Coucou !
Alors cette histoire était censé être un petit OS puis je me suis emballée. Donc il y aura une suite qui sortira dans la semaine.

Je sais que j'ai d'autres fictions en cours mais cette idée me trottait dans la tête depuis un moment, et j'avais besoin de m'en débarrasser pour bien écrire la suite.

Bien sûr les personnages ne m'appartiennent pas.

Je vous souhaite une bonne lecture. (on se retrouve en bas)


La voiture filait à toute vitesse sur la route goudronnée. Elle passait devant les immeubles, ignorant piétons et feux. La musique provenant de l'auto-radio résonnait à en faire trembler le pare-choc.

Le vent glacial s'engouffrait à travers la fenêtre ouverte, désorganisant ainsi les cheveux noirs du conducteur. Ce dernier ne semblait porter nulle attention à ce qui l'entourait, mis à part la route qui s'offrait à lui. Conduire l'avait toujours fait se sentir libre, un peu comme si une fois monté dans la voiture tous ses problèmes s'envolaient à toute allure. Et aujourd'hui, il en avait besoin.

-x-x-x-x-

A la sortie de la ville, Akaashi était assis sur le bord d'un trottoir, un sac à dos vide trônant sur ses épaules. Le jeune homme, emmitouflé dans son manteau grelottait légèrement. Il regardait fixement devant lui, semblant attendre quelque chose. Les flocons de neige lui tombaient sur la tête, s'emmêlant dans ses cheveux bruns, mais il semblait totalement les ignorer, absorbé dans ses pensées.

Cela faisait plus de vingt-quatre heures, qu'il était assis là, au bord de cette route, sous la neige, dans le froid. Les premières heures, il les avaient passées à faire de stop afin de s'éloigner le plus possible de cet endroit. Il avait plus que jamais besoin de partir. Mais personne ne s'était arrêté. Les voitures l'avaient totalement ignoré, agissant comme si il n'existait pas. Il se sentait comme un vulgaire déchet jeté sur le bord de la route. Les regards mauvais des gens, le froid glacial, la neige qui ne cessait de tomber, la faim et la fatigue l'avaient poussé à l'abandon. Il s'était donc assis et en avait profiter pour sortir son dernier sandwich pour faire taire le monstre qui grondait dans son estomac.

La nuit était tombée, la neige recouvrait maintenant le sol d'un épais manteau blanc. Et il n'avait pas réussi à dormir, le froid étant trop mordant et le sol trop inconfortable pour lui permettre de s'assoupir. Lorsque le soleil s'était levé, il avait à nouveau tenter de se faire prendre en stop. Ce fut un nouvel échec. Ce croisement était pourtant l'endroit de la ville où il y avait le plus de voitures qui passaient, peu importe l'heure de la journée. Parfois la route était si encombrées que les bouchons provoqués pouvaient durer des heures. C'est d'ailleurs pour ces raisons que Akaashi avait choisi cet axe pour l'auto-stop. Mais les gens semblaient avoir peur de s'arrêter pour inconnu. Ils le fixaient soit avec du mépris, soit de la pitié, soit de la peur ou même avec une indifférence des plus totale. On ne sait jamais, peut-être qu'il était un meurtrier, un voleur, un psychopathe ou peut être qu'il était même les trois. D'ailleurs si il avait été à leur place quelques jours plutôt, sûrement qu'il aurait agit de la même façon.

Akaashi n'avait rien mis à part son sac à dos vide et son portable totalement déchargé. Il n'avait plus rien à manger, et le manque d'argent ne l'aidait pas à se rassasier. Son ventre grondait mais le froid lui faisait oublier cette faim qui le tiraillait.

Ce sont les fesses posées sur le bord du trottoir, qu'il se demandait comment sortir de cette situation. Il n'avait rien, à part les vêtements sales qu'il portait, et il ne connaissait personne dans le coin. Enfin il eut connu des gens, qui autrefois appelait « amis », mais aujourd'hui il était seul.

Il se releva lentement et marcha le long de la route jusqu'à arriver vers le Grand Pont de la ville. Il s'approcha, sans l'once d'une hésitation, de la bordure du pont. C'était uniquement dans le but d'admirer la vue et clarifier ses pensées. Akaashi n'était pas un jeune homme suicidaire. Même si à l'heure actuelle sa vie sentait la merde, jamais il n'envisagerait une telle chose. Puis jamais il pourrait infliger ça à son meilleur ami. Il avait d'ailleurs envisager de l'appeler mais il avait rapidement réfuter l'idée. Cela aurait été égoïste de sa part de le déranger alors que son meilleur ami vivait le moment le plus important de sa vie en ce moment même.

Akaashi s'accouda à la barrière du pont et observa les vaguelettes qui donnaient vie à la rivière se trouvant sous ses yeux. L'eau était trouble, dû aux récentes chutes de neige. Au loin, il pouvait apercevoir les montagnes complètement recouvertes de neige. D'ailleurs toute la ville l'était. Et malgré le ciel grisâtre, la vue était réellement magnifique, à couper le souffle. Elle lui suffit à oublier la faim et le froid. Peut être qu'il devrait retourner d'où il venait, avec un peu de chance il aurait oublié. Non. Très mauvaise idée, jamais il ne pourrait remettre les pieds là-bas, ça serait trop douloureux pour lui. Si seulement Bokuto était là. Son meilleur ami lui manquait tellement. Il devait résister à l'envie de l'appeler. De toute façon même si il le voulait, la batterie restante ne lui permettrait pas. Akaashi ferma les yeux quelques instants, ressentant le vent lui mordre les joues. Une fois habitué, le froid n'était pas si désagréable.

