Miou tout le monde !

Qui dit nouvelle année dit nouvelle fic ! Comme la dernière fois, elle est déjà quasiment entièrement écrite et sera donc publiée régulièrement (deux fois par semaine a priori). Ce premier chapitre est plus une introduction à ce qui va venir, mais j'espère qu'il vous plaira quand même.

Bonne lecture !

Disclaimer : la possibilité que je sois propriétaire d'Hetalia est à peu près identique à celle de pouvoir recevoir un prix nobel de maths.


Malgré tout son savoir-faire magique, Roumanie n'en menait pas large. Ivan avait débarqué chez lui à l'improviste, visiblement encore furieux de quelque chose qui s'était produit au dernier meeting international. Et depuis il tournait autour du pot, ou plutôt autour de la bouteille de vodka. De la troisième bouteille de vodka plus précisément.

- Ce gamin immature et égocentrique... répéta-t-il d'ailleurs en reposant violemment le contenant sur la table. Comment peut-il juste oser se moquer de moi comme ça, moi qui pourrait le briser en une seconde !

- Il y a eu un problème avec Alfred ? demanda Vlad le plus innocemment possible.

- Il me défie et me méprise à la fois ! Il prétend que depuis la guerre froide je ne vaux plus rien !

Roumanie ne répondit rien, prudent. Un Ivan alcoolisé et énervé, ça devient vite très, très dangereux. Et encore, il n'avait pas son robinet avec lui... A la place, il laissa le russe se resservir et continuer à monologuer.

- Ce sale gosse pense que je suis incapable de le tromper ou de lui faire un coup bas sans qu'il le voit venir à dix kilomètres.

- Alfred aime fanfaronner, c'est de notoriété publique, déclara le roumain en haussant les épaules.

- C'est pour ça qu'il faut que je le remette à sa place. Le tromper tellement bien qu'il ne se rendra compte de rien, et le briser ensuite en révélant publiquement qu'il s'est fait avoir, répliqua Ivan avec un sourire sadique.

- C'est un... sacré projet, fit Vlad sans s'engager.

Il sentait venir l'entourloupe, ou plutôt le plan foireux ou risqué dans lequel il allait probablement être embarqué de force. Le sorcier n'avait aucune envie de se retrouver coincé dans une altercation entre Russie et Amérique. Sauf qu'Ivan n'avait vraisemblablement pas l'intention de lui laisser le choix.

- Et pour que ce projet soit mené à bien, j'ai besoin de toi...

- Je ne tiens pas à me retrouver entre des feux croisés, répondit Vlad en choisissant soigneusement ses mots.

- Ce ne sera pas le cas, j'ai juste besoin d'un sort, répliqua le russe avec un sourire innocent démenti par son regard.

Roumanie était coincé. Sa seule chance de s'en tirer sans avoir à affronter la colère d'Ivan était que le sort en question ne soit pas à sa portée.

- Quel genre de sort ? demanda-t-il en priant pour qu'il soit irréalisable.

- Me transformer en femme à volonté.

Vlad s'étrangla à moitié sous la surprise. Il s'attendait à beaucoup de choses, mais certainement pas à ça. Sa réaction provoqua un petit rire de la part d'Ivan, visiblement très amusé de son effet.

- Mais enfin... Pourquoi...

- Le reste me regarde, trancha fermement le russe. Alors ?

Le roumain réfléchit une dizaine de secondes. Il savait comment faire pour changer son genre, mais pour une période définie et continue. Après, en théorie, il pouvait adapter le sort pour le rendre modifiable sur ce point. Et s'il n'avait que le sort à produire, sans avoir connaissance du reste des plans du russe, il pourrait toujours répondre avec sincérité n'être au courant de rien. Avec un soupir, il répondit.

- Je connais un enchantement qui pourrait faire l'affaire, mais il va falloir que je le modifie si tu veux passer d'un corps à l'autre régulièrement. Ca va me prendre un peu de temps.

- Combien de temps ?

- Il faut que je fasse mes recherches, plus quelques tests... d'ici trois jours, ça devrait être bon si tout va bien.

- Alors à dans trois jours ! déclara joyeusement Ivan avant de s'en aller.

