Bonjour, bonjour !

Ça y est, je suis de retour après une année légèrement compliquée ! J'en profite pour vous souhaitez une bonne et heureuse année 2018 !

Je souhaiterais partager avec vous une nouvelle histoire qui sera le premier tome de "This New Life". Je ne peux pas encore vous dire combien de tomes seront présentés, vous aurez la surprise (comme moi d'ailleurs lol !)

Pas de vampires, ni de loups-garous dans cette histoire mais des humains au caractère bien trempe ! Le rated M est de rigueur, surtout pour le langage et les allusions sexuelles. Les lemon arriveront réellement dans le deuxième tome.

Comme pour mes précédentes histoires, je publierais une fois par semaine.

Je vous laisse découvrir le premier chapitre et vous retrouve en bas.

Bonne lecture !

(_¸.•°´'`°¤,¸.•*´`*•.¸,¤°´'`°•.¸_)

Chapitre 1

La vie est faite de choix. Ça, nous le savons tous et nous restons maîtres de nos décisions, enfin... en théorie. Si j'avais écouté mon père, je serais actuellement shérif adjoint de la bonne vieille ville de Forks. Je serais certainement mariée à Jacob Black et j'aurais au moins 2 enfants qui joueraient avec leurs amis à la Push.

J'étais en pleine introspection pour savoir à quoi ressemblerait ma vie si mes choix avaient été autres. J'étais assise sur mon lit, dans le cagibi qui me servait d'appartement et je tentais de décider de mes options.

Je n'avais pas eu la chance de connaître ma mère qui avait préféré fuir cette ville pluvieuse et froide du nord de l'État de Washington. Elle n'avait eu aucun scrupule à nous quitter sans même vouloir m'emmener, ni proposer à mon père de la suivre. Je ne pouvais pas dire que mon père était insensible. Il s'était occupé de moi, surtout quand il avait compris que je faisais tout pour lui plaire. J'avais demandé à prendre des cours de karaté dès l'âge de 5 ans pour être forte comme lui et quand j'avais eu l'âge de tenir un fusil, vers 10 ans, il m'avait entrainé, arguant que j'aurais un bon bagage pour le rejoindre.

Je savais qu'il avait toujours espéré avoir un garçon et qu'il avait été déçu par moi, une simple fille d'une banalité affligeante doublée d'une maladresse frôlant le handicap. Je ne dépassais pas le mètre soixante, même avec des talons et mes yeux marrons étaient - à mon goût - aussi ternes que mes cheveux bruns. Je m'étais toujours dit que lorsque je marcherais dans les traces de mon père, je serais respectée pour mon engagement au lieu d'être dénigrée pour mon physique peu flatteur.

En entrant au lycée avec mon amie Angela, j'avais découvert que je pouvais me démarquer pour ce que j'aimais et je m'étais mise à rêver d'écriture. J'avais tenu mes projets secrets de tous sauf de mon amie et j'avais informé mon père juste avant la cérémonie de fin de cycle. Charlie avait été plus que déçu quand je lui avais annoncé que je voulais me lancer dans une carrière littéraire après le lycée. J'avais découvert le pouvoir des mots et j'avais abandonné le rêve de mon père pour embrasser le mien.

Il m'avait carrément menacé de me renier si j'acceptais d'entrer à l'Université de Seattle pour ma maîtrise en littérature. Ses menaces ne m'avaient pas fait changer de cap. Après tout, j'avais travaillé dur pour y arriver et j'avais même pris un petit job chez les Newton pour avoir de l'argent de côté. Jacob avait été le deuxième à me faire du chantage pour me faire rester à Forks et il avait utilisé les mots les plus pourris pour me garder. Il espérait que "Si tu pars, je te quitte ! Tu ne mérites pas mon amour" allait suffire à me faire rester. Cela m'avait fait mal mais j'avais décidé de mener à bien mes rêves avant de penser aux autres. Angela avait été mon seul soutien et nous avions été en maîtrise pendant trois ans, ensemble. Ses parents ne m'appréciaient pas car, pour eux, j'étais celle qui éloignait leur bébé de la maison. Nous avions décidé toutes les deux de passer outre les interdictions parentales et nous avons eu la chance de passer trois années fabuleuses et riches en enseignements.