- Hey toi !

Une main attrapa fermement Akaashi par le bras et le tira loin de la rambarde d'un geste brusque. Keiji tourna vivement la tête vers son agresseur, la peur lui enserrant l'estomac. Oui, parce que pour le jeune brun il s'agissait là d'une agression. Après tout, il était seul et semblait faible. La victime idéale. Bien qu'il ne possédait pas grand-chose.

Akaashi détailla son agresseur, une lueur de peur dans les yeux. C'était un homme relativement grand, les cheveux aussi noir que le charbon et totalement en pagaille. Comment il arrivait à les faire tenir sur sa tête de cette façon là ? Etait-ce voulu ?

Puis le regard du brun tomba dans celui de l'agresseur. Il avait des yeux noirs semblables à ceux d'un félin et l'expression de malice qui se peignait sur son visage arracha un frisson à Akaashi. Il se sentait comme une proie face à un prédateur sanguinaire.

- La..Lâchez moi ! Réussi-t-il à crier.

- Alors ne t'approche plus de cette rambarde, compris ?

Le ton autoritaire et la demande de l'agresseur déstabilisèrent Akaashi.

- Hein ?

Akaashi ne comprenait pas ce que voulait l'inconnu. La rambarde ? De quoi il parlait ? Le jeune Keiji tenta de cacher la peur et l'incompréhension qui se peignaient petit à petit sur son visage. Il arriva à garder son visage impassible, même si il se doutait que l'autre ne s'y laisserait pas tromper.

- La rambarde. Restes-en éloigné.

- Pourquoi ?

Ce mot était sorti tout seul de la bouche d'Akaashi. Il n'avait pas réfléchi et oublié pendant une demi-seconde dans quelle situation il se trouvait. Mais malgré tout, sa voix était tremblante et l'inconnu comprit que Akaashi était terrifié. Alors il relâcha son étreinte et plongea son regard sombre dans les yeux gris d'Akaashi.

- Peu importe ce qui te pousse à faire ça, crois moi, ça n'en vaut pas la peine, dit l'inconnu.

Keiji souffla de soulagement lorsqu'il vit l'homme faire quelques pas en arrière. Et très vite sa peur fut remplacée par l'incompréhension la plus totale. Mais bon sang de quoi parlait-il ?

- A...à faire quoi ? Demanda timidement Akaashi.

- Sauter de ce pont. C'est bien ce que tu comptais faire ?

Les yeux d'Akaashi s'agrandirent et sa bouche s'ouvra si grand qu'il aurait pu s'en décrocher la mâ aurait voulu rire, mais le choc fut si intense qu 'il resta figé ainsi plusieurs secondes. Il fixa l'inconnu qui affichait un air inquiet.

- Vous… vous pensiez que j'allais… que j'allais me suicider ? Articula avec difficulté Akaashi afin de vérifier si il avait bien compris.

- Oui. Ce n'était pas le cas ?

- Non ! Non ! Pas du tout ! Jamais je ne ferais une chose pareille. Je ne comprends pas pourquoi vous avez pensé ça, répliqua Akaashi pour s'innocenter.

Le jeune brun regarda l'inconnu, puis la rambarde, puis l'inconnu, puis la rambarde et à nouveau l'inconnu. Et une lumière s'éclaira. Il venait de comprendre. Il était seul au bord d'un pont et en mauvaise état,c'est normal que cet homme pensait au pire.

- Tu étais tout seul et tu n'avais pas l'air bien. Au bord d'un pont. J'ai cru que.. Enfin tu vois quoi ! Fit l'inconnu, comme pour confirmer le raisonnement d'Akaashi, en se passant une main derrière la tête dérangeant encore plus ses cheveux noirs.

- Merci de vous être inquiété, mais je ne comptais pas sauter.

Le ton froid d'Akaashi ne sembla pas affecter l'inconnu.

- Tu faisais quoi alors ? Tu admirais la vue ? Se moqua l'inconnu, un fin rictus sur les lèvres.

-Oui.

Cette fois-ci le ton fut plus que glacial, Akaashi n'appréciait pas vraiment le ton moqueur que cet homme avait emprunté. L'autre le remarqua vu que son expression moqueuse quitta les traits fins de son visage et rapidement un sourire désolé vint peindre ses lèvres.

- Désolé de t'avoir dérangé dans ta contemplation dans ce cas, murmura l'inconnu en se dirigeant vers une voiture noire, la portière grande ouverte et le clé encore sur le contact.

Akaashi l'observa s'éloigner. Cet homme avait tout laissé en plan pour empêcher un total inconnu de se suicider ? Keiji eu comme un pincement au coeur d'avoir été si sec. Cet homme n'avait rien fait de mal. Il avait juste tenter une bonne action. Peut être que Akaashi devrait s'excuser, ou le remercier. Mais avant qu'il ai pu dire quoi que se soit, la portière s'était refermée.

Akaashi s'assit, s'adossant à la barrière du pont, les yeux rivés sur la voiture attendant qu'elle parte. Mais cela n'arriva pas, à la place, l'homme ouvrit la portière et s'avança vers le brun.

- Tu attends quelque chose ?

Akaashi leva les yeux vers l'homme. Et tenta de lui répondre le moins sèchement possible.

