[Suite de la première partie écrite par l'ancienne et adorable traductrice, fannymjv, le lien peut être retrouvé dans l'espace présentation sur mon profil]

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DEATH OF TODAY : PARTIE II de EPIC SOLEMNITY

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Avertissements : Violence explicite - gore et torture, contenu sexuel explicite, relation malsaine et je mets l'accent dessus - le type de relation dépeint dans cette histoire est beaucoup trop glorifié dans l'univers de la fanfiction même si ça ne sera pas le cas ici

Traductrice actuelle : Opast

Note traductrice (après plusieurs années) : Je m'excuse d'emblée pour la possible gêne occasionnée par les diverses fautes et maladresses de traduction, ainsi que le manque de fluidité en général. Je faisais mes premiers pas dans la traduction lorsque j'ai commencé cette histoire et ça se ressent. La qualité s'améliore à mesure que le temps passe donc j'espère que ça ne vous freinera pas trop.


Chapitre 1

Voldemort caressa sa joue du dos de la main, savourant les sensations grouillant dans son ventre face au contact physique. Cela faisait bien trop longtemps... "Mon enfant," susurra-t-il dans l'oreille de son amant. Penché vers l'avant, Il plaça ses lèvres sur la peau sensible sous son oreille, sachant qu'Izar avait toujours apprécié ce traitement.

"T-Tom," bafouilla celui-ci.

Le Seigneur des Ténèbres plissa des yeux, le plaisir dans son estomac se muant lentement en colère. Ce nom... Il souillait ses lèvres. "Ne m'appelle pas comme ça," murmura-t-il en essayant de masquer sa fureur par un sifflement rauque. "Tu es bien trop pur pour prononcer un nom aussi sale."

Ses doigts caressèrent les mèches soyeuses d'Izar. Avec une impulsion possessive, Voldemort continua de tirailler ses boucles serrées.

"Non..." chuchota pathétiquement le plus jeune.

Les yeux écarlates se rétrécirent davantage face au ton brisé et souffrant. Il ne pouvait se rappeler d'une époque où Izar avait jamais semblé si faible, si pitoyable. A contrecœur, ses doigts quittèrent ses cheveux et il fit un pas en arrière, observant le plus jeune sorcier.

Les doigts d'Izar s'entortillèrent dans sa chemise, cramponnés à sa poitrine comme s'il était en proie à une douleur indicible. Le jeune homme se pencha, son visage habituellement parfait, marbré de rouge par l'effort et la souffrance. "Ce... c'est... dedans..." haleta-t-il, tirant sur sa chemise, regardant Voldemort avec désespoir.

Voldemort fit un autre pas en arrière, examinant avec attention le garçon tandis que ses charmants yeux gris-vert tournèrent onyx.

"C'est en moi, s'il te plaît… s'il te plaît, aide moi. Aide moi. Aide moi."

"Qu'est-ce qui est en toi ?" demanda Voldemort, cherchant à atteindre sa baguette. Ses doigts ne rencontrèrent qu'une poche vide.

Izar gémit alors que ses doigts passèrent de sa poitrine à ses cheveux. Il commença à se les tirer avec colère et Voldemort amorça un geste, tendant les mains pour les enrouler autour des poignets osseux du garçon. "Arrête ça," gronda-t-il. Le jeune homme s'arrêta net, ses mains toujours enfouis dans ses cheveux. "Izar ?" appela-t-il.

Le dénommé releva le menton, ses yeux n'étaient plus d'un noir d'encre mais entièrement blancs. Le garçon ouvrit grand la bouche et émit un cri qui repoussa Voldemort, des frissons parcourant l'intégralité de son corps.

Les yeux rouges s'ouvrirent lentement avant de se plisser brusquement en retour. Avec un rictus dégoûté, il réalisa que ses bras étaient toujours couverts de chair de poule et que ses oreilles résonnaient encore du hurlement d'Izar.

Il était temps pour son enfant de retourner à la maison.

{Death of Today}

Tentative d'assassinat sur le Sous-secrétaire Jedusor !

La Gazette du Sorcier se replia, permettant aux yeux gris-vert de tomber sur le regard de son père. "Tu ne penses pas que ce soit vrai, n'est-ce pas ?" demanda Izar à Regulus. Il glissa ensuite un coup d'œil vers Sirius, de l'autre côté de la table du petit-déjeuner. L'homme avait la tête courbée sur son assiette, ne prêtant apparemment aucune attention aux alentours. Ses coudes se déplaçaient de manière rapide alors qu'il engouffrait la nourriture dans sa bouche.

Izar grimaça alors qu'il regardait des morceaux d'œufs brouillés tomber du coin de la bouche de Sirius et continuer leur descente vers son menton. Malheureusement, Izar n'était pas bien surpris par une telle scène. Son oncle s'était probablement enfui de chez lui pour aller chez les Potter au moment où il apprenait les règles de bienséance à table. Au cours de l'été, il avait dû supporter ses manières épouvantables pendant tous les repas.

Regulus buvait son thé. L'homme avait lu la Gazette bien avant qu'Izar ne se soit levé. D'aussi loin qu'il pouvait se souvenir, Izar était un lève-tôt. Même à l'orphelinat il était debout avant les autres enfants. Maintenant, il semblait que son corps d'adolescent favorisait les grasses matinées et les veillées tardives.

"Je m'attends à ce qu'il y ait une certaine vérité," répondit Regulus d'un air crispé, le regard dur. Il ne vouait aucune adoration envers le Seigneur des Ténèbres. "Cependant, Tom Jedusor a probablement dû essuyer beaucoup d'autres tentatives d'assassinat ces derniers jours. Je crois qu'il a manipulé la Gazette afin d'attirer ton attention. Il veut que tu retournes avec lui en Grande-Bretagne. Tu te rappelles ce qui s'est passé à ton anniversaire ?"

