Peut-être l'avez-vous remarqué, les chapitres sont de plus en plus longs. Ce n'est pas une tendance qui a pour vocation de durer, en revanche, c'est plutôt bon signe quant à mon inspiration. Dans ce chapitre, on retrouve Alicia et Blaise, et surtout, on retrouve Draco (c'est quand même le plus important).
J'en profite pour vous parler d'un nouveau projet, que je vais publier sous peu. Ce sera court, et surtout, ça ne sera pas dans l'univers de Harry Potter, mais de White Lines, la série Netflix récemment sortie en France. J'ai eu un coup de coeur énorme pour cette série, pour les personnages (surtout Boxer, pour celles et ceux qui l'ont vue, je suis sûre que vous comprendrez pourquoi), aussi j'espère que vous serez au RDV. Il n'existe pas encore de catégorie appelée "White Lines" sur le site, en revanche, il y'a bien, dans la partie TV Show, une catégorie appelée "Others", je pense que je vais publier à cet endroit. Si vous avez mis des alertes sur mes publications, vous serez avertis de toute façon.
Bonne lecture !
51— Samedi 13 Février.
Le manoir des Malfoy est un morceau du passé à plus d'un titre, et cette fois encore, lorsque Draco en franchit les portes, il est submergé par les souvenirs, rarement heureux, rattachés à ce lieu. Les vacances scolaires viennent de débuter, et avec elles, la promesse de laisser à Scorpius la possibilité de profiter de ses grands-parents pour une semaine entière, à condition qu'Alicia puisse s'occuper de lui pendant cette période.
Il lui a fallu négocier âprement avec Narcissa pour obtenir son accord, mais sa mère a rapidement compris que c'était là le seul moyen d'avoir un peu de temps avec Scorpius. Elle a donc négocié, plus pour la forme qu'autre chose et a finalement capitulé.
Dans le SUV de Draco, sagement assise à l'avant, Alicia est aussi silencieuse que Scorpius est bavard depuis le rendez-vous avec Potter la veille, le gamin semble délivré d'un poids, soulagé d'un fardeau dont Draco n'avait aucune idée qu'il le portait. Alors il parle, il rit, il plaisante, essaie tant bien que mal d'entraîner sa baby-sitter dans ses histoires sans queue ni tête, qui ont le mérite de le ramener à son âge d'insouciance et de légèreté. Son père découvre un autre enfant.
La jeune fille, elle, est pensive, impressionnée, sans doute, et inquiète, très probablement : elle a rarement croisé Narcissa et Lucius, mais cela ne s'est pas fait dans les meilleures conditions. Si bien payée qu'elle soit par Draco, elle a tout de même pour employeur une famille difficile, dont les cadavres dans le placard et les moutons sous le tapis sont si nombreux que l'on trébuche sur eux par surprise, au détour de moments pourtant très ordinaires.
Draco tourne la tête vers elle alors que le portail automatique s'ouvre lentement. Elle écarquille les yeux, impressionnée par l'aspect grandiose et luxueux de ce lieu dont elle n'aperçoit pourtant qu'une infime partie. Plus loin, au bout du long chemin clair bordé d'arbres et d'une forêt sombre, on devine les tours du manoir, les nombreuses fenêtres, la richesse de ce lieu exceptionnel.
Les gravillons semblent crépiter sous les roues du véhicule, qui constitue le dernier rempart confortable avant d'atteindre le lieu dans lequel Draco a grandi. Rapidement, pourtant, il se gare devant le manoir, et coupe le contact. Dans le rétroviseur, il parvient à capter le regard de Scorpius, et s'étonne une fois de plus de la malice candide qu'il y détecte. Ces derniers mois, Scorpius a été un enfant dont le comportement ne correspondait pas à l'âge, mais dont la fragilité, l'amertume, la tristesse semblaient un bastion imprenable. Le voir aussi joyeux, et peu importe que cela soit dû aux vacances, aux compliments de Potter ou à la perspective d'une semaine chez ses grands-parents, est un véritable bonheur pour Draco, un soulagement pour lui qui pensait ne jamais le voir de nouveau ainsi.
