Bonjour tous le monde, comment allez-vous?

Pour commencer, je vous souhaite à tous une BONNE et HEUREUSE nouvelle ANNÉE ! Que tous vos rêves se réalisent, que votre santé soit bonne et que toutes vos entreprises soient couronnées de succès!

Ensuite, voici ce qui devait être un court OS, mais qui s'est finalement transformé en mini fic (environ 3, voire 4 chapitres) après découpage. En effet, cet "OS" faisant finalement plus de 40 pages, j'ai décidé de le poster en plusieurs fois...

Il ne tient donc qu'à vous d'avoir plus ou moins rapidement la suite. Après tout, même si cette petite histoire débute au moment des fêtes de l'année (restons dans le thème du moment), je peux la poster au rythme qui me plait... Et non ce n'est pas du chantage, juste une constatation...

Bref voici quelques précisions sur cette histoire : C'est un AU qui prend place dans notre monde et où aucun des personnages ne vient de la forêt Enchantée. Dans cette histoire, Zelena est la petite sœur de Regina, et non l'inverse. Emma n'est pas la mère biologique d'Henry. Voilà, je crois que c'est l'essentiel...

J'espère donc que cela vous plaira et que ce début vous donnera envie d'en lire plus...

Voilà, je vous laisse donc à votre lecture et espère vous retrouver très vite lorsque vous arriverez à la fin de ce premier chapitre...

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Épuisée, Emma arpentait les couloirs de l'hôpital en mode zombie. Elle avait enchaîné les gardes en cette période de fête et sentait la fatigue s'abattre sur ses épaules dans une chape de plomb. Mais elle était la seule parmi ses collègues à être célibataire et à ne pas avoir d'enfants, alors elle avait accepté de bon cœur d'assurer l'intérim. Seulement, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il y ait autant de travail. Ça avait commencé par un accident de la circulation, voiture contre camion. Le chauffeur du 33 tonnes, qui s'était endormi au volant, s'en sortait sans une égratignure, ce qui n'était pas le cas de la famille qui se trouvait dans l'autre véhicule.

Emma avait passé des heures à passer de l'un à l'autre jusqu'à ce qu'enfin, elle soit certaine qu'ils s'en sortiraient tous. Le père de famille avait une commotion cérébrale, mais ses jours n'étaient plus en danger, la mère s'en tirait avec une fracture à la jambe gauche et un poumon perforé. Leur fils de 10 ans, avait eu le thorax enfoncé par le choc, mais là encore, il s'en remettrait après quelques mois de rééducation. Quant à leur petite fille de 3 ans, elle avait été partiellement protégée par son siège-auto et n'avait eu que quelques coupures superficielles aux visages.

« J'espère que ce chauffard ira moisir en prison » grogna-t-elle en secouant la tête avec dégoût.

Une fois la petite famille sauvée, elle avait été appelée pour s'occuper d'une bande de jeunes qui avaient un peut trop fait la fête et avaient décidé que se défier à marcher sur un pont était une bonne idée. L'un d'eux avait évidemment basculé et se retrouvait à présent dans le coma. Ensuite, il y avait eu ce petit garçon qui avait fait une réaction allergique, puis ce vieil homme qui avait fait un AVC, et pour finir, un bébé qui avait brusquement cessé de respirer sans que l'on sache vraiment pourquoi. Emma avait réussi à le réanimer et ses constantes étaient redevenues bonnes. Mais par précaution, elle avait décidé de le garder en observation, craignant que cela ne se reproduise.

Sa garde était terminée depuis deux bonnes heures, mais sa remplaçante n'avait pas encore daigné se montrer, et elle commençait à désespérer. Sa conscience professionnelle lui interdisait de quitter l'hôpital sans la présence d'un titulaire. Il y avait bien quelques internes, mais elle préférait ne pas les laisser sans surveillance, craignant une catastrophe. Surtout quand elle songeait aux irresponsables qu'elle devait former. Entre Killian Jones, un séducteur qui s'était mis en tête de la mettre dans son lit, Neal Cassidy, un homme arrogant et sûr de lui qui ne supportait pas de recevoir d'ordres d'une femme, et Robin de Locksley, un type insipide qui paraissait plus à son aise dans la nature que dans un hôpital et qui détestait soigner les malades, à se demander pourquoi il avait choisi de devenir médecin, elle était servie.

« Je te préviens Zelena, si tu n'arrives pas dans la minute qui suit, je ferais de ta vie un enfer » grogna-t-elle en se laissant tomber sur le canapé de son bureau.

Zelena et Robin étaient amants, ce qu'elle désapprouvait puisque Robin était marié et père de famille, mais c'était leur problème après tout. Personnellement, elle ne comprenait pas ce que son amie trouvait à cet idiot, et le lui avait fait savoir. Zelena avait ri avant de lui expliquer qu'il était un excellent amant, et que c'était la seule chose qu'elle lui demandait. Soudain, un mauvais pressentiment l'envahit, et elle sauta sur ses pieds, sentant la colère l'envahir. Si le retard de Zelena était dû à ce qu'elle pensait, ces deux-là allaient l'entendre. Emma était peut-être cool, mais elle était aussi chef de service, et elle pouvait sévir lorsque cela était nécessaire. Et cette fois, elle ne ferait pas dans la dentelle. Qu'ils couchent ensemble en dehors de l'hôpital, c'était leur problème, mais si jamais elle découvrait qu'ils s'envoyaient également en l'air dans le service, ça allait barder.

« Si je les chope en pleine action, ils vont m'entendre ! » gronda-t-elle furieusement en traversant à nouveau les couloirs au pas de charge.

Et elle savait exactement où aller. Dans l'aile en rénovation de l'hôpital. Elle savait que c'était là-bas que tous les couples illégitimes, tous services de l'hôpital confondus, se retrouvaient pour une partie de jambe en l'air. Et quand des gémissements sonores lui parvinrent, elle sut qu'elle avait vu juste. Ulcérée, elle repoussa sans ménagement le rideau d'un box et découvrir Zelena, penchée en avant alors que Robin la baisait sauvagement par derrière, leur tirant à tous deux des cris rauques.

« Non mais je peux savoir où vous vous croyez ? » gronda Emma en les foudroyant du regard.

« Emma ? Que fais-tu là ? » s'écria Zelena, la panique se faisant entendre dans sa voix alors qu'ils se rhabillaient maladroitement.

« Pour qui te prends-tu à nous interrompre comme ça ? » l'attaqua Robin, visiblement furieux de ne pas avoir pu aller au bout de sa jouissance.

« Pour qui je me prends ? Pour votre chef de service ! » gronda Emma, le visage dur et colérique « Vous devriez tous les deux êtres en train de faire vos rondes à l'heure qu'il est ! Je veux vous voir tous les deux dans mon bureau immédiatement ! Votre comportement scandaleux et non professionnel ne restera pas sans conséquences » les avertit-elle avant de faire demi-tour, indifférente aux suppliques de Zelena.

« Emma, s'il-te-plait, ne fais pas ça… » l'implora Zelena en lui courant après.

