La voie du Maître de La Mort
Auteure : Omega Hannah
DISCLAIMER : Les personnages et l'univers HP appartiennent à J.K Rowling et l'histoire m'appartient dans son intégralité ainsi que les OC.
Pairing : Severus/Harry
Rating : M
Synopsis : Harry conclut un marché avec La Mort et se retrouve projeter dans le passé à l'époque des Maraudeurs. Il est prêt à tout pour changer l'avenir, même à devenir l'ennemi de ceux qui furent un jour ses proches.
Avertissements : Cette histoire pourrait contenir des scènes de violence et/ou de tortures. Elle contiendra des scènes explicites et détaillées de relations sexuelles entre deux personnes de même sexe. Il y aura certainement une possibilité de M-Preg.
Note de l'auteure :N'étant pas l'auteure de HP, il est fort probable que les personnages de cette histoire soient OOC. Je pense avoir tout dit donc homophobes et autres, veuillez vous abstenir de lire cette histoire. Amoureux du yaoi/slash et du Snarry, régalez-vous !
Chapitre 1
L'humiliation de Snape
.
C'était enfin terminé. Ils avaient vaincu les ténèbres et ils étaient enfin libres de vivre dans la joie et l'insouciance mais malheureusement pour notre jeune héros, cette victoire avait comme un goût de défaite sur le bout de la langue. Il avait l'impression qu'un immense gouffre était apparu dans sa poitrine. Il avait triomphé de Lord Voldemort mais combien de personnes avaient perdu la vie pour en arriver à un tel résultat ? Combien de vies avaient été gâchées à cause de la folie d'un seul homme, de la lâcheté et de l'idiotie d'un groupe ? Comment pourraient-ils se construire un avenir avec un passé aussi lourd ?
Lorsqu'il montra la Baguette de Sureau, Hermione et Ron la contemplèrent avec une révérence, que même l'esprit brouillé par le manque de fatigue, il n'aimait guère.
— Je n'en veux pas, dit-il.
— Quoi ? s'exclama Ron. Tu es dingue ?
— Je sais qu'elle est puissante, reprit Harry d'un ton las. Mais j'étais plus heureux avec la mienne. Alors…
Il rencontra le regard de sa meilleure amie et put lire dans ses prunelles chaleureuses, une immense admiration et une profonde affection. Elle lui sourit avec douceur et se rapprocha de lui pour coller son corps contre le sien, posant sa tête sur son épaule. Il était soulagé de constater que la jeune femme le comprenait et soutenait sa décision.
Il n'avait guère envie d'avoir un tel pouvoir entre les mains. Tant de pouvoirs avaient conduit des hommes biens à commettre l'irréparable et il ne souhaitait en aucune façon rajouter son nom à cette longue liste.
Il fouilla dans la bourse accrochée à son cou et en sortit les deux morceaux de bois de houx, tout juste reliés par un mince filament de plume de phénix. Hermione disait qu'on ne pouvait pas la réparer, que les dégâts étaient trop importants. Tout ce qu'il savait, c'était que si cela ne marchait pas cette fois-ci, rien ne marcherait jamais.
Il posa la baguette brisée sur le bureau du directeur, la toucha avec l'extrémité de la Baguette de Sureau et dit :
— Ré…
— Une minute, mon cher, l'interrompit une voix désagréable.
Il chercha la source de cette voix inconnue et son regard se porta sur une silhouette disgracieuse qui s'appuyait sur le bureau du directeur de Poudlard. L'intrus se redressa et se dévoila sous les yeux ébahis du héros.
L'inconnu était très grand aux membres surdimensionnés par rapport à son corps. Ses épaules étaient recouvertes de plumes noires sous lesquelles se cachaient ses ailes, également noires comme l'ébène. Il portait une boucle d'oreille avec un cœur au bout, à son oreille gauche. Sa tête était la seule partie de son corps blanche, et des yeux légèrement exorbités.
— Qui êtes-vous ? Et comment êtes-vous entrés ? demanda Harry.
L'étranger afficha simplement un large sourire qui le rendit encore plus laid qu'auparavant.
— Moi, c'est Harry, répondit l'inconnu.