- Oui, qu'une voiture s'arrête.

Un rire parvint aux oreilles de Keiji, qui leva un sourcil interrogateur questionnant ainsi l'inconnu. Ce dernier, une fois qu'il eut finit de rire, fit un léger mouvement de tête vers sa voiture, avec un petit rictus.

- Il semblerait qu'une voiture s'est arrêtée, sourit l'inconnu. Et maintenant ?

- Je veux juste partir le plus loin possible d'ici, marmonna Akaashi.

- Et pour aller où ?

- Peu importe. Loin.

L'inconnu sourit à nouveau et tendit une main en direction d'Akaashi pour l'aider à se relever.

- Tu veux venir avec moi ?

Akaashi l'observa avec méfiance, il ignora la main quelques secondes avant de l'attraper. Elle était chaude. C'était agréable de sentir de la chaleur. Il avait l'impression qu'il ne connaîtrait plus que le froid. Et lorsque sa main lâcha l'autre, le froid vint à nouveau la dévorer.

- Vous allez où ?

- Loin d'ici, sourit l'homme.

Akaashi plongea son regard dans celui de l'inconnu. Il espérait lire dans ses yeux si il pouvait le suivre sans crainte. Finalement il n'hésita pas longtemps avant de prendre une décision. Depuis deux jours qu'il était là, cette personne était la seule à s'être arrêtée. Puis il ne semblait pas déséquilibré, il avait quand même tenté de le sauver. Même si ce regard moqueur ne lui inspirait que méfiance, Akaashi ne pouvait se permettre de faire le difficile.

- Ça ne vous dérange pas que je vienne avec vous ?

- Si ça me dérange beaucoup, c'est pour ça que je te le propose, ironisa l'inconnu.

- Dans ce cas, je vous remercie.

Akaashi essaya un léger sourire, afin d'être poli mais cela lui sembla étrange. Ses lèvres s'étirèrent étrangement, ressemblant davantage à une grimace qu'à un sourire.

- Tu sais, tu peux me tutoyer, on a pratiquement le même âge !

Keiji hocha la tête comme signe d'acquiescement puis il suivit l'homme jusqu'à sa voiture.

- Au fait, moi c'est Kuroo Tetsuro ! Enchanté !

Akaashi le fixa. Il hésitait à répondre, il n'était totalement pas en confiance face à cet homme.

- Tu sais on va être un moment dans cette voiture, tous les deux. Il vaut mieux que l'on soit à l'aise ! Dit Kuroo afin de convaincre l'autre de répondre.

- Akaashi. Keiji Akaashi, répondit-il tout simplement.

- Très bien Akaashi, boucle ta ceinture nous partons loin de cette fichue ville !

Fichue ville. Akaashi ne l'aurait pas mieux qualifiée.

Le moteur démarra, et la voiture prit la route, s'éloignant du pont, de la ville et des problèmes des hommes.

Durant les premières minutes, Akaashi ne cessa de fixer le conducteur. Après une longue observation, il avait l'impression de l'avoir déjà vu. Ce physique, il lui semblait familier. Il était tellement atypique. Atypique mais pas désagréable à regarder.

Puis la chaleur et le confort du siège eurent raison de Akaashi, qui sombra dans le sommeil.

-x-x-x-

- Aller ! La belle au bois dormant, on se réveille !

Une voix et une légère pression sur l'épaule le tira de son sommeil. Lorsqu'il ouvrit les yeux, ils tombèrent nez à nez, avec deux magnifiques orbes noires, profondes.

- Akaashi ! C'est l'heure de manger ! Bouge toi !

Keiji mit quelques secondes à sortir de son état ensommeillé, puis il se redressa sur son siège, bâillant et se passant la main dans les cheveux afin de les remettre en ordre.

- J'ai dormi longtemps ?

- Tu t'es endormi dès que nous avons quitté la ville. Il y a trois heures environ. La vache ! J'ai jamais vu quelqu'un s'endormir aussi vite ! Ça faisait longtemps que tu n'avais pas dormi ?

- Hmm.

Il n'avait pas envie de répondre. Et Kuroo sembla le comprendre, vu qu'il n'insista pas.

- Bon viens, on va manger. Je crève la dalle !

Le visage d'Akaashi se voila. Il n'avait rien. Pas d'argent. Pas un sou.

- Je n'ai pas faim.

C'est à ce moment là que son ventre décida de pousser un rugissement digne des félins les plus redoutables, provoquant un sourire à son compagnon de route.

- C'est pas beau de mentir, fit remarquer Kuroo.

- Je ne m-

- Ne t'en fais pas, je me doute bien que tu n'as rien. Je t'invite. Tu me rembourseras d'une autre manière, le coupa Kuroo avec un clin d'œil amusé, pleins de sous-entendus.

Akaashi le fixa, le visage impassible mais au fond de lui il ressentait une profonde exaspération. Super, il était tombé sur un gros lourd. Mais il suivit tout de même Kuroo jusqu'au petit konbini devant eux. Ils achetèrent juste de quoi se remplir le ventre, puis ils retournèrent dans la voiture pour les manger.

- Alors dis moi Akaashi, pourquoi cherches-tu à fuir la ville ? Tu n'es pas un fugitif au moins ? Oh mon Dieu, si ça se trouve tu es un psychopathe qui va me vi-

- Non, mais si tu continue comme ça, je risque d'avoir un cadavre à cacher, l'interrompit Akaashi le visage totalement dépourvu d'expressions mais le regard rempli d'intentions meurtrières.

