Bonjour à toutes !

J'espère que tout le monde va bien, depuis le temps qu'on ne s'est pas vues... Me revoici avec une nouvelle fanfiction ! J'espère que vous l'aimerez. Comme pour Je vous retrouverai toujours, je me suis inspirée d'un film que j'apprécie beaucoup, lui-même inspiré d'une légende médiévale. Après mûre réflexion, j'ai décidé de ne pas vous dire le titre du film, et de vous laisser le deviner ! Pour celles qui le connaissent, ça ne sera sans doute pas très compliqué ;)

N'hésitez pas à me donner vos propositions ! Je suis curieuse de voir si vous allez trouver ^^

Contrairement à mes précédentes histoires, celle-ci sera plus centrée sur la famille Swan-Mills, qu'à proprement parler Swan Queen. Que voulez-vous... J'adore Henry ^^ J'espère que ça vous plaira quand même !

Au programme : de la magie, de la forêt enchantée, de l'amour, et du mystère...

Dernière précision : je pense poster une fois par semaine (sûrement le samedi), sachant que j'ai pour le moment 7 chapitres terminés. Bon... si je vous fais attendre entre mes chapitres, sachez quand même que vous aurez la fin de façon certaine ! Normalement, elle devrait être plus courte que les autres (je pense une dizaine - douzaine de chapitres).

Sans plus attendre, je vous souhaite une bonne lecture :)


L'évasion

Bien que l'heure fût encore très matinale, le soleil d'été qui venait de se lever dardait déjà ses rayons chauds. Le royaume commençait à peine à se réveiller, les oiseaux entonnaient leur chant, et les derniers nuages de la nuit s'évanouissaient dans le bleu du ciel matinal. Des quatre coins du royaume, les paysans sortaient de leur cabanes de fortune pour aller travailler aux champs ou traire les vaches, les chevaliers aiguisaient leurs épées, et tout ce petit peuple reprenait, sans grande motivation, le cours de leur vie quotidienne.

Tout le monde sauf un. Un jeune garçon n'avait pas dormi de la nuit. Il ne s'était pas levé ce matin, résigné, et résolu à obéir à leur suzerain, le puissant sorcier Rumplestiltskin. Mais il n'avait pas non plus passé la nuit, les yeux grands ouverts, à échafauder, comme il en avait l'habitude depuis des semaines maintenant, un énième plan d'évasion.

Non, cette nuit, il avait décidé d'en finir avec cette vie de prisonnier qu'il avait toujours connue.

Depuis des jours et des semaines, il avait réfléchi, travaillé, encore et encore, pour trouver le meilleur moyen de s'échapper de sa geôle putride. Grâce à un garde conciliant et qui, à vrai dire, ne comprenait pas vraiment la demande de ce jeune prisonnier écervelé, il avait récupéré un vieux parchemin représentant le plan du château, qu'il avait étudié pendant des nuits à la lueur blafarde de la lune. Et la veille, il avait estimé avoir récupéré suffisamment de cuillères en bois de ses divers repas pour commencer sa lente progression dans la terre meuble des cellules. Par bonheur, les prisons du château se situaient au sous-sol, et les architectes n'avaient pas pensé à couvrir le sol de carreaux de carrelage.

Il avait creusé toute la nuit, à la force de ses mains. Quand une cuillère se fendillait, il continuait avec la suivante, sans jamais se décourager. Et quand il n'eut plus aucune cuillère intacte, il continua avec ses ongles. La douleur lui était presque supportable, puisque la liberté était, littéralement, au bout du tunnel. Après des heures et des heures d'efforts, la fatigue commença à tirailler ses muscles et piquer ses yeux, mais il n'en avait cure, et le jeune garçon continuait de creuser.