Izar s'adossa contre sa chaise, son petit-déjeuner depuis longtemps oublié. Il dirigea son attention sur la photographie animée en première page. Jedusor. Le jeune Black poussa un grognement sec, ses yeux inspectant Jedusor de haut en bas, détestant le fait qu'il soit presque obsédé par une image d'un homme qu'il n'avait pas vu depuis trois, presque quatre mois.

"Oui, je m'en souviens un peu trop bien..."

Izar fusilla des yeux Jedusor alors que le Sous-secrétaire s'adressait à la presse d'un air sombre.

"Ton orphelinat a été réduit en cendres. Les autorités moldues ont été stupéfiées d'apprendre que les occupants de l'immeuble ne pouvaient pas s'échapper. D'autre part, le monde sorcier savait que les voies de sortie avaient été scellées avant l'incendie." commença Regulus comme si Izar n'avait pas su ce qu'il s'était produit.

Le jeune sorcier jeta un œil à son père. "Le deuxième acte public des Mangemorts fut l'assassinat d'orphelins." songea-t-il, quelque peu amusé. La Marque des Ténèbres avait été conjurée au dessus de l'orphelinat après l'attaque. Le monde sorcier avait évidemment reconnu la Marque du Tournoi des Trois Sorciers et la peur avait commencé à se faire plus présente en Grande-Bretagne.

"Il voulait te tirer de ta cachette, ce n'est pas différent."

Les lèvres d'Izar s'amincirent. Il ne savait pas ce qu'il ressentait au sujet de la mort de tous les enfants de l'orphelinat. Ça avait été sa maison pendant les quinze dernières années; ça aurait dû le toucher d'une façon ou d'une autre. A l'inverse, il s'en fichait un peu à propos de tout ça. Il ne ressentait aucune pitié pour les vies perdues, aucune compassion et aucune satisfaction de la destruction de ce taudis. Izar était incertain quant aux motivations de Voldemort derrière l'incendie de l'orphelinat. Est-ce que l'homme avait fait ça pour le blesser ? Ou l'avait-il fait pour le venger et essayer en même temps de l'acculer ?

"N'oublie pas que cette chère Bellatrix nous piste depuis que tu as quitté la Grande-Bretagne," rétorqua Sirius à sa saucisse à moitié mangée. Les yeux joyeux de l'homme captèrent le sourire grandissant d'Izar avant de cligner des yeux.

Il ne pourrait jamais oublier les événements survenus le premier mois de leur été. Ils s'étaient installés au manoir Black au nord de la Grande-Bretagne.

"Non," répliqua Izar légèrement irrité. L'homme ne prendrait pas 'non' comme une foutue réponse.

Sirius s'approcha de lui, une expression moqueuse sur le visage. Tous deux se soustrayaient aux règles de confinement de Regulus selon lesquelles ils devaient obligatoirement rester à l'intérieur, protégés par les défenses magiques du manoir. Sirius fut celui qui ignora les ordres tandis qu'il traînait Izar à l'extérieur en direction du lac. Au début, le jeune homme était obstinément resté sur la rive, haïssant la situation. Mais après avoir été poussé dans l'eau par un Sirius goguenard, Izar se détendit suffisamment pour aller jusqu'à retirer son boxer et profiter de la fraîcheur du lac sous le soleil éclatant.

Cela dura ainsi jusqu'à ce que son oncle ne commence à le narguer en lui faisant des doigts d'honneur. C'était puéril, immature et Izar n'y prendrait pas part. Il avait déjà dû accepter l'examen minutieux de Sirius sur sa Marque des Ténèbres modifiée. L'homme avait ri gaiement, louant Izar d'apprécier ainsi la 'gent féminine' et blaguant sur le fait qu'il pourrait se faire un tatouage assorti. Pitié, il avait déjà plusieurs tatouages sur le corps...

Izar se détourna de Sirius et se figea quand il vit une autre silhouette s'avancer furtivement vers le lac. Ses boucles noires camouflaient son visage, mais Izar savait exactement qui c'était.

"Regardez qui voilà," rit-elle à gorge déployée, serrant sa baguette dans sa main. "Mon neveu capricieux. Le Seigneur des Ténèbres est quelque peu énervé contre toi, si j'étais toi je ne tenterais rien qui puisse l'agacer davantage..."

Sirius se retourna, grimaçant. En quelques secondes, son visage se transforma pour laisser place à un amusement sans faille. L'homme tendit la main vers ses vêtements sur le rivage et appela à lui sa baguette. "Pars Izar," Sirius poussa son épaule. "Je vais la distraire pendant que toi tu cours vers les protections magiques."

Izar n'avait aucun contre argument. Il n'avait pas sa baguette et Sirius était Auror. L'homme pouvait s'en occuper.

Trébuchant sur la terre ferme et essayant de s'habituer à son propre poids, Izar prit ses vêtements. Bellatrix lui bloquait le chemin, pointant sa baguette directement vers son visage. Avant qu'elle ne puisse faire la moindre chose, Sirius intervint. Malheureusement, quand Izar pensait que Sirius pouvait se débrouiller tout seul parce qu'il était un Auror, il pensait que l'homme déchirait. Il n'aurait jamais dû le surestimer...

Son sort frappa le visage de Bellatrix. Ses cheveux prirent une charmante couleur de rouge pétant et de doré et ses sourcils étaient carbonisés.

Izar cligna des yeux avant de courir et de dépasser une Bellatrix abasourdie. Comme il s'approchait des boucliers magiques des Black qui l'empêcheraient d'entrer, il l'entendit fulminer de rage ainsi que le rire bruyant, proche d'un aboiement, de Sirius.

