Et voici finalement la troisième et dernière partie, où apparait enfin l'autre partie du titre ! (Oui parce que le clan Uzumaki, à part Naruto, on ne l'avait pas beaucoup vu, pas vrai ?) La bonne nouvelle, c'est que cette partie est moins longue que la première (enfin, à quelques centaines de mots près, hein). La mauvaise, c'est qu'elle est quand même plus longue que prévu... Mais bon, je suppose qu'à part moi, ça ne dérange personne, pas vrai ? Je vous comprends.

Sur ce, j'espère que ce Three-Shot vous plaira jusqu'au bout et bonne lecture !


Troisième partie : Kushina et le devoir du clan Uzumaki.

« Qu... Qui êtes-vous ? »

À peine ces mots franchirent la bouche de Naruto que la femme devant lui le surpris en plaçant sa main devant sa bouche pour étouffer un sanglot.

Naruto grimaça. Avait-il fait quelque chose de mal ? Pourquoi pleurait-elle ? Se connaissaient-ils et était-elle blessée qu'il ne se souvienne pas d'elle ?

Ses questionnements paniqués et sans réponse furent interrompus lorsqu'il se sentit soudainement enlacer.

Il écarquilla les yeux de surprise en voyant des mèches rouges virevolter devant lui tandis que la femme venait de l'embrasser fortement sans hésitation.

Il sentit son cœur louper un battement : jamais personne ne l'avait enlacé d'une manière si chaleureusement et, instinctivement, il ne put s'empêcher de lui rendre la pareille en l'enlaçant à son tour. Il frissonna involontairement en la serrant dans ses bras : il n'avait jamais enlacé quelqu'un de sa vie. C'était étrange comme sensation, douloureuse et pourtant si agréable.

Comment une telle chose était-elle possible ?

Il sentit les larmes lui monter aux yeux. Pourquoi se trouvait-il soudainement si vulnérable ? Certes, Naruto n'était pas du genre à ne jamais verser de larmes, mais il ne s'était jamais défini comme un pleurnichard. Alors pourquoi le simple fait d'enlacer cette femme, ce contact entre eux, lui donnait envie de pleurer et de resserrer son emprise sur elle comme s'il craignait qu'elle ne se retire brusquement et disparaisse ?

Pourquoi se sentait-il comme un gosse orphelin qui venait de recevoir de l'amour sincère de la part de quelqu'un ? Il ne devrait plus se sentir comme cet enfant qui fut seul pendant des années, haï de tous et ne désirant qu'un peu d'attention. Il n'était plus cet enfant.

Désormais, il était Naruto Uzumaki, le raté qui prouvait à tous qu'il réussirait dans son rêve de devenir Hokage. Celui qui avait acquis des techniques incroyables, maitriser parfaitement le mode ermite, portait le nom du héros du livre de son maitre, un des trois Sannins légendaires, et celui qui avait sauvé Konoha de Pain et fut acclamé par tous !

Pourquoi voulait-il pleurer parce qu'une inconnue lui souriait doucement et l'enlaçait ?

Il ne fut certain que d'une chose : il n'était pas le seul à vouloir pleurer. Il sentait la femme qui l'enlaçait frissonner elle aussi.

Il compatit.

« Naruto... tu as tellement grandi... »

Naruto cligna des yeux. Elle venait de répéter son prénom. Comment le connaissait-il ?

À contrecœur il s'éloigna un peu d'elle, sans pourtant la lâcher, et lui fit face. Il se força à ne pas se concentrer sur le regard attendrissant de la femme – qui lui donnait encore plus envie de pleurer – et, d'une voix qui malheureusement fut chancelante d'émotions, demanda :

« V-vous me connaissez ? »

Pour toute réponse, la femme aux cheveux rouges posa une main sur son visage, souriant tendrement.

« Évidemment que je te connais, Naruto. Comment pourrais-je ne pas connaitre mon fils, ttebane ?

— Votre... ? »

Les mots que Naruto désirait dire s'étranglèrent dans sa gorge alors qu'il écarquilla les yeux de surprise.

Non, ce n'était pas possible.

Il se sentit frissonner.

Était-ce de la peur ou de l'exaltation ? Non, c'était plus fort que ça. C'était une émotion bien plus vive.

