With all we have
Through the good and the bad
Until death separates us two
I promise to give all I am to you
It's not much but I hope it's enough to get us through
To a chapter where happily ever after comes true
With you
With you – He is We

Lily lâcha péniblement à ses pieds le dernier carton qu'elle venait de monter dans leur nouvel appartement et sursauta lorsqu'un bruit de casse retentit. Les yeux de James firent un rapide allé retour entre les siens, et la boîte qui se trouvait devant elle, et il lui jeta un sourire amusé.

« A quoi ça servait que j'écrive « fragile » dessus, si tu le largues comme une brute à la moindre occasion ?
- Je suis désolée... Je pensais que j'étais plus près du sol que ça... Qu'est-ce que c'était ? demanda t-elle en déballant légèrement le carton.
- Juste la porcelaine qu'on se transmet de génération en génération depuis presque cent ans, répondit-il l'air de rien, en haussant les épaules devant le regard horrifié de Lily.
- Tes parents vont me tuer.
- Merlin, tu as vraiment oublié que tu possèdes une baguette, n'est-ce pas ? »

Elle soupira de soulagement lorsqu'elle réalisa qu'effectivement, elle était une sorcière, et que quelques assiettes brisées ne lui faisaient pas peur. James lui avait rendu sa baguette le jour où elle lui avait plus ou moins avoué sentiments. Enfin, il lui avait seulement dit où elle se trouvait, et elle avait découvert qu'il l'avait laissé à sa portée depuis le début, dans sa propre table de chevet qu'elle n'avait pas pris la peine d'ouvrir.

Il avait arrêté de redouter qu'elle s'en serve pour les mauvaises choses à peu près au moment où ils avaient commencé à être plus intimes l'un avec l'autre, et cela faisait un sacré moment. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis, et ils avaient décidé d'habiter ensemble dès que Sirius s'était plaint de devoir se jeter des sortilèges de surdité presque toutes les nuits et, par conséquence, de ne plus entendre son réveil.

« Reparo, dit-elle en pointant sa baguette sur les morceaux de porcelaine qui ne tardèrent pas à se rassembler. »

Elle traîna le carton jusqu'à la cuisine avec difficulté, puis, essoufflée, elle rebroussa chemin pour s'arrêter dans le vaste salon que James était en train de ranger. Elle le balaya des yeux un long moment en se mordillant la lèvre avant d'avancer prudemment vers le jeune homme alors qu'une profonde inquiétude qui la hantait depuis des mois refaisait surface.

« James...
- Hmmm ?
- Tu te souviens de notre discussion à propos de Paula Minchum ?
- Ah, je me souviens certainement de ce qui a suivi, répondit-il en lui adressant un clin d'oeil qui la fit rougir jusqu'aux oreilles.
- Je suis sérieuse, pointa t-elle sur un ton grave. Il y a quelque chose que je ne t'ai jamais dit. »

Il posa négligemment l'exemplaire du Quidditch à travers les âges qu'il tenait dans la main sur une étagère, et il se retourna vers elle, toute trace d'amusement ayant disparu de son visage. Il semblait attendre qu'elle poursuive, mais elle avait du mal quand il la fixait aussi sérieusement. Elle avait peur de le blesser, c'était la dernière chose qu'elle voulait.

« Ce jour là, Paula m'a dit que tes parents ne m'accepteraient pas en sachant qui j'étais vraiment.
- Tu veux dire une sorcière douée dans tous les domaines ? L'interrogea t-il en faisant semblant de ne pas comprendre.
- James... »

Il soupira, secoua la tête et envoya valser tous les bouquins de son carton sur l'étagère d'un simple coup de baguette.

« On dirait que tu n'as pas une très bonne opinion de mes parents. »

Cette simple phrase rappela à Lily la conversation qu'elle avait eue avec Sirius, et elle la fit se sentir profondément mal. James semblait à la fois irrité et triste, et Merlin, elle s'en voulait déjà d'avoir abordé un sujet tabou qui datait déjà de plusieurs mois et qui n'aurait même plus dû avoir d'importance. Malheureusement, il en avait.