— Harry ? fit-il dubitatif.
— Ouais, lança l'autre Harry. Je suis toi.
— Ce n'est pas possible.
L'autre Harry sourit de nouveau et notre jeune héros décida qu'il n'aimait guère le voir sourire car c'était vraiment effrayant. Puis, il se rendit compte d'une chose tout à fait troublante. Hermione, qui avait la tête posée sur son épaule, ne bougeait pas. Elle semblait figée sur place. Un coup d'œil à Ron lui confirma qu'il en était de même pour le roux. C'était comme si le temps avait été suspendu dans la pièce.
— C'est exact, dit l'autre Harry.
Le survivant lança un regard surpris à l'homme qui arpentait le bureau de Dumbledore. L'autre se tourna vers lui tout en se tordant le cou, ses orbes de jade brillaient d'un éclat malicieux.
— Je suis toi.
— Co…co…comment ?
L'autre Harry joua avec une plume qui était posée sur le bureau avant de se jeter brusquement sur le fauteuil et de pousser un éclat de rire qui fit grincer des dents au jeune héros.
— Et si on passait un marché toi et moi ? proposa l'autre Harry.
— Quel marché ? le questionna le gryffondor avec méfiance.
— Inutile d'être ainsi. Je te propose un marché tout ce qu'il y a de plus réglo, promis juré, dit l'autre Harry.
Le survivant doutait de la parole de cet homme à l'aspect repoussant. Ce n'était certainement qu'une intuition mais tous ses sens lui disaient de se méfier de ce double étrange.
— Qu'est-ce que tu veux ? questionna-t-il d'un ton sec.
— Que tu n'abandonnes pas ton pouvoir de Maître de La Mort, répondit-il en plantant son regard dans le sien.
— Ma décision est prise, déclara le survivant. Je compte replacer la Baguette dans le tombeau de Dumbledore.
— Tu ne peux pas faire ça, Harry ! Tu ne t'imagines même pas la chance que tu es en train de laisser passer à cause de ta sensiblerie exaspérante.
— La guerre est finie. Voldemort a été vaincu. Il est inutile de conserver un tel pouvoir qui n'a apporté que la destruction.
L'autre Harry se releva d'un bond et le gryffondor sursauta lorsqu'il sentit sa meilleure amie être éloignée de lui par une puissance invisible. Il lança un regard noir à son double qui s'approcha de lui et qui posa son bras autour de ses épaules. La différence de température entre leur deux corps le fit trembler de froid.
— Et combien d'êtres chers as-tu perdu dans cette guerre ? Combien d'innocents ont trépassé sous la folie de Voldy ? Combien n'auront pas la chance de grandir auprès de leurs parents ? Combien de parents, de frères et de sœurs pleureront les membres de leur famille qui n'auront pas survécu ?
Harry n'appréciait guère la tournure que prenait cette conversation car il avait la nette sensation d'être manipulé par cet inconnu qui disait s'appeler Harry.
— Tu peux effacer toute cette souffrance causée par Voldy et réécrire l'histoire, Harry, poursuivit l'autre.
— Comment ?
— En rassemblant les reliques de La Mort, tu en es devenu le maître, mon cher, dit l'autre. Tu t'es élevé au rang de dieu et tu détiens un pouvoir infini.
Harry baissa les yeux sur la Baguette de Sureau qu'il tenait dans sa main et repensa à tous les êtres chers qu'il avait perdu à cause du Seigneur des Ténèbres. Il jeta un regard à sa meilleure amie et pensa aux parents de cette dernière, aux sacrifices qu'elle avait eu à faire pour lui, pour être à ses côtés. Il tourna ensuite la tête vers le roux et se remémora le décès de Fred. Ils avaient tant sacrifié par sa faute.
L'autre Harry sourit en suivant le cheminement de pensées de son double humain. Il sentait par avance que cette expérience allait être la plus exaltante de sa vie d'immortel.
— Que gagnes-tu, là-dedans ? l'interrogea son double humain.
— Moi ? fit-il faisant mine de réfléchir. À part m'amuser et me tirer de cet ennui éternel ? Rien d'autre.
