Bonjoooooour !

Et voilà l'épilogue tant demandé ! C'est donc la fin de cette histoire et je ne vous remercierai jamais assez pour tous vos gentils mots... MERCI pour votre accueil incroyable ! Sachez que chaque review, chaque fav... m'a touchée et je vous en suis extrêmement reconnaissante.

Comme je n'ai pas pu le faire par MP, merci aussi à Marie, guest sans nom, et guest tout court lol ! Merci infiniment pour votre enthousiasme...

Je vous dis au revoir pour cette histoire, mais je reviendrai ! Je ne peux abandonner Emma et Regina comme ça...

Au programme, donc : du fluff, de la guimauve et des petits coeurs partout partout... Oui, c'est trèèèès rose. Mais après tout ce qu'elles ont vécu, elles en ont bien le droit, vous ne trouvez pas ?

Allez, je vous souhaite une bonne lecture...


Epilogue : Les aubépines blanches

Il faisait particulièrement beau pour un matin d'avril. Le soleil, déjà haut dans le ciel, brillait d'une lueur éclatante et ses rayons adoucissaient l'air matinal. Regina ouvrit les paupières et étira tous ses muscles encore engourdis par la longue nuit. Elle était heureuse.

Le sourire aux lèvres, elle sortit de son lit, et se dirigea sans un bruit vers un majestueux couffin surmonté d'un dais orné de luxueuses étoffes rouge et or. Elle se pencha et son cœur battit plus fort quand un petit bébé ouvrit les yeux et lui sourit.

- Bonjour, mon petit prince…, murmura-t-elle tendrement.

Pour toute réponse, l'enfant babilla et se mit à baver. Regina rit doucement et le prit dans ses bras.

- Tu as faim ? reprit-elle en le berçant contre elle. Tu sais ce qu'on va faire, alors ? On va aller déjeuner, et après, on ira retrouver Emma. Tu es content de revoir Emma, n'est-ce pas ?

L'enfant avait-il réellement compris ? C'était peut-être une coïncidence, mais dès que la jeune femme avait prononcé le prénom « Emma », le bébé avait émis un petit gazouillement joyeux.

Oui, elle était heureuse… Elle avait un enfant qu'elle aimait par-dessus tout, et, au moment où elle s'y attendait le moins, l'amour avait frappé à sa porte. Un jour, deux yeux verts magnifiquement perçants avaient pénétré son cœur et n'en étaient plus jamais ressortis.

Se voir en cachette de son père et de son mari n'était sans doute pas la situation la plus confortable, mais elle s'en satisfaisait. Et son cœur qui avait commencé à noircir sous l'influence néfaste de la magie paternelle, redevenait peu à peu pur et aimant.

Comme tous les jours, elle prétexterait une envie d'être seule, loin des cours de magie et de la gouvernance du royaume et elle passerait la journée aux côtés de celle qui faisait battre son cœur. Son père et son mari ne s'en préoccupaient guère, trop contents de gérer les affaires courantes du Royaume sans qu'elle n'interfère dans leurs affaires.

Après s'être préparée et avoir nourri son enfant, Regina, son fils dans les bras, sortit du château et s'enfonça dans la forêt.

- Bonjour les deux amours de ma vie ! lança Emma en les voyant arriver à leur lieu de rendez-vous habituel.

Elles se trouvaient dans une petite clairière au milieu de la forêt, ni trop près du château, ni trop loin. Ainsi Regina pouvait à tout moment revenir rapidement dans sa chambre et éviter tout soupçon sur leur relation. Elle n'en avait jamais parlé à son père, mais elle savait qu'il ne l'accepterait pas. Aussi avaient-elles décidé toutes les deux de vivre leur amour loin des regards et dans le plus grand secret.

Elles avaient mis du temps à accepter leur relation. Regina refusait de mettre l'équilibre du Royaume en péril, et Emma craignait la colère du souverain. Mais l'évidence leur avait rapidement sauté aux yeux : les deux jeunes femmes ne pouvaient pas vivre éloignées l'une de l'autre. Elles vivaient ainsi au jour le jour et ne savait où cela les mènerait, mais elles ne pouvaient se résoudre à vivre sans l'autre.

