Titre fanfiction : Break me down and build me up

Pairing : Katsuki x Shoto / Shoto x Katsuki

Rating : M

Étant une fanfiction de type M, nous tenons à vous prévenir par avance que certains aspects de cette histoire développe un contenu comportant du sexe entre adolescents.

Le langage fleuri de certains personnages (surtout Bakugo) peut heurter la sensibilité de certaines personnes.

Homophobes s'abstenir.

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Kohei Hirokoshi.

Précisions : Nous avons conservé la trame du manga, mais nous l'avons sensiblement modifiée pour mettre en avant le Todobaku qui reste vraiment peu représenté en France.

L'histoire se veut réaliste, la relation entre les personnages principaux mettra donc du temps à se construire.

Le caractère des personnages de My Hero Academia sont soumis à une interprétation des deux auteurs (oui deux). Mais nous essayons de rester au plus proche des caractères d'origine.

Nous tenons également à préciser que la narration a été rédigée sous forme de RP en binôme (Role Play), c'est à dire que nous nous sommes approprié un personnage et nous les faisons interagir l'un face à l'autre.

Résumé : Lorsque Katsuki a encore la rage contre Shoto après le tournoi de Yuhei, le mauvais sort s'acharne sur lui. En sortant du supermarché de son quartier, il tombe nez à nez sur l'origine de sa colère. La rivalité se creuse avec cette confrontation. Et quand Aizawa rajoute son grain de sel, ils ne sont pas sortis d'affaires...

Warning : notre histoire suivra la trame du manga dont le début se tiendra après le Tournoi de Yuhei, donc il y aura un risque de spoilers.


ARC 1 : Retrouvaille désagréable au supermarché

Shoto

Les feux d'artifices lancés dans les airs, les applaudissements et l'ambiance festive annonçaient la fin d'un Grand Événement pour Yuhei. Si la fin du Tournoi des apprentis héros était quelque part un soulagement pour toute la classe de Seconde A, cela signifiait la fin d'une manière d'être et de penser pour Shoto Todoroki. Il devait ''remettre les choses en ordre dans sa vie'', comme il l'avait si joliment dit à All Might quelques heures plus tôt. Il avait déjà une petite idée, après de longues et longues réflexions, de par où commencer.

Il attendait patiemment, comme toute sa classe, que leur professeur principal Aizawa leur annonce ce qu'ils devaient faire à présent que l'événement avait pris fin. L'homme à l'odeur plutôt désagréable fit son entrée sous les yeux des vingt élèves et ne les fit pas attendre pour leur annoncer d'une voix plutôt morne :

« Alors, vous aurez droit à deux jours de repos bien mérités. Profitez en bien, puisqu'à votre retour. Vous aurez pas mal de travail à terminer et quelques petites surprises que je ne vous énoncerai pas ici, histoire que vous stressiez bien pendant vos deux jours. Sur ce, je vous souhaite un bon repos et je retourne à ma sieste... »

Comme d'habitude, il laissait toujours une part de mystère pour faire stresser ses élèves mais cela ne fonctionnait pas vraiment sur Shoto qui, à ce moment là, avait d'autres choses à penser. Il se tint le menton en fronçant de manière concentrée, ignorant totalement le brouhaha qui venait de prendre place dans la pièce suite à l'annonce. Et le silence qui en suivit quelques minutes après...

'Deux jours... Au moins, j'aurai le temps d'aller voir Maman et lui parler assez longtemps sans prendre de risque de rentrer tard et d'être fatigué le lendemain... Il faut juste que je regarde quel transport prendre pour aller jusqu'à son hôpital, vu que je n'y suis jamais allé jusque maintenant. En plus, c'est un quartier qui ne m'est absolument pas familier... Bon sang, je commence déjà à stresser...' pensait-il intérieurement, ne faisant, du coup, pas attention à ce qu'il se passait autour de lui.

