Heeeeey ! Attention, ce one-shot est placé juste après l'épisode 13 de la saison 3 de Fear The Walking Dead. Donc spoiler alerte si vous ne l'avez pas vu. Si vous avez lâché la série, vous comprendrez quand même cette histoire )

La fin de cet épisode m'a inspiré toute de suite pour écrire ce one-shot, je l'ai écrit super vite, j'espère que vous l'aimerez !

Pour ceux qui suivent ma fiction « Tes lèvres salées », pas de soucis, le chapitre pour jeudi est prêt )

Enjoy !


Je conduisais depuis maintenant trois bonnes heures. Je jetais de temps en temps un œil sur la carte que j'avais dépliée sur le tableau de bord. J'avais entouré l'endroit dont Jake m'avait parlé avant de mourir. Une cabane dans laquelle il voulait m'emmener. J'aurais dû accepter, il ne serait peut-être pas mort… Les larmes me montèrent aux yeux, je secouai la tête pour ne pas y penser.

Après l'horreur que je venais de vivre, j'avais besoin de m'éloigner de ma famille et de tout ce petit paradis qu'ils avaient trop en tête de construire. Je les aimais toujours, évidemment, et plus que tout, mais dans ce nouveau monde je ne pouvais pas les laisser m'entraîner. Je devais trouver moi-même comment lutter pour ma survie. Peut-être que lorsque je serais enfin prête je pourrais les rejoindre, les retrouver. Mais pour le moment je ne pouvais plus les suivre dans leurs délires. Besoin d'évoluer seule, de grandir.

La nuit commençait à tomber mais j'étais encore loin de mon lieu d'arrivée. Encore quelques kilomètres et je tombai sur une station-service. Ce serait parfait pour passer la nuit. Si elle n'était pas infestée de rodeurs… Je me garai le plus proche d'une des portes du bâtiment et descendis prudemment. Il ne faisait pas encore tout à fait nuit mais cela commençait à devenir critique. Encore quelques minutes et je devrais sortir la lampe torche. Mais je voulais repousser ce moment au maximum. J'essayai de tirer sur la porte, elle était bloquée. Je tirai plus fort, faisant un bruit monstre…. Qui réveilla tous ces monstres. De forts grognements se firent entendre. L'endroit devait être infesté. Mais je ne voulais pas dormir dans la voiture, cela me semblait trop risqué… Il fallait que je réfléchisse à un plan. Apparemment j'étais douée pour ça… Je fis le tour du propriétaire pendant que je méditais. Il y avait une porte en verre à l'arrière. On y apercevait la horde qui s'amassait vers la porte que j'avais essayé d'ouvrir en arrivant.

- Les pauvres, ils ont dû vouloir se réfugier ici et ça a mal tourné… Bon, je fais du bruit par ici, ils vont s'agglutiner sur la porte en verre qui devrait céder, je les attire un peu plus loin et je devrais pouvoir dormir tranquille.

Je me mis à taper de toutes mes forces sur la porte vitrée.

- Allez les mochetés ! Venez par ici !, hurlai-je plusieurs fois.

Puis je me rendis compte qu'en attirer d'autres ne serait pas judicieux et j'arrêtai de crier. A l'intérieur ils finirent pas m'entendre et à se diriger vers la porte. Je m'en éloignai mais pas trop, pour qu'ils m'aient toujours en visuel. La vitre mit un petit temps tout de même à se briser, mais pour le moment mon plan se passait bien. Je me mis à reculer d'un pas décidé pour les amener plus loin. Je ne savais pas combien de temps j'allais marcher ainsi, mais il ne fallait pas que je traîne trop ou ça deviendrait vraiment dangereux. Je me retournai par intermittence pour voir où j'allais. Par grande chance, un ravin se dessina à l'horizon. C'était parfait. Ils n'étaient pas très nombreux, j'arriverais à les pousser sans me faire mordre.

Enfin arrivée au bord du précipice, je laissai le rodeur un peu en retrait venir sur moi. J'exécutai une sorte de pirouette et l'envoyai valser dans le vide. Je recommençai l'opération sur deux de plus. Mais le quatrième était bien plus imposant que les autres. Il me fonça dessus et alors que j'essayai de le pousser pour éviter ses crocs, mon pied en appui glissa et je basculai dans le vide. La pente n'était pas à pique. Je glissai, en criant, tout en essayant de me rattraper à des pierres ou des branches dans ma chute. Une branche robuste ne céda pas et arrêta ma dégringolade. Les marcheurs en contre bas grattaient la terre en levant les bras vers moi. Si je lâchai ils me dévoraient. Et ceux du haut continuaient à avancer, menaçant de me tomber dessus et de m'entraîner avec eux.