Quand il eut claqué la porte, le sorcier souffla un bon coup, puis se leva pour descendre dans son laboratoire magique souterrain. Il avait du travail.

-oOo-

Quelques jours plus tard, il récitait son enchantement autour d'un Ivan qui le regardait d'un air tout sauf rassurant. Les éclairs que lançaient ses yeux garantissaient que le mage n'avait pas intérêt à faire le moindre faux-pas. Quand il eut fini, le russe observa ses bras, avant de jeter un coup d'oeil mi assassin, mi interrogateur au roumain. Il ne voyait ou ne sentait pas la moindre différence.

- Il faut que tu prononces un mot pour faire le changement, indiqua Vlad.

- Quel mot ?

- Prelucrare. Ca signifie plus ou moins transformation en roumain. Comme ça tu ne risques pas de le prononcer par hasard.

- Bien pensé, admit Ivan. Faisons un essai. Prelucrare.

Il sentit aussitôt son corps changer en profondeur. Il n'y avait pas de sensation de douleur, c'était plutôt comme si certaines zones devenaient floutées dans la façon dont il les ressentait. Cela dura une dizaine de secondes, puis il sentit de nouveau une forme de stabilité dans sa chair. En revanche, beaucoup d'autres ressentis étaient inattendus pour lui, principalement au niveau de l'entre-cuisses et du buste. Il regarda Vlad, qui lui indiqua la salle de bain avec plusieurs miroirs. Il poussa la porte, entra et poussa un petit sifflement de surprise.

- Et bien...

Même sa voix l'étonna. Elle était plus haute et restait douce malgré le ton ironique évident. Il détailla la personne qui lui faisait face. Une jeune femme ravissante lui rendit son regard. Elle avait de longs cheveux, des traits fins, de grands yeux d'un violet presque bleu et un visage délicat. Il, ou plutôt elle ouvrit son manteau pour observer le reste des changements. Russie nota la taille plus fine, les hanches un peu plus larges, la poitrine plus développée, et sentit que malgré son apparente délicatesse et fragilité, son nouveau corps conservait une musculature plus que correcte pour le mètre soixante-dix qu'elle mesurait. La jeune femme sourit cruellement et se rhabilla rapidement, avant de revenir dans la pièce principale.

- Prelucrare.

Aussitôt son corps se remodifia et il sentit revenir sa morphologie initiale. Il laissa échapper un autre sifflement appréciateur et se tourna vers Vlad.

- Très bon travail.

- Merci. Fait quand même attention à ne pas faire de changements trop rapprochés, ajouta le sorcier, ce sort a été modifié et n'est pas adapté aux transformations trop fréquentes. Deux fois par jour, c'est le maximum.

- Ça devrait amplement suffire.

Et avec son fameux sourire de nounours, il s'en alla sans plus de manières, laissant un Vlad fatigué mais soulagé que tout soit fini. Il ne voulait plus entendre parler de conflits entre nations ou même de meeting international pendant au moins les deux prochains mois.

-oOo-

Réunion de l'ONU, à New York. Comme toujours, Ludwig tentait de garder un semblant de calme, et comme toujours, c'était peine perdue après la première demi-heure. Même s'il les rappelait à l'ordre régulièrement, ça n'était efficace que pour cinq minutes. Au maximum. Dire que tout le monde avait cru que tout se calmerait après que Francis et Arthur, puis Antonio et Lovino se soient définitivement mis ensemble. Ils n'avaient pas arrêté de se chamailler pour autant, loin de là, mais en plus maintenant ils s'éclipsaient régulièrement aux toilettes et manquaient la moitié des réunions. Ou alors ils arrivaient carrément en retard avec des cernes qui expliquaient pourquoi tout le reste de l'hôtel n'avait pas pu dormir non plus. Et c'était sans tenir compte des couples formés depuis plus longtemps mais qui agissaient de façon similaire, bien que plus modérée. Et non, il ne se comptait pas lui-même dans le lot. Féli et lui étaient parfaitement raisonnables en terme de démonstrations en public. Du moins l'italien s'était un tout petit peu calmé sur les dix dernières années. Après, il existait certains domaines dans lesquels il ne se calmerait probablement jamais, mais ce n'était pas non plus pour lui déplaire... Il se sortit de ses pensées en secouant la tête, et haussa la voix pour se faire entendre.