« ...-kun... Hey, Todoroki-kun ! »

Il sursauta presque en voyant les grands yeux de Midoriya se poser dans son champs de vision, le garçon aux cheveux verts le regardait tout sourire dehors, un peu gêné. C'est alors qu'il remarqua qu'il ne restait plus qu'eux dans la pièce, les autres étant probablement déjà partis après la prise de congé du Professeur. Mince !

« Pardon, Midoriya, j'étais dans mes pensées... Je peux t'aider ? » s'excusa le rouge et blanc en se levant et rangeant sa chaise à sa place.

« Non, c'est juste que t-tu semblais dans tes pensées et tout le monde est déjà parti alors... En-enfin, Ochaco m'attend sûrement en dehors du bahut, mais je m'inquiétais parce que t'avais l'air perdu... Enfin... »

Les bégaiements du jeune garçon qui l'avait aidé au Tournoi firent légèrement sourire Shoto qui regrettait de ne pas avoir essayé de faire sa connaissance avant, en voyant sa gentillesse. Après avoir réglé ses problèmes, il songeait même à essayer de devenir son ami, même s'il ne savait pas comment s'y prendre... Il hocha doucement la tête et prit son sac d'école presque vide pour sortir de la pièce en compagnie du jeune garçon aux cheveux ébouriffés.

« Merci pour ton aide, Midoriya. » dit-il d'une voix pleine de gratitude alors qu'ils arrivaient à la sortie du bâtiment, faisant référence à leur combat de demi-finale mais aussi à tout le soutien qu'il lui avait apporté. L'autre hocha la tête avec un grand sourire :

« C'est quand tu veux ! » lança t-il en réponse et ils se séparèrent en se saluant, partant à l'opposé pour rejoindre leur habitat respectif.

Le soir, le jeune Todoroki fût accueilli par sa grande sœur Tsuyumi, qui le félicita un peu maladroitement de ses exploits avant de le laisser tranquille dans sa chambre avec le dîner de prêt sur sa table de travail. Avant de se coucher, il fit ses recherches pour le trajet de sa maison à l'hôpital pour le lendemain et s'endormit, épuisé du Tournoi et du trop plein d'émotions qu'il avait ressenti. Fort heureusement, il savait qu'il n'aurait pas affaire à son père pendant ces quelques jours de repos, vu qu'il était de nouveau sur un cas criminel complexe dans une ville assez loin d'ici.

Le lendemain matin, un réveil sonna dans les alentours de huit heure du matin, faisant sortir le jeune homme aux cheveux ébouriffés de ses songes paisibles. Shoto se prépara en une demi-heure, mettant un jeans gris, un T-shirt blanc et une veste bleue nuit et mit quelques affaires dans son petit sac à bandoulière avant de sortir de la maison, sous les yeux écarquillés de sa soeur.

« C'est si soudain ! Il faudrait prévenir ton père, tu ne crois pas ? » avait-elle dit, inquiète. Ce à quoi le jeune adolescent avait répondu : « Ne lui dis surtout rien... Il n'a pas à savoir. »

Il avait gardé le silence quant à ses raisons car il n'avait jamais réussi à être proche des autres de la fratrie depuis l'enfance... Certainement était-ce dû à son père qui l'isolait depuis sa naissance des autres pour 'l'élever' lui-même ?...

Alors qu'il était dans le tram pour rejoindre le quartier où se trouvait le fameux hôpital, il sentait sa boule au ventre se serrer davantage, en proie à un stress intérieur qui grandissait de plus en plus en s'approchant du lieu de destination. Plus qu'une minute de tram et cinq minutes à pied et il y était...

Le temps passait légèrement trop vite à son goût mais il devait le faire. Son trac se sentit dans sa voix quand il atteint l'accueil de la clinique et qu'il demanda le numéro de la chambre de sa mère au grand étonnement du personnel qui n'avait encore jamais vu quelqu'un lui rendre visite.

