Oulà ! Remerciez mon téléphone qui me sert d'aide mémoire, j'avais zappé que nous étions jeudi ... et donc de poster la suite! Le dernier chapitre de cette histoire d'ailleurs !

Remerciements à : Isatis2013 ( Oh ne fonds pas trop ! Oh John n'est pas infaillible ! Pauvre Finch tout de même pour ce "grain de sable"), Jade181184 ( Harold s'ouvre ! Et John le découvre !) xX-G0thick4-Xx ( Quel pavé. Harold c'était inévitable qu'il repense à ses limitations. John est toujours là ainsi que Bear ! Ils sont toujours mignons !) et Rochelle17 ( J'ai trouvé l'équilibre dans le chapitre précédent concernant la tendresse et les taquineries ? :p Se retenir ? Pauvre vessie !)

Bonne lecture ! Je ne sais pas quand le prochain écrit sera publié ! Il est en cours d'écriture actuellement.

Merci encore à Isatis2013 de corriger mes fautes !


Chapitre 3 : Fin des vacances

Lorsque Finch émergea en ce lundi matin, il nota l'absence de John et soupira, frustré. Il se frotta les yeux et se redressa doucement. Bear était toujours au bout du lit, ronflant. Il mit ses lunettes et écouta attentivement. La pluie avait cessé de tomber, ce qui était une bonne chose. Le malinois se réveilla à son tour et tourna sa petite tête en direction de Finch.

-Bonjour Bear.

Bear rampa et vint se frotter contre Finch, réclamant une caresse. Finch répondit à sa demande et écarquilla les yeux en entendant John tousser à l'extérieur.

-John est sorti ? Demanda Finch au chien, qui sauta et descendit du lit pour sortir. Finch se leva et réalisa qu'il avait dormi habillé. Il laça ses chaussures et suivit le même chemin que le malinois. Il repéra Reese, occupé à s'affairer autour de la table, jetant la corbeille de fruits.

Se rapprochant de lui, Finch voulu lui dire bonjour mais Reese leva une main.

-Je ne suis pas très en forme ce matin. Avoua Reese.

-Que vous arrive-t-il ? Questionna Finch, inquiet.

-Je suis légèrement barbouillé.

-Oh ? Mais je veux mon bonjour matinal tout de même.

-Vous vous exposez à des risques !

-Je crois que je n'y accorde pas d'importance Mr Reese.

Reese sourit et lui donna un baiser le prenant dans ses bras un instant pour se faire pardonner.

-Votre petit déjeuner est prêt.

-Toujours aussi soucieux John.

-Toujours !

Nouvelle quinte de toux. Finch passa une main dans le dos de son agent pour le calmer.

-Peut être un coup de froid.

-Le grand John Reese aurait attrapé froid ? Lui qui se promène toujours avec son col de chemise ouvert ? Taquina Finch.

-Alors ce n'est pas ça ! Répondit Reese, vexé.

Finch gloussa et prit place. Reese lui tint compagnie mais ne but que de l'eau.

-Les fruits ne sont plus bons ? Demanda Finch.

-Non.

-Comment le savez-vous ?

-Je me suis levé au cours de la nuit pour en manger quelques uns. Ils n'étaient plus vraiment très frais et noyés.

-C'est peut être cela qui vous a rendu malade ? Jugea Finch.

-On verra.

La situation était cocasse. Ordinairement l'informaticien avait une santé fragile et pouvait facilement être malade, contrairement à Reese, l'homme surentrainé, capable de braver tous les temps possibles : une canicule, un hiver rude sans jamais tomber malade. Cette fois-ci, les rôles étaient inversés. John était le patient et Finch allait devoir jouer l'infirmier. Et cela ne tarda pas.

-John ? Retentit la voix inquiète de Finch en le voyant se tendre et blanchir. Finch se leva et posa une main sur son épaule, attendant une réponse. Reese se leva précipitamment, faisant bondir Finch et se dirigea derrière un buisson pour rendre le contenu de son estomac. Finch le rejoignit et frotta son dos pour le soutenir. La crise passa, Reese poussa un râle et se releva.

