Je voudrais, avant tout, remercier ma bêta, Draki Shevio Nalombre, qui a consacré son temps à corriger ma fiction.


Disclaimer : Les personnages appartiennent à Haruichi Furudate. Et la musique Alors Alors appartient, elle, à Bigflo et Oli.


THANKS YOU, GOODBYE


« Le numéro que vous demandé n'est pas attribué ou n'est pas disponible, votre appel ne peut aboutir. »

Encore une fois j'ai essayé de t'appeler. Encore une fois la même chose. Encore et encore, tu as disparu de mes côtés depuis bien trop longtemps.


Alors alors

Quand je pense que ça fait aussi longtemps qu'on ne se voit plus, je pourrais presque en rire. Toi qui voulait qu'on reste l'un avec l'autre pour toujours, qu'on se suive dans la même université. Et nous voilà à présent, avec pas plus de contact que deux étrangers.


Dis-moi qu't'es resté avec elle

Et cette fille ? Celle que tu m'as présentée sur un coup de tête et avec qui tu es resté un peu trop de temps après avoir changé d'université. Es-tu encore avec elle ? Elle qui m'avait tellement causé de jalousies… De jalousies car je venais de me rendre compte que je t'aimais…


Tu m'disais : "C'est la bonne et bordel, qu'elle est belle"

Je n'y avais pas trop cru à cette histoire-là, tu n'avais jamais semblé être fait pour te caser. Apparemment j'avais tort. Et tu étais si heureux… Je n'allais pas briser ton bonheur comme ça. Et au fond, j'avais tellement mal.


On refaisait le monde, sur le canap' de l'appart

Je me souviens de notre petit studio à quelques rues de l'académie dans laquelle on avait été admis, de notre vie commune et agréable malgré tout. De toi et moi, allongés dans le noir, parlant d'avenir, même si tu perçais déjà trop bien dans le volley.


Maintenant j'voudrais savoir où tu te caches sur la carte

Et nous voilà, si loin de nos rêves ''d'ados'' si on peut dire ça comme ça. Moi, travaillant dans une entreprise en tant que vice-pré et toi, auprès des étoiles et des stars de nos jours, inaccessible, joueur de volley-ball en équipe nationale. Un de tes rêves s'est réalisé, pas vrai ? Et celui de notre vie commune s'en est fait écrasé. Et je ne sais toujours pas où tu pourrais te trouver.


Alors alors

Je voudrais te dire que je suis heureux là, dans cette vie actuellement. Mais ça serait un mensonge. Tu me manques Oika-… non. Tooru. Si je peux te l'avouer maintenant, c'est que j'ai bien dû ravaler cette fierté, je suppose qu'elle a disparue avec toi. Peut-être que c'est ça grandir. Laisser une partie de soi derrière.


On s'est promis de pas s'lâcher, alors alors, et je crois bien qu'on s'est raté

Le jour de ton départ, je me souviens que tu pleurais. Et tu n'étais pas le seul. Je pleurais aussi. Pour une fois, j'aurais bien voulu m'imposer clairement, t'obliger à rester. Mais une nouvelle vie t'attendait, ton destin t'attendait. Et je ne pouvais m'opposer à cela. Parce que c'était ton choix. Malgré tes promesses de me revenir, tu m'as laissé derrière. Au fond, c'est ça aussi l'amour. Laisser partir, pour ne pas être une chaîne, un mur, une cage. Pour laisser ceux qu'on aime s'envoler vers ce qu'ils veulent faire et devenir. Et accompagner leur envol.


T'as changé de numéro ou t'avais pas envie de me parler quand je t'ai appelé, hein ?

Combien de fois t'ai-je appelé et tu m'as répondu ? Et combien de fois mes appels sont restés sans réponse ? Était-ce ça, je ne t'étais plus autant indispensable qu'avant ? Même si tu continuais de l'être pour moi ?