Harry lui lança un regard dubitatif. Il n'était pas dupe et savait très bien que cet homme particulier n'avait rien d'un enfant de chœur. Qu'il regretterait certainement le marché qu'il allait passer avec cet être effrayant.
— Quel marché me proposes-tu ? demanda-t-il dans un soupir las.
— Celui d'endosser ton rôle de Maître de La Mort, répondit l'autre.
— Ce qui consiste en quoi ?
— À fusionner, tout simplement.
— Quoi ? De quoi parles-tu ? Tu m'as dit que…
Harry ne put finir sa phrase car l'autre s'était jeté sur lui et commença à fondre sur sa peau. Il tenta de repousser cette entité étrange mais il fut pris d'un vertige et il tomba sur le sol froid du bureau de Dumbledore. Il s'évanouit en entendant le rire désagréable et horripilant de son double.
.
.
— Plus que cinq minutes !
La voix fit sursauter le vainqueur du duel contre Lord Voldemort. Il se redressa subitement et vit le sommet du crâne de Flitwick qui avançait un peu plus loin entre les tables. Le professeur Flitwick passa devant un élève aux cheveux noirs ébouriffés… très ébouriffés. Harry fronça les sourcils, interloqué. Que se passait-il ?
Le garçon s'était redressé à présent, il posait sa plume, reprenait son parchemin au début pour relire ce qu'il avait écrit… . Il fut choqué de constater qu'il était en train de regarder son père. Il éprouva au creux de l'estomac un brusque sentiment d'excitation. C'était comme s'il avait contemplé son propre portrait, à quelques erreurs près. Les yeux de James étaient couleur noisette, son nez légèrement plus grand que celui d'Harry et il n'y avait pas de cicatrice sur son front, mais ils avaient le même visage mince, la même bouche, les mêmes sourcils. Les cheveux de James se dressaient en épis à l'arrière de sa tête, exactement comme ceux de Harry, ses mains étaient semblables aux siennes et Harry était sûr que lorsque James se lèverait, ils auraient la même taille à un ou deux centimètres près.
James bâilla en ouvrant grand la bouche et se passa la main dans les cheveux en les ébouriffant encore un peu plus. Puis, après avoir jeté un regard au professeur Flitwick, il se tourna sur son siège et adressa un sourire à un autre élève assis quatre rangs derrière.
Harry éprouva le même sentiment d'excitation lorsqu'il vit Sirius répondre à James en levant le pouce. Sirius était confortablement installé sur sa chaise qu'il balançait d'avant en arrière. Il était très beau, ses cheveux bruns tombaient sur ses yeux avec une sorte d'élégance désinvolte que ni James, ni Harry n'auraient jamais pu imiter et une fille assise derrière lui l'observait d'un œil plein d'espoir, bien qu'il n'eût aucun regard pour elle.
Deux tables plus loin, Harry éprouva à nouveau un sursaut de plaisir, il reconnut Remus Lupin. Il paraissait pâle et faible (la pleine lune approchait-elle ?) et semblait absorbé dans sa copie d'examen. Les sourcils légèrement froncés, il relisait ses réponses en se grattant le menton avec le bout de sa plume.
Logiquement, Queudver devait être également quelque part dans la salle… et en effet, Harry le repéra quelques secondes plus tard : il était petit, le nez pointu, les cheveux châtain clair, sans éclat. Queudver paraissait anxieux, se rongeait les ongles, les yeux fixés sur son parchemin, le bout de ses chaussures raclant le sol. De temps à autre, il jetait un coup d'œil à la copie de son voisin en espérant y lire quelque chose.
Harry posa son regard sur la feuille qui était sur sa table et put lire :
DÉFENSE CONTRE LES FORCES DU MAL
BREVET UNIVERSEL DE SORCELLERIE ÉLÉMENTAIRE
Comment était-ce possible ? Il avait déjà passé cet examen et n'aurait certainement pas l'effectuer en compagnie de James ainsi que du reste des maraudeurs puisqu'ils n'étaient pas de la même génération.
Il balaya à nouveau la salle du regard et repéra à quelques tables de lui un Snape adolescent qui paraissait maigre, noueux et blafard, comme une plante qu'on aurait abandonné dans l'obscurité. Ses cheveux longs, ternes et graisseux pendaient sur la table, et son nez crochu touchait presque le parchemin sur lequel il écrivait.