C'était comme lorsqu'il avait rencontré le Yondaime Hokage, son père...

C'était de la joie. Une joie immense alors qu'il contempla la femme devant lui, sa mère. Kushina Uzumaki.

Ils ne se ressemblaient pas. En la regardant, Naruto se rendait bien compte qu'il avait bien plus hérité des traits physiques de son père, avec ses cheveux blonds hérissés et ses yeux bleus clairs.

Pourtant il ressentait une nostalgie indescriptible en regardant cette femme – sa mère – et ses longs cheveux rouges soyeux. Par un simple sourire, elle parvenait à lui faire ressentir les plus belles émotions du monde.

Cette femme pourrait mentir et prétendre être sa mère sans que cela ne soit le cas.

Mais Naruto sut, par un simple regard, qu'elle était sa mère. Parce qu'il était son fils. Et qu'importe qu'il ne l'ait jamais rencontré, il ressentait au plus profond de son être cet amour incommensurable envers celle qui l'avait mise au monde.

Il se sentait d'ailleurs soulager. Tout comme son père, sa mère l'aimait. Cela se voyait. Il était aimé par ses parents.

Alors, ne trouvant les mots pour déclarer ce qu'il désirait, il exprima tous ces sentiments confus de la seule manière qu'il put : en enlaçant de mère de toutes ses forces alors qu'il marmonna un nom qu'il n'aurait jamais pensé prononcer de sa vie :

« Okaasan.. »

Cette fois, il laissa ses larmes couler sans même tenter de les retenir.

« J'arrive pas à le croire, ttebayo...

— Ttebayo ? répéta sa mère d'un ton amusé – probablement avec un sourire taquin que Naruto souhaitait presque voir, mais cela l'obligerait à se retirer de l'étreinte envers sa mère. Pas de doute, tu es bien mon fils, ttebane ! »

Naruto se mit à rire. C'était un rire étranglé, notamment à cause de ses larmes et des sanglots qui désiraient faire surface, mais c'était un rire plein d'honnêteté et de sincérité.

Finalement, il ne put résister et s'écarta pour voir le visage de sa mère. Il sentit son cœur se réchauffer encore plus – si cela était possible – en y voyant un grand sourire, exactement le même qu'il avait l'habitude d'offrir aux autres. C'était un grand sourire béat et maladroit mais que Naruto, lorsqu'il l'offrait, croyait sincèrement avoir le pouvoir de réconforter autrui. Le voir en face, lancé dans sa direction et pas simplement par le reflet de son miroir, lui faisait se rendre compte à quel point un tel sourire était important.

« J'ai tellement de choses à te raconter, Okaasan ! s'exclama joyeusement et impatiemment Naruto. Où est-ce que je peux commencer, ttebayo ? Ah, je sais ! On va commencer avec Iruka-sensei... Eh, attends une seconde... »

Naruto prit un air choqué alors qu'une information capitale lui vient à l'esprit et s'exclama soudainement :

« QU'EST-CE QUE TU FAIS LÀ, OKAASAN ? ET COMMENT C'EST POSSIBLE QUE JE PUISSE TE VOIR, TTEBAYO ? »

Kushina cligna des yeux à ce brusque changement de comportement, son fils étant passé d'ému et heureux à surprit et complètement abasourdi.

Puis, pour rajouter à l'incompréhension de Naruto – qui craignant un instant d'avoir blessé sa mère en s'esclaffant ainsi – se mit à rire. Bien que Naruto appréciait cette douce mélodie et voudrait qu'elle dure à jamais, sa curiosité l'emporta :

« Okaasan ? appela Naruto. Ça... ça va ?

— Je vais bien, déclara Kushina en se calmant. C'est juste que... même si tu ressembles physiquement beaucoup à ton père, c'est sûr que ton caractère, c'est de moi que tu le tiens, ttebane ! »

Naruto fut content de voir que son comportement si excentrique – si critiqué par beaucoup, apprécié par d'autres – rendait sa mère heureuse.

« Concernant tes questions... poursuivit Kushina, c'est cet endroit qui me permet de communiquer avec toi en cet instant, Naruto.

— Cet endroit ? Tu veux dire l'Arbre Divin ? Enfin, c'est juste une réplique faite en pierre... ça a des pouvoirs spéciaux, ce truc ?