Alors alors

Le vide du manque s'est creusé rapidement dans mon cœur. J'ai appris à faire avec. J'ai appris à ne plus vouloir t'appeler tout le temps en espérant que tu décroches, j'ai appris à ne pas vérifier aussi souvent ma boîte aux lettres dans l'espoir d'en recevoir une de ta part, j'ai appris à ne plus me sentir coupable quand je ramenais quiconque dans mon lit le soir, j'ai appris…. J'ai appris à arrêter d'espérer tout simplement.


Est-ce que t'as fini tes études ? T'avais plein d'rêves, mais juste pas assez d'thune

Avec le volley, je me demande même si tu as fini tes études. Nos vies étaient assez modestes, c'est vrai, notre appart n'était pas un palace. Je sais que cette bourse t'était plus qu'inespérée, je sais que tu te devais de l'accepter.


J'ai une liste de tout c'que j'voudrais dire

Je suis désolé de venir te reparler comme ça. Après tout, on a un peu disparu l'un pour l'autre mais je sens que… Je sens que je ne t'ai pas tout dit, que j'ai besoin de te dire beaucoup d'autres choses. Alors si tu reçois ce message, écoute-le jusqu'à la fin, okay ?


Toi qui répondais présent quand on parlait d'avenir

L'avenir nous semblait plus qu'incertain quand on était jeunes. Mais d'une certaine manière, c'était mieux comme ça. On avait encore le choix de ce qu'on voulait faire et devenir. On n'avait pas une ligne droite et tracée. Combien de fois s'est-on imaginé un futur où nous serions ensemble ? Je ne peux même plus m'en rappeler, cela fait si longtemps et pourtant j'aimerai y revenir à cette époque, à tes côtés.


Alors, alors

Sinon, comment tu vas ? Je pourrais poser la question même si je sais déjà la réponse. Tu vas sûrement très bien. Je t'ai vu aux mondiaux, tu n'as pas changé hein ? Juste, ça faisait bizarre de te voir à la télé comme ça. Parce que tu es si proche et en même temps si loin. Parce que, à présent, un gouffre nous sépare.


On devait faire le tour de la Terre

Et toutes les promesses qu'on s'était faites, tu t'en souviens ? Faire le tour du monde, c'est un peu cliché et stupide. Pourtant c'était ce qu'on s'était promis. Je ne sais pas pourquoi je m'en souviens maintenant, après tout, ça peut avoir peu d'importance, tu peux l'avoir déjà oublié depuis longtemps.


Ils sont allongés dans leurs lits, côte à côte, dans la petite chambre d'Oikawa, la soirée a déjà été chargée et c'est l'heure de dormir et pourtant.

- Iwa-chan...

- Quoi ?

- Ça te dirait, quand on aura gagné un peu d'argent, on prendra des vacances et on ira faire le tour du monde ?

- Pfft. Ouais... pourquoi pas.

- C'est une promesse alors !~


Tu sais, moi, ma valise est encore prête

Je me demande bien pourquoi j'avais accepté si facilement ce soir-là. J'aimerais savoir mais ça fait un peu trop longtemps, j'ai oublié...Peut-être que la perspective de ce voyage me plaisait bien, ou encore le fait qu'on reste en contact plus tard, bien plus tard. Alors qu'aujourd'hui on l'a perdu.


Et si jamais tu nous reviens, est-ce que j'vais te reconnaître ?

As-tu changé ? Pas physiquement je veux dire mais... plutôt moralement. Es-tu plus mature ? Ou toujours aussi gamin ? Encore une des nombreuses choses que je risque de ne jamais savoir. Je me souviens d'un des seuls appels que tu m'as passé, celui pour me dire que tu rentrais en national, tu étais tellement heureux, je l'étais tout autant pour toi.


- Je suis pris dans l'équipe nationale ! Je vais pouvoir...y rentrer ! J'ai eu vent de quelques de mes coéquipiers et je sais qu'Ushijima y sera. Je vais devoir faire avec...Mais il y aura aussi Bokuto et Kuroo. Je pense que ce sera une vraiment bonne équipe, j'ai tellement hâte !

