Salut à tous !

Voici une nouvelle fanfiction qui devait n'être qu'un One Shot mais j'avance comme un escargot, alors poster ce premier chapitre est une façon de me donner un coup de pied au derrière. Pardon à ceux qui attendent la suite de « Dark Honeymoon ». Je ne l'ai pas abandonnée, mais je souhaite simplement me sortir cette histoire de braconnage de la tête avant.

J'ai essayé de mélanger fiction et réalité du braconnage. J'espère n'offenser personne en situant cette histoire dans un parc national qui existe et qui a vécu et vit encore le braconnage. Les personnages ne m'appartiennent pas et j'ai choisi d'utiliser le nom du « National Geographic », en espérant que cela ne posera pas de problème.

Si cette fiction vous indigne et vous amène à réfléchir, vous informer voire même réagir, j'aurais l'impression d'avoir apporté ma petite contribution à ce combat contre le braconnage, braconnage qui me révolte tant.

Musique d'inspiration : la B. O. de « Blood Diamond ».

Bonne lecture…

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Janvier 2017

Le soleil, rouge incandescent, écrase lentement son poing sur la savane sèche. Le vent fait chanter les hautes herbes et les criquets, invisibles, s'invitent à la symphonie du monde sauvage. Au loin, des girafes s'enfuient au son du 4X4, leur cou dandinant gracieusement.

C'est la première fois que Harry Potter foule la terre rougeâtre du Congo. Jeune reporter prometteur du National Geographic, Harry n'a pas hésité un instant lorsqu'il a reçu un mail alarmiste de Hermione Granger, responsable du parc national de Garamba.

La semaine dernière, une dizaine d'éléphants ont été retrouvés morts, les défenses sciées, une balle dans la tête, une autre en plein cœur. Un massacre de plus à ajouter à une liste déjà bien trop longue. Hermione Granger avait besoin d'aide et Harry était toujours partant pour dénoncer et défendre, surtout lorsqu'il s'agissait de souffrance animale.

C'est avec l'esprit tourné vers les pachydermes, mais les yeux fixés sur le coucher de soleil, que Harry termine son périple depuis son atterrissage à Kisangani. Epuisé et douloureux, le jeune homme s'étire tant bien que mal entre les poches de vivres qui sont entreposées à ses pieds.

Hermione détourne un instant son regard de la route et lui offre un sourire compatissant.

- Je sais, le trajet est long et inconfortable. Vous pouvez dormir un peu si vous voulez. Il nous reste encore une heure à faire.

- Merci, c'est tentant, mais tout ce que je vois est tellement beau que je vais attendre que la nuit tombe avant de reconsidérer votre proposition, répond Harry en lui rendant son sourire.

- Je comprends.

- Vous êtes responsable de ce parc depuis cinq ans. C'est bien cela ?

- Oui, je ne devais rester que quelques mois, mais mon remplaçant n'est jamais venu…

- Pourquoi ?

- Le braconnage des éléphants d'Afrique s'est intensifié ces dernières années. Plus l'animal se fait rare, plus l'ivoire est convoité. De nouveaux réseaux, plus agressifs, se sont développés. Ces braconniers sont armés de kalachnikovs ou de mitraillettes et ils sont prêts à tout. Nous avons perdu des centaines d'animaux, dont quelques rhinocéros blancs et plusieurs dizaines de gardes. Il est difficile de passer la main dans de telles circonstances. Nous n'arrivons plus à faire face, Monsieur Potter. Je reste parce que ces pauvres animaux ont besoin de notre aide. Et nous avons besoin de votre aide pour rappeler au monde que ces atrocités se poursuivent tous les jours. Sur cette planète, un éléphant meure de braconnage toutes les quinze minutes… Vous rendez-vous compte ? C'est maintenant qu'il faut agir, si ce n'est pas déjà trop tard…

Harry constate que sa voix chevrote, que son regard s'est assombrit. La colère, la tristesse et l'impuissance embrasent ses yeux. Harry déglutit bruyamment. L'ambiance dans le 4X4 s'est considérablement alourdie.

- Je ferai tout mon possible pour vous aider. Vous avez ma parole, promet Harry solennellement.

- Merci, Monsieur Potter…

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Le 4X4 s'arrête doucement dans un crissement de terre. Harry prend conscience qu'il s'est assoupi peu après sa conversation avec Hermione Granger. Il s'étire rapidement et se redresse, se forçant à ouvrir les yeux en grand.

- On est arrivé, Monsieur Potter.

- S'il vous plaît, appelez-moi Harry, répond le jeune homme en souriant. J'ai l'impression d'être mon père.

- C'est d'accord. Alors appelez-moi Hermione, dit-elle en lui rendant son sourire.

La jeune femme descend du véhicule et aide Harry à transférer ses bagages dans l'une des modestes maisons en brique de terre qui forment le complexe d'accueil et d'information pour les touristes.

- Je vous ferai visiter le complexe demain matin, explique Hermione en posant le dernier sac du reporter dans l'une des chambres de la maison. (Harry l'écoute d'une oreille, réajustant avec une certaine maniaquerie la position de son trépied à appareil photo dans un angle de la chambre.) Vous partagerez cette maison avec Drago Malefoy qui est notre responsable de la lutte anti-braconnage. Je trouvais judicieux de vous réunir ainsi. Il est installé dans la deuxième chambre de la maison. Vous avez sinon une salle de bain commune et une pièce principale pour vous retrouver. C'est très simple. J'espère que cela ne vous gênera pas.