Kuroo ne pu s'empêcher d'étirer ses lèvres en un petit rictus moqueur. Il s'apprêtait à répliquer quelque chose, lorsque Keiji le coupa.

- J'ai mes raisons.

Le ton était froid, et fit bien comprendre à Kuroo, qu'il n'en dirait pas plus pour le moment. Mais le chat semblait ne pas supporter le silence, au vu de la rapidité avec laquelle il alluma l'auto-radio.

« Bonjour à tous ! Flash News important : les auteurs du braquage de la banque centrale sont toujours recherchés. La seule description que nous avons pour le moment est celle du conducteur. Il serait grand avec les chev- »

Akaashi mangeait, écoutant d'une oreille distraite les informations. Mais lorsque la radio changea brusquement de station, il remarqua durant quelques secondes l'expression sombre de Kuroo. Puis le visage du chat devint à nouveau lumineux à l'entente de la chanson Demons d'Imagine Dragons. Il trouva suspect cette attitude, mais il ne s'en formalisa pas. Ce n'était sûrement pas important.

-J'adore cette chanson ! S'écria Kuroo et Akaashi ne put retenir l'exaspération naître dans regard.

Le repas terminé ils reprirent la route. Akaashi, la tête posée contre la fenêtre regardait le paysage défilé sous ses yeux. Tandis que Kuroo chantait la chanson passant à la radio. Et Akaashi devait l'avouer, le chat chantait vraiment bien. Une voix ni trop grave, ni trop aiguë, se calant parfaitement avec les notes de la musique. Très mélodieuse. Mais la magnifique démonstration de chant fut interrompu par une sonnerie de portable. Celui d'Akaashi, qui était en train de charger grâce au câble USB de Kuroo. Ce dernier éteignit d'ailleurs la radio pendant que le brun répondait à l'appel.

- Bonjour Bokuto-san.

Le visage d'Akaashi devint grave, et il eut du mal à la cacher. Il espérait juste que Kuroo ne le remarquerait pas. Il n'avait pas besoin que la chat lui pose encore une multitude de questions. Après tout, ils étaient juste dans la même voiture. Ils n'avaient pas besoin d'apprendre à se connaître et faire ami-ami.

- Ne t'inquiète pas, je vais bien… Oui il m'a mis dehors...Je suis parti…. Non Bokuto-san ! Reste avec ton équipe !… Ne t'en fais pas ! … Bokuto-san si tu abandonnes ton équipe pour moi je ne te ferais plus jamais de passes. …. Oui promis je t'appelle demain. Ne t'inquiète pas, je sais me débrouiller. Au revoir Bokuto-san.

Akaashi raccrocha. Il évita le regard du conducteur en tournant la tête vers la fenêtre. Il priait pour que l'autre se taise. Mais visiblement c'était peine perdue.

-C'est à cause de ce Bokuto que tu fuis ?

Akaashi se tourna brusquement et foudroya du regard le conducteur. Il n'a pas comprit plus tôt que c'était un sujet qu'il voulait éviter ? Alors pourquoi il insistait ? Ce comportement exaspérait Akaashi.

- Ce ne sont pas tes affaires, répondit-il froidement.

- Je te signale que tu es dans ma voiture. Je peux très bien te déposer à la prochaine station.

- Très bien ! Je trouverais bien quelqu'un d'autre de moins désagréable !

Akaashi se mit dos à Kuroo afin de lui faire comprendre qu'il ne plaisantait pas.

- Sérieusement ? Demanda Kuroo au bout de plusieurs minutes, déstabilisé par la réaction du plus jeune.

Finalement Akaashi vint reposer son regard sur lui et soupira. Il n'allait tout de même pas mordre une main tendue. Ca serait débile. Alors même si il ne supportait pas l'autre, il devait faire un effort.

- Non ce n'est pas à cause de Bokuto-san, répondit sèchement le passeur. Je te le dirais plus tard. Pour l'instant je ne veux pas en parler.

Akaashi ne savait pas pourquoi il avait presque promis à Kuroo de tout lui raconter, mais cela sembla au moins calmer les pulsions de curiosité du conducteur vu qu'il ralluma la radio et se remit à chanter comme si de rien n'était.

Deux heures plus tard, Akaashi commençait fermement à s'ennuyer. Il n'en pouvait plus de regarder le paysage, et le silence l'obligeait à penser à sa situation et il n'en avait pas envie. Il aimerait bien l'oublier pendant quelques instants. Prétendre que tout va bien, qu'il n'est pas seul et sans endroit où loger. Alors, il sentit comme un besoin irrépressible de parler avec son conducteur. N'importe quoi ferait l'affaire, tant qu'il peut se changer les idées.

- Kuroo, tu ne m'as toujours pas dit où on allait.

Le chat tourna la tête vers Keiji, et un fin sourire triste vint teindre ses lèvres. Ses yeux semblaient porter un lourd poids. Quelque chose de tragique ce dégageait du jeune homme. Ce qui n'échappa à Akaashi, qui le fixait intensément.

- Voir un ami.

Akaashi remarqua que la voix était légèrement tremblante. Il se demanda pendant quelques instants, si Kuroo aussi portait des secrets douloureux. Après tout, tout le monde en a. Et peut être qu'il ne veut pas en parler. C'est donc par respect pour le chat, que Akaashi tenta de s'éloigner du sujet en posant une autre question.

- On y sera quand ?