- Ok, le plan n'était peut-être pas si bien…

Mais il ne fallait pas que je panique, il fallait que je réfléchisse. Plus le temps passait plus mes bras fatiguaient. J'étais épuisée par les évènements de la journée, je n'avais plus de force. Pourtant, avec un peu plus d'entrain, il suffisait que j'attende que tous les morts tombent dans le ravin pour ensuite essayer de grimper jusqu'à la terre ferme. Sauf que je ne tenais presque plus, je ne voyais pas comment j'allais faire pour grimper… Surtout qu'ils n'étaient pas encore tous passé par-dessus bord. Autrement dit, j'étais foutu.

Quand soudain un bruit sourd de moteur retentit. Il se rapprocha et s'arrêta net. Quelques coups de feu, réveillant les rodeurs à mes pieds et raffermissant ma prise sur la branche. Puis un faisceau lumineux fut braqué sur moi, si puissant que j'en devins aveugle.

- Besoin d'aide ?, me héla une voix féminine.

- Ce ne serait pas de refus.

Après quelques secondes, un bout de corde arriva à ma hauteur. Je l'attrapai sans hésiter.

- Tu vas y arriver ?, me demanda la voix.

- C'est ça où je meurs, donc je pense que mon corps va faire un effort.

- Je vais essayer de t'aider.

Je réunis toutes mes forces et m'agrippai à la corde tout en essayant de caler mes pieds contre la pente pour remonter. La personne à l'autre bout tirait pour m'aider. Lorsque je fus presque en haut elle me tendit sa main que j'attrapai. Et elle me hissa par-dessus bord. Je m'étalai de tout mon long sur le dos pour respirer. Je n'avais plus aucune force. Je compris que la lumière venait du phare de sa moto. Elle l'éteignit nous plongeant dans la nuit totale. Puis elle sortit une lampe torche et éclaira mon visage, m'aveuglant encore une fois.

- Tu es en vie ?, demanda-t-elle.

- Euh, je crois… Merci…

- De rien, j'ai entendu crier, puis je t'ai vu marcher à reculons devant cette horde. Tu avais l'air de te débrouiller, et quand je t'ai vu glisser je suis venue.

- Merci…, dis-je en me redressant, Tu peux braquer la lumière ailleurs s'il te plait…

- Ah oui, pardon…

L'étrangère pointa ailleurs et me tendit une nouvelle fois sa main pour m'aider à me relever. J'acceptai l'aide et me retrouvai sur mes deux pieds. Elle éteignit sa lampe.

- Pour économiser les piles, me dit-elle, Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je… Je voulais juste m'arrêter pour la nuit dans la station-service. Mais il fallait dégager les lieux avant…

- A vrai dire, c'est que j'avais prévu de faire aussi… Mais je t'ai vu arriver de loin et je t'ai laissé faire… Désolée…

- Mmh, bah, tu m'es venue en aide au final… Il y a la place pour deux, si ça te va.

- Tu montes ? Je nous ramène.

- Euh, je ne suis jamais montée sur ce genre d'engin.

- Pas grave, ce n'est que pour quelques mètres.

- Si tu le dis.

Elle alluma le contact pour rallumer la lumière. Cela fit hurler les quelques rodeurs en contrebas. Elle enfourcha la bête et tapota derrière elle pour me faire signe de m'asseoir. Ce que je fis.

- Accroche toi bien, dit-elle avec plein d'assurance.

Elle fit faire un demi-tour à la bécane et mit les gaz. Le démarrage fut rapide et j'eus à peine le temps de me cramponner et de m'habituer que nous étions déjà à côté de ma voiture. Ma sauveuse descendit et m'invita à l'imiter. Elle coupa le moteur et nous nous trouvâmes encore une fois dans le noir.

- Je te propose qu'on laisse cette porte intacte, dit-elle en parlant de la première que j'avais tenté d'ouvrir, On entre par la porte vitrée brisée et tu déposes ton pick-up devant pour éviter tout intru, du type mort, d'entrer.

- Oui, ça me paraît raisonnable.

- Je passe devant. Tu m'éclaires ?

- Oui.

Je montai dans ma voiture et allumai les phares. Elle se plaça dans leurs girons en poussant sa moto et avança lentement, je la suivais. Je pouvais voir que ses cheveux étaient blonds. Sa voix et son corps faisaient jeune, elle ne devait pas être bien plus âgée que moi. Elle portait une veste en cuir rouge et un jean bleu foncé. Un fusil était accroché dans son dos. Elle poussait sa bécane sans aucune difficulté, comme si elle l'avait fait toute sa vie. Elle la fit pénétrer à l'intérieure, sûrement par peur de se la faire dérober. Je postai mon pick-up de façon à barrer l'entrée. J'en sorti, montai dans le coffre et en redescendis de l'autre côté pour atterrir dans la station-service. La blonde avait disparu. Et d'un coup la lumière s'alluma.