- Allez, Henry, allez, s'encourageait-il. Plus que quelques mètres et je suis libre…

Le tunnel qu'il s'était creusé depuis sa cellule n'était qu'à peine assez large pour laisser passer ses épaules, et les contorsions qu'il effectuait depuis des heures commençaient à l'épuiser. Sans parler de l'air qui se raréfiait au fur et à mesure de sa progression. Mais Henry avait confiance en lui. Il avait bien étudié le plan du château et savait qu'il n'était plus très loin de la délivrance.

Il arracha une dernière motte de terre et faillit hurler de bonheur : un léger courant d'air frais venait de lui caresser le visage, mais, surtout… il distinguait la lumière du jour ! Il prit quelques minutes pour laisser ses yeux s'habituer à cette luminosité, nécessaire après des heures dans l'obscurité la plus totale. Et après un ultime effort pour se dégager de ce conduit plus qu'étroit, il put enfin comprendre où il était arrivé. Son plan n'avait pas failli : il était exactement où il l'avait prévu ! Son tunnel débouchait sur un mur vertical en bas duquel coulait un cours d'eau fétide.

- Les égouts ! exulta-t-il. J'ai réussi ! J'ai réussi !

A vrai dire, il n'y croyait qu'à peine. Quand il avait commencé à réfléchir à cette évasion, elle n'était qu'un fantasme, un rêve qu'il ne réaliserait jamais. Mais là, à quelques mètres seulement de la liberté, son tour de force lui sauta au visage avec force. Il avait réussi !

Sans plus attendre, il s'extirpa entièrement du tunnel, prit une grande inspiration et sauta dans l'eau fétide. Il essaya de contenir son envie de vomir quand les odeurs nauséabondes lui montèrent au nez. Epuisé par la nuit d'efforts, il se laissa porter par le courant, presque inconscient.

Il n'aurait su dire combien de temps dura sa traversée. Après un moment, il se sentit emporté de plus en plus vite. Il n'eut qu'à peine le temps de voir avec bonheur que le courant le conduisait vers une puissante source de lumière. Le jeune garçon employa ses dernières forces à essayer de maintenir sa tête hors de l'eau. Une très longue minute de lutte plus tard, il émergeait de ce tunnel sans fin et plongeait dans l'eau fraîche des douves du château.

oOo

- Veux-tu bien répéter ? demanda le magicien d'une voix doucereuse, attablé devant un riche déjeuner au bout de sa longue table de réception.

Il avait sûrement mal entendu. Oui, cela ne pouvait être que cela… Il était bien connu que les hommes qui sortaient de son château le faisaient les pieds devant. Jamais personne n'en était sorti vivant, et encore moins en s'évadant. A cette pensée, il sentit son être entier bouillir d'une colère sourde.

- Monseigneur, reprit le chevalier qui tremblait des pieds à la tête, nous avons remarqué ce matin la disparition d'un de nos prisonniers et il semblerait que –

- Ne t'avise surtout pas de finir cette phrase en me disant qu'il s'est évadé, répondit-il en se levant d'un bond de sa chaise et en s'approchant de son chevalier à petits pas rapides.

Ce dernier avait baissé les yeux et semblait mal contenir sa peur. Le magicien Rumplestiltskin régnait sur le royaume avec autorité et violence. Les faibles contestations de son peuple étaient étouffées dans le sang et rares étaient les inconscients qui osaient défier la puissance du sorcier maléfique. Le chevalier était absolument conscient qu'il était à la merci de la volonté de son maître et il sentit sa dernière heure arriver.

- Messire… je suis contraint de vous dire la vérité, avoua-t-il le regard rivé sur ses propres pieds. Je ne peux vous cacher qu'il s'est en effet évadé des cachots, Seigneur…

Un petit rictus de colère déforma le visage du sorcier. Il émit un petit rire perçant, glaçant le sang de son soldat. Il lui tourna le dos et se redirigea vers sa place en bout de table, en haussant les épaules, indifférent.

- Tu as de la chance, soldat. Il fait beau ce matin, j'ai bien dormi, et un magnifique faisan n'attend qu'à être dégusté. Je vais donc pouvoir t'épargner.