« C'est tout le contraire, reprit-elle. Je les trouve géniaux. Je veux dire... Ton père est un sorcier hors pair, il est drôle et gentil, et attentionné, et ta mère... Merlin ta mère est indescriptible, je veux dire... Elle est si bienveillante... Je l'adore. Je les adore tous les deux, j'ai juste... Je voudrais juste... Je me demande s'ils m'apprécieraient toujours s'ils savaient tout... Termina t-elle dans un murmure en baissant les yeux.
- Lily... Souffla t-il simplement. »

Elle fut surprise de se retrouver dans ses bras une seconde plus tard. Toute colère semblait avoir disparu de son esprit, et ses mains étaient juste en train de caresser ses cheveux, son dos, pendant que ses lèvres déposaient de brefs baisers sur sa joue et sous son oreille.

« Ils savent déjà tout, lui confia t-il.
- Ils savent déjà tout ? répéta t-elle ahurie, en s'écartant assez de lui pour pouvoir le regarder dans les yeux.
- Ils savent depuis que mon père nous a trouvé aux Trois Balais ensemble la première fois.
- Mais... On ne sortait même pas ensemble à ce moment là et... Ils ne m'en ont jamais parlé, je veux dire... Je... Ils n'ont jamais rien dit, bafouilla t-elle, prise au dépourvu.
- Ils ne voulaient pas t'embarrasser avec ça. Dès qu'ils ont appris à te connaître, ils ont compris que tout ça, c'était du passé. A partir de là, il n'y avait plus lieu de rouvrir les vieilles blessures. »

Elle bégaya pendant un long moment des choses toutes plus incohérentes les unes que les autres avant de plonger de nouveau dans ses yeux. Il souriait, il était confiant et à l'aise, et elle savait qu'il disait la vérité, et Merlin elle n'arrivait pas à croire qu'elle s'était torturée pendant des mois là dessus alors qu'elle aurait pu lui en parler bien plus tôt et s'épargner beaucoup de peine. Elle entendait presque le rire moqueur de Sirius résonner à l'intérieur de sa tête et précéder une remarque sur son incapacité à communiquer.

« Est-ce que je peux continuer à ranger, ou est-ce que Paula Minchum t'a sorti une autre vacherie que tu veux partager maintenant ? L'interrogea t-il après être passé derrière elle et avoir brièvement massé ses épaules.
- J'imagine que tu peux continuer à ranger, répondit-elle un poil absente.
- Parfait, conclut-il. »

Il planta un baiser sur sa nuque et elle le regarda s'activer un long moment dans tous les recoins de la pièce avant de croiser les bras contre sa poitrine et de l'interpeller de nouveau.

« Pourquoi est-ce que tu es si pressé ? L'interrogea t-elle, un tantinet suspicieuse.
- Les garçons viennent demain. Je veux que tout soit prêt, répondit-il à la hâte.
- Tout sera largement prêt, le rassura t-elle en roulant les yeux.
- Je crois que tu n'as pas tout pris en considération.
- Qu'est-ce que je n'ai pas pris en considération ?
- Nos ébats, dans toutes les pièces, répondit-il du tac-au-tac avant de se retourner vers elle et de lui lancer un sourire qui manqua de la faire tomber à la renverse.
- ... Il n'y en a que quatre. Ça risque d'aller vite.
- Ne blesse pas mon ego comme ça, répliqua t-il en se renfrognant.
- Je n'essayais pas de blesser ton ego... J'espérais juste te motiver à me prouver le contraire... Le provoqua t-elle avant de lui retourner son sourire, et de changer de pièce.
- Ça fonctionne très bien, Evans ! L'entendit-elle s'exclamer. »

Elle pouffa et en un rien de temps, la porcelaine centenaire trouva sa place dans la cuisine. Lily réalisa lorsqu'elle rangea une spatule dans le four qu'elle n'arriverait absolument plus à faire preuve de logique maintenant qu'elle savait ce que James avait en tête. Elle n'avait plus qu'une envie, dissimuler le plus d'ustensiles possibles pour lui faire croire que tout était rangé et qu'ils pouvaient enfin vaquer à leurs occupations. Enfin... à une occupation précise qu'elle chérissait particulièrement.

Elle avait presque terminé lorsqu'elle l'entendit arriver derrière elle. Elle se retourna juste à temps pour se retrouver dans ses bras, et elle s'empressa de l'embrasser. Leur premier baiser dans leur nouvelle maison. Elle laissa échapper un soupir de béatitude dès qu'il décida de la laisser respirer un peu, et ses yeux s'ouvrirent comme des soucoupes quand il la hissa sur le plan de travail. Elle s'apprêtait à l'embrasser encore quand il détourna la tête et haussa un sourcil, perplexe.