Durant cette période, j'avais découvert que les hommes pouvaient nous apporter du plaisir sans relation suivie et je m'étais laissé aller à ce travers avec délice. Jacob fut oublié rapidement et j'avais pris conscience de mon corps sous la langue honteusement habile et le doigté fantastique d'Edward Cullen. Je savais que je n'étais pas la seule à passer dans son lit mais je m'en foutais tant qu'il continuait à s'occuper de mon intimité avec application.

Dès que nous fûmes diplômées, vint la question de notre avenir professionnel et Angela me proposa de fêter ça en organisant un road trip en partant de Seattle jusqu'à San Diego. Avant de prendre ma décision, j'avais voulu en parler avec Edward, certaine qu'il avait de l'importance dans ma vie. Il m'avait tout simplement dit que je pouvais bien faire ce que je voulais et qu'il s'en foutait. Il m'avait même dit qu'il désirait se stabiliser et se mettre en couple. Lorsque je lui avais demandé pourquoi il ne voulait pas l'envisager avec moi, il m'avait tout simplement dit "Voyons Bella, on ne s'engage pas avec les jouets. Il faut savoir rester à sa place.". Je lui avais collé une claque devant tout le monde avant de partir rejoindre ma seule amie et notre voiture pour notre voyage. Nous avions beaucoup ri de la tête de mon plan cul. Il s'était retrouvé au sol, sur son fessier si sexy en se tenant la joue avec sa main. Il avait l'air si choqué que je n'ai pas pu faire autrement que de prendre une photo pour mémoire.

Nous savions toutes les deux que c'était notre dernier acte inconsidéré avant de rentrer dans la vie active. Une bonne façon de terminer notre vie estudiantine. Maintenant, j'en étais arrivée à regretter cet acte qui m'avait mené à perdre la seule personne qui avait de l'importance à mes yeux. Je secouai la tête pour éviter de retomber dans la spirale négative qui m'engloutissait à chaque fois que je pensais à Angela. Cela faisait 3 mois qu'elle n'était plus avec moi et la tristesse qui avait envahi mon cœur prenait le meilleur de moi. Je passai la main sous mon lit pour tirer une des caisses qui me servaient de rangement et récupérai le carnet qui nous avait permis de retracer notre voyage sur la côte Ouest.

Jusqu'à présent, je n'avais pas réussi à l'ouvrir, me contentant de caresser la couverture où trônait une photo de nous deux assises sur le capot de sa voiture. Ses parents la lui avaient offerte pour la féliciter de l'obtention de son premier diplôme. Nous avions ri de leur choix pendant quelques semaines. Après tout, quel parent logique achèterait une décapotable pour une jeune fille vivant à Forks, État de Washington ? Monsieur et Madame Weber l'avaient fait.

J'inspirai un grand coup pour me donner du courage et saisis la couverture pour ouvrir le carnet. La première page correspondait à ce que nous voulions faire, une sorte de prologue à notre escapade, avec une carte où nous avions tracé une ligne rouge sur la route que nous avions parcouru. Nous avions quitté Seattle le Premier Octobre 2014. Notre objectif était de prendre notre temps et surtout d'aller vers le soleil pour l'hiver. Nous en avions toutes les deux marre du froid et de la pluie.

Je suivis du bout du doigt la carte et la route rouge partant de Seattle pour passer par Tacoma et Olympia. La première étape avait été Portland. Ce n'était pas ce qui avait le plus éloigné de chez nous mais nous n'avions pas voulu faire trop de kilomètres dès le premier jour. Après tout, nous avions tout notre temps. Je tournai à nouveau la page pour effleurer les photos que nous avions faites en partant. Il y en avait une de nous deux devant le panneau de Seattle, avec le Space Needle à l'horizon. Il y avait aussi un cliché montrant la voiture "Sammy" qui avait été remplie par nos affaires et des provisions alimentaires comme de l'eau, des biscuits et quelques fruits, histoire de garder un certain équilibre. Nous étions, toutes les deux, des rebelles qui voulaient faire attention à leur ligne.

