Bonjour :)

Voila la suite avec un peu de retard et d'ailleurs je n'ai même plus d'avance... donc j'espère être dans les cloues la semaine prochaine même si ça risque d'être tendue (sachant que je change de poste pour un mois et que je vais être pas mal occupé cette semaine). Je m'excuse d'avance.

Je n'ai pas grand chose à vous dire sur ce chapitre, je préfère vous laisser lire afin de découvrir cette suite par vous-même :) Je dois tout de même vous remercier d'être là ! Ladypop merci pour tes encouragements, qui sait je serais peut-être inspirée par cette série et la Légende de Korra que je connais bien, mais pour l'heure je vais essayer de me concentrer sur mes fictions en cours (déjà que je pars constamment en vrille). Pour ce qui est de Scarlett/Fiona ou Elsa/Anna, si je suis inspirée et bien ce sera sous forme d'OS bonus ;)

Bonne lecture :)

Ps: désolée pour les fautes qui restent.


Jour 14

Demeure du Duc de Nottingham

Emma mit du temps à émerger de son sommeil et s'étira comme un chat avant de se lever. Malgré les picotements à son arcade, elle se sentait plus en forme que la veille. Cependant, elle s'observa dans la glace et remarqua la belle cicatrice en cadeau de retrouvailles, ainsi que l'œil au beurre noir encore légèrement visible. Le miroir lui renvoyait le reflet d'une boxeuse après un combat sur le ring.

Elle ouvrit les placards et fit un tour de la chambre spacieuse qui comportait une petite cheminée, pour voir que la plupart de ses affaires y avaient été déposées. C'était la fin de matinée et en ouvrant la fenêtre elle aperçut la Tour Sombre et le soleil haut dans le ciel. Malgré les quelques nuages, le temps semblait moins maussade non loin de la demeure de la Reine, où était-ce elle malgré les événements de la veille. Elle descendit les escaliers en pierre et entra dans plusieurs pièces, un salon aux allures moyenâgeuses avec une cheminée imposante et une peau de bête au sol, une grande salle à manger, une armurerie où elle y découvrit l'épée à deux mains d'August, son armure ainsi que les arbalètes de Scarlett. Elle se demandait quand ils avaient eut le temps de tout récupérer. Elle entendit les voix de ses amis et se rapprocha de ce qui devait être les cuisines. La demeure était plus modeste que tout autre château et ne comptait en réalité qu'un étage et un sous-sol immense. Toutes les pièces communes se trouvaient au rez-de-chaussée, les chambres et commodités personnelles à l'étage, les salles d'entrainement et réserves au sous-sol. En entrant dans la cuisine, elle fut assaillie par une bonne odeur de pain frais et se lécha les lèvres.

- Voilà notre belle au bois dormant, lança joyeusement August se rapprochant à grands pas pour lui faire une étreinte qu'elle accepta sans rechigner.

- Voyons August laisse-la respirer cette petite, disputa une voix qu'elle connaissait assez bien.

Elle s'écarta de son frère de cœur et croisa le regard doux et serein de la grand-mère de Scarlett.

- Granny ! Vous êtes venue ?

- Eh bien oui, même si j'appréciais m'occuper des combattants de Storybrooke, je ne peux vous laisser mourir de faim et je trouve les cuisines de cette demeure bien plus fonctionnelle.

La vieille femme ne semblait pas se préoccuper de ses intentions envers la Reine et elle en était heureuse. Heureuse de la compter dans leur groupe. Toutefois, comme pour Anna elle se devait de leur faire part de la vérité. En observant la table, elle remarqua qu'elle n'était pas la seule à les avoir rejoint puisque Merlin et le Conteur étaient présents eux aussi, ainsi que Gepetto à sa plus grande surprise.

- Comment tu te sens Emma ? demanda le gamin de son regard inquiet.

- Comme un gladiateur après un combat dans une arène.

Le petit brun se mit à rire de sa comparaison et en cet instant ce simple son lui gonfla le cœur.

- Un sacré combat en effet, c'était une vraie pagaille, parait-il, ajouta Merlin. J'aurais voulu être présent pour voir ça.

- Une vraie lionne cette Blanche-Neige, intervint Anna. Désolée Emma, je ne pensais pas qu'elle serait si vive…

- Tu n'as pas à être désolée, ce n'est pas de ta faute, dit-elle avec un sourire avant de s'asseoir à table devant l'assiette que Granny venait de lui préparer.

- Si un peu tout de même…

La blonde allait s'attaquer à son repas, mais tourna vivement la tête vers la jeune elfe.

- Comment ça ?

- On en a parlé ensemble ce matin et je pense que celui qui a lancé les rumeurs n'est autre qu'Arthur… je traine avec lui depuis un moment, j'aurai dû savoir qu'il ne serait pas fiable.

- On en sera plus quand il reviendra de sa quête, avisa Merlin avec sagesse.

- Hum il n'y a pas que lui qui aurait pu nous vendre, il y a aussi la Fée bleue par exemple… d'ailleurs gamin, quelle est cette fameuse quête pour laquelle Arthur à quitter la ville ? s'enquit la blonde, intriguée.

- Oh et bien je l'ai ai renvoyé en Avalon chercher Excalibur.

- Elle existe vraiment ? éructa Emma qui faillit s'étouffer avec sa tartine.

- Yep, mais elle a été perdue il y a des siècles, bien avant la malédiction. J'suis pas certain qu'Arthur ou même Lancelot la trouvent, j'ai d'mandé à Vivi de les accompagner pour accroître leur chance.

- Vivi ? répéta-t-elle avant de comprendre. Oh Viviane.

- Oui, ou la Dame du Lac, mais cela fait longtemps qu'elle ne se fait plus appeler ainsi, même si elle aime bien trainer près du lac de la sérénité.

- Et pourquoi penses-tu qu'ils feront chou blanc ?

- Faire chou blanc ? ricana le petit brun. J'la connaissais pas cette expression, vous avez vraiment d'étrange proverbe, us et coutume chez vous.

- La pire je crois que c'est « pierre qui roule d'amasse pas mousse » franchement je n'ai jamais compris pourquoi certains Français disaient ça..., pensa August. Notre mère adoptive était d'origine française, Mary-Margareth. David, notre père adoptif, venait du Maine. Malgré tout, les Nollan étaient des parents aimants...

- Je comprends mieux tout de suite d'où vous viennent ces expressions, siffla Scarlett. Mais je croyais que ton nom était Swan, interpella-t-elle à l'intention de la blonde qui l'observait les yeux ronds et la bouche pleine.

- J'ai pris Swan pour être plus discrète en tant que garante, expliqua la magicienne après avoir fini sa tartine.

- Je vois, c'est vrai que je ne t'ai pas posé beaucoup de questions sur ta famille…

- D'ailleurs, on parle des Français, mais côté proverbes et expressions on n'est pas mieux, reprit August, amusé. Marco m'en avait sortie une un jour je m'en souviendrais toujours « la télévision, c'est le chewing-gum de l'œil ».

- Pas mal ! Un mec m'avait dit « le prix du chapeau n'est pas en rapport avec la cervelle qu'il coiffe », gloussa Scarlett d'une voix pompeuse, emportant August dans un léger rire. Cela se confirme pour beaucoup de monde.

- Et si on reprenait notre conversation, cingla Emma le regard tranchant.