Il monta les marches une à une, jusqu'au troisième étage et il atteint enfin la fameuse porte 315 où vivait sa mère depuis presque dix ans... Il hésita quelques secondes devant la porte, pesant le pour et le contre et finalement soupira en tirant sur la poignée, ouvrant ainsi la pièce où se trouvait une silhouette qu'il connaissait bien, assise de dos. Quand il entra dans la pièce en s'annonçant, il croisa le regard de sa mère et sut que ce serait un moment très éprouvant pour lui comme pour elle. Mais il serra les poings, déterminé à tout déballer et à la sortir de cette 'prison' dans laquelle son père l'avait enfermée, même si elle ne voulait pas de son aide. C'était son nouveau point de départ à lui, pour pouvoir espérer être le héro qu'il désirait être.

Pendant quelques heures, les plus longues de sa vie, il parla de ses regrets, des non-dits, des explications pour n'être pas venu la visiter pendant tout ce temps, sous les oreilles attentives de la femme aux cheveux blancs neige qui restait silencieuse au commencement. Puis vint au tour de la jeune femme d'exprimer ses regrets et ils finirent tous les deux par se tenir dans les bras de l'autre, pleurant de leur passé commun, de leurs regrets. Vers la fin de leur entrevue, Shoto lui fit la promesse, d'une voix pleine d'émotions et de détermination, qu'il la sortirait de cet enfer, même s'il devait affronter son père avec son pouvoir s'il le fallait. Il entendit alors sa mère soupirer de soulagement en l'enlaçant davantage et elle lui dit :

« Je t'attendrai, Shoto... Quoi qu'il en soit, sache que je suis très fière de toi mon fils, tu as réussi à sortir de tes démons et tu as été mille fois plus courageux que n'importe qui dans ce monde. Je t'aime, mon fils. »

Ces mots et le sourire que celle-ci lui offrit avant de se dire au revoir eurent l'effet d'un énorme baume au cœur qui se trouva de suite allégé et qui lui donna du courage. Il était six heure de l'après midi quand il sortit de l'hôpital et il se dit qu'avant de rentrer, il devait aller s'acheter quelque chose à boire et peut-être quelque chose à manger. Il se sentait épuisé malgré son sourire accroché aux lèvres depuis sa discussion avec sa mère, les yeux encore bien rouges d'avoir tant pleuré.

Il entra alors dans la supérette du coin et bouscula sans le faire exprès une personne en entrant dans le bâtiment.

« Excusez-moi... » dit-il sans vraiment regarder à qui il avait affaire, son sourire quittant quelques secondes ses lèvres. Peut-être aurait-il dû lever les yeux et voir quelle furie il venait de percuter...

Katsuki

Tu parles d'une victoire ! L'autre s'était dégonflé en retirant ses flammes à la dernière seconde. Rendant de ce fait cette victoire plus amère que jamais. Katsuki y avait cru sur l'instant, que cet enfoiré de Todoroki allait enfin lui faire l'étalage de sa force. Il aurait pu l'écraser en bonne et due forme pour rafler tous les mérites. Mais non, ce couillon avait fait le choix de lâcher l'affaire pour une raison sinistre qu'il n'avait aucune envie de comprendre. Il lui avait gueulé pourtant, de ranger ses problèmes de famille hors du stade. Il ne faisait pas dans le sentimentalisme lui, encore mois lorsqu'on lui retirait une vraie victoire. Bakugo en avait voulu de cette première place pour prouver à tous ces incapables qu'il était le meilleur et l'unique héritier de la première place. Il se l'était juré et ce mec avait ruiné ses plans.

Cette fausse victoire avait un goût tellement amer qu'il ne s'en remettait pas. Ça le faisait pester à longueur de journée. Le mec aux deux alters le considérait pas suffisamment pour sortir ses braises alors qu'à l'autre minable, il n'avait pas lésiné sur sa force.