-Vous devriez aller vous allonger un peu John.

-Ca ira Harold.

-John…

-Tout va bien Finch.

-Je ne vous crois pas du tout. S'entêta Finch. Laissez-moi prendre soin de vous. Murmura-t-il.

John sentit son cœur se serrer face au regard triste de son compagnon et lui prit les mains.

-Très bien, seulement si vous me tenez compagnie ?

-On ne doit pas déranger les malades.

-Roh ! Vous pouvez bien faire une exception.

Reese réalisa alors qu'il s'était fait piéger par l'humour de Finch et fit la moue, provoquant un éclat de rire de la part de Finch.

-Vous commencez à devenir doué Harold.

-Parce que j'ai un excellent prof. Avoua-t-il. Allez vous allonger, je vous rejoins.

-Si vous n'êtes pas avec moi dans cinq minutes je quitte le lit ! Menaça Reese. Finch lui lança un regard courroucé et John se dépêcha d'aller s'installer. Finch soupira, John était tellement gamin parfois. Il se dirigea vers la voiture et attrapa le petit sac de pharmacie. Son regard tomba sur la petite boîte où étaient emprisonnés leurs téléphones. L'informaticien prit conscience à cet instant là que la technologie lui manquait un peu. Il n'avait pas son ordinateur, or il n'avait jamais été loin d'un clavier depuis des années. Taper sur les touches, ce bruit de cliquetis lui manquait. Mais il ne regrettait pas de s'en être éloigné un peu, il passait un bon week-end avec son agent malgré les petits tracas.

Secouant la tête, il attrapa une boîte de comprimés et rangea. Il rejoignit John et lui ordonna de prendre l'antispasmodique. John rechigna pour la forme mais finit par le prendre. Satisfait, Finch déposa la boîte et la bouteille d'eau puis s'installa à ses côtés.

-Ca me contrarie d'être malade le dernier jour.

-Ce n'est pas de votre faute John, cela prouve que vous êtes humain.

Finch prit la main de John dans la sienne. Voulant en profiter, il se mit sur son côté et de l'autre main, il remonta le tee-shirt de son compagnon et caressa tendrement son ventre, qu'il devinait douloureux. Reese soupira et passa machinalement une main dans les cheveux de Finch.

-J'ai apprécié.

-Quoi donc ? Demanda John.

-Nos petites vacances.

-Vous êtes content ?

-Oui. J'ai pu retrouver une certaine… liberté.

-Vos écrans ne vous manquent pas ?

-Un peu mais je préfère votre compagnie.

Touché, Reese déposa un baiser sur le front de Finch.

-L'action me manque un peu aussi mais comme vous le dites… il y a plus important. Confessa Reese, faisant sourire et rougir son partenaire.

-Vous seriez prêt à retenter l'expérience ? Demanda soudainement John.

Finch releva légèrement la tête.

-Je le serai toujours.

Reese eut un petit sourire mutin.

-Même si … vous avez du mal avec votre « intimité » ?

Finch frappa doucement le torse de Reese en signe de représailles.

-Ce n'est pas drôle… Mais je suppose que ce n'est qu'une question d'habitude.

-Il vous manque un peu d'expérience en matière de camping sauvage.

-Mais pas vous. Remarqua Harold.

-Hélas. Quinze ans dans l'armée, ça aide.

-Vous n'avez pas du être très à l'aise.

-Au début, mais je m'y suis fait. Je n'ai jamais été pudique Finch.

-J'aimerai parfois l'être un peu moins. Marmonna Finch.

-Ca viendra avec le temps. Le rassura John.

Ils restèrent étroitement enlacés, puis John sentant qu'il allait mieux, décida de se lever et de commencer le rangement du camp. Finch insista pour l'aider cette fois-ci. John lui donna des tâches simples pour ne pas fatiguer son dos. Finch essuya tout ce qui n'avait pas encore eu le temps de sécher suite à l'averse de la veille. Bear s'était placé dans un coin et les observait faire.