Ensuite venaient des photos de nous au volant, sur la route, dans Tacoma où nous avions fait escale au musée d'Art ainsi qu'au zoo de Point Defiance et devant l'Hôtel de ville. Nous avions même pris une photo du Cheney Stadium et Angela en avait envoyé une à son ami Ben qui portait le même nom. J'étais persuadée qu'il allait finir avec mon amie après notre voyage... Ils allaient tellement bien ensemble. Il avait été inquiet de savoir deux femmes seules sur la route mais nous l'avions rassuré. Après tout, j'avais une connaissance assez développée du karaté en étant ceinture noire troisième dan.

Je ne lui avais jamais mentionné que je ne pouvais pas me servir de mes connaissances comme ça, contre des simples voyous qui ne savaient pas se battre. Je savais qu'ils auraient juste la trouille en me voyant faire quelques mouvements. J'étais persuadée que ce serait suffisant. Nous devions respecter un certain code moral et j'en avais fait mon credo. Heureusement pour moi, la pratique du karaté m'avait apporté équilibre et assurance en moi, ce qui me permettait maintenant d'arriver à marcher sur des surfaces planes sans me vautrer au sol en trébuchant sur un poil ou un coup de vent.

Mon portable sonna, me ramenant au présent et je refermai mon livre pour le remettre à sa place puis attrapai mon téléphone pour éteindre mon réveil. Je devais aller travailler dans moins d'une heure et je devais me préparer. Un coup d'œil à l'extérieur m'apprit qu'il faisait grand soleil, ce qui me fit sourire légèrement. Je m'éjectai du lit d'un bond et me dirigeai vers ma salle de bain pour me doucher. J'attendis que l'eau soit à la limite bouillante pour passer sous le jet et saisis mon gel douche ainsi que mon shampooing. Cinq minutes plus tard, je quittai la pièce enroulée dans deux serviettes et ouvris mon placard pour choisir ma tenue. Nous étions en plein mois d'août et il faisait une chaleur infernale.

Après avoir passé un string, je sélectionnai un short en jeans assez court et un caraco moulant blanc. Ensuite, je démêlai mes cheveux avant de les attacher en un chignon flou. Je fis un rapide tour d'horizon de mon appartement, enfin si on pouvait appeler ça ainsi. J'avais dégoté ce cagibi à mon arrivée à San Francisco. J'avais à disposition une pièce d'une dizaine de mètres carrés et une salle de douche minuscule. Je n'avais même pas de quoi me faire à manger. Le seul avantage était que je me trouvais à quelques minutes de mon boulot. Je travaillais comme serveuse au Texan Lair sur Jefferson Street.

J'avais trouvé ce boulot à mon arrivée sur place, après le décès d'Angela. J'étais venue ici car elle adorait tout simplement cette ville et c'était ma façon personnelle de penser à elle. Elle m'avait souvent dit "On va réaliser notre rêve Bella. On finit notre voyage et on vient s'installer ici. Tu pourras écrire les pieds dans l'eau ton futur Best-Seller et moi je donnerais des cours d'histoires aux enfants.". En passant devant le bar qui se trouvait dans un bâtiment fait de briques rouges, j'avais vu la pancarte 'Help Wanted" et j'avais passé la porte, proposant ma candidature. Garrett, le responsable du bar avait accepté à grand renfort de clins d'œil d'une lourdeur sans pareil. Il m'avait expliqué que son patron lui donnait carte blanche pour l'embauche du personnel de jour. Je n'avais pas réellement compris pourquoi il avait précisé cela mais je m'en foutais royalement, après tout je cherchais juste un travail...

Je laçai mes espadrilles en soupirant puis récupérai mes lunettes de soleil avant de quitter mon appartement. Le bâtiment où il se trouvait été pas trop mal d'un point de vue extérieur et me permettait de pouvoir dire que je vivais dans un lieu décent même si je trouvais qu'habiter dans moins de 20 mètres carrés n'était pas vraiment décent pour moi. Je me retrouvai donc sur le trottoir de Leavenworth Street et enfermai au fond de mon cœur mon mal-être et ma tristesse pour devenir Izzy, serveuse d'un bar texan.

Après une marche d'une dizaine de minutes, je fis un arrêt dans un snack pour récupérer mon repas, c'est-à-dire un sandwich au poulet que j'avalai en deux temps, trois mouvements puis repris ma route vers mon lieu de travail. J'avais encore le temps de boire un coup avant de débuter mon service. Je jetai un coup d'œil à la gigantesque façade qui accueillait le bar et comme toujours, je me demandai ce qui pouvait bien se trouver à l'arrière de l'établissement.