D'ailleurs, les encouragements dans les gradins de cette merde de Deku avaient eu l'air de suffire à décider Double-Face lors de son propre combat.

Il s'était vite défilé.

Enfoiré de double face avec son indécision pitoyable. Du coup, le jour suivant, il avait eu envie de lui faire bouffer son col à chaque fois qu'il voyait sa face. Il s'était bien foutu de sa gueule et il avait l'air de s'en foutre en plus. Dans la tête de Katsuki, il avait été jusqu'à se demander ce qu'il avait de moins que Deku pour qu'il lui fasse l'honneur d'activer son autre alter. Alors quand le prof leur avait parlé de ces deux jours de congé, il avait été en partie ravi (autant que peut l'être un Bakugo en colère). Il n'aurait pas à voir la tronche de double face.

Mais ça n'empêchait pas ses cauchemars de lui rabâcher cette défaite humiliante. Jusque dans ses rêves, cette médaille d'or en plastique revenait le narguer.

« Katsuki ! Va gueuler à l'extérieur de cette maison ! J'en ai marre de t'entendre foutre le bordel depuis hier ! Si tu n'vas pas te détendre à l'extérieur, c'est moi qui vais t'y envoyer ! »

Et elle ne le ferait pas de la plus simple des façons. Il connaissait la méthode maternelle.

Pourtant, la colère de sa mère renforçait la sienne. Il était trop dans le rouge pour être effrayé par cette menace à deux balles.

Vingt minutes plus tard, il se retrouvait projeté à l'extérieur du domicile familial par son emmerdeuse de mère. Elle y comprenait que dalle à son humeur de toute façon et tout le quartier non plus n'avait pas l'air de comprendre pourquoi il était aussi furax.

Y'avait plus grave qu'elle avait dit sa mère entre deux « la ferme ! ».

Dans tous les cas, il avait atterri dans ce supermarché pas trop loin de chez lui. Il avait flâné dans les rayons, le regard mauvais, mais avait réussi à se calmer quelques minutes. Une boisson énergisante avait élu domicile dans sa main et il avait également acheté quelques conneries à grignoter. En se dirigeant vers la sortie du magasin, son corps rentra en contact avec celui d'un autre. Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la gueule pour râler, sa voix se bloqua dans sa gorge lorsqu'il capta à qui il avait affaire.

« Toi ? Ici ? » Après le choc de la rencontre passée, son regard se noircit de cette colère accumulée depuis le championnat. D'où ce mec débarquait dans son quartier, alors qu'il n'était pas du tout du coin ? D'où le destin le forçait à faire face au gars qu'il pouvait pas encadrer en ce moment ? En quelques secondes, sa colère remonta à son maximum, agrandissant son regard écarlate plein d'animosité.

« Qu'est-ce que tu fous ici ? T'habites pas dans ce putain d'quartier que je sache. T'as rien à foutre dans le coin. »

Todoroki avait eu un petit air pincé et désolé quand il l'avait bousculé. Ça montrait qu'il en avait encore rien à foutre. L'idée qu'il n'ait pas encore capté à qui il avait affaire avait le don de le faire plonger dans de l'eau bouillante. Forcément, le garçon à l'alter explosif en sortait bouillonnant de rage après la récente humiliation qu'il avait subie. Bakugo ne voyait que sa propre colère.

D'ailleurs Bakugo sentait des picotements dans ses doigts, annonciateurs d'une humeur dangereuse. Heureusement que les lois empêchaient d'utiliser son alter en public, il avait bien envie de montrer à quel point il était en colère contre le dégonflé de service. L'envie de se décharger sur lui tordait les tripes mais même dans une colère noire, il arrivait à se contrôler.

Bakugo était clairement remonté et ses ondes négatives faisaient déjà tourner des têtes curieuses et terrifiées dans leur direction. Sa voix était déjà passée une octave au-dessus. Il avait bien vu que le sourire qu'arborait le garçon avait disparu presque aussitôt en croisant le regard hargneux de son camarade.

