Voici le dernier chapitre, en forme d'épilogue !
J'espère qu'il répond à vos questions et qu'il sera satisfaisant pour vous, chers lecteurs ! (J'ose le pluriel masculin, parce que je sais que j'ai au moins UN lecteur !).
Bisous à tous, merci à la merveilleuse Lily Jem qui n'hésite pas à prendre le risque de perdre la vue en corrigeant au fur et à mesure les chapitres que vous avez lus !
Vous pouvez aller lire ce qu'elle écrit, c'est vraiment sympa !
Après que Harry Potter ait expliqué une partie du phénomène de la mort de Lucius, le Magenmagot avait accordé la légitime défense à Drago et l'avait exempté de peine. Le mensonge d'Astoria sur son âge (à quelques jours près, elle était bien majeure), l'utilisation de la baguette de Drago et l'amour qui les liait avaient permis à la magie de s'opposer à plus de torture. On ne savait pas trop pourquoi un doloris avait tué Lucius, mais certains experts avaient supposé que la puissance de l'expelliarmus s'était combinée avec la puissance du doloris, en faisant un sort mortel.
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Jane attrapa la main de Stilted et ils transplanèrent. Elle ne savait pas où ils allaient, mais elle s'en fichait. Tous ce qui pouvait avoir de l'importance à ce moment était effacé par le plaisir de partir quelque part avec lui.
Elle avait demandé et obtenu une semaine de délai avant de prendre ses nouvelles fonctions, comme il lui avait demandé.
Puis, elle était venue au bureau de Stilted, avait frappé, était entrée, s'était assise sur le siège unique qui faisait face au bureau et lui avait dit : « Où allons-nous ? ».
Il avait commencé par fermer la porte. Il lui avait raconté un peu plus en détail son passé, répondu à ses questions. Puis, il l'avait regardée bien droit dans les yeux et lui avait demandé si elle voulait toujours bien qu'il l'emmène quelque part. Elle avait dit « oui, évidemment ! ».
Et ils y étaient, à ce quelque part. Il avait dû calculer l'itinéraire plusieurs fois pour pouvoir y être sans trop de fatigue et de risques. Ils avaient transplané trois fois à cause de la distance et du manque de pratique. Ils étaient sur un sentier, cheminant sur le versant encore à l'ombre dans cette matinée fraîche. Elle remarqua qu'il ne portait plus sa veste, il avait même ôté son gilet et avait roulé les manches de sa chemise. Et maintenant, elle regardait la montagne s'étendre à ses pieds, accrochée à son bras. Simplement comme ça, les mains dans les poches de son pantalon à pinces, les bras à l'air et les cheveux ébouriffés par le vent, il le trouvait beau. Il regardait vers la vallée.
-C'est magnifique, dit-elle.
Pendant longtemps, ils ne parlèrent pas, profitant de la sérénité des lieux, se vidant du stress de la semaine et de la souffrance qui résonnait encore à leurs oreilles.
Ils avaient fini par s'asseoir et Jane avait pris sa place, contre lui, son bras sur son épaule.
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Ron était fébrile. Il savait ce qu'il voulait, mais pas ce qu'elle voulait. Il avait rédigé son texte, bien réfléchit, calculé le meilleur moment, pris du temps pour être à son avantage. Et maintenant, alors que c'était le bon moment, il n'osait plus avancer. Son souffle était bloqué dans sa poitrine. Il était sûr qu'elle s'en apercevait, elle s'apercevait toujours de tout, mais elle ne disait rien. Au début, il lui avait pris la main, il ne faisait pas ça souvent, parce qu'il ne voulait pas paraître envahissant, et à sa surprise, elle avait entremêlé leurs doigts immédiatement. Elle avait souris en le regardant, avec une étincelle dans le regard. Bizarrement, au lieu de lui donner du courage, ça l'avait rendu encore plus anxieux. Et puis, il se dit que plutôt que de se laisser envahir par le stress, il devait se rappeler à quel point elle l'avait toujours soutenu et aidé. Quoi qu'il arrive, elle ne se moquerait pas, elle ne rirait pas. Elle était gentille.