- Est-ce que tout le monde pourrait se calmer ?

Un silence très relatif s'installa, et l'allemand le mit à profit pour répéter l'ordre du jour une énième fois.

- Pour rappel, nous sommes là pour discuter du tournant environnemental auquel nous sommes confrontés. Etant donné que nous ne disposons à l'heure actuelle que d'une seule planète, ajouta-t-il avec ironie, nous n'avons pas d'autre choix que d'en prendre soin. Une transition écologique devient vitale et nous sommes censés être les premiers à l'encourager.

- Mais y a pas besoin, suffit de trouver d'autres planètes !

Tout le monde se tourna avec plus ou moins de lassitude vers la personne à l'origine de l'énormité. Alfred avait un grand sourire, totalement inconscient d'encore déprimer tout le monde avec sa capacité hors norme à sortir des conneries à l'infini. Ce fut Francis, qui, après un soupir digne du cinéma, lui répondit en usant de toute la patience dont il était capable.

- Mon trésor, tu as la NASA chez toi, tu es donc bien placé pour savoir qu'actuellement on en est à peine au stade où on peut voir des planètes potentiellement viables. On n'est absolument pas en mesure de les rejoindre.

- Bah suffit de laisser le héros faire des super-héros robots qui nous y emmèneront !

Le français se pinça l'arête du nez, ne sachant que répliquer face à une réponse pareille. Finalement, il leva les yeux vers Arthur, qui comprit le message et se chargea de le faire passer.

- Alfred, les super-héros, c'est de la fiction. Un point c'est tout.

- La magie aussi et vous l'utilisez bien !

- Sauf que la magie ne peut pas plus nous emmener sur d'autres planètes que faire des super-héros robots comme dans tes films. Alors maintenant tu arrêtes de faire l'idiot et tu te tais, à défaut de proposer quelque chose d'intéressant.

L'américain détourna le regard en grommelant pendant que plusieurs ricanements se faisaient entendre. Il n'aimait pas quand son daddy le considérait comme un enfant. Il avait grandi, était indépendant, fort, était la première puissance mondiale dans quasiment tous les domaines, il était le meilleur, il était un héros ! Et on le traitait quand même comme un gamin dès qu'il ouvrait la bouche. Alors que les autres proposaient des idées, il sentait le regard lourd de ses parents dès qu'il faisait mine de vouloir reprendre la parole. Il pinça les lèvres, frustré. L'américain cru un instant qu'il allait craquer quand il croisa le regard d'Ivan, triomphant et suffisant, avec son habituel faux sourire innocent scotché sur le visage. L'enfoiré de ruskof... Il ne perdait rien pour attendre. Pour se venger, il lui fit un sourire arrogant, le même qu'il avait fait quand la fin de la guerre froide avait sonné le glas de l'URSS, et avait démontré sa victoire absolue sur le russe. Il constata avec plaisir qu'il faisait toujours son effet, les yeux violets d'Ivan s'assombrissant de colère.

Finalement, la réunion s'acheva à 15h sur un comte-rendu classique, ressemblant à ceux des deux jours précédents, et probablement aussi à ceux des jours qui viendraient, semaine de l'environnement oblige. La plupart des nations retournèrent directement dans leurs chambres respectives en baillant plus ou moins fort. Alfred avait bien tenté de demander à son bro ou ses parents de venir faire un tour avec lui à Central Park, mais ils avaient décliné. Arthur et Francis avaient prévu de se faire un film avant une soirée en amoureux, et Matthew allait rejoindre Gilbert pour passer du temps avec lui. Finalement, il alla se balader seul, en disant que de toute façon le héros qu'il était était assez formidable pour passer un super moment tout seul dans son pays.


Et miou ! J'espère que ça vous donne envie de savoir la suite, n'hésitez pas à laisser une review si vous avez envie, et bisous à tous.

On ne perd pas les bonnes habitudes, plein de galettes des rois pour vous !