquer. Abandonner la tête du Premier Ordre ne les ferait pas abandonner leur statut de Jedi. Il ne voulait pas offrir une vie de cavale à sa famille, à sa fille. Il ne voulait pas détruire son avenir à l'aube même de sa vie.

- Très bien, dans ce cas je partirais ce soir.

L'au revoir fut plus difficile encore que ce qu'il craignait. Il avait toutes les peines du monde à ne pas revenir sur sa décision. Il savait raisonnablement que Rey et Alderaan était en sécurité et que Leia resterait avec elles pour aider Rey pendant sa convalescence, mais cette séparation était si douloureuse. Comme un coup au cœur d'une rare violence, c'était irrationnel et inutile mais plus fort que lui.

Il embarqua donc le soir même dans sa navette de commandement et fila en vitesse lumière vers le système où, selon le message, les insurgés avaient fixé leur base. Lorsqu'il fut assez éloigné d'Ahch-To pour que son esprit se concentre sur son objectif et non plus sur celles qu'il quittait, la douleur de la séparation commença à s'atténuer. Après tout, il les retrouverait bientôt, dans quelques jours tout au plus et il avait besoin de rester fixé sur sa tâche, plus vite il aurait réglé ce problème, plus vite il retrouverait sa famille.

Il envoya un message à Hux, sur sa propre base, afin de lui transmettre ses instructions pour rassembler suffisamment de troupes et le rejoindre. Il lui transmit les coordonnées du système de destination et amorça une approche sur la première planète.

Il avait eu l'intention d'effectuer une reconnaissance du système voir même peut-être localiser la base ou un mouvement de troupe mais ces projets furent assez vite annulés lorsqu'un escadron de six X-wing, surgit soudain d'il ne savait où et se mirent dans son sillage.

- Maudits rebelles.

Peut-être était-ce un support aérien envoyé par la Résistance, mais rien ne l'indiquait dans le message qu'il avait reçu. Il n'y avait qu'un moyen de le savoir, il brancha sa radio et lança un appel.

- Ici, Kylo Ren, Suprême Leader du Premier Ordre, identifiez-vous !

Personne ne lui répondit et au lieu de ça, les X-wing se mirent à lui tirer dessus. Ils n'étaient définitivement pas de la Résistance. Lui qui voulait trouver les insurgés, il était servi et plus tôt que prévu mais il n'était que six et sa navette était suffisamment puissante et bien armée pour en venir à bout.

Il en avait abattu trois lorsque d'autres vinrent leur porter main forte.

- Merde, grogna-t-il entre ses dents.

Il vira aussitôt de bord et repartit dans l'autre sens afin d'entamer un vol en rase motte de la planète la plus proche qui était recouverte de chaines montagneuse, il aurait plus de facilité à esquiver les tirs dans cet environnement-là. Cela fonctionna pendant un temps et il se débarrassa de quatre autres vaisseaux ennemis mais d'autres arrivaient encore et uniquement des X-wing, pas de traces de vaisseaux du Premier Ordre ni de navettes républicaines. Il commença à se demander si cette mission n'était pas un traquenard et lui, comme un idiot, il avait donné son identité par radio leur permettant de confirmer clairement leur cible.

Tandis qu'il tentait de semer d'autres poursuivants dans un canyon escarpés, trois X-wing arrivèrent en face, le prenant en tenaille. Il esquiva de justesse et réussit à provoquer la collision de deux d'entre eux mais il en venait toujours plus, il n'avait plus le choix. En voyant un autre escadron d'une vingtaine de vaisseaux arriver vers lui, il prit la décision de repasser en vitesse lumière et d'attendre les renforts dans un autre système. Cette décision le rebutait car il n'était pas un lâche qui fuyait le combat mais il n'était pas suicidaire, ni téméraire non plus, et il avait une famille qui comptait sur lui maintenant, il n'était plus question de mettre inconsidérément sa vie en danger. Il tira sur le manche et remonta en piqué, dirigeant son vaisseau vers le ciel mais au moment où il allait enclencher l'hyperpropulsion, une violente saccade secoua sa navette et une alarme retentit. Une épaisse fumée noire s'échappait d'un des moteurs et il se mit à tournoyer de manière incontrôlée dans les airs. Il n'était plus question de repartir en vitesse lumière, le vaisseau n'était plus en état et il continuait de tourbillonner sans qu'aucune des manœuvres tentées par Ben ne fasse le moindre effet. Par la vitre du cockpit, il voyait alternativement le ciel bleu et les montagnes recouvertes de forêt mais de plus en plus, ces dernières se rapprochaient. Lorsqu'il comprit qu'il ne pourrait pas éviter le crash, il se cramponna fermement au tableau de commande, ferma les yeux et pensa de toutes ses forces à Rey. Il fallait qu'il la contacte pour qu'elle puisse le retrouver et lui porter secours, il fallait que…

L'impact. Le noir.

Rey se réveilla en hurlant, portant la main à son épaule, mais après quelques secondes à émerger du sommeil, elle réalisa qu'elle n'avait rien. Bien sûr qu'elle n'avait rien, pourquoi aurait-elle été blessée ? Elle avait sûrement fait un cauchemar. Elle transpirait abondamment et ne savait pas trop ce qu'il c'était passé. Son cri avait réveillé Alderaan qui se mit à pleurer dans le berceau improvisé dans une panière en osier remplie de linge chaud et doux. Tremblante, Rey la prit dans ses bras et se rassit sur le lit, dos au mur. Elle la berça doucement contre elle.