« Je t'avais prévenue Zelena. Tu aurais dû prendre ton service il y a trois heures. Au lieu de cela, je te retrouve à te faire trousser par ce connard ! » cracha rageusement Emma en fonçant vers son bureau.

« Emma, c'est la nuit de noël, tu as dû avoir une garde tranquille… » tenta Zelena, sachant parfaitement qu'elle était en tort.

« Tranquille ? J'ai sauvé in extrémis une famille entière victime d'un accident de voiture, j'ai un jeune dans le coma qui est tombé d'un pont, un petit garçon qui a fait une réaction allergique et un bébé qui enchaîne les arrêts cardiaques sans que l'on comprenne pourquoi, et tu appelles ça une garde tranquille ? » aboya Emma en foudroyant son amie du regard.

« Je suis désolée Emma… » souffla Zelena en baissant honteusement le regard.

« Crois-moi, tu vas vraiment l'être. A partir de demain, tu es affectée à l'équipe de nuit et Robin sera dans l'équipe de jour. Vous aurez tous les deux un avertissement dans votre dossier, et si jamais j'apprends que vous continuez vos escapades crapuleuses dans l'enceinte de l'établissement, vous serez renvoyés, me suis-je bien fait comprendre ? » l'avertit Emma en la fixant durement.

« Tu as été limpide » soupira Zelena en se dandinant comme une enfant prise en faute.

« Si j'ai un conseil à te donner, c'est de mettre un terme à ta liaison avec lui, il finira par t'attirer de graves ennuis Lena. Tu es titulaire et pas lui. Si jamais votre liaison venait à se savoir, c'est toi qui serait pointée du doigt et qui serait susceptible d'être renvoyée. Tu mérites mieux qu'un homme qui trompe sa femme à la première occasion » soupira Emma en se calmant enfin.

« Je sais, mais depuis le départ de Graham, je… » soupira Zelena en luttant contre ses larmes.

« Il voulait que tu l'accompagnes Lena. S'il te manque tant que ça, arrêtes de te conduire comme une imbécile et va le rejoindre. New-York n'est pas si loin » l'encouragea Emma en venant passer son bras autour de ses épaules.

« Et s'il avait refait sa vie ? Et s'il avait quelqu'un d'autre ? » s'affola Zelena, ses grands yeux bleus s'écarquillant d'horreur et de jalousie.

« Graham est comme toi Lena. Il y a des chances pour qu'il se soit jeté à la tête d'une écervelée pour la sauter comme toi avec Robin, mais si tu lui reviens, il la laissera tomber sans remords pour reprendre votre histoire là où sa mutation l'a stoppée » affirma Emma en soufflant devant le comportement de ses amis.

Elle les adorait, mais franchement, ils la rendaient dingue par moment. Ils étaient fait l'un pour l'autre, elle l'avait su dès l'instant où elle les avait présentés l'un à l'autre, mais étaient aussi très têtus, et ils avaient tous les deux campés sur leurs positions jusqu'au départ de Graham. Et à présent, ils étaient tous les deux malheureux, sans qu'aucun n'ose faire le premier pas qui pourrait tout arranger.

« Merci Emma, et pour me faire pardonner, je prends ta garde demain soir, tu pourras te reposer comme ça » sourit Zelena en serrant la belle blonde dans ses bras.

Emma et elle s'étaient rencontrées en fac de médecine, et une amitié improbable les avait très vite unies. Zelena aimait faire la fête et détestait étudier alors qu'au contraire, Emma était une bosseuse qui ne jurait que par ses études qu'elle réussissait brillement d'ailleurs. Zelena avait fini par apprendre qu'Emma avait été abandonnée à la naissance et avait été ballottée de famille en famille sans jamais trouver quiconque qui veuille la garder plus de quelques semaines. La belle blonde ne devait sa réussite qu'à elle-même et avait tout donné pour s'en sortir et se construire une vie dont elle pourrait être fière. Et à 28 ans, elle était au sommet de sa carrière de médecin en étant une des plus jeunes chefs de service jamais nommée dans cet hôpital. Mais Emma le méritait et était aimée de tous le personnel.

Et avec honte, Zelena songea que beaucoup abusait un peu trop de la gentillesse d'Emma, elle la première. Pourtant, Emma ne se laissait jamais marcher sur les pieds, preuve en était la crise qu'elle venait de lui faire. Emma avait toutes les raisons d'être en colère, et elle était consciente qu'un autre chef de service se serait montré bien moins clément qu'Emma avec Robin et elle.

« Puisque ton amant ne daigne pas m'obéir et venir comme je le lui ai demandé, l'avertissement se transforme en blâme. Il en assumera les conséquences. De plus j'ai reçu plusieurs plaintes de patients dont il a la charge et qu'il n'est pas allé voir. J'ai transmis au conseil de l'ordre des médecins » la prévint Emma en secouant la tête d'un air désabusé.

« Que risque-t-il ? » demanda Zelena en comprenant ce qu'Emma tentait de lui faire comprendre en disant que Robin allait lui attirer des ennuis.

Zelena était un bon médecin à la carrière sans fautes. Jusqu'à présent. Mais son aventure avec Robin risquait de tout gâcher. Emma avait raison, elle devait rompre avant que tout cela ne la dépasse. Et puis elle n'osait imaginer la réaction de Graham s'il apprenait qu'elle avait pris un amant peu après leur séparation. Elle avait agi par dépit et chagrin, mais cela risquait de compromettre à jamais une éventuelle réconciliation avec Graham. Ils étaient ensemble depuis leur troisième année de médecine, et Zelena avait toujours pensé qu'ils finiraient par se marier, mais cette mutation avait tout détruit. Elle avait été stupide et Robin n'avait été qu'une fuite en avant pour oublier sa douleur.

« Franchement, j'espère qu'il sera muté dans un autre hôpital, ça me fera un idiot incompétent en moins et pour toi ce serait bien mieux également… » répondit Emma en haussant les épaules.

« Je vais lui dire que tout est fini entre nous » affirma Zelena en se levant pour commencer sa tournée.

« Et moi je vais rentrer chez moi dormir jusqu'à ma prochaine garde ! » lança Emma en étouffant un bâillement.

En riant, Zelena l'accompagna aux vestiaires où Emma enfila sa veste en cuir rouge par-dessus un sweat épais avant de quitter enfin l'hôpital. Emma adorait les Urgences, mais parfois le rythme était infernal, et elle regrettait le calme du service pédiatrique où elle avait fait ses débuts. Mais elle aimait sa vie, même si parfois elle regrettait son célibat. Elle en était à un stade de sa vie où elle avait envie de rencontrer quelqu'un et de fonder une famille. Cela dit, elle ne connaissait pas beaucoup de femmes qui seraient prête à accepter ses horaires de boulot.

« A moins de sortir avec un autre médecin… » soupira-t-elle en déverrouillant la porte de sa grande maison.