A ces mots, un soupir de soulagement échappa au chevalier. Il ne fut cependant pas détendu bien longtemps car le magicien reprit :

- De toute façon, je lui donne deux jours pour goûter à la liberté. Dans deux jours, vous l'aurez récupéré et vous le pendrez. Est-ce clair ?

- Très clair, Monseigneur.

- Tu peux disposer.

Le chevalier n'avait fait que quelques pas vers la porte de sortie qu'il entendit la petite voix lui demander :

- Au fait, chevalier, tu ne m'as pas donné le nom de cet inconscient… Quel est-il ?

- C'est le jeune prisonnier répondant au nom de Henry, sire…

Malgré la douceur de l'air estival, l'atmosphère gela d'un coup. Le temps se suspendit dans la pièce. Rumplestiltskin laissa tomber ses couverts dans son assiette dans un fracas métallique assourdissant. Les deux hommes ne bougeaient plus le chevalier n'osant faire le moindre mouvement, et le sorcier encore étourdi par la nouvelle.

- Que… que dis-tu là ? bafouilla-t-il.

Il avait maintenant le teint rougi et ses yeux brillaient d'une lueur démoniaque. En un éclair, il fut à nouveau aux côtés du chevalier et lui enserrait la gorge d'une poigne de fer.

- QUEL NOM AS-TU DIT ?

- Hen… Henry, maître…

- Henry ? Le jeune Henry ? précisa-t-il sachant parfaitement qu'il n'y avait jamais eu plusieurs dénommés de la sorte dans ses geôles.

- Oui, seigneur, le jeune Henry… Votre Henry…

Immédiatement, les traits du visage de Rumplestiltskin se déformèrent et sa peau se mit à luire d'un éclat surnaturel. En une seconde, le cou du malheureux soldat était brisé.

Le sorcier se mit à faire les cent pas autour du corps sans vie, sans y faire attention. Il était perdu dans ses pensées, et de manière totalement inhabituelle, la panique commença à envahir son esprit. Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui qui se soit échappé ? Pourquoi Henry ? Et si son règne en était menacé ? Il devait faire quelque chose, il devait empêcher cela d'arriver…

Il délaissa le faisan qu'il n'avait même pas encore touché et, en habile mouvement de main, il se volatilisa de la pièce.

oOo

Il avait réussi ! Au prix d'un dernier effort incroyable, Henry avait nagé et escaladé les douves. Il se tenait maintenant sur la berge, suffocant, fatigué et sale, mais plus heureux que jamais. Devant lui se tenait le château qui l'avait retenu prisonnier toute sa courte vie. Il regardait avec un œil méprisant l'immense construction militaire. Enfin… il était enfin libre… Il avait encore du mal à y croire…

Du plus loin qu'il se souvenait, il avait toujours vécu ici, dans cette prison. Ses premiers pas, ses jeux fabriqués avec des bouts de bois ou des osselets, ses amitiés avec ses codétenus… Tous ses souvenirs étaient liés à ce maudit château. Personne n'avait pu le renseigner sur sa naissance, mais il ne doutait pas être né dans ces cachots, sûrement d'une prisonnière également.

Aujourd'hui âgé d'une douzaine d'années, bien que sans grande certitude sur son âge exact, Henry était un jeune garçon très dégourdi et intelligent, sans doute un peu petit pour son âge – mais cette caractéristique physique ne lui déplaisait pas, surtout quand il s'agissait de se faufiler dans d'étroits tunnels ! A cette pensée, un sourire naquit sur son visage et illumina son beau visage. Ses yeux rieurs d'un brun accordé à celui de sa tignasse ébouriffée brillaient d'une lueur de bonheur. Il était libre !