- Demain dans la soirée.

- Tu veux dire que-

- Oui princesse, tu vas devoir dormir avec moi ce soir ! Fit Kuroo reprenant son air amusé, faisant envoler la moindre trace de tristesse sur son visage.

- Je préférerais dormir dehors, dans la neige. Et ne m'appelle pas princesse.

- Comme tu veux… princesse ! S'amusa Kuroo dans un rictus qui fit frissonner Akaashi.

Et malgré les réactions exaspérées de Keiji, il commençait à apprécier Kuroo. Il posa son regard sur ce dernier. Il fixa longtemps le visage de Kuroo, détaillant ses yeux, son nez fin, ses cheveux indisciplinés, sa mâchoire bien dessinée. Quelque chose de sauvage émanait de ce type, quelque chose d'indomptable et d'insolent. Et Akaashi ne put s'empêcher de le trouver beau. Mais cette impression de familiarité ne cessait de venir hanter Akaashi.

- Akaashi,je sais que je suis magnifique mais ton regard m'empêche de me concentrer sur la route.

Se rendant compte qu'il avait peut être fixé un peu trop longtemps le conducteur, Akaashi tourna vivement la tête face à la fenêtre, bredouillant des mots d'excuses, gêné et cachant les légères rougeurs qui teintaient ses joues. D'ailleurs il ne comprit pas vraiment pourquoi il agit ainsi, après tout, il n'avait fait que le regarder.

-x-x-x-x-x-x-x-x-

La nuit était tombée depuis plus d'une heure lorsque la voiture quitta l'autoroute pour se retrouver sur un petit chemin de campagne menant à un village reculé. Akaashi commença à être pris d'une légère angoisse, trouvant le coin un peu reculé et dangereux s'ils dormaient dans la voiture.

- Ça ne serait pas plus sûr d'aller sur une aire d'autoroute ? Demanda Akaashi.

- Non, je préfère éviter les grands axes. Des gens louches y traînent. Puis je connais un endroit dans le coin.

- Louche, comme toi tu veux dire ? fit Akaashi avec un brin d'amusement dans la voix.

- Tu ne me fais pas confiance princesse ?

- Pas du tout. Tu es d'ailleurs la première personne dont je me méfie.

- Ooh tu blesses mon petit coeur, Kei-chan ! Moi qui pensais que tu commençais à m'apprécier !

Akaashi ne put empêcher les quelques rougeurs poindre sur ses joues à l'entente du surnom. Pour qui se prenait ce type pour l'appeler si familièrement ? Mais il fut si déstabiliser qu'il n'arriva pas à sortir la moindre remarque.

- Dans tes rêves, sale chat, bredouilla-t-il.

Kuroo rit légèrement avant d'arrêter la voiture à l'entrée du village. Puis il ouvrit la portière, sorti du véhicule et s'étira.

- Viens ! C'est le petit hôtel là-bas ! Cria-t-il à Akaashi en pointant du doigt un bâtiment à une centaine de mètres.

- Je n'ai rien pour payer.

- Je sais, je t'ai dit que je m'en occupais !

- Je refuse que tu payes tout.

C'est vrai, il ne voulait pas être une œuvre de charité. Il n'allait tout de même pas se faire entretenir par Kuroo. Ce dernier avait déjà été assez aimable pour l'aider à s'éloigner, il ne pouvait pas se permettre de dépouiller l'autre ainsi. Il détestait être à ce point dépendant du chat.

- Ne t'en fais pas, je trouverais un moyen pour toi de me rembourser, si ça te tient tant à coeur.

Akaashi ne répondit rien, abandonnant l'idée de tenir tête à Kuroo. Il avait l'impression que ça serait une perte de temps, et qu'il ne persuaderait pas l'autre. Alors il suivit le chat à travers les rues peu éclairées, jusqu'au petit hôtel. Il semblait légèrement miteux, et n'inspirait pas vraiment confiance.

- Je savais que tu m'avais proposer de te suivre pour me violer, fit Akaashi en entrant à l'intérieur.

- Et pourtant, tu m'as suivit. C'est qui le plus tordu de nous deux ? Rétorqua Kuroo avec un sourire malicieux.

Akaashi n'eut pas le temps de répondre, qu'un homme aux cheveux blonds retenus par un serre-tête et tout juste plus âgé qu'eux, sorti de derrière le comptoir.

- Ah mais regardez qui voilà ! Kuroo quel bon vent t'amène ?

- Je vais voir Kenma. On a besoin de deux chambres pour ce soir.

Akaashi tilta au nom. Il venait d'apprendre quelque chose de plus. Le nom du mystérieux ami qui, un peu plus tôt dans la journée, avait donné à Kuroo cet air si sombre. Akaashi se demandait qui pouvait bien être Kenma pour Kuroo. Il semblait vraiment important vu la lueur qui était née dans les yeux du chat à la mention de celui-ci.

- Tu lui passera le bonjour de ma part, le ton de l'homme était triste et le sourire qui peignait son visage s'estompa durant plusieurs secondes. Akaashi le remarqua et se questionna encore plus. Cette curiosité pour la vie d'une tierce personne le surprit, généralement il ne s'sintéressait pas aux gens. Kuroo commençait vraiment à troubler Akaashi, à ses côtés il se découvrait des côtés insoupçonnés.

L'homme vérifia dans son ordinateur les chambres disponibles. Le sourire revenant habiter son visage.

- Malheureusement il ne me reste plus qu'une chambre, ça ira ?