Elle avait eu un vrai coup de cœur pour cette magnifique maison, et surtout pour le parc qui l'entourait, lui donnant l'impression d'être seule au monde. Prenant soin de rebrancher l'alarme silencieuse, elle monta à l'étage sans prendre la peine d'allumer les lumières et se déshabilla rapidement pour prendre sa douche. Elle resta un long moment sous le jet brûlant, appréciant sentir l'eau cascader sur son corps fatigué, dénouant un à un ses muscles noués. Après avoir étouffé un énième bâillement, elle se décida à sortir et s'enroula dans une serviette. Toujours dans le noir, elle gagna son lit, et sans prendre la peine de mettre un pyjama, elle se glissa sous sa couette et s'endormir aussitôt.

Elle fut réveillée par une impression étrange, comme s'il y avait quelqu'un dans la pièce. Le cœur battant, elle écouta les bruits de la nuit, respirant lentement, lorsqu'elle entendit une des lattes du couloir grincer. Il y avait bien un intru dans sa maison. Un intru qui avançait vers sa chambre. Sans bruits, elle se leva et attrapa le short et le t-shirt qui lui servaient de pyjama et hésita sur la marche à suivre. Les pas se rapprochaient, et dans quelques instants, le cambrioleur serait dans la même pièce qu'elle. Prenant son portable au passage, elle se rua aussi silencieusement que possible dans sa penderie, en refermant la porte et avança jusqu'à la seconde porte qui donnait sur la chambre d'amis un peu plus loin dans le couloir. Peut-être à cause de certains souvenirs d'enfance, elle avait fait en sorte qu'il y ait deux entrées à chaque pièce, de façon à ce qu'elle ne se sente jamais prise au piège.

« Du calme Swan, paniquer ne te servira à rien… » se morigéna-t-elle en tentant de calmer les battements affolés de son cœur.

Guettant le moindre signe de la présence de son visiteur indésirable, elle entendit la porte de sa chambre s'ouvrir lentement, et elle en profita pour entrouvrir la porte de sa cachette pour tenter d'apercevoir l'intru. Mais il était déjà dans la pièce. Veillant à ne pas être vue ou entendue, elle atteignit les escaliers et gagna le salon puis son bureau, déverrouillant la porte fenêtre après avoir enfilé une paire de bottes en caoutchouc qu'elle utilisait pour jardiner, elle sortit et s'immobilisa, essayant de déterminer si son visiteur nocturne l'avait entendue ou pas. Des pas au-dessus de sa tête lui apprirent que l'homme fouillait sa chambre, la cherchant probablement. Se faufilant dans le jardin, elle courut se cacher derrière ses rosiers, et une fois en sécurité, même si relative, elle appela le 911.

« Police de Boston, que puis-je pour vous ? » entendit-elle une voix féminine répondre.

« Je suis Emma Swan, domiciliée au 108 Cambridge Street, Beacon Hill. Il y a un cambrioleur chez moi » souffla-t-elle en guettant le moindre mouvement suspect de sa cachette.

« Votre alarme s'est déclenchée madame, une patrouille sera chez vous dans cinq minutes. » la rassura la femme après qu'Emma l'ait entendu taper sur son clavier d'ordinateur « Etes-vous à l'intérieur ? » voulut savoir la femme sans cesser de taper.

« J'ai réussi à sortir dans le jardin » répondit Emma, soulagée de savoir que la police serait bientôt là « Je me suis réveillée avant qu'il n'entre dans ma chambre et j'ai réussi à l'éviter » expliqua-t-elle, ressentant le besoin de parler.

« Restez ou vous êtes et ne sortez de votre cachette que lorsque vous entendrez mes collègues vous appeler » lui recommanda la femme en transmettant les informations à ses collègues.

Soudain Emma entendit une voiture freiner devant les grilles de sa propriété, et elle soupira de soulagement. De sa cachette, elle vit le faisceau de lampes torches percer l'obscurité de sa maison, et dans le combiné, elle expliqua à la femme où ils devaient se rendre, ayant aperçu une ombre passer devant la fenêtre de sa chambre, signe que son agresseur potentiel attendait patiemment qu'elle revienne se coucher. Emma leur parla du passage par la penderie de sa chambre d'amis, ce qui allait permettre aux policiers de prendre l'homme en sandwich.

« Mes collègues sont sur le point d'intervenir, votre cambrioleur sera bientôt maîtrisé » lui annonça la femme d'une voix rassurante au bout du fil.

Soudain, des cris se firent entendre, Emma entendant les policiers sommer le cambrioleur de se rendre, puis un coup de feu retentit, la figeant sur place.

« Avait-il une arme ? » s'affola-t-elle en portant une main tremblante sur sa bouche, son téléphone pendant inutilement au bout de son bras alors qu'elle imaginait le pire.

Tétanisée, elle ne bougea plus, tentant de percer le calme revenu et de comprendre ce qu'il se passait chez elle, mais seul le silence répondit à son angoisse grandissante. Elle resta donc là, transie de froid et le cœur au bord des lèvres jusqu'à ce qu'une silhouette apparaisse dans son bureau et sorte sur le perron, scrutant l'obscurité.

« Mademoiselle Swan ? Ici le capitaine Regina Mills, de la police de Boston, vous pouvez sortir de votre cachette, le danger est écarté ! » l'appela une voix aux intonations chaudes qui la fit violemment frémir.

« Votre collègue est là, merci madame » lança Emma avant de raccrocher son téléphone avec soulagement.

Se relevant péniblement, des fourmilles dans les jambes, elle fit quelques pas incertains, tremblant de toutes ses forces. Dès qu'elle la vit, la femme se précipita sur elle et l'aida à retrouver la chaleur de sa maison.

« Merci » souffla Emma en s'asseyant lourdement, ses jambes la lâchant.

« Etes-vous blessée ? » demanda Regina en s'agenouillant devant la propriétaire des lieux.

« Non j'ai juste froid » la rassura Emma en l'observant avec attention.

Et elle sentit son cœur cesser de battre dans sa poitrine en découvrant la beauté de cette femme. Elle était magnifique. Le teint olive, de profonds yeux marrons hypnotisant, des lèvres rouges pulpeuses et des cheveux noirs comme l'ébène qui devaient être doux comme de la soie. Emma remarqua une petite cicatrice sur le haut droit de sa lèvre supérieure qui lui donnait un petit côté sexy. Jamais Emma n'avait vu une femme aussi belle que ce capitaine de police.

« L'homme qui s'est introduit chez vous s'appelle Robin Locksley, le connaissez-vous ? » lui apprit Regina en prenant un ton professionnel et assuré.

« Oui, c'est un de mes internes » approuva Emma en écarquillant les yeux de surprise.

« Votre interne ? » s'étonna Regina en observant plus attentivement la magnifique blonde qui lui faisait face.

« Je suis chef de service aux Urgences du Massachusetts General Hospital. Robin est un des internes dont j'ai la responsabilité » expliqua Emma en se réchauffant enfin.

« Une raison qui pourrait expliquer qu'il ait décidé de venir vous agresser chez vous ? » demanda Regina sans la quitter des yeux.