Reese proposa à Finch de manger une dernière fois sur place avant de prendre la route en début d'après-midi. L'informaticien accepta avec une pointe d'enthousiasme. Le plus gros fut rangé, le lit, les valises. Il ne restait que la tente, la table, les chaises et les couverts. La nourriture était stockée dans le petit réfrigérateur du coffre et ils n'avaient donc pas besoin de le déplacer. Par chance, John trouva quelques brindilles de bois secs et ranima le feu.

Finch découpait des tomates mais fut irrésistiblement attiré par la belle vue de la mer. Ce matin, le ciel était dégagé, aucun nuage ne troublait la beauté du paysage. Le soleil était doux et une petite brise fouettait doucement le visage de l'informaticien. Observant la mer, il repensa à son exploit d'avoir affronté sa peur. Sa peur de se retrouver en maillot de bain, sa peur de se faire observer par quelqu'un d'autre que John. Il avait vaincu cette peur dans un lieu public mais inconnu de beaucoup. Il se demandait d'ailleurs comment John avait pu connaître cet endroit.

John, interpellé par le silence, se retourna.

-Tout va bien Harold ?

-Oui. Je me demandais seulement comment vous connaissiez cet endroit ?

John eut un petit sourire triste et s'assit face à lui.

-Disons que je suis déjà venu ici.

-Quand ? Demanda Finch, prudemment.

-Quand j'étais gamin.

Harold comprit qu'il valait mieux ne rien rajouter. Quand John lui racontait son passé, il savait qu'il fallait le laisser s'ouvrir, l'écouter.

-Mes parents n'avaient pas de gros moyens. On venait ici tous les ans quand mon père était en repos. Avec ma sœur, on s'amusait beaucoup. Reese eut un regard dans le vide.

-John… Vous n'êtes pas obligé si cela vous fait mal.

-Vous me l'avez demandé, je vous dis la vérité Harold.

Finch cligna des yeux puis baissa la tête.

-Je n'étais jamais parti en vacances.

John fronça les sourcils.

-J'étais le fils d'un agriculteur, nous n'avions pas les moyens non plus.

John se disait qu'il y avait un monde entre la campagne, l'agriculture et la grande ville, l'informatique. Il comprit qu'il devait s'être passé quelque chose entre ces deux périodes. Il savait que Finch avait fuit sa jeunesse, qu'il avait commencé à se cacher très tôt pour ne pas se faire arrêter.

-Mes vacances scolaires se résumaient à mes lectures ou aux champs quand c'était nécessaire.

-Et aux révisions ? Tenta Reese, avec un petit sourire.

-Aussi. Sourit Finch, se revoyant tout jeune, effectuant des maths compliqués, pendant des heures sur son petit bureau dans sa chambre.

-Ca ne devait pas être facile.

-Peut être mais … la situation me convenait. L'argent ne signifiait rien à l'époque.

-Nous avons d'autres priorités quand on est gamins.

Finch eut un petit sourire qui ne dura pas.

-Nous avons eu une … enfance un peu difficile.

-C'est vrai. Approuva John

Chacun avait une histoire différente : Finch avait eu une enfance difficile car il avait perdu sa mère très tôt et n'avait pas eu la chance de la connaître. Il n'avait pu compter que sur son père les premières années de sa vie mais avait vite dû faire face à la maladie de celui-ci. Il lui avait servi d'aide mémoire à de nombreuses reprises. Mais ce n'était pas tout, en plus d'avoir une vie personnelle difficile, sa vie de jeune étudiant au collège et au lycée avait été très compliquée. Il avait été moqué par tous ses camarades, n'avait aucun ami, mais brillait dans toutes les matières, terminait toujours le premier, et souvent loin devant les autres. Certains de ses professeurs avaient été jaloux de sa facilité déconcertante à comprendre les cours, d'autres l'avaient encouragé et rassuré sur son avenir.

