Bonjour, tout le monde !

Ça faisait bien longtemps. Cela me manquait d'écrire une fanfic, et j'ai choisi cette histoire-ci pour une raison particulière.

J'ai toujours été frustrée qu'il n'y ait pas eu de suite après le dernier film, Wrath of the Titans. D'après les médias, il aurait dû y avoir un troisième volet, Revenge of the Titans, mais suite aux critiques des deux premiers films et le manque d'idées des scénaristes, ils ont laissé tomber.

Du coup, j'en ai eu marre et j'ai choisi d'écrire ma propre version du troisième volet.

J'espère que vous aimerez. S'il vous plaît, donnez-moi votre avis par review, c'est très important pour un auteur de connaître l'avis de ses lecteurs sur l'histoire qu'il imagine et écrit pour eux.

L'histoire débute après que Zeus soit mort et que Hadès ait quitté Persée. La nuit est tombée sur le campement de l'armée de la reine Andromède…

Disclaimer : Les personnes de l'univers de Clash of Titans ne m'appartiennent pas. Tout l'univers de ce film est la propriété de Jonathan Liebesman et cie.


Prologue

Le soleil se couchait à l'horizon, laissant les ombres recouvrir la Terre.

Le volcan d'où avait surgi Cronos s'était éteint, mais l'on pouvait encore entendre des grondements.

Pour les soldats humains réunis dans le campement à deux kilomètres, ce n'était que le grondement de la montagne.

Mais pour Hadès, ce bruit signifiait bien pire. Il le savait, même si Cronos était mort, les murs du Tartare continuaient de s'effondrer. Et d'autres monstres allaient bientôt être relâchés. Pire : les autres Titans allaient se libérer de leurs chaînes.

Le dieu des morts serra les poings de colère. Lui qui avait espéré conserver son immortalité en libérant son père… il avait au contraire précipité sa fin et celle de ce monde.

Même s'il n'éprouvait aucun amour pour l'humanité, de même qu'elle n'en avait jamais éprouvé à son égard, il ne supportait pas l'idée que toute son œuvre et celle des autres dieux soient anéanties. Et surtout pas par les Titans, qu'il avait si ardemment combattus avec ses frères et sœurs, lorsqu'ils étaient encore en vie.

Le souvenir de la mort de Zeus lui revint à l'esprit, aussi brûlant qu'un tisonnier.

Il aurait aimé faire quelque chose, mais quoi ? Il avait utilisé tout son pouvoir pour rajeunir son frère et combattre une dernière fois Cronos avec lui. Il ne lui restait plus rien.

Il le sentait : il était affaibli. Ses cheveux avaient grisonné, il ne lui restait plus la moindre mèche noire, son armure était usée, et son corps… Il n'aurait jamais cru qu'un jour, il ressentirait la douleur et la fatigue qu'éprouvaient les mortels à cet âge avancé.

Il pensa à Persée. Le fils de Zeus, qui aurait pu le tuer après que son père ait disparu en un tas de cendres… mais il ne l'avait pas fait. Il l'avait laissé partir, un masque indéchiffrable sur le visage. Même s'il refusait de l'admettre, Hadès était aussi surpris qu'admiratif que son ancien ennemi l'ait épargné.

Ouvrant la main devant lui, il vit au creux de sa paume un morceau de roche noire. Avec un soupir, il leva les yeux vers le ciel. Il ne pouvait pas mourir, pas encore. Il lui restait une dernière chose à faire. Une chose que Zeus lui avait demandé de faire, juste avant que Persée les rejoigne pour dire adieu à son père.

Soudain, un hennissement retentit, puis une figure ailée apparut dans le ciel.

Tournoyant avec grâce, Pégase se posa au sol devant lui. Hadès s'approcha et tendit la main. L'étalon n'hésita qu'un très bref instant avant de replier ses ailes, laissant le dieu des enfers grimper sur son dos.

Sitôt installé, Pégase partit au galop et s'élança dans le ciel. Les nuages défilèrent autour d'eux, avant qu'enfin, l'Olympe apparaisse dans un immense ciel étoilé.