- Il y avait un générateur d'urgence. On a de la chance.

Cette fois je pus enfin voir son visage. Elle s'avançait vers moi. J'en eus le souffle coupé. Elle était très belle. Son visage était fin avec un reste de traits enfantin. Ses yeux étaient bleus et lui donnait un regard félin. Ses cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu… Elle se délesta de son fusil qu'elle posa sur la selle de sa moto. Puis elle se retourna vers moi et me tendit la main. Lorsque je lui tendis, sa poigne se referma dans l'intérieur de mon poignet, je fis de même, et nous échangeâmes une drôle de poignée de main.

- Elyza Lex, se présenta-t-elle simplement.

- Euh, Alicia Clark. Merci encore de m'avoir sauvée la vie…

- Normal, il y'a déjà assez de morts qui rodent de partout, autant préserver les vivants !

- Tu sais, je ne suis pas sûre que les vivants soient plus sûrs que les morts…

- Tu n'as pas tort, répondit-elle après un petit temps de réflexion.

- Je… On ne se serait pas déjà rencontré ?

- C'est une vielle technique de drague ça ahah ! Non, enfin, pas que je m'en souvienne. Mais je crois que je comprends ce que tu veux dire… Moi aussi, j'ai cette impression de t'avoir déjà croisé…

Elle se rapprocha de moi et caressa ma joue avec sa main. J'eus un frisson monstre que j'essayai de contenir. Pendant une seconde je crus qu'elle allait m'embrasser mais elle me lâcha et recula.

- Je vais faire un tour pour voir s'il y a quelque chose à manger, dit Elyza.

- Je viens avec toi, au cas où je ne les ai pas tous fais sortir.

Elle acquiesça et sortit un couteau d'une de ses bottes. Je m'armai de mon couteau papillon et la suivis. Nous fîmes assez vite le tour du bâtiment, aucun rodeur à l'horizon. Nous tombâmes sur quelques boîtes de conserves que nous ramenâmes vers notre « campement ».

Nous nous étions installées juste à côté de l'entrée bloquée par ma voiture. Nous avions trouvé de quoi nous faire des matelas, j'avais pris une couverture avec moi, Eliza n'avait rien.

- Qu'est-ce que tu fais, seule, à sillonner les routes ?, demanda Elyza alors que nous entamions notre dîner.

- Disons que… J'ai été séparé du groupe avec lequel j'étais depuis le début de toute cette merde. Et toi ?

- J'suis un loup solitaire, j'essaie de m'en sortir du mieux que je peux. Je n'ai pas très envie de finir en mort-vivant… Et il me semble qu'à plusieurs c'est plus dangereux. Alors j'ai pris ma moto et me voilà !

Si cette fille avait réussi à survivre seule jusqu'ici c'était que j'en étais capable moi aussi.

- Tu n'as jamais eu envie de t'allier avec quelqu'un ?, demandai-je curieuse.

- Non…

La conversation continua un peu. Moi aussi je voulais évoluer seule pour essayer de me débrouiller. Pourtant j'avais comme l'impression que je ne devais pas la laisser repartir seule… Puis nous dûmes aller dormir pour pouvoir repartir aux premières lueurs du jour. Avant de me coucher, je sortis histoire d'aller vider ma vessie. Lorsque je revins, Elyza était allongée sur sa couche, elle avait retiré son pantalon pour être plus à l'aise, sa veste en cuir était posée sur ses épaules comme une couverture sommaire. Mais mon regard s'attarda sur ses cuisses. Elles étaient belles et charnues, contrairement aux miennes fines et sans formes… Une certaine jalousie m'envahit. A moins que ce ne fusse un autre sentiment…

Je me glissai sous ma couverture, et après avoir réfléchi, je retirai moi aussi mon pantalon pour plus de confort. Je me mis également en t-shirt.

- Tu ne veux pas partager la couverture avec moi ?, m'entendis-je lui demander sans vraiment m'y attendre.

- Non, non, c'est gentil merci, mais ça ira, répondit Elyza en me regardant.

Je haussai les épaules et lui souris doucement avant de m'allonger.

Un vent filtrait par la grande ouverture faite par la horde que j'avais sortie de là. J'étais bien heureuse d'avoir pris de quoi me couvrir la nuit. J'essayai de me détendre pour m'endormir, mais impossible de fermer l'œil. J'entendais Elyza se retourner plusieurs fois. Je crus qu'elle avait fini lorsqu'elle se stabilisa, mais d'un coup je l'entendis trembler. Je me redressai, tâtonnai pour trouver ma lampe et l'allumai, la laissant poser au sol pour ne pas nous aveugler.