Quand Izar fut sauf, à l'abri derrière les défenses, il se retourna et observa, sans voix.

Sirius courait loin de Bellatrix, tenant son boxer mouillé pour l'empêcher de tomber. Cela handicapait ses mouvements et il sembla le réaliser car il le lâcha. L'homme nu se précipita hors de portée des sorts de la femme qui fusaient vers lui. Ses rires se transformèrent en cris aiguës, imitant intentionnellement ceux de la sorcière qui le poursuivait.

Izar observait la scène et sentait quelque chose gonfler dans sa poitrine et son ventre alors qu'il regardait la forme nue de Sirius faire tourner en rond Bellatrix, ses hurlements calqués aux siens.

Il eut une quinte de toux avant que ses gloussements maladroits ne deviennent des éclats de rire. Son corps souple trembla sous la puissance de son rire, sa vision s'embua de larmes. Izar se sentit tout à coup plus léger que durant... non, depuis toujours en fait. Même en apercevant la forme de son père approcher, il n'arrêta pas de rire. Regulus avait l'air furieux, mais quand ses yeux gris se posèrent sur Izar, son expression s'adoucit et un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres.

"Il n'a pas changé du tout," souffla-t-il affectueusement tandis qu'il regardait Bellatrix et Sirius danser l'un autour de l'autre.

Se rappeler l'incident lui provoqua un léger sourire. Cela avait été extrêmement amusant de voir Sirius s'écrouler au sol lorsque l'un des sorts de Bellatrix lui avait finalement fauché le pied. Regulus avait dû aller aider son frère aîné et ils avaient rapidement bougé d'endroit pour aller en Russie. Izar avait espéré que Bellatrix était retournée auprès du Seigneur des Ténèbres sans sourcils et avec ses cheveux aux couleurs de Gryffondor.

Regulus secoua la tête au souvenir avant de lancer un regard sévère à Sirius. L'homme avait déjà eu un 'entretien' avec lui à ce sujet. Cependant, une conversation sérieuse avec son frère cadet ne paraissait pas effrayer Sirius. Ce dernier haussa les épaules, continuant à faire ses détestables (mais plutôt drôles) manières à table.

Vu que Bellatrix était la seule au service de Voldemort à connaître la plupart des domaines Black, elle était la seule Mangemort à les traquer. Les boucliers que plaçait Regulus autour des propriétés l'empêchaient de ne serait-ce que voir au delà, et encore plus de les traverser. Ils étaient en sécurité à moins que Bellatrix n'attrape l'un d'eux en dehors des protections.

Izar regarda de nouveau son petit-déjeuner non touché. Cela avait été quelques mois reposants. A l'origine, ils devaient rester loin de la Grande-Bretagne pendant trois mois maximum, mais Regulus avait prétendu qu'Izar avait besoin de plus de temps. L'héritier Black n'avait pas senti que c'était le cas, mais il écoutait son père et continuait de profiter de ses vacances le temps qu'elles dureraient. Son esprit avait guéri, il y a de cela plusieurs semaines et depuis il essayait de le renforcer.

Alors qu'il aiguisait son esprit, il travaillait également sur ses inventions et compétences en duel. Malheureusement, Sirius et Izar étaient venus à bout de leur partenariat. Cela commençait à devenir un combat éreintant pour l'homme de l'affronter. Cela plaisait et énervait Sirius en même temps car il clamait railleusement qu'un élève ne devrait jamais faire de l'ombre à son maître.

Pensant qu'il devrait désormais continuer à s'entraîner par lui même, Regulus l'avait surpris lorsqu'il s'était présenté à lui comme un adversaire digne. Pendant les premiers mois de l'été, Regulus avait refusé qu'Izar fasse quoi que ce soit d'ardu. De toute évidence, il avait accepté l'agitation chez son fils et avait choisi de l'aider en duel.

Le caractère de Regulus était à l'opposé direct de celui blagueur de Sirius et de son aura lumineuse. Au lieu de ça, il était intimidant quand il faisait un duel avec Izar, une lueur presque angoissante s'animant dans ses yeux. Tandis qu'il avait le dessus sur Regulus la plupart du temps, il luttait toujours pour le surpasser à chaque fois. Regulus possédait aussi quelques-uns de ses propres sortilèges inventés et ils s'harmonisaient parfaitement avec la créativité d'Izar. Et contrairement à Sirius, Regulus avait une magie plus ténébreuse. Quelques méchants sortilèges réussissaient toujours à transpercer ses boucliers et il devait alors user d'autres techniques comme l'esquive ou se mettre à couvert.

Quand Izar était d'humeur, il demandait parfois à affronter en duel les deux frères Black en même temps.

Alors que l'été était destiné à le guérir, il réalisa que ces vacances avaient également profité aux deux autres. Il pouvait voir les ombres tapies dans les yeux de Regulus et Sirius s'éclaircirent et disparaître complètement. Les deux hommes avaient été soumis à beaucoup de stress et quelques mois ailleurs avaient allégé le poids sur leurs épaules.

Mais Izar n'était pas idiot. Tous leurs problèmes n'étaient pas résolus, ils avaient juste été mis en attente. Il se demandait combien de temps cela prendrait à la réalité pour détruire leur petit monde une fois de plus.

Izar avait ses propres démons à combattre.

Eux trois n'avaient pas discuté de sujets graves, sauf à propos de ses jours passés à l'orphelinat. En dehors de ça, ils n'avaient pas parlé des précédents événements, de la guerre ou de leur avenir.

Aujourd'hui était le jour où Izar allait remédier à cela. Regulus le protégeait. Et même s'il éprouvait de la reconnaissance envers lui et Sirius, il n'était pas un petit garçon.

