Disclamer : Les personnages contenus dans cette histoire ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété des créateurs/auteurs de la série et du livre The 100. Toutes références à des films, séries, chansons, livres, publicités ou autres, sont aussi la propriété de leurs auteurs/créateurs respectifs.

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En revanche les fautes d'orthographes sont bien de moi…

Le rated M correspond à la violence de certaines scènes, rien de plus.


Chapitre 1

Abby s'agenouilla tout en caressant le chapeau hémisphérique brun foncé du champignon. « Des cèpes » pensa-t-elle ravie. Elle sortit son poignard, coupa délicatement les pieds de quelques-uns en les remerciant à voix basse pour leur sacrifice, un rituel hérité de sa famille.

Chez elle la nature était sacrée. Tout ce qu'elle vous apportait devait être respecté.

« Un merci sincère, vaut parfois mieux qu'un long discours » lui rappela doucement la voix de sa mère dans sa tête. Elle remplit une partie de sa besace de ceux qui agrémenteraient leur repas pendant plusieurs jours, et se releva en essuyant les gouttes de sueurs sur son front à l'aide de son avant-bras, le printemps déjà chaud annonçait un été étouffant.

Elle rangea le couteau puis détailla la forêt de conifères géants autour d'elle, atteignant certainement les vingt voir cinquante mètres. Elle huma l'odeur entêtante de ces résineux dont les aiguilles sèches serviraient d'amadou pour le feu. Elle ramassa quelques poignées de ce qui permettrait d'alimenter leur petit bûcher et sourit tout en se frayant un chemin à travers les fougères.

La cueillette avait été fructueuse.

La prochaine fois Clarke l'accompagnerait, mais leur tâche définie la veille entre elles, spécifiait que la jeune femme resterait au hameau ce matin-là pour les aider à préparer leur départ.

Elle sortit du bois, ralentissant sa marche, attentive à travers les herbes hautes du champ autour d'elle. Abby se dirigea vers le noisetier espérant que les fruits seraient déjà mûrs. Arrivée sous l'arbre, elle caressa l'écorce du bout des doigts, lui demandant à voix basse la permission de récolter une petite partie de son travail. Elle attendit une réponse, et quand le croassement d'un corbeau dans le ciel se fit entendre, elle le remercia, puis étendit la main pour récupérer les noisettes. Une fois terminée, elle reprit sa route après avoir déposé un peu d'eau de sa gourde au pied du végétal.

Il ne fallait jamais être un voleur, toujours demander la permission, et offrir en retour un peu de ce qui nous appartenait.

Elle salua de la tête le chêne majestueux à quelques dizaine de mètres avant de commencer en silence la montée de la bute.

Une fois au sommet elle s'arrêta, inspira doucement en fermant les yeux, appréciant les rayons du soleil sur son visage. Elle plaça sa main en visière sur le haut du crâne pour se protéger de la lumière et observa songeuse la fumée blanche qui s'échappait de la cheminée de la maison.

Clarke était levée. Elle plissa les yeux, elle aperçut la jeune femme sortir de la ferme et s'installer sur le petit banc en pierre sur le perron. Abby entama la descente en se disant que Jake ressentirait de la fierté face à l'habitation qu'il avait passé les vingt dernières années à reconstruire, à maintenir en état pour sa famille.

Jake… L'homme de sa vie qui les avait quitté l'hiver dernier, emporté par une vilaine pneumonie qui refaisait surface à chaque saison froide depuis l'enfance. Cette maladie qui avait eu raison de lui, et ce malgré les soins constant de sa femme. Elle écrasa discrètement de son index une larme au coin des yeux puis accéléra le pas

Cela faisait partie de la Vie, la Mort, mais Abby aurait aimé qu'il reste encore quelques temps à ses côtés. Il ne fallait pas être amer, ils avaient vécu des années merveilleuses ensemble avec leurs enfants.

Clarke souriait en regardant la femme arriver, habillée sobrement d'un t-shirt beige à manches longues, d'un pantalon cannelle en jean, et de ses grosses chaussures. Toujours être bien chaussé, une règle simple à respecter chez les Griffin dont les marches quotidiennes autour de leur habitation s'élevaient souvent à plusieurs heures. La jeune femme sourit en jetant un œil à ses propres bottes qu'elle ne troquerait pour rien au monde.