Qu'allait-il faire, maintenant ? En premier lieu, filer d'ici, le plus vite et le plus loin possible. Puis se laver, se changer, manger, trouver un cheval, sûrement… Et puis se faire embaucher. Fermier ? Paysan ? … Il trouverait bien une famille ayant besoin de bras supplémentaires pour les travaux des champs…

Ces beaux projets en tête, il se mit à courir discrètement et fila droit dans la forêt qui entourait un des côtés du château, et se fondit aussitôt dans l'obscurité végétale.

oOo

- Vous avez huit heures ? Est-ce bien compris ? HUIT heures ! Je veux que ce jeune insolent soit de retour dans les cachots ce soir !

La voix d'ordinaire si calme et posée du magicien résonnait sur les murs de la grande salle des armes du château. Il avait réuni tous ses militaires en urgence.

- S'il n'est pas de retour dans huit heures, c'est vous qui en paierez le prix. Allez-y, maintenant !

La petite troupe de chevaliers ne demanda pas son reste et s'enfuit de la salle des armes sans un mot. Chacun était conscient que cette petite évasion mettait leur vie en jeu. Pourquoi avait-il fallu que ce soit ce prisonnier-là qui ait décidé de prendre la poudre d'escampette ? Tous les militaires étaient bien conscients du lien particulier qui liait leur seigneur à cet enfant, et personne n'avait jamais pensé devoir un jour aller rechercher le garçon dans la nature.

Quelques brèves minutes plus tard, une dizaine de chevaliers en armure rouge et noire sortait du château au triple galop.

Toute cette agitation au château avait échappé à Henry. Il avait pris assez d'avance pour ne pas se faire repérer. Après une longue marche, il était sorti de la forêt et était tombé sur un court d'eau dans lequel il apaisa sa soif et se débarbouilla comme il put. Il était épuisé, avait faim… mais il continua sa marche. Il ne devait pas s'arrêter, pas maintenant… Il devait mettre la plus grande distance entre lui et ce château de malheur. Au détour d'un chemin, il cueillit quelques baies. Elles ne calmèrent sa faim qu'un bref moment avant que son estomac ne se remette à le tourmenter.

Finalement, après plusieurs heures marches, ses jambes arrêtèrent de le porter, et il décida de s'accorder une pause. Après tout, il avait marché pendant des heures. Il ignorait où il était mais le paysage vallonné semblait bien différent du royaume aride de l'affreux Rumplestiltskin, et le château devait être sûrement bien loin. Il s'assit par terre et s'endormit presque aussitôt à l'ombre d'un arbre.

oOo

Il n'aurait su dire combien de temps il avait marché... Les jours se succédaient, et les paysages défilaient. Henry ne savait vers où il se dirigeait tout ce qu'il souhaitait était de s'éloigner le plus possible de sa prison. Des jours et des jours durant, peut-être même des semaines, il vécut de cueillette, et de repos succincts à même le sol, ou sur de simples branchages. Il était faible, mais heureux de goûter pour la première fois de sa vie à la liberté.

Un jour, sa course le conduisit à un village, le premier qu'il croisa depuis qu'il s'était évadé. Par chance, du linge propre était étendu sur un fil, devant une petite bicoque située à l'entrée du bourg. Henry s'approcha discrètement et attrapa au vol de quoi changer ses vêtements nauséabonds. Une fois propre, il décida de s'occuper de son estomac, et se dirigea vers ce qui lui semblait être l'auberge du village, se trouvant dans une belle clairière au milieu de la forêt. Des dizaines de bancs et de sièges, taillés à même les troncs avaient été disposés là, tout autour de tonneaux entassés les uns sur les autres et d'un étalage de gobelets en bois. Quelques paysans, certains encapuchonnés, d'autres endormis à même la table, avaient déjà trouvé un siège et savouraient leur bière ou leur repas dans le calme. Il se dégageait de cet endroit une ambiance sereine, et Henry se dit qu'il pourrait sans doute se reposer quelques instants attablé devant un plat quelconque.

Après un bon repas, enfin repus, il s'autorisa à poser sa tête sur la table et ferma les yeux. L'air doux de la forêt et le chant des oiseaux le berçaient et il commença à sentir la fatigue l'emporter. Mais son repos fut de courte durée car il sentit une main puissante secouer son épaule.