Ses deux amis se pincèrent les lèvres comme deux enfants pris en faute et reprirent leur repas. Elle dodelina de la tête non sans un petit sourire. Parce qu'elle aimait les voir ainsi. Leur rire lui faisait du bien, alors si elle avait rompu leur discussion c'était surtout à cause de sa curiosité.

- Donc revenons-en à nos moutons, reprit-elle.

- Ah c'est…

- August ! intima-t-elle lui signalant de se taire.

Le brun en bout de table ricana et but une gorgée de lait.

- En fait Excalibur n'apparait qu'au plus méritant. Étant un Templier et Lancelot un Chevalier je me suis dit qu'elle apparaitrait à l'un ou l'autre, si ce n'est à Viviane, expliqua le Conteur, amusé par leur joute verbale. En tout cas ils arriveront peut-être à la localiser.

- Pourquoi tu la cherches ?

- Pour vaincre l'auteur, pardi.

- Je vois, souffla-t-elle, pensive. J'ai vu que nos affaires avaient été ramenées, c'est vous deux ?

- Nop, m'dame, c'est Fiona qui a fait la coursière.

- Faites attention, trop de gentillesse de sa part cache forcément quelque chose, siffla Merlin.

Il étouffa un grognement de surprise dans sa barbe en recevant une tape derrière la tête de la part de Granny.

- Ne dites pas du mal de Fiona.

- Je crois que ma grand-mère en est tombée amoureuse, gloussa Scarlett, moqueuse.

- Ce n'est pas la seule il me semble, taquina Emma plus sérieuse.

Elle retint un rire, mais pas un sourire taquin lorsqu'elle vit les joues de son amie s'empourprer. La brune plongea presque sa tête dans son assiette pour se goinfrer et surtout cacher sa gêne.

- Et vous Gepetto, vous êtes sûre que cela vous convient d'être avec nous ?

L'armurier ne s'était pas encore exprimé, mais observait la tablée d'un regard tendre et rieur.

- Je n'ai aucun problème avec votre envie de sauver la Reine si c'est ce que vous voulez dire. Elle a ses torts, mais cette situation dure depuis trop longtemps et sa mort n'apporterait que le chaos. Puis pour ce qui est de la forge, ils se débrouilleront bien sans moi, cela me fait quelques vacances.

- Et il va m'apprendre ses techniques spéciales de fabrication pour élever mon niveau de métier, ajouta August aussi excité qu'un enfant à Noël.

- Si tu veux, ma chérie, je peux aussi t'apprendre quelques techniques de cuisine, intervint Granny à l'intention de sa petite-fille.

- Nop, pas pour moi mamie, je vais plutôt chasser en forêt.

- Tu ne seras jamais bonne à marier, siffla la grand-mère, vexée.

- Fiona a peut-être des compétences culinaires, ajouta Anna en haussant les épaules nonchalamment.

- Arrêtez de me parler d'elle ! Ce n'est pas ma « future » femme que je sache, rugit la brune avant de sortir de table. Puisque c'est comme ça, je vais me défouler au terrain d'entrainement.

Emma ne retint pas un rire communicatif et se calma rapidement en voyant l'armurier se lever pour parler à August. Elle savait que cela lui permettait de pouvoir passer du temps avec son père et d'en apprendre plus sur eux, même si ce dernier ne savait toujours rien de leur lien. Croire en leur quête été une chose, mais en leur passé oublié et décousu en était une autre. August n'était plus le petit garçon de dix qu'avait élevé le menuisier. Elle eut une pointe au cœur en pensant à ses propres parents biologiques et aussi à cette petite famille qui les avait accueillis lorsqu'elle n'avait que cinq ans. August avait été adopté quelques années avant elle et avait fait des pieds et des mains pour que les Nollan l'adoptent à son tour. Elle avait eu de la chance d'une certaine manière. Ce fut près de cinq ans plus tard que le destin leur apporta ce qu'ils ne pouvaient avoir. Le petit garçon avait été comme un cadeau, mais elle s'était égoïstement sentie lésée, tandis qu'August avait quitté le logis familial pour ses études à Boston. Elle n'avait plus pensé à ses parents adoptifs et Neal depuis son arrivée dans ce monde et se demandait combien de temps s'était écoulé depuis leur départ. Les cherchaient-ils ? Avaient-ils leur tête placardée dans les commissariats de police parmi les disparus ou s'étaient-ils simplement dit qu'elle avait encore décidé de fuir son quotidien comme à ses dix ans pour aller au cinéma. Ou encore à ses quinze ans, lors de sa fugue de deux jours avec Lily. Cette amie du passé rencontrée par hasard. Son premier amour. Comme à ses dix-huit ans lorsqu'elle avait fait semblant de piquer cette fameuse coccinelle jaune qui l'avait suivit par la suite, simplement pour impressionner une fille de la fac.

Franchement, quel genre de fille était impressionnée par les badgirl ? songea-t-elle avec un petit sourire, nostalgique.

Elle se tourna vers l'extérieur et pensa à la Reine en haut de sa tour. Après tout, elle n'avait pas mis longtemps avant d'être impressionnée par l'aura de cette femme au cœur assombri par la magie noire.

Il lui fallait reprendre des forces avant ce soir. Cette rune serait décisive pour la suite.

Si elle réussissait, si cela fonctionnait alors la Reine serait au moins libre d'une partie de ses chaines.

.

.

L'étendue d'eau claire du lac de la sérénité portait bien son nom. Ce calme, cet apaisement provoqué par sa simple contemplation, par la forêt aux couleurs de l'été indien qui le bordait. Elle était surprise de voir que malgré la différence de temps entre chaque monde, elle retrouvait ici aussi un paysage d'automne.

Le silence était seulement brisé par le souffle du vent venant effleurer sa peau. Emma ouvrit les yeux sur le monde qui lui faisait face et porta presque inconsciemment sa main à son front pour remettre une énième fois une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle avait besoin de ce calme, de cette solitude pour se ressourcer. Ce lieu semblait loin de la noirceur, de la haine et de toute malédiction. Et fort heureusement ils ne pouvaient craindre pour leur vie. Elle ne savait pas vraiment s'ils bénéficiaient encore de la résurrection par la Fée bleue en un tel lieu, mais puisqu'il n'y avait pas vraiment d'ennemie, ils pouvaient se reposer. Elle se demandait en revanche si les Héros pouvaient réellement s'entretuer et si c'était définitif. Un fait qu'elle devrait peut-être demander à qui de droit.

L'après-midi était bien avancé et il était temps pour elle de s'occuper de la pêche qu'elle avait promise pour le repas du soir, même si elle n'en profitait pas. Merlin lui avait parlé des fameuses perches bleues du lac. Difficile à débusquer, leur rareté leur donnait un goût divin.

- Je peux venir avec toi ?

Elle se tourna et rencontra le regard brun et plus timide du Conteur.

- Oui pas de problème gamin.

Le sourire la fit fondre un peu plus. Elle n'avait jamais vraiment désiré avoir des enfants, du moins elle ne s'était jamais posé la question, mais elle se surprenait à aimer passer du temps avec ce petit bonhomme.

Elle enleva son veston de cuir et sa chemise de soie, réajusta sa brassière ainsi que sa ceinture et son short qu'elle avait trouvé dans ses affaires. Sous le regard passionné du gamin, elle agrippa son filet à sa ceinture et prit son harpon avant de monter sur sa barcasse. Elle aida le Conteur à monter à son tour et se mit à ramer pour se rapprocher du centre du lac. L'endroit le plus profond et le plus sombre de l'étendue limpide.