Sa mère, le roc de cette maison, la grande guérisseuse Abby, femme de Jake, ancienne princesse du clan des glaces, et la cousine de la reine actuelle… Nia.

La femme qui se dirigeait vers elle était humble, altruiste, dédiant sa vie et sa connaissance de la nature pour le bien des autres…

– Il est déjà passé ? Demanda-t-elle doucement en s'arrêtant à environ un mètre de sa fille, l'interrompant dans ses pensées.

– Pas encore, répondit-elle.

– Regarde ce que j'ai trouvé, montra Abby en ouvrant la paume de la main pour dévoiler les fruits à coques.

Clarke se leva heureuse, s'approcha, et s'empara d'une noisette.

– Je ne pensais pas qu'elles seraient déjà mûres…

– Tu crois qu'il va apprécier ? Questionna Abby, connaissant la réponse, mais voulant prolonger ce moment avec sa fille, lui donnant presque l'illusion que la jeune femme avait encore dix ans, et que son visage enfantin s'émerveillait face à un pissenlit dont les pédicelles s'envolaient quand elle soufflait dessus.

Les yeux de Clarke brillèrent d'excitation.

– Il va adorer !

– Retourne t'assoir, j'arrive.

Abby sourit tendrement à sa fille puis s'accroupit pour déposer quelques noisettes sur le sol, les ajoutant l'une après l'autre pour former une ligne vers le banc en pierre devant le hameau. Elle prit soin de laisser le dernier fruit sec à une distance raisonnable de l'endroit où elles le guetteraient, et rejoint Clarke, s'asseyant à côté d'elle.

Elles échangèrent un regard complice puis Abby reprit en chuchotant, alors que sa fille s'emparait de son petit carnet et d'un crayon.

– Ils sont levés ?

– Pas encore, je leur laisse un peu de répit, je les réveillerai lorsqu'Owen sera parti.

Abby hocha la tête en silence faisant signe à Clarke que l'attente commençait.

Elles observèrent celui qu'elles appelaient le gardien du lieu, un marronnier immense, centenaire à quelques mètres de la maison. Les feuilles bougèrent et… « Owen » descendit la tête en bas.

Au pied de l'arbre il resta immobile quelques instant guettant le moindre geste ou bruit dangereux qui le ferait regagner son habitat rapidement.

Rassuré il sautilla dans leur direction, la queue touffu, les oreilles aux aguets, s'enfonçant à peine dans la terre meuble, s'arrêtant devant la première noisette. Il la saisit dans ses petites pattes et la renifla. La porta à sa mâchoire, cassa la coquille à plusieurs endroits avec ses incisives, se débarrassa d'un geste rapide et presque dédaigneux de cette protection du fruit qu'il aimait tant. Il la grignota légèrement, la cala dans sa gueule, gonflant exagérément sa joue gauche. Il recommença sa petite cérémonie avec trois autres, sous le regard attendri des deux femmes, et repartit vers l'arbre d'où il venait.

Abby jeta un coup d'œil au dessin de sur le carnet.

– Tu es douée, lui dit-elle gentiment.

– Merci.

La jeune femme se leva, Abby fit de même, passa la sangle de sa besace par dessus son épaule et sa tête, avant de la donner à sa fille.

– J'ai trouvé des champignons…

Le sourire de Clarke s'agrandit, puis elle pénétra dans la maison avec le sac. Abby resta sur place en observant le panorama devant elle.

Le Marronnier sur la droite, la colline sur la gauche et enfin derrière celle-ci l'immense forêt qui s'étendait sur plusieurs kilomètres. Elle prêta l'oreille aux bruits autour d'elle. Le cri perçant des martinets lui fit lever la tête. Elle constata qu'ils volaient bas ce qui était signe de pluie. « Tant mieux » se dit-elle. Un peu d'eau avant la sécheresse serait la bienvenue.

Elle suivit leur vol jusqu'à l'arrière de la maison vers sa cabane, son antre, l'endroit où elle préparait ses remèdes pour les personnes qui venaient la voir. L'oiseau rasa sa chevelure lorsqu'il rejoignit son nid juste au dessus de la porte pour nourrir les oisillons qui piaillaient, attendant leur repas avec impatience.

Elle pensa que l'idée de son fils avait été judicieuse. Installer une petite planche juste sous le couvoir des oiseaux la préservait des fientes de ces volatiles.