Mais tout s'était précipité lorsqu'il avait voulu trouver un nouveau moyen pour aider son père dans sa maladie. Il avait fait une énorme action qui avait failli lui coûter tout son avenir en accédant au réseau Arpanet. Il avait du fuir la ville, laisser son père seul au centre, partir loin, se refaire une autre identité, une autre vie, se fondre parmi les gens ordinaires.

John lui, avait du faire face à l'absence de figure paternelle. Sa mère avait fait le maximum pour les élever, lui et sa grande sœur, qui était son aînée de deux ans. Plus les années passaient, plus il avait découvert un côté sombre chez son père lorsqu' il pouvait le voir pendant ses permissions. Dès son plus jeune âge, il avait fait face à une froideur extrême, à une nonchalance et à l'indifférence de son père. Puis était venu le jour où il avait appris son décès. John n'avait pas été dupe et savait très bien qu'il n'était pas mort en héros sur le terrain. Sa sœur n'avait pas voulu assister à son enterrement, détruite. Lui n'avait même pas pleuré devant sa mère. Il pleurait intérieurement et s'était autorisé à verser toutes les larmes de son corps pendant la nuit, loin des regards.

Quelques mois plus tard, sa sœur était morte. La vie avait été cruelle et avait décidé de détruite toute sa famille. Sa sœur était décédée d'un accident de la circulation à cause d'un chauffard qui n'avait même pas prit la peine de vérifier à deux fois avant de passer. Puis sa mère avait sombré dans la dépression alors qu'il n'était âgé que de dix-sept ans. Elle l'avait laissé de côté, ne se souciant plus de lui. John avait été là pour elle, la surveillant, lui préparant à manger, faisant les lessives, tout en poursuivant son parcours scolaire chaotique. A son tour, sa mère était partie rejoindre son père et sa sœur, suite à une overdose médicamenteuse. John aurait pu sombrer à son tour mais avait décidé qu'il n'en avait pas fini et s'était engagé dans l'armée lorsqu'il avait su qu'il avait échoué à son bac. Seul héritier, il avait vendu la maison familiale, qui renfermait de trop nombreux souvenirs et s'était lancé à corps perdu sur les terrains de l'armée.

Puis le destin avait décidé de prendre une meilleure voix au moment propice et la vie avait décidé de faire se croiser John et Harold sur le même chemin. Elle avait réuni deux êtres blessés et foudroyés par la vie. Bear jappa, faisant revenir les deux hommes à la réalité. John vit alors que Bear regardait le petit lapin qui semblait curieux. Finch rit et la petite bestiole sauta pour disparaître.

Ils terminèrent de manger et Reese s'occupa de la vaisselle, nettoyant avec de l'eau de pluie qu'il avait eu l'intelligence de récupérer. Finch l'essuya, toujours à côté de John. Puis ils décidèrent qu'il était temps de finir le rangement et Reese s'attaqua au plus gros : la tente. Il retira tous les piquets extérieurs qui permettaient de la maintenir en cas de vent et les donna à Harold, qui les nettoya un peu avant de les ranger dans le sac qui leur était destiné. Si le montage avait été simple, le démontage fut une tout une autre histoire. Une fois la structure retirée et pliée, Reese chercha longtemps comment plier la tente. Finch le guida et ils purent enfin la ranger dans le sac.

-Finch, cela ne vous dérange pas de rentrer dans cette tenue ? Fit remarquer John.

Dans l'action, Finch avait complètement oublié qu'il portait son pantalon léger, une simple chemise et ses baskets.

-Euh … Bredouilla-t-il, gêné.

-Vous voulez votre gilet et votre veste de costume ?

-Volontiers.

Reese les prit dans la voiture et les déplia soigneusement. Même s'ils étaient légèrement chiffonnés, Finch les enfila. Il jugea sa tenue.

-Ce n'est pas vraiment raccord mais ça ira.

