Tant que tu seras mien 22
Harry quitta la cuisine en se demandant pourquoi il avait amené Lucius chez lui. Il n'avait pas envie d'entendre les excuses qui n'en étaient pas vraiment. D'ailleurs Lucius ne se repentait pas, il expliquait, c'est tout. Et lui n'était pas intéressé par des paroles en l'air qui ne voulaient plus rien dire.
Quand Harry revint dans la pièce, cinq minutes plus tard, le duc n'y était plus. Il finit de préparer le repas de midi puis décida d'aller voir Sirius, cela faisait plus d'une semaine qu'ils ne s'étaient pas vus. Oui l'excuse était bidon, il avait besoin de temps, juste un peu de temps et voir Sirius allait lui changer les idées.
Lucius entendit la moto et par la fenêtre vit le jeune homme quitter la petite allée s'en même le prévenir qu'il partait. L'homme souffla puis silencieusement s'assit sur le lit. Il ne pouvait rester ici, c'était inutile, Harry n'allait pas lui pardonner. Il comprenait sa réaction, il ne pouvait lui en vouloir pour ça.
Quand le paysagiste revint chez lui deux heures plus tard, il trouva la maison vide. Lucius était parti, il aurait dû se douter qu'il allait réagir ainsi. Malfoy avait trop de fierté pour se laisser piétiner. Pourtant Harry s'en voulait, il aurait peut-être dû écouter ses explications au lieu de fuir. Comment réparer son erreur ? Il leur faudrait un endroit neutre pour discuter l'un et l'autre...
Harry soupira puis réfléchit avant d'être interrompu par la sonnerie de son portable.
-Monsieur Potter.
Harry acquiesça.
- Snape, se présenta l'homme redevenu formel. Il y a chez Remus et moi un homme qui souffre énormément, je vous prierai de rappliquer à toute vitesse si vous ne voulez pas que je vienne vous chercher par la peau des fesses, je suis certain que vous n'apprécierez pas ma façon de faire.
-J'arrive, répondit le paysagiste avant de raccrocher et de sortir de chez lui sans même penser à ce qu'il allait dire au duc une fois sur place.
Remus donna une étreinte à Harry sans rien dire quand il arriva chez lui.
-Il est dehors, précisa Snape qui venait de se poster près de Remus. Vous le trouverez sous le grand chêne.
Harry opina et sortit par la porte-fenêtre qui donnait sur le jardin de son oncle, très beau le jardin d'ailleurs. Des fleurs à profusion malgré l'automne bien entamé. On entendait la mer, c'était agréable et revivifiant. Les mouettes et les macareux criaient en volant dans le ciel couvert, passant et repassant au-dessus de la maison et du jardin.
-Pourquoi es-tu venu jusqu'ici ? interrogea Lucius qui s'était levé à l'arrivée du jeune homme qu'il avait aperçu en tournant la tête en pensant que c'était Severus qui venait le sermonner une fois de plus. Je croyais que tout avait été dit entre nous, c'était inutile de faire tout ce chemin pour rien.
-Non, pas inutile.
-Quand j'ai amorcé la conversation tu es parti, donc j'ai pensé que tu ne voulais pas entendre ce que je voulais te dire, n'est-ce plus le cas ?
-Non, j'avais besoin d'un moment pour mettre mes idées en place, se justifia Harry.
-Et maintenant, ajouta ironiquement Lucius, tes idées sont-elles en ordre ?
-Je n'en sais rien, dois-je encore te dire de t'asseoir ? Tu vois bien que tu tiens difficilement debout.
Lucius ne résista pas et se laissa tomber sur le banc avec une grimace de douleur même s'il aurait préféré tenir tête à Harry, debout.
-Je sais ce que tu as voulu faire, tu m'as écarté de ta vie pour protéger la mienne, gronda Harry. Je ne t'ai jamais demandé de faire ça, il me semble ! Alors la prochaine fois qu'une telle idée frôle tes neurones fatiguées je te suggère fermement de l'ignorer si tu ne veux pas subir ma colère, car là, crois-moi, tu n'as encore rien vu !
Le paysagiste s'approcha de Lucius puis prit place à ses côtés.
-Huit mois c'est long, je suis assez d'accord avec toi, qu'en penses-tu ? demanda avec un sourire le jeune homme.
-Oui, grimaça à son tour le duc, un véritable enfer, avoua-t-il avec franchise.
-Maintenant tout est en ordre entre nous, non ?
Lucius regarda Harry, plus calme, plus apaisé.
-Il est plus que temps, murmura le duc, je n'en pouvais plus de cette attente et de tout ce que tu me reproches. Je suis fatigué de ça.
-Moi aussi, avoua Harry, et puis tu me manquais trop...
-Tu ne vas pas argumenter ou grogner ? s'étonna l'homme d'affaire sans quitter des yeux son compagnon.
-Non, pas envie.
-Alors là j'avoue que je n'y comprends plus rien ! Tu peux m'expliquer ?