La lune éclairait les immenses constructions des dieux, mais Hadès vit de loin qu'elles n'étaient plus en aussi bon état qu'autrefois.

À de nombreux endroits, des trous apparaissaient dans le toit des tours et des palais. Des pans de mur s'étaient effondrés, des statues ornant les jardins étaient tombées, réduites à un tas de gravats dans l'herbe. Et surtout, il n'y avait plus personne. Autrefois, des immortels, des nymphes et d'autres créatures magiques peuplaient cet endroit. À présent, cet endroit était désert.

Lorsque Pégase mit pied à terre devant les grilles de l'Olympe, Hadès glissa de son dos et grimpa péniblement les marches.

Comme il le redoutait, les grilles étaient fermées. Il n'eut pas le temps de réfléchir à une solution, une voix retentit de l'autre côté de la grille.

« Tu n'es pas le bienvenu ici. »

Levant les yeux, Hadès vit apparaître une femme de l'autre côté des portes de l'Olympe.

Grande, svelte, la peau hâlée, vêtue d'une longue robe blanche fermée par une ceinture verte, la déesse Hestia le fusillait du regard.

Malgré sa prestance, elle s'était affaiblie comme les autres dieux, et cela se voyait dans son apparence. Ses cheveux noirs bouclés, autrefois retenus en un chignon compliqué avec un voile et un diadème d'argent, tombaient désormais en boucles emmêlées sur ses épaules et dans son dos.

« Ouvre-moi, Hestia. Je dois me rendre au Foyer de l'Olympe. »

À ces mots, les yeux de la déesse virèrent au rouge feu pendant quelques secondes. Les mains luisantes de pouvoir, elle s'approcha de la grille et pointa un doigt menaçant vers le dieu des Enfers.

« Tu as tué presque tous nos frères et sœurs, tu t'es lié aux Titans avec Arès contre l'humanité, et maintenant, tu oses revenir en rampant jusqu'ici pour violer mon sanctuaire ?! Disparais avant que je te désintègre ! »

Bien qu'impassible en apparence, Hadès fut surpris intérieurement. Hestia était célèbre pour son tempérant impassible. C'était depuis toujours une figure immuable et pacifique pour les humains.

Même elle s'affaiblit. Les émotions humaines l'envahissent, comprit Hadès avec un pincement de cœur.

Comprenant qu'aucun mot ne la ferait changer d'avis, Hadès sortit la roche d'un pan de son manteau. En voyant la pierre, Hestia fronça des sourcils puis porta la main à sa bouche.

« Mais c'est… » dit-elle.

« Un fragment du cœur de Cronos, oui. Zeus l'a chargé du peu de force qu'il lui restait, avant de mourir. Et il m'a chargé de revenir ici pour le jeter dans les flammes du Foyer de l'Olympe. »

Hestia regarda Hadès avec méfiance.

« Es-tu en train de me dire que… ? Avec ceci, nous pourrions… ? »

« Ramener tout le monde à la vie, oui. Il existe un moyen de ramener les dieux. »

La déesse croisa les bras.

« Pourquoi ferais-tu cela ? Qui me dit qu'une fois dans mon temple, tu ne t'approprieras pas le peu de pouvoir qu'il reste pour ton usage personnel ? »

Avec un soupir las, Hadès laissa retomber sa main contre son flanc.

« Quand bien même je retrouverais mes pouvoirs, ils ne me maintiendraient en vie que quelques années. Un siècle, tout au plus ! Pourquoi le ferais-je alors qu'avec ceci, nous retrouverions tous notre immortalité, et ce de façon définitive ? »

La déesse resta immobile encore un bref instant, avant de finalement lever la main vers le ciel.

Mues par des mains invisibles, les grilles s'ouvrirent.

En silence, Hadès suivit Hestia à travers les jardins de l'Olympe. Il en profita pour regarder autour de lui.

En effet, vus d'en bas, les dégâts étaient pires que ce qu'il avait vu en survolant le mont. Les jardins étaient en friche, l'herbe asséchée, les fleurs fanées. Les maisons étaient en ruines et désertes.