— Scorpius ?
— Oui ?
— Tu te souviens de notre discussion de ce matin ?
L'enfant soupire, et lève les yeux au ciel. C'est un Malfoy, un vrai, de ceux qui n'aiment pas les règles, non pas par esprit de rébellion, mais parce qu'ils se savent au-dessus, parce qu'ils ont les moyens, ou ont grandi en pensant les avoir, de passer outre. Ce trait de caractère, cette certitude quasi génétique doit disparaître du comportement de Scorpius, de sa lecture du monde : elle le rendra malheureux, un jour, c'est une évidence.
— Scorpius. Je ne veux pas de ce regard.
— Papa…
— Non. Cette semaine, tu écoutes Alicia. Quand elle te demande de faire des devoirs avec elle, tu les fais. Quand elle te dit qu'il est l'heure d'aller au lit, tu l'écoutes. Quand elle t'ordonne de te laver, tu obéis. Est-ce que c'est clair ?
— Narcissa…
— Ta grand-mère sait l'importance de garder les mêmes habitudes qu'à la maison.
Scorpius hausse un sourcil, et Draco sait qu'il faudrait le réprimander pour cela, aussi. Il est impertinent, mais sait exactement quand l'être, avec toute la nuance nécessaire. L'avocat est-il fier de son fils pour cela, tout en sachant que ça n'est pas approprié à son âge ? Très certainement.
— Pas de discussion, assène Draco avant de se tourner vers Alicia. Alicia, poursuit-il, si vous avez la moindre difficulté, vous m'appelez immédiatement. J'ai obtenu de mes parents qu'ils soient coopératifs, et normalement, tout devrait bien se passer. Devoirs et activités pour Scorpius avec vous le matin, et temps libre avec mes parents l'après-midi. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous devriez pouvoir le demander au personnel de maison. À Willidora de préférence, c'est la personne la plus gentille que je connaisse.
La jeune fille hoche la tête. Pour elle, cette semaine est du pain-béni : Malfoy la paie 24h/24, avec une majoration pour la nuit et le weekend, et a pris soin de faire aménager chez ses parents une chambre qui lui permette d'avoir un petit peu d'intimité. Sans compter qu'au fil des mois, elle s'est véritablement attachée à Scorpius, ce gosse un peu bizarre qui l'intimidait, au début, et qui a fini par gagner son cœur.
— Allons-y, alors, déclare Draco en ouvrant sa portière.
Quelques heures plus tard, il retrouve Blaise dans un restaurant du centre-ville. C'est un nouvel établissement, qui semble appartenir à une chaîne sans grand intérêt, mais Blaise a un hobby qui lui coûte beaucoup d'argent : tester chaque nouveau restaurant, si tant est qu'il corresponde un minimum à ses standards de qualité. Draco n'est pas exactement dans le bon état d'esprit pour l'observer tester, titiller, exiger toutes sortes d'absurdités auprès du personnel de l'établissement, mais passer du temps avec son ami va lui faire du bien, il le sait.
Le jeune homme est déjà attablé, occupé à discuter avec une serveuse un peu trop à l'aise au goût de Draco. Il fronce les sourcils, et accélère jusqu'à la table, où il tire sa chaise, qui râcle le sol au passage. La jeune femme, jusque là occupée avec Blaise, sursaute, et se tourne vers lui, balbutiante. Blaise observe son ami avec amusement, tandis que la serveuse salue Draco. Il prend place, et renvoie la service dans ses buts elle annonce aller chercher les menus, et laisse les deux amis seuls.
— Tu es la pire ordure que je connaisse, dit calmement Blaise.
— Et ton meilleur ami, ça en dit long sur le genre de personne que tu es.
— Est-ce que tu avais besoin de faire ce genre de choses ? Cette pauvre fille ne finira maintenant jamais dans mon lit.