- Je suis content pour toi. Ne prends pas trop la grosse tête non plus, Shittykawa. Tu vas devoir t'intégrer dedans avant tout. Mais bon courage.

- Merci Iwa-chan !~


Faut pas qu'on laisse mourir nos promesses... (non)

Les promesses, c'est plutôt futile non ? La plupart ne se réalisent pas, sont brisées bien avant l'heure ou jamais réalisées ou même ''en cours''. J'aime bien penser comme ça, que les nôtres ne sont pas abandonnées, délaissées, oubliées mais plutôt en pause, ça fait du bien au moral. Ou j'aime bien me faire souffrir. C'est beau l'espoir. Et ça fait mal.


Alors alors

Quand j'y pense, tu ne dis pas grand-chose de ta vie privée. On en sait plus sur tes coéquipiers que sur toi, tu gardes bien tout sous clé. Je me demande bien si tu as quelqu'un en ce moment, comment tu vas... j'aimerai... j'aimerai une réponse. Un message. Même seulement un ''je vais bien'' me suffirait au moins à me dire que tu as un peu pensé à moi...


T'es où ? Tu m'manques

Si ça se trouve, en ce moment, tu es sur la plage, en vacances, tranquillement, loin de tout le monde. L'entre-saison est toujours un peu vide, aucun tournoi pour vous et moi, le taff continue. J'ai entendu que ton genou te faisait encore mal de temps en temps, j'espère que ce n'est rien de trop grave mais sinon ne va pas te ruiner la santé.


C'est fou ! J'y pense

Je me suis un peu laissé aller en évoquant tout ça, pas vrai ? C'est vrai, je suis nostalgique de cette époque, elle me manque. Tu me manques. Peut-être que des gens sont faits pour être ensemble et d'autres non, peut-être qu'on est juste pas doués pour garder le contact...


Chaque jour, j'te vois partout !

Parfois, dans la foule, j'ai l'impression de te voir, une tête qui te ressemble, un regarde qui me happe et, pendant un instant, je suis pris dans le doute avant de me rendre compte que tu n'es pas là, que tu es toujours ailleurs. J'ai espéré que tu reviennes et j'ai voulu aller te chercher avant de me résigner, je ne sais pas si ça vaut la peine que je foute ma vie en l'air maintenant.


Ils disent que tu reviendras pas, que t'es malade, que t'es mort

La plupart de mes proches n'ont pas tenté de me dissuader de t'aimer, ou de me faire t'oublier, ils m'ont juste soutenu. Mais m'ont clairement fait comprendre qu'ils ne pensaient pas que tu reviennes, qu'en ayant déjà perdu le contact, il y a encore moins de chances qu'on se revoit un jour.


J'aimerais que tu sois là, juste pour leur donner tort

J'aurais bien aimé une autre alternative où je t'aurais suivi dans cette ville, aurait intégré une académie proche et où on aurait continué de vivre tous les deux. Un futur où on serait restés proches, peut-être alors, je t'aurais avoué ce que je ressentais. Je ne sais pas... je ne sais plus trop... Bien que tu ais hanté mes rêves trop longtemps.


Alors, dis-moi qu'est-ce qu'tu deviens ?

Contrairement à tes coéquipiers, ce n'est vraiment pas facile de trouver quelque chose sur toi, la moindre info. Oui, j'en suis résolu à chercher sur le net pour prendre de tes nouvelles, je suis tombé bas, je sais. Tu parles aux journalistes aisément, avec un sourire, éclipsant les questions sur ta vie privée. Mais je sais reconnaître ton masque malgré tout, le masque que tu affichais quand tu étais au lycée de temps en temps, et celui que je brisais facilement. Une part de toi qui n'a pas changé. Je suppose.


C'est vrai, ça fait longtemps

Et après tout ça, depuis combien de temps as-tu cessé de répondre ? Depuis combien de temps avons-nous perdu contact ? Je ne saurais pas dire, mais ça me semble long, beaucoup trop long pour que j'aille bien.