Il eut envie de demander à Hestia où étaient les nymphes et les satyres, mais il s'abstint au dernier instant, craignant de raviver la colère de sa sœur et qu'elle renonce à le conduire au Foyer.

Tous deux gravirent un escalier menant à un petit temple grec. Contrairement aux autres, celui-ci était en bon état. L'endroit était empli de magie, il pouvait discerner l'éclat surnaturel qui recouvrait le marbre. Des nuages recouvraient le sol.

Arrivés à l'intérieur, tous deux s'arrêtèrent face à un autel. Là se dressait une vasque dorée où brûlait un grand feu.

Sans un mot, Hestia tendit les mains vers Hadès. Celui-ci lui remit la pierre. Avec une lenteur cérémonieuse, la déesse gravit les marches de l'autel et déposa la pierre au cœur des flammes. Là, elle se mit à réciter une formule dans une langue ancienne, du temps où les Titans et les dieux parcouraient encore ce monde librement, avant la venue des hommes.

Les flammes de la vasque parurent s'animer au contact de la pierre et se mirent à brûler avec plus d'intensité, crachant des braises qui envahirent l'espace jusqu'à former un tourbillon. Les flammes tournoyèrent vers le haut, comme pour tenter de s'échapper, puis plongèrent dans la vasque en grondant, provoquant un bref flash de lumière qui traversa l'Olympe entière. Puis l'obscurité de la nuit revint et envahit le temple. Le feu de la vasque s'était éteint, mais une lumière rouge brillait toujours en son cœur.

Se penchant, Hestia plongea les mains dans la vasque et en ressortit la pierre. Autrefois noire et terne, elle était maintenant parcourue de lignes de braises flamboyantes, comme des veines de feu sur la peau d'une créature rocheuse.

Avec un sourire teinté d'espoir, la déesse descendit l'escalier pour montrer son œuvre à Hadès. Ce dernier regarda la pierre avec fascination. Elle dégageait une chaleur et un pouvoir intense, un pouvoir qui ravivait en lui sa force d'immortel…

« Ça a marché ! » souffla l'ancien dieu des Enfers.

« Peut-être, mais cela ne vous servira à rien », dit une voix dans leur dos.

Levant les yeux, Hestia se raidit. Hadès n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui avait parlé, il connaissait bien cette voix. Avec une expression haineuse, il fit volte-face.

À l'entrée du temple se tenait un homme. Caché sous une grande cape noire, rien chez lui ne semblait indiquer qu'il était différent des humains. Rien, sinon ses pieds, qui étaient tordus, et un papillon qui battait doucement des ailes sur son épaule.

« Thanatos… » dit Hadès. « Tu n'as rien à faire ici. Ta place est au royaume des Enfers. »

« Tout comme la vôtre, seigneur Hadès… Oh ! Mais j'avais oublié. Vous n'êtes plus mon seigneur, vous êtes devenu mortel. Et vous n'avez plus votre place aux Enfers. Ce qui fait de toi… un moins que rien ! » ricana l'homme en s'approchant.

Lentement, Hestia donna la pierre à Hadès puis s'écarta de lui pour s'approcher de Thanatos.

« Mais moi, j'ai encore du pouvoir. Ceci est mon temple, et tu n'y es pas le bienvenu. Dehors ! » gronda la déesse.

Thanatos répondit par un ricanement sépulcral.

« Ne te fais aucun souci, Hestia, je ne compte pas m'attarder ici. Mais d'abord, j'aimerais que vous me donniez la pierre. »

« Quelle pierre ? »

Le sourire hypocrite du dieu de la mort disparut, laissant la place à une expression menaçante.

« Ne me mens pas, Hestia ! Je sais que vous comptez ramener à la vie les dieux que Hadès, Arès et Cronos ont tués. Je suis prêt à faire preuve de clémence et à vous épargner tous les deux, pour vous laisser vivre encore quelques années en tant que simples mortels, avant de revenir vous chercher lorsque vous serez vieux. Mais si vous pensez pouvoir me retirer les vies que j'ai prises, vous vous faites des illusions. Nul ne peut tromper la mort ! »

Hestia secoua la tête.