« Je l'ai surpris à s'envoyer en l'air avec un de nos médecins et comme ce n'était pas la première fois que cela arrivait, au détriment de ses patients, je les ai tout deux convoqués dans mon bureau. Elle est venue, mais pas lui. Elle a écopé d'un avertissement, mais lui je lui ai mis un blâme » expliqua Emma, sa colère remontant à la surface.

« Mérité de toute évidence » commenta Regina en hochant la tête, encourageant Emma à poursuivre.

« J'ai également convaincu le médecin avec qui il trompe sa femme de mettre fin à cette liaison qui ne menait à rien et risquait d'entacher sa réputation. Elle a fini par comprendre que j'avais raison et m'a assurée qu'elle allait rompre sur le champ. Après cela, ma garde étant finie depuis de nombreuses heures, je suis rentrée chez moi, me suis douchée et couchée dans la foulée. Je me suis réveillée avec une sensation de danger, et quand j'ai entendu du bruit dans le couloir, j'ai compris que je n'étais plus seule dans la maison. La suite, vous la connaissez… » finit de raconter Emma en frissonnant légèrement.

« Je vais avoir besoin du nom de la maîtresse de cet homme » annonça Regina en levant son stylo de son carnet qu'Emma ne l'avait même pas vu sortir.

« Est-ce indispensable ? Je ne veux pas lui attirer d'ennuis, encore moins à cause de Robin ! » grogna Emma en fronçant les sourcils.

« Je vais devoir l'interroger pour qu'elle confirme le déroulement des évènements, je suis désolée, mais c'est la procédure » soupira Regina, touchée par la loyauté évidente d'Emma envers cette collègue qui était de toute évidence une amie.

« Très bien, mais promettez-moi d'être discrète, Zelena ne mérite pas d'être traînée dans la boue pour une erreur de jugement » la supplia Emma en plantant son regard dans celui de la femme flic.

« Zelena ? » releva Regina en se tendant imperceptiblement.

« Oui, Zelena Mills » acquiesça Emma avant d'écarquiller les yeux en fixant Regina « Vous vous appelez Mills aussi… Vous êtes la sœur aînée de Lena ? » comprit Emma en grimaçant légèrement.

« En effet » soupira Regina en se frottant l'arête du nez « Et je constate que ma petite sœur s'est encore attiré des ennuis » grogna-t-elle avec exaspération.

« Elle était malheureuse après le départ de Graham et Robin en a profité pour l'attirer dans ses filets. Mais Lena est quelqu'un de bien ! » affirma fougueusement Emma, défendant son amie.

Regina observa longuement Emma, charmée par cette femme forte qui en dépit de ce qu'elle venait de vivre restait maîtresse d'elle-même. Mais elle ne devait pas se laisser distraire. Ce n'était pas parce que cette Emma Swan était d'une beauté angélique et renversante qu'elle devait oublier pourquoi elle était là.

« J'ai entendu un coup de feu, Robin était-il armé ? » demanda soudain Emma avec inquiétude.

« C'est moi qui ai tiré » répondit Regina avec indifférence « Il avait un couteau et s'est jeté sur un de mes hommes pour essayer de s'échapper » se sentit-elle obligée de se justifier.

« Je ne doute pas que ce tir était justifié capitaine » lui sourit doucement Emma « Sa blessure est-elle grave ? » s'enquit Emma d'un ton professionnel qui rappela à Regina qu'elle avait devant elle un brillant médecin.

« Je l'ai touché à l'épaule. Il survivra » lui répondit Regina avec indifférence.

« Que va-t-il se passer maintenant ? » voulut savoir Emma en repoussant définitivement la couverture et en s'étirant souplement.

« Vous devrez venir au poste pour faire une déposition, mais cela peut attendre qu'il fasse jour. Robin sera inculpé pour effraction avec intention de nuire et agression à arme blanche sur un policier en exercice. Le reste, ce sera à un juge d'en décider » lui expliqua distraitement Regina.

Cette femme était sublime et avait un corps de rêve. Elle était sportive, cela ne faisait aucun doute, Regina pouvait le certifier. Elle était prête à parier que cette femme faisait régulièrement du sport pour garder une silhouette pareille, ou alors c'était que toutes les fées du monde s'étaient penchées sur son berceau à sa naissance. Même si Regina ne croyait pas à la magie. Mais elle avait un fils de dix ans, Henry, et à force de lui lire des contes, cela avait laissé des traces.

« D'accord » acquiesça Emma en baillant derrière sa main avec un sourire d'excuses « Désolée, j'ai fait une garde de 72 heures, j'ai du sommeil à rattraper »

« Ne vous excusez pas, je comprends » sourit Regina, amusée par la gêne de la belle blonde.

Emma se passa une main sur la nuque, dans un geste d'embarras et sourit à nouveau à Regina, ne sachant pas vraiment quoi faire maintenant.

« Avez-vous un endroit où passer la nuit ? » lui demanda Regina en voyant la jeune femme grimacer à l'idée de retourner à l'étage.

« Je vais aller chez Zelena, j'ai les clés de chez elle » répondit Emma en haussant les épaules.

Tournant le dos à Regina, elle ne vit pas la belle brune froncer les sourcils à cette annonce. Elle n'avait pas souvenir que sa sœur lui ait jamais parlé d'Emma Swan. Pourtant sa sœur et cette femme semblaient très proches. Pour preuve, Regina n'avait aucune idée de qui était ce Graham dont Emma avait parlé. Mais il était vrai qu'après la mort de Daniel, Regina s'était un peu coupée de sa famille, s'enfermant dans son chagrin et avait négligée sa petite sœur.

« Ce n'est peut-être pas une bonne idée étant donné qu'elle est impliquée dans l'affaire… » lança Regina en pinçant les lèvres.

« Oh oui… vous avez certainement raison… » murmura Emma en se mordillant la lèvre inférieure.

« Vous n'avez pas de la famille qui pourrait vous héberger pour la nuit ? » s'enquit Regina d'un air intrigué.

« Ma famille, c'est Zelena » affirma aussitôt Emma, d'un ton qui démontrait qu'elle ne voulait pas en parler.

Regina se retint de faire remarquer qu'en l'occurrence, Zelena était de sa famille, mais cela dû se lire sur son visage, parce qu'Emma rougit violemment et haussa légèrement les épaules dans un geste d'excuses maladroites. Regina sourit intérieurement, trouvant cette jolie blonde terriblement touchante, et bien trop sexy pour son propre bien. Elle était sur une affaire et Emma était la victime. C'était tout ce à quoi elle devait penser.

« Capitaine ? » appela soudain un homme en pénétrant dans le bureau.

« Oui lieutenant Booth ? » répondit Regina en tournant son regard vers son officier.

« Le prévenu a été soigné et est prêt à être conduit au commissariat… » commença le grand rouquin avant que son regard ne se pose sur Emma, le figeant sur place.

« Gus ? » souffla Emma, son regard s'embuant alors qu'elle portait une main tremblante à sa bouche.