Ainsi, au château, Regina jouait son rôle de future reine, et dans la forêt, Emma vivait dans une petite cabane en bois construite de ses mains. Dès qu'elles le pouvaient, elles se retrouvaient dans leur endroit secret. L'espace était rudimentaire mais aménagé avec goût. Le cabanon faisait face à une rivière, dans une clairière ensoleillée. En ce début de printemps, quelques rares fleurs courageuses avaient commencé à pointer le bout de leur nez, et enjolivaient l'endroit de délicates teintes pastel.

- Bonjour mon beau chevalier, répondit Regina avec un immense sourire.

Tous les matins, les deux jeunes femmes se retrouvaient avec émotion, semblant se redécouvrir à chaque fois. Et comme tous les jours, Emma enserra le visage de Regina entre ses mains et le recouvrit de baisers. Cette dernière ferma les yeux sous les caresses, et, si elle n'avait pas tenu son bébé entre ses bras, elle aurait serré le corps d'Emma tout contre elle.

- Comment allez-vous, aujourd'hui ? demanda-t-elle entre deux baisers. Bien dormi ?

Pour toute réponse, Regina hocha la tête, les yeux perdus dans ceux d'Emma. Elle adorait ces baisers doux comme des caresses, mais elle en voulait plus. Elle avança la tête et posa ses lèvres sur celles de son amante. Elles frissonnèrent de bonheur, en se rapprochant encore un peu plus… Un petit gazouillement les fit revenir à la réalité.

- Eh bien quoi, tu n'aimes pas être écrasé entre nous deux ? plaisanta Emma en se penchant vers le bébé toujours dans les bras de sa mère.

Le sourire aux lèvres, elle le prit des bras de Regina et le serra contre elle avec tendresse.

- Salut, gamin ! dit-elle tendrement, avant de le couvrir de baisers.

- Tu sais que quand j'ai dit ton prénom ce matin, il a souri ? dit fièrement Regina, en observant, le cœur battant, sa compagne jouer avec son fils.

Emma s'amusait à chatouiller le petit garçon, tantôt sur ses bonnes joues, tantôt sur son ventre. Le petit rire joyeux qui s'échappait de lui n'aurait pu rendre Regina plus comblée de bonheur.

- C'est vrai, ça, gamin ? Tu étais content de me voir ? demanda le chevalier, en essayant maintenant de libérer son doigt emprisonné dans la petite main de l'enfant.

- Je crois qu'il commence à me répondre, maintenant… Daniel va bientôt avoir six mois. Quand je lui parle, il me regarde et il sourit, ou bien il fait la moue. Je suis sûre qu'il comprend tout…

- Mais bien sûr qu'il comprend tout, c'est presque mon fils, après tout !

Regina laissa un petit moment de flottement agréable avec de répondre le plus sérieusement du monde.

- C'est ton fils, Emma.

La jeune femme s'arrêta de sourire et plongea son regard dans les yeux de sa compagne. Elle n'y lut aucune plaisanterie.

- C'est vrai, après tout. Tu prends soin de lui, tu lui parles, tu prends de ses nouvelles… Et surtout, tu l'aimes. C'est déjà bien plus que ce que fait Léopold.

Emma n'aurait pu être plus heureuse. Faire partie de la vie de Regina était déjà une chance immense, mais savoir qu'elle la considérait comme la seconde mère de son fils fit s'embraser son cœur. Sans crier gare, elle se jeta au cou de Regina et l'embrassa avec passion.

- Att, attends… balbutia Regina en riant de bonheur, Daniel en a assez d'être pris en sandwich entre nous deux !

Délicatement, elle disposa au sol une couverture moelleuse et fit signe à Emma d'y déposer l'enfant. Toutes les deux penchées sur lui, elles le regardaient avec amour, leurs mains jointes sur le petit corps.

- En tous cas, Emma, sache que même s'il n'a pas tes yeux magnifiques ou ta chevelure dorée, il aura ton intelligence et ta gentillesse. Il est déjà doux et souriant, et je sais qu'à tes côtés, il deviendra un enfant gentil et bon, et un homme juste et aimant. Et ce sera grâce à toi.