« Putain y-a quoi qui te fait marrer ? Je peux t'aider pour te remettre les idées en place. Mais vu qu't'es du genre à te dégonfler, j'pense qu'il n'y a rien à faire avec un minable. »

Il voulait lui faire ravaler son sourire. Mais lorsque les yeux hétérochromes du minable s'étaient levés sur lui quelques secondes plus tôt cela avait suffi à faire disparaître ce petit sourire con. C'était Le même genre de sourire de merde qu'arborait Deku d'ailleurs.

Shoto

Quand Shoto leva les yeux vers la personne qu'il avait malencontreusement bousculée, il sentit son sourire partir et même s'il ne savait pas encore à qui il avait tapé l'épaule, il sentit les mauvaises ondes provenir de 'l'inconnu'.

''Ah, lui...'' furent ses premières pensées quand il croisa le regard rouge sang de son interlocuteur qui n'était d'autre qu'un de ses chers camarades de classe de Yuhei... Katsuki se tenait en face de lui, l'air encore plus vénère que d'habitude, le rouge et blanc était même assez proche de lui pour voir qu'il serrait les poings en tremblant de colère.

Alors que l'autre commençait à l'incendier avec véhémence, Shoto réfléchissait calmement, pas vraiment impressionné par ses états d'âme explosifs. Il ne savait pas qu'il habitait dans ce quartier-ci, aussi le croiser était une vraie surprise... Quoique, en y réfléchissant, Izuku avait mentionné le nom du quartier où il habitait et comme ils étaient amis d'enfance, il était logique qu'il habite dans les coins du garçon aux cheveux verts.

Alors que Shoto restait silencieux, laissant l'autre s'exciter pour une simple bousculade, il espérait que l'autre ne verrait pas que ses yeux étaient encore rouges d'avoir trop pleuré, ne voulant pas montrer sa faiblesse devant quelqu'un d'aussi impulsif que lui. Il ignora également la question personnelle à propos de la raison de son sourire. Après tout, ils n'étaient pas amis...

Bakugo commença à s'énerver de plus en plus, allant même jusqu'à lui dire qu'il avait toujours tendance à se dégonfler. L'adolescent de 16 ans garda son calme face à l'insulte car grâce à son interaction avec sa mère, il se sentait vraiment apaisé, comme si tous ses soucis étaient effacés. Alors même la remarque dénigrante de Katsuki ne le blessa pas vraiment, il était de trop bonne humeur pour ça.

« Mince... » chuchota t-il doucement, en écoutant les mots pleins de venin de l'autre.

En y réfléchissant, il pouvait comprendre... Même si ça lui était complètement sorti de la tête, il avait manqué indirectement de respect au blond pendant le tournoi en l'ignorant tout du long... Il lui avait même donné l'illusion de ne pas s'être donné à fond, de ne pas l'avoir pris au sérieux lors de la finale. La rage du garçon était pour une fois justifiée...

Il observa sérieusement l'autre péter un câble tout seul d'une manière presque obscure, effrayant les autres occupants du magasin au passage. Son interlocuteur semblait être pris d'une frustration interne, certainement d'une jalousie parce qu'il n'avait pas eu l'attention qu'il souhaitait. Après tout, il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'il voulait être le centre de toutes les attentions. Le fait que Shoto n'avait ciblé qu'Izuku pour se venger de son salopard de père était un énorme coup contre son ego surdimensionné. Par contre, de là à ce que l'autre l'insulte de minable comme il venait de le faire... C'était assez immature de sa part alors il haussa légèrement un sourcil à cette appellation.

Shoto, qui n'était finalement venu dans cette supérette que pour acheter une boisson et de quoi grignoter, se demanda quel choix il devait prendre. Devait-il le laisser planté là à s'énerver et rentrer directement chez lui sans acheter quoi que ce soit pour se désaltérer ? Ou devait-il essayer de s'expliquer avec le garçon furibond en face de lui, histoire d'apaiser la rage qui semblait le ronger de l'intérieur ?