-Bien sûr ! N'est ce pas Akaashi ? Ricana-t-il.

-Hmm.

Akaashi n'avait pas écouté ce qu'il s'était dit, mais quand il comprit qu'il partagerait la chambre avec Kuroo il fut étrangement soulagé. Il n'avait pas vraiment envie d'être seul et il aurait été mal à l'aise que Kuroo paye deux chambre. Une seule suffisait, puis dormir dans un fauteuil serait toujours mieux que dans la neige. Oui parce que c'était hors de question qu'il dorme dans le même lit que le chat. Jamais.

L'homme tendit la clé à Akaashi qui s'en saisit.

- Vas-y Akaashi, Ukai a quelque chose d'important à me dire, semblerait-il, fit le chat en lançant un regard provocant l'homme de l'hôtel.

Akaashi acquiesça et grimpa dans les escaliers en direction de la chambre. Il allait pousser la porte quand il entendit des voix lui parvenir depuis le rez-de-chaussé.

- Kuroo tu es malade ! Tu sais qu'on arrête pas de parler de toi à la-

- Chut ! Akaashi pourrait nous entendre.

Lorsqu'il entendit son nom, il ne put s'empêcher de tendre l'oreille. Qu'est ce que Kuroo ne voulait pas qu'il entende ?

- D'ailleurs c'est qui lui ?

- Un ami, répondit sèchement Kuroo.

Akaashi tressaillit. Kuroo le voyait comme un ami ? Il en fut totalement retourné, et ne comprit pas pourquoi, les mots du chats lui firent si plaisir.

- Il sait qui tu es ? Demanda le réceptionniste.

- …

- Qu'est ce que tu fou bordel ? Tu vas quand même pas le mêler dans ta fuite ! Lui reprocha le blond.

- Je gère la situation, ne t'en fais pas.

- Kuroo, pourquoi tu as fa-

- Tu sais très bien que c'était la seule solution.

- Kenma n'accepterait jamais que tu te mettes en danger pour lui.

- Peu importe. Le restaurant est encore ouvert ?

Kuroo semblait vouloir fuir la conversation le plus vite possible.

- Oui.

- Très bien, je vais chercher Akaashi.

Akaashi se décida finalement à pousser la porte et entrer dans la chambre. Interceptant une dernière phrase.

- Kuroo, je ne sais pas qui est ce type, mais ne l'entraîne pas dans tes conneries.

Akaashi referma la porte derrière lui, et alla s'asseoir sur le lit, réfléchissant à ce qu'il venait d'entendre . Kuroo avait un comportement de plus en plus bizarre. Il fuyait quelque chose, et Akaashi voulait savoir de quoi il s'agissait. Il voulait résoudre le mystère qui entourait le chat. Il savait que Kuroo n'était pas dangereux mais néanmoins le secret qu'il cachait devait très certainement concerner des actes reprochables. Il ne fuirait pas la police, tout de même ?

Il fut tiré de ses interrogations lorsque que Kuroo entra dans la chambre. Ce dernier se rapprocha de lui et lui adressa un sourire.

- Tu penses à mes beaux yeux, c'est ça ?

Akaashi releva la tête vers Kuroo et émis un grognement en soupirant afin de cacher le sourire qui essayait de se frayer un chemin. Mais il ne répondit rien.

- Bon viens princesse, je t'emmène manger !

- Tu m'appelles encore une seule fois princesse, et je te jure que je tue durant la nuit, répondit Akaashi en se relevant et se dirigeant vers la sortie de la chambre, foudroyant d'un regard mauvais Kuroo.

- Oh mais je ne te savais pas si susceptible ! Dit le chat d'un ton moqueur en passant à côté d'Akaashi.

Akaashi suivit Kuroo jusqu'au restaurant de l'hôtel. Ils s'assirent à une table, ils étaient seuls. En même temps vu l'heure, tout le monde devait dormir.

- Il ne reste plus que du curry ! Cria le gérant de l'hôtel, en amenant deux assiettes.

Akaashi observait Kuroo essayant de percevoir un indice qui permettrait de déceler une information. Et plus il fixait ce visage, plus il lui semblait familier. Un peu comme s'il en connaissait la description en boucle à force de l'avoir vu ou entendu. Grand, des cheveux noirs, des yeux perçants.

Puis il se souvint. Il sut pourquoi Kuroo lui sembla si familier. Non s'était pas possible ? C'était juste son imagination, non ?

« Si il est bien qui je pense, pourquoi s'est-il arrêté ? Il a prit un énorme risque en m'aidant. Pourquoi ? ». L'esprit d'Akaahi fonctionnait à toute allure. Il était persuadé qu'il avait trouvé le secret de Kuroo. Cela ne pouvait pas être une coïncidence si-

- Akaashi !

- Quoi ? sursauta Akaashi, comme si il avait été découvert.

- Ça fait plusieurs minutes que tu me fixes sans rien dire ! Tu as écouté ce que je t'ai dit au moins ? Demanda Kuroo légèrement irrité.

- Hmmm désolé, j'étais ailleurs.

- Je disais, j'ai des vêtements propres dans mon coffre, j'irais les chercher quand on aura finit de manger.

Akaashi le fixa, un air indescriptible sur le visage. Il se demandait pourquoi il lui disait cela. Puis après un temps de réflexion, il capta. Kuroo comptait lui prêter des vêtements. C'est très gentil, mais il en faisait trop. Akaashi ne pouvait se permettre d'accepter autant de gentillesse de quelqu'un qu'il connaissait à peine.