« Em' ? » s'assura Auguste en faisant un pas vers elle, la joie se partageant la place à l'incrédulité sur son visage.

« Gus ! » s'écria Emma en courant se jeter au cou de son grand frère.

« Petite sœur… » murmura Auguste en serrant Emma dans ses bras sous le regard étonné et dubitatif de Regina.

Elle connaissait par cœur le dossier de chacun de ses hommes et savait donc qu'Auguste n'avait pas de frère ou de sœur. Pourtant il venait bien de qualifier Emma de « petite sœur ». Impatiente de savoir de quoi il retournait, et n'appréciant pas d'être ainsi reléguée au second plan, elle se racla bruyamment la gorge pour leur rappeler sa présence.

« Pardon madame, mais ça faisait des années que je n'avais pas vu Emma » s'excusa Auguste en rougissant légèrement, gêné que sa supérieure ait assisté à ce moment.

Pourtant, Regina constata qu'en dépit de sa gêne, il n'avait pas lâché Emma qui elle-même restait blottie dans ses bras, refusant visiblement de les quitter.

« Vous êtes parents ? » les interrogea Regina, qui brûlait littéralement de curiosité, même si elle réussit à n'en rien montrer.

« Comme vous le savez madame, j'ai été adopté par mes parents. Emma était l'autre enfant que mes parents avaient recueilli et voulait adopter . Mais quand notre père a perdu son travail, les services sociaux ont repris Emma. Notre père a bien tenté de la récupérer quelques semaines plus tard quand il a retrouvé un travail, mais sa demande et toutes celles qui ont suivies ont été rejetées… » grogna Auguste, son regard étincelant de fureur.

« Ils ont voulu me reprendre ? Madame Minching m'a dit qu'ils étaient bien contents d'être débarrassés de moi et qu'ils n'avaient même pas protestés quand ils sont venus me chercher… » souffla Emma, des larmes douloureuses au fond des yeux.

« Quelle horrible bonne femme ! C'est faux Emma. Tu étais leur fille et ma petite sœur. Maman a été inconsolable, et papa ne s'est jamais pardonné de n'avoir pas su mieux te protéger » lui révéla Auguste en secouant la tête de désolation.

« Après ça j'ai refusé d'être à nouveau placée, et je me suis fait émanciper quand j'ai eu 16 ans » raconta-t-elle en souriant de satisfaction.

« Et tu es devenue médecin ! Papa et maman vont être tellement fiers quand ils vont l'apprendre ! » s'enthousiasma Auguste avant de se figer, incertain « Tu veux bien que je leur dise n'est-ce-pas ? »

« Bien sûr… » acquiesça timidement Emma, le regard brillant de joie et de crainte.

« Peut-être pourriez-vous la conduire chez vos parents lieutenant Booth. Mademoiselle Swan ne pourra pas revenir ici avant quelques jours… » suggéra Regina, se sentant privilégiée d'avoir assisté à ce moment.

Auguste était un de ses meilleurs éléments, et elle le pensait, un bon ami, et elle se rappelait qu'il avait déjà parlé de ce drame qu'avait traversé sa famille lorsqu'il était adolescent. De plus, il lui était parfois arrivé de s'arrêter sur les photos de famille des Booth, se demandant qui était cette belle adolescente qui posait sur certaines photos, mais à la lueur de chagrin qui s'allumait dans le regard de la mère d'Auguste chaque fois qu'elle posait son regard sur une de ces photos, elle avait toujours évité de poser des questions. Et à présent, elle comprenait mieux le drame que cette famille avait traversé. Un drame dont, ni lui, ni ses parents, ne s'étaient jamais remis. Et de toute évidence, c'était également une blessure dont Emma souffrait encore.

Elle ignorait qui était cette Madame Minching, mais une chose était sûre, elle allait faire une enquête approfondie sur elle. Et si elle découvrait qu'elle avait séparée d'autres familles sans aucun motif réel, elle allait s'occuper de son cas, parole de Mills !

« Je ne voudrais pas les déranger… » protesta Emma en se mordillant nerveusement la lèvre.

« Emma, tu es leur fille ! Si je ne t'accompagne pas chez eux, maman va me botter les fesses ! » s'exclama Auguste en grimaçant comiquement.

« Parfait. Lieutenant, dites aux autres de conduire le prévenu en cellule et de rédiger le rapport d'intervention préliminaire. Quant à vous, prévenez vos parents pendant que j'accompagne Mademoiselle Swan a l'étage pour qu'elle prenne les affaires dont elle aura besoin pour quelques jours » ordonna Regina avant de faire signe à Emma de la suivre.

« Vas-y » l'encouragea Auguste en constatant qu'Emma n'avait pas très envie de monter dans sa chambre « Tu ne risques plus rien, et puis le capitaine est avec toi, tu ne peux rêver meilleur garde du corps ! » ajouta Auguste, son admiration clairement perceptible dans sa voix.

Emma hocha la tête et suivit finalement Regina qui patientait au milieu des escaliers en lui souriant gentiment. Emma avait vite compris que sous des dehors qui pouvaient paraître froids, Regina Mills était une femme douce et attachante. Et ce n'était là que quelques-unes de ses qualités, Emma en était certaine. Et elle n'arrivait pas à croire qu'en entendant son nom, elle n'avait pas immédiatement fait le lien avec Zelena. Ce n'était pas comme si Lena ne lui avait jamais parlé de sa brillante grande sœur. En fait, au début de leur amitié, il était évident que Zelena souffrait d'un complexe d'infériorité vis-à-vis de sa sœur aînée, même si elle l'aimait de tout son cœur.

Lors de ses confidences, Zelena lui avait expliqué que leur mère, procureur de la ville de New-York, se montrait très exigeante envers ses filles, et Regina en particulier en qui elle fondait de grands espoirs. Regina avait donc marché sur les traces maternelles et était devenues une brillante avocate, obtenant son diplôme à même pas 17 ans. Tout aussi rapidement, elle avait obtenu son diplôme de magistrat, et selon Zelena, était bien partie pour devenir maire de la ville à même pas 21 ans. Puis tout avait basculé. Regina était tombée amoureuse de Daniel, un de ses collègues juge, et pour la première fois, avait osé tenir tête à leur mère. Regina et Daniel s'étaient mariés, et Regina avait pris ses distances par rapport à Cora, faisant enfin les choses pour elle-même, épaulé par son mari qui n'hésitait jamais à tenir tête à Cora et à l'envoyer au Diable.

A l'époque, Zelena n'était encore qu'une adolescente, sept ans la séparant de son aînée, mais elle se rappelait bien des cris de rage de leur mère et des vaines tentatives de leur père pour calmer cette irascible bonne femme. Mais rien n'y avait fait, et Cora Mills avait fait de la vie de sa fille aînée un Enfer, jusqu'à ce que Regina en ait assez et décide de quitter New-York pour Boston. Les années étaient passées, et le couple vivait heureux. Puis tout avait une nouvelle fois basculé. Cora était venue à Boston pour se réconcilier avec sa fille aînée, mais alors que Daniel et elle déjeunaient dans un petit restaurant en centre-ville, il y avait eu une terrible explosion, et tous deux avaient été tués.