— Pas l'arbre, non, sourit Kushina. Mais les sceaux qu'il contient, oui.

— J'n'y comprends toujours rien...

— Disons que ce n'est pas très important, compatit Kushina face à la détresse de son fils qui tentait, vainement, de comprendre. Ce qui importe c'est que, si je suis ici, c'est grâce à un Fûinjutsu spécial du village de Tsuki.

— Comment tu sais que c'est le village de Tsuki ?

— Parce que le village de Tsuki et le village d'Uzushio ont toujours été proches. D'après toi, pourquoi Tsuki est puissant dans l'art des sceaux ?

— Euh... des clans maitrisaient l'art des sceaux ? »

Il sut que ce n'était pas la bonne réponse en voyant le regard confus de sa mère.

« Naruto... on ne t'a jamais parlé du Fûinjutsu d'Uzushio ?

— Je crois que oui, mais je n'écoutais pas vraiment, avoua le jeune Uzumaki d'un air gêné. Je sais juste que le village d'Uzushio était très fort dans l'art des sceaux et du coup très crains et que c'est pour ça qu'il fut détruit. Mais je ne vois pas vraiment le rapport avec le village de Tsuki. Ils étaient alliés, c'est ça ?

— Mmh... On peut dire ça comme ça, je suppose. Disons surtout que de nombreuses connaissances du Fûinjutsu d'Uzushio furent transmises à Tsuki au cas où une tragédie arriverait.

— ... Une tragédie ? comme la destruction du Pays des Tourbillons ? »

Sa mère hocha gravement la tête.

« Oui, une tragédie comme la destruction du Pays des Tourbillons, répéta Kushina, qui fut orchestrée par de nombreux pays jaloux des secrets précieusement gardés par le village d'Uzushio.

— Les clans d'Uzushio étaient vraiment si puissants que plusieurs pays s'allièrent pour détruire le Pays des Tourbillons ? J'ai toujours du mal à y croire...

— C'est étrange que tu n'en saches pas plus, Naruto, déclara Kushina en fronçant les sourcils.

— Hein ? Vraiment ? Pourquoi tu dis ça, Okaasan ?

— Parce que tu devrais directement être concerné par cette histoire. »

Cela ne fit qu'ajouter à la confusion que ressentait Naruto.

« Je ne suis pas sûr de suivre, là... admit-il.

— Donc tu n'es vraiment pas en courant... marmonna Kushina.

— Au courant de quoi, ttebayo ? s'exclama Naruto, qui commençait à être inquiet – sans en savoir véritable la cause.

— Naruto... Quel est le nom que tu as gardé ?

— Mon nom ? s'étonna le blondinet.

— Oui. As-tu gardé le nom de clan de ton père ou le mien ?

— Euh... Étant donné qu'Otousan, son nom c'est Namikaze... c'est le tiens que j'ai gardé, Uzumaki.

— Je vois... et sais-tu d'où viennent les Uzumaki ?

— Euh... non ? répondit maladroitement Naruto. Je croyais que c'était un clan de Konoha... Mito Uzumaki, la femme du Shodai Hokage, elle ne venait pas d'ici ?

— Non, répondit Kushina en secouant la tête. Naruto... Les Uzumaki de Konoha, donc Mito Uzumaki et moi-même, nous venons d'Uzushio. »

Naruto écarquilla les yeux. Le clan de sa mère venait d'Uzushio ? Il ne se rappelait pas qu'on le lui ait déjà dit... En fait, même si on lui avait déjà dit – ce dont il doutait fortement –, il ne s'en rappelait plus. Le clan Uzumaki venait vraiment du Pays des Tourbillons ? Pourquoi n'en avait-il jamais entendu parler ?

« Tu as l'air surpris, remarqua Kushina. Vraiment, tu ne le savais pas ? Tu ne l'avais jamais remarqué ?

— Comment j'aurais pu le savoir, ttebayo ?

— Eh ben ne serait-ce que les vestes des chûnins et des jônins, ttebane ! réprimanda Kushina en paraissant irritée par le manque de réflexion de son fils. Le symbole du clan est sur pratiquement tous les uniformes de Konoha ! Regarde sur tes vêtements, le symbole sur ton épaule gauche par exemple.