- Chuuut, murmura-t-elle, tout va bien ma petite fleur. Ce n'est rien, maman va bien. Papa sera bientôt rentré, et il…

Rey se figea, les yeux dans le vague. Mentionner Ben lui ramena instantanément des brides de ce qu'elle pensait être un cauchemar. Un vaisseau sur le point de se crasher sur une planète montagneuse, ses grandes mains agrippées au tableau de commande et sa voix dans sa tête : « Rey ! ». Un appel à l'aide ! Elle projeta aussitôt la Force dans leur lien mais il n'y avait aucune trace de lui. Elle réessaya plus profondément encore mais toujours rien.

Elle bondit sur ses pieds et déposa délicatement Alderaan dans son berceau, le bébé s'était calmé mais ne dormait plus. Rey s'habilla prestement, emmitoufla un peu plus sa fille et sortit dans la nuit. Elle se dirigea vers la hutte de Leia et y entra sans bruit.

- Leia, appela-t-elle doucement en lui pressant l'épaule, réveillez-vous Leia !

- Rey ? Que se passe-t-il ?

- Je dois m'en aller.

Cette simple phrase brisa le cœur de la jeune maman. Jamais depuis la seconde où elle avait vu sa fille pour la première fois, elle n'avait imaginé être séparé d'elle et surtout pas aussi tôt.

- Comment ? Pourquoi ?

- Ben a des ennuis. Je crois… je crois qu'il est en danger. Pouvez-vous veiller sur Alderaan s'il vous plait ?

- Comme sur ma propre vie.

La générale se leva et prit le bébé dans ses bras. Rey pleurait déjà, la séparation serait atroce. Pour elle qui avait été abandonnée, reproduire la même chose avec son enfant était un enfer personnel même si elle savait que contrairement à ses propres parents, elle reviendrait chercher Alderaan. Sans compter qu'elle n'avait pas vraiment le choix, elle devait porter secours à Ben qu'elle aimait tout autant.

Il comptait sur elle, elle savait que ce n'était pas un rêve ordinaire. Il avait sûrement dû chercher à ouvrir une connexion pendant qu'elle dormait ce qui avait donné ces drôles de flashs.

- Je…

Rey ravala ses sanglots. Depuis qu'elle avait déposé Alderaan dans les bras de sa grand-mère, elle n'arrivait plus à penser correctement, submergée par le vide qu'elle ressentait en elle. Heureusement, Leia avait l'habitude des situations d'urgence.

- Prends le Faucon, je vais contacter la Résistance pour qu'on m'envoie une nourrice jusqu'à ce que tu reviennes. Prends mon comlink et contacte-moi dès que tu as des nouvelles.

Elle lui tendait l'appareil mais la jeune femme ne réagissait pas, les yeux légèrement écarquillés, fixés sur Alderaan.

- Rey ?

- Hein ? Quoi ?

- Ben, est-ce qu'il…

Leia ne pouvait se résoudre à finir sa phrase, son fils ne pouvait pas être mort, pas maintenant alors qu'elle le retrouvait petit à petit et qu'il fondait lui aussi sa propre famille. Pas maintenant alors qu'ils étaient tous si heureux et que la paix était presque établie. Mais pour que Rey abandonne sa fille pour se ruer à son secours, c'était qu'il y avait vraiment matière à s'inquiéter. La générale préférait ne pas y penser, c'était une situation qu'elle ne pouvait améliorer, aussi préféra-t-elle se concentrer sur sa mission première : veiller sur Alderaan.

Les deux femmes finirent par se séparer après que Rey ait offert à Leia de demander qu'on lui envoi Ko'wats, un des hommes de Rey auquel elle faisait entièrement confiance pour veiller sur elles. Puis elle embrassa une fois de plus sa fille en lui murmurant :

- Attends-moi ma petite fleur. Je reviendrais, je te le promets.

Une fois en vol, lorsqu'elle passa en vitesse lumière et qu'Ahch-To disparut de son champ de vision. La douleur la plia en deux et elle hurla son chagrin en longs sanglots. Elle n'arrivait pas à admettre qu'elle avait laissé sa fille, la douleur était d'autant plus forte qu'elle s'ajoutait à celle que la naissance d'Alderaan lui avait laissé entre les cuisses et qui était encore présente.

Pourquoi le destin était-il cruel au point de l'obliger à choisir entre ses deux amours ? Pourquoi s'acharnait-il à la rendre malheureuse dès qu'un bonheur se profilait à l'horizon ?

Une fois la crise de larme passée, elle se ressaisit et, sans le savoir, eut exactement la même pensée que Ben : plus vite elle l'aurait retrouvé, plus vite ils seraient de retour auprès de leur enfant.

Elle envoya un message radio à destination d'Aleen. Si Ben était parti en reconnaissance, il avait forcément envoyé ses coordonnées à Hux.

- Ici, le Premier Ordre, j'écoute ?

- Ici Rey de Jakku, Jedi Suprême, passez-moi le général Hux.

Il y eu un silence au bout de la ligne avant que la voix familière ne lui réponde.

- Jedi Suprême ? Ici Hux, est-ce que tout va bien ?

- Kylo Ren vous a transmis les coordonnées d'un système ?

- Euh oui, nous rassemblons des hommes pour le rejoindre.

- Donnez-moi ces coordonnées et faites partir immédiatement vos troupes.

- Que se passe-t-il ?

- Je n'ai pas le temps de blablater avec vous ! S'énerva Rey. Obéissez !

- Très bien, à vos ordres Jedi Suprême.

Quelques secondes plus tard, son système de navigation se recalibrait selon les nouvelles données reçues.

- Merci général, s'adoucit-elle légèrement avant de couper la communication.