Emma en eut le souffle coupé. Elle s'assit dans le dos de Regina et la serra contre elle, incapable du moindre mot. Elles restèrent un moment enlacées, à regarder le ciel matinal, bercées par les gazouillements du bébé. Regina se laissa envahir par le bien-être. Elle ne ressentait ce sentiment qu'en présence d'Emma, et il lui était vite devenu indispensable. Elle se sentait bien, bercée dans les bras aimés, sa tête reposant sur l'épaule de son amante qu'elle sentait tout contre son dos.

- Je t'aime, Regina…

Le cœur de la princesse s'emballa. A chaque fois qu'Emma prononçait ces simples mots, elle se sentait s'envoler pour le paradis. Et quand elle embrassa son sourire, elle se sentit tout simplement à sa place.

Emma se recula et brandit devant les yeux ébahis de Regina une fine branche couverte de petites fleurs blanches.

- Tiens, ce sont des aubépines, dit-elle simplement. Elles symbolisent la fidélité et le bonheur. Et elles sont pour toi. Comme ça, même quand je serai loin, tu regarderas les aubépines et tu penseras à moi…

C'était la plus belle preuve d'amour que Regina avait reçue de sa vie. Elle l'aimait tellement… Elle n'eut pas le temps de réfléchir bien longtemps sa réponse sortit de sa bouche presque sans le vouloir :

- Voudrais-tu m'épouser ? On s'enfuit, on abandonne tout, on se marie et on vit simplement, loin de tout et loin du monde… Mais on serait ensemble… Le voudrais-tu ?

- On ne peut pas, Regina… répondit-elle simplement et tristement, avant de l'embrasser avec tendresse.

oOo

Des années plus tard…

La disparition de Rumplestiltskin, précédée de celle du prince consort Léopold – tel que Regina l'apprit bien des années plus tard – avait laissé un royaume exsangue mais heureux de ne plus subir le joug de sa gouvernance injuste et autoritaire. Au début, le peuple se méfia du retour de sa fille, elle qui avait disparu pendant des années. Pouvaient-ils lui faire confiance pour exercer un pouvoir plus juste que celui de son père ? Mais leurs doutes s'envolèrent aussitôt qu'ils comprirent quelle reine juste et intègre elle était. Les richesses auparavant confisquées par le souverain étaient maintenant égalitairement réparties, et le peuple pouvait enfin vivre heureux et le ventre plein.

Aussi, quand ils apprirent qu'un mariage allait être organisé pour leur belle souveraine, tous y contribuèrent de bon cœur, en apportant un cadeau, un bouquet de fleurs ou même un simple sourire.

De mémoire d'homme, jamais des noces royales n'avaient été célébrées avec autant de fastes. Pour l'occasion, le château était ouvert au peuple et chacun pouvait y pénétrer afin de célébrer avec leur souveraine ce jour festif. Le grand mur d'enceinte était entièrement recouvert de voiles blancs, et en haut des tours flottaient de grands drapeaux ornés d'un cygne et d'une panthère entrelacés. Dans la cour, on avait disposé un épais parterre d'aubépines blanches, dans lesquelles s'amusaient les enfants, en se roulant dedans ou en se lançant les fleurs au visage. Tous avaient le sourire aux lèvres.

Tout en haut de la plus haute tour, ce n'était pas la même insouciance. Au contraire, la tension était à son comble et Regina réajustait pour la énième fois sa couronne de fleurs dans ses cheveux. Henry et Tinkerbell étaient à ses côtés et l'aidaient à ajuster sa tenue, pourtant déjà parfaite.

- Mais je te dis qu'elle est très bien comme ça, cette couronne, fit mine de râler Henry, exaspéré par l'état d'énervement de sa mère.

- Tu crois ? J'ai l'impression qu'elle n'arrête pas de glisser… Et si elle tombait juste devant l'autel, je serais ridicule…

- Maman, regarde-moi…, dit-il tendrement en lui prenant les mains.