-Il est temps pour nous de passer à autre chose, disons que j'ai compris pourquoi tu avais agi comme ça, même si sur le moment cela m'a rendu furieux.
-Je sais...
-N'en parlons plus, d'accord ?
-Puisque tu es là tu vas pouvoir me ramener chez moi, demanda l'aristocrate. Je ne rêve que de mon lit pour me reposer un peu et cette foutue jambe me fait un mal de chien, j'ai besoin de mes médicaments pour calmer la douleur.
-Il y a un temps où tu n'aurais jamais avoué que tu avais mal, s'amusa le jeune homme. Cela-dit c'est ok, je te raccompagne chez toi, mais à une condition...
-évidemment je vais encore me faire avoir par ton sourire enjôleur et tes fichus yeux verts.
-Tu m'écoutes ?
-Je t'écoute, vas-y, je suis tout ouïe.
Harry se leva du banc et Lucius fit de même aidé de sa canne jusqu'à ce qu'Harry l'enlace et le serre contre lui.
-On nous regarde...
-M'en fous, murmura le paysagiste, j'ai envie de t'embrasser et ce n'est pas eux qui vont me détourner de ma proie.
-Ta proie ? Potter !
-Oui, là c'est exactement ce que tu es, mon amour.
Le duc se redressa.
-J'attends, chuchota l'aristocrate contre l'oreille de son compagnon, ou alors serais-ce que tu ne veux pas honorer ta promesse ?
Harry eut un rictus moqueur et embrassa le duc avec un baiser indécent, frôlant de peu la combustion spontanée des deux hommes. C'était chaud et pas tendre du tout. Les deux amants semblaient vouloir rattraper les huit mois en quelques secondes, sauf qu'ils n'étaient pas chez eux mais dans le jardin de Remus et de Severus et que ce n'était pas un endroit pour étaler sa vie amoureuse et sexuelle.
-Stop ! arriva à ordonner Lucius alors qu'il frissonnait sous le vent léger. Tu es en train de me déshabiller, mon amour.
-Hum, oui, et alors ? fit Harry, totalement oublieux de l'endroit.
-Une de tes mains est dans mon pantalon, pas que je m'en plaigne, mais avoue qu'on serait mieux chez moi ou chez toi pour continuer ce qu'on est en train de faire, tu ne crois pas ?
Le jeune homme retira lentement sa main avec un regret évident, surtout que Lucius répondait favorablement à ses caresses.
-Tu me fais perdre la tête, grogna Harry, cependant je suis assez d'accord avec toi, rentrons chez nous.
-Si tu pouvais aussi refermer ma chemise, s'amusa l'aristocrate, et remettre ma ceinture on pourra filer d'ici au plus vite.
Harry haussa les épaules, pas gêné pour deux sous de désirer son compagnon.
-D'accord, je te remets tout ça, mais juste le temps de rentrer...
-Ça me va très bien à condition que tu te hâtes.
Harry ne se le fit pas dire deux fois et quand se fut fait il attrapa la main de Lucius et l'entraîna vers la voiture en prenant en compte sa jambe blessée.
-Ne t'inquiète pas pour eux, je leur téléphonerai demain pour nous excuser, ça te va ?
-Ça me va, répondit Lucius.
-Chez moi, objecta le jeune homme, c'est le plus près...
-Ça me va aussi, approuva l'aristocrate.
Pas un mot ne fut prononcé dans la voiture jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination. Lucius descendit du véhicule avec prudence puis lâcha un souffle de douleur quand il posa son pied sur le sol.
-J'ai ce qu'il faut chez moi, le rassura Harry, je vais t'aider, essaies de ne pas poser ton pied.
Il fallut un long moment pour déposer Lucius sur le lit et l'aider à se déshabiller puis à s'allonger.
-Je reviens de suite, je vais te chercher un antidouleur et un verre d'eau, tu as besoin d'autre chose ?
-Oui, répondit le duc…..toi.
Un an plus tard, Lucius regarda au loin Harry qui s'évertuait à arracher un arbuste pour en placer un autre plus vigoureux. Il ne se lassait pas de poser ses yeux sur lui en se disant que cet homme-là lui appartenait et qu'il en était toujours aussi amoureux, comme aux premiers jours.
Un sourire s'étira sur le visage du duc, il resta sur le perron du manoir et apprécia le petit rayon de soleil qui pointa son nez entre les légers nuages qui allaient bientôt disparaître pour laisser la place à une belle journée.
Harry, sublime Harry, pensa de nouveau Lucius. Quelle chance il avait eu ce jours-là de le croiser sur le chemin. Il aurait bien fini par le rencontrer un jour ou l'autre par l'entremise de Drago, mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que cela n'aurait pas été pareil. La rencontre, leur rencontre, avait été parfaite et il n'aurait pas voulu que cela se passe autrement. Même leurs petits différents il n'aurait pas voulu les manquer, c'étaient leurs souvenirs.