Ils devaient retourner en Grande-Bretagne. Bien qu'Izar profitait beaucoup de cette longue pause, l'idée de revenir lui démangeait. Il n'aimait pas vivre derrière la sécurité de boucliers magiques alors qu'une guerre se préparait dehors. "Je suppose qu'il faut qu'on y retourne, dans tous les cas," commença-t-il hâtivement. Il toucha la Gazette du Sorcier et la repoussa légèrement. "Même si Jedusor n'a pas été la cible, je pense qu'il faut qu'on reparte en Grande-Bretagne."

Le silence s'abattit sur toute la table, mais Izar hocha la tête. Oui, il était temps.

Regulus fut le premier à rompre le calme du matin. "Tu es sûr d'être prêt, Izar ? Prêt à lui faire face ?" Regulus fit un mouvement de tête en direction de la Gazette, ses yeux pourtant rivés sur lui, l'observant et attendant sa réaction.

Izar releva le menton, une expression froide sur le visage. "Je suis plus que prêt à affronter Tom Jedusor, Regulus."

Pendant deux mois, il avait laissé sa colère et sa haine pour le Seigneur des Ténèbres s'accroître. Mais après que sa colère enfantine se soit tarie, il s'était mis à accepter ce qui s'était passé. Il y avait eu beaucoup d'erreurs des deux côtés. Izar aurait dû confronter un peu plus Voldemort à propos du Tournoi et il n'aurait pas dû être si aveuglé par ses manipulations sous-jacentes. D'autre part, Voldemort s'était trompé en chargeant Avery de le prévenir. Il y avait de nombreuses autres manières de spéculer à propos du Tournoi, mais cela avait été une erreur sincèrement involontaire.

Même les Seigneurs des Ténèbres commettent des erreurs.

Tandis qu'Izar s'était mis d'accord avec ça et avait accepté que ç'avait été une simple erreur humaine, il se conforta dans l'idée que Voldemort devra dorénavant lui baiser les pieds avant qu'il ne lui accorde un semblant de confiance. Il ferait en sorte que l'homme se démène. Ça ne sera pas facile pour le Seigneur des Ténèbres de revenir là où il en était autrefois avec lui et Izar s'en assurerait.

Et il y avait aussi la douleur qu'il savait que l'homme l'attendait. Malgré le fait qu'Izar désirait un peu plus d'égalité entre lui et Voldemort, il savait que l'homme était un Seigneur des Ténèbres et qu'il avait tous les droits d'infliger des punitions. Voldemort ne devait pas être ravi de son absence et de sa Marque des Ténèbres modifiée.

Peut-être qu'ils seront tous les deux en colère l'un contre l'autre. Et quand ils étaient tous les deux énervés, ils entraient en conflit.

Regulus fit un petit signe de tête alors qu'il reconnaissait la ténacité derrière le masque d'Izar.

"Tu es prêt ?" répliqua doucement ce dernier. Il respirait profondément, tâchant de se garder sous contrôle. "Tu seras sans doute marqué à ton retour, aucun doute là dessus. Tu te sens prêt pour ça ?" Même Regulus savait qu'il aurait à souffrir durant son initiation. Il avait trahi le Seigneur des Ténèbres il y a presque seize ans; il ne sera pas accueilli chaleureusement parmi les rangs du Seigneur des Ténèbres. Izar ferait de son mieux pour alléger la sentence de son père mais savait qu'il y serait impuissant.

Le silence était encore plus lourd qu'auparavant. Sirius repoussa son assiette, le visage grave. Regulus fixa Izar, un signe d'avertissement peint sur ses lèvres.

"Il sait déjà," murmura Izar en désignant Sirius. Les yeux gris-vert étudièrent son oncle. "Tu fais parti de l'Ordre de Dumbledore, n'est-ce pas Sirius ? Tu sais très bien que je suis un Mangemort, tu connais qui est le Seigneur des Ténèbres Voldemort, et tu sais ce qui est arrivé à Regulus il y a de ça des années. Et tu sais que Lily l'a trahi, n'est-ce pas ?"

Sirius mit ses mains devant sa bouche, regardant Izar avant de diriger ses yeux vers son frère. "En effet," admit-il, "Regulus était venu me voir... avant de s'enfuir. Il m'a expliqué tout ce qui s'était passé."

C'était une nouvelle pour Izar. Il ne savait pas que Sirius avait été informé des actes passés de Lily.

Sirius s'appuya contre sa chaise, touchant sa tasse de thé bouillante du bout des doigts. "A l'époque, je n'ai pas cru Regulus, je ne pouvais imaginer que la douce Lily Evans pouvait ainsi le tenir en laisse en lui disant qu'elle attendait son enfant. Et quand Regulus m'a dit qu'elle avait tout inventé, qu'elle n'était pas enceinte, je l'ai rejeté. Ça m'était impensable que Lily trahisse James et se serve de mon frère alors..." Sirius secoua la tête.

Izar remarqua un tic dans la mâchoire de Regulus. L'homme détestait ressasser les événements passés mais il le fallait. Izar avait besoin de l'entendre. Ils avaient tous deux besoin d'entendre ça à haute voix.

Sirius leva les yeux vers Izar, un sourire amer sur le visage. "Regulus et moi avions toujours eu une relation instable, enfants. Je ne cautionnais pas son affection pour les Arts Noirs et lui mon comportement envers Snivellus." Les traits de l'homme se tordirent de dégoût.

"Severus," interrompit durement Regulus. "Son nom, Sirius, est Severus Rogue, j'espérais qu'après tout ça, tu serais devenu assez courtois pour au moins l'appeler par son nom de famille."

Izar se pencha en avant, intrigué. Il se souvenait que Regulus lui avait raconté comment lui et James traitaient Rogue à Poudlard. Il ne savait juste pas que la haine de Sirius envers l'homme était encore à ce point vivace, même après toutes ces années. Était-ce une aversion sans importance ? Izar croyait que c'était le cas. C'était une haine puérile que Sirius nourrissait à son égard et qu'il n'avait pas laissée mourir depuis ses jours à Poudlard.