John ne put s'empêcher de sourire et rangea la tente dans le coffre. Finch lui glissa la table pliée ainsi que les chaises, puis le parasol. Bear couina.

-C'est la fin des vacances mon Bear. Lui expliqua John.

Bear s'assit et ses oreilles s'affaissèrent, une moue triste.

-Bear aussi a apprécié. Nota Finch.

-Tout le monde. Corrigea John. Il se rapprocha du malinois, posa un genou à terre et le caressa doucement entre ses oreilles. Il faut qu'on rentre mon chien. Tu n'as pas envie de retrouver tes lits sur mesure que Harold t'as fait faire ?

Le chien, comme s'il s'en rappelait soudainement, remua la queue et jappa. Finch avait haussé un sourcil face à l'argument de son compagnon. John se releva.

-Eh bien, je crois que nous sommes prêts à rentrer Harold.

-Nous n'avons rien oublié en tout cas. Confirma l'informaticien. Juste …

-Oui ?

-J'aimerais conduire.

-Ah ? Fit Reese, décontenancé. Je ne vous en empêcherai pas Harold, mais vous ne connaissez pas vraiment la route.

-Alors vous serez mon guide.

-Dans ce cas.

-Combien de temps avions-nous mis pour arriver ici ?

-On avait mis deux heures et cinquante-six minutes précisément. Répondit John, en lui tendant les clés du véhicule. Ce ne sera pas trop long pour vous ? S'inquiéta John.

-Si besoin je ferai une pause. Le rassura Finch, voyant ce à quoi il faisait allusion.

-J'y veillerai de toute façon. Lâcha Reese en lui donnant un baiser.

-Moi aussi.

-Pardon ? Demanda Reese, incrédule.

-Vous voulez me faire croire que vous allez mieux, mais je sais que ce n'est pas vraiment le cas.

-Vous êtes de plus en plus perspicace Harold.

-Non. Je vous connais mieux John, c'est tout. J'ai appris à lire entre les lignes.

Reese était surprit de la spontanéité de la réponse de son partenaire et cela lui réchauffa le cœur.

-Bon, Bear tu es prêt ? Pas envie de faire un besoin avant ?

Le malinois pencha la tête en signe de désapprobation.

-En revanche, c'est mon cas.

John se retourna vivement et observa son partenaire, pensant avoir rêvé. Percutant, il lui répondit :

-Alors allez-y.

-Pas vous John ?

-Hum… Il hésita. Si finalement.

-Venez.

-Vous voulez que je vous suive ? Demanda Reese, de plus en plus perturbé.

-Vous avez su trouver les mots pour m'aider… et votre présence est rassurante. Rougit Finch.

-D'accord. Répondit Reese, ravi, en le suivant.

Ils s'isolèrent le temps de se soulager puis s'installèrent dans la voiture quelques minutes après. Finch régla son siège pour lui, chaque fois que John conduisait et qu'il passait après, il se sentait soudainement petit pour atteindre les pédales ! Harold démarra puis emprunta la petite chaussée qui les menait à la route. Une fois sur le bitume, Reese le guida pendant le trajet et ils se retrouvèrent sur l'autoroute sans souci. Finch était détendu au volant. Bear somnolait sur le siège derrière. Reese surveillait la route et les éventuels fous du volant. Le paysage défilait à une grande vitesse et ils finirent par se rapprocher des villes, qui se firent de plus en plus nombreuses, transformant la végétation dense en bâtiments un peu parsemés partout dans l'environnement. A la moitié du trajet, Finch éprouva le besoin de faire une petite pause et s'arrêta sur une aire de repos.

-Fatigué Harold ?

-Non, j'ai besoin de marcher un peu. Lui expliqua t-il.