« Je suis de nature neutre depuis toujours, mais cette fois c'est différent. C'est mon devoir de protéger le feu de l'Olympe ! »

Et sur ces mots, elle tendit les mains et projeta un puissant rayon de lumière en direction du dieu de la mort. Celui-ci l'esquiva, et balaya l'air d'un geste de la main. Une vague d'énergie rouge et noire frappa Hestia, la faisant tomber au sol et glisser jusqu'au pied d'Hadès.

« Aaaaah… ! » cria la déesse.

« Ma sœur ! » dit Hadès en s'agenouillant auprès d'elle.

Thanatos secoua la tête.

« Vous, les Olympiens, vous êtes si pathétiques ! Il était temps que vous mouriez pour que nous, les dieux primordiaux, reprenions notre place en ce monde. »

Furieux, Hadès le fusilla du regard.

« Ce monde n'était que ténèbres et chaos avant que nous intervenions ! Vous l'auriez détruit et seriez morts dans le processus, si Zeus n'était pas intervenu », dit l'ex-dieu.

« Ce qu'on m'a raconté est donc vrai. Tu t'es réconcilié avec Zeus avant que je vienne le chercher. Tu t'es ramolli, Hadès ! Tu n'as plus ta place aux Enfers… mortel », conclut-il avec une note de méchanceté dans la voix.

Hadès n'eut pas le temps de répliquer. Hestia lui saisit la main qui tenait la roche et ferma les yeux.

Thanatos prit soudain l'air paniqué et se précipita vers elle, quand la pierre émit une formidable déflagration de lumière rouge qui envahit la pièce.

Lorsqu'elle s'éteignit, la pierre avait disparu des mains d'Hadès. Surpris, ce dernier regarda Hestia.

La déesse avait changé. Ses cheveux avaient viré au gris, et son visage affichait maintenant une telle fatigue qu'elle paraissait plus vieille.

« Qu'as-tu fait… » souffla Thanatos, l'air effaré.

« Je l'ai envoyée dans le monde des humains. Tu ne la retrouveras jamais », dit la déesse.

« Pauvre folle ! Tu as sacrifié tes dernières forces, tu es en train de mourir, je le sens ! Tu ne peux plus rien contre moi, maintenant », dit Thanatos en tendant la main.

Hadès baissa les yeux et vit avec horreur que les jambes d'Hestia étaient en train de se transformer en cendres.

« Thanatos, laisse-la ! Elle n'est plus d'aucun intérêt pour toi, tu devrais plutôt redescendre si tu veux trouver la pierre. »

« Non… il ne la trouvera pas. Seul un mortel peut la trouver… Celui qui… nous sauvera », dit Hestia.

Avec effort, elle agrippa le bras d'Hadès.

« Trouve-le… Guide-le ! Et si cet être est bien digne du pouvoir de la Flamme de l'Olympe… aide-le à accomplir son destin. »

Hadès n'eut pas le temps de lui répondre. Le reste du corps d'Hestia se transforma en statue.

Le visage crispé de douleur, Hadès détacha ses bras du corps de la déesse, qui tomba au sol en un tas de cendres.

Fièrement, les yeux étincelants de rage, il défia Thanatos du regard.

« Qu'attends-tu ? Prends ma vie, rien ne t'en empêche ! »

Le dieu de la mort esquissa le geste de tendre la main vers lui, mais se ressaisit et la laissa retomber contre son flanc. Secoué d'un rire silencieux, il reprit la parole :

« Pour toi, la mort serait une libération… Non, tu vas vivre, Hadès. Je te maudis : désormais, tu seras immortel, mais tu n'auras pas les pouvoirs d'un dieu. Tu vivras jusqu'à ce que tu aies trouvé l'Élu du Feu de l'Olympe. Et lorsque je l'aurai en ma possession, alors je viendrai te chercher. En attendant, vis. Vis et souffre, dieu déchu ! »

Et sur ces mots, il disparut dans un nuage de fumée noire.

Seul restait Hadès, dans le temple abandonné d'Hestia où déjà, les ténèbres se répandaient, apportant avec elles la ruine et le désespoir.