J'ai trouvé, au fin fond d'un vieux dossier, une petite fanfic en sept chapitres qui, à ma grande surprise, était terminée ! La seule chelouterie était qu'elle datait de cette période où moi et mon anglais médiocre, on s'est dit qu'on pouvait s'améliorer... C'était donc une fanfic finie, qui me plaisait, malgré ses grandes ellipses, mais dont l'anglais très nul m'a donné des fous rires xD

Du coup, je vous ai traduit tout ça dans un français, ma foi, plutôt convenable. Kudos à Esmeyralda, ma bêta sur toute la longueur de cette histoire, qui, elle grande experte de l'univers et moi grande néophyte, s'est arraché les cheveux sur mes erreurs géographiques et historiques. Puisses-elle un jour me pardonner.

Vous êtes donc prévenus : il y a de l'incohérence géographique, mais c'est plein de caramel mou =3


Chapitre 1

Dans la Forêt


Thorin Écu-de-Chêne et sa compagnie erraient dans la dense forêt de Grand'Peur depuis près de douze heures déjà. Ils avaient parié sur une promenade sympathique dans les bois mais, malheureusement, la forêt était bien plus tortueuse et étendue qu'ils ne l'avaient imaginé. Le chef de la troupe ressentait la fatigue de ses compagnons s'accroître un peu plus à chaque instant.

D'abord la faim, ensuite la fatigue, puis les araignées géantes… et maintenant il semblait que les arbres eux-mêmes cherchaient à les attraper. Thorin avait même parfois l'impression de les voir se déplacer et modifier le tracé du chemin. Un rocher couvert de mousse attira son regard. Il lui semblait familier, il l'avait déjà vu… et pas qu'une fois. Depuis combien de temps tournaient-ils en rond ?

La faune se montrait de plus en plus agressive. Bombur avait écrasé un insecte gros comme sa paume alors qu'il essayait de lui sucer le sang et Fili avait eut la présence d'esprit de décapiter un serpent orangé au moment où celui-ci n'était pas encore certain de l'endroit où il allait le mordre.

Soudain, avec un formidable rugissement, un troll surgit de nulle part, jaillissant d'entre les troncs noirs et noueux. Il se jeta sur Thorin Ecu-de-Chêne et le plaqua au sol. Le nain fut trop lent pour réagir; il lâcha un cri alors que ses poumons se vidaient de leur air et qu'il se faisait happer par la masse du monstre.

Et puis plus rien. L'attaque s'arrêta là.

La compagnie toute entière se précipita sur son chef pour le dégager de sous le corps inerte du gigantesque troll. Il parvenait à peine à le relever qu'une autre silhouette sortit d'entre les arbres.

- Est-ce que tout le monde va bien ?

C'était une fille d'Homme, encore une enfant aux yeux de Bilbon. Ses cheveux bruns étaient coupés très courts et ses yeux verts sautaient d'un nain à l'autre avec frénésie. Elle tenait un arc court et sa respiration était haletante. Elle avait dû courir sans faire attention, son visage était couvert de griffures et ses vêtements étaient déchirés à plusieurs endroits.

Thorin, les yeux encore exorbités par sa rencontre avec le troll, avisa néanmoins la flèche plantée dans l'oreille de la créature. Il l'arracha d'un coup sec et s'avança à grands pas vers la fille.

- Ce n'est pas un endroit pour quelqu'un comme toi, petite, lui cracha-t-il. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Bilbon réprima un gémissement scandalisé. Si c'était bien elle qui avait décoché cette flèche, elle venait de lui sauver la vie ! Comment osait-il se montrer aussi malpoli ?

- Je chasse, répondit la jeune femme sans se démonter. Qu'est-ce que vous faites ici ? Des nains bruyants n'ont rien à faire par ici. Vous faites fuir mes proies et vous attirez ces choses hors de leurs trous !

Elle pointait le troll du bout de son arc. Thorin la dévisagea un instant. Elle n'avait pas l'air effrayée, ni par cette bête dangereuse, ni par les dix personnes armées qui piétinaient devant elle. Et pourtant, elle était plutôt petite, pour sa race. Elle le dépassait de peu. Mais compte tenu de sa maigreur, il estima que sa croissance était peut-être retardée par les privations.

- Quel âge as-tu, petite ? demanda-t-il alors.

Elle haussa les épaules.

- Où allez-vous ? demanda-t-elle sans plus de réponse.

- Vers les Rivières Valérianes. Nous sommes entrés par l'Anse d'Egel.

- Par toutes les barbes, vous avez largement dévié ! s'exclama la fille avec des yeux ronds.

Un long silence suivit. Les nains regardaient ailleurs avec application, aucun n'osait ouvrir la bouche pour dire ce qui était pourtant évident. Le hobbit, lui, n'avait pas le même égo, aussi admit-il très simplement :

- Nous avons quelque peu perdu le chemin.

Thorin serra les dents si fort que la jointure de sa mâchoire roula visiblement sous l'épaisseur de sa pilosité faciale. La fille soupira.

- Suivez-moi.

Elle disparu dans les buissons sans attendre. Thorin n'hésita qu'une fraction de seconde - après tout, ils étaient vraiment perdus - avant de lui emboîter le pas, sa compagnie derrière lui.

Quelques heures plus tard, ils sortaient des bois. Ils haletaient tous car la jeune fille, qui semblait très bien connaître la forêt, avançait rapidement, sans se préoccuper de ceux qui la suivaient en trébuchant sur les racines hautes et en se cognant contre les branches basses. Bilbo était en nage et hors d'haleine. Cependant elle ne semblait pas en mener plus large : son front était perlé de sueur et ses joues étaient rouges.

Néanmoins, peu importait la manière, le résultat était là. Ils se tenaient hors de la forêt, au-dessus d'une grande vallée à l'herbe longue et verte. Un peu plus au nord, Thorin put reconnaître les traits tortueux des rivières valérianes, ainsi que le grand pont valère qui enjambait les trois cours d'eau.

Bilbon regarda autour de lui. Ses compagnons de voyage s'étaient enfermés dans un silence buté qui lui courait sur les nerfs. Il se frappa dans les mains, sentant qu'il devait être la personne qui devait parler, puisque personne d'autre ne semblait d'humeur :

- Eh bien, jeune demoiselle, soyez remerciée…

- Ne prenez pas cette peine, le coupa-t-elle sans brutalité.

Malgré tout, elle lui sourit, avant de secouer la tête et de disparaître à nouveau dans l'ombre des bois. L'attention de Bilbo se porta immédiatement vers Thorin, le chef de groupe, et fut surpris de le voir regarder la fille s'en aller. La moutarde monta au nez du hobbit.

- Espèce de… de nain, butor et sans manière ! rugit-il, son doigt potelé pointé sur Ecu-de-Chêne.

Le regard sombre et ténébreux de l'héritier du Trône sous la Montagne se posa sur lui et coupa ses élans colériques. Il se figea, pris d'un soudaine peur de représailles, le doigt toujours en l'air. Thorin se détourna, probablement après avoir jugé, qu'une fois encore, un hobbit ne pouvait rien comprendre à un nain.

- En avant ! ordonna-t-il à sa compagnie.