— C'est faux, tu le sais. Tu n'auras qu'à aller lui présenter tes excuses pour ton ami mal élevé au moment de payer, lui glisser ton numéro de téléphone sur la serviette — en papier, d'ailleurs, c'est minable — et avant demain soir, tu sauras si tu as envie de la connaître juste dans les toilettes ou de l'inviter dans ton lit.
— À moins que je ne m'invite dans le sien.
— Je ne maîtrise pas cette nuance, marmonne Draco en versant un peu d'eau dans son verre.
Blaise tend son verre et se fait servir par un Draco inhabituellement désagréable.
— Qu'est-ce qui se passe pour que tu sois plus désagréable encore que depuis que tu ne baises plus avec Potter ?
— Je l'ai vu hier soir, répond Draco, et je viens de laisser Scorpius chez mes parents.
— Tout va bien se passer pour ton fils, Draco. Ce gamin est encore plus malin que toi et moi, je crois, et sans doute plus perfide que Pansy.
— Impossible.
— Il est très malin, pourtant.
— Je faisais référence à la perfidie de Pansy, nuance Draco.
— Tu la surestimes.
— Non, Scorpius a juste d'autres influences que celles des Malfoy, des Zabini ou Parkinson.
— Potter.
— Entre autres, oui, soupire l'avocat.
— Est-ce que c'est un problème ?
— Je ne crois pas, tant qu'il ne devient pas le genre de saint-bernard insupportable que Potter peut être parfois.
— Ce n'est pas ce que tu dis quand tu le baises.
— Le baiser ou l'être par lui n'est pas une action de bonté, Zabini.
Blaise pousse un sifflement sur lequel plusieurs clients se retournent, et son regard est chargé d'une malice qui n'a rien ni d'innocent ni d'appropriée à un déjeuner dans un restaurant branchouille de la capitale.
— Tu l'as vu hier, et tu as laissé Scorpius chez tes parents ce matin. Est-ce que je dois en conclure que tu as enfin eu une discussion avec ton père ?
Draco lève un sourcil, et ricane. Blaise poursuit sur sa lancée.
— Je sais faire deux plus deux, Draco, et je sais aussi que tu as soigneusement évité le sujet de Potter depuis un mois, y compris avec ton père, qui était présent lors de l'audition de ton petit professeur préféré.
— Arrête avec ces expressions à la con.
— Alors raconte-moi au lieu de me faire tourner en rond ! s'impatiente son ami.
Draco soupire. Il fait signe à la serveuse, à laquelle il commande une bouteille de vin rouge — le plus coûteux de la carte, remarque Blaise avec amusement — et attend qu'elle se soit éloignée pour raconter.
Il lui a été difficile de tirer les vers du nez de son père, d'autant que Lucius était plus d'humeur à poser mille questions à son petit-fils qu'à nourrir la curiosité de son fils. Finalement, après de longues minutes de demandes et de sous-entendus insistants de la part de l'avocat, il a fini par lui accorder une entrevue dans la bibliothèque — et cette sensation de se voir accorder un peu de temps par son propre père n'est pas passée sans amertume pour le jeune homme.
Laconique, clair et concis, Lucius a ensuite expliqué à Draco sa rencontre avec Potter lors de l'audience au cours de laquelle l'enseignant a pu se défendre, soutenu par un Dumbledore qui, une fois de plus, a fait forte impression, même au patriarche Malfoy — bien que celui-ci soit incapable de le reconnaitre, a compris Draco. De façon générale, les membres du conseil d'administration ont une certaine sympathie pour Potter, a indiqué Lucius à Draco : les résultats de ses élèves sont excellents, et il n'a jamais fait l'objet de la moindre plainte par des parents d'élèves, ce qui en fait une rareté dont ils ne peuvent raisonnablement pas se passer. Au contraire, il a accueilli au cours des années précédentes des élèves en sérieuse difficulté qu'il a accompagnés, aidés, remis sur le droit chemin, quel que soit leur parcours de vie et les raisons derrière leurs lacunes.