Finch sortit du véhicule, Reese en fit de même et Bear les suivit, se dégourdissant les pattes, tout en restant à proximité de ses maîtres. Ils firent le tour de l'espace vert qui servait aux nombreux voyageurs et touristes, puis se sentant plus souple, Finch reprit le volant, après avoir rassuré John. La ville de New-York finit par apparaître sous leurs yeux et Finch quitta l'autoroute pour descendre dans la grande ville. Ils retrouvèrent bien vite l'ambiance des embouteillages, des taxis se faufilant entre les files, des feux rouges défaillants et des habitants insouciants qui traversaient sans se méfier des véhicules.

Ils arrivèrent chez l'informaticien, qui avait dévoilé l'endroit où il habitait au bout de quatre mois de relation. Reese avait été surpris par la demeure de son compagnon, de taille modeste, le rez de chaussé était constitué de la cuisine, de la salle à manger, du salon et d'une chambre avec une salle d'eau. A l'étage, il y avait un grand bureau avec une bibliothèque, deux grandes chambres puis une salle de bain spacieuse. Finch gara le véhicule devant chez lui, à son emplacement réservé et coupa le contact. Reese descendit et ouvrit la portière pour le malinois. Ils rentrèrent dans la demeure après que Finch ait désactivé l'alarme. Finch soupira d'aise en rentrant, suivi de son compagnon.

Bear alla se coucher dans son panier le plus proche pour piquer une petite sieste.

-Bear était pressé finalement. Remarqua Finch.

-Suffisait de le convaincre.

Reese entoura la taille de son partenaire d'un bras et l'attira à lui, déposant un baiser sur ses lèvres, laissant sa main traîner sur la joue râpeuse de Finch. Harold gémit sous son assaut mais répondit à son baiser.

-On devrait peut être vider la voiture avant. Protesta Finch, sentant que son compagnon voulait aller plus loin.

-Ca peut attendre.

-Non, la nuit tombera dans … deux heures.

-On s'en fiche.

-John !

-Moui.

-Si nous rangeons maintenant… nous aurons plus de temps après.

Reese se redressa et ancra son regard malicieux dans celui de Finch.

-Alors comme ça Mr Finch souhaite prendre du bon temps ?

-La précipitation n'est pas mon fort. Rétorqua le petit homme.

Reese fut convaincu et s'empressa de filer dehors pour récupérer les valises dans un premier temps et vider le petit frigo. Finch lui conseilla de stocker le lit de camping, la tente et le reste du matériel dans l'atelier sur le côté de sa demeure. Au départ, ce n'était qu'un simple garage, mais le reclus y avait fait faire quelques travaux, désormais il avait un espace atelier, un petit coin buanderie et stockage, le tout sur une surface de soixante mètres carrés. Reese rangea ce qui était le plus encombrant, laissant le soin à son compagnon de ranger le reste des aliments, de vider les valises et de séparer le linge propre et le linge sale. Tout ce qui avait besoin de passer au lave linge finit dans la panière de la salle de bain.

Reese termina de tout ranger et se précipita de nouveau pour prendre le petit homme dans ses bras. Finch lâcha le sac vide qu'il allait ranger, surprit de l'assaut.

-John !

-Moui ? Fit Reese, nichant son nez dans son cou.

-Doucement !

-Vous me manquez. Souffla Reese.

-Vous êtes …

-..gourmand de vous Finch. Je suis toujours affamé.

Reese glissa une main sur le ventre de Finch, déboutonnant le gilet du costume puis s'attaqua à la chemise. De l'autre main il s'occupait de le maintenir, faisant quelques petits chatouillis pour surprendre Finch. Reese pressa son corps contre le dos de Finch, et finit par enfin toucher la peau de son partenaire, le faisant frémir et haleter. Prit d'une impulsion, Finch se dégagea de l'emprise de Reese et le prit par les pans de sa chemise, le bousculant contre le mur le plus proche. Reese émit un rire.

-Vous êtes violent aussi.

-Parce que vous ne cessez de me provoquer en permanence Mr Reese.