Alors, dis-moi qu'est-ce qu'tu deviens ?

Les Jeux Olympiques viendront l'année prochaine, tu les feras sûrement et je passerais une saison de plus à te regarder, à te soutenir, sans être à tes côtés. Ceux-là se dérouleront en France, si je me souviens bien. Ça a l'air d'être un beau pays, très tolérant. Je crois qu'il y aura des heures de décalage par contre mais rien de ce que je dis n'est exact... Mais tu risques d'être dépaysé. J'espère que tu profiteras bien de ce voyage.


C'est vrai, ça fait longtemps, qu'tu dis rien

Je dirais que c'est inquiétant le silence, le fait de ne pas avoir de nouvelles. Et, si tu n'apparaissais pas à la télé, je crois que ça m'aurait définitivement transi d'inquiétude. Mais j'ai quand même une occasion de te voir du coup, une occasion de savoir que tu es encore en vie. C'est ce qui compte le plus.


J'ai cherché dans le quartier mais non, non

Pendant un certain temps, je me suis dit que, peut-être, après les études et ton intégration en équipe, tu allais repasser à l'appart alors j'essayais d'y être le plus souvent possible. Mais tu n'es jamais venu.


J'ai fait le tour de la Terre mais non, non

J'ai été un peu faire le tour de nos connaissances, leur demandant s'ils avaient des nouvelles de toi, mais eux non plus. D'ailleurs, ils étaient surpris que je n'en sache pas plus qu'eux ou que je ne sois pas parti avec toi. Faut dire qu'ils avaient sûrement eu l'habitude de nous voir ensemble.


J'ai demandé à ta mère mais non, non

Je suis même retourné dans notre ancien quartier, où on habitait avant l'université. Je suis repassé voir mes parents, ça leur a fait plaisir. Mais ta famille avait déménagé, impossible de leur demander de tes nouvelles.


Pas d'nouvelles (pas d'nouvelles)

Toujours rien, toujours rien. Peu importe le nombre de recherches que j'effectuais ou les personnes que j'interrogeais, impossible de savoir où tu te trouvais. Tu n'avais pas plus laissé de traces à eux qu'à moi. Et puis, tu avais disparu.


J'ai attendu tout l'été mais non, non

L'été est vite arrivé, coupant court à mes réflexions. Un de tes nouveaux tournois est arrivé et je t'ai revu. Enfin... revu est un bien grand terme vu que tu n'étais qu'à la télé et pas avec moi, chez moi, à mes côtés.


J'ai espéré tout l'hiver mais non, non

Puis j'ai suivi le même schéma, interrogé à nouveau des personnes, sans plus de résultat. Et je suis arrivé à court. Au mois d'hiver, je n'avais plus de pistes, plus rien pour te trouver. Comme les autres, je t'avais finalement perdu et était devenu simple spectateur.


Mais comme dit le proverbe, (ah !)

J'ai arrêté alors de vouloir te retrouver. Même si, au fond de moi, l'espoir que tu reviennes ne s'était pas éteint. Comme s'il avait besoin d'une preuve supplémentaire que tu étais parti, qu'il n'y avait aucun moyen de te trouver.


Bonne nouvelle

Mais... après tout, comment pouvais-je te trouver quand tout le monde avant moi avait échoué ? Quand ce que tu faisais entre les saisons était inconnu ? Si, à un certain temps, j'avais été celui qui te connaissait le mieux, les années avaient sûrement dû changer ça ? Je n'y pouvais rien à ces questions et petit à petit, elles avaient envahi ma tête.


Alors alors

C'était indescriptible mais... j'avais eu du mal à me changer les idées après ça. Parce que je me sentais mal, j'avais presque eu l'impression que tu attendais quelque chose de moi, de ton meilleur ami. Mais je ne savais pas quoi. Je n'arrivais pas à le deviner. Ou peut-être que je me prenais trop la tête avec mes questions ? … oui je pense que c'était ça.