Le doute subsiste toutefois quant à son caractère. Derrière son effort pour rester calme, les membres du conseil d'administration ont trouvé le jeune homme passionné, capable de faire des vagues et de manifester une colère froide qu'ils n'avaient pas soupçonnée chez lui. Ils s'étaient attendus à un jeune homme effrayé à l'idée de perdre son emploi, prêt à tout pour se faire pardonner une incartade qui risquait de lui coûter sa carrière, et se sont retrouvés face à un homme déterminé à retrouver son emploi dans la dignité sans pour autant se laisser marcher dessus. Cela les a déstabilisés, et d'après Lucius, c'est le seul détail, à l'exception de l'amitié de Dumbledore pour lui, qui se met en travers d'une décision totalement favorable à l'enseignant.
— Je pensais que ta discussion avec ton père aurait un effet positif, remarque Blaise.
— Impossible à dire avec certitude, avoue Draco en haussant les épaules. Père dit bien ce qu'il veut, ça n'a rien de nouveau. Est-ce qu'il essaie de faire quelque chose pour influencer le conseil dans un sens ou dans l'autre ? Je n'en ai aucune idée. Et finalement, la question, c'est surtout de savoir ce que ça lui apporterait d'influencer les autres familles dans un sens ou dans l'autre.
— Une preuve de son influence, tout simplement, suggère Blaise.
— Peut-être… soupire Draco. Peut-être, je ne sais pas.
— Donc, résume Blaise, on ne sait pas vraiment ni comment Potter l'a vécu, ni même quelle décision a été prise ?
— Aucune décision n'a été prise pour le moment. Ils ont besoin d'être sûrs que cet événement est isolé, et que Potter ne risque pas de reproduire cette histoire avec un autre père de famille riche et influente à Londres, grimace le blond.
— Pourquoi est-ce qu'il ferait ça ? demande son ami.
— Parce que je l'ai repoussé ?
— Je ne parle pas de toi, s'agace Blaise. Je parle de lui. Du peu que tu m'en as parlé, je ne crois pas que Potter soit du genre à folâtrer avec le premier père de famille un peu sexy qu'il croise, dit-il en ignorant délibérément le haussement de sourcil de Draco en réaction à la fin de sa phrase. Il s'est autorisé à le faire parce qu'il pensait qu'il y'avait quelque chose entre vous qui en valait le coup.
— Et c'était le cas.
— Sans doute, je n'en sais rien, mais disons qu'il avait raison, et que le risque en valait le peine. Que ce soit vrai ou pas, vu le résultat final, l'humiliation d'être reçu par le conseil d'administration, celle d'être jeté comme un malpropre par toi, m'est avis qu'il ne prendra pas le risque de vivre ça de sitôt avec quelqu'un d'autre.
— Merci d'insister sur ma caractéristique personnelle d'énorme connard, marmonne Draco.
— Je n'insiste pas dessus, mais je ne vais pas non plus prétendre que tu n'as pas foiré comme un champion.
La serveuse revient, bouteille de vin, verres et amuses-bouches sur un plateau. Elle dépose le tout sur la table, sous la regard gourmand de Blaise, puis repart.
— Tu pourrais peut-être éviter de baver, suggère Draco.
— On n'a pas fini, le prévient Blaise. Que penses-tu qu'il va se passer, maintenant ?
— J'ai parlé à Potter, hier soir… dit Draco.
Le visage de Blaise s'illumine. Son ami a beau être dans la case des serial baiseurs, Draco sait qu'il a aussi, en toute contradiction, une âme de romantique, d'éternel amoureux… tant que les histoires de cœur ne le concernent pas. Et c'est bien son droit.
— Alors ? Que lui as-tu dit ?
Draco lui raconte : le rendez-vous, les quelques minutes volées lorsque Scorpius s'est absenté, les réactions de Potter. Il détaille les mots de l'enseignant, son résumé de son audience, son regard dur, son intransigeance à son égard. Il reste silencieux sur ses propres émotions, sur les différentes aventures de son cœur, tantôt battant la chamade d'anticipation et de stress mêlés, comme un adolescent de quatorze ans encore boutonneux, puis la déception, la chute, la douleur lorsque Potter a d'abord manifesté son désintérêt le plus total avant de le remettre face à ses contradictions et à ses propres erreurs.