"Rogue, donc," grogna-t-il, jetant un œil à Regulus. "Je détestais le fait vous deux étiez si proches. Néanmoins, je t'ai toujours aimé. Tu étais mon petit frère. Même il y a seize ans, quand tu es venu me voir à propos de Lily. J'étais encore distant avec toi et j'ai choisi mes amis au lieu de toi, Regulus, et j'en suis désolé."

Le visage de Regulus se ferma alors qu'il dévisageait Sirius. La présence d'Izar dans la pièce avait été mise à la trappe mais il ne voulait pas partir. Il voulait entendre tout ça, observer leur échange. Il croyait qu'ils avaient déjà eu cette discussion avant, mais apparemment ce n'était pas le cas. C'était une conversation qui devait donc avoir lieu.

Regulus acquiesça, offrant un petit sourire à Sirius. "Au final, tu l'as reconnu."

"Au final," se moqua-t-il. "Il était trop tard. Quand j'ai appris ta 'mort', je suis allé voir James... dévasté. Je ne pouvais pas croire que tu avais été tué. Ton histoire commençait doucement à faire sens et quand j'en ai parlé à James, il m'a tout confirmé." Sirius baissa la tête. "Il ne savait pas que Lily était enceinte, elle le lui avait caché, mais il savait qu'elle avait eu une aventure avec toi. Il était au courant de tout."

Sirius se pencha en avant et mit ses mains sur son visage. "J'ai essayé de lui dire que ce n'était pas bien, que c'était mon frère qu'elle avait manipulé. Je lui ai dit qu'il ne devrait pas rester avec une femme qui avait abusé de sa confiance et détruit la vie d'un homme, mais il m'a répondu qu'il devait rester avec elle en cette période difficile. Et avec Remus mort..."

"Remus ?" interrompit Izar, coupant court au monologue désespéré. Il pouvait voir l'aura de l'homme. Elle s'était assombrie sous le coup de l'émotion.

Les yeux gris sombres de Sirius se levèrent en direction d'Izar. "Remus Lupin," murmura doucement l'homme. "Il était l'un de nos meilleurs amis à Poudlard, le seul d'entre nous qui avait la tête posée. Il a déménagé en Suisse pour aider un garçon qui avait été mordu par un loup-garou," il fit une pause et examina ses mains. "Quand il est arrivé, il a été attaqué et tué par celui qui l'avait mordu, Fenrir Greyback. Il a été jeté à Azkaban. Mais avec Remus n'étant plus là, je n'avais personne avec qui persuader James qu'il devait quitter Lily. Alors... Je l'ai laissé quand j'ai vu qu'il n'entendrait pas raison. Il a toujours été si fasciné par Lily. Je n'aurais jamais imaginé que son amour pour elle était tellement ancré en lui qu'il en viendrait à ignorer ses méfaits."

Izar haussa un sourcil, heureux du choix de son oncle. Ça avait dû être dur pour lui de s'éloigner d'un très bon ami, mais cela prouvait que Sirius tenait la famille en haute estime. "Et tu l'as évité depuis ? Vous n'étiez pas tous deux Aurors ?"

"Oh, j'ai essayé," commença-t-il. "Nous sommes dans des unités séparées de notre division, mais je le croisais de temps en temps. Il essayait de m'expliquer qu'il aimait Lily et comprenait ses fautes. Et je lui répondais que je ne pouvais pas concevoir pourquoi il restait avec quelqu'un qui avait causé la mort de mon frère. Nous n'avons jamais eu la même opinion sur le sujet."

Izar hocha la tête. Avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche pour demander à Sirius vers qui tournait sa loyauté, l'homme l'interrompit.

"Si j'avais su Izar qu'elle t'attendait, je t'aurais recherché. Mais quand Regulus m'a dit qu'elle avait menti même sur le fait qu'elle était bel et bien enceinte, je n'ai pas réfléchi deux fois. Mais quand je t'ai vu à Poudlard il y a un an, je savais qu'elle avait menti. Je savais que tu étais le fils de Regulus. Il ne pouvait pas en être autrement." Sirius tendit les mains dans un geste d'impuissance.

Inclinant la tête sur le côté, Izar le regarda chaleureusement. "Tu n'avais aucun moyen de le savoir, je ne t'en tiens pas rigueur."

Regulus fit un petit signe de tête satisfait vers lui, offrant un demi sourire à son fils quant à son choix de mots.

Un poids sur les épaules de Sirius semblait s'être retiré, presque comme s'il s'était blâmé lui-même pour ses problèmes à l'orphelinat et ne pouvait se sentir soulagé que s'il avait son approbation.

Izar décala sa chaise avant de se pencher en avant et de poser sa main près du coude de Sirius. Il n'avait d'yeux que pour son oncle en cet instant malgré le regard intense de Regulus posé sur lui. "Sirius, je dois te demander envers qui es-tu fidèle. Vas-tu vraiment te battre contre Regulus et moi quand le moment viendra ?"

Sirius s'éloigna de lui tandis que Regulus le réprimandait durement. "Izar," ses yeux gris lançaient des éclairs.

Le dénommé se redressa, aucunement surpris par sa réaction. Il avait eu des aperçus de cette part sombre de Regulus pendant tout l'été. Izar se retrouva presque à saliver à la perspective de le voir en plein combat. Ce devait être... délicieux.

"Oh père," prononça-t-il d'une voix traînante. "Nous sommes restés silencieux presque quatre mois sur le sujet. Très franchement, je commence à en avoir marre d'éviter cette conversation." Le jeune héritier Black se tourna vers Sirius. "Es-tu du côté de la Lumière, Sirius, ou laisseras-tu le Seigneur des Ténèbres et moi te guider jusqu'à l'Obscurité ?"