— Le tourbillon ? Mais c'est le symbole d'Uzushio ça, ttebayo !

— Justement, ttebane ! »

Naruto fronça les sourcils et jeta un regard perplexe à sa mère, qui le lui renvoya : apparemment ils n'étaient vraiment pas sur la même longueur d'onde...

Selon sa mère, le symbole rouge que les chûnins et jônins portaient sur leurs vêtements était celui de leur clan, mais Naruto était persuadé – et certain – que c'était celui d'Uzushio.

Quel rapport entre le clan Uzumaki et...

Naruto cligna des yeux. Une importante réalisation lui traversa l'esprit.

« Okaasan... est-ce que par hasard le symbole du clan Uzumaki et d'Uzushio c'est le même ?

— Ah, tu comprends enfin ! »

Naruto crut que sa mâchoire allait se décrocher. Apparemment sa réaction ne choqua pas sa mère, qui se contenta de sourire fièrement.

« Tu as l'air surpris, Naruto. »

Pour être surpris, oui il l'était !

Non seulement, il venait d'apprendre que son clan – enfin, du moins ce qu'il en restait – venait d'Uzushio mais, de plus, c'était le clan le plus important du village d'Uzushio. Oui parce que pour qu'un village porte le symbole d'un clan, cela devait vraiment le clan le plus important de ce village. Ou alors peut-être le clan fondateur ?

« Mais... comment... arg, j'y comprends plus rien ! s'exclama Naruto en passant une main dans ses cheveux blonds. Comment c'est possible que le symbole du clan Uzumaki soit celui d'Uzushio ?

— Je vois que tu es complètement perdu... murmura Kushina en soupirant. Bon, je suppose que je n'ai pas d'autres choix que de tout te raconter. Mais je pensais vraiment que tu savais déjà tout ça...

— De quoi parles-tu, Okaasan ?

— Naruto, que sais-tu d'Uzushio ?

— Ce que je t'ai dit : c'était un village réputé pour ses Fûinjutsu et il a été détruit pour ça.

— Bien. Sais-tu pourquoi Uzushio a été créé ?

— Non. Si je ne connais pas l'histoire du Pays du Feu, ce n'est évidemment pas celle d'un autre que je connaitrais.

— Dans ce cas, je crois que je vais commencer par là. As-tu déjà entendu parler d'une vieille légende concernant l'origine des Bijû ?

— Euh... je crois ? Tsukino-chan m'a parlé à l'instant d'un Bijû qui s'appelait euh... Jibû ?

— Tu veux dire Jûbi ?

— Hai, c'est ça ! C'est un Bijû qui était issu de l'union de Kaguya-hime et de Shinju pour combattre ses fils, dont je me rappelle plus les noms. Tu connais ce conte ? » s'étonna Naruto.

Sa mère confirma en hochant la tête et s'expliqua :

« Uzushio et Tsuki partagent le même conte concernant l'apparition du chakra en ce monde par la venue de Kaguya-hime. Que sais-tu d'après le combat qui opposa Jûbi à Hagoromo et Hamura ?

— Eh bien... Tsukino-chan m'a raconté qu'ils se sont brouillés concernant ce qu'il fallait faire du Bijû et que l'un est parti sur la lune tandis que l'autre, qui est devenu l'ermite Rikudô, est resté ici pour enseigner le ninshû. Euh... Tsukino-chan a terminé en parlant d'un clan créé par Kaguya-hime et qui réunissait des gens qui maitrisaient le ninshû, grâce à quoi ils devaient veiller sur les Bijû. Elle s'est arrêtée là en disant que quelqu'un d'autre pourrait m'en dire plus... est-ce que par hasard, c'est toi qui es censée m'en parler, Okaasan ?... Okaasan ? »

Sa mère ne lui répondit pas. Elle semblait perdue dans ses pensées. Ce fut seulement lorsque Naruto agita sa main devant ses yeux qu'elle finit par réagir.

« Gomene, Naruto. J'étais ailleurs.

— Ce n'est rien, moi aussi ça m'arrive, sourit Naruto. Tu réfléchissais à quoi, Okaasan ?

— Oh, rien de bien important. Je crois que je viens juste de comprendre pourquoi je suis ici finalement, à parler avec toi. Naruto, cette fille de Tsuki...

— Tsukino-chan ?