Alors, il se tourna vers elle et lui expliqua. Il voulait être auror au début, mais plus maintenant, plus du tout. Il avait vu trop d'horreur. Il préférait être du côté des rieurs, et il rejoindrait son frère pour l'aider à la boutique. Il lui demanda un an. Un an pour être sûr de lui, sûr de pouvoir assumer une famille, d'être digne de l'attendre devant l'autel, digne d'elle. Et contre toute attente, elle rit. Elle l'attira dans ses bras et elle l'embrassa en riant. Elle était heureuse. Elle dit oui, bien sûr, elle l'attendrait un an, mais elle comptait bien le harceler, pour voir s'il ne changeait pas d'avis, s'il ne voulait pas raccourcir le délai. Elle lui expliqua qu'elle voulait travailler, qu'elle voulait continuer à faire ce qu'elle avait toujours fait, défendre les gens. Elle voulait passer un diplôme de droit. Un an c'était juste suffisant pour qu'ils se lancent tous les deux. Alors, il lui donna la boite, celle qui était dans sa poche depuis deux semaines et qui l'empêchait de dormir. Hermione rougit en constatant que c'était la bague de Molly.
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La femme était petite, assise sur un fauteuil immense dont elle semblait ne pas pouvoir sortir. Elle avait les yeux fixés sur un point invisible et ses mains étaient posées sur ses genoux, comme une petite fille sur une photo de classe.
Le médecin, dans sa grande blouse blanche, la regardait, songeur. Elle aurait pu être partie depuis longtemps, les examens étaient tous concordants, elle n'avait rien. Rien de physique. Mais elle était bloquée quelque part. Les infirmières avaient remarqué qu'elle tournait la tête vers les hommes noirs, mais rien de durable. Peut-être qu'elle attendait quelqu'un finalement. Le service entier cherchait une solution. Il n'y avait plus le budget pour faire du baby-sitting. Voilà ce qu'avait dit l'administrateur. Mais elle n'avait personne. Il n'y avait pas de contact dans son dossier. Personne n'était jamais venu la voir en deux ans de présence. Comme elle était calme, les infirmières aimaient venir s'asseoir avec elle. Ce matin une aide-soignante avait coiffé en chignon ses extraordinaires cheveux bruns. Le médecin en convenait, elle n'avait rien à faire la, mais où l'envoyer ?
Elle était arrivée aux urgences en état de choc, avec des blessures superficielles pouvant être consécutives à une explosion. À l'époque, les médecins avaient fait le lien avec les événements étranges qui arrivaient dans Londres et l'Angleterre.
Mais à ce moment déjà, elle n'avait pas pu parler.
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La sensation du vent dans ses cheveux était extraordinaire. Elle était dans un état d'euphorie complet, toute à la joie d'être enfin titulaire sur un grand match. Elle savait qu'elle était une bonne joueuse, qu'elle avait du talent. Mais là, tout le monde allait le voir, s'en rendre compte. Il n'y avait plus seulement sa famille pour lui faire des compliments. Ça rendait les choses encore meilleures, de voir des inconnus lui dire qu'elle était douée ! Un cri en bas lui rappela qu'elle devait se concentrer sur les consignes de l'entraîneur. C'était son premier vrai match, elle ne devait pas se louper. Les places étaient chères et sa carrière ne serait pas si longue que ça, alors elle devait en profiter. Les clameurs du public lui donnèrent des frissons et elle ne put s'empêcher de faire quelques figures pour l'impressionner. Elle avait envoyé des places à tout le monde. Elle ne savait pas qui avait pu venir, mais elle ne voulait pas savoir, pas encore, parce qu'elle avait peur d'être un peu déçue. Elle savait que ce match était important surtout pour elle. Les autres avaient eu une semaine pourrie, peut-être qu'ils avaient voulu faire autre chose que de venir voir du Quidditch. Elle se mit à rire en constatant que ses pensées prenaient un tour morose. D'une accélération, elle se porta à hauteur de la tribune. Ses yeux brillèrent. Ils étaient... tous là ! Mêlés les uns aux autres sans plus de distinction de sang. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle vit la main d'Hermione. Ron était tout rouge. Parfait, c'était génial, il avait enfin eu le courage de lui donner une sœur.
Le match allait commencer. Le sifflet la rappela à l'ordre et elle fonça vers le centre du terrain.