— Posez vos plumes, s'il vous plaît ! couina le professeur Flitwick. Cela vous concerne également Stebbins ! Veuillez rester assis pendant que je ramasse les parchemins ! Accio !
Plus d'une centaine de parchemins s'envolèrent aussitôt pour atterrir avec force entre les bras tendus de Flitwick qui tomba à la renverse sous le choc. Il y eut quelques rires et deux élèves, parmi ceux assis au premier rang, se précipitèrent pour l'aider à se relever.
— Merci… Merci, dit le professeur Flitwick d'une voix haletante. Très bien, vous pouvez sortir, maintenant ! Sauf vous, monsieur Castillon.
Harry fronça les sourcils lorsqu'il fut désigné par le professeur Flitwick. Castillon ? se demanda-t-il, confus. Notre nouvelle identité, lui souffla une voix familièrement désagréable dans la tête. Il se retint assez difficilement de rouler des yeux et accorda toute son attention au directeur de la maison Serdaigle qui lui tendit un parchemin.
— Qu'est-ce ? demanda-t-il.
— Un concours de duel est organisé chaque année par la Confédération Internationale des Duellistes Sorciers et le concours est ouvert à tout sorcier de tout âge, répondit Flitwick. J'ai pensé que cela pourrait vous intéresser.
— Merci, professeur. Je vais y réfléchir.
Flitwick hocha la tête et laissa le jeune homme se diriger vers les portes de la Grande Salle.
« Où m'as-tu conduit ? » s'énerva Harry.
« Tu ne vas tout de même pas me crier dessus pour avoir exaucé ton souhait ! »
« Exaucé mon souhait ? » s'indigna le survivant. « Tu ne m'as même pas prévenu de ce que tu comptais faire ! »
« Mais avoue que j'ai eu une très bonne idée. »
« Une bonne idée ? » couina Harry, irrité. « Où sommes-nous ? »
Un long silence suivit sa question et Harry sut que son double ne lui répondrait pas. Il ferait donc mieux de trouver les réponses à ses questions tout seul, bien qu'il ait une petite idée de l'endroit ou plus précisément de l'époque à laquelle il se trouvait. Il franchit à peine le seuil des portes de la Grande Salle qu'un groupe d'étudiants se rua vers lui.
— Il te voulait quoi, Flitwick ? lui demanda une blonde aux yeux verts.
Harry, bien qu'il puisse affirmer rencontrer la blonde pour la première fois, était certain de la connaître car elle était une amie, du moins, dans ce monde. Il savait qu'elle s'appelait Ainsley Taylor, qu'elle était une sang-mêlée et faisait partie des filles les plus populaires de Poudlard.
— Comment s'est passé ton épreuve ? le questionna un garçon à la peau chocolat et aux yeux marron.
Harry reconnut tout de suite l'Auror Shacklebolt et fut surpris de découvrir qu'il faisait partie de la génération des Maraudeurs. Il connaissait si peu de ses parents alors comment aurait-il pu être au courant du passé de leur entourage ?
Se tenant à une certaine distance du groupe sans pour autant être exclue, une étudiante à la chevelure aussi noire que les ténèbres qui tombait en cascade dans son dos et des yeux d'un vert émeraude qui semblait briller de mille éclats. Elle portait l'uniforme de Serdaigle tout comme Shacklebolt à l'exception d'Harry et d'Ainsley qui appartenaient à Poufsouffle.
— Flitwick me propose de m'inscrire à un concours de duelliste, répondit-il en remettant le parchemin à la blonde. J'ai fait ce que j'ai pu.
— Toujours aussi modeste hein ? renifla Ainsley avec amusement. Nous savons tous que tu obtiendras certainement un Optimal à cet examen.
— J'ai adoré la question dix, lança vivement Kingsley. Donnez cinq signes permettant d'identifier un loup-garou.
— C'était merveilleux, jubila Ainsley. Je les ai tous cité.
Harry marcha aux côtés du groupe d'étudiants et jeta un coup d'œil sur sa gauche à la jeune fille qui marchait tout près de lui.