Puis elle laissa le pilotage automatique la guider à travers l'espace et s'assit en tailleur dans la salle principal du Faucon, elle expira lentement et se plongea dans une légère méditation, sondant la Force afin d'y trouver une trace de Ben. Elle contrôlait parfaitement sa maîtrise, le problème ne venait pas d'elle mais bien de lui, il était introuvable. Peut-être était-il inconscient ou dans le coma ? Quoi qu'il en soit, elle ne perdait pas espoir et continua ses recherches. Après tout, elle aussi avait été introuvable par le biais de la Force pendant un bon moment mais elle repensait sans cesse à cette vision d'un vaisseau qui s'écrase et à cette douleur fictive dans l'épaule. Non ! Un simple crash ne pouvait pas tuer le grand Kylo Ren, le Suprême Leader du Premier Ordre ! Mais des insurgés le pouvaient, eux …

Une alarme retentit et elle regagna le cockpit, elle approchait de sa destination. Repassant en vitesse subluminique, elle commença son approche et fit un premier repérage. Il ne fut pas très difficile de remonter sa piste, déjà parce que tout était calme, c'était un système habité par des populations autochtones et relativement primitives et pacifiques, donc elle était le seul vaisseau à voler dans le coin, pas de trace d'ennemis. Et ensuite parce que le combat entre la navette du Premier Ordre et les X-wing avait laissé des traces. Dans l'espace, des morceaux de vaisseau dérivaient au gré des courants cosmiques et des attractions des différentes planètes du système, puis elle repéra une planète plus volumineuse que les autres et surtout montagneuse. Là encore, des restes de X-wing encore fumants s'étalaient çà et là. En tant qu'ancienne pilleuse d'épave elle n'eut aucun mal à les identifier, elle traversa un canyon où deux autres épaves gisaient puis ressortit de l'autre côté. Les traces s'arrêtaient là. Rey inclina le Faucon et fit demi-tour, soudain une colonne de fumée un peu plus loin sur la droite attira son attention, elle était trop volumineuse pour provenir d'un petit X-wing et s'élevait de la forêt. En survolant l'endroit, Rey distingua une aile de métal noir dressée vers le ciel et son cœur se serra, elle l'aurait reconnue entre mille.

Effectuant une manœuvre habile pourtant d'une main tremblante, elle posa le Faucon au plus près de la zone de crash et bondit presque hors du vaisseau à peine la rampe abaissée. Malgré la douleur que cela lui causa, elle courut à travers les bois en direction du panache de fumée de plus en plus gagnée par la panique. Lorsqu'elle arriva sur les lieux du crash, elle marqua une pause en découvrant l'état de la navette. Elle avait vu assez d'épaves dans sa vie pour savoir lesquelles laissaient des survivants et lesquelles ne contenait que des cadavres mais elle ignora sa raison et se remit à courir de plus belle.

- BEN !

Elle sauta par-dessus les débris épars, enjamba des morceaux encore fumants et finit par accéder à l'intérieur

- BEN !

Lorsqu'elle trouva enfin ce qui avait été le cockpit de la navette, elle se figea d'horreur devant la scène qui s'offrit à elle. Ben était bien là. Il était encore harnaché au siège de pilotage, la tête penchée en avant sur son torse mais une barre de métal large comme son poing lui traversait l'épaule.

- BEN !

Elle se rua sur lui, essuyant de son avant-bras les larmes qui troublaient sa vision. Arrivée près de lui, elle s'agenouilla et redressa sa tête.

- Ben, je t'en prie, réveille-toi !

Mais dès qu'elle la lâcha, sa tête retomba contre son torse. Sa blessure à l'épaule ne saignait pas et pour une plaie de cette importance la conclusion était assez évidente mais elle refusait de le croire. Elle continua à tenir sa tête droite comme si ça pouvait le réveiller, le ramener et elle le secoua.

- Je t'en supplie, ne m'abandonne pas !

Elle se pencha sur lui et l'embrassa, ses lèvres étaient anormalement fraîches et inertes. Jamais il n'était resté inerte avec elle. Comme il n'avait toujours aucune réaction, elle se mit à lui crier dessus.

- Ouvre les yeux ! Mais ouvre les yeux, bordel ! Ne me fais pas ça ! Tu n'as pas le droit, tu ne peux pas me laisser !

Mais il restait désespérément immobile. Elle savait qu'il lui suffisait de prendre son pouls pour s'assurer qu'il était seulement inconscient mais elle savait aussi au fond d'elle que si elle le faisait, elle aurait la preuve tangible que son amour n'était plus. Que plus jamais il ne la prendrait dans ses bras, que plus jamais ils ne méditeraient ou ne s'entraîneraient ensemble, plus jamais il ne lui sourirait ou la dévorerait du regard en l'appelant « mon infinie ». Plus jamais elle n'entendrait sa voix grave ou son rire. Plus jamais elle ne sentirait ses grandes mains sur son corps. Plus jamais elle ne frissonnerait sous ses yeux au regard intense. Plus jamais elle ne se sentirait pleine et entière comme lorsqu'ils étaient connectés, toutes barrières abaissées.

Ses cris se transformèrent petit à petit en sanglots déchirants et désespérés. Elle l'avait su dès qu'elle n'avait pas réussit à le sentir dans la Force. Il n'était pas bloqué, il n'était plus, tout simplement, si cruellement. Il n'existait plus dans cette dimension de l'univers.

Un sanglot rauque lui échappa et elle dégagea lentement les liens de son harnais puis elle se glissa sur ses genoux, cachant son visage dans le creux de son cou, comme s'il appuyait sa tête contre la sienne et enfin, elle agrippa l'un de ses bras contre sa taille, piètre simulacre d'une dernière étreinte.