Merlin lui avait dit que la particularité de cet endroit et surtout des perches bleues étaient qu'elles s'illuminaient dans l'obscurité. Comme un phare qui guide les navigateurs. Seulement, elle avait besoin de s'enfoncer assez profondément pour les voir bien que leur lumière, ainsi que celle de certaines végétations, lui permettrait de se repérer.

- Ma mère venait souvent près de ce lac, lança le garçon, perdu dans ses pensées nostalgiques et plus tristes. Enfin je parle d'Héméria.

- Héméria est le nom de ta vraie mère ?

- Oui, dit-il avec un sourire timide.

- Je ne t'ai jamais demandé quel était le tien…

Le Conteur observa la vaste étendue d'eau à nouveau et plongea ses yeux bruns dans les siens. Il esquissa un petit sourire avant de répondre.

- Merlin m'appelle gamin ou mioche, répondit-il avec un petit rire qui la fit sourire. Quand ce n'est pas Conteur.

- Je sais, mais je parlais de ton vrai prénom. Celui que ta mère t'a donné à ta naissance.

- Je ne m'en souviens pas.

Elle eut un hoquet de surprise et resta silencieuse, n'entendant que le clapotis de l'eau.

- Henry. Est le nom que m'a donné Regina après la mort de son père.

Il y avait tant de choses qu'elle ignorait, tant de choses qui malmenaient sa curiosité presque maladive. Elle savait que cela serait possiblement l'une de ses prochaines questions, ou elle attendrait que la Reine lui en parle. Tout comme d'Héméria. Ce qui était plus incertain. Elle mit autour de son cou un petit pendentif magique confectionné par Anna pour pouvoir avoir plus de temps sous l'eau et se tourna vers Henry.

- Je vais plonger, tu pourras me passer le harpon que Gepetto m'a prêté ?

- À vos ordres capitaine, répondit-il avec entrain.

Elle plongea dans l'eau encore fraîche et en ressortit afin de prendre le harpon que lui tendait le jeune garçon. Elle inspira une grande bouffée d'air avant de se laisser couler. Dans son monde elle n'aurait sans doute jamais pu mettre un orteil dans l'eau en plein mois d'Octobre, mais ici l'eau du lac était supportable.

Par de grands battements de jambes, elle nagea vers l'obscurité et repéra quelques algues fluorescentes. Elle se stoppa à bonne distance et patienta quelques secondes afin de trouver l'endroit qu'elle cherchait. Le bruit effrayait les poissons, mais elle usa de sa magie pour être plus silencieuse. Elle n'attendit pas longtemps avant qu'une puis deux perches bleues luisantes montrent le bout de leur queue. Les mouvements dans l'eau étaient plus lents, le harpon moins maniable, mais elle réussit à en attraper deux après plusieurs essais. Elle récupéra sa pêche et l'enferma dans son filet quand une lueur blanche l'attira. Quelque chose d'extrêmement brillant se reflétait dans les profondeurs du lac. Elle nagea rapidement vers la lumière, écarta les algues et reconnut le pommeau d'une épée, dont la lame semblait brisée de moitié. À peine eue-t-elle posé ses doigts dessus qu'une lumière vive éclaira toute la zone au-delà de la végétation et des animaux marins. Elle força pour l'extraire et remonta rapidement par de grands battements de jambes pour atteindre la surface.

Elle inspira à sa sortie et jeta sa trouvaille sur la barque à la lumière du soleil. Sous les yeux ébahis du Conteur la lame disparue pour ne laissait que le pommeau brillant.

- C'était dans le fond ? demanda le jeune garçon bouche bée.

Elle remonta tant bien que mal sur la barcasse aidée par Henry et s'assit en tailleur.

- Oui, répondit-elle, reprenant sa respiration. Sa lumière m'a attiré… mais il y avait une lame…

- C'est elle qui a provoqué cette lumière que j'ai vu ?

- Quand je l'ai touché oui… enfin je crois, mais elle ne sert à rien dans cet état, bien que le pommeau est travaillé avec finesse... il doit être ancien...

- Emma, tu te trompes ! Enfin je parle de son utilité, s'interloqua le brun excité. C'est elle ! C'est Excalibur ! Heu… une partie en fait… faut trouver la lame maintenant.

- Mais je croyais qu'elle était incassable. Et surtout perdue sur les terres d'Avalon !

- Un sorcier l'aurait séparé en deux, ou plutôt confectionné deux épées distinctes avec le pommeau puis la lame pour éviter que son pouvoir tombe entre de mauvaises mains.

- Un sorcier ? Tu ne parlerais pas d'un certain enchanteur un peu farfelu plutôt.

- Oui bon Merlin… je me demande si ce vieux fou ne savait pas depuis le début que le pommeau était dans ce lac. Si c'est le cas je lui coupe la barbe dans son sommeil.

Elle ne put s'empêcher de rire à la moue courroucée du jeune garçon.

- Il avait surement oublié… en espérant maintenant qu'Arthur ramène la lame qui manque. J'aurai deux trois petites choses à lui dire. Mais comment sais-tu que c'est bien elle ?

- La forme et la magie même faible qui en émane. Toi aussi tu dois le sentir. Je crois que si Viviane venait parfois ici, c'est qu'elle devait elle aussi être attirée sans le savoir.

- Je la sens en effet… elle est très faible. Nous devrions rentrer pour en parler à Merlin.

- Il va m'entendre !

Elle étouffa un rire et se mit à ramer vers le bord du lac.

- Dit moi, cet endroit et calme et il y a peu d'ennemies, mais je me demandais si on bénéficie toujours de la résurrection ? Je sais que dans la tour ou dans certains lieux où les démons réapparaissent sans arrêt la question ne se pose pas et c'est presque automatique, mais ici ou même en ville nous sommes plus vulnérables ?

- Tu te demandes si les Héros peuvent se battre entre eux et risques pour leur vie ?

Elle était surprise par tant de perspicacité. Henry devait possiblement lire dans les pensées.

- Oui, en effet.

- Vous êtes bien assez fort pour les monstres environnants et même certains démons qui se perdraient dans les parages, mais pour ce qui est des Héros c'est assez particulier puisqu'ils sont censés s'entraider pour tuer la Méchante Reine. Le simple fait que tu aies pris une autre voie a dû déjà modifier certaines choses et donc je pense que vous êtes vulnérable. À Storybrooke vous ne pouvez pas vous entre-tuer sinon crois moi qu'il y aurait plus de morts que tu ne le crois. C'est une façade… beaucoup ne se supportent pas. À l'extérieur et donc ici c'est différent, vous pouvez être blessée gravement et être tuée si vous ne prenez pas garde.

Le garçon sembla réfléchir avant de reprendre.

- Merlin pourrait lancer un enchantement pour nous protéger. Fiona doit surement garder un œil sur vous la connaissant et grâce à ses pouvoirs elle pourra toujours vous ramener, en revanche je me demande ce qu'il en serait pour ma mère.

- Regina ? Comment ça ?

- Et bien si jamais tu réussis et que tu arrives à la libérer en partie, peut-être pourrait-elle sortir de la Tour. Seulement, tu changerais encore plus le cours de l'histoire et je me dis que comme elle n'est pas sensée sortir, peut-être serait-elle plus vulnérable d'une certaine manière, tout comme les Héros face à elle, même en étant en ville par exemple… je ne sais pas, mais je vais en parler à Fiona et Merlin.