Elle ouvrit la porte, cligna des yeux plusieurs fois s'habituant à la pénombre après la forte luminosité du dehors. Elle aimait son petit « cabinet ». Il s'agissait simplement d'une grande pièce de plein pied. Un lit en bois au fond de la salle agrémenté de sacs de paille en guise de matelas, trônait sous une petite fenêtre. Une cheminée assez grande sur la gauche apportait encore une chaleur agréable malgré les braises mourantes. Un chaudron soutenu par son anse via un crochet à une barre métallique assez fine, fixée à même les parois du foyer, permettait à ses décoctions de chauffer doucement sur les flammes.

Elle déposa son autre sac, qui ne la quittait jamais contenant toutes ses fioles et sachets en tissus, ainsi que sa cueillette des plantes médicinales sur son établit. Son plan de travail : une table en chêne massif juste à droite de la porte d'entrée sous une autre petite fenêtre qui lui apportait la luminosité nécessaire pendant ses préparations, mais lui donnait aussi la possibilité de voir qui arrivait lorsque la porte était fermée.

L'étagère sur le mur de droite au pied du lit lui rappela que certains flacons attendaient d'être remplis de nouveau. Elle sortit les pousses de millefeuilles, de camomille, et de soucis de la poche avant de sa besace. La guérisseuse attrapa et sépara les feuilles de tilleul en deux petits tas. Un servirait pour la cuisine, pour des salades, ou une fois réduit en poudre à l'élaboration de pains et de galettes.

Elle arracha les pétales de fleur de soucis, sa réserve de pommade au calendula s'amenuisait dangereusement.

Abby commencerait par ça.

Elle attrapa le seau en bois par terre et quitta la maisonnette. Elle se dirigea vers la petite rivière un peu plus loin. En se frayant un chemin parmi les roseaux elle dérangea une poule d'eau qui l'insulta de plusieurs « kix » « kix » aigus avant de s'éloigner à l'aide du léger courant.

Elle remplit le récipient, tourna la tête pour apercevoir un peu plus haut un héron cendré plonger son long bec dans l'eau et le ressortir pourvu d'un poisson, avant de s'envoler à grand coup d'ailes.

Abby observa la montagne devant elle, à environ une journée de marche, et dont le pic restait caché par les nuages. Elle remarqua que le ciel se couvrait bien plus rapidement que ce qu'elle aurait cru une heure plus tôt. Ce n'était pas bon signe, ils voyageraient sous la pluie et peut-être même sous l'orage.

Elle regagna la cabane puis posa le l'eau près de la cheminée.

Clarke avait besoin d'aide, la pommade attendrait encore un peu.

Elle rejoignit sa fille au poulailler, en longeant le potager puis le jardin d'herbes aromatiques. Lorsqu'elle arriva près du grillage la jeune femme portait une douzaine d'œuf dans un panier.

Leurs bêtes traitées avec amour le leur rendaient bien. En plus des poules, les seuls mammifères présents avec eux étaient une chèvre et trois chevaux.

Ses deux autres enfants s'occupaient de la chasse et les fournissaient en viande grâce à la faune abondante dans la forêt, les fourrures des animaux étaient troquées contre quelques denrées rares pour leur famille, tels que le sel, l'huile, les céréales, les légumineuses, les épices ou simplement le métal pour leur armes.

Elles pénétrèrent dans le hameau où l'odeur du café d'épeautre les accueillit. Clarke se saisit d'une grande poêle en fonte et la déposa sur la plaque métallique posée sur quatre grandes briques verticales autour d'un tas de flammes vives. Elle éparpilla les tranches de lard sur toute la surface qui se mirent à grésiller et dont le parfum alléchant fit gargouiller le ventre de sa mère. Elle ajouta quelques lamelles de champignons ramenés le matin même.

Bellamy rit doucement en se rapprochant d'Abby.

– Bonjour mère, la salua-t-il. Tu as faim ? lui demanda-t-il d'un ton taquin en la prenant dans ses bras avant de s'écarter et de laisser sa petite sœur Octavia faire de même.

– Bonjour mon fils, répondit-elle tout sourire. Elle embrassa la jeune brune aux yeux bleus sur le front, lui chuchotant doucement. Tu as bien dormi ma belle ?

Octavia hocha la tête. Elle parlait peu, préférant écouter ce que les gens pouvaient raconter.