T'es parti, chercher ton Eldorado ?

J'avais toujours l'impression que tu avais un but derrière chaque action. Quand on a emménagé ensemble, je t'ai demandé si, mais tu n'as rien dit. Tu m'as juste souri. Un sourire qui me donnait l'impression de ne pas savoir tout de toi, que tu me cachais quelque chose. As-tu atteint ton objectif depuis la dernière fois ? Parmi les stars en tant que joueur de volley-ball reconnu, es-tu comblé ? Ne te manque-t-il pas quelque chose ?


Tout le monde t'adore-adore

Au fond, tu es plutôt dans ton élément. Que ce soit au lycée ou à l'université, tout le monde t'adorait. Les filles comme les garçons, bien que ce n'était pas vraiment la même ''adoration'' et, même si tu suscitais des jalousies, tu savais toujours te faire apprécier de ceux qui te détestaient. Et pareil pour le volley... tu étais fait pour. D'ailleurs, personne, moi y compris, ne te voyait sans.


On s'kiffait à mort, amore

Plein de fois où tu aurais pu partir, aller voir ailleurs, te faire d'autres amis et pourtant, tu es resté avec moi. Je n'avais pas un caractère aimable, me montrait même ''méchant'' avec toi mais tu t'accrochais quand même à moi. Et d'une certaine manière, moi aussi. On était chacun la bouée de sauvetage de l'autre dans cette mer agitée par la pression sociale.


T'es peut-être à Bora-Bora, en maillot ou en tongs

Je suis sûr que tu as déjà visité plus de la moitié des lieux que j'aurais voulu visiter en tour du monde, ça me fait un peu bizarre de me dire qu'on a fait sa vie chacun de son côté, sans se soucier de l'autre. Je suis aussi souvent demandé ce qui se serait passé si je t'avais retenu, si je t'avais dit que je t'aimais… serais-tu resté ?


Si c'est une de tes blagues, celle-là elle est trop longue

Tu as laissé de nombreuses choses derrière toi, des affaires que tu as oublié à la maison, une vague odeur de ton parfum… Des trucs qu'il aurait mieux fallu que je jette dès que tu étais parti. Parce que, se raccrocher à une illusion ça fait mal.


Alors Alors, comment c'est ailleurs ?

À un certain temps, j'aurais tout fait pour te retrouver. Je t'aurais cherché partout. Je t'ai cherché partout. Je serais même allé te voir à tes championnats mais maintenant... maintenant, je ne sais même plus si ça en voudrait la peine.


J'attends un SMS ou un pigeon voyageur

Des fois, je me surprends à espérer à nouveau recevoir un message, un appel, de ta part, ça disparaît bien vite. Mais ça me laisse toujours un vide, un manque... non… ça fait réapparaître le vide et le manque que tu as laissé derrière toi en partant.


Y'a encore nos tags sur le banc, lisibles et entiers, faut qu'tu vois comme la ville a changée

Des fois comme ça, je ne sais pas si tu t'en souviens, mais après l'entraînement, on montait sur la plus grande colline qui surplombait la ville. Il n'y avait que nous face aux étoiles et on se sentait les rois du monde, du moins c'est ce que tu m'avais dit. Chaque jour se ressemblait à l'époque et était une routine tranquille. À jamais finie, pas vrai ?


Alors alors

Je dirais que, après les études, trouver un boulot n'a pas été si facile. Déjà, la plupart des postes étaient pris et, pour en obtenir un, il fallait que je trouve un moyen de me montrer meilleur que les autres. Un véritable calvaire à vrai dire. Jusqu'à ce que je reçoive un coup de fil d'un ancien ami de la même université qui me proposait de fonder une entreprise.


Tu sais que je suis un peu râleur

On avait un peu des caractères opposés, ça a été dur de se mettre d'accord. D'ailleurs, sur certains points, il te ressemblait assez. Même obstination, détermination et surtout même ridicule fierté. Enfin… après de nombreuses tentatives, je suis finalement devenu vice-directeur de notre entreprise.