Regina aimait quand il l'appelait « maman ». Il n'employait ce terme qu'à de rares occasions, en général quand il était sérieux, et cela la touchait, lui rappelant à chaque fois le temps perdu entre eux. Elle leva les yeux et plongea son regard dans le sien. Il avait bien grandi dernièrement, et la dépasserait bientôt. Perdu dans ses iris bruns, elle se força à respirer profondément.

- Tout va bien se passer, je te le promets. Tu n'as pas à être si nerveuse… Tu es très belle dans ta robe, et même si ta couronne glisse un peu, tu seras quand même magnifique. Le peuple t'aime, Emma t'aime et je t'aime… même avec une couronne de travers, d'accord ?

- Et moi aussi, je t'aime, ajouta Tinkerbell en riant.

Elle savait que tout se passerait bien, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour un rien. Elle embrassa son fils sur la joue, avant de lui dire :

- Merci Henry… Allez, va voir si tout se passe bien avec Emma !

- A vos ordres, majesté ! répondit-il, avant d'ajouter, avec un sourire coquin : Mais fais attention, j'ai l'impression que ta couronne glisse un peu !

Le rire moqueur résonna dans les couloirs et Regina sourit et secoua la tête devant l'insolence de son fils. Elle se tourna à nouveau vers son miroir et s'observa. Sa longue robe d'un blanc étincelant avait été taillée dans une luxueuse étoffe, et était ornée de quelques discrètes perles de culture, la faisant briller au soleil. Elle avait voulu ce que son royaume pouvait lui offrir de mieux. Rien n'était trop beau pour Emma et pour le jour qui allait les unir. Impatiente, elle se demandait quelle tenue allait bien pouvoir revêtir sa compagne, mais elle devrait attendre encore un peu. Les dernières minutes allaient être difficiles… Elle réajusta sa couronne d'aubépines sur sa tête, et sourit.

oOo

Tant de chemin parcouru et aujourd'hui, enfin, toutes leurs espérances aboutiront. Seule dans la pièce, la main distraitement posée sur son ventre rebondi, Emma laissait vagabonder son esprit. Elle revit sa rencontre avec Regina, son amour pour elle depuis l'instant où leurs regards se croisèrent. Elle repensa à leur fils qu'elles avaient retrouvé, leurs douze années d'errance et à leur bonheur d'aujourd'hui. Si on lui avait dit qu'elle vivrait un jour le cœur léger aux côtés de Regina et de leur enfant, régnant sur le royaume, heureuse et insouciante, elle n'en aurait pas cru ses oreilles. Mais c'était pourtant ce qu'elle vivait. Tant de souffrances, pendant tant d'années, pour aujourd'hui vivre ainsi… Si cela était à refaire, elle le referait sans hésiter…

Un frappement à la porte la sortit de ses pensées, et elle accueillit chaleureusement son fils qui passa la porte.

- Bon, dis-moi que tout va bien, que tu es détendue et que tu n'as pas de couronne qui glisse, parce que là, je n'en peux plus ! Maman est tellement tendue que j'ai dû la fuir avant d'exploser à mon tour !

- Je n'irai pas jusque-là, plaisanta Emma, mais je pense que ça peut aller. Je viens juste de finir les dernières préparations. Tu en penses quoi ?

Henry observa sa mère d'adoption avec un œil qu'il voulait critique mais qui était surtout admiratif. Il était tellement fier de ses deux mères, aujourd'hui. Non seulement elles avaient enfin réussi à vivre heureuses, loin de tout malheur, mais leur règne était juste et bon. Le peuple les admirait et les appréciait. Et son petit cœur de prince royal n'avait jamais été aussi comblé.

- Tu es magnifique, dit-il simplement.

- Pff, je suis sûre que tu as dit la même chose à ta mère, lui lança-t-elle en lui tirant la langue.

- C'est vrai, mais elle est magnifique aussi ! Ah, si tu voyais sa…

- Chut, Henry, ne dis rien, voyons…, le coupa-t-elle en souriant. Tu sais que je dois garder la surprise !