Au vu des événements et de son comportement inapproprié envers Katsuki, le jeune aux yeux hétérochromes décida qu'il essayerait de l'aider comme il le pouvait, se sentant peiné de l'avoir blessé au point que l'autre se mette en spectacle devant toute une horde d'inconnus. Même s'il savait que l'autre ne l'écouterait certainement pas directement, étant du genre à réfléchir après coup, ça valait le coup d'essayer... Mais d'abord, il devait s'acheter au moins à boire pour pouvoir parler correctement car il sentait sa gorge nouée et sèche à force d'avoir parlé et pleuré autant avec celle qui l'avait mis au monde.

Il soupira alors et, ne lui laissant pas le temps ni de lui répondre ou même de réagir, il dit :

« Attends-moi là une seconde... »

Il prit rapidement une bouteille d'eau au rayon approprié et passa très rapidement à la caisse -étonnement tout le monde le laissa passer devant pour qu'il emmène la furie loin dehors-. Il se mit devant le blond tremblant de fureur et lui demanda de le suivre. Il n'attendit pas que l'autre réponde quoi que ce soit et sortit tranquillement dehors avec son eau à la main, certain que l'autre le suivrait, au moins pour en découdre. Il ouvrit la bouteille et bu quelques gorgées pendant le trajet, sentant le liquide apaiser sa gorge en feu. Il ne s'arrêta de marcher que lorsqu'il se trouva dans une rue assez éloignée de la supérette et se retourna vers le forcené.

« Je pense que je te dois des explications, Bakugo... » Il laissa une seconde de silence pour inspirer et déblatérer ce qu'il devait dire pour essayer au moins d'apaiser l'autre, de l'aider à aller de l'avant.

« Je vais aller droit au but. Je sais que j'ai blessé ton ego pendant le Tournoi, même si je n'ai pas vraiment voulu ça. Mes problèmes de famille ne te concernent pas, mais il est vrai que je n'arrivais pas à oublier ce que ton ami d'enfance m'avait dit plus tôt et je n'ai pas réussi à utiliser mes flammes face à toi... » Il regarda sa main gauche de manière presque énervée à ces mots puis releva ses yeux, l'un gris acier et l'autre bleu azur, vers Bakugo. « Mais sache que je ne voulais en aucun cas te ridiculiser ni même te blesser... Je ne peux malheureusement plus rien y changer mais je peux, en revanche, te promettre une chose. L'année prochaine, nous aurons une occasion de nous battre à nouveau. D'ici là, je te fais la promesse de maîtriser et d'utiliser mes flammes contre toi... Mais en attendant... »

Il pencha sa tête vers l'avant, fermant les yeux de manière solennelle et annonça d'une voix chargée d'émotions :

« Je te prie de m'excuser pour ce duel qui n'était pas à la hauteur de tes attentes... »

Peut être que l'autre serait toujours énervé malgré sa déclaration pour l'instant, mais ce qui importait était qu'il puisse y réfléchir plus tard, que ce problème ne le ronge plus. C'était ce qui comptait le plus aux yeux du garçon au double atler, ne supportant pas que ses erreurs se répercutent ni ne blessent qui que ce soit... Même une personne aussi éloignée de lui sentimentalement que Bakugo.

Katsuki

Attends-moi là une seconde ? Il avait fumé ou quoi ? On lui donnait pas d'ordre. Encore moins avec un désintérêt étrange. La neutralité et le détachement de double face par rapport à la situation actuelle lui faisaient hérisser les poils des bras. Il était con ou quoi ? Ou alors il était aussi insensible qu'un punching ball en béton armé ? Bakugo trouvait le comportement de son vis-à-vis totalement tiré par les cheveux et inapproprié face à la scène qu'il venait de lui faire en plein supermarché. Il adressa quelques regards foudroyant pour que les curieux regardent ailleurs. Le blond s'était contenu pour ne pas le suivre dans les rayons en traînant sa rage avec lui. Il préféra attendre, fulminant près de l'entrée que l'autre se paie sa petite boisson à la con. Il avait comme une envie de la lui retourner sur la tête, sa boisson.