Folle de chagrin et empli de haine, Regina avait abandonnée sa brillante carrière de juge pour rejoindre la police, devenant en quelques années, une des plus jeunes femmes à avoir jamais atteint le grade de capitaine, bien déterminée à découvrir les responsables et à leur faire payer.

« Cette femme est vraiment impressionnante… » murmura Emma avec admiration.

Pas étonnant qu'une femme comme Regina se soit construit une telle armure pour se protéger des blessures de la vie, et Emma se surprit à être jalouse de la personne qui réussirait à briser cette carapace et à atteindre le cœur endeuillé de cette femme magnifique. En secouant la tête elle pressa le pas, constatant que Regina se trouvait déjà dans sa chambre, et avec amusement, elle découvrit qu'elle avait déjà trouvé sa valise et y avait déjà mis des jeans, des t-shirts et des pulls.

« Je vous laisse vous occuper de vos dessous ? » l'interrogea Regina, une lueur provocatrice dans le regard qui donna à Emma des bouffées de chaleur.

Si cette femme commençait à flirter avec elle, Emma n'était pas sûre de réussir à résister à la tentation qu'elle représentait. Elle était loin d'être une sainte et n'avait eu personne depuis bien trop longtemps, depuis que Ruby l'avait trompée avec Dorothée pour être exacte. Elle leur avait pardonné depuis longtemps, surtout que les deux femmes étaient à présent mariées et sur le point d'avoir une petite fille, mais elle ne voulait plus s'engager dans une relation sans être certaine que cette fois serait la bonne. Or en amour, il était impossible d'avoir de vraies garanties, à moins de pouvoir prédire l'avenir, si bien qu'Emma était restée célibataire, au plus grand désespoir de Zelena et de Graham qui ne trouvaient pas ça sain.

« Pas si vite capitaine. Voir mes dessous est un privilège que vous n'avez pas encore gagné ! » lança donc Emma en avançant vers la commode de sa chambre.

« Je vous ai sauvé la vie ! Que vous faut-il de plus ? » fit semblant de s'indigner Regina, son regard pétillant de malice.

« Vous êtes flic, ça ne compte pas » répliqua Emma en riant légèrement « Si vous voulez en voir plus, il faudra mettre le paquet » conclut Emma en rangeant ses sous-vêtements.

Vivement, elle referma la valise, empêchant Regina d'entrapercevoir ses sous-vêtements, faisant doucement rire la belle brune. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle puisse plaisanter ainsi sur une scène de crime, elle qui était habituellement professionnelle jusqu'au bout des ongles, se montrant rigoureuse et sans concession lorsqu'il s'agissait de faire son travail, à tel point que certains de ses hommes l'avaient surnommée « la Méchante Reine ». Mais cette Emma Swan avait décidément un drôle d'effet sur elle, et il était plus que temps que leur chemin se séparent pour ne plus se croiser. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser quiconque l'atteindre une nouvelle fois. Plus jamais elle ne voulait souffrir de cette façon, ça faisait bien trop mal. Son monde se résumait à Henry et son travail à présent, et cela lui convenait tout à fait, tenta-t-elle de se convaincre, ignorant la petite voix dans sa tête qui lui criait qu'elle se leurrait et qu'il était temps qu'elle refasse sa vie.

« Allez, redescendons, l'inspecteur Booth nous attend » lança froidement Regina en se détournant, mettant ainsi fin à leur petit jeu.

Etonnée par ce brusque changement d'attitude, Emma cligna des yeux, regardant Regina sortir de sa chambre sans un regard pour elle. Que venait-il de se passer exactement ? Elles plaisantaient ensemble et soudain Iron Mills était devant elle. Avait-elle dit quelque chose qui avait déplu à sa Majesté ? Non, après tout, c'était elle qui avait initié ce léger flirt, et Emma s'était contenté de suivre le mouvement. Haussant les épaules, elle souleva sa valise et s'empressa de descendre, ne voulant pas mettre encore plus en colère cette femme. Mais quand elle atteignit le vestibule de sa maison, seul Auguste l'y attendait.

« Le capitaine est retourné au poste et m'a chargé de veiller sur toi. Quand je pense à ce que ce salop aurait pu te faire, j'ai des envies de meurtre ! » gronda Auguste en passant un bras protecteur autour des épaules de sa petite sœur.

« Heureusement, vivre dans des orphelinats m'a appris à ne dormir que d'une oreille… » plaisanta Emma, cachant sa déception de ne pas avoir pu dire au revoir à sa Sauveuse derrière un sourire de façade.

« Allez viens, je te ramène à la maison » clama Auguste en l'entraînant vers une voiture banalisée.

« Classe la voiture… » commenta Emma en prenant place sur le siège passager de la Ford Taurus Intercepter Sedan qui paraissait flambant neuve.

« Le capitaine s'est montrée intransigeante avec le maire. Elle lui a dit qu'il n'était pas question que ses hommes roulent dans des poubelles et que prendre leurs voitures personnelles pendant leurs patrouilles était totalement exclu » s'amusa Auguste.

« Elle n'a pas tort » commenta Emma en esquissant un sourire.

« Elle a failli être maire à sa place tu sais. Et il l'a en travers de la gorge cet idiot. Il est persuadé qu'elle va se présenter contre lui à chaque nouvelles élections… » ricana Booth avec dédain.

« Si elle avait voulu devenir maire, elle le serait devenue » affirma Emma avec conviction.

« Exactement. Rien n'arrête cette femme quand elle a une idée en tête » lança Auguste en grimaçant de nouveau, faisant rire la jolie blonde.

« Est-ce que tu les as prévenus que j'arrivais ? » demanda Emma lorsqu'Auguste se gara devant un petit pavillon coquet et bien entretenu.

Les lumières étaient allumées dans toutes les pièces, signe que leurs parents étaient éveillés et les attendaient de pieds fermes. Sentant la nervosité s'emparer d'elle, Emma resta tétanisée sur son siège, n'osant pas sortir. Et si ceux qu'elle n'avait jamais cessé de considérer comme ses parents ne voulaient pas d'elle ? S'ils n'étaient pas aussi heureux de la revoir qu'Auguste l'avait dit ?

« Allez viens petite sœur, ils attendent cet instant depuis des années » la rassura Auguste en lui prenant la main pour la guider vers la maison, tractant sa valise de l'autre.

« Auguste ? C'est toi mon chéri ? » entendit-elle sa mère appeler, faisant bondir son cœur de bonheur.