- N'empêche, vous êtes quand même superbes, toutes les deux !

Et c'était vrai… Si Regina était splendide dans sa longue robe, Emma l'était tout autant. Ses cheveux blonds avaient été tressés en les faisant revenir sur le côté, lui donnant le majestueux profil d'une déesse grecque. Elle avait fait le choix de porter une tenue à la fois féminine et masculine, dans un très bel ensemble qui lui allait parfaitement. Son pantalon était surmonté d'une longue tunique ornée de festons argentés et ouverte sur un décolleté assez plongeant. Ce haut cintré marquait délicatement les courbures de ses hanches, tant en cachant discrètement un petit ventre qui commençait à grossir depuis quelques semaines. A l'instar de celle de Regina, toute sa tenue était d'un blanc immaculé.

Henry aida Emma à parfaire sa tenue, puis l'heure fut venue. Ils sortirent de la pièce et se dirigèrent vers la salle du trône.

oOo

Baignée de soleil, la salle du trône irradiait de lumière. Les rayons du soleil traversaient les vitraux colorés en illuminant les yeux des convives, assis et impatients. Depuis des jours, tout le personnel royal s'était plié en quatre pour parfaire la décoration de la salle. Et elle était effectivement parfaite : ils avaient disposé au mur des centaines de bougies et des tentures blanches sur lesquelles étaient brodées de fil d'argent les initiales E et R entrelacées. Les milliers de fleurs d'aubépine avaient été cueillies dans tout le pays et avaient été disposées un peu partout dans des paniers, dans des vases, ou à même le sol. Le tout transformait la salle autrefois austère en une salle chaleureuse et lumineuse.

Et cette dernière était remplie à craquer : des dignitaires, les ministres et les représentants des autres royaumes, bien sûr… Mais les deux femmes avaient tenu à inviter également des paysans et des artisans, des chevaliers et le personnel du château… Tout leur peuple était venu célébrer cette fête, et la salle bruissait d'un brouhaha impatient.

Au premier rang, Henry s'était assis à côté de ceux qu'il considérait maintenant sans mal comme ses grands-parents. David et Mary Charming regardaient leur fille avec émotion et les yeux brillants. Quand ils avaient appris qu'elle était vivante malgré ces nombreuses années sans nouvelle, ils crurent mourir de bonheur mais l'annonce de son mariage fut accueillie avec encore plus d'émotion.

Debout devant l'autel, Emma les regardait, le cœur battant. Son fils et ses parents, côte à côte, réunis pour son mariage avec Regina. Elle ne pouvait être plus heureuse.

Soudain, les portes de la salle s'ouvrirent et Regina apparut. La déflagration qui secoua le cœur d'Emma la fit trembler des pieds à la tête. Elle ne réussit à ôter le grand sourire qu'elle affichait en observant sa compagne avancer vers elle, au bras de Tinkerbell.

La robe de Regina luisait d'un éclat presque surnaturel, et chaque pas faisait briller ses perles comme autant d'éclats étoilés. La longue et majestueuse traîne était portée par des enfants du peuple, fiers de participer à ce moment si important dans la vie de leur reine bien-aimée. Son beau visage rayonnait de bonheur et était surmonté d'une délicate couronne de fleurs d'aubépines. Emma en avait le souffle coupé. Elle admirait sa compagne, les yeux dans les yeux et ne pouvait lâcher ce regard brun rempli d'émotions.

- Tu ne trouves pas que sa couronne est un peu de travers ? chuchota Henry en riant à l'oreille de sa grand-mère, qui ne comprit pas l'allusion et se contenta de secouer négativement la tête, les yeux rivés sur la majestueuse reine.

