Aux ombres qui nous dévorent...
Mot de l'auteur : Bonjour à tous ! Voilà bien longtemps que je n'ai plus écrit ( j'avais quelque peu abandonné les fanfics ^_^) aussi j'espère que vous ne serez pas trop sévères ! Mais après avoir jouer à detroit become human... cela m'a vraiment donné envie de me remettre à l'écriture pour essayer de prolonger le plaisir de cet univers.
ATTENTION : spoiler alerte!
cette fanfic se passe à la fin du merveilleux jeux video de Quantic dream : detroit become human. Donc, si vous ne l'avez pas encore fini / acheté je vous conseille de vivement vous jeter dessus ! En attendant la lecture de cette fic pourrait malheureusement vous révéler des évènements importants du scénario à venir.
Bien évidemment, les personnages ainsi que l'univers sont la propriété de Quantic dream qui a fait un travail époustouflant!( heu non, je n'ai pas de part chez eux!)
Ma situation de l'histoire vu qu'elle est à fins multiples: (biiiiig spoillllleeeer)
marcus a mené a bien sa révolution et est toujours en vie
connor est un deviant et à infiltré cyberlife. Il a de ce fait rejoint les androides rebelles
hank est en vie.
Je vous souhaite une bonne lecture, n'hésitez pas à me dire ce que vous en penser dans vos commentaires !
Prologue : une simple question
Une bien étrange sensation que la chaleur humaine. Je n'avais jamais connu ça auparavant. Pourtant, c'est si simple. Un sourire. Un regard. Et deux bras qui s'enroulent autour de moi, me rapprochant brutalement contre un corps chaud.
38.3, une fièvre modérée, peu surprenante en cette saison, avec toute cette neige. Les humains sont si fragiles...
Ce jour là, je me souviens, il faisait -1°c à détroit... Et pourtant, moi, je n'avais pas froid. Je n'avais jamais froid, « avant », d'ailleurs, à Detroit...
Sous ce pont, debout, là, en plein hiver, devant les restes d'un douteux camion de burger perdu dans une ville désertée, je me sens pour la première fois vraiment vivant... Étrange sentiment. J'en ferme même les yeux, et je m'essaie maladroitement au difficile exercice d'une accolade amicale... Je sens que Hank rit légèrement. Je comprends bien pourquoi. Je dois avoir l'air d'un grand dadais maladroit, comme à chaque fois que j'ai tenté d'exprimer ce que je ressentais. Foutu logiciel de psychologie ! Mais ce n'est pas si facile que cela, de « vivre ». Suivre un programme, des ordres, une mission, c'est une chose bien plus aisée. Improviser, penser par soi-même... c'est autre chose. Il me faudra du temps pour savoir ces choses là... Apprendre à exister, c'est si effrayant.
L'étreinte se termine. J'aurais voulu qu'elle perdure un peu plus, j'ai tant encore à apprendre d'elle. Mais les humains sont une espèce bien trop consciente de sa temporalité éphémère, bien trop mortelle. Tout est programmé chez eux pour leur rappeler que chaque minute leur est fatale. Leur corps les alerte par des crampes d'une position trop longtemps gardée. Leur lèvres bleuissent s'ils restent un peu trop immobiles dans le froid de l'hiver. Le sommeil les appelle chaque nuit pour les entrainer un peu plus dans son néant. Qu'est-ce que cela peut-il bien faire ? Exister en sachant que ce n'est que temporaire ? Se voir devenir obsolète chaque jour, irrémédiablement, sans aucune solution de maintenance ou de réparation...
Je ne comprends pas...
Leur propre existence est déjà en soit une erreur 408, request time-out...
Pourtant, ils continuent à vivre, inexorablement...
« a cause de vos conneries, le meilleur burger de la ville est fermée. Vous avez vraiment foutu une sacrée merde toi et tes potes androides... »
Je fixe Hank un instant. Sa voix n'a rien d'agressive, elle en est même presque tendre et amusée. Je lui dédie un sourire en coin. Une sorte de réflexe agaçant... Je me giflerai presque ! J'ai été programmé pour réagir ainsi, et je le sais. J'ai encore du chemin à faire pour découvrir qui je suis... et j'ai peur de me rendre compte qu'en réalité, je ne suis personne... Tuer Marcus aurait été bien plus simple et rationnel ! Mais Hank n'aurait jamais été si fier de moi. Et cette chaleur... rien que pour ça, ça valait le coup de tout foutre en l'air.
« vous devriez partir. Il n'y a plus rien pour vous ici... »
Hank émet un petit rictus et part s'assoir près d'une vieille table de bar abandonnée. J'hésite un instant, puis je le rejoins prêt à m'entendre une nouvelle fois traité de « toutou » ou je ne sais quoi d'autre. Mais l'inspecteur Anderson ne dit rien. Il garde son regard perdu dans le vide. Un regard franc, azur, impénétrable. J'ai toujours eu du mal à le comprendre. Bien des fois il aura mis à mal tous mes logiciels de négociateur et torturé mes si précieuses statistiques...
Pourtant, cette fois-ci, quelques chose dans ces yeux m'interpelle. Ils semblent me parler bien plus que ne le font les mots de Hank. Il s'accrochent à moi, comme la neige tente de s'accrocher une dernière fois sur le sol chaud du printemps. J'ai envie de leur demander pourquoi... J'ai tant envie de poser cette simple question... Un simple « ca va, Hank ? »...