Emma se rappelait du jour où les Booth les avaient choisis Auguste et elle. A l'orphelinat, ils étaient inséparables, et lorsqu'une « journée des parents » arrivait, ils restaient ensemble, collés comme des siamois, faisant comprendre aux parents potentiels que c'était eux deux ou rien. Généralement, cela dissuadait les gens de s'intéresser à eux. Mais ce jour-là, les Booth étaient venus s'asseoir à leur table et avaient passé la journée avec eux. Quand l'heure des adieux avait sonnée, ils étaient partis parler à la directrice de l'orphelinat qui avait sourit et était venue leur annoncer la bonne nouvelle. Les Booth voulaient les prendre, tous les deux. Au début, Auguste et elle avaient été méfiants, s'attendant toujours à être rendus, mais après six mois, ils avaient compris que ce ne serait pas le cas. Ils avaient une famille, enfin. Et pendant trois ans, Emma avait été la petite fille la plus heureuse du monde. Elle avait un papa, une maman et un grand frère qu'elle aimait de tout son cœur.

Mais le rêve s'était brisé, et elle les avait perdus. Et à présent, elle était à nouveau dans leur maison, se sentant comme l'enfant qu'elle avait été jadis et qui craignait tant de ne pas mériter d'être aimée. Le cœur battant la chamade, elle avança vers le salon et s'immobilisa timidement sur le seuil alors qu'Auguste allait saluer ses parents, la faisant doucement sourire.

« Alors mon chéri, vas-tu enfin nous expliquer pourquoi tu nous as réveillé à une heure pareille ? » demanda Arthur Booth en posant une main sur l'épaule de son fils.

Mais avant qu'Auguste puisse dire quoi que ce soit, Molly tourna la tête et laissa échapper un cri d'incrédulité et de joie. Pleurant à chaudes larmes et un sourire radieux sur les lèvres, la brave femme fixait Emma, le regard étincelant d'émerveillement.

« Emma ? C'est toi mon ange ? » demanda-t-elle en faisant quelques pas vers la belle blonde, tendant une main tremblante vers elle.

« Oui maman, c'est moi… » acquiesça Emma avant de se reprendre « Enfin je veux dire madame Booth… »

« Sûrement pas jeune fille, je suis et serais toujours ta mère ! » s'exclama vivement Molly, une lueur farouche dans le regard.

A ces mots, Emma laissa échapper les larmes qu'elle retenait, et sans plus se poser de questions, courut se jeter dans les bras de sa mère, se serrant avec force contre elle.

« Mon bébé, ma toute petite fille… » murmura Molly en caressant tendrement les boucles blondes d'Emma, la berçant comme lorsqu'elle était petite et avait fait un cauchemar.

« Tu m'as tellement manquée maman » souffla Emme en enfouissant son visage dans le cou de sa mère, inspirant avec joie le parfum d'orchidée qu'elle connaissait si bien et n'avait jamais oublié.

« Tu nous as manquée aussi mon ange, tellement… » soupira Molly sans cesser ses douces attentions.

« Emma ? » appela à son tour Arthur, le visage baigné de larmes qu'il ne cherchait même pas à dissimuler.

« Papa ! » couina Emma en quittant le refuge des bras de sa mère pour se blottir dans l'étreinte rassurante de son père.

« Oh ma petite chérie, te voilà enfin de retour à la maison… » soupira l'homme en souriant largement, serrant fortement sa fille chérie dans ses bras.

« Oui papa, je suis rentrée » sourit Emma en fermant les yeux de contentement.

« Merci mon chéri, merci pour ce bonheur » entendit-elle Molly murmurer, lui faisant rouvrir les yeux.

En riant, Emma sentit sa mère et son frère venir se coller dans son dos pour un câlin collectif comme ils en avaient pris l'habitude bien des années plus tôt. Ils restèrent un long moment ainsi, puis le couple entraîna Emma vers le canapé, impatients de savoir comment leurs deux enfants s'étaient retrouvés.

« Et Regina m'a conseillé de ramener Emma ici » conclut Auguste en racontant les évènements de la nuit.

« Décidément, j'adore cette femme ! » commenta Molly avec un grand sourire en pressant la main d'Emma dans la sienne.

« Vous la connaissez bien ? » s'étonna Emma, curieuse d'en apprendre plus sur la grande Regina Mills.

« Papa et maman gardent souvent Henry, le fils de Regina. Elle et moi nous sommes rencontrés à l'école de police. Nous étions tous les deux en reconversion, alors cela nous a rapprochés. Quand elle a été promue capitaine, elle a eu le droit de choisir son équipe, et elle m'a proposé de venir bosser dans son commissariat, ce que je me suis empressé d'accepter pour être plus près de papa et maman » répondit Auguste avec affection.

« Henry est un petit homme adorable. Il vient d'avoir dix ans mais se comporte parfois comme s'il en avait 15. Il est très intelligent et extrêmement sensible. Sa mère est tout son monde et Regina est folle de lui » poursuivit Molly avec tendresse.

« Malgré son travail exigent, elle passe autant de temps qu'elle le peut avec lui. C'est une mère merveilleuse qui ferait n'importe quoi pour son fils » conclut Arthur avec la même affection.

« Je ne la connais qu'à travers ce que Zelena m'a raconté, mais ce soir, elle m'a sauvée la vie » sourit Emma en frissonnant en se rappelant des évènements de la nuit.

« Zelena ? La petite sœur de Regina ? » s'étonna Auguste en interrogeant sa sœur du regard.

« Zelena est ma meilleure amie, un peu comme une sœur. Nous nous sommes rencontrées en fac de médecine, et nous ne nous sommes plus quittées depuis. » expliqua Emma, son regard s'illuminant en parlant de son amie.

« Eh bien le monde est vraiment petit ! » commenta Molly avec amusement.

Au même moment, le téléphone d'Emma se mit à sonner, et elle s'en empara, espérant que ce n'était pas l'hôpital qui la rappelait. Maintenant que l'adrénaline était retombée, elle se sentait épuisée, et seule la joie d'avoir retrouvé ses parents la faisait tenir.

« C'est Zelena » s'exclama-t-elle en s'empressant de décrocher.

« Emma tu vas bien ? » l'interrogea Zelena d'une voix affolée.

« Oui, ne t'inquiètes pas, je vais très bien » la rassura-t-elle tendrement « Si tu es au courant c'est que Regina est venue te rendre visite » devina Emma en espérant que la belle brune n'avait pas été trop dure avec sa jeune sœur.

« Oui, quand elle m'a raconté ce qui était arrivé, je me suis sentie tellement coupable. J'ai rompu avec Robin juste après ton départ. Il l'a bien pris, mais quand je lui ai dit qu'il avait reçu un blâme, il est devenu fou de rage, mais je n'imaginais pas qu'il irait jusqu'à venir t'agresser chez toi ! » déclara Zelena avec incrédulité et colère.

« Ce n'est pas ta faute Lena, moi-même était loin de me douter qu'il serait capable de faire une chose pareille » affirma Emma d'un ton apaisant.

« En tout cas, revoir Regina après toutes ces années et pour une telle raison, j'en suis encore toute retournée ! » commenta Zelena, faisant sourire Emma.

« Je me doute. J'espère que cela vous donnera l'occasion de renouer, je sais à quel point ta sœur te manque » sourit Emma en hochant la tête.

« Tu peux y compter, et puis j'ai aussi un neveu dont je dois faire la connaissance ! » s'enthousiasma Zelena pour le plus grand amusement d'Emma.