Finch bloqua le grand, se collant contre lui et entreprit de faire sauter les boutons de sa chemise un par un puis ouvrit la chemise en grand pour dévoiler le torse mat. Ce torse qu'il avait pu contempler pendant leur séjour lui manquait déjà. Il avait besoin de le voir, de voir ces muscles si durs rouler sous ses mains, de sentir la chaleur de sa peau, de sentir son odeur, cet odeur de mâle qui le rendait fou. Reese en profita pour faire tomber la veste de Finch, repousser le gilet et la chemise pour dévoiler le haut du corps de son amant. Irrésistiblement, il posa ses mains sur les frêles épaules de Finch et pencha la tête pour aller capturer ses lèvres. Finch prit le visage de John entre ses mains et approfondi le baiser avec ardeur, jouant avec sa langue jumelle. Quelques gémissements s'élevèrent et les frottements de leurs corps se firent de plus en plus prononcés. Finch lâcha le visage de Reese et plaça ses mains sur ses fesses, les pressant. John haleta.

-La chambre… Plaida Finch, rouge.

-Accrochez-vous.

Finch entoura le cou de l'agent de ses bras et Reese le souleva, passant ses mains sous les fesses d'Harold. L'informaticien soupira d'aise, sentant la masculinité de John contre lui. Reese le porta jusqu'à la chambre du rez- de -chaussé et l'installa délicatement sur la couche.

-John…

Reese, au pied du lit, l'observa un instant. Ce corps allongé, ce torse dévoilé qu'il mourrait d'envie de toucher, de lécher, de mordiller, de marquer, ce petit ventre qu'il avait envie de taquiner. Puis ce dernier rempart, ce pantalon qui le narguait et cette bosse qu'il avait envie de dévoiler. Il laissa tomber sa chemise au sol, retira ses chaussures et grimpa sur le matelas, une jambe de chaque côté du corps qui lui était offert. Reese lui lança un regard chargé de désir et posa ses mains sur la boucle du pantalon. Finch sentit son cœur accélérer en sentant que Reese lui retirait sa ceinture, ouvrait son pantalon, baissait la braguette. Reese glissa les pouces entre le tissu et la peau et fit glisser le bas et le sous vêtement, dévoilant l'excitation de Finch.

Reese jeta les vêtements dans un coin de la pièce et vint lécher du bout de la langue la peau de Finch, le faisant s'arquer comme un chat. Il continua sa douce torture, provoquant des gémissements de plus en plus puissants. Finch remua le bassin suggestivement contre celui de John. Il comprit le message et termina de se déshabiller, se mettant à nu, puis se recoucha sur lui. Finch poussa un soupir. Le reste de la soirée se déroula lentement, chacun se retrouvant après ces vacances où ils s'étaient un peu retenus, de peur de se faire surprendre par des touristes.

Le lendemain matin, Reese se réveilla en premier et contempla l'endormi à côté de lui. Il était si serein dans son sommeil, un petit sourire sur les lèvres, couché sur le ventre. John se disait que c'était la plus belle des choses à voir dès le matin et remonta la couette qui avait un peu glissé pour cacher son partenaire dévêtu. Il se glissa précautionneusement hors du lit et ramassa ses vêtements. Il sortit de la chambre et alla dans la salle de bain pour s'habiller, souhaitant laisser Finch se reposer. Une petite heure s'écoula avant que l'informaticien n'ouvrit les yeux. Il les cligna pour les habituer à la lumière du jour. S'apercevant qu'il avait dormi sur son ventre, il se tourna doucement et s'étira. Il grimaça, sentant ses muscles se réveiller mais ce n'étaient pas les même que d'habitude et sourit, repensant à cette délicieuse nuit. Il se frotta les yeux et entendit des pas se rapprocher de la chambre. Il remarqua à ce moment là que le lit était vide. John entra dans la chambre, plateau en main, Bear sur ses talons. Reese déposa le plateau sur la commode à côté du lit et vint embrasser Finch.

-Bonjour Harold.

-Bonjour John.