— Oui, Tsukino-san. T'a-t-elle dit le nom de ce clan ?

— Nan. Elle m'a juste dit que c'était des gens aux cheveux rouges. Un peu comme les tiens, Okaasan. Tu as de très jolis cheveux. »

Naruto sourit en voyant sa mère rougir.

« Tu es le deuxième homme à me complimenter sur mes cheveux, admit Kushina.

— Ah bon ? Qui était le premier ?

— Ton père. Il me disait souvent qu'il aimait mes cheveux. Il me disait que cela lui rappelait les roses et... »

Comme si elle se rendait compte de ce qu'elle racontait, Kushina se tut brusquement, rougissant furieusement au grand amusement de Naruto. Elle toussa maladroitement et reprit :

« Enfin, quoi qu'il en soit... ces gens aux cheveux rouges viennent d'un clan qui, même au-delà des siècles, a conservé leurs cheveux rouges. C'est d'ailleurs devenu un signe distinct pour les reconnaitre puisque tous leurs membres – sauf une exception –, possèdent des cheveux rouges.

— Une exception ? répéta Naruto. Qui ça ?

— Toi.

— ... NANI ? »

Kushina sourit à l'étonnement qui se lit sur le visage de son fils. Même si Naruto portait pratiquement toujours cette expression étonnée ces dernières minutes, cela restait drôle à chacune de ses réactions exagérées.

« A-attends... Tu veux dire que ce clan... c'est le clan Uzumaki ?

— C'est cela, dit Kushina en souriant.

— Je n'arrive pas à y croire, ttebayo ! s'écria Naruto. M-mais... comment c'est possible ?

— Ça, c'est une longue histoire... »

Sans même faire attention à ce qu'elle disait, Naruto remarqua immédiatement le changement dans le comportement de sa mère. Elle ne souriait plus et, au contraire, paraissait même triste.

Il fut inquiet.

« Okaasan, ça va ? » demanda-t-il doucement.

Sa mère lui lança un léger sourire, trouvant la préoccupation de son fils adorable.

« Naruto... reprit-elle d'un ton sérieux. Je vais te raconter la légende de l'histoire de notre clan, celle qui nous fût toujours transmise et que j'ai appris comme tous les Uzumaki lors de mon enfance. »

Naruto hocha la tête, silencieux et très attentif aux prochaines paroles de sa mère.

« Notre clan, le clan Uzumaki créé par Kaguya-hime, a réuni des hommes et des femmes des quatre coins du monde qui avaient une maitrise presque parfaite du ninshû, et ce afin de communiquer facilement avec les Bijû, comme le souhaitait Kaguya-hime. Après des décennies, voir des siècles, leur chakra se modifia : à force d'être les réceptacles des Bijû, les Uzumaki se mirent à posséder des réserves de chakra incroyables. Mais au fil du temps, nombreux convoitèrent les Bijû et qu'importent les mesures de sécurités prisent par notre clan, cela n'arrêta pas ceux qui désiraient s'emparer de la puissance des Bijû. Que cela se fasse par l'élimination d'un réceptacle pour qu'un Bijû soit libérer, ou alors, plus souvent, par la manipulation.

— La manipulation ? » s'étonna Naruto, horrifié par une telle idée.

Kushina hocha sombrement la tête alors qu'elle continua, sa voix devenant grave et froide :

« Notre clan fut souvent demandé pour arrêter des conflits, parfois opposant deux pays ou plus. Il faisait alors appel aux Bijû et, s'il n'était pas pris dans un traquenard organisé par les pays qui se faisaient la guerre, l'un des pays réclamait un Bijû pour se défendre de l'autre. Lorsque notre clan acceptait, selon les circonstances, de laisser un de leur réceptacle dans le pays en question, il ne revoyait jamais leur membre, parce que le Bijû de celui-ci lui fut retiré et, s'il n'en mourrait pas sur le coup, il était tué.

Une autre ruse consistait à gagner la confiance de notre clan pour qu'un jinchûriki rejoigne un pays pour le protéger grâce à un Bijû et, par des belles paroles, l'embrigadait et le manipulait à sa guise. Cette technique fut très prisée parce qu'elle permettait un plein contrôle sur le Bijû, puisque seul le clan Uzumaki parvenait à réellement se lier avec un Bijû.