- Très bien, il vaut mieux on ne sait jamais.

Emma leva les yeux au ciel et remarqua déjà que le soleil s'était affaissé. En parlant d'elle, elle devait se préparer pour la retrouver.

.

.

La Tour Sombre, salle du trône.

Elle en avait oublié le comportement étrange et le rejet de la Reine lorsqu'elle la vit debout près de la fenêtre, en train d'observer le monde qui entourait les terres de cendre. Elle était apparue près de la rune de terre, à l'emplacement même qu'elle avait quitté la veille, et resta quelques instants à scruter cette femme magnifique au profil pensif.

- Le soleil se couche, scanda la voix rauque dans l'écho de la salle. C'est surprenant mais tu es à l'heure.

La Reine se tourna et posa sur elle un regard plus doux que ceux échangés depuis leur rencontre. Elle s'attendait à une remontrance de sa part pour son élan de la veille, ce baiser volé bien que raté.

- Je ne risquerais pas votre courroux, lança-t-elle avec un petit sourire. Je sais que trop bien de quoi vous être capable.

- Pourtant, tu prends des risques.

- Ne faut-il pas prendre des risques pour avoir ce que l'on désire ?

Regina resta silencieuse. Bien que sereine et douce, aucun sourire ne se dessinait sur ses lèvres et elle n'en était que plus intimidante. Elle se tendit étrangement d'appréhension lorsque la brune s'approcha et s'arrêta face à elle pour glisser son pouce sur sa cicatrice à l'arcade. Même si elle n'avait plus son œil au beurre noir, elle en avait oublié la marque que lui avait laissée Blanche. Elle ne sentit aucune douleur, mais juste une chaleur apaisante.

- Tu es intrépide, c'est tout à ton honneur.

Elle savait que cette remarque valait autant pour son audace que pour sa témérité, mais elle ne voyait là qu'une colère passagère et qui n'était curieusement pas dirigée vers sa propre personne. Alors d'où venait cette colère ? Fiona l'avait-elle déjà mise au courant ? Était-elle si soucieuse à son égard ?

La Reine jeta un œil vers le pentacle et se racla la gorge avant de lui faire signe de se mettre au travail. Elle sortit brusquement de ses pensées et se rapprocha de la rune de feu pour s'agenouiller et poser son sac à ses côtés. En soi elle connaissait le déroulement du sort par cœur et elle avait déjà disposé tout ce dont elle avait besoin, mais elle gardait le livre auprès d'elle par souci de sécurité.

La rune de feu était la première partie délicate du sort, si la terre lui avait donné une migraine insoutenable elle savait que cette rune provoquerait elle aussi des effets néfastes. Seulement, elle n'était pas allée aussi loin pour s'arrêter ou rebrousser chemin et dans tous les cas, elle ne le pouvait pas.

Comme à chaque fois, ses gestes étaient travaillés, précis. Ses mots habituels, dits dans une langue ancienne furent récités dans un murmure tandis qu'elle prenait la cendre encore chaude dans sa main pour l'étaler sur le sol.

- « Flamme du cœur passionné guide mes mains et réchauffe son âme tourmentée », susurra la brune tout pré de son oreille.

Elle tressaillit, mais continua d'agir comme si de rien n'était et rangea le récipient avec les trois autres dans son sac.

- C'est la traduction de cette incantation. Je n'ai pas entendu les autres, mais j'en déduis que chacune de ces phrases que tu murmures en dessinant le signe correspond aux éléments.

La cendre était parsemée de petites braises et semblait n'attendre qu'une étincèle pour s'enflammer. La Reine était penchée vers elle, à ses côtés, mais se trouva comme hypnotisée par le signe au sol.

- Oui, vous déduisez bien et si vous avez entendu l'incantation, si même vous semblez être attirée par ce signe c'est parce que cette rune vous parle plus que les autres.

Elle se tut et se positionna pour commencer à bouger les mains et décrire les formes argentées de la rune de feu. À la différence des autres, il y avait aussi quelques formes dorées qui émanaient de ses doigts. Elle sentait déjà la difficulté de cet élément, sa force, sa puissance plus écrasante à l'égal de la Reine.

- Que veux-tu dire ?

Emma sourit discrètement et fronça les sourcils avant de reprendre, concentrée dans ses gestes.

- La rune de feu symbolise le but à atteindre, la finalité en quelque sorte. Une fin qui brûle, mais ne s'éteint jamais, comme peut l'être la passion. C'est vous, vous êtes le feu, la colère rugissante, la passion dévorante, le but ultime pour un idéal. Cette partie du sort représente votre magie.

- J'ai remarqué que chacune des parties représente le pouvoir ou la particularité des personnes qui me sont proches, souffla Regina, songeuse les yeux rivés sur la magicienne.

- Oui, je ne savais pas, mais je les ai reconnues au fur et à mesure. Maléfique est puissante, mais c'était le plus facile parce qu'elle est la seule à assumer ce qu'elle ressent, à être en osmose avec elle-même. Du moins… c'est ce que j'ai ressenti…

- Hum... je me demande qui représente l'esprit, murmura-t-elle, plus pensive. Je ne sais comment ce Conteur a créé ce sort, mais je dois avouer que c'est surprenant et ingénieux.

La Reine resta silencieuse quelques instants avant de reprendre.

- Comment a-t-il pu rassembler autant de brides de pouvoir sans que je ne m'en aperçoive ?

- Vos lieutenants l'ont peut-être aidé, murmura Emma, crispée.

Ses mains toujours en mouvement, elle sentait le pouvoir crépiter au bout de ses doigts. Ce n'était pas habituel, elle devait user de plus d'énergie, de plus de pouvoir et de concentration.

- La terre t'a laissée souffrante, celle-ci semble te demander encore plus de puissance.

- Ne vous inquiétez pas pour moi.

- Je m'inquiète surtout de la finalité de ce sort, soupira la brune en se redressant pour marché un peu.

La blonde étouffa un petit rire, ses pensées emprises par la rune. Elle ne l'avait que peu exprimée auprès de la Reine, mais durant le processus chaque rune lui insufflait un peu de la magie et des sentiments de ceux qu'elles représentaient. C'est ainsi qu'elle avait reconnu les lieutenants. Zelena semblait investie et bien moins torturée par ses sentiments, elle se refusait seulement d'aimer et surtout d'en parler. Pour la terre, le pouvoir l'avait prise au dépourvu, car elle n'avait jamais fait la connaissance de la Reine Cora. Si l'eau lui avait apportée la sérénité et l'air une certaines liberté et insouciance, les douleurs qu'elle avait ressenties en apposant la rune de terre montraient à quel point la Reine de Cœur était puissante. Mais aussi, troublée par les sentiments qu'elle avait longtemps voulu mettre de côté. Elle semblait être le pilier de Regina, un roc bien difficile à briser et à contrôler. Une femme qui ne montrait guère ses sentiments, mais dont les murs s'effritaient avec le temps. Elle avait senti tout cela pour cerner une dualité encore présente. La magie de la Reine mère était comme elle, indéfectible et rigide.