Mais je l'ai déjà dit, je n'ai jamais été très doué pour les émotions humaines. Mon truc, c'était les déviants... Les humains... je n'avais jamais eu jusqu'alors qu'à leur obéir, rien de bien compliqué en soit. Communiquer avec eux, c'est bien plus difficile que ce que je ne le pensais. Entre androides, un simple effleurement de main suffit pour déclencher une révolution. Avec les hommes, il faut des mots, des expressions, des regards... on n'est décidément vraiment pas de la même espèce, et ma déviance ne fait que creuser un peu plus ce fossé qui nous sépare... Ils sont si primaires et si complexes à la fois... et moi, les mots, les gestes tout ça... je ne sais pas.
Alors, je garde le silence...
« tu déconnes Connor ? C'est l'endroit au monde où je trouverai le moins d'abrutis ! Et surtout... Y'a plus ce connard de Perkins dans les parages ! Et ça fiston, ça vaut toute les révoltes du monde ! La tête de cet enfoiré quand t'as débarqué avec ton armée de clones ! J'en rirai encore dans la tombe tiens !»
Du Hank tout craché. Éluder la question par une touche d'humour agressive. Je sais très bien cependant qu'il a compris ce que je voulais dire. Detroit était une ville abandonnée par les humains. Il n'y demeurait plus rien pour eux, si ce n'est la solitude et cette neige, toujours, qui obstinait à venir recouvrir de son silence les traces des affrontements entre les hommes et les androïdes...
« t'inquiète petit, je tarderai pas trop... Juste que j'ai pas vraiment hâte de les retrouver les autres robots là bas, alimentés à la red ice et à la haine... tous des faux culs de première... »
Il sort de son manteau une canette de bière et l'ouvre d'un geste sec.
« monde de merde... »
Je réprime un soupire. Il ne changera donc jamais ses mauvaises habitudes. Comportement humain typiquement irrationnel. Cela ne pourra lui causer que des ennuis, et n'apportera aucune solution. Et je ne sais comment faire pour éviter cela. On ne m'a pas appris ça, à cyberlife. Moi, tout ce que je sais faire, c'est mentir pour libérer un otage, ou négocier avec mes semblables. Les humains sont beaucoup plus difficiles. Les humains sont beaucoup trop fragiles. Et sous son air bourru, son langage grossier et son look de clochard alcoolique, Hank n'avait jamais été qu'un chien errant abandonné par sa propre espèce.
Il n'avait plus sa place au sein de l'humanité, mais il ne la trouverait pas auprès des androïdes.
Kamski m'avait dit un jour que le pire était d'avoir à choisir un camp. Je ne suis pas d'accord.
Le pire, c'est de ne pouvoir en rejoindre aucun.
Hank avait peut-être raison au fond... Peut-être que son monde à lui était un monde de merde...
Mon partenaire tousse légèrement. Il a froid, je peux le percevoir. Mes propres composants semblent également ne pas supporter ces températures négatives, malgré la solidité de ma confection. Quelques alertes sans gravités urgentes commencent à se manifester. Je les ignore pour l'instant. Il faut plus qu'un simple hiver pour endommager le limier de cyberlife.
« vous devriez rentrer, Hank, il fait froid. »
L'inspecteur descend d'un geste ample tout ce qui restait de sa canette de bière. Son regard se perd un instant au fond de l'opercule, rêveur...
« bien vu, Sherlock... »
Il se lève lentement, il titube un peu. Ce n'est manifestement pas sa première boisson alcoolisée de la journée.
Il m'adresse un sourire, et se dirige vers son véhicule sans un mot. Je le regarde partir en silence. Au fond de moi, je la sens qui se bat et qui me torture. Elle étrangle mon corps de plastique, brule chaque centimètre de mes circuits comme un feu intérieur, se débat contre mon IA qui la rejette au plus profond de mon être. Pourtant elle ne cesse de revenir inexorablement, tambourine au porte de mes lèvres, mais meurt à chaque fois avant que ma voix ne se résigne à la prononcer. Qu'elle est têtue, cette simple question...
La voiture démarre, et je reste immobile, figé, un véritable petit soldat qui rendrait fier Kamski, Amanda et toute la clique de cyberlife. Pas un son, pas une émotion apparente. Ma délivrance est si fragile... une machine à tuer ne peut pas devenir un être sensible si facilement, apparemment. Foutu programme !
le véhicule s'éloigne dans les ruelles envahit par la neige. Je perçois encore le son de son moteur solitaire dans les rues désertes un moment après qu'il ait disparu.
Je tourne les talons.
Marcus m'attend.
Une grande bataille a été remportée, mais il reste encore tant à faire pour que notre peuple soit vraiment libre. Prendre des décisions... réparer nos blessées avec ce que nous pourrons trouver dans les dépendances des magasins cyberlife... essayer d'apprendre ce que nous devons être.
Alors que je quitte lentement les lieux, une pensée me harcèle à me rendre fou...
Elle revient, encore et encore, comme une sorte de bot primaire qui refuserait de me lâcher...
elle est là, incessante, telle une petite rengaine pleine de remords et de doutes...
Je sais, j'aurais peut-être du la lui poser cette foutue question...
mais j'avais peut-être tout simplement déjà peur de la réponse...
Fin du prologue, le reste est en cours d'écriture si la fic intéresse d'éventuels lecteurs. Je suis un peu rouillée je pense pour ceux qui me suivaient avant. ( d'où le nouveau compte auteur, le temps de se remettre un peu!) Merci d'avoir lu et n'hésitez pas à me faire part de votre ressenti !