Je n'étais pas une tête en mathématiques mais il était assez aisé de comprendre que le bar n'occupait que le tiers de tout le bâtiment. Je ne savais même pas si ça appartenait au propriétaire du Texan Lair. Je passai les portes en bois en retirant mes lunettes et inspirai un grand coup pour m'imprégner des lieux. J'adorais faire ça car j'y retrouvais toujours les mêmes odeurs, celles du café et du whisky. Je m'installai sur un tabouret attendant que Garrett arrive.

-Salut beauté !

-Salut Garrett. Tu veux bien me faire un café ?

Il se détourna pour me le préparer et je sortis un billet pour payer. J'avais conscience de faire ça tous les jours mais j'avais besoin de cette routine pour ne pas avoir à réfléchir. Je préférai fonctionner en mode automatique, cela semblait m'aider à ne pas souffrir. Je sirotai mon café en détaillant mon lieu de travail et notai qu'il y avait peu de personnes en ce début d'après-midi. J'aurais sans doute le temps de nettoyer les tables correctement avant l'arrivée des clients.

J'avais été surprise quand j'avais passé les portes de ce bar pour la première fois. J'avais découvert une reconstitution parfaite d'un saloon avec un plancher bois superbe. Le bar en lui-même prenait tout le mur de gauche. Il y avait un grand miroir entouré par des étagères où se trouvaient des verres et des bouteilles de whisky de toute sorte. Il y avait également une machine à café qui m'avait tout simplement effrayée au début. De l'autre côté du comptoir se trouvait une bonne quinzaine de tabourets recouverts de cuir noir sur l'assise. Le restant de la salle était fait de plusieurs estrades, créant de la profondeur à la pièce avec des tables partout. Les autres murs -en brique rouge - étaient recouverts de décorations allant de tableaux montrant le désert texan jusqu'aux cornes de taureau, sans oublier les selles de cheval, les lassos, les fouets et les lampes à pétrole.

Je quittai mon tabouret pour me rendre aux vestiaires et rangeai mon sac puis retournai derrière le bar pour relever Garrett. Ce dernier essayait de me draguer depuis mon embauche, trois mois plus tôt. Je n'avais jamais accepté ses avances car d'une, il était mon supérieur et de deux, je ne voulais pas être un autre jouet pour un autre homme. Un seul avait suffi à me conforter sur l'opinion que j'avais des mâles. Tout était fait pour leur propre plaisir et au final, ils étaient toujours ceux qui décidaient de vie ou de mort dans le harem qui les entouraient. Je ne voulais plus de cela.

En réalité, je n'envisageais pas de me lier à un homme prochainement. J'avais expérimenté le sexe sans conséquence et bien que friande des sensations ressenties, cela ne m'avait rien apporté. Je ne recherchais plus ce genre de relation. Je voulais qu'on m'aime pour moi, autant pour mon intellect que mon physique et non parce que je savais sucer divinement ou parce que j'acceptais la sodomie ou les plans à trois.

Un livreur entra dans le bar, mettant fin à ma tirade sur les hommes et leur comportement primitif et je vis Garrett réceptionner un petit paquet. J'aperçus le nom de mon employeur et reportai mon attention sur mon café. Le patron de ce bar, un certain Monsieur Whitlock, n'était jamais là et avait embauché un ami pour l'aider. Pour tout dire, je ne l'avais jamais vu depuis que je bossais ici. Garrett était le seul intermédiaire que j'avais avec la direction et cela me suffisait. J'imaginai facilement la lourdeur du propriétaire quand je voyais le comportement d'un de ses amis.

-Alors beauté. Tu as passé une bonne journée ?

-Oui Garrett. Parfait.

Je récupérai un plateau pour aller desservir les quelques tables maintenant vides puis j'abandonnai Garrett sur place pour travailler. Il continua à parler dans le vide et je fis un détour vers la sono pour baisser un peu le son car je ne voulais pas finir mon service avec une migraine. Dès que j'eus terminé de récupérer les verres, je plaçai le tout au lave-vaisselle puis pris un seau et une éponge pour aller récurer les tables. Chacune avait un plateau en marbre noir et les traces d'alcool se voyaient bien.