« Je n'suis pas ton clebs alors arrête de me dire d'attendre ou de te suivre. »

Le nuage de colère continuait de le suivre même dans les rues. Tout en suivant d'un pas lourd et ferme le garçon, il tenait fermement entre ses doigts ce qu'il avait acheté dans le magasin. La pression faisait se froisser la canette qui aurait pu exploser s'il avait décidé d'activer son alter. Pfeuh, il n'avait pas l'intention de le lâcher d'une semelle alors pourquoi se permettait-il de murmurer des ordres silencieux avec ses airs d'enfant de coeur ? Pourtant malgré son animosité excessive, ça ne l'empêchait pas de le suivre. Bakugo avait pesté tout le long du chemin dans l'espoir de faire réagir cette tête d'apathique. Au bout de quelques minutes, l'adolescent au double alter décida enfin de s'arrêter et de se tourner dans sa direction. Pile quand il perdait vraiment patience. Bakugo planta son regard dans le sien alors que double face ouvrait enfin la gueule.

« Hein ?! » Lâcha t-il mi-surpris mi-choqué.

Il ressentait de la culpabilité pour avoir fait disparaître ses flammes à la dernière seconde ? Ah bon ? Ses paroles sonnaient tellement fausses. Le regard hétérochrome du glaçon planté dans le sien ne faisait qu'accentuer le mensonge. Bakugo n'avait aucune envie d'entendre ses excuses bidons. Il en avait rien à faire du malaise que ce gars avait pu ressentir en se rendant compte trois ans trop tard de ce qu'il avait semé derrière lui. Oh, Katsuki s'en remettrait un jour, mais il ne comprendrait sûrement pas pourquoi il ne s'était pas donné à fond avec lui. Cette défaite antérieure lui reviendrait toujours en pleine face.

Après quelques secondes de silence, Todoroki s'était incliné pour rendre ses excuses encore plus ferventes. Elles n'étaient pas dénuées de conviction, il le savait. Mais ça l'empêchait pas d'être toujours en colère : une colère mélangée à de l'étonnement. Puis la surprise étant passée, le regard de Katsuki se fit à nouveau plus dur alors que sa bouche se déformait dans une expression grotesque.

« T'avais trop honte de faire tes excuses à la con dans le magasin ou quoi ? Dans une rue quasi déserte, c'est à peine si je te crois bouffon. Tes excuses n'ont aucune valeur. Fallait agir c'est tout, pas me ramener jusqu'ici pour faire ton cinéma solo du mec sincère. »

Grogna-t-il en sentant ses mains se refermer plus durement sur ses achats récents. C'est à ce moment-là que le crissement des chips mises en miettes dans leur contenant se fit entendre.

« Tu crois que ça marche comme ça ?! Des excuses bidons, on efface tout et on recommence ? »

Sa main relâcha les apéritifs qu'il tenait dans sa main. Le sachet s'écrasa sur le sol alors qu'il brûlait les distances qui le séparaient de double face. Il avait fallu quelques secondes à Bakugo pour arriver jusqu'à lui. Il harponna l'adolescent par le col pour le rapprocher dangereusement de son visage enragé. Sa respiration était rapide et son souffle était brûlant de colère.

« Tu rêves pour que j'attende un an. Y'aura un autre moment où j'aurais l'occasion de te rétamer pour te montrer c'est qui le premier. Ok ?! »

La petite virée aurait dû le détendre. Pourtant, il avait fallu qu'il tombe sur le rigide de service. Il n'allait pas revenir calmé à la maison. Mais cette idée de faire chier ses parents deux jours de plus ne l'effleura même pas.