Ainsi, au fil des siècles, notre clan, malgré ses tentatives de reprendre les Bijû qui lui étaient dérobés, ne put tenir la promesse faite envers Kaguya-hime d'être les gardiens des Bijû. Notre clan avait failli à son devoir. Alors, acceptant la fatalité qu'il ne pourrait récupérer les Bijû, il fit en sorte de garder précieusement et secrètement tout l'art des sceaux que lui avait enseigné Kaguya-hime. Pour cela, nos ancêtres allèrent jusqu'à se rendre sur une île isolée, qui deviendra plus tard connu comme le Pays des Tourbillons avec, en son sein, le village d'Uzushio, le village du clan Uzumaki. La suite de l'histoire, tu la connais : Uzushio fut détruit et les derniers membres du clan Uzumaki parsemèrent le monde. »

Récemment, Naruto avait l'impression qu'il redécouvrait le monde. Tout ce dont on lui parlait, il l'ignorait avant de l'entendre lui être raconté. Comme le conte du retour de Kaguya-hime en ce monde, il venait de découvrir – et cela était bien plus important encore – les origines de son clan.

Certes, peut-être que cela n'était qu'une version falsifiée, trafiquée de la réalité puisque cela se basait sur un conte, mais Naruto s'en fichait. Cette histoire, l'histoire de son clan, de ses ancêtres, de sa famille, était unique en son genre. Ainsi que tragique. Parce que, comme si la fatalité s'était abattue sur le clan Uzumaki avant même sa création, le destin semblait vouloir le faire disparaitre.

Naruto ignorait comment il devait se sentir par rapport à ce récit. Attristé, parce que le clan Uzumaki, autrefois si important, fut détruit ? Énervé, parce qu'il avait été détruit par des pays qui jalousaient ses secrets concernant le Fûinjutsu ? Ou alors fier, parce qu'il était le descendant d'hommes et de femmes qui, pendant des générations, avaient lutté pour tenter de maintenant la paix par une promesse faite à une divinité ?

Il n'en savait rien. Autant il désirait prendre parti pour son clan, autant il avait aussi conscience que même s'il portait le nom des Uzumaki, à part par sa mère, il n'était nullement lié à l'histoire des Uzumaki. Alors comment devait-il réagir, face à une telle histoire qui était tout de même celle de ses ancêtres, auxquels pourtant il ne se sentait nullement proche ?

La seule chose dont il était certain en cet instant, c'était d'être confus.

Confus par rapport au fait qu'il était attristé de ces révélations, mais non pas parce qu'il était un Uzumaki, mais parce qu'il se trouvait horrifier de voir comment la jalousie, la peur et l'envie pouvaient être destructeurs.

Était-ce trahir les siens, que de les plaindre seulement par compassion, sans prendre en compte qu'il aurait pu connaitre toute une famille ? Il fut orphelin toute sa vie et, même s'il se sentait de joie en rencontrant enfin ses parents – heureux que ceux-ci l'aimaient et non le haïssaient –, cela ne le faisait pourtant pas se sentir plus proche d'avoir une famille.

Alors, c'est maladroitement et avec de nombreux hésitations qu'il s'exprima, à faible voix :

« O... Okaasan... Je... je suis désolé pour ce qui est arrivé à ton clan et... et à ton village. Et je... je suis désolé que... que... arg, je vois pas comment dire ça, ttebayo ! »

Il passa une main dans ses cheveux, frustré de ne pas trouver ses mots.

« Je suis désolé mais même en sachant ça, je... je peux rien y changer, ttebayo... admit honteusement Naruto. Je voudrais bien trouver les responsables de tout ça et les obliger à faire face à leurs crimes contre Uzushio mais... même si je le pouvais, je ne le ferai pas parce que ça n'amènerait rien de vouloir venger notre clan, qu'importe la manière. Je... je ne peux pas faire ça. Parce que je connais des gens qui ont déjà voulu venger les leurs et créer leur propre justice et... et ça ne s'est jamais bien fini. »

En prononçant ces mots, de nombreux visages lui apparaissaient, notamment ceux responsables des récents évènements de l'Akatsuki : le Pain Tendô – donc le dénommé Yahiko – et Nagato qui voulait changer le monde, mais à sa façon à cause de toute la souffrance qu'il avait vue et subie. Ou encore, même si cela était moins récent, Sasuke, qui cherchait par-dessus tout à se venger de son frère, quitte à s'allier avec des ordures comme Orochimaru.