-Tu as repensé à ma proposition ?

-Laquelle ? Parce que je ne tiens pas un carnet avec le détail et vu le nombre, j'en oublie certainement.

-Celle de ce soir. Je suis invité à une soirée. Veux-tu m'accompagner ?

Je posai mon éponge dans le seau d'eau pour le retourner et penchai la tête sur le côté en soupirant.

-Non Garrett. Je te remercie mais je ne veux pas, comme les autres fois.

-Oh allez... s'il te plait... Juste une fois !

Je n'eus pas le temps de répondre qu'une montagne de muscle entra dans le bar en prenant la parole.

-T'as jamais réussi à saisir le sens de tact, man !

Garrett se retourna et se rua sur le mastodonte pour une étreinte virile. Je roulai des yeux en retournant à mon nettoyage de table. Les deux hommes n'étaient pas franchement discrets dans leur discussion mais je tentai d'occulter leurs paroles.

-Alors Em' ! Quoi de neuf ?

-Tout va bien. Ça faisait un bail !

-Carrément... Tu es arrivé quand ?

-Ce matin. Fallait que je passe voir mes potes en rentrant.

Deux bimbos blondes qui venaient régulièrement entrèrent et s'installèrent à une des tables du fond. Je ramassai mon seau pour aller le vider derrière le bar et me hâtai d'aller les saluer.

-Salut les filles ! Vous avez choisi ?

-Salut Izzy ! Oui, fais-nous ta spécialité.

Je leur fis mon plus beau sourire et un clin d'œil puis je retournai derrière le bar pour préparer mes cafés. J'étais devenue une véritable barista et je m'éclatais à trouver le mélange parfait tout en faisant des dessins dans la mousse juste avant le service. D'après Garrett, j'assurais le show et faisais venir une nouvelle clientèle, ce qui plaisait au boss.

-Izzy, je voudrais te présenter un ami, Emmett. Em', je te présente notre serveuse, Izzy.

Je me détournai de ma machine pour lui faire un sourire tout ce qu'il y a de plus commercial en le saluant.

-Bonjour Emmett. Vous voulez boire quelque chose ?

-Comme d'hab' pour moi Beauté.

-Je prendrais pareil.

Je terminai les cafés des bimbos et allai les servir puis retournai au bar préparer deux Irish Coffee. Je les préparai toujours avec un whisky vieux d'une vingtaine d'année et veillai à arrondir son amertume avec un café 100% arabica. Je saisis ensuite ma cruche et mon lait entier pour le faire bouillir et récupérai la crème que je plaçai au-dessus de la boisson. Je saupoudrai le tout de chocolat en poudre puis plaçai les deux verres devant les hommes.

-Comment va Rose ?

-Bien. Elle n'aurait loupé la soirée pour rien au monde. Tu viens aussi si j'ai bien compris.

-Oui. Je voulais qu'Izzy vienne mais elle ne veut pas...

Je lui jetai un coup d'œil pour qu'il comprenne que je détestais qu'on parle de moi comme si je n'étais pas là, surtout quand j'étais présente dans la pièce. Il allait rajouter quelque chose mais fut interrompu par son ami.

-Oh putain ! Nom de... Izzy ! Ton Irish déchire ! Je n'en ai jamais gouté d'aussi bon ! C'est une perle que tu as dégotté Garrett !

-Ah, tu vois, je te l'avais dit.

Je lançai à nouveau mon super sourire commercial avant de me détourner pour voir arriver une bande de mec faisant beaucoup de bruit. Il semblerait que ma journée commençait plus tôt que d'habitude. J'attendis qu'ils s'installent à l'une des grandes tables rondes puis j'y allai.

-Salut les gars !

-Eh Izzy salut ! Tu te joins à nous après ton service ? On va chez John pour regarder un match de baseball.

-Désolée mais j'ai autre chose de prévu. Une autre fois peut-être. Je vous sers quoi les gars ?

-6 Bud.

-C'est parti.