« Il paraît qu'il est adorable si j'en crois ce que mes parents et Auguste en disent » lui révéla Emma en souriant joyeusement à sa famille qui écoutait la conversation en silence.

« Oh c'est vrai ! Regina m'a dit que tu avais retrouvé ta famille, j'ai hâte de faire leur connaissance, et je suis tellement contente pour toi Em' ! » s'écria Zelena avec sincérité.

« Merci ma belle » souffla Emma émue « Bon sinon, tout se passe bien ? Le reste de la nuit a été calme, pas de nouvelles urgences ? » demanda-t-elle de son ton de chef de service.

« Oui, assez. Une ado est arrivée vers quatre heures avec des crampes à l'estomac. J'espères pour elle que ce n'est pas une grossesse » soupira Zelena avec compassion.

« Quel âge a-t-elle ? » voulut savoir Emma qui savait que si cette ado était bel et bien enceinte, ses parents risquaient d'entrer dans une colère noire.

« 13 ans. Ce n'est elle-même qu'un bébé encore. Et quand tu vois ses parents… pauvre gosse… » grogna Zelena.

« Tu connais la procédure Lena. Averti Belle qu'elle puisse intervenir rapidement si la grossesse est confirmée. Cette gamine va avoir besoin de soutien si sa famille la lâche » soupira tristement Emma.

« D'accord, mais je déteste ce genre de situation. J'ai parfois envie de hurler sur certains parents… » grogna Zelena, ce qui fit glousser Auguste.

« Garde ton calme Lena, cela fait un moment qu'on a pas reçu de plainte d'une famille, ce serait bien que cela continue » l'avertit Emma, même si elle comprenait la colère de son amie.

L'année dernière, une gamine de 14 ans était arrivée aux Urgences. Rapidement, Emma avait constaté qu'elle était en plein travail et l'adolescente paniquée, avait été conduite en salle d'accouchement. Quand ses parents avaient appris qu'elle venait de mettre au monde une petite fille et qu'elle refusait de la mettre à l'adoption, il l'avait reniée et avait quitté l'hôpital sans même la voir. L'adolescente avait longuement pleuré, terrifiée d'être devenue maman sans y avoir été préparée, ayant fait un déni de grossesse, et surtout de ne pas avoir ses parents pour la soutenir. Belle, une assistante sociale consciencieuse et qui aimait son travail, avait pris le relai et avait aidé la jeune mère à intégrer un foyer pour mère adolescente et s'assurait régulièrement que tout se passait bien pour elle.

Emma et elle étaient devenues amies, en dépit de la méfiance instinctive de la jolie blonde, et c'était à elle que la jeune doctoresse téléphonait quand un cas délicat se présentait, sachant que Belle ferait de son mieux pour aider ses petits protégés. Emma et Zelena discutèrent encore un long moment, puis Emma la laissa retourner à sa ronde et raccrocha.

« Tu agis comme la chef… » lui fit remarquer Arthur avec fierté.

« C'est parce qu'elle l'est ! » lança fièrement Auguste « Emma est la plus jeune chef de service jamais nommée au MGH ! » poursuivit-il en bombant le torse comme si c'était lui qui venait d'être nommé.

« Nous sommes si fiers de toi mon ange ! » s'exclama Molly en serrant sa fille dans ses bras.

« Merci maman » souffla Emma, les joues rouge d'embarras, mais touchée par la fierté qu'elle lisait dans les yeux de sa famille.

« Allez viens mon ange, tu tombes de sommeil » commenta Molly en voyant Emma lutter contre le sommeil.

« Je sors d'une garde de plus de 72 heures, je ne serais pas contre dormir un peu » reconnut Emma en se levant.

Embrassant son père puis Auguste qui lui promit de passer la chercher pour aller faire sa déposition dans l'après-midi, elle suivit ensuite sa mère vers une chambre décorée dans des tons très doux sans pour autant être trop chichiteux.

« Cette chambre est jolie » commenta-t-elle distraitement.

« Nous avons toujours espéré ton retour, alors nous avons veillé à ce que tu aies ta chambre à toi… juste au cas où… » lui révéla Molly avec émotion.

Surprise, Emma regarda un peu plus les lieux, et reconnut quelques-uns des objets qu'elle n'avait pas eu le temps d'emporter avec elle lorsque les services sociaux étaient venus l'arracher à sa famille.

« Mr Arnold… » murmura-t-elle en attrapant un ours en peluche tout élimé sur l'oreiller en le pressant contre son cœur.

« Nous avons gardé toutes tes affaires. Il n'était pas question de jeter quoi que ce soit » expliqua Molly devant le regard surpris d'Emma.

« Merci maman, ça fait du bien d'être rentrée à la maison » affirma Emma en se pressant de nouveau dans les bras de sa mère.

« Et tu seras toujours ici chez toi ma chérie » affirma tendrement Molly en déposant un baiser dans les cheveux de sa petite fille.

Molly se rappelait de la première fois qu'elle avait aperçu Emma. Cette petite fille avait l'air d'un ange, mais son regard était si grave et triste qu'elle en avait eu le cœur brisé. La fillette s'accrochait à Auguste comme à une bouée de sauvetage et lançait des regards emplis de méfiance et de défi à ceux qui s'approchaient d'eux sachant qu'elle n'avait rien à attendre d'eux. Molly avait su lorsque leurs regards s'étaient croisés, qu'elle venait de rencontrer ses enfants. Quand Emma lui avait été repris, son cœur s'était brisé, et rien, jamais n'avait pu la consoler. Mais maintenant, près de 15 ans plus tard, Emma était à nouveau dans ses bras, sous son toit, et elles allaient pouvoir rattraper le temps perdu, même si celui-ci ne pourrait jamais être récupéré.

« Bonne nuit maman » chuchota Emma en s'écartant légèrement de sa mère en étouffant un bâillement.

« Bonne nuit mon ange, que tes rêves soient doux » murmura tendrement Molly en déposant un baiser plein d'amour sur le front d'Emma avant de sortir en refermant la porte de la chambre.

Se remettant en pyjama, Emma se glissa sous la couette son ours serré contre sa poitrine. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle soit vraiment de retour chez elle. Pourtant, le parfum particulier de ses draps, et la chaleur qui était réapparue dans sa poitrine lui prouvaient qu'elle ne rêvait pas. Qui aurait cru qu'en une soirée, il se passerait tant de choses et surtout qu'elle retrouverait cette famille qu'elle pensait perdue à jamais ? Un sourire heureux aux lèvres, elle s'endormit, emportant avec elle le visage d'une Regina souriante…

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Et voilà! Alors, qu'en avez-vous pensé?

Je vous poste la suite ou pas?

Si vous en doutez, j'ai terminé de l'écrire, donc quoi qu'il arrive, je passerai à un autre écrit et ne me vexerait pas si cette histoire n'éveille pas votre intérêt. Je la laisserai simplement telle quelle.

Allez, bonne fin de journée à tous!

Et encore une fois BONNE ANNÉE !

Bisous :-)