- Elyza… Viens, tu ne vas pas mourir de froid quand même…

Elle se leva sans mot dire, laissa sa veste sur sa couche et me rejoignit sous la couverture. Le tissu était petit, aussi, nous dûmes nous serrer. J'éteignis la lumière.

- Merci, chuchota-t-elle.

- C'est normal, tu m'as sauvée…

Je l'entendis rire du nez et je pus enfin m'endormir.

J'émergeai doucement le lendemain matin, sans vraiment comprendre où j'étais. Je revins à moi petit à petit pour me rendre compte que j'enlaçai Elyza qui me regardait. Nous étions face à face, son regard tendre posé sur moi, mon bras enroulé autour de sa taille. Lorsqu'elle comprit que j'étais éveillée elle me sourit tendrement. Je ne sais pas si cela venait de son sourire ou de mon cerveau embrumé, mais je me sentis me rapprocher d'elle et déposer mes lèvres sur les siennes. Avant que je ne réalise ce que j'étais en train de faire, Elyza répondit à mon baiser et passa son bras sur ma hanche. Je me laissai prendre au jeu et remontai la mienne dans son dos. L'échange devint vite assez intense. Sa langue demanda l'accès à ma bouche que je lui donnais avec grande envie. Aussitôt elles se rencontrèrent qu'une décharge de désir se libéra dans tout mon corps. Comme si elle l'avait ressenti aussi, Elyza nous fit rouler sur le côté et se retrouva à califourchon sur moi. Sa langue ne voulait plus quitter la mienne. Mes mains caressaient ses hanches en remontant son t-shirt de temps à autre. Le grain de sa peau me rendait folle. Nos cuisses nues s'étaient soudées les unes aux autres. Et une excitation forte monta en moi lorsque mon étrangère passa ses doigts habiles sur ma poitrine. Mes seins pointèrent instantanément sous mon t-shirt et elle se fit une joie de s'amuser avec.

La chaleur continuait à monter quand un bruit de taule froissée nous stoppa brusquement. Elyza lâcha ma bouche et se redressa pour regarder en direction de ma voiture. Je suivis son regard.

- Merde…, dit-elle en se levant précipitamment.

Lorsque je vis que quelques rodeurs s'étaient amassés contre mon pick-up et qu'un menaçait de passer, je me redressai aussi et la suivis. Elle fouilla dans sa botte et en sortit son couteau, je fis de même. Nous grimpâmes dans le coffre à ciel ouvert et nous mîmes à enfoncer nos armes dans le crânes de ces presque humains. Ils tombèrent comme des mouches. Lorsque le calme fut revenu, je me laissai tomber sur mes fesses et soufflai un grand coup.

- Butter du cadavre au réveil, j'adore !, ironisa Elyza.

- Ça met en appétit…

Nous nous mîmes à rire puis nous descendîmes de l'engin. Un robinet nous aida à nous débarbouiller. Nous enfilâmes nos pantalons, dévorâmes encore quelques boîtes de conserves. Tout ça en faisant comme si rien ne s'était passé entre nous. J'avais même l'impression d'avoir rêvé.

Il fut enfin temps de remballer notre campement. Je commençai par bouger mon pick-up de l'entrée pour lui permettre de sortir sa moto. Et pendant que je jetai mes affaires dans mon coffre, elle bichonna sa bécane, vérifia qu'elle n'avait rien.

- Bon, hé bien, je vais y aller, dis-je bredouillant et en m'approchant d'elle.

Elyza descendit de sa moto pour me faire face. Elle posa sa main sur mon visage. Sa poigne me rapprocha d'elle et nos lèvres s'effleurèrent. Lorsqu'elle recula j'eus l'impression qu'une larme avait coulé sur sa joue.

- Au revoir… Alicia.

Je lui fis un geste de main. Elle enfourcha sa moto. J'ouvris ma portière, montai sur le marchepied. Je l'entendis mettre le contact. Et comme prise par un élan incontrôlable, je l'appelai, criant pour couvrir les bruits du moteur.

- Elyza !

Elle se retourna vers moi, intriguée.

- Viens avec moi…

La blonde eut un sourire soulagé. Cette fois j'aurais juré qu'une larme coulait belle et bien sur sa joue. Elle hocha la tête.

- Passe devant, je te suis.

Je souris à mon tour, c'était comme si un poids posé sur mes épaules venait de s'envoler. Je grimpai derrière le volant et mis le contact. Direction la cabane paradisiaque. Un œil dans le rétroviseur central me confirma qu'Elyza me suivait. Mon cœur se serra, je continuai ma route.


Il y aura une deuxième partie à cette histoire. Elle aurait pu s'arrêter là, mais j'ai eu une petite idée pour une deuxième partie, alors pourquoi me priver ! N'hésitez pas à me dire vos ressentis, un commentaire fait toujours énormément de bien ! Et j'espère à plus tard pour la suite et fin !