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Il était heureux d'être rentré. La mer lui avait manqué. La maison aussi, avec ses odeurs, son calme, sa femme. Surtout elle. Elle l'avait pris dans ses bras et elle était resté là, comme si c'était là qu'elle était le mieux. Ça ne l'avait pas dérangé. Il pouvait rester comme ça jusqu'à la fin des temps si elle était heureuse. Elle l'avait regardé avec un sourire encore inconnu, un qu'elle n'avait jamais eu. Elle avait pris sa main et elle l'avait posé sur son ventre. Il avait mis du temps à comprendre, il n'était pas très rapide sur le langage codé féminin. Mais elle avait souris en regardant à la fois son ventre et sa main, de ce petit sourire bizarre et inconnu. Il avait compris, et serré sa femme dans ses bras comme si elle était un trésor précieux. À la fois délicatement et très fort. Il finit par éclater de rire, par la faire tourner dans ces bras. Il pensait à sa famille, ils allaient être tellement heureux que la vie reprenne ses droits ! Ils s'étaient assis ensemble sur le petit banc devant la mer. Ils souriaient ensemble, simplement.
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Drago et Astoria n'avaient rien demandé à personne. Ils avaient vu Hermione sourire à Ron, lu le parchemin de Bill, vu le match de Ginny. Ils s'étaient regardés. Ils savaient. Ils n'avaient pas besoin de plus. Tout ce qu'ils avaient vécu avait fait d'eux des vieilles personnes. Ils rirent beaucoup de la stupéfaction de leurs amis et parents lorsqu'ils reçurent le carton d'invitation. Leur premier vrai fou rire depuis longtemps. Ils avaient organisé leur mariage tous seuls, en secret, et personne n'avait rien su avant qu'ils le décident. Ils voulaient être heureux, à leur manière, sans trop de contraintes sociales, sans étiquettes, sans plan de table. Ils voulaient tourner la page. Shacklebolt était invité. Ils avaient glissé une adresse en plus dans l'enveloppe, un hôpital. Ça leur avait pris du temps pour trouver, mais ils étaient heureux et tout le monde devait l'être avec eux.
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On nous prie d'annoncer !
Chers lecteurs, chères lectrices, voici mon dernier article dans notre magazine à potins préféré !
Heureusement pour moi, l'actualité est chargée, je vais pouvoir m'en donner à cœur joie !
Le mariage de l'année, sans tambours ni cornemuses !
Le jeune Drago Malfoy épouse mademoiselle Astoria Greengrass dans l'intimité !
Seulement trois cents invités... une bricole quand on considère que les parents du jeune homme pouvaient se vanter d'une réception à trois mille personnes !
Astoria portait une robe de famille ivoire en satin et dentelle. Décolletée arrondi dans le dos, encolure bateau, sage et sexy à la fois, cette robe intemporelle semble sortie de la dernière collection d'un créateur moderne !
Drago, dans une jaquette gris anthracite, lavallière verte et bouton de manchette, fera pleurer dans les chaumières ! Un célibataire mignon de moins sur le marché !
Parmi les invités, on aura aperçu la future épouse Weasley, mademoiselle Granger, avec à la main la bague de famille Prewett, une émeraude montée sur une création Gobeline.
Le jeune Potter, sortant de sa caverne habituelle, était habillé en costume noir, pouvait-il en être autrement, chemise blanche et cravate verte. Choix de couleur particulièrement judicieux vu ses yeux et son rôle de témoin. Il avait à son bras la nouvellement célèbre Ginny Weasley, qui a fait des étincelles lors de sa première apparition comme titulaire dans son équipe de Quidditch ! (Pour les détails, voir en page 6). En robe très Gryffondor, rouge et or, elle faisait honneur à la beauté des femmes présentes !
Madame Malfoy, en tailleur vert bouteille rivalisait avec madame Greengrass, robe longue bleue nuit et madame Weasley, en robe vert pomme. Un choix étonnant et pourtant parfaitement adapté à sa carnation de rousse !
À la surprise de nombreux invités, le ministre Shacklebolt était présent. Bien que mélancolique, il aura quand même prononcé un joli discours, avant de prendre congé dès la fin du cocktail.
Si l'on suit les tendances de ce mariage, les couleurs de l'année devraient être le …
(Suite en page 15)
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Stilted avait posé le journal sur la table basse. Il regarda autour de lui en essayant d'avoir le regard que Jane aurait sur son appartement. Il eut un frisson. C'était triste. Tout gris et marron. Son escapade avec elle dans les monts Tatras* lui avait fait entrevoir à quel point il avait laissé tomber les couleurs et le bonheur. Il s'était enfermé dans sa tristesse, peu à peu transformée en mélancolie et contenue dans une rigueur formelle. Il eut un énorme soupir. Tout le travail de sa défunte épouse pour faire de lui un homme souriant avait été enseveli sous son laissé aller. Quelle horreur ! Elle devait être furieuse, où qu'elle soit !