Elle ne savait pas combien de temps elle était restée là mais lorsque la nuit commença à tomber et que le vaisseau finit par arrêter de brûler autour d'elle, la froideur du corps de Ben lui devint insupportable. Lorsqu'elle se remit debout, elle remarqua alors la posture étrange de son autre bras. Un blaster gisait à quelques centimètres de ses doigts inertes comme s'il avait voulu s'en saisir avant de mourir. Ce fut seulement à cet instant qu'elle vit la seconde blessure : un tir de blaster en plein cœur. La plaie était d'abord passée inaperçue à côté de celle infligée par la barre de métal seulement quelques centimètres plus haut mais à présent, la situation devenait de plus en plus claire. Ben n'était pas mort dans le crash de son vaisseau, les insurgés l'avait retrouvé et l'avait abattu, comme un chien, à bout portant. La blessure était trop petite et trop précise pour avoir été faite dans un échange de tir, Ben avait été purement et simplement exécuté. Quel genre d'homme abattait un ennemi à terre, blessé, attaché et désarmé ?

La fureur s'empara d'elle, elle l'emplit comme l'eau gorge la terre, elle se fraya un chemin parmi ses cellules, recouvrit chacun de ses organes, assombrit même jusqu'à ses yeux et prit possession d'elle. Le côté obscur qui sommeillait en elle s'éveilla, comme une bête énorme pourvue de griffes acérées et de dents tranchantes. Cette bête s'éleva et rugit en elle. La Force bouillonna et fit trembler le vaisseau autour d'elle puis les arbres à proximité. Telles des tentacules, le côté obscur se mit à émaner de Rey comme cette fois où, dans une cave de la base principale de la Résistance, elle était partie de la main de Kylo, posée sur son épaule. La jeune femme la sentit s'étendre lentement et sonder les débris du vaisseau puis la forêt autour de la zone du crash à la recherche d'une proie encore en vie mais il n'y avait rien, rien que quelques cadavres de pilote.

Tandis que la bête rugissait de douleur et de rage en elle, Rey, elle, resta silencieuse et mécaniquement elle se mit au travail. Elle fouilla les autres décombres à la recherche d'indices sur ceux qu'elle cherchait à présent. Lorsque la nuit fut totalement tombée, elle se munit d'une lampe torche pour continuer. Il lui fallut plusieurs heures avant de pouvoir trouver une épave dont le système de navigation n'était pas complètement détruit. Elle récupéra d'autres matériels à bord du Faucon et enfin elle put lui transférer les données du carnet de bord.

Lorsqu'elle eut terminé, elle regagna la carcasse de la navette de commandement munie d'un drap qui avait connu des jours meilleurs mais c'était le seul qu'elle avait pu dénicher à bord du Faucon. Elle dégagea la barre de l'épaule de Ben et tira son corps à l'écart de l'épave, l'allongeant dans l'herbe verte sous un arbre immense. Elle plaça ses grandes mains qu'elle avait tant chéries sur son ventre. Et après avoir arrangé ses cheveux autour de son visage, elle se pencha doucement sur lui pour embrasser une dernière fois ses lèvres glacées.

- Au revoir, Ben.

Elle ne pouvait pas l'emmener avec elle car elle ne savait pas combien de temps sa traque durerait et il avait le droit à une sépulture digne de ce nom. Enfin elle le recouvrit entièrement du drap puis de grosses pierres afin de le protéger de prédateurs quelconques. « Il ne s'agit pas de faire bouger des rochers ». Encore une fois, la voix de son ancien maître résonna dans son esprit et la douleur qui en découla ne fit que nourrir un peu plus sa bête.

Elle envoya un message écrit à Leia pour la prévenir et lui demander de faire le nécessaire. Elle aurait préféré avoir le courage de lui dire en face ou au moins de vive voix mais elle était incapable d'énoncer cette monstrueuse vérité à voix haute, c'était au-dessus de ses forces, elle sentait que ça la tuerait et elle avait encore une chose à accomplir avant.

Lorsque la mort de Kylo Ren s'ébruita dans la galaxie, les réactions furent nombreuses et variées. Parmi le Premier Ordre, en l'absence de Rey, tous se tournèrent vers Hux mais celui-ci, méfiant de nature et ne souhaitant pas se laisser emporter par sa joie et sa soif de pouvoir (et bien conscient que la purge de l'ancien Suprême Leader avait nettement diminué ses chances d'être soutenu dans son coup d'état) eut le comportement que chacun attendait de sa part. Il ordonna qu'on parte à la recherche de Rey, en tant que Jedi Suprême c'était elle qui devait décider de la suite des événements. Si par contre, par le plus grand des hasards, on ne la retrouvait pas ou mieux on la retrouvait dans le même état que Kylo Ren, alors Hux se ferait une joie de reprendre en main le Premier Ordre et la plaisanterie serait terminée.

Du côté de la Résistance, certains s'inquiétèrent pour leur sécurité tandis que d'autres s'inquiétèrent pour Rey. Parmi ces derniers, beaucoup tentèrent de la joindre mais aucun ne reçut de réponse. Finn, notamment, refusa de laisser tomber et continua sans succès à lui envoyer des messages à destination du Faucon.