Le duc de Kensington finit par rentrer dans son bureau pour terminer le travail qu'il avait commencé, puis, un rictus s'anima sur son visage. Et s'il lâchait tout pour aller voir Harry ? C'est ce qu'il avait envie de faire et ses papiers, dossiers, réunions et autres, pouvaient bien aller se faire voir. Il voulait Harry pour lui et contre lui. Passer un moment à le serrer dans ses bras et à sentir l'odeur de sa peau contre ses lèvres.
Le jeune homme, occupé, le dos tourné à Lucius qui arrivait derrière lui, sursauta quand deux bras puissants l'enlacèrent et le ramenèrent contre un corps chaud et quémandeur.
-Je suis sale, Lucius, je suis plein de terre et de sueur, rigola le paysagiste.
-Justement, que dirais-tu d'une douche ?
-Aurais-tu une idée derrière la tête, genre nus tous les deux sous l'eau ?
-C'est exactement ça, je me demande comment tu fais pour deviner chacun de mes désirs ?
-Pas difficile avec toi, mon amour.
-Alors tu es d'accord ?
-Laisse-moi réfléchir quelques secondes…
Le duc s'amusa de la tentative d'Harry de lui échapper.
-Oui, je viens, pouffa le jeune homme alors que Lucius le tirait par la main pour l'amener jusqu'au manoir. Laisse-moi le temps d'ôter mes chaussures, elles sont…
-Que ça, grogna l'aristocrate.
-Ben oui, on est dehors quand même !
-Non, je veux dire que tu n'enlèves que ça, le reste c'est moi qui le ferai.
-Oh !
Harry monta à la suite de Lucius qui lui tenait toujours la main.
Le duc déshabilla comme promis le paysagiste qui se laissa faire avec plaisir. Les vêtements des deux hommes tombèrent un à un sur le carrelage gris pâle puis ils se glissèrent sous le pommeau de la douche d'où tombait une agréable eau chaude. Harry s'appuya contre la paroi quand Lucius embrassa son cou puis ses lèvres dans un baiser dévorant. Son corps se colla au sien alors qu'une des mains du duc se posait sur ses reins pour qu'il se fonde en lui, comme si Lucius en voulait toujours plus.
Harry leva la tête puis ferma les yeux à cause de l'eau qui coulait sur lui, mais surtout parce que Lucius, à genoux maintenant, venait de passer sa langue sur sa virilité avec toute la lenteur dont il était capable. Il le torturait alors qu'il était prêt d'exploser, il se retint en serrant les lèvres quand l'homme alla beaucoup plus loin et qu'il le mit entier dans sa bouche puis il grogna quand Lucius remonta vers lui pour le retourner.
Harry avait bien compris que là c'était Lucius qui avait la main et qu'il allait la garder. Le duc sourit et embrassa l'épaule de son compagnon puis le mordilla quand il s'inséra en lui en le retenant par les hanches. Il le fit en une seule fois puis s'arrêta, pas certain de tenir tellement il avait envie de l'aimer mais Harry ne l'entendait pas de cette oreille et le lui fit savoir en remuant d'avant en arrière.
Alors Lucius bougea, lentement au début puis de plus en plus vite, presque erratiquement à la fin quand les deux hommes vinrent dans un puissant râle de désir. Ils reprirent leur souffle puis se lavèrent et sortirent de la douche, la peau encore chaude de leurs ébats et de l'eau.
-Je t'aime, chuchota Harry contre Lucius.
-Que ferais-je sans toi ? répondit l'homme.
-Ta main, s'amusa le paysagiste.
-Idiot, je ne parle pas de ça, je parle de nous…..ma vie a pris un autre sens, avec toi, et je ne regrette rien de cet amour qui a une place spéciale dans mon cœur. Chaque jour je me dis que j'ai de la chance de t'avoir avec moi.
Harry opina tout en glissant sa main sur le corps du duc qui réagit fortement et durement quand son compagnon se retrouva à son tour à genoux devant lui. Le moment qu'ils passèrent fut riche en plaisir, même le lavabo s'en souvient, il faillit être décroché de son socle sous les coups de butoir de Lucius en Harry qui s'accrochait à l'objet. Une autre douche plus tard, nos deux amants allèrent déjeuner dans un restaurant, dans Londres, puis se promenèrent sur les quais de la Tamise et firent quelques boutiques avant de se rendre chez Severus et Remus pour leur annoncer qu'ils avaient décidé de se marier.
La cérémonie fut discrète, dans la mairie du village d'Harry. Cela fut suivit d'un repas au Chaudron d'Argent, il faisait beau, leurs amis étaient là en ce jour spécial, et pour Harry et Lucius ce fut le plus beau jour de leur vie.
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Voilà, c'est terminé pour Harry et Lucius qui ont décidé d'être enfin heureux. Maintenant une autre histoire qui devrait vous plaire « Prisonniers de Poudlard » Je corrige et normalement le premier chapitre sortira mercredi ou jeudi. Merci encore de votre présence et de vos commentaires que j'ai lue même si je n'y réponds pas. Ecrire des histoires prend beaucoup de temps, vous n'avez pas idée !
Sorcière noire.