Naruto ne voulait pas leur ressembler. Alors oui, peut-être qu'on pourrait le traiter de faible, à ne pas vouloir utiliser sa force au service de la vengeance ou de la création de sa propre justice, mais cela ne le dérangeait pas. Après toutes les atrocités qu'il avait vues, tout ce dont la haine était responsable, il était d'autant plus convaincu que ce n'était pas la bonne voie pour parvenir à réaliser le rêve de son défunt maitre Jiraya, et la promesse qu'il avait faite à Nagato.

« Naruto... »

L'Uzumaki aux cheveux blonds ferma les yeux, appréhendant la réaction de sa mère. Allait-elle être déçue de son inactivité à les venger ou alors considérera-t-elle son fils comme un lâche incapable de faire justice lui-même ?

« Je suis heureuse de t'entendre dire ça. »

Ce n'était pas vraiment ce à quoi il s'attendait...

Naruto ouvrit les yeux et fut surpris de voir sa mère lui sourire, paraissant fière de ce qu'il avait dit.

« T-tu n'es pas fâchée, Okaasan ? demanda-t-il avec hésitation.

— Fâchée ? Bien sûr que non ! Pourquoi le serais-je ? rétorqua Kushina, amusée Au contraire. Je suis heureuse que mon fils soit quelqu'un de bien tout comme son père et son parrain, ttebane ! »

Encore une fois, Naruto ne put maitriser ses émotions alors qu'il tenta, en vain, de retenir des sanglots qui s'échappèrent néanmoins du fond de sa gorge pendant que les larmes lui montaient aux yeux. Il essuya vivement ses larmes alors qu'il sentit une main se poser sur le dos de sa tête et qu'il fit face à sa mère, leurs fronts se touchant presque alors qu'ils s'observèrent, droit dans les yeux.

« Je pense que c'est la bonne occasion pour te donner quelques conseils maternels, déclara Kushina d'une douce voix. Naruto, sois toujours fier de qui tu es et des valeurs que tu possèdes. Qu'importent les critiques faites concernant ça, ne doute jamais en ce que tu crois. Je peux t'assurer qu'il n'y a pas plus grande fierté chez un shinobi que de ne pas éprouver de rancœur et de ne laisser libre cours à sa haine. Tu ne pourras jamais nous rendre plus fier, ton père et moi, qu'en restant toi-même, ttebane ! »

Le sourire béat étincellent que lui offrir sa mère fut contagieux et, en un instant réconforté, Naruto ne put s'empêcher de sourire bêtement à son tour. Il s'apprêtait à répondre quand, soudainement, il remarqua un fait inquiétant.

« O-Okaasan ! Tu... tu disparais ! »

En effet, le corps de sa mère se faisait translucide alors que des particules dorées s'en échappaient. Mais, si Naruto paraissait effrayer de voir ça, sa mère n'eut pas la même réaction. Elle se contenta de regarder ses mains d'un air étonné avant de sourire en direction de son fils.

« Je crois qu'il est temps pour moi de partir. »

Naruto n'en crut pas ses oreilles.

« Q-quoi ? Mais je viens à peine de te revoir ! s'écria l'Uzumaki aux cheveux blonds. Tu ne peux pas déjà t'en aller ! J'ai tellement à te raconter et... et à te demander...

— Ne t'en fais pas, Naruto, rassura sa mère. Quelque chose me dit que nous risquons de nous revoir. »

Naruto fronça les sourcils, se demandant de quoi sa mère parlait. Mais alors qu'il allait le lui demander, il remarqua qu'elle le regardait d'une manière étrange qu'il ne pourrait définir, les larmes aux yeux.

« O-Okaasan, tu vas... »

Il ne put finir sa phrase – destinée à demander à sa mère si elle allait bien – qu'il sentit sa mère l'enlacer.

Puis, alors que ce geste le surpris, il entendit ces quelques mots, murmuré bassement mais venant du fond du cœur :

« Je t'aime, Naruto.