Les seuls que Rey écouta furent ceux de Leia car bien que cette dernière l'exhortait comme tout le monde à revenir, elle lui donnait aussi des nouvelles de sa fille. La Jedi mit cinquante trois jours à remonter la piste des insurgés. Après trois fausses pistes, elle se posa sur une petite base de la Résistance, abandonnée depuis longtemps, et qui remontait à l'origine de l'Alliance Rebelle où cette minuscule cachette suffisait à dissimuler tout le monde avant que le mouvement ne prenne tellement d'ampleur qu'il fallut déménager par manque de place. Rey atterrît à bonne distance et progressa à pied à travers la végétation luxuriante. Elle n'avait pas besoin d'être discrète et elle ne le souhaitait pas. La Force émanait toujours d'elle et sondait les alentours. Elle découvrit ainsi un hangar caché où elle trouva une dizaine de vaisseaux, elle ne prit même pas la peine de les saboter : ils n'avaient aucune chance. Lorsqu'elle déboucha dans une clairière peu après, elle ne fut pas surprise de prendre au dépourvu la vingtaine d'homme qui s'y trouvait. Elle les avait sentis depuis un moment et savait qu'eux ne l'avait pas repéré avant qu'elle n'émerge de la forêt.

- Bon sang ! Jura l'un d'eux alors que tous se levaient.

Aucun n'appartenait au Premier Ordre, ils avaient tous des uniformes de la Résistance et Rey en reconnu trois, qu'elle avait même secourue lors de la bataille de Crait puis qu'elle avait ensuite côtoyé pendant des semaines à la base. Alors c'était ainsi qu'il la remerciait ? Un homme fit un pas en avant et tenta de jouer la comédie.

- Rey ? Qu'est-ce que vous faîtes là ? On peut vous aid…

La jeune femme tendit la main vers lui et referma la Force autour de sa gorge. Les autres renoncèrent aussitôt à imiter leur camarade, ils étaient démasqués et en avaient bien conscience. Ils s'éparpillèrent dans tous les sens comme une bande de souris surprise par un chat. Rey ne bougea pas, se contentant de fermer les yeux, d'expirer lentement et d'influer sur la Force. Lorsqu'elle les rouvrit, les hommes frappaient un mur invisible ou se cognait dedans en tentant de s'enfuir. Elle avait déployé sa maîtrise pour créer une bulle impénétrable autour de la clairière. Comprenant qu'ils étaient pris au piège, les insurgés reculèrent lentement vers le centre de la clairière en se regroupant. Celui qui était au premier plan, leva lentement les mains vers elle en signe d'apaisement.

- Maître Jedi, on peut vous expliquer…

- Silence, ordonna-t-elle et sa voix résonna dans la clairière mais aussi dans leurs têtes.

Celui qu'elle tenait sous son emprise émit un gargouillis et elle ferma à nouveau les yeux, savourant la vie de l'homme qu'elle sentait glisser lentement de lui à la Force. La sensation était extraordinaire et elle comprenait réellement pour la première fois ce que Ben Solo avait dû ressentir. L'attrait du Côté Obscur, la puissance, le pouvoir de vie ou de mort, la saveur de la peur sur sa langue. Enfin, les bras de l'insurgé retombèrent mollement le long de son corps et Rey rouvrit les yeux pour voir la dernière lueur de vie s'éteindre dans les siens. Puis elle relâcha son emprise sur lui et son corps inerte s'effondra au sol.

Lorsqu'elle redirigea son regard noir vers les autres, certains ne purent s'empêcher de faire un pas en arrière. Elle reprit à nouveau la parole, de sa voix irréelle.

- Voilà comment ça va se passer. Inutile de tenter de me mentir, je vais fouiller un à un vos esprits jusqu'à découvrir celui qui a tiré.

Il était inutile qu'elle précise de quel tir et de quel crime elle parlait. Elle savait par l'esprit de celui qu'elle venait de tuer que le meurtrier de son amour faisait partie de ce groupe.

- Je n'épargnerais pas les autres pour autant, pour moi vous êtes tous coupables. Vous avez brisé l'harmonie de la galaxie en vous attaquant à la mauvaise personne et je vais rétablir cet équilibre.

D'un geste du bras, elle les immobilisa tous. Incapable de bouger, ils ne purent que trembler en se jetant des coups d'œil pétrifiés. Elle s'approcha lentement, toute nimbée d'une noirceur invisible qui était pourtant bien présente dans son cœur. Un à un, elle apposa sa main sur leur front et fouilla brutalement, rapidement jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait : leur souvenir de ce jour-là. Elle ne rencontra que peu de résistance, aucun n'était véritablement sensible à la Force ou en tout cas pas assez puissant pour rivaliser. Puis enfin, elle eut un hochet de surprise en trouvant ce qu'elle cherchait. Elle vit à travers les yeux d'un autre la navette fumante de Kylo Ren, elle vit d'autres pieds que les siens s'avancer dans la carcasse, d'autres mains tenir fermement un blaster puis enfin entrer dans le cockpit. Ben était là, bien vivant. Il grimaçait de douleur, sa main posée près de la barre de métal qui lui traversait l'épaule. Il jeta un regard noir dans sa direction et d'une grosse voix grave Rey cria par-dessus son épaule :

- Il est là les gars !

D'autres hommes le rejoignirent.

- Encore vivant ? Foutue vermine ! Cracha un autre sur sa gauche.

- Je vais arranger ça.

Rey enjamba le poste de commande fumant et s'avança. Kylo tendit son bras vers un blaster malheureusement trop loin de lui.

- Attention ! L'avertit un autre, il peut peut-être encore se servir de la Force.

- Mais non regarde le, il est en train de se vider de son sang. Il va mourir de toute façon.

- Alors allons nous en, la mission est accomplie.

- Pas question je veux être sûr, répondit Rey.

Avec horreur, elle vit sa grosse main sortir un pistolet laser de son étui et fit deux pas de plus en direction de Kylo Ren. Celui-ci la fusillait du regard mais il était résigné, elle vit dans ses yeux qu'il savait que son heure était venue. Le pistolet laser se tendit dans sa direction, visant son cœur. Un pas de plus et elle aurait pu le toucher, le prendre dans ses bras, le soigner et l'aimer encore.