Si on m'avait dit, un an plus tôt, que je finirais serveuse d'un grand bar de San Francisco, j'aurais ri au nez de celui qui me l'aurait dit. J'étais devenue l'exacte opposée de celle que j'étais auparavant et je n'arrivais pas à définir si cela me choquait, ou me perturbait. Moi qui m'imaginait devenir écrivain, je me retrouvais à servir des bières comme si c'était ma passion. Je secouai la tête pour me reconcentrer sur ce que je faisais. Il fallait que j'arrive à retomber dans mon mode automatique, ce qui m'évitait de souffrir.

-Izzy ?

-Oui, Garrett.

-Pourrais-tu faire la fermeture ? Joy vient de me prévenir qu'elle est malade.

-Ouép, pas de soucis.

Au moins, je n'aurais pas à réfléchir de trop et réussirais peut-être à m'endormir sans ressasser mon road trip. Peu de temps après, Emmett reçut un message et se leva immédiatement. Garrett le suivit et ils me saluèrent tous les deux avant de se diriger vers la porte présente dans le fond du bar. Un panneau "Privé" y était accolé et menait certainement à une autre partie ou au bureau du boss. Je n'y étais jamais allée et je ne m'y intéressais pas, ça ne me regardait pas.

Je terminai mon service à 2 heures du matin, complètement fatiguée avec un mal de pied épouvantable. Je raccompagnai les derniers clients jusqu'à la porte et laissai le gardien fermer l'entrée à clé. Garrett m'avait expliqué que c'était une exigence de Monsieur Whitlock. Il ne pouvait pas laisser ses serveuses travailler seules, en pleine nuit sans mec pour assurer la sécurité. Même si le bar était select, il y avait toujours des connards là pour se bourrer la gueule et foutre le bordel.

-C'est bon Nathan, tu peux y aller. Je termine juste le ménage et je rentre.

-Tu voudras que je te raccompagne.

-Non, je vais aller sur la plage. Un bain d'eau de mer me fera peut-être du bien aux pieds.

-Comme tu veux. Bonne nuit Izz' !

-Bonne nuit Nath.

Je sortis l'aspirateur après avoir lavé toutes les tables et remontai toutes les chaises pour avoir de la place. Dès que j'eus fini, je lavai le sol avant de vider le seau, d'éteindre la sono et les lumières, puis retournai aux vestiaires pour récupérer mon sac. Je passai par la sortie de service en déposant la caisse dans la trappe prévue à cet effet puis fermai la porte à clé, me retrouvant à l'extérieur. Une énorme berline noire passa à mes côtés au ralenti mais je ne m'en souciai pas, je ne relevai même pas la tête. Je partis à grandes enjambées vers la baie et retirai mes chaussures en arrivant dans le sable.

Il faisait encore assez chaud et il y avait pas mal de monde sur la plage. La voix de mon amie résonna à nouveau dans ma tête "C'est tout simplement le paradis Bella !". Je secouai encore une fois la tête puis me posai face à l'océan. La lune parait l'eau d'un millier d'éclat et je souris devant ce spectacle magnifique. J'étais bien là, au calme avec le bruit du ressac pour seul compagnon. Le rire d'une jeune fille me fit tourner la tête et je suivis des yeux un homme riant aux éclats en train de courser celle qui devait être sa petite amie. Ils avaient l'air si heureux... Je fermai les yeux pour ne plus les voir et inspirai un grand coup avant de me relever.

Je marchai pendant quelques minutes dans l'eau tiède puis je me décidai à rentrer pour dormir un peu. Je n'essayai même pas de me rechausser et nouai les lanières de mes chaussures ensemble puis les plaçai sur mon épaule, comme un sac.

Personne ne semblait choqué de voir une femme marcher pied nu dans la rue, cela m'avait toujours amusé d'ailleurs. Je veillai à ne fixer personne pour ne pas susciter l'intérêt de mâles tordus mais marchai sans me presser, après tout qu'est-ce qui pouvait m'arriver ?

En arrivant chez moi, je passai par la salle de bain pour me doucher puis m'étalai nue sur mon lit, sombrant dans un sommeil que j'espérais réparateur.

(_¸.•°´'`°¤,¸.•*´`*•.¸,¤°´'`°•.¸_)

Alors ? Dites-moi tout … Que pensez-vous de cette Bella ? J'attends vos impressions et vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour le chapitre suivant !