Le feu la reliait directement à Regina et surtout à sa magie, à ses sentiments. Elle sentait cette fois toute la douleur, la haine et la colère, tout comme la noirceur de celle qu'elle voulait libérer. Toute sa passion. Elle haletait presque, son cœur battait fortement à une vitesse intense, sa peau semblait chauffer comme à vif. La rune agissait également sur la Reine, qui semblait plus agitée, plus troublée et tournait autour du pentacle avant de s'arrêter près d'elle à nouveau.

- Emma…

Elle apposa la marque au même moment. Une vague puissante la contraignit à rester à genoux, immobile, tandis que quelques gouttes de sang perlèrent sur le sol. Son sang. Elle ouvrit les yeux ronds et retint sa respiration avant de mettre sa main libre sur son nez et sa bouche. Les pulsations dans ses tempes étaient encore plus fortes que la veille et la crispèrent de douleur. Une partie des émotions de la Reine étaient en train de passer en elle comme si elle n'avait été qu'un réceptacle vide, seulement elle n'était pas une simple boite de pandore.

- Emma, tu perds ton sang !

Elle remonta sa manche et essuya frénétiquement le sang pour l'enlever de la rune de feu qui scintillait encore comme une braise incandescente. Elle ne pouvait laisser son propre sang gâcher son travail.

Emma sentait les mains sur ses épaules qui tentaient de la faire reculer, mais elle continuait frénétiquement son nettoyage tandis que le goût du sang imprégnait ses lèvres. Elle perdait pied, sa vision devenait floue, elle n'entendait plus la voix de Regina lorsqu'elle sentit une poigne la soulever avec force par l'encolure de son pourpoint. Elle tenait à peine sur ses jambes alors qu'un bras la retenait fermement. Si elle avait eu conscience de la promiscuité avec la Reine elle aurait rougi, elle aurait souri ou sa respiration se serait coupée, mais elle n'avait plus les idées claires. Elle se sentait comme un pantin, pendant qu'une main abaissa la sienne et effleura son visage. Le sang qui la souillait avait disparu d'un simple geste. Elle vit à peine le regard sombre et préoccupé, avant que son front ne tombe sur l'épaule résistante de celle qui la maintenait toujours et ne désirait vraisemblablement pas la lâcher.

- Idiote ! Tu n'es qu'une idiote et une véritable tête de mule !

- Pourquoi tout le monde me dit ça en ce moment…, marmonna-t-elle.

Elle sourit contre l'épaule de Regina, éclata d'un rire qui la secoua alors qu'elle reprenait conscience de son environnement. Elle ne sait ce que la Reine lui faisait, mais sa simple présence, comme la veille, lui enlevait toute douleur. Seulement le feu encore au fond d'elle ne cessait de bruler. Elle remonta les mains entre elles, les glissa sur le bustier pour sentir chaque détail, chaque couture sous la pulpe de ses doigts. Elle sentit même le frisson léger de la Reine lorsqu'elle eut atteint la peau dénudée et hâlée, remontant ses clavicules. Après un moment, elle se recula assez pour croiser son regard. Un regard aussi sombre qu'une nuit sans étoile, rempli de toutes ses émotions que le feu avait fait ressurgir des tréfonds.

- Pourquoi en fais-tu autant pour moi ? demanda la brune la gardant dans ses bras.

Emma resta silencieuse quelques instants. Derrière son sourire, son assurance il y avait toujours eu autre chose. Même si elle avait eu la chance d'avoir une famille aimante, elle ne s'y était que peu senti à sa place et aujourd'hui alors qu'elle retrouvait ses origines, elle ne savait où se positionner et se rendait compte qu'elle ressentait une colère indéfinissable pour Blanche. Elle ne savait pas pourquoi elle en faisait autant, peut-être parce qu'elle voulait être quelqu'un, se démarquer. Peut-être parce qu'elle avait trouvé en Regina la passion qu'elle avait toujours cherchée.

- Parce que vous en avez besoin.

Regina l'observa intensément avant de reprendre d'un ton détaché.

- Tu as réussi, semblerait-il.

Si elle était étonnée que la Reine ne veuille pas la lâcher, elle le fut encore plus en observant l'étendue d'eau près d'elle. Le lac de la sérénité s'étendait parmi la forêt silencieuse.

- Je comprends mieux pourquoi j'ai soudainement froid, du moins en partie, railla-t-elle pour tenter d'extirper un sourire à la Reine.

Cependant, même lorsqu'Emma lui sourit, à la fois fière et intimidée, l'autre ne cessait de la regarder sans ciller. Elle ne savait quoi dire, quoi faire parce qu'elle ne savait même pas comment elles avaient atterri dans ce lieu reposant. Peut-être était-ce simplement cela. Peut-être voulait-elle du calme comme lorsqu'elle avait passé ce moment agréable avec le Conteur. Était-ce vraiment la Reine qui les avait conduits ici ? Commençait-elle à retrouver ses souvenirs pour venir dans ce lieu ? Ce ne pouvait être possible puisqu'elle n'avait pas encore activé la rune de l'esprit, la dernière.

Elle plaça ses mains sur les épaules non sans caresser la peau douce sous ses pouces.

- Je vous avais dit que je réussirais. Alors ai-je droit à ma quatrième question ?

Sans prévenir, Regina la lâcha et se recula de quelques pas pour se tourner vers l'étendue scintillante par une lune timide derrière les nuages. Elle vacilla légèrement, mais réussi à rester debout. La chaleur et le parfum enivrant de la brune lui manquaient déjà. Elle perçut à l'orée du lac quelques biches et autres animaux s'abreuver quand elle sentit une goutte sur son nez. En levant la tête, elle aperçut l'éclair non loin d'elles et la lumière plus rosée des nuages alors qu'un coup de tonnerre retentit comme un coup de canon presque assourdissant.

- Je crois que nous devrions…

Elle ne finira jamais sa phrase, elle ne sentait déjà plus la pluie s'abattre de plus en plus sur elle et le froid hérisser sa peau tant la vision que lui offrait la Reine lui sembla encore plus belle que ce qu'elle avait pu voir. Les yeux fermés et le visage vers le ciel sans se soucier de l'eau ruisselante Regina semblaient revivre. Elle s'approcha de quelques pas alors que d'un simple geste celle que tous voyaient comme la méchante délia sa chevelure et laissa retomber son long manteau pour se retrouver avec les épaules et bras dénudés. Elle était ébahie que de simples gestes, qu'une simple posture puisse donner alors un tel aspect de lâcher-prise et de liberté. Le regard perçant et sombre à demi caché derrière une large mèche légèrement humide par la pluie se posa sur elle et son cœur eut une embardée. En cet instant elle réalisait qu'elle ne savait plus ce qu'elle ressentait réellement pour la Reine, car après tout elle la connaissait encore si peu.

- Pose ta question.

Elle déglutit, incapable de réfléchir alors que la Reine s'avança pour la rejoindre.

- Vous allez attraper froid…

La brune sourit enfin et glissa ses doigts dans les mèches dorées avant de saisir son menton délicatement.

- Je n'ai pas senti le froid et la pluie depuis des siècles, je me fiche même que l'orage nous trempe de la tête aux pieds. Pose ta question.

- En réalité, j'ai bien trop de questions.

- Choisis-en une. Celle qui te vient sans cesse à l'esprit.

- Je ne peux pas.

Elle vit le haussement de sourcil. Même les cheveux lâchés et ressemblants plus à une cavalière, l'aura de la Reine restait identique. Il y en avait une en effet, une qui l'obnubilait plus que les autres en cet instant, mais elle était incapable de la formuler correctement.