- Merci, mais ça va aller, répondit Akaashi en plantant un regard déterminé dans les yeux de Kuroo.

- Ne dis pas n'importe quoi ! Ton sac est vide, donc j'imagine que tu n'as pas d'autres vêtements. Tu vas pas rester dans cet état ! Puis ça me fait plaisir de t'aider, insista Kuroo sans lâcher le contact visuel avec Akaashi.

- Ca ira, je me débrou-

- Je te jure que si tu me dis encore une fois « Je me débrouillerais », je t'abandonne ici !

Akaashi perçut cette lueur dans les yeux du chat lui indiquant qu'il était sérieux. Et c'est vraiment à contre coeur qu'il se tût et arrêta de contre dire Kuroo. Au fond cela lui faisait plaisir que Kuroo soit si gentil mais en même temps cela le mettait mal à l'aise. Il n'était pas habitué à ce que les gens agissent de manière désintéressée. Jusqu'à aujourd'hui, seul Bokuto avait fait preuve d'une gentillesse sans limite avec lui. Mais il semblerait que maintenant il pouvait compter sur Kuroo.

Alors c'est toujours les yeux plongés dans ceux de Kuroo, qu'il sourit. Un véritable sourire comme il en faisait rarement.

Comme prévu, à la fin du repas, Kuroo alla chercher dans sa voiture les affaires nécessaires. Akaashi l'attendait à l'entrée, pour qu'ils puissent rejoindre la chambre ensemble.

- Je vais prendre ma douche, annonça Akaashi à peine rentré dans la chambre.

- Tu veux que je t'accompagne ? Sourit Kuroo, et ce sourire fit frissonner Akaashi. Le chat avait l'air d'un lion qui allait sauter sur une proie. De légères rougeurs coloraient les joues d'Akaashi, qui se dépêcha de se réfugier dans la salle de bain en marmonnant.

- Kuroo, je vais te tuer.

Et avant de refermer la porte Akaashi pu voir Kuroo rire, et son cœur rata un battement devant ce spectacle. C'était magnifique.

Lorsque l'eau effleura sa peau, il poussa un soupir d'aise. Il ne savait plus depuis combien de temps il n'avait ressenti un tel plaisir. Il sentait la crasse des derniers jours s'en aller. Il essaya de ne pas penser au beau ténébreux de la pièce d'à côté. Mais ce fut peine perdue. Ces questionnements revinrent au galop. Il se souvenait pourquoi Kuroo lui semblait si familier. Il avait lu description d'une jeune homme lui ressemblant fortement dans un journal.

Après de longues minutes sous l'eau bouillante, Akaashi décida qu'il avait passé assez de temps sous la douche alors il sorti et enfila les vêtements que Kuroo lui avait apportés : un T-shirt avec une immense tête de chat aux yeux bleu magnifiques et un bas de pyjama noir. Lorsqu'il passa le pas de la porte de la salle d'eau son regard croisa immédiatement celui de Kuroo.

- Il te va mieux qu'à moi ! J'en serais presque jaloux, s'exclama Kuroo.

- Il est trop grand, répondit simplement Akaashi en tirant sur les bords du T-shirt

Puis Kuroo disparu dans la salle de bain quelques instant. Puis il passa sa tête dans l'ouverture de la porte.

- Tu es sûr que tu ne veux pas me rejoindre ? Demanda Kuroo sournoisement.

Akaashi se contenta de grogner contre le chat, ce qui arracha un nouveau rire à ce dernier. Akaashi aimait vraiment ce rire. Et c'est à ce moment là qu'il se rendit compte qu'il appréciait de plus en plus Kuroo. Il était heureux de l'avoir rencontré. Même si parfois il l'exaspérait. Et qu'il le mettait mal à l'aise. Et qu'il lui cachait la raison de ce voyage. Non pas qu'il devait des explications à Akaashi.

Akaashi s'installa dans le fauteuil se trouvant dans un coin de la chambre, attendant que Kuroo finisse sa douche, afin de pouvoir éteindre la lumière. Il ferma les yeux quelques secondes, puis quelques minutes et très vite il sentit le sommeil s'emparer de lui.

Le bruit d'une porte lui fit ouvrir les yeux. Il sursauta.

- Qu'est ce que tu fais ? Demanda Kuroo, essuyant ses cheveux avec une serviette.

Akaashi l'observa, longuement. Très longuement. En effet, le jeune homme se trouvant face à lui était torse nu, et ne portait qu'un simple jogging. Keiji pouvait aisément voir la fine musculature et les abdos du chat. Il avait déjà remarqué que Kuroo était plutôt beau garçon, mais là, là Akaashi ne pouvait relever les yeux du spectacle qui s'offrait à lui. Akaashi ne remarqua même pas à quel point il fixait intensément Kuroo.

- Surtout ne te gêne pas !

- De quoi ?

- Tu sais tu n'es pas très discret Kei-chan, rigola Kuroo.

Se rendant compte de la situation, Akaashi rougit violement enfouissant sa tête entre ses bras, afin de se cacher. De disparaître. Il était affreusement gêné d'avoir eu un regard si insistant sur le corps de Kuroo, qui semblait fier d'avoir mis mal à l'aise le plus jeune.

Le chat se jet sur le lit et s'entoura dans la couverture, puis il releva légèrement la tête et regarda Akaashi.