- Une dernière parole, chien ?

Elle vit Kylo hésiter puis réaliser quelque chose, il se redressa autant que sa blessure le permettait et fixa intensément l'homme en face de lui.

- Oui, j'ai quelque chose à dire.

- Alors fais vite, que je puisse savourer ta mort.

Elle entendit alors avec stupeur, Ben prononcer son nom.

- Rey, je sais ce que tu feras lorsque tu apprendras ma mort, donc ce sont mes dernières paroles. Rey, je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. Alderaan et toi êtes les deux lumières de ma vie et je vous aimerais bien après ça. Protège notre fille comme j'aurais dû le faire, protège et chéri notre famille car c'est la seule chose sur laquelle on puisse vraiment compter.

Les hommes autour d'elle restèrent un moment indécis face à un tel discours. Bien entendu, ils ne comprenaient pas que Ben était en train de laisser un message à son épouse dans la mémoire de son meurtrier. Puis elle reprit de sa grosse voix.

- Bon allez, c'est fini les jérémiades. Meurt sale chien et va en enfer pour ce que tu as fait.

Sans pouvoir l'empêcher, Rey senti l'index presser la détente et vit le tir filer droit vers le cœur de son aimé, abrégeant ainsi sa vie et bouleversant la sienne par la même occasion.

Elle revint au temps présent et laissa sa main retomber, les larmes inondaient ses joues, elle ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était mise à pleurer et devant le groupe, toujours incapable de bouger, elle tomba à quatre pattes et se mit à hurler comme si sa peine et sa douleur pouvait sortir de son être par sa bouche. En un sens ce fut le cas, car lorsqu'elle se redressa enfin en séchant ses larmes, seule la haine l'habitait. Elle dégaina son double sabre, l'alluma d'une pression faisant jaillir les deux lames bleues et relâcha son emprise sur les insurgés. Elle voulait les voir fuir devant elle, elle voulait les voir espérer s'en sortir vivant, elle voulait les voir se défendre, riposter puis enfin mourir de sa main vengeresse.

Au même instant, très loin sur une planète presque entièrement bleue, Leia vacilla.

- Est-ce que tout va bien ? lui demanda Amo la nourrice qui était venue pour nourrir Alderaan.

- Non,… enfin oui, je… je vais bien. C'est juste que… j'ai senti…

La générale ne trouvait plus ses mots, la perturbation qu'elle venait de ressentir dans la Force avait été phénoménale, plus puissante encore que celle qu'elle avait ressenti lorsque Han était mort ou que Ben avait détruit l'Ordre de son oncle et rejoint Snoke et elle savait au plus profond de ses tripes que Rey en était à l'origine.

- Il faut que nous partions.

- Comment ?

- Préparez les affaires d'Alderaan, nous partons dès que possible, je vais chercher le pilote.

La traque de Rey, l'avait conduite aux confins de la galaxie et elle avait pris quelques jours de plus afin de faire son deuil et de se calmer. Elle était toujours en colère mais c'était à présent surtout contre elle. Elle ne cessait de repenser à la dernière conversation qu'ils avaient eu tous les deux. Au désir soudain de Ben de tout abandonner pour vivre une petite vie de famille tranquille, loin des responsabilités, des protocoles et des obligations. Elle se haïssait tellement de ne pas avoir accepté, mais pourquoi diable avait-elle refusé ? Qu'est-ce qui lui avait pris de refuser ? Si elle lui avait dit oui, il serait encore en vie. Si elle avait accepté, ils auraient été à l'heure actuelle à bord du Faucon, lui, Alderaan et elle et seraient à la recherche de la planète idéale pour s'installer. Si elle… elle secoua la tête comme pour en chasser ses idées. Bien que ce soit terriblement tentant, elle ne pouvait céder à l'auto-flagellation. Elle devait se reprendre correctement avant de retrouver sa fille. Elle ne pouvait plus rien contre le fait que cette enfant ne connaîtrait jamais son père mais pour la jeune femme, il était hors de question de devenir une espèce de fantôme, jamais réellement dans le temps présent et toujours plongé dans le passé, amoureuse d'un mort. Elle s'était promis de réaliser les dernières volontés de Ben et de rester en vie pour prendre soin de sa fille unique, de l'aimer, de la chérir et de ne jamais l'abandonner. Elle allait reprendre le flambeau de son amour, prendre la tête du Premier Ordre, maintenir la paix dans la galaxie tout en élevant sa fille dans le respect de la Force et de l'équilibre.

Au fond d'elle, elle sentait encore le côté obscur susurrer à son oreille mais son envie de vengeance était satisfaite et sa colère apaisée. Il n'y avait plus en elle que de la tristesse et de la détermination. Elle surmonterait son deuil car Alderaan comptait sur elle. L'enfant était à présent le seul lien tangible qui la reliait à Ben Solo et elle ne faillirait pas à sa parole.

C'est habité par cette volonté teintée de tristesse qu'elle posa le Faucon sur Ahch-To. Elle était de retour. Elle grimpa quatre à quatre les marches menant jusqu'au village des gardiennes.

- Leia !

Elle ne put s'empêcher de l'appeler avant même d'être entrée dans sa hutte mais l'endroit était désert. Intriguée, elle ressortit et se dirigea énergiquement vers sa propre hutte mais là aussi il n'y avait personne. Rey revint à pas lent vers la première qu'elle avait visité en réalisant qu'elle n'avait pas vu le vaisseau qui avait dû amener la nourrice dont Leia lui avait parlé dans ses messages. En entrant à nouveau dans la petite habitation où logeait la générale, elle prit le temps cette fois-ci de remarquer qu'il n'y avait plus aucune affaire. Elles étaient parties, mais où ?