- Tu ne peux pas ou tu ne veux pas Emma ?

- Je…

- Pose ta question, répéta la Reine plus fermement, presque autoritaire.

Emma observa l'étendue près d'elles et s'ancra de nouveau à ses yeux sous la pluie orageuse.

- Cet endroit vous rappelle-t-il quelque chose ? Est-il particulier pour vous ?

Regina regarda les environs pensivement durant quelques instants.

- Il me semble que je suis venue il y a longtemps, mais je ne sais ni pourquoi, ni ce que j'ai réellement fait dans cet endroit.

- Pourtant c'est vous qui nous avez emmenées ici, n'est-ce pas ?

- Ma magie je dirais, c'était instinctif.

Emma observa un point au hasard pour réfléchir.

- Contrairement à nous, la magie se souvient de tout.

Elle croisa à nouveau le regard sombre, apercevant une lueur furtive et plus brillante.

- Pourquoi ne poses-tu pas ta véritable question ?

Son cœur eut des ratés alors qu'elle se trouvait bien naïve de croire que la Reine n'y verrait que du feu à sa question. Pourtant elle était désormais face à un mur et devait prendre son courage à deux mains.

- Me désirez-vous autant que je vous désire ?

La question dans sa tête semblait différente et surtout moins stupide avant de la formuler à voix haute. Un sourire étira les lèvres charnues et humides par la pluie, elle remarqua l'éclat de malice dans le regard brun. Regina n'eut besoin que d'un doigt sous son menton pour l'obliger à approcher son visage, elle sentait même la magie crépiter sur son épiderme. Une magie contenue et plus calme, mais terriblement enivrante. Les lèvres à quelques centimètres des siennes attirèrent indubitablement son attention, son souffle de plus en plus erratique.

- À quel point me désires-tu Emma ?

- Vous avez déjà la réponse.

L'éclair vrilla près d'elles, mais elle ne voyait que cette bouche attirante. La Reine devenait plus dangereuse sous un ciel aussi chaotique, un ciel qu'elle appréciait curieusement. Elle quitta son obsession des yeux pour croiser un regard incandescent, tandis que les ongles de Regina griffaient la peau de son cou.

- Pourquoi est-ce que je te désirerais alors que tu es déjà à moi ?

La magicienne n'eut pas le temps de répondre que les lèvres qu'elle voulait tant se posèrent sur les siennes presque avec violence. Le tonnerre claqua soudainement, la pluie redoubla d'intensité et elle ne savait plus comment interpréter ce que la Reine venait de lui dire. Elle avait à peine entrouvert les lèvres qu'un gémissement impromptu s'en échappa au moment où sa langue entra en contact avec l'autre plus autoritaire. Elle suivait le rythme imposé par Regina, par les lèvres qui se mouvaient contre les siennes avec empressement et brusquerie. Sa tête était vide et son cœur en détresse, elle allait mourir de plaisir. Dérouter par le baiser fiévreux et les effluves de parfum elle en oublia ses propres sentiments, ne pensa qu'à ses envies primaires pour approfondir ce premier baiser tant désiré et y répondre avec ferveur. La Reine mordit sa lèvre inférieure pour ensuite l'embrasser plus langoureusement et elle ne put réprimer un soupir d'extase.

- Il me semblait que le baiser ne devait être que la récompense finale, murmura-t-elle, haletante.

- J'ai changé d'avis.

Elle posséda les lèvres de la Reine à son tour. Et plus rien n'existait. Elle avait envie d'elle, de la sentir contre elle. De la toucher, de sentir sa peau sous ses doigts et d'y gouter. Elle voulait l'étreindre comme si sa vie en dépendait et ses bras l'enroulèrent, ses doigts se crispèrent sur les lanières de son bustier. Seulement, cela devait être trop d'émotion puisqu'elle se sentit soudainement plus faible. Elle qui pensait que ce n'était que le plaisir qui l'assaillait de toute part, réalisa soudainement qu'elle était totalement vidée de son énergie. Les yeux à demi clos, le baiser prit fin à regret lorsqu'elle se sentit tomber sur une surface plus molle.

- Dors.

Bien que ce simple mot fût dit comme un ordre, il était aussi soufflé avec douceur et elle ne put lutter contre la magie qui l'emporta dans ses songes.

Le sort n'était pas terminé, la Reine n'était pas totalement libérée de ses chaines.

Elle se réveilla en sursaut, assise sur le lit pour n'être entourée que par la fraîcheur de la nuit. La Reine avait disparu. Il ne restait que des braises dans la cheminée. Elle s'empressa d'allumer une bougie pour pouvoir détailler le lieu où elle se trouvait et reconnut rapidement sa chambre dans la demeure du Duc. Un pincement au cœur, elle porta sa main à ses lèvres. Ce ne pouvait être un rêve, la Reine l'avait véritablement embrassée. Elle en avait encore la marque sur elle. Pourtant, elle savait que son sommeil n'était pas seulement dû à la rune ou sa fatigue, Regina l'avait encore une fois endormi.

Elle comprenait enfin ses mots. Pourquoi la désirerait-elle alors qu'elle s'offrait sur un plateau d'argent ? Alors qu'elle la contrôler, en faisait ce qu'elle voulait et jouait avec ce désir qu'Emma ressentait vivement au fond d'elle. Elle se sentait idiote et bien naïve, mais elle n'oubliait pas les émotions vives que lui avait fait ressentir la rune. Elle n'oubliait pas le regard de Regina ni leur baiser. L'inquiétude et la peur presque invisible, ni sa tendresse.

Dans l'obscurité de la chambre, elle esquissa un léger sourire.

Ce n'était qu'une question de temps.

.

.

Jour 15

La tour sombre, salle de réunion

- Tu es idiote ma parole !

- Je ne te permets pas de me parler sur ce ton !

Un trait de magie mauve passa devant les yeux du petit groupe de Lieutenant. Ces derniers étaient assis sur les pouffes qui avaient été mises à disposition par Hyde dans la salle de réunions. Une salle d'échange devenu un terrain de guerre entre les deux sœurs. La table était en pièce dans un coin de la salle, ainsi que la plupart des chaises. Alice, Peter Pan ainsi que Belle ne cessaient de suivre les traits mauve et verts qui s'échangeaient devant leurs yeux comme lors d'un match de tennis. Tout en dégustant du maïs soufflé.

- C'est vachement bon ce truc, s'extasia Alice avec joie.

- Roh, mais t'a tout bouffée ! S'indigna Peter Pan tandis qu'il avait fourré sa main dans la marmite. Mal' tu peux nous en refaire !

- Arrêtez de manger des cochonneries !

- S'iiil-te-plaiiit ! Dirent-ils en cœur.

La dénommée leva les yeux au ciel et fit apparaitre du maïs dans la marmite avant de lancer une gerbe de flamme pour les faire souffler.

- Nous devrions peut-être les arrêter, proposa Jeckill d'une petite voix.

- Elles s'arrêteront quand elles en auront marre, répondit nonchalamment Ursula.

- De vrais enfants, siffla Elsa d'un air faussement ennuyé.

Pendant ce temps les deux petits bonshommes de neige assis sur ses genoux jouaient entre eux.

Elle se pencha sur le côté pour éviter un jet de magie qui alla directement heurter Iago, le perroquet de Jafar. Le regard sombre, le sorcier observa d'un œil acerbe son fidèle compagnon ressemblant désormais à un poulet déplumé et surtout dépité.