— Je... Je t'aime aussi, Okaasan. »

Et sur ces dernières tendres paroles, il sentit l'étreinte de sa mère se resserrer sur lui et ferma les yeux, profitant de ces derniers instants tandis que dans un souffle, la douce chaleur des bras de sa mère disparue, en même temps qu'elle.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, tout avait changé.

Il n'y avait plus de monde scintillant. Il était de retour à l'intérieur de cet Arbre Divin factice, assit en tailleur alors que, cette fois-ci, l'obscurité se faisait moins présente parce que de la lumière, qui provenait de derrière lui – probablement des portes sur le sceau à l'entrée qui furent ouvertes –, éclairait le sol et ses alentours.

Naruto ne bougea pas, l'esprit ailleurs alors qu'il tentait de se remémorer de chaque instant qu'il venait de vivre en compagnie de sa mère. Son toucher, sa voix, ses paroles, ses gestes, ses sourires...

Il se concentrait tellement dans sa tâche qu'il manqua presque d'entendre Tsukino qui lui parlait, dans son dos.

« Naruto-otōto ? Je suis désolée. Je ne pouvais maintenir les sceaux plus longtemps et... Naruto-otōto ? »

Elle s'inquiéta de l'absence de réponse de Naruto.

Celui-ci, toujours silencieux, se leva et se retourna, s'avançant vers Tsukino qui ne parvient pas à distinguer son visage à cause de la luminosité. Ce ne fut que lorsqu'il se retrouva devant elle, qu'elle parvient à voir qu'il lui souriait.

« Je ne sais pas comment tu as fait ça, Tsukino-chan mais... Arigato ! déclara l'Uzumaki en lui offrant un grand sourire sincère. Grâce à toi, j'ai pu rencontrer Okaasan, ttebayo ! »

Et par sa rencontre avec sa mère, Naruto avait enfin toutes les réponses à ses questions.

Il se sentait heureux et, l'espace d'un instant, il oublia la douleur au creux de son être qui lui rappelait sans cesse la mort de ceux qu'il aimait.

Il avait vraiment bien fait de venir au village caché de Tsuki, fallait-il croire. Il faudrait vraiment qu'il songe à remercie Shizune pour son aide à son retour à Konoha.

.

Alors qu'il contemplait les paysages du Pays du Feu qui s'offraient à ses yeux à son retour du village caché de Tsuki, Naruto sourit.

Il avait finalement sa solution : il savait comment amener la paix en ce monde.

Il allait retrouver et réunir les Bijû pour que ceux-ci ne soient plus des outils de guerre et faire réapparaitre le ninshû pour que le ninjustu y laisse sa place – même s'il ne savait pas encore exactement comment. Comme Kaguya-hime avant lui, il réunirait des shinobi et des kunoichi, qui seraient chargés de transmettre le ninshû et sa philosophie de paix à travers le monde.

Ainsi, tel serait le but du clan Uzumaki, qui renaitra de ses cendres comme symbole éternel de ceux qui furent les martyrs de la guerre et du désir de pouvoir. Le clan qui, sans continuer de faire vivre le cycle de la haine, entrainerait le monde vers le chemin de la rédemption, la voie de la paix, le rêve inavoué de Kaguya-hime, la mère de tous les êtres vivants munis de chakra.

Peut-être que cette solution ne perdurerait pas. Mais au moins, cela apporterait la première pierre à l'immense édifice fragile de la paix.

Ainsi, il parviendrait à réaliser le rêve de son défunt maitre, Jiraya. Ainsi, il rendrait honneur à Naruto, le héros dont son prénom était tiré.

Et lui, Naruto Uzumaki, fera tout pour que cette paix perdure.

Parce que c'était la voie qu'il avait choisi de suivre.

Parce que tel était son Nindô.


C'EST FINI ! Yeah ! Enfin ! C'était très agréable à écrire. Et j'espère que ce fut très agréable à lire pour vous. En tout cas moi, je me suis bien amusée à écrire tout ça. Et je me suis rendue compte que la première partie de ce troisième chapitre est niais. Non en fait, tout ce chapitre est niais, très niais. Je ne sais pas si je dois en être heureuse ou attristée, ça fait bizarre d'écrire quelque chose comme ça.

Enfin, quoi qu'il en soit... J'espère que cette courte histoire vous aura plu et merci d'avoir lu !