Alderaan était en âge de supporter un voyage interstellaire maintenant et Leia avait peut-être jugée qu'il était préférable pour la santé du bébé de quitter le climat humide d'Ahch-To ?

Rey rejoignit le Faucon et se dirigea vers le tableau de commande. Elle envoya un message à destination de la Résistance sans localisation précise. Au bout d'une heure et demi, une réponse lui parvint enfin sous la forme d'un appel.

- Allo ?

- Ici, Rey de Jakku, je cherche à joindre la générale Organa.

- Très bien, restez en stand-by je lui transferts votre code d'identification et vos coordonnées.

- Merci.

Une demi-heure s'écoula encore avant qu'un autre appel ne résonne dans le cockpit. Rey se jeta sur l'émetteur de sa radio.

- Leia ?

- Rey ? C'est toi ?

- Oui, je suis sur Ahch-To, où êtes-vous ?

- En sécurité ne t'en fais pas. Alderaan est avec moi. Je n'avais aucune nouvelle alors j'ai préféré la déplacer mais elle est en parfaite santé rassure-toi.

- Très bien, où êtes-vous ?

- Rey, est-ce que tout va bien ?

- Oui, je vais bien Leia, répondit-elle en poussant un soupir triste mais apaisé. Je… j'ai fait ce qu'il y avait à faire et maintenant nous pouvons tous aller de l'avant.

- Ce qu'il y avait à faire ? répéta la générale. Alors c'est vrai ?

- Quoi donc ?

- Tu as retrouvé ceux qui ont tué Ben ?

- Oui et ils ne feront plus jamais de mal à personne, je vous le promets.

- C'est bien ce qui m'inquiète, répondit-elle d'un ton grave.

- Pardon ?

Rey était persuadée d'avoir mal entendu, il ne pouvait en être autrement.

- Nous avons perdu le contact avec l'un de nos escadrons et des rumeurs nous sont parvenues sur un incident dans la bordure extérieure. Nous avons envoyé une patrouille pour vérifier et… Mon Dieu Rey, c'est toi qui as fait ça ?

La jeune femme prit quelques secondes pour digérer le fait que Leia était au courant et pire encore qu'elle avait sûrement dû voir des images de ce qu'elle avait fait aux insurgés.

- Oui. Oui c'est moi. C'étaient des meurtriers et des traîtres à la cause en plus de ça. Ils devaient payer pour ce qu'ils avaient fait.

- Bien entendu mais devant un tribunal, pas… comme ça.

- Il n'y avait aucune preuve. Ils auraient très bien pu dire que c'était Ben qui les avait attaqués. Vous savez comme moi que le système judiciaire n'est pas infaillible mais moi je le suis. J'ai lu dans leurs esprits, j'ai assisté à la mise à mort de Ben. Ne vous leurrez pas Leia, c'était bien de cela dont il s'agissait : une exécution.

La vieille dame ne répondit pas, trop bouleversée par tout ça. Elle comprenait le point de vue de Rey, elle comprenait les émotions qui devaient submerger la jeune femme mais elle ne pouvait pas l'accepter. Rien ne pouvait justifier ce qu'elle avait commis sur cette planète isolée, pas même le meurtre de son propre fils.

- Dites-moi où vous êtes, reprit la Jedi un peu plus impérieusement.

- Rey… je pense qu'il ne vaut mieux pas…

- Leia ?

Le doute puis la peur envahirent la jeune mère. Elle comprit que ce qu'elle avait fait avait effrayé la générale et que si elle avait fui Ahch-To ce n'était pas pour protéger Alderaan d'une attaque d'insurgés mais pour la protéger d'elle. Ses yeux s'agrandissant, elle comprit que Leia n'avait pas l'intention de lui dire où elle avait caché sa fille.

- Dites-moi où est Alderaan !

- Je pense que tu devrais prendre quelques jours pour toi, Rey. Faire le point sur ce que tu as fait…

- Je sais ce que j'ai fais Leia, coupa-t-elle, j'ai déjà pris du temps pour me calmer et me recentrer, maintenant je veux retourner auprès de ma fille pour veiller sur elle et l'aimer comme son père l'a voulu avant de mourir.

La gorge de Leia se serra, c'était aussi difficile pour elle, mais la générale savait que c'était la meilleure chose à faire pour l'enfant. Rey avait basculé, comme Ben avant elle, l'histoire se répétait, encore et toujours, comme une farce grotesque dont on ne voyait pas la fin. Dont Leia n'en voyait pas la fin. Comme si l'univers entier avait prévu de lui infliger la même douleur encore et encore jusqu'à sa mort.

- Leia ?

La voix de Rey à l'autre bout de la ligne était à la fois suppliante et menaçante.

- Je suis désolée Rey, mais c'est mieux pour Alderaan.

Avant qu'elle ne puisse rétorquer quoique ce soit, la ligne se coupa et la jeune femme resta interdite, assise dans le siège du pilote du Faucon Millenium, les bras ballants et la bouche ouverte.

Hux ne savait pas ce qui de la surprise ou de la déception primèrent lorsqu'il vit le Faucon Millenium se poser sur l'air d'atterrissage de la base d'Aleen et que Rey en sortit.

- Jedi Suprême ? Nous vous avons cherché partout, qu'est-ce…

Il coupa lui-même sa phrase lorsqu'elle fut assez près de lui pour qu'il remarque ses vêtements abîmés et surtout tâchés d'un sang séché noirâtre.

- Est-ce que tout va bien Jedi Suprême ?