- Tu aurais pu te faire tuer !

- Je sais me défendre Zelena !

- Contre une centaine de Héros en colère ? Tu ne peux pas savoir si tu peux te réincarner comme nous, triples buses !

- Qu'est-ce que tu en sais ? Puis qu'ils soient cents ou mile importe peu ! Et si tu continues de m'insulter, je te fais avaler ton chapeau !

Les lieutenants regardèrent dans la même direction, tandis qu'une explosion retentit derrière Zelena, malheureusement le Capitaine Crochet venait juste d'entrée dans la salle et se trouva noir de suis.

- Je peux savoir ce qu'il se passe ici ? demanda-t-il en s'essuyant avec un mouchoir.

- Les Héros font leur fête annuelle, on est tranquille pour la journée, expliqua Belle.

- Oui ça je sais, mais…

Il s'avança d'un pas pour éviter la chaise qui s'écrasa derrière lui, avant de reprendre sur un même ton serein.

- …il fallait me prévenir que nous avions droit à un petit combat de boue entre ses demoiselles… sans la boue… et avec des vêtements…

Il sursauta presque tandis qu'un jet de magie heurta son arrière-train.

- Non, mais ça ne va pas, Fée de malheur.

Deuxième picotement qui le fit bondir de plus belle.

- Un peu de respect Crochet, cingla Fiona, debout dans l'assemblée.

- Cessez de vous chamailler comme des enfants !

Le combat se stoppa soudainement. La voix grave, forte et autoritaire ramena le calme dans la pièce. Tous les Lieutenants observèrent d'un regard perplexe les deux sœurs l'une face à l'autre, tandis que Cora venait d'apparaitre entre elles.

- Je veux des explications !

Zelena fut la première à lever les yeux, renfrognés. Aucune des deux ne semblait vouloir répondre et baisser les armes.

- J'attends !

L'aînée soupira tout en baissant les yeux avant de fusiller sa sœur du regard.

- Je veux qu'on soit libre, c'est une bonne chose que tu puisses enfin sortir de la tour, lança-t-elle d'un ton toujours autant agacé. Mais…

La rousse se passa une main sur le visage, tiraillée.

- Je ne veux pas te perdre.

La réponse cloua sur place la plupart de l'assemblée. Cora observa ses filles d'un regard plus doux avant de reprendre la parole.

- Pourquoi dois-tu toujours t'exprimer avec la magie et la violence plutôt qu'avec des mots ?

- Vous le savez pourquoi mère, nous sommes pareil… Regina n'est pas mieux que moi.

La Reine, en proie à ses réflexions, observa sa sœur et soupira.

- Je dois être un cas désespéré.

- Loin de là, rétorqua Cora d'une voix ferme. Le cas désespéré ici c'est Crochet.

- Je peux savoir ce que je vous ai fait aujourd'hui ? s'indigna le pirate.

- Rien, vous avez simplement une tête de victime.

- Bon je crois que je vais retourner me souler dans la cave… aller viens Tic-Tac !

Le crocodile rondouillard qui était passé inaperçu malgré son horloge interne se dandina jusqu'à son maître gardant une plume bleu dans sa gueule.

- Mais qu'est-ce que tu as encore…

- Dites à votre animal de compagnie de ne plus tenter de gober mon perroquet ou je jure que je le transforme en paire de bottes ! Fustigea Jafar, le regard perçant tandis que Iago, de nouveau habillé de ses plumes, tremblait de peur sur son épaule.

Maléfique se leva à son tour et fit signe à l'assemblée de quitter la salle de réunion comprenant que mère et filles avaient besoin de discuter. Malgré leur déception et quelques petites disputent les Lieutenants quittèrent la salle. Regina la remercia d'un regard avant de croiser celui plus soucieux de sa sœur.

- Je suis une grande fille…

- Je sais, je sais, mais tu n'en fais aussi qu'à ta tête et tu es parfois bien trop fière pour voir le danger arriver. Aucun de nous ne sera là pour t'aider, hormis peut-être Fiona si elle arrive à temps.

Elle ne put s'empêcher de sourire, d'être touchée par les confidences impromptues de sa sœur. C'était nouveau et tout aussi plaisant.

- Bien, n'en parlons plus. De toute façon je ne serais jamais seule, concéda-t-elle après un silence. Où irais-je après tout…

- Merci, Regina, souffla sa sœur. Et bien… désormais tu peux sortir alors vas où bon te semble tant que tu restes loin de la ville. Mère sera toujours là pour te remplacer…

La dénommée acquiesça.

- Il me semble qu'il ne reste plus qu'une rune n'est-ce pas ? s'enquit Cora d'une voix tendre.

- Oui, mais vu l'état dans lequel la rune de feu à laisser cette tête brulée, je pense lui accorder une journée.

- Le sait-elle ?

- Non, mais elle va le savoir très vite si vous me le permettez.

- Bien fait ce que tu as envie, je ne pourrais pas t'en empêcher de toute façon. Je suis peut-être… juste un petit peu jalouse, minauda Zelena avant de se détourner.

Elle étouffa un petit rire, partageant un sourire léger avec sa mère. Elle ne savait si le sort agissait aussi sur les Lieutenants, mais elle ne s'était jamais sentie si complice avec sa famille.

.

.

Abord du lac de la Sérénité

Emma était assise à contempler le lac lorsqu'un vent tiède et agréable balaya sa nuque. Elle avait rapidement croisé Anna, l'avait vu de loin discuter avec Fiona avant de quitter la demeure. Elle ne savait pas vraiment ce qu'avait cette petite elfe en tête, mais elle semblait tout autant préoccupée qu'elle. En vérité, Emma ne savait pas quoi penser de la veille, des mots de Regina. Devait-elle se faire désirer pour faire resurgir quelque chose d'autre des profondeurs du cœur de la Reine ? Y avait-il une chance pour que ce baiser veuille bel et bien signifier quelque chose ? Elle ne savait pas réellement comment agir même si elle se doutait que le temps pourrait possiblement jouer en sa faveur… Cependant, Regina semblait bien trop prise par son passé et sa fierté pour montrer une quelconque faiblesse de ce genre. Elle se demandait si la fameuse Héméria avait été bien plus qu'une sorte de soutien ou d'amie pour la Méchante Reine, si sa mort tout comme la disparition du palefrenier, n'avait pas encore plus poussé son cœur à se fermer de toute autre intrusion. Elle avait beau tout faire pour rester sereine et garder son sang-froid elle n'arrivait pas à contrôler ses pulsions et ses émotions depuis la veille. La rune de feu, les sentiments de Regina brulaient toujours au fond d'elle. Elle avait réussi à évacuer un peu cette pression à son réveille, les pensées tourner vers la Reine pour lui donner une libération nécessaire, mais cela ne suffisait pas. Elle avait irrémédiablement envie de plus qu'un baiser ou que d'une satisfaction solitaire passagère.

Perdue dans ses pensées elle se toucha les lèvres lorsqu'un frisson la secoua légèrement. Ce n'était pas vraiment désagréable, mais son corps réagissait comme pour l'alerter qu'on l'épiait. Elle se leva et observa les alentours. Les sourcils froncés et une moue intriguée, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle arrivait encore à sentir le pouvoir écrasant de Regina. Elle se détourna du lac lorsqu'elle rencontra deux perles brunes et brillantes qui la fixaient à quelques centimètres.