Dès qu'elle avait ouvert les portes de la salle, Regina avait ancré ses yeux sur la silhouette d'Emma, et ne l'avait plus lâchée. Comme elle s'en doutait, la tenue qu'elle avait choisie lui allait parfaitement, et la rendait incroyablement désirable. Si le moment n'était pas si solennel, elle se serait jetée sur elle et l'aurait déshabillée avec violence. Mais elle devait se contenir. Alors elle inspira et commença sa remontée vers l'autel. Ses yeux ne relâchèrent à aucun moment ceux de sa future femme et elle se plut à la contempler sur toutes les coutures : ses magnifiques cheveux tressés, sa tunique cintrée et son pantalon immaculés laissant voir ses formes… Tout était parfait. Son décolleté était une invitation au regard, et son petit ventre, dissimulé aux yeux des curieux, n'était plus si discret pour elle. Elle eut une furieuse envie de l'embrasser.

Quand elle arriva devant l'autel, elle prit les mains d'Emma dans les siennes. Un même grand sourire illuminait leurs visages. Perdues dans leur contemplation, elles n'entendirent que de loin Tinkerbell remercier les convives et énoncer les textes d'usage.

- Votre Majesté… ? Votre Maj… Psss… Regina !

L'intéressée sortit de ses pensées et du regard vert qui l'hypnotisait, en sursautant.

- Vos vœux, votre Majesté, répéta son amie en souriant gentiment.

C'était le moment, celui qu'elle redoutait mais qu'elle attendait depuis si longtemps. Elle, la reine charismatique et puissante, était maintenant intimidée et elle dut se racler la gorge avant de se lancer.

- Oui, voilà… , dit-elle en prenant une grande inspiration. Emma… Mon Emma… Je ne remercierais jamais assez le destin de t'avoir mise sur ma route. Quand tu as frappé à la porte de mon château, il y a des années, et que j'ai vu tes grands yeux verts, j'ai su que je finirai ma vie à tes côtés. La vie ne nous a pas épargnées, nous avons vécu des épreuves, mais nous sommes toujours là aujourd'hui, plus fortes que jamais. Mon amour pour toi n'a cessé de grandir au fil des années. Alors que nos ennemis pensaient que la malédiction nous séparerait, elle n'a eu de cesse que de nous rendre plus fortes et plus aimantes. Toutes ces années à tes côtés, je n'ai jamais perdu l'espoir et j'ai su qu'on se retrouverait et qu'on s'aimerait.

Elle soupira discrètement, essayant de ravaler les larmes de bonheur qui voulaient s'enfuir de ses yeux. Emma l'encouragea d'un sourire, et elle continua :

- Tu es forte, courageuse, belle… si belle… Tu es un chevalier dévoué, une compagne fidèle et une mère parfaite pour notre fils. Tu es généreuse et aimante. A tes côtés, j'ai appris le courage et la patience. Avec toi j'ai appris à aimer. Je n'ai aimé que toi et j'aimerai que toi. Je te confie ma vie, et je me remets toute entière entre tes mains. Pour le reste de nos vies.

L'émotion envahit la foule immense à la fin du discours de Regina et quelques-uns essuyèrent discrètement quelques larmes au coin des yeux. Henry et Tink se regardèrent en souriant.

- Emma, je vous en prie, signifia cette dernière en faisant signe à la jeune femme de prendre la parole à son tour.

- Regina, mon amour… Je t'aime comme je n'avais jamais aimé. Tu m'étais destinée comme je t'étais destinée. Chacun de tes sourires, chacun de tes regards sont uniques et je les conserve au fond de mon cœur comme mon trésor le plus précieux. Oui, nous avons souffert, oui nous avons cru ne jamais pouvoir surmonter cette épreuve… Mais on l'a fait ! Notre amour a été plus fort que toutes les malédictions du monde. Quand je nous revois, à dix-huit ans, découvrant la vie et l'amour, je suis fière du chemin que l'on a parcouru. Te souviens-tu de ta demande en mariage ? Je t'ai offert une branche d'aubépine et je t'ai promis fidélité, comme cette fleur le symbolise. Aujourd'hui, bien des années plus tard, je peux enfin accepter ta demande.