T'as toujours eu du retard, t'étais jamais à l'heure à l'heure

Les premiers mois, les horaires étaient si stricts et serrées que je sais que tu aurais eu du mal à maintenir le rythme. Mais comme c'était notre début, il ne fallait absolument pas qu'on se rate. Conférence, réunion, embauche, tout s'est déroulé très vite et, en un clin d'œil, j'étais à ma place et tu étais à la tienne, bien loin de moi.


Allô allô ? Y'a comme une latence

Je me demande bien pourquoi tu n'as jamais répondu à aucun de mes appels. Étais-tu occupé ? As-tu perdu mon numéro ? Changé le tien ? Décidé de couper tout lien avec le passé ? … je pourrais avoir des dizaines d'idées comme ça, sans jamais savoir laquelle est la bonne.


C'est plus que du retard là, c'est une absence

Au fond, ça veut dire que, moi aussi, à la fin de ce message, je fais table-rase du passé, je t'oublie finalement. Ou en tout cas, arrête de t'attendre. Mais je m'en fiche pas mal. Il faut toujours du temps, rien ne se fait comme on veut.


Alors alors

T'a-t-on déjà demandé si tu avais une chose dans ta vie que tu voudrais changer ? Moi, si. Au début, je suis resté abasourdi par la question. La réponse me semblait dure à formuler. Comment résumer tous mes regrets en une seule chose ? Pourtant j'ai répondu. Toi.


Des nouvelles ? Même si elles sont mauvaises

Je dirais que notre perte de contact ne s'est pas faite toute suite... les appels devenaient de moins en moins fréquents, passant de week-end à semaine à mois et puis... un jour tout a cessé. J'ai été occupé, je ne t'ai pas appelé, toi non plus, et la fois d'après, tu ne répondais déjà plus. Peut-être étions-nous trop occupés par nos vies pour maintenir notre amitié ?... C'est dur à dire et même à avaler comme explication.


J'ai fait tous les hôpitaux, appelé tous les hôtels

Peut-être qu'en écoutant ce message, si tu l'écoutes, tu te demandes pourquoi je ne t'ai pas avoué tout ça, tout ce que je ressentais, plus tôt. La réponse est simple en fait, j'avais déjà peur de ton rejet mais ce n'était pas seulement ça. La réaction des autres à notre égard si nous étions ensemble, les moqueries, les blagues, le dégoût apparent… étais-je prêt à supporter ça ? Oui. Étais-je prêt à t'embarquer dedans ? Non.


Si t'en as marre, dis-le-moi en face, cash !

En continuant sur ça et pour te donner un bon exemple de réaction que pourraient avoir la plupart des gens qui apprendraient que deux gars sortent ensemble et s'aiment, je vais te parler un peu de la fois où j'ai fait mon coming-out, où je l'ai avoué à mes parents.


Tu sais, j'ai passé l'âge de jouer à cache-cache

J'avais un peu de mal à garder ça pour moi. Mais mes parents ne semblaient pas être contre. Alors j'ai décidé de leur en parler, de leur dire que j'aimais les garçons. Je n'avais pas pu espérer pire réaction, leurs mots étaient blessants, aiguisés comme des couteaux. À ce moment, j'aurais préféré être sourd que de les entendre. En passant par le fait que j'étais fou, une anomalie, malade, que ce n'était qu'une passe, une blague. Peux-tu imaginer qu'un parent dise ça à son enfant ? La douleur qui s'en est ressentie ? … j'ai coupé tout lien avec eux après ça.


Alors alors

J'ai aussi découvert un nouveau quotidien où je m'assumais plus vis à vis de moi-même. J'étais libéré en quelque sorte et la réaction de mes parents avait été le choc qui avait brisé mes chaînes. Je faisais face aux gens, peu importe si eux me jugeaient, car ils ne me connaissaient pas.