Emma sursauta et tomba en arrière dans le lac pour se retrouver les fesses dans l'eau encore froide.

- Je ne savais pas qu'il était possible de te surprendre de la sorte.

Son cœur s'élança dans une course effrénée au rire de la Reine et en cet instant elle se détestait. Un peu. Son rire était un son qu'elle révérait d'entendre tous les jours quitte à tomber plusieurs fois dans le lac.

- Et cela vous fait rire, Majesté ? pesta-t-elle en se relevant, le pantalon trempé.

D'un revers de main, Regina la sécha et après un remerciement du bout des lèvres, Emma réalisa soudainement où elles se trouvaient.

- Que faites-vous ici ? En plein jour ? Vous prenez un gros risque en vous montrant aussi ouvertement !

- Je voulais te voir.

Interdite, elle resta muette les yeux plongés dans le regard plus tendre.

- C'est… flatteur, mais c'est aussi dangereux, ne venez pas me voir à l'improviste. Qui sait si je ne suis pas observé ou je ne sais quoi d'autre…

- Il me semble que les Héros sont occupés à festoyer. Tu es surement devenu le cadet de leurs soucis, minauda la brune.

- Une fête ?

- Oui chaque année ils font une espèce de trêve, un jour de congé pour nous autres. Personne n'attaque que ce soit de leur côté ou du nôtre. En réalité cela correspond au premier jour où nous nous sommes réveillés dans cette tour et dans cette ville…

- Oh je ne savais pas… en tout cas nous ne devrions pas rester ici... nous pourrions retourner à la tour. Je dois encore m'occuper de la dernière rune même si la magie fonctionne mieux en fin de journée.

- À vrai dire, c'est un jour de repos pour toi aussi.

Elle eut un hoquet de surprise. Dans un sens, elle n'était pas encore remise de la dernière rune.

- J'avais une idée en tête pour aujourd'hui. Voudrais-tu m'accompagner ?

Elle ouvrit la bouche pour parler puis la referma. Les yeux plissés elle resta à la détailler quelques instants avant de répondre.

- Très bien, qu'avez-vous fait de la Méchante Reine ?

La brune, plus enjouée et bien moins intimidante que la veille, lui sourit de façon énigmatique.

- Elle n'est jamais très loin.

- Hum… bon ma curiosité me perdra, mais je vous suis, Majesté.

- Bien, prend ma main, ordonna-t-elle paume vers le ciel.

Emma se mordit l'intérieur des joues et esquissa un petit sourire timide avant de poser sa main sur la sienne. En quelques secondes, elles furent enveloppées d'une fumée mauve pour se volatiliser dans l'air. Elles réapparurent dans une clairière verdoyante, la fumée s'évapora et elle se retrouva collée à la Reine sa main toujours dans la sienne.

- Qu'est-ce que vous…

- Eh bien, eh bien tu es vraiment maladroite, faudra-t-il toujours que je te rattrape ?

Elle en a profité la vicieuse…songea-t-elle, les joues rouges. Elle n'avait pas trébuché, mais il est vrai qu'elle avait à peine réagi lorsque Regina l'avait attiré à elle. Elle pouvait sentir la main posée sur ses reins et son souffle sur son cou. Et elle est plus tactile…

- Je vois que vous n'avez pas perdu de votre magie, lança Emma avant de s'écarter vivement, à fleur de peau.

Elle n'oubliait pas les mots de la Reine et ne voulait pas se laisser aller dans ses bras aussi aisément. Seulement, elle croisa furtivement un regard incandescent et un sourire enjôleur. Bordel… comment résister ?

- Quel est cet endroit ? demanda-t-elle en observant les alentours et surtout le pommier aux fruits rouges comme le sang.

Sans un mot, Regina la dépassa et se rapprocha de l'arbre tout en tenant sa jupe d'une main. Emma la suivit sans rechigner et comprit enfin pourquoi la Reine était venue ici. La pierre tombale près de l'arbre trônait comme un monument à l'effigie de l'homme important qu'elle représentait. Henry sénior n'était plus, mais son souvenir resterait gravé dans la pierre et dans le cœur de la Reine.

- Cela fait bien longtemps que je souhaitais revenir ici. À vrai dire j'ai toujours su que mon père n'était plus de ce monde bien avant cette malédiction, mais je ne me souviens plus de sa mort, murmura la Reine accroupie sur la tombe.

Elle fit apparaitre une rose rouge et la déposa devant la stèle.

- En revanche je sais pourquoi j'ai choisi cet endroit.

- Pour quelle raison ? demanda la magicienne en s'avançant de quelques pas.

- Il m'avait offert ce pommier à mes seize ans… il est symbolique pour moi et n'a pas été meurtri par les effets du temps.

- Votre père devait être vraiment important pour vous.

- Il l'était, répondit Regina en se relevant, mais je crois que si j'avais été au bout de mes projets de vengeance j'aurai été capable de prendre son cœur. Il semblerait que rien ne se soit passé comme je le souhaitais. Et c'est peut-être mieux ainsi…

- Vous vous souvenez de certaines choses alors ?

- Oui. Je ne crois pas que ce soit en rapport avec la malédiction actuelle, je pense que je voulais volontairement oublier certains de mes actes, comme ma trahison envers Maléfique.

- Elle ne vous en veut pas et vous n'êtes pas allez au bout de vos actes justement…

- Je ne suis pas allée au bout de ma malédiction, mais j'ai tué bon nombre d'innocents pour une simple vengeance. Parce qu'on m'avait volé ce que j'avais de plus cher ! s'énerva-t-elle soudainement. Je voulais qu'ils payent pour cela...

- Rien n'excuse vos crimes, mais tout cela date d'il y a 300 ans… alors arrêter d'en faire votre vendetta, fustigea la blonde.

Elle resta droite et ne cilla pas, même quand le regard perçant et hautain de Regina la sonda de la tête au pied. Le froncement de sourcil, l'air courroucé et menaçant de la brune lui montra à quel point ses mots échangés plus tôt étaient vrais. La Méchante Reine n'était jamais loin. Cette dernière serra la mâchoire et soupira avant de reprendre.

- Toujours est-il que quelqu'un a réussi à m'en empêcher. Cette personne qui à peut-être lancé la malédiction, dit-elle d'une voix plus basse, une main sur son front.

Emma fronça les sourcils à son tour en remarquant le visage plus crispé et posa une main sur le bras de la Reine.

- Quelque chose ne va pas Regina ?

- Henry… mon père m'a raisonné, mais il n'y avait pas que lui… cela devient de plus en plus insupportable de ne pas savoir, de n'avoir que des petits fragments de souvenir…

- Bientôt vous vous souviendrez de tout, je vous le promets.

La Reine posa un regard doux sur elle et esquissa un sourire léger. Elles restèrent longuement dans cette position sans même réaliser qu'elles s'étaient approchées l'une de l'autre.

- Il… il y a un autre endroit où vous aimeriez aller ?

- Sais-tu qui aurait pu parler de tes intentions ?

D'une certaine manière, elle était soulagée de pouvoir changer de sujet.

- Eh bien, je pensais à Arthur, mais il est en mission, sinon la seule qui aurait pu comprendre c'est la

Fée bleue, mais pour…

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que la fumée mauve les emporta toutes deux en quelques secondes.


Je sais pas ce que vous en pensez mais j'en connais une qui va avoir chaud au fesses :p

A bientôt !