« Pourquoi est-ce qu'il y a une brique de jus de citrouille à l'envers dans le pot à ustensiles ? La questionna t-il. »

Elle posa ses deux mains sur ses joues, et le força à la regarder elle, plutôt que le désordre qu'elle avait fichu dans la cuisine, lui sourit, et l'embrassa encore. Elle se sentit devenir un peu faible quand ses mains glissèrent sur ses cuisses, Merlin, elle adorait qu'il la touche là, et il le savait très bien.

Elle adorait aussi quand il commençait à l'embrasser avec plus d'audace, plus de ferveur, avec une vélocité qui la laissait pantoise, une virtuosité qui lui ôtait toute capacité d'épeler son propre prénom. Un prénom de quatre lettres. Quatre lettres. A quel point était-ce ridicule ?

Il s'arrêta un instant, et elle le maudit de le faire, elle le maudit de la laisser dans cet état et de garder son visage à quelques centimètres d'elle juste pour la tenter encore. Il laissa ses yeux étincelants jongler entre les siens et sa bouche, pendant quelques secondes, et elle s'égara à l'intérieur.

Elle l'aimait, Merlin, elle l'aimait tant qu'elle redoutait à peine de ne jamais pouvoir s'extirper de ce charmant regard qu'il n'accordait qu'à elle. Ses doigts fins et pâles traçaient amoureusement les traits de son visage, et elle se sentait plus vivante que jamais.

Les choses arrivent toujours pour une raison, et à ce moment précis, à cet instant exact, elle se souvint de toutes ces choses qui étaient arrivées et l'avaient conduites ici, dans ses bras, dans ses yeux, dans sa vie, simplement.

Elle ne s'était jamais attendue à faire la paix avec elle-même, avec ses années de misère passées dans l'immoralité, mais elle réalisa brutalement que sans avoir souffert autant, elle n'aurait peut-être jamais pu vivre autant.

Elle se souvint de Sirius, qui l'avait sauvée de tout. Il l'avait sauvée d'une vie catastrophique, il l'avait sauvée d'elle-même, et il l'avait poussé dans les bras de son meilleur ami dont elle était tombée folle amoureuse pendant leur dernière année d'étude.

Elle se souvint de toutes ces nuits passées dans son lit miteux, seule, à s'imaginer une vie avec lui sans se douter une seule seconde qu'elle l'aurait. Elle avait souffert des heures entières, elle avait senti son estomac se retourner à chaque fois que son image apparaissait dans sa tête, et cela avait été tellement régulier qu'elle en était devenue malade.

Elle se souvint de Marlène, qui lui avait laissé le temps de comprendre toute seule que James Potter était exactement la personne qu'elle cherchait sans même savoir qu'elle la cherchait. Elle se souvint de ses clins d'oeil à chaque fois qu'elles passaient devant lui dans les couloirs, et elle se souvint de la façon dont elle lui pinçait l'épaule pour lui dire de redescendre sur terre. Elle se souvint aussi des fous rires qui suivaient et qui avaient été trop brefs.

Elle se souvint de ses parents, à qui elle était certaine d'avoir fait honte même dans leur mort, pendant plusieurs mois, voyant leur visage apparaître devant elle à chaque fois qu'une nouvelle potion était terminée, prête à être ingérée. Elle se souvint qu'ils n'avaient toujours voulu que son bonheur, et que cette fois-ci, ils pouvaient être fiers d'elle, parce qu'elle avait réussi à le trouver.

Elle se souvint de Severus Rogue, qu'elle avait laissé dans le passé après avoir trouvé son futur. Elle se souvint de toutes ses amies de Poudlard, celles avec qui elle avait partagé des secrets inavouables, des batailles d'oreillers jusqu'à pas d'heure, des goinfreries de chocogrenouilles comme on n'en avait jamais vu dans toute l'Angleterre, et elle songea que si elle les avait revues maintenant, aucune d'entre elles n'auraient pensé qu'elle avait changé, parce qu'elle était redevenue la Lily qu'elle aimait, la Lily pour qui elle avait de l'estime et du respect, la Lily qu'elle était vraiment.

Et enfin, elle se souvint d'un rêve, un rêve particulièrement déstabilisant qu'elle avait fait lorsque James s'était retrouvé dans son lit juste après la réception organisée chez ses parents en son honneur. Ses grands yeux verts se perdirent un peu plus dans les siens, et elle avala sa salive avec difficulté quand elle comprit ce qui était en train de se passer.

