Salut les enfants! Me revoilà sur une fanfiction crossover qui me trottait dans la tête depuis un moment et j'ai (enfin) décidé de poster le prologue. Ça en aura mit du temps! Brefi brefou, les posts ne seront ABSOLUMENT pas régulier (vous êtes prévenus). Désolé par avance pour les photes d'autaugrafes et les personnages ne m'appartiennent pas, évidemment, sinon Vergil serait déjà en train de faire des choses pas super catho... HUM.

ENJOY!


Même en Écosse, la chaleur du mois d'août pouvait être étouffante. Les quelques ombres formées par les arbres bordant les routes goudronnées apportait un peu de fraîcheur, mais bien peu. Seul le zéphyr des Highlands pouvait refroidir le corps et l'esprit.

Marchant à petit pas tout en s'appuyant sur un bâton de bois, une silhouette recouverte d'une cape sable et le visage caché par une capuche avançait sous le soleil impitoyable d'été. Suivant une route perdu au milieu de la campagne, elle observait les rares voitures passer. Certaines ralentissaient, d'autres s'arrêtaient, en voyant la silhouette solitaire et presque miséreuse. Parfois, elle acceptait d'être prise par un conducteur pour un court trajet, s'arrêtant à une intersection et partant dans une direction différente de l'automobiliste. Elle ne parlait jamais, remerciant juste le conducteur ou la conductrice d'une voix cassée et dormait dans la voiture. De temps en temps, elle ressortait du véhicule avec une bouteille d'eau à la main ou un peu de nourriture, rajoutant une couche de remerciement.

Souvent, elle refusait la charité de l'inconnu, continuant sa route seule. La personne, qui était parti d'un coin paumé au Pays de Galle avait parcouru en quelques jours les nombreux kilomètres qui séparait le sud-est du Royaume-Uni au nord.

Elle suivit ensuite un rail qui semblait ancien et qui montait dans les Highlands. Il n'y avait plus personne sur cette partie du pays, excepté quelques moutons et vaches qui broutaient tranquillement dans leurs pâtures. Le solitaire savait parfaitement qu'il aurait pu prendre le bus pour atteindre sa destination, mais le manque d'argent et la peur de se faire reconnaître avait été trop important. C'est pourquoi le choix de faire le trajet à pied avait été prit, malgré le risque de se faire rattraper par ses ennemis. Il n'avait aucune envie de retourner à leurs repère et de se retrouver face à ce serpent qui le tuerait pour de bon cette fois-ci.

Il avait pu s'échapper sur un véritable coup de chance ; un relâchement dans les tours de garde, un affaiblissement du nombre d'ennemis et une tranche de main s'abattant sur une nuque pour éliminer son surveillant. Une succession de coup du sort chez ses ennemis qui lui avaient été bénéfique. Il avait sauté sur l'occasion sans hésiter une seconde ; le lendemain était prévu son exécution. Son élimination prévue parce qu'ils le prenaient pour autre. Un malentendu mené par une puissance plus grande encore, et il peinait à prononcer son nom. Et il ne le prononcerait probablement plus jamais. Sauf à une personne en particulier. Celui qui avait sauvé son âme.

Bien que sauver soit synonyme de mort dans son cas.

Au bout de nombreuses heures de marche, la silhouette arriva devant une forêt sombre à la tombée de la nuit. Les rayons solaires n'arrivaient pas à infiltrer la masse d'arbre à cause des couches de feuilles trop importantes. Même les rayons écarlates rasant le sol n'infiltraient pas le bois. L'obscurité était maître du lieu, et, honnêtement, la silhouette n'avait aucune envie de rentrer dans la forêt et la parcourir de nuit. Autant attendre le matin.

S'installant le dos à un tronc, elle observa d'un œil nostalgique le coucher de soleil. La fatigue la rattrapait, ses épaules s'affaissaient et sa tête pencha en avant, signalant son début de sommeil. Les rayons le réchauffaient et apaisaient son âme, elle se sentait vaguement en sécurité, dos à une forêt où la lumière ne pouvait pas passer. Finalement, le dos s'arrondit, la tension parcourant les membres fins disparut et la personne sombra dans un profond sommeil sans rêve.

C'est la fluctuation de la magie dans l'air qui réveilla le solitaire. Le soleil était déjà haut dans le ciel, atteignant le zénith. Malgré cela, l'ombre savait que les rayons ne traversaient toujours pas la forêt, la plongeant dans une perpétuelle obscurité. Elle l'avait déjà parcouru un nombre incalculable de fois pour le savoir. Levant ses iris clair vers le ciel tout aussi pur, elle put apercevoir des fumées sombres parcourant l'azur. Des fumées aussi noires que la nuit et remplit d'une magie vicieuse et mauvaise. Ses poursuivants le cherchaient et semblaient l'avoir trouvé.

Pestant intérieurement d'avoir dormi trop longtemps hors d'un abri, l'ombre se releva prestement et s'enfonça dans le bois sans un regard en arrière. Sa cape sable devint bientôt terreuse, se confondant avec la terre humide et les ombres formées par les feuilles. Courant, zigzaguant entre les troncs vieux de plusieurs centaines d'années, l'ombre fuyait les fumées cachant les mages noirs. Sautant par-dessus les racines, les buis et les troncs tombés au sol, elle continuait de courir sans ralentir.

Fuir, toujours fuir. C'était son maître mot depuis trop longtemps à son goût. Mais avait-elle réellement le choix ? Elle était seule, désarmée, et dans un état lamentable. C'est à peine si elle pourrait tuer un moustique.