— Et toi, Morgane ? lui demanda-t-il. Comment s'est déroulé ton examen ?
La brune continua de marcher sans lui répondre et il leva les yeux au ciel, connaissant le caractère revêche de la Serdaigle. Il était encore surpris par toutes les connaissances qui s'emmagasinaient dans son cerveau. Ainsley bavardait joyeusement autour de leur bande d'amis et était le centre d'animation de leur groupe, racontant des anecdotes drôles du dortoir des filles de Poufsouffle. Ils se dirigeaient tous les quatre vers le lac lorsqu'ils virent tout un amas d'élèves se regrouper en cercle sur la pelouse près du lac du château. Certains étudiants semblaient inquiets tandis que d'autres avaient l'air de s'amuser.
— Ce doit être encore Potter et Black, dit Ainsley d'une voix où perçait l'exaspération.
— Nous ferions mieux de nous diriger vers la bibliothèque, suggéra Kingsley.
Harry se dirigea vers la foule et sut que ce qu'il y verrait ne lui plairait pas.
— Harry ! l'appela Ainsley.
Snape était allongé par terre, le souffle court. James et Sirius s'avancèrent vers lui, leurs baguettes brandies. En même temps, James lançait des regards par-dessus son épaule vers les filles assises au bord du lac. Queudver était également debout à présent. Il avait contourné Lupin pour mieux voir et contemplait le spectacle avec délectation.
— Alors, comment s'est passé ton examen, Servilo ? demanda James.
— Chaque fois que je le regardais, son nez touchait le parchemin, dit Sirius d'un air mauvais. Il va y avoir de grosses taches de gras sur toute sa copie, ils ne pourront pas en lire un mot.
Des rires s'élevèrent un peu partout. Queudver émit un ricanement aigu. Snape essayait de se relever mais le maléfice agissait encore sur lui. Il se débattait comme s'il était attaché par d'invisibles cordes.
Harry se rappela parfaitement du souvenir du maître des potions et connaissait la suite des évènements. Il savait ce qui arriverait dans peu de temps. Snape finirait une fois de plus humilié par les Maraudeurs mais cette fois-ci, il perdrait sa seule amie et il serait impossible de maintenir le jeune Snape hors des rangs des Mangemorts.
— Harry, l'interpella Kingsley dans son dos.
Le héros du monde sorcier ignora l'appel du noir et se fraya un chemin au milieu de la foule qui s'était rassemblée autour des deux Gryffondor et du Serpentard qui se trouvait sans défenses.
— Laissez-le tranquille, ordonna Harry d'une voix de baryton d'un ton glacial.
James et Sirius se tournèrent pour voir le Poufsouffle qui venait de parler.
Harry Castillon était un adolescent d'une quinzaine d'années à la longue chevelure de jais tressée d'une manière particulière deux nattes à partir des tempes qui se terminaient derrière chaque oreille et retombaient sur ses épaules, puis une à l'arrière de la tête, tressée de façon à évoquer les nervures d'une feuille. Il possédait un corps élancé néanmoins sculpté de muscles fins, souples et vigoureux ainsi qu'un regard émeraude qui faisait chavirer le cœur de bons d'élèves de Poudlard qui souhaitaient mettre le grappin sur le Poufsouffle.
— Castillon ! fit James.
— Tu m'as entendu, Potter ? Laissez-le TRANQUILLE !
— Pourquoi t'irais pas te mêler de tes affaires, hein, Castillon ?
Harry détesta aussitôt l'attitude hautaine du Gryffondor et sans qu'il ne sorte sa baguette magique, il lança :
— Impedimenta !
James fut projeté vers l'arbre le plus proche qui émit un craquement sous le choc.
— Expelliarmus ! lança Sirius.
— Protego ! répliqua Harry qui invoqua un bouclier puis il contrattaqua aussitôt avec un maléfice du saucisson qui fit tomber le Gryffondor.
Un bon nombres d'élèves éclatèrent de rire et l'une des filles assises au bord du lac s'était levée et s'était immédiatement précipitée vers Snape dont le maléfice commençait à se dissiper. Remus qui avait fait mine de réviser s'était levé, sa baguette en main, prêt à défendre ses amis.