- Ohla, jeune homme… 'faudrait pas penser à s'endormir sans payer, hein !

Henry ouvrit les yeux et observa l'aubergiste avec angoisse. « Payer ! Il faut payer… » En raison de sa vie en captivité, Henry ignorait tout des usages de vie et il n'avait évidemment pas de quoi régler son repas. A son regard paniqué, l'aubergiste comprit aussitôt qu'il venait de se faire voler et haussa le ton :

- Aaah, mais qu'est-ce que je vois ? Monsieur n'a pas de quoi payer ? Ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça, jeune homme…

Et à ces mots, il attrapa Henry par la capuche et le tira violemment, le faisant tomber de son siège en rondin. Trop surpris par ce qui était en train de se passer, le jeune garçon ne pensa même pas à se débattre et se laissa emporter à même le sol.

- Puisque c'est comme ça, tu vas faire la plonge pendant cinq jours. Ça paiera un peu ce que tu as bequeté !

L'aubergiste s'apprêtait à amener Henry de force derrière son comptoir, où se trouvaient une bassine d'eau et une montagne de gobelets à rincer. Mais il fut arrêté dans sa course par trois hommes encapuchonnés de noir qui lui barrèrent le chemin.

- Eh bien, aubergiste, des problèmes avec la jeunesse ? dit l'un deux, moqueur.

- Vous ne croyez pas si bien dire ! Ce chenapan m'a dévoré l'équivalent de trois repas et n'a rien pour payer !

Les trois personnages s'approchèrent de l'aubergiste et d'Henry, qui avait maintenant réussi à se remettre sur ses pieds. Un mauvais pressentiment commença à l'assaillir.

- Un jeune homme, vous dites ? Comment t'appelles-tu, jeune homme ?

- Heu… August… ? improvisa-t-il, en donnant le premier prénom qui lui était passé par la tête.

- Et d'où viens-tu, comme ça, August ? demanda un deuxième, d'un ton plus que soupçonneux.

Les trois mystérieux personnages commençaient tout doucement à l'encercler, et Henry n'aimait pas cela du tout. Qui étaient ces hommes vêtus de noir ? Que cachaient-ils sous leurs longs manteaux à capuches ? Sans plus réfléchir, et obéissant à son instinct de survie, il se dégagea en un instant de la poigne de l'aubergiste et se mit à courir. Les trois hommes ouvrirent leurs manteaux et trois armures rouge et noir, frappées du blason de Rumplestiltskin, apparurent, menaçantes. Les chevaliers tirèrent instantanément leurs épées.

- Attrapez-le !, hurla l'un deux ! C'est lui, c'est le garçon que nous recherchons ! Ne le laissez pas s'échapper !

La peur de se retrouver à nouveau dans la prison du château décupla ses forces. Non, pour rien au monde il ne retournerait dans cet endroit immonde. Il avait goûté à la liberté et rien ni personne ne pourra l'enfermer à nouveau. Alors, il courut à travers les bois, slalomant entre les arbres, enjambant les racines... Dans son dos, il entendait les cris des chevaliers, et les sabots de leurs chevaux. Plus vite, il devait aller encore plus vite ! Le souffle des chevaux commençait à se faire sentir sur ses épaules. Non, il ne pouvait pas être capturé à nouveau !

Quand Henry entendit le bruit caractéristique d'une épée que l'on sort de son fourreau, il sut que sa dernière heure allait arriver. Mais soudain, une flèche sortie de nulle part alla se loger avec précision entre les deux yeux d'un des soldats. Quelques secondes plus tard, les trois chevaliers étaient à terre, terrassés par trois flèches précises.

Henry observait tout autour de lui avec angoisse. Il essayait de voir d'où étaient parties ces flèches, mais il ne distinguait rien. La densité de la forêt ne lui permettait pas de voir à plus de quelques mètres devant lui. Devait-il se méfier ? Quelqu'un venait de le sauver des trois chevaliers, mais était-il un ami pour autant ? Il décida de faire ce qu'il avait fait de mieux ces derniers jours et il s'enfuit en courant.