Les cheveux ondulés de son oncle s'agitèrent alors qu'il tournait la tête sur le côté dans une position très inconfortable. "Je ne suis pas un sorcier noir, Izar," grinça-t-il.

"Tu es un Black," prononça lentement Izar, ses yeux ne laissant rien transparaître alors qu'un sourire nonchalant étirait ses lèvres. "Chaque Black s'est soumis à l'appel séduisant du côté obscur."

Regulus se leva, lui lançant un regard d'avertissement. "Je pense que cette discussion est terminée. Il a déjà choisi son camp. Il n'y aura plus aucun débat sur ce sujet."

Izar retourna contre sa chaise, souriant légèrement face à l'air buté de son père. Il se demanda brièvement si Regulus ne voulait tout simplement pas entendre que son frère aîné se trouvait dans le camp opposé. Le jeune Black avait observé les interactions des deux frères pendant tout l'été. Bien qu'ils se soient rapprochés, il y avait toujours une tension perceptible entre eux. Izar pensait que la conversation d'aujourd'hui l'aurait apaisée mais il y avait toujours ce rappel qu'ils étaient dans des camps adverses.

Le regard du jeune sorcier vacilla face à l'expression inflexible de son père. "Je vais commencer à faire mes bagages," déclara-t-il.

Il se leva et sortit lentement de la salle à manger.

{Death of Today}

"…J'ai été élevé pour vénérer les Ténèbres," affirma la voix étouffée derrière la porte.

Regulus s'approcha de la porte à moitié ouverte d'Izar. Il épia la scène, souriant sombrement tandis qu'il regardait Sirius déposer ses vêtements dans sa malle. Izar était assis sur le bord du lit, observant attentivement Sirius.

"Et à cause de ça, tu as voulu te rebeller ? Montrer à tes parents que tu avais ta propre personnalité ?" demanda-t-il calmement.

Les poils sur le cou de Regulus se dressèrent à l'entente de la voix de son fils. Il était difficile d'admettre que la personne en face de lui était ce même garçon qu'il avait rencontré l'année dernière. L'an dernier, Izar n'avait été qu'un enfant qui luttait pour maintenir son assurance en dépit de son jeune âge et de son manque de confiance en soi. Pendant l'été, ce garçon instable s'était mué en un jeune homme sûr de lui. Izar n'avait que seize ans, cependant il avait la posture et les yeux de quelqu'un de beaucoup plus âgé.

Depuis l'incident avec les Détraqueurs, Izar était également devenu... plus sombre. Regulus détestait l'admettre mais son fils avait commencé à adopter certaines caractéristiques du Seigneur des Ténèbres. Izar dégageait quelque chose d'arrogant, manipulateur et sinistre. Beaucoup d'hommes avaient tenté d'imiter la gestuelle puissante des Mages Noirs. Ils passaient des années à camoufler leurs émotions et maîtriser leurs agissements afin de paraître semblables à leur idole. Ils n'y sont jamais parvenus. Cependant, Izar semblait y être parvenu sans même avoir vraiment essayé.

Son fils était également plus détendu. Alors qu'il y avait définitivement quelque chose de plus sombre à son propos, Izar était capable de rire beaucoup plus qu'autrefois. Mais Regulus savait que ça avait quelque chose à voir avec son acceptation concernant sa famille.

C'était un avancée positive bien que ça inquiétait Regulus de voir à quel point il était le reflet du Seigneur des Ténèbres. Même s'il ne se sentait pas menacé à ses côtés, il avait toujours quelques fois la chair de poule en sa présence. De plus, Regulus percevait clairement son aura. L'aura d'Izar était glaçante et le faisait agréablement frissonner. Bien que Regulus n'était pas magico-sensible comme lui, il pouvait comme beaucoup d'autres sorciers, ressentir des émanations de magie se dégager de puissants sorciers.

Izar était passé par beaucoup de changements au cours de l'été. Non seulement son caractère avait changé, mais il avait grandi physiquement.

La bouche de Regulus se crispa. Izar avait presque atteint sa taille. Il avait été surprenant d'assister à la poussée de croissance du jeune homme, d'autant plus parce que Regulus n'avait eu sa croissance qu'à la fin de son adolescence et que Lily était très petite. Néanmoins, Izar en avait été ravi. C'était peut-être ce facteur là d'ailleurs qui lui avait donné un regain de confiance ?

Regulus devait admettre que son fils était... renversant. Au lieu de se déplacer maladroitement et avec une mauvaise coordination comme la plupart des adolescents lorsqu'ils sont frappés par une fulgurante poussée de croissance, Izar était beaucoup plus agile, beaucoup plus gracieux. La grandeur lui était terriblement adaptée, contrairement à son ancienne stature plus petite.

Son fils était un jeune homme maintenant. C'était étrange pour Regulus d'en venir à ce constat. Il venait à peine de le retrouver, il ne voulait pas qu'il fasse déjà cavalier seul. Toutefois, Regulus était heureux d'avoir pu se rapprocher d'Izar cet été. Il s'était épanché sur son expérience de l'orphelinat, lui avait suffisamment fait confiance pour surmonter ses souvenirs douloureux jusqu'à lui en parler.

Était-ce égoïste venant de Regulus, de vouloir garder Izar près de lui à tout jamais ?

Dans la chambre, Sirius inclina la tête, un léger sourire étirant ses traits. "Tu marques un point," admit-il.

Izar fit une expression sournoise en direction de Regulus. Ce dernier resta planté là, ne se retournant pas pour partir comme un idiot l'aurait fait. C'était à prévoir que son fils sentirait sa présence.