- Je veux que vos officiers principaux soient réunis dans la salle du trône dans un quart d'heure.

- A vos ordres.

Le ton de sa voix ne donnait pas matière à rétorquer et il obéit aussitôt. Il sentait que quelque chose s'était passé. Il se doutait bien que cela avait un rapport avec la mort de Kylo Ren mais son instinct lui disait aussi qu'il devait y avoir une autre raison et puis : où était l'enfant ? Était-il mort lui aussi ? Elle était partie enceinte jusqu'aux yeux et elle revenait quelques semaines plus tard, veuve et sans enfant. Quelque chose clochait dangereusement.

Lorsqu'il entra dans la salle du trône, suivit des officiers que Rey avait réclamé, il tiqua un instant sur la vision qu'elle lui offrait. La Jedi avait revêtu sa tenue de Chevalier de Ren, la large capuche dissimulait en partie son visage mais il pouvait quand même voir ses yeux briller de colère dessous. Mais ce qui attira le plus son attention fut qu'elle était assise dans le trône du Suprême Leader et non pas dans le sien.

- A genoux, commanda-t-elle lorsqu'ils furent tous en ligne devant elle.

Ils se jetèrent des regards les uns aux autres en se demandant qu'elle mouche pouvait bien l'avoir piqué mais l'instinct d'Hux lui souffla d'obéir. Il fut le premier à s'agenouiller et devant le regard noir de leur supérieure, les autres suivirent.

- Hux.

- Oui, Jedi Suprême ? demanda-t-il en relevant la tête vers elle.

- Je veux que les Chevaliers de Ren soit averti des ordres que je vais donner à l'instant.

- Très bien.

Elle inspira profondément avant de déclarer :

- Kylo Ren est mort et vengé, je reprends sa place à la tête du Premier Ordre. À partir d'aujourd'hui je serais le nouveau Suprême Leader et le Maître des Chevaliers de Ren.

Un commandant se redressa alors.

- Hum, excusez-moi Jedi Suprême mais …

D'un revers de la main, Rey le tira au sol au pied de son trône.

- N'avez-vous donc rien écouté de ce que je viens de dire commandant Hotteman ?

- P…pardonnez-moi Suprême Leader, bafouilla l'officier.

Elle relâcha son emprise et le laissant se remettre pitoyablement dans le rang.

- La première mission que je vais vous confier est simple : retrouvez-moi Leia Organa, vivante. Tuez tous ceux qui se dresseront sur votre chemin. Je vous communiquerais les coordonnées des principales bases de la Résistance, vous commencerez par là. Vous pouvez disposer, sauf vous, Hux.

- Est-ce que tout va bien Suprême Leader ? demanda-t-il une fois qu'ils furent seuls.

Elle resta silencieuse un instant mais le général voyait ses mains trembler légèrement et il sentait l'atmosphère bourdonner autour de lui. Rey inspira lentement pour se calmer avant de tourner une nouvelle fois son regard vers son officier.

- Il y a longtemps, vous m'avez dit qu'il fallait peut-être que se soit moi qui épouse votre cause, vous en souvenez-vous.

- Je m'en souviens, oui.

- Aujourd'hui nous avons des motivations différentes mais qui nous mènerons au même résultat, je le crains.

- Qu'entendez-vous par là, Suprême Leader ?

- Kylo Ren a été tué par des résistants renégats et tandis que je le vengeais comme il se doit, Leia Organa a enlevé notre fille.

Hux haussa un sourcil, seule manifestation physique d'un trouble intérieur bien plus grand. Ainsi l'enfant n'était pas mort, Kylo Ren avait réussi à engendrer une descendance avant de mourir, empêchant l'extinction de la lignée Skywalker.

- Je veux que vous supervisiez les recherches et que vous me la rameniez, saine et sauve.

- Cela risque d'aller à l'encontre des traités signés et…

- Si vous rencontrez la moindre résistance, je vous donne carte blanche.

- Bien, Suprême Leader.

Après avoir salué, Hux fit demi-tour et se dirigea vers la sortie, un rictus au coin des lèvres. Il comprenait enfin ce qu'elle voulait dire par « le même résultat », autrement dit : la guerre. Certes, il était déçu de ne pouvoir accéder lui-même au trône mais cette femme-là était fait d'un métal bien plus dur que Kylo Ren ou même que Snoke, cette femme-là était animé par un désir plus considérable, plus profond et plus puissant encore que toutes les colères pathétiques de feu son époux ou que l'ambition froide de Snoke.

Le général connaissait bien son homologue de la Résistance, et il savait qu'il ne serait pas facile, voir impossible, de mettre la main sur quelque chose, ou en l'occurrence quelqu'un, se trouvant sous la protection de Leia Organa, ce qui lui promettait des centaines de justifications pour traquer et anéantir la Résistance. Et si leur frêle et jeune République Originelle tentait d'intervenir, Hux se ferait une joie, grâce à ses forces militaires, de leur rappeler qui détenait réellement le pouvoir dans cette galaxie.

Enfin les choses sérieuses reprenaient, enfin la guerre reprenait.

FIN

Et voilà, c'était le dernier chapitre de "Puis vient la nuit". J'espère que vous avez appréciez ces quelques mois dans mon monde. Comme toujours n'hésitez pas à me laisser une review pour un avis sur la globalité de la fic.

Je vous invite à me rejoindre sur fb (vous m'y trouverez sous mon pseudo Noire de Jais). C'est un compte réservé à mes écrits donc vous n'y trouverez pas de trucs perso relous et dont vous vous foutez.

Je vous dis à bientôt, fandom de Star Wars, et peut-être à tout à l'heure sur celui d'Harry Potter.

Bisous