Seule la peur lui donnait assez de forces pour continuer à courir.

Peur ? Lui ? Il y a bien longtemps, il aurait ri à cette simple perspective. Il avait tant vécu dans son enfance que plus rien ne pouvait lui faire peur. Il n'avait peur de rien, c'est pourquoi il avait fait élever cette tour si dangereuse pour l'humanité sans la moindre once d'hésitation. C'est pourquoi il n'avait pas hésiter à dégainer son sabre face à son propre frère et à le transpercer, le laissant pour mort. C'est pourquoi il s'était laissé tomber du haut de la cascade menant aux enfers. C'est pourquoi il avait laissé tomber la gaine de Yamato au sol et s'était précipiter sur Mundus sans tergiverser.

Et maintenant le voilà en train de courir pour sa vie dans une forêt auquel il n'aurait jamais voulu remettre les pieds.

Pitoyable. Pensa-t-il en esquivant de peu un jet rouge de magie qui le visait.

Ses poursuivants l'avaient retrouvé et cherchaient à l'attraper maintenant. Une pluie fine commença à tomber sur les branches, humidifiant encore plus la terre et rafraîchissant le fuyard. L'averse se transforma bientôt en déluge, le faisant glisser sur les feuilles mortes et déraper dans la terre. Mais, étrangement, ces déséquilibres le sauvèrent plusieurs fois d'un sort. Les branches semblaient se rassembler pour le cacher de la vue de ses assaillants. Les arbres formaient un chemin devant lui, le menant à des cachettes éphémères mais qui lui permettait de se reposer. La forêt l'aidait réalisa-t-il.

Mais ce n'était pas suffisant.

Épuisé, il trébucha sans réellement voir la raison, et se retrouva le ventre à terre, le front à quelques centimètres d'une racine qui semblait plus dure que son crâne. Le souffle tremblant, le corps en sueur, il se releva en chancelant. Il ne tiendra pas ce rythme indéfiniment. Et pourtant son objectif était encore si loin… Secouant la tête pour se remettre les idées en place, le fuyard reprit sa marche, frissonnant à cause de ses vêtements trempés et qui s'alourdissait au fur et à mesure du temps passé sous la pluie. Il fallait qu'il sorte de la clairière dans laquelle il avait atterrit. Il était trop visible.

Il avait envie de hurler son désarroi. Mais sa gorge sèche et brûlante l'en empêcha.

Il savait bien que c'était une cause perdu, un objectif inatteignable. Mais il ne voulait pas renoncer. Pas maintenant, alors qu'il avait parcouru tout ce chemin. Prenant appui sur un tronc, reprenant sa respiration, il regarda autour de lui. Il s'approchait dangereusement du territoire des centaures. Il n'avait aucune envie de se retrouver face à ces créatures qui croyaient un peu trop à son goût aux astres. Il était maître de son destin, et ce n'était pas des étoiles mourantes qui dicteraient sa conduite, merci bien. Mais cela voulait aussi dire qu'il se rapprochait du château, ou, au moins, qu'il était sur le bon chemin.

Il souffla lentement, prêt à reprendre sa course, mais s'arrêta avant d'avoir fait le moindre pas et laissa son regard se porter sur le ciel, confrontant son visage aux gouttes de pluie. Il ferma les yeux et rabaissa la tête, fataliste. C'était trop tard. Les fumées qui le poursuivaient et qui étaient restés caché dans les nuages avaient décidés de se rapprocher.

Bientôt, il se retrouva entouré de Mangemorts qui lui voulaient la peau. Instinctivement, il porta sa main à sa hanche, cherchant la présence de Yamato ou de sa baguette. Mais il ne trouva aucune des deux. Le katana avait disparu aux enfers, sûrement brisé ou abandonné. Sa baguette était restée à Poudlard, caché dans une pièce caché à la bibliothèque. Il était à la merci de ses ennemis.

Aboyant un rire, il se mit en position de combat à main nue. Il n'avait peut-être pas Beowulf sur lui mais ils ne restaient que de simples humains sans résistance face à la force brute. Un silence s'abattit sur le groupe, chacun observant l'autre, cherchant les faiblesses. Même s'il était en infériorité numérique, l'ombre avait confiance en ses capacités de combat et ses réflexes.

Inspiration. Expiration.

Ses chaussures crissèrent contre les feuilles mouillés et, d'un bond, il se retrouva derrière une souche d'arbre, se cachant des rayons rouges et verts. Là où, quelques minutes plus tôt, il n'entendait rien d'autre que sa respiration, il entendait maintenant ses battements de cœur battant à ses oreilles en rythme avec les sorts qui pleuvaient dans son dos. Fermant brièvement les yeux, il revoyait leurs formation, leurs nombre, leurs puissance. Puis, soudain, le silence.

Le silence s'était abattu sur la clairière. Il entendait seulement son souffle et son cœur, martelant sans arrêt contre ses tympans. Une nouvelle fluctuation dans la magie le mit sur ses gardes et, prudemment, il jeta un œil derrière sa cachette. Un par un, les Mangemorts fuyaient la clairière et, bientôt, il n'y en eut plus un seul. Juste devant la souche se trouvait un homme, vieux, à en juger par sa chevelure blanche, et puissant.

Doucement, l'inconnu se retourna, dévoilant sa longue barbe aussi blanche que ses cheveux, un sourire rassurant, et des lunettes en demi-lune cachant des yeux bleus pétillants. Le soulagement s'empara du corps de Vergil, et, bientôt, ce fut le noir.