Clarke cassa les œufs et les brouilla avec le reste. Abby s'empara des assiettes en bois, les posa sur la grande table de bouleau fabriqué par son fils sous la tutelle de son époux.

Bellamy s'assit sur un des tabourets rustiques et attrapa la grosse miche de pain. Il coupa plusieurs tranches puis les disposa près des assiettes. Clarke partagea le repas en quatre, déposa le bocal de miel à côté des fruits secs, quelques amandes et des noix.

Ils firent passer le beurre et se mirent à manger en silence. Clarke se leva, embrocha ses tartines sur son couteau, les balayant au dessus du feu pour les faire roussir. Satisfaite, elle revint à table, étala le beurre dessus ainsi que le sirop. La crème fondit lentement, et pour ne pas perdre une goutte des deux liquides, elle croqua dans le morceau, appréciant le croustillant sous ses dents, ferment les yeux pour mieux se délecter de cette douceur parfumée par les touches sucrées et légèrement amères du miel de Châtaigner. Encore enivrée par ce goût sirupeux elle mâcha un bout de viande à la recherche gustative du contraste salé, voir légèrement piquant de la viande.

Elle écouta d'une oreille distraite sa mère s'inquiéter du voyage.

– Vous avez tout ce qu'il vous faut ? Demandait-elle à son frère.

– Oui, répondit celui-ci.

– Tu as pris… ?

– Oui ! Ce n'est pas la première fois que nous partons lui rappela son fils. Nous serons de retour dans deux jours avec tout ce qui tu veux… Ils vont être déçus de ne pas te voir.

– Mes réserves s'épuisent, il faut que je m'en occupe. Clarke voyagera à ma place dorénavant, expliqua la guérisseuse.

La jeune femme se tourna vers sa mère étonnée d'un tel privilège.

– Penses-tu vraiment que je sois prête, que je puisse soigner en ton nom ?

Abby la regarda droit dans les yeux.

– Oui Clarke, tu en sais bien plus que tu ne le crois, tu es mon assistante depuis trop longtemps, il faut que tu voles de tes propres ailes.

– Cela signifie que je pars avec eux ?

– Non, j'ai besoin de toi pour refaire une partie des onguents et des pommades. As-tu rempli leurs bagages des sachets de thym, de romarin…

– Oui et de la consoude aussi.

Abby sourit.

– Tu vois je n'ai plus rien à t'apprendre, elle se tourna vers son fils, Bellamy j'aurais aussi besoin de cire pour les bougies, notre stock s'amenuise.

– Bien sûr, j'irai voir Niylah.

Clarke rougit légèrement en entendant ce nom, ce qui n'échappa à sa mère. Celle qu'Abby appelait son assistante l'avait soignée d'une mauvaise coupure qui risquait de s'infecter lors de leur dernier voyage au village et sa fille n'avait pas semblé insensible au charme de cette femme. Elle se demanda si Clarke rencontrerait un homme ou si elle passerait sa vie en compagnie d'une personne du même sexe, ce qui n'était pas si original. Dans sa jeunesse, au clan des glaces ce genre d'attitudes était même assez fréquentes, bien que restant très discrètes. Nia par exemple avant d'avoir Roan …

– Je vais seller les chevaux, déclara Octavia en se levant, ramenant la guérisseuse dans la cuisine.

Ils finirent leur repas en silence, pendant que l'heure du départ approchait.

Alors que l'homme de la maison sécurisait les bagages sur les chevaux, Octavia s'approcha de sa mère, et lui saisit l'avant bras attendant qu'Abby fasse de même puis colla son front à elle en murmurant :

– Puissions-nous nous revoir.

– Puissions-nous nous revoir, répondit la guérisseuse avant de la prendre dans ses bras.

Les adieux furent répétés entre chacun, puis Abby et Clarke les observèrent un long moment s'éloigner sous la pluie qui commençait à tomber doucement.

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N/A : Notes importantes. J'ai un peu triché dans cette histoire, la faune et la flore décrite ici est celle présente en Europe et pas forcément aux États-Unis dans l'état de Virginie. J'ai également remplacé les épées des grounders visibles dans les épisodes par celles utilisées à l'époque des croisades. Enfin, étant donné qu'il s'agit d'un Univers Alternatif le caractère de certains personnages peut être différent que celui connu dans la série.