- Attends, jeune homme, lui dit une voix grave et ferme dans son dos, imposant le respect.

Devait-il se retourner ? Etait-ce un nouveau piège ? Après tout, fuir ne servait à rien, il serait à la portée des flèches pendant de longues minutes. Alors il prit une forte inspiration, les muscles tendus et il se retourna pour faire face à son mystérieux sauveur.

Là, à la plus grande surprise d'Henry, se tenait assis avec majesté sur un splendide cheval blanc, un chevalier en armure immaculée, d'un argent si lumineux que le garçon en fut presque ébloui. Un heaume lui recouvrait la tête, lui interdisant de voir son visage. Sa main gauche tenait la bride du cheval, et dans la droite, Henry remarqua une arbalète imposante. Mais le plus surprenant n'était pas la splendeur du chevalier, ni sa prestance, ni même sa sérénité. Non, le plus surprenant était le splendide félin noir, d'un noir si profond qu'on aurait pu le croire de soie, qui marchait calmement à ses côtés. Il ressemblait à un très gros chat, mais ses yeux brillaient d'une lueur si sombre qu'ils lui glaçaient le sang. Henry n'avait jamais vu pareil animal et devant ce spectacle, il en resta bouchée bée.

- Qui… qui êtes-vous ? Et que me voulez-vous ? bredouilla-t-il.

- Ce serait plutôt à moi de te demander cela… Tu sembles avoir quelques problèmes avec l'autorité.

- C'est vous qui avez fait ça ? dit-il en montrant les trois chevaliers à terre.

- Huuum, oui. Il se trouve que j'ai du mal, moi aussi, avec les représentants de cette autorité-là. Comme on dit, les ennemis de mon ennemi sont mes amis, tu ne crois pas ?

- Heuu, sûrement… , répondit-il, ne sachant pas vraiment ce qu'il devait faire.

La fuite était toujours possible, et sans doute le plus prudent, mais une petite voix lui intimait de rester en place. Le chevalier et le félin s'approchèrent tout doucement de lui, et Henry esquissa quelques petits pas en arrière, inquiet.

- N'aie pas peur, elle ne tue que si je lui demande. Approche.

Il obéit. Et le chevalier mit enfin pied à terre. Il était grand, et dépassait le garçon de plus d'une tête. Mais ce qui frappa Henry était sa minceur. Une minceur presque féminine…

- D'où viens-tu ? Et comment t'appelles-tu ? Et pas la peine de me mentir, j'ai bien compris, moi aussi, que tu ne t'appelais pas August…

Henry n'aurait pu le jurer, ne voyant toujours pas le visage de son mystérieux interlocuteur, mais il lui semblait avoir entendu un sourire dans la voix du chevalier.

- Je m'appelle Henry…

« Et je me suis évadé du château de Rumplestiltskin… », ça ferait peut-être un peu trop. Il décida de garder cela pour une autre fois.

- Enchantée, Henry, je m'appelle Emma.

A ces mots, le chevalier enleva son heaume et, devant les yeux incrédules du jeune garçon, un magnifique visage de femme apparut, et une cascade de longs cheveux blonds dévala ses épaules. Ses yeux verts brillaient d'un éclat perçant, dans lesquels il y lut une pointe de malice. Le regard du chevalier semblait sonder l'âme du garçon jusqu'au plus profond de lui-même et, gêné, il dut détourner le regard.

- Viens avec moi, Henry…, dit-elle en remontant sur son cheval.

Après un court instant de réflexion, Henry décida de lui faire confiance et lui emboîta le pas, suivi de près par le mystérieux félin aux yeux noirs.


Alors, alors... ? Verdict ? Vous avez trouvé le film ? Vous avez aimé ?

Je suis impatiente de vous lire ! Des bisous et à la semaine prochaine :)