Il ne dit rien, mais Blaise devine tout, il le sait lorsque son ami appuie son genou contre le sien, sous cette table beaucoup trop petite pour deux hommes adultes, réalise l'avocat.
— Draco… Comment est-ce que ça s'est terminé ?
L'avocat décrit, avec pudeur, son soulagement quand Potter, à défaut de complètement le repousser, lui a accordé un léger sourire et l'a laissé repartir sur une note d'optimisme, ou peut-être même d'espoir, en suggérant que tout n'était peut-être pas complètement terminé.
— Tu n'as plus qu'à ramer pour le récupérer, en somme, conclut Blaise avec un sourire carnassier.
— Je ne suis pas sûr de partager ton enthousiasme à ce propos.
Blaise, cette fois-ci, pose la main sur celle de Draco. C'est un geste inhabituel, et son sourire adoucit considérablement la réaction première de Draco, qui se retient donc de retirer sa main avec violence. Il pince les lèvres, mais ne rompt pas le contact.
— Tu t'es marié avec une femme que tu aimais, mais pas comme il fallait. Ensemble, vous avez construit une famille. Astoria voulait appartenir à une famille plus importante encore que les Greengrass, et on ne fait pas mieux que les Malfoy, sans parler du fait qu'elle t'aimait, elle aussi, à sa façon. Tu as renoncé à des rencontres, des histoires d'amour, pour coller au schéma familiale attendu par tes parents et par ta classe sociale. Je le sais, j'en suis issu, à l'exception que vu le comportement de ma mère ces vingt dernières années, personne ne s'attend à ce que je fasse pire, c'est impossible. Astoria n'est plus là, votre manège a volé en éclats, même si, de toute évidence, tout le monde s'attend à ce que tu retrouves une parfaite épouse pour avoir un, deux, trois chiards supplémentaires à qui refiler l'héritage Malfoy. Tu n'es pas abîmé, Draco, tu n'es pas traumatisé, tu n'es pas brisé, tu as perdu ton l'épouse dont tu n'étais pas amoureux, et tu flippes comme jamais parce que tu découvres maintenant ce que la plupart des hommes expérimentent à peine sortis de l'adolescence, quand ils n'ont peur de rien car leurs hormones réfléchissent pour eux. Laisse-toi vivre, mon ami. Scorpius va grandir, et avant que tu t'en rendes compte, il quittera le nid, et tu seras seul, comme un vieux con aigri pour qui il est trop tard. Tu as encore du temps, et tu as rencontré quelqu'un qui avec qui ça peut marcher.
— On n'est pas un couple, s'entête Draco.
— Non, mais à ce rythme-là, tu ne découvriras jamais si vous avez de quoi le devenir. Potter ne va pas t'attendre éternellement. Il ne va pas t'attendre du tout, d'ailleurs. Il va continuer à rencontrer des hommes, et peut-être qu'à un moment donné, il en rencontrera un qui sera beau comme un dieu, fort, gentil, doux. Probablement pas aussi intelligent et perspicace que toi, mais ce sera quelqu'un qui ne le repoussera pas aussi bêtement que tu l'as fait. Il aura des regrets, au début, mais lui non plus n'était probablement pas amoureux, juste charmé, excité de fréquenter quelqu'un avec qui il avait des atomes crochus, quelqu'un de cultivé mais capable d'être affalé sur un sofa devant un match de rugby en buvant une simple bière. Et dans quelques mois à ce rythme, tu seras encore en train de marmonner sur ta relation loupée et sur ce que tu aurais pu faire qu'il se rendra compte que tu n'es pas la seul homme à Londres susceptible de le rendre heureux.
— Merci, Blaise. J'avais bien besoin que tu me remontes le moral, le raille amèrement Draco.
— Non, tu as besoin qu'on te mette un coup de pied au cul. Ceci est une tentative élégante, ne me force pas à te montrer la version moins sympa, le sermonne Blaise en faisant signe à la serveuse.
Il est temps de passer commande.