Faut qu'tu sortes de ta planque

Certaines personnes ont été beaucoup plus laxistes. Elles m'ont même soutenu, des collègues de travail, des amis, des anciens camarades de classe… on peut dire qu'ils s'en fichaient pas mal, tant que je restais le Iwaizumi Hajime qu'ils connaissaient.


On suffoque dans la pente

Bien que je supporte quand même assez mal les critiques, j'essayais de passer au-dessus mais au fond, ça m'étouffait un peu. Pourquoi on jugerait quelqu'un en fonction de qui il aime ? Pourquoi on pense qu'aimer quelqu'un du même sexe est dégoûtant ? Pourquoi la société est-elle si étroite d'esprit ?


On supporte plus l'attente

Je n'avais aucune réponse et j'avais de moins en moins de facilité à le supporter. Jusqu'à ce que mes parents reviennent me voir. Ils s'étaient excusés, avaient dit que cela leur était tombé dessus tout d'un coup. Ils étaient plus inquiets pour moi, pour comment je le vivais.


J'en ai marre, il m'tarde tellement le dénouement

D'une certaine manière, ça me faisait du bien qu'on ne soit plus en froid. Même si leurs mots restaient toujours là, quelque part dans mon cœur, je ne voulais plus trop y penser et, avec eux, tout devenait un peu plus supportable.


Est-ce que ça t'plait, de savoir que tu nous manques ?

D'une certaine manière, on ne peut pas dire que j'aime les garçons, car je n'ai aimé que toi. Personne d'autre n'a jamais fait l'affaire, à mon plus grand désespoir. Et cette sombre période que j'ai traversé après mon coming-out, j'aurais aimé que tu sois là avec moi pour l'affronter. Tu me manquais et me manque encore.


Alors, dis-moi qu'est-ce tu deviens ?

Cela t'arrive-t-il d'avoir un vide dans le cœur ? La sensation de manquer de quelque chose ? Penses-tu à moi de temps en temps, est-ce que je te manque ? N'éprouves-tu pas, au final, une petite nostalgie de ce temps où on n'en avait rien à foutre des gens, où on était juste nous deux contre le monde entier ?


C'est vrai, ça fait longtemps

Peut-être que je suis idiot. Totalement et absolument con. Parce que j'ai toujours du mal à me faire à ton absence, au fait que tu ne sois plus là, que tu me manques. Stupide, triplement stupide, tu es mon meilleur ami d'enfance, on s'était déjà connu assez pour en avoir marre l'un de l'autre ?


Alors, dis-moi qu'est-ce tu deviens ?

Je ne sais franchement pas trop quoi te dire et, en sachant que c'est mon dernier message, j'ai envie de prendre tout mon temps. Même en sachant que je n'aurais sûrement pas davantage de réponse que lors des mois précédents.


C'est vrai, ça fait longtemps, qu'tu dis rien

Il est tard à la maison. Il fait nuit et le vent est quand même assez frais. Un peu trop frais d'ailleurs mais ça me fait du bien. Je peux en profiter pour réfléchir un peu à comment je vais continuer mon message. Fait-il jour, nuit, après-midi, là où tu es ?


J'ai cherché dans le quartier mais non, non

Beaucoup de recherches ont été faites. Beaucoup de temps a été gaspillé en perspective. Puisque tu ne reviens pas, ne réponds pas, j'ai presque l'impression d'avoir rêvé du fait que tu ais été un jour à mes côtés. Bien vite, tout me revient à la tronche et je me rappelle que tu étais bel et bien là, il y a longtemps.


J'ai fait le tour de la Terre mais non, non

Maintenant, que je te retrouve ou non importe peu, pas vrai ? Que pourrais-je te dire en face à face ? Comment pourrais-je combler le vide de toutes ces années ? Comment pourrais-je me persuader que ce n'est pas une illusion ? Ne pas chialer ?


J'ai demandé à ta mère mais non, non

Je me répète peut-être mais si tu écoutes, va jusqu'à la fin. Je sais que cela ne te correspond pas de commencer des choses sans les finir alors fais de même avec mon message. Supporte-le jusqu'au bout, jusqu'à la fin, laisse-moi me libérer totalement de mon fardeau.