- Akaashi, tu viens dormir ou tu compte rester éveillé toute la nuit ?

- Je dors ici, dit-il en désignant le fauteuil sur lequel il était, en n'observant que d'un œil Kuroo.

Kuroo leva les yeux au ciel en soupirant.

- C'est hors de question ! Il y a largement assez de place dans ce lit pour nous deux !

-Mais je-

- Je t'interdis de contester.

Akaashi n'ayant pas l'énergie de tenir tête au chat, et rêvant d'un bon lit, il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il n'avait pas dormi dans un lit, se leva de son fauteuil et s'installa de l'autre côté du lit. Le plus loin de Kuroo possible.

- Tu sais, je ne vais pas te manger, ricana Kuroo.

- Tu comptes dormir comme ça ? Questionna Akaashi, pointant du doigt le torse découvert de Kuroo en réponse à sa remarque.

- Tout à l'heure ça n'avait pas l'air de te déranger, fit Kuroo avec un petit clin d'oeil. Puis il éteignit la lumière.

Akaashi était définitivement mal à l'aise. Il était allongé sur le dos, fixant le plafond. Il pouvait percevoir la respiration de Kuroo à travers ce silence légèrement pesant pour Akaashi. Il se rendit compte à quel point il était chanceux. Et il n'avait pas fait grand-chose pour remercier son bienfaiteur.

- Merci, murmura Akaashi brisant le calme de la pièce.

- Pourquoi ?

- Pour tout. Pour tout ce que tu as fait.

- Ce n'est rien, tout le monde aurait fais la même chose.

Akaashi soupira. C'est faux. Personne en aurait fait autant. Peut être Bokuto mais c'est différent. Bokuto était naïf et croyait en la bonté du monde. Kuroo lui semblait tout à fait réaliste et conscient de la réalité humaine. Et pourtant il avait preuve de tant de générosité. Si les rôles avaient été inversés , Akaashi n'aurait même pas fait la moitié de ce que Kuroo avaient fait pour lui.

Akaashi souri faiblement.

- Tu te trompes. Tu es le seul à m'avoir tendu la main, fit Akaashi d'une voix emprunte de tristesse. Je ne sais pas si je pourrais te remb-

- Akaashi. Si tu veux me rembourser, dis moi pourquoi tu as fuis cette ville.

L'autorité que Akaashi perçu dans la voix de Kuroo, le fit tressaillir.

- Pourquoi tu tiens tant à savoir ? Tu ne me connais pas.

- Justement, je veux apprendre te connaître.

Après ces quelques mots, Akaashi entendit Kuroo se retourner. Il venait sûrement de se tourner face à lui. Même dans le noir, il sentait le regard brûlant de Kuroo sur sa peau.

Cet aveu de Kuroo avait provoquer une explosion dans les entrailles d'Akaashi.

Akaashi attendit plusieurs minutes, fixant le plafond, avant de se confier.

- Mon père m'a mis à la porte. Je n'avais que lui comme famille, mais depuis la mort de ma mère il est tombé dans l'alcool. Il n'a jamais été violent, mais il se trouvait très souvent dans des états pitoyables. Et il y a quelques jours, il a apprit que j'étais gay. Il ne l'a pas supporté, selon lui je serais « une erreur de la nature », alors il m'a jeté dehors. Au début je pensais que c'était juste une de ses phases dues à l'alcool, alors j'ai attendu plusieurs jours devant la porte de la maison. Mais il a commencé à me lancer des bouteilles vides dessus, hurlant des choses incompréhensibles. J'ai bien compris à ce moment qu'il fallait que je parte. Alors c'est ce que j'ai fait. Je suis parti. J'ai essayé de contacter des amis, mais tous m'ont raccroché au nez. Je n'aurais jamais cru qu'ils penseraient tous comme mon père. J'aurais pu appeler mon meilleur ami, Bokuto-san, mais en ce moment il est à l'autre bout du pays pour les qualifications des Jeux Olympiques. Je ne savais pas quoi faire. J'avais juste besoin de partir loin, de me changer les idées, de m'éloigner de tout ça. J'avais juste besoin de-

Il s'interrompit dans sa phrase. De légers sanglots avaient commencés à teintés sa voix. Mais ça lui faisait du bien de se confier. Il avait l'impression qu'un énorme poids s'envolait de sa poitrine. Il n'était pas obligé d'en dire autant, mais une fois qu'il eu commencer à parler, il n'avait pu s'arrêter. Akaashi se senti en confiance avec Kuroo, et il venait de lui avouer des choses qu'il aurait préférer oublier. Des choses que tous ignoraient. Même Bokuto.

De fines larmes commencèrent à dévaler ses joues, il allait les essuyer quand il senti une main se saisir de la sienne. Kuroo. Akaashi tourna la tête afin de distinguer le jeune homme. Mais l'obscurité l'en empêchait.

- Tu n'es pas une erreur de la nature. Laisse personne te dire ça ! Akaashi, tu es-

- Je sais Kuroo, je le sais, le coupa Akaashi avec un léger sourire puis il serra un peu plus fort la main du chat. Merci Kuroo.


Voilà la fin de cette première partie. La seconde fera un peu près la même longueur.

Vous avez remarquez que j'ai écrit du POV de Akaashi, et je voulais savoir si vous aimeriez que je réécrive mais avec le POV de Kuroo. Si cela se fait, ça serait publié à la suite. Bref dîtes moi :)

Bisous ! Et merci d'avoir lu !