Ella fit une pause dans son discours, visiblement émue. Puis, elle reprit, déterminée :

- Regina, ma reine…, je suis fière de devenir ta femme… Pendant des années, nous avons été séparées, mais nous étions ensemble. Dorénavant, nous serons toujours ensemble, mais plus jamais séparées… Plus jamais… Et nous le serons encore longtemps, toi, moi et nos enfants à nos côtés…

A ces mots, elle prit la main de Regina et le posa sur son petit ventre rond, et elles se sourirent avec un air complice. Ce n'était pas ainsi que Regina aurait voulu l'annoncer à son peuple, mais qu'importait, après tout ? Rien n'aurait pu entacher son bonheur, aujourd'hui… Un « oooh » admiratif retentit dans la salle et quelques applaudissements fusèrent. Mary Charming écrasa une larme de bonheur, et son mari porta les mains à sa bouche, surpris mais visiblement très heureux.

Emma tendit la main en direction d'Henry qui se leva et se posta entre ses deux mères. Tinkerbell leur chuchota avec un air complice :

- C'est parti les filles… Prêtes ?

Encouragée par leurs hochements de tête enthousiastes et leurs deux immenses sourires, la magicienne reprit la parole, bien plus fortement. La salle entière, le royaume-même devait pouvoir entendre qu'elles avaient réussi, qu'elles allaient enfin réaliser leur rêve, après avoir vaincu tous les obstacles !

- Regina Mills, Votre Majesté, souveraine légitime du Royaume, voulez-vous prendre pour épouse Emma Charming, chevalier royal, ici présente ?

- Oui ! répondit-elle sans attendre.

- Emma Charming, chevalier royal, voulez-vous prendre pour épouse Regina Mills, souveraine du royaume, ici présente ?

- OUI, évidemment que oui !

Les deux femmes ne s'étaient pas quittées des yeux. Elles y lisaient leurs propres sentiments : du soulagement et du bonheur mêlé d'un amour si fort qu'elles en eurent des frissons.

- Henry Daniel Mills, si vous voulez bien procéder à l'échange des alliances..., intima Tink.

Le jeune homme parut un instant dérouté et chercha dans toutes ses poches le boîtier, sous le regard inquiet des deux épouses.

- Henry…. Ne me dis pas que tu l'as oublié, chuchota Regina, l'œil noir.

Pour toute réponse, il leur lança un clin d'œil espiègle, signifiant « Je vous ai bien eues ». Emma ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Même dans cette situation, il trouvait le moyen de plaisanter… !

Délicatement, il ouvrit le petit boîtier qui contenait deux alliances identiques : toutes deux en or blanc surmontées d'un petit diamant en son centre. Il le tendit à Regina et elle en sortit une qu'elle glissa délicatement au doigt d'Emma.

- Par cette alliance, je te prends pour femme, souveraine légitime et deuxième reine de mon royaume. Je te promets fidélité, bonheur et amour pour le reste de notre vie. Je t'aime, Emma Charming-Mills.

Henry tendit enfin la deuxième alliance à Emma qui fit de même au doigt de Regina. Ses mains tremblaient d'émotion.

- Par cette alliance, je te prends pour femme et j'accepte de vivre ma vie à tes côtés, en te protégeant, te choyant, et en t'aimant. Je t'aime Regina Charming-Mills.

- Vous pouvez vous embrasser ! lança joyeusement Tinkerbell.

- C'est pas trop tôt, chuchota Emma avec un clin d'œil, avant de se jeter sur les lèvres de sa femme.

Un grand « hourra » fit trembler les murs de la salle du trône, et tous les invités lancèrent des fleurs sur les mariées qui furent bientôt recouvertes de pétales blancs.

Souriantes et émues, Emma et Regina se séparèrent puis tendirent la main en direction de leur fils qui se jeta dans leurs bras, sous les applaudissements heureux de la foule.

- Attention, Maman, ne me serre pas trop fort, tu vas faire tomber ta couronne !, plaisanta-t-il.

Regina leva les yeux au ciel, et tous trois éclatèrent d'un grand rire heureux.

FIN


Alors, qu'en avez-vous pensé ? Dites-le moi une dernière fois...

Un très grand merci à Solae44 qui m'a suggéré la dernière réplique d'Henry :)

Je vous promets qu'on se retrouvera très vite car j'ai encore plein d'idées pour nos deux héroïnes !

Je vous embrasse très fort ! :) A bientôt !