Avec un signe de tête détaché, Izar se détourna et continua de regarder Sirius s'agiter avec ses vêtements dans les bras. Regulus pinça les lèvres. Son fils était trop intelligent pour son propre bien. Même s'il ne l'admettrait pas, Izar était plus que conscient que Regulus voulait entendre les raisons de Sirius pour s'être tourné vers la Lumière.

"J'aurai cru que le désir acharné d'être une personne à part entière serait retombé sur le cadet et non pas sur le premier-né." Izar lissa les manches de sa chemise. "A mon sens, Regulus aurait été le candidat le plus susceptible de vouloir rejoindre la Lumière." Le garçon fit une mine renfrognée. Regulus ne put s'empêcher de sourire.

Sirius hocha légèrement la tête. "Regulus et moi n'avions qu'un an de différence, Izar. Je ne pense pas que ça ait eu quelque chose à voir avec une quelconque rivalité fraternelle, ou le besoin de prouver à l'autre que nous ne nous ressemblons pas. Je pense que je suis juste né différemment des autres Black. Mon âme est Blanche, je me sens rassuré et pur quand j'utilise cette branche de la magie. Quand mes parents ont tenté de me pousser vers les Arts Sombres, je ne pouvais pas le supporter. Je me suis échappé à Poudlard et ai immédiatement sympathisé avec James Potter."

Izar se moqua légèrement. "Les Potter sont les sorciers modèles de la Lumière."

"Ils le sont," approuva Sirius. "C'est pourquoi je suis allé vers James. Je ne m'attendais pas à l'apprécier au début mais j'avais tort. Nous formions un lien très étroit, un lien que je croyais même plus fort que celui que je partageais avec Regulus."

"Un lien que tu croyais plus fort ?" interrogea Izar. "Toi et Regulus étiez deux personnes différentes, à l'opposé exact même. Ne penses-tu pas pouvoir affirmer clairement que le lien qui t'unissait à James était effectivement plus fort que celui que tu avais avec ton frère ?"

Regulus posa une main contre le mur à côté de lui, s'approchant davantage de la porte. Cela ne le blessait pas d'entendre ça car il avait ressenti la même chose. Et le ressentait encore. Severus... Severus était une personne pour qui Regulus aurait pu faire pratiquement n'importe quoi. Il avait pensé la même chose de Severus que ce qu'avait ressenti Sirius pour James, peut-être même avec encore plus d'intensité.

Sirius haussa rapidement les épaules. "Je détestais mes parents, mais Regulus était mon frère. Il était ma famille. Nous partagions un lien que je n'aurai jamais pu avoir avec James."

Izar baissa les yeux vers son dessus-de-lit, caressant le tissu d'une manière pensive. "Donc ton amitié avec James Potter t'a poussé plus loin sur le chemin de la Lumière ?"

Sirius émit un rire rauque. "Tu n'as pas idée," murmura-t-il affectueusement. "J'ai vécu avec sa famille une bonne partie de mon adolescence. Ils ont eu beaucoup d'influence sur moi. James est une bonne personne, Izar. Beaucoup plus mature que je ne pourrais jamais espérer devenir, mais il a complètement déraillé avec Lily."

Regulus ricana au même moment où Izar eut un rire silencieux. "Oui, elle semble être responsable de la chute de plusieurs sorciers respectables," songea-t-il, jetant un regard qui en disait long à l'endroit où se trouvait Regulus.

Son fils s'adressait plus à lui qu'à Sirius. Regulus serra sa main droite, sachant que ce qu'il avait fait il y a seize ans, était l'une des plus grosses erreurs de sa vie. Non seulement il s'était perdu et avait détruit l'enfance de Izar, mais il avait également trahi et anéanti Severus.

Une agréable et séduisante bouffée de magie frappa subitement le visage vulnérable de Sirius. Il leva les yeux et regarda Izar se lever du lit. Le jeune homme avait une expression sereine sur le visage tandis qu'il s'approchait de son oncle. Regulus se raidit, sentant son pouls s'accélérer face aux allures prédatrices de son fils.

"As-tu déjà essayé d'accepter l'Obscurité, Sirius ? De ne pas la combattre ?" murmura-t-il doucement. Un léger sourire flottait sur les lèvres d'Izar tandis qu'il s'arrêtait tout près d'un Sirius crispé. Il se pencha davantage vers son oncle, ses yeux visibles même à travers la pièce. "L'Obscurité n'est pas toujours synonyme de mort et de souffrance, tu sais. C'est une branche très excitante de la magie qui peut te protéger tout autant que la Lumière, elle te fait seulement te sentir... invincible."

Une vive sensation dans son aine fit rapidement reculer Regulus alors que ses joues rougissaient. L'excitation bouillonnait dans son bas ventre et il s'en détesta. Serrant la mâchoire, Regulus respira profondément dans le but de se calmer. Il ne poserait jamais une main sale sur Izar, jamais. Son fils essayait d'entraîner Sirius vers le côté obscur. C'était compréhensible et peu de sorciers hormis Lucius Malefoy et le Seigneur des Ténèbres pouvaient y parvenir aussi bien que lui. Regulus avait toujours été attiré par l'Obscurité, le pouvoir et la beauté; il se trouvait que son fils était tous les trois combinés.

Mais Regulus ne ressentait pour Izar qu'un amour paternel on ne peut plus platonique.

Il ne pouvait pas en dire autant de son frère aîné. Les pupilles de Sirius étaient dilatées alors qu'il regardait Izar avec attention. "Tu veux retrouver ton ami, tu veux retrouver James, c'est à prévoir. Et c'est parfaitement compréhensible," poursuivit-il. Izar se rapprocha de Sirius et ce dernier inclina son corps le plus près qu'il put de lui, le regard hébété.