Pas d'nouvelles (d'nouvelles)

Et oui, un fardeau. C'est bien ce que c'est, les regrets, non ? Et le manque, le vide, la peine, l'amour, l'absence. Des poids sur le cœur, voilà ce que c'est. Tu ne donnes plus de nouvelles. Plus rien.


J'ai attendu tout l'été mais non, non

Les saisons ont défilé bien vite. Je me trouvais en juin. Mon anniversaire. Comme toujours, sans toi, un certain vide est présent mais j'essaie de ne pas m'en rendre compte, de faire comme si ma vie était complète, comblée. Mais je suis tout sauf complet.


J'ai espéré tout l'hiver mais non, non

Et aussi vite que ça, juillet et ton anniversaire étaient arrivés. Bien sûr, je t'ai quand même envoyé un message, sans réponse comme toujours. Mais je me sentais un peu mieux. Puis c'est encore passé, automne, hiver. Toujours aussi froid, cette année, de la neige. C'était assez joli et je me suis senti nostalgique en pensant qu'on jouait ensemble dessous des années auparavant.


Mais comme dit le proverbe, (ah !)

Le temps continue de défiler, vite et sans pouvoir être arrêté. Et j'ai peur. Peur de vieillir trop vite, qu'on ne se revoit jamais même si, pour l'instant, on semble bien partis pour mais j'imagine que si je n'ai pas de nouvelles...


Bonne nouvelle

C'est que tout va bien de ton côté. Ou du moins que tu ne rencontres aucun souci et n'a pas l'envie de renouveler avec le passé. C'est compréhensible. Je suppose.


Alors, alors, alors, alors, alors...

Depuis qu'on était enfants, on avait toujours été l'un avec l'autre. Allant à la même école, collège, lycée et à présent université. Je pensais que cela resterait ainsi et je l'espérais sincèrement. J'aimais être avec toi, tout le temps et n'importe où, que tu m'emportes avec toi et tes manies enfantines. J'aimais vraiment ça malgré tout.


Alors, alors, alors, alors, alors... (tu nous manques frérot)

Je dirais que c'est dur de se faire à l'idée de quitter les gens qu'on aime. Si on a un quelconque attachement pour quelqu'un, le laisser s'en aller donne le sentiment qu'on t'enlève une partie de toi et ça nous est arrivé tu es parti et mon cœur, avec toi, s'en est allé.


Alors, alors, alors, alors, alors... (Ouais, on a cherché partout !)

On peut dit que c'est ça la vie : des hauts et des bas. Au final, je m'étais bien habitué à notre vie commune. Nos petites habitudes de ci et de là, nos façons de compléter les oublis de l'un et de l'autre. La vie étudiante passait tranquillement à côté et on continuait à jouer au volley-ball, tu continuais de me faire des passes. Tu pouvais avoir plus, je le savais, tu pouvais aller plus haut. Et ça n'a pas pris trop de temps avant qu'on te remarque.


« Iwa-chan…on m'a proposé une place dans un centre d'entraînement intensif pour le volley. »

« …c'est loin d'ici… »

« Je pourrais intégrer l'équipe nationale. »

« Devrais-je…y aller ? »


Alors, alors, alors, alors, alors... (ça fait longtemps)

Tu me l'avais annoncé tranquillement, incertain. Pas sûr de la décision à prendre, comme si tu me laissais le choix de te dire non. Je ne pouvais pas te garder avec moi, c'était si égoïste et tu méritais tellement. J'avais du mal à encaisser mais il fallait que je m'y résolve. Pour notre dernière année universitaire, mon meilleur ami, celui que j'aimais, partait.


« Ouais, félicitations. »

« …il devrait y avoir un internat… »

« Tu as intérêt à y parvenir ! »

« Tu poses réellement cette question, Shittykawa ? Vas-y, ne t