James Potter venait de l'embrasser avec une impétuosité qui avait troublé ses hormones, et puis il avait cessé, et il s'était mis à la regarder, à la fixer simplement avec ses beaux yeux sombres qui lui hurlaient qu'il l'aimait, et elle avait le vertige. Et elle avait l'impression que la boucle était bouclée, que c'était ça, que c'était tout ce que la vie pouvait lui offrir, que c'était déjà trop, et qu'elle ne voulait rien de plus.

Il était intense. James Potter était intense, et elle l'était aussi entre ses doigts habiles, et elle ne savait plus si elle devait l'embrasser ou continuer à l'admirer pour tout ce qu'il représentait, et ce fut à ce moment là que la vérité la frappa en pleine face. Elle voulait épouser cet homme. Elle allait épouser cet homme.

Et Merlin, elle sut exactement quels allaient être les prochains mots qui allaient glisser hors de sa bouche et s'échouer sur la sienne, parce qu'elle se souvenait clairement du rêve, et elle savait à présent que ça n'en était pas un. C'était la réalité, la réalité comme elle avait toujours voulu qu'elle soit et comme elle n'avait jamais pu l'être avant. Elle avait tout, mais elle voulait plus, et il était le seul à pouvoir lui offrir plus. Un « oui » suffirait, et elle était prête à faire n'importe quoi pour l'obtenir.

« Épouse moi, s'il te plaît. »

Elle n'avait pas du tout été déstabilisée par son audace cette fois-ci, ni par son ton, mais elle l'avait été par le regard de James, d'abord surpris, presque confus, et ensuite extatique. Elle n'avait pas besoin de supplier, elle le savait rien qu'en gardant les yeux solidement accrochés aux siens.

Il avait rapidement pris la décision d'abandonner leur jeu de regard pour plaquer urgemment sa bouche contre la sienne, et elle sentit bientôt ses mains partout sur elle, l'aider à se débarrasser des ses vêtements, et elle avait chaud, Merlin, elle avait chaud, et elle avait l'impression de s'embraser à chaque fois qu'elle le touchait. James Potter était un incendie, et Lily Evans n'avait jamais eu peur de se brûler.

« Est-ce que c'était un oui ? »

Cette fois, sa voix était désespérée. Enroulée dans les draps de leur nouvelle chambre où le quatrième round avait eu lieu, elle s'était allongée sur le côté, les deux mains calées sous son oreiller et accessoirement, sous sa tête, et elle le dévisageait d'un air anxieux.

Il tourna légèrement la tête, juste assez pour pouvoir la regarder dans les yeux, et un instant plus tard, il se retrouva à quatre pattes au dessus d'elle, à l'embrasser encore, et elle rit contre sa bouche en nouant ses jambes autour de lui, le prenant au piège.

Sa respiration n'avait jamais été aussi irrégulière, et celle de James non plus. Il se laissa basculer sur le côté quand elle exerça une légère pression sur lui avec ses jambes, et elle laissa le poids de son corps tout entier reposer sur le sien quand leur position fut enfin inversée. Elle trouvait cela fascinant à chaque fois, de voir à quel point leurs corps étaient parfaitement adaptés l'un à l'autre.

Quand elle était dans cette position, elle pouvait simplement coller sa joue contre son torse et l'écouter respirer, et il pouvait caresser ses cheveux la tenir étroitement contre lui avec sa main libre sur sa taille. Elle glissait sa jambe entre les siennes, et elles restaient emmêlées des minutes, des heures entières, jusqu'à temps que le sommeil les fasse dériver chacun d'un côté du matelas, jamais très loin l'un de l'autre, jamais là où ils ne pouvaient plus se toucher.

« James... murmura t-elle, à moitié somnolente.
- Hmmm ?
- Est-ce que c'était un oui ?
- Oui. »

Elle sourit contre lui et pour la première fois depuis des années, elle songea qu'elle avait réussi quelque chose. Elle n'avait pas trouvé de travail, elle n'avait certainement pas pansé toutes ses blessures, mais elle avait James Potter, et il l'avait aidé à se sortir de son enfer. C'était sa plus belle victoire et sa plus grande fierté.

The End

Merci à tous d'avoir suivi cette fic, merci aux Guests qui m'ont envoyé des reviews et à qui je ne pouvais pas répondre en message perso, et merci à tous ceux qui m'ont encouragée. A bientôt les amis :)