Love By Chance

Chapitre 1

L'aube se levait lentement, teintant le ciel gris de teintes rosées comme le soleil montait dans ce ciel dénué de tout nuage.

Ce serait une belle journée, oui.

Judith sourit, ramenant la couverture sur ses deux enfants, encore profondément endormis.

Baissant un regard bleu, elle les observa avec tendresse.

Ahmed ressemblait de plus en plus à son père, ayant cependant les iris clairs de sa famille, originaire d'Israël.

Et la petite Ilana enchantait leurs journées avec sa joie de vivre et ses sourires, toujours présents.

Avec une dernière caresse sur la joue de sa fille, elle sortit de la tente, saluant la sentinelle qui, immédiatement, vint se poster devant l'entrée.

Personne ne touchait aux enfants du commandant des douze tribus Medjaï, non, personne.

Judith s'était installée sur une dune, légèrement éloignée du campement.

Le regard fixé sur les étoiles qui pâlissaient dans la lumière dorée du soleil, elle se remémorait sa vie, son enfance passée sur les routes, accompagnant son père.

Elle avait été heureuse, oui, aimée par ses parents.

Mais ils n'étaient pas riches.

Un jour, ils s'étaient arrêtés dans un campement de Medjaï, guerriers descendants des gardes du corps du pharaon.

Désormais, ces hommes étaient les sentinelles du désert, empêchant tout imprudent de s'avancer plus avant.

Judith avait alors 16 ans, jeune fille aux frisettes marron et aux yeux bleus, étrangeté dans ce désert.

Elle avait été présentée au chef du campement, Ahmed Bay, homme silencieux au regard sombre et implacable.

Tenue à l'écart, elle avait vu son père et le chef des Medjaï discuter, jetant de nombreux regards dans sa direction.

Alors, sans qu'on ait besoin de le lui dire, elle avait su.

Elle allait être « offerte » aux Medjaï en échange d'une importante somme d'argent.

Elle s'y était préparée, oui, mais encore aujourd'hui, elle sentait la morsure de la trahison et la honte d'être vendue, tel du bétail.

Oo*oO

Un cri interrompit les pensées de Judith.

Ils revenaient !

Les guerriers revenaient !

Immédiatement, elle se précipita à la suite des femmes et des hommes, restés pour veiller sur le campement.

Évidemment, seule une partie de l'armée revenait.

Mais Judith reconnut bien la haute silhouette d'Ardeth et elle sourit, soulagée.

Il était sain et sauf, grâce à Dieu.

De loin, la jeune femme observa son époux saluer les membres de sa tribu, les traits tirés mais souriant.

Alors elle se détourna et à pas lents, revint à leur tente, la plus grande du campement.

Car l'épouse du commandant des Medjaï se devait d'attendre le retour de son homme et non pas se jeter dans ses bras comme elle rêvait de le faire.

Il y avait plus d'un mois qu'il était parti.

Et même si elle avait été tenue au courant des événements, elle avait craint pour la vie d'Ardeth.

La vie de Medjaï était jonchée de périls, tous plus grands les uns que les autres.

Ardeth arrivait à la rassurer d'un sourire mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer le pire le concernant.

Craintes légitimes d'épouse, oui.

Oo*oO

« Mama ? »

Elle baissa la tête, rencontrant un regard identique au sien.

Elle sourit à son fils, l'embrassant sur le front.

« Salam Aleykoum, Ahmed. »

« Aleykoum Salam, mama. »

« Tu as bien dormi ? »

Le petit garçon acquiesça.

« Huhu. Ils sont revenus ? »

« Qui donc ? »

« Mais les Medjaï ! »

La mère parut s'étonner :

« Les Medjaï ? Mais je l'ignore. »

« Tu mens ! Je les entendus ! »

« Et bien, va voir par toi-même, alors. »

Sans hésiter, son fils s'élança dans la direction de l'entrée du campement, immédiatement suivi par Suleiman, sentinelle devenue garde du corps en un instant.

Judith sourit en l'entendant pester contre Ahmed mais le fils du commandant fit la sourde oreille, continuant de courir vers son père.


Bonus chapitre 2

* Ainsi, Judith avait souffert le martyr pendant un jour et demi, se tordant de douleur malgré les décoctions préparées par Hakim, le vieux guérisseur.

Cette fois-là, Ardeth était présent, la main enlacée à la sienne, encaissant ses injures et ses malédictions sans broncher.

** O'Connell, par la force des choses, était devenu ami avec Ardeth.

Mais ses arrivées avaient toujours provoqué de véritables cataclysmes.

Et vu que Rick et sa famille venaient juste de repartir pour l'Angleterre, il était plus sage de reporter cette rencontre, qui ne manquerait pas de faire des étincelles, ils n'en doutaient pas.

*** Tournant lentement la tête, elle rencontra alors un regard sombre, en partie dissimulé par une boucle noire.