— À ta place, je ferais mieux de continuer à jouer au lâche car si tu oses intervenir là-dedans, ton petit problème de fourrure ne sera qu'une écaille de dragon comparé au châtiment que je pourrais t'infliger, menaça Harry d'une voix froide.
Il n'était plus question de fermer les yeux sur le comportement inacceptable de son père et de son parrain mais aussi de Remus et de Pettigrow. Un comportement qui était encouragé par Dumbledore et le reste des professeurs mais il était temps de changer cela.
« Je le savais que je ne m'ennuierais pas avec toi » rigola l'autre Harry.
Harry ignora la voix dans sa tête et posa un regard plein de dédain sur Black et Potter. Il retira la chevalière qui ornait son doigt et la leva vers le ciel.
— Moi, Harry Valan Castillon, Lord Castillon et Duc de Godric's Hollow invoque le Conseil des Quatre de Poudlard, dit-il d'une voix forte.
Des chuchotements horrifiés furent élevés dans la foule d'étudiants. Ceux qui appartenaient à des familles de Sang-Pur ou de Sang-Mêlé connaissaient les traditions sorcières et savaient qu'invoquer le Conseil des Quatre de Poudlard n'était jamais un bon présage pour ceux qui feraient partie des accusés du Conseil.
La pelouse se mit à trembler et des symboles runiques se mirent à apparaître sur l'herbe. Certains étudiants s'éloignèrent le plus possible des symboles tandis que d'autres s'en approchaient, fascinés.
— Lord Castillon, quel est le motif de votre invocation ?
On eût comme l'impression que la voix venait des entrailles profondes du château.
— Je demande qu'un tribunal du Conseil des Quatre de Poudlard soit ouvert pour juger de la légitimité de Dumbledore en tant que Directeur de l'école, commença Harry.
Un halètement collectif se fit entendre sur toute la pelouse.
— Que les élèves James Fleamont Potter, Sirius Orion Black, Remus John Lupin et Peter Pettigrow soient jugés pour leurs actes d'intimidation envers l'étudiant Severus Tobias Snape, poursuivit-il. Que les professeurs de Poudlard soient jugés pour leur laxisme envers l'intimidation dont a été victime Severus Snape ainsi que d'autres étudiants.
Un silence plana pendant de longues minutes pendant lesquelles certains étudiants craignaient pour eux car si un tribunal était ouvert, quelques-uns d'entre eux pourraient être appelés à témoigner. Personne ne pourrait échapper au tribunal d'un Conseil des Quatre.
— Nous ouvrons le tribunal du Conseil des Quatre de Poudlard. Le procès se déroulera lors de la pleine lune, déclara la voix.
— Merci, Conseil.
— Potter et Black sont dans la merde, marmonna un étudiant.
— Vous pensez que Dumbledore va être expulsé par Poudlard ? demanda un autre.
— C'est quoi le Conseil des Quatre de Poudlard ? questionna une élève de Gryffondor.
— Ce sont les ennuis qui pointent leur nez, Mary, répondit un étudiant.
Ainsley se rapprocha d'Harry et posa sa main sur le bras du brun.
— Pourquoi t'as fait ça ? demanda la blonde curieuse.
— Peut-être était-il temps que Potter et sa bande paient pour leurs actions, répondit la brune qui ressemblait traits pour traits au survivant.
— Tout de même, fit la blonde, perplexe. Le Conseil des Quatre !
— Ils ont voulu jouer avec le feu, dit Kingsley.
Harry leva la tête et croisa le regard insondable de Snape. Ce dernier se tenait appuyé contre une jeune fille à la chevelure rousse foncée et aux yeux verts en amande. Harry était certain que le garçon s'interrogerait sur les raisons de ses actions et se méfierait de lui comme de la peste mais qu'importe, il venait de débuter la partie et Snape allait être un atout dans cette guerre qu'il comptait gagner ou un ennemi qu'il devrait abattre. Quoi qu'il en soit, il n'était plus question de rester inactif et de se laisser manipuler par qui que ce soit. Il changerait l'avenir et peu lui importait si ses proches deviendraient des ennemis ou des alliés.