Les ongles de Regulus s'enfoncèrent dans la peau de ses paumes tandis qu'il luttait pour ne pas se précipiter à l'intérieur de la pièce. Sirius avait intérêt à ne pas toucher Izar. Ça serait aller trop loin. Izar n'était qu'un enfant.

Mais alors qu'il pensait ça, la scène devant lui en disait autrement. L'intérêt du Seigneur des Ténèbres pour son fils était une preuve flagrante de sa maturité. Voldemort le connaissait-il ainsi ? Ou le lui avait-il insufflé tout au long de l'année dernière ? Ou peut-être était-ce le résultat de l'attaque des Détraqueurs et de son esprit qui s'était brisé ?

"Lily s'est tellement faite berner par les machinations de Dumbledore qu'elle ne voit que le bien commun et non pas ce qu'engendre ses actions," Izar eut un sourire sarcastique. "Si tu embrasses les Ténèbres, tu pourrais être capable de faire entendre raison à James et retirer Lily de la scène."

Le visage de Sirius commença lentement à s'éclaircir. "Je... je ne peux pas…"

Izar se pencha en avant et toucha le bras de Sirius avant de se retirer tout aussi vite. "Si tu le peux, James ne saura jamais que c'était toi. En réalité, tu n'auras même pas à pointer ta baguette sur elle. Il y en a beaucoup d'autres qui seraient heureux de s'en débarrasser."

Comme moi pensa sombrement Regulus.

"Tu pourrais de nouveau être avec James, comme c'était prévu."

Pendant un long moment, Sirius batailla avec lui-même. Soudainement, il attrapa Izar par le biceps, le tirant vers lui. Leurs nez se touchaient presque et les sourcils de Sirius étaient froncés, regardant sévèrement Izar.

Avant que Regulus ne puisse entrer, Sirius le poussa sur le lit et se détourna. "Arrête," implora-t-il. "Ne me fais pas ça, Izar." L'homme enfouit la tête dans ses mains, se frottant ses yeux. "Tu me fais me sentir sale, les Ténèbres... elles me font toujours me sentir mal."

Izar se redressa et s'assit correctement. "Peut-être que ce ne sont pas les Ténèbres qui te font te sentir comme ça. Peut-être est-ce qui tu es vraiment mais tu luttes inutilement pour l'étouffer en te faisant passer pour quelqu'un de la Lumière, pour quelqu'un que tu n'es pas."

Il va trop loin, nota Regulus. S'il était Izar, il aurait arrêté dès le moment où il l'avait repoussé.

"Il n'y a rien de mal à convoiter le pouvoir, Sirius. Il n'y a rien de mal à ressentir ce que tu ressens."

"Si," répliqua-t-il, se tournant pour lui faire face. "Je crains les Ténèbres, je ne pourrais jamais les accueillir. S'il te plaît, Izar, comprends moi quand je te dis que je me sens plus à l'aise avec la Lumière. Je ne peux pas succomber aux Ténèbres car je sais que je m'y perdrais."

Regulus fut surpris de voir une étincelle de respect scintiller dans ses yeux. Le jeune homme eut un léger sourire et inclina la tête en signe de reddition. Quelle que soit l'habileté d'Izar, Regulus savait que Sirius ne se tournerait jamais vers l'Obscurité. C'était enraciné dans sa magie et dans son esprit qu'il était une personne de Lumière.

"Je ne peux pas me battre contre toi, Izar," continua Sirius, se rapprochant un peu plus de son neveu. "Je ne veux pas me battre pour Dumbledore mais je ne veux pas me battre pour le Seigneur des Ténèbres. Je ne crois pas en ses idéaux mais je ne crois pas non plus aux manigances de Dumbledore. Permets-moi de rester neutre dans cette guerre." Sirius posa une main sur sa joue.

Izar enroula sa main autour du poignet de son oncle, le tenant presque avec amour avant de lui témoigner un sourire amer. "Je ne souhaite rien de plus que tu restes neutre, Sirius. Mais à la fin, tout le monde devra choisir son camp. J'espère que tu trouveras un moyen de contourner cette décision."

Tous deux échangèrent un sourire et Regulus recula lentement avant de quitter le couloir.

Son esprit passa en revue le respect qu'il avait décelé dans les yeux de son fils face à l'acharnement de Sirius à vouloir rester Blanc. Il s'interrogea un long moment avant d'enfin comprendre les sentiments d'Izar.

Alors que Sirius avouait craindre les Ténèbres, il était suffisamment obstiné pour s'en tenir à ses valeurs et refuser la soumission. Bien que l'Obscurité était l'une des branches les plus puissantes de la magie, c'était aussi la plus dominatrice et la plus possessive. Ceux qui pratiquaient les Arts Sombres n'étaient que des esclaves sous sa volonté. Même avec l'Obscurité susurrant des promesses alléchantes aux oreilles de Sirius, son frère était assez fort pour tendre l'autre joue.

Parfois, Regulus se demandait si la Lumière était le côté le plus puissant et si Izar pensait la même chose.

Rapidement, il chassa cette pensée. La Lumière, n'étant pas aussi dominatrice que l'Obscurité, était facile à maîtriser. Bon nombre de sorciers pouvait facilement accéder à la Magie Blanche. Les Arts Noirs, en revanche nécessitaient un sorcier incroyablement puissant pour les contrôler. Alors que la plupart des initiés devenaient des serviteurs de l'Obscurité, il n'y en avait que quelques-uns capables de la dompter.

Les Ténèbres étaient, de loin, beaucoup plus sophistiquées et convaincantes que la Lumière.

Regulus traversa les couloirs, son esprit embrumé à l'idée de retourner en Grande-Bretagne.

Izar disait qu'il était temps de revenir.

Et Regulus se découvrit être d'accord.