John ne résista pas et s'allongea sur le lit pour le prendre dans ses bras un instant. Finch s'y blottit avec joie.

-Bien dormi ? Demanda Reese.

-A merveille. Et vous ?

-Pareil. Toujours quand vous êtes là.

Il caressa les cheveux de Finch puis se leva pour aller reprendre le plateau et l'installa sur le lit alors que Finch se redressait pour s'asseoir. Reese glissa un oreiller dans son dos. Souriant, il prit un tee-shirt dans la commode et le donna à Finch, qui l'enfila pour ne pas attraper froid. Il détailla le contenu du plateau et ne put s'empêcher de sourire.

-Tout droit sorti de la boulangerie. C'est encore tout chaud. Le tenta Reese.

N'y tenant plus, Finch attrapa un pain au chocolat et mordit dedans à pleine dents.

-C'est très frais. Et agréable.

Reese rit et partagea le petit déjeuner avec lui, Bear installé au bout du lit, tête posée sur la couette, guettait une perte. Quelques taquineries et gestes doux pimentèrent ce moment convivial et Reese finit par débarrasser le plateau. Finch décida qu'il était temps de sortir du lit et écarquilla les yeux, voyant qu'il ne portait rien en bas. Rouge, il attrapa ses vêtements et passa sous les yeux rieurs de Reese.

-Allons Harold, ne faites pas le prude ! Ricana Reese.

Finch lui lança un regard effronté. Reese se rapprocha docilement de lui et l'entoura de ses bras, faisant tomber ce que Finch venait de ramasser. Harold sentit ses joues chauffer de plus en plus, en sentant les mains de Reese sur lui et ne put s'empêcher de lâcher un gémissement.

- Que comptez-vous faire ?

-Je pensais aller prendre une douche et me raser.

-Vous raser ? Je l'aime bien votre petite barbe.

-Mais je n'aime pas.

-Ca pique ?

-C'est désagréable. Je ne sais pas comment vous pouvez ne pas être gêné.

-L'habitude Harold. Répondit John, déposant un baiser au creux du cou de Finch. Puis il le lâcha et lui donna une petite tape sur les fesses.

-A la douche !

-John ! Protesta Finch, face à ce geste inattendu, se frottant la partie que Reese avait claquée.

-Une deuxième fessée ? Taquina Reese.

-Non, sinon je ne vais plus pouvoir m'asseoir !

-Ce serait fort regrettable. Se moqua Reese.

Finch fila sous la douche avant que Reese ne recommence. John resta debout au milieu de la chambre, contemplant le lit défait, les draps chiffonnés, les oreillers déformés, Bear qui dormait sur lit. Il se sentait merveilleusement bien depuis 6 mois maintenant. Il ne regrettait pas sa relation avec l'informaticien, heureux de le découvrir sous d'autres aspects plus étonnants les uns après les autres. Finch n'était plus l'homme froid qu'il avait connu à ses débuts, au contraire, il était romantique, doux, chaleureux. Il se cachait seulement derrière ses blessures, derrière un masque pour ne pas être blessé. Mais il avait su briser ce masque en quelques jours, découvrant une toute autre personne.

Lui aussi avait changé, il était plus facilement souriant, était devenu taquin, prenait soin de lui au lieu de penser uniquement à sa santé mais le privilégiait plus que tout, faisant attention avec ses douleurs, le soignant quand il en avait besoin, le soulageant aussi. La voix de Finch retentit :

-Vous ne venez pas John ?

-J'arrive Harold. Répondit John, sortant de ses pensées.

C'est comme ça qu'il l'aimait, à la fois timide mais aguicheur. Il le rejoignit aussitôt, se débarrassant de ses vêtements au passage. C'est ainsi qu'ils marquèrent le retour à leurs habitudes, à leur vie New-Yorkaise. Mais ils avaient oublié une chose : leurs téléphones portables étaient désormais loin d'eux. Ce n'est pas la technologie qui leur permettrait d'être heureux, loin de là.

FIN.