Il se leva et transplana. Il était temps d'agir.
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Le médecin était surpris. Non, surpris était un mot trop faible. Il était ahuri par l'apparition de cet homme et par les conséquences de sa visite.
Il s'était présenté à l'accueil, avait inscrit son nom sur le registre, Shacklebolt, puis sur les indications de la secrétaire, il était venu jusqu'à la salle de repos commune. Il avait ouvert la porte et s'était avancé vers elle, qui avait levé la tête, comme d'habitude en voyant un homme noir, mais cette fois, elle ne l'avait pas baissée. Oh non. Elle avait mis les deux mains sur sa bouche, puis avait éclaté en sanglots en tendant les bras vers lui. Il s'était accroupi pour être à sa hauteur et l'avait prise dans ses bras.
Le service entier était heureux et soulagé. La solution était venue toute seule, de cet homme étrange.
Il était tout en contraste avec la jeune patiente. Grand, noir, avec une boucle d'oreille. Vêtu d'une sorte de cape sur un costume, il avait des bottes en cuir qui devait lui servir à travailler et non pas à être élégant.
Il était surtout tout en tendresse. Le médecin avait pu l'entendre demander pardon de l'avoir perdu, qu'un certain Voltemort ou Voldemort était mort et qu'il n'y avait plus de danger pour eux. En lui disant ça, il lui tenait les mains, toujours à genoux devant elle. Et elle, qui était presque catatonique, lui caressait le visage lorsqu'elle pouvait s'échapper de sa douce étreinte.
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Elle n'avait jamais été aussi libre. Aussi libérée. Elle pouvait sourire en regardant son fils et sa jeune épouse, rire lorsqu'elle le voulait, intervenir à table sans attendre l'autorisation de qui que ce soit. Mieux encore, elle pouvait éprouver de la tristesse, avoir peur. Elle pouvait l'exprimer pour aller mieux, au lieu d'être rongée de l'intérieur.
Elle avait eu l'autorisation d'acheter de nouveaux elfes de maison mais régulièrement, elle faisait elle-même un repas simple. Elle avait fait venir Molly, pour réfléchir à une nouvelle décoration pour le manoir. Les Weasley étaient devenus des amis, aussi surprenant que cela puisse être. C'était eux qui avait proposé de diviser l'espace afin que le jeune couple puisse avoir son intimité tout en restant au manoir. Arthur avait proposé des plans et peu après, des ouvriers avaient fait des modifications dans la structure immuable de la maison Malfoy.
Elle avait beaucoup ri et beaucoup pleuré ce jour-là.
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Astoria était heureuse. Pour la première fois depuis longtemps, elle avait entendu Drago rire aux éclats. Surprenant tout le monde, il avait décidé de participer à la destruction d'une partie du manoir de sa famille.
Elle était soulagée, parce que les nuits étaient encore difficiles, mais il faisait de moins en moins de cauchemars. Harry lui avait donné le nom et l'adresse d'un psychomage. Qui aurait cru que ces deux-là finiraient par s'entendre aussi bien ? Ils se comportaient comme des adolescents inconscients dès qu'ils faisaient du balai ensemble et elle avait décidé d'arrêter de venir avec eux, pour sa santé mentale.
Il lui offrait des fleurs. Elle ne savait pas avant d'en recevoir qu'elle pouvait aimer son mari encore plus.
*Les monts Tatras sont une chaîne de montagnes à cheval sur la frontière entre la Pologne et la Slovaquie. Il s'agit de la partie la plus élevée de la chaîne des Carpates.
J'ai le projet d'écrire un petit OS sur mes deux OC, Jane et Elvendork (quel prénom savoureux, n'est-ce pas ?). Je ne vous donne pas de délai, afin de ne décevoir personne, mais ça va venir !
Merci à tous ceux qui ont laissé une review, vous savez à quel point ça compte pour l'auteure !
Merci aussi à ceux qui ont mis cette histoire en favoris et en suivi, maintenant que vous connaissez la fin, dites-moi ce que vous en avez pensé !