- Rassurez-vous, ce sera parfait. En tout cas, j'ai hâte de rencontrer cet homme.

- C'est quelqu'un de bien, un homme totalement dévoué à la protection des animaux du parc, mais… (Hermione marque un temps d'hésitation. Un rictus gêné émerge sur ses lèvres.) je vous préviens d'avance, il est, disons, un peu maladroit et distant avec les êtres humains.

- C'est un connard fini, ouais ! éructe un homme à la carrure impressionnante.

L'homme d'une cinquantaine d'année a les cheveux roux et un bandeau noir étrange qui lui barre le visage. Harry retient un hoquet de stupeur lorsqu'il réalise que le bandeau retient un œil de verre qui bouge par moment dans l'orbite de son œil gauche. Il est vêtu tout de vert et chaussé de la même couleur. Sa prestance irradie immédiatement dans la maison, tandis qu'il passe le seuil de la porte d'entrée.

- Alastor, je vous présente Harry Potter. Il est reporter au National Geographic, enchaîna précipitamment Hermione dans l'espoir manifeste d'effacer la parole fleurie du rouquin.

- Salut, moi c'est Alastor Maugrey. Vous pouvez m'appeler Alastor ou Fol'œil si ça vous chante !

- Alastor est l'un de nos gardes, explique Hermione à Harry à voix basse. Il prend d'énormes risques en restant la journée au côté des éléphants qui vivent dans la forêt. Il y a quelques mois, Alastor et trois autres gardes, Abou, Goran et Esengo se sont retrouvés encerclés par des braconniers qui n'ont pas hésité à ouvrir le feu sur les éléphants. Alastor a perdu son œil gauche, Goran a pris une balle dans le bras, sans conséquence physique, mais nous avons perdu un éléphant pour rien puisque les braconniers n'ont pas pu emporter ses défenses. Alastor a tué deux hommes et ils ont pu en arrêter un autre. Les deux derniers ont réussi à s'enfuir et nous savons qu'ils reviendront plus nombreux la prochaine fois.

- Je suis une légende vivante, Potter. Même avec un œil en moins, je perçois mieux que personne lorsque des braconniers approchent et je les dégomme avec la précision d'un tireur d'élite. La rumeur dit que mon œil de verre me permet de voir ce qui se passe dans mon dos ! Malheureusement, je suis entouré d'une équipe de débutants…

Hermione échange un regard avec Harry qui semble amusé. La jeune femme, quant à elle, est mortifiée de honte.

L'instant d'après, un son répétitif, lent et sourd se fait entendre au-dehors. Toutes les têtes se tournent vers la porte d'entrée.

- Bordel, c'est quoi tout ce monde ? grommelle une voix d'homme à l'extérieur de la maison.

Harry sursaute en entendant un léger barrissement.

- Potter sait pour Maya ? demande Fol'œil à Hermione d'un air nonchalant.

- Attention ! ! Un guépard droit devant ! hurle Harry en attrapant Hermione par le bras.

Sans qu'elle n'ait le temps de lui expliquer, Harry la pousse dans la chambre et attrape son trépied avec la ferme intention d'éloigner l'animal.

- Pose tout de suite ton arme ridicule ou je donne l'ordre à Maya de te bouffer…

La voix se matérialise soudainement en un homme dont les cheveux rappellent la blondeur scandinave. Sa peau est cependant bronzée par des années de soleil. L'homme, proche de la trentaine, est entièrement vêtu de gris, à l'instar de ses chaussures. Sa posture est raide. Ses yeux métalliques le jaugent et le menacent. Harry constate, impressionné et déstabilisé, qu'il tient une carabine à lunette dans sa main droite. L'arme des tireurs d'élite.

Le guépard, quant à lui, se tient debout à ses côtés, dans l'encadrement de la porte. Sa tête est penchée en avant. Ses yeux lumineux fixent Harry avec intensité. Un grognement sourd se diffuse dans la pièce tandis que la queue de l'animal fouette nerveusement de gauche à droite.

Finalement, Harry s'exécute, comprenant que ce guépard n'est pas sauvage. Tout du moins, pas complètement…

- Je suis désolée. Tout est de ma faute, s'excuse Hermione en reprenant ses esprits. Voici Drago Malefoy. Drago, voici Harry Potter, du National Geographic, explique-t-elle en se positionnant entre les deux hommes.

- Grand bien lui fasse. Maintenant dégagez, que je puisse aller dormir. Et toi ! ajoute Drago d'une voix cinglante à l'adresse du reporter, sache que Maya est comme mon ombre. Alors il va falloir que tu t'habitues à sa présence…

Drago leur tourne brusquement le dos, disparaît un instant dans la pénombre, marmonne quelques mots dans une langue étrange et revient dans l'encadrement de la porte. Un barrissement se fait à nouveau entendre. Harry comprend alors que le bruit sourd et répétitif venait du déplacement d'un éléphant.

- Il s'agit de Kimya, la matriarche du plus gros clan d'éléphants de notre parc, explique Drago à Harry d'un ton glacial. Je te préviens d'avance, elle me raccompagne tous les soirs jusqu'au complexe. Alors apprends à garder ton calme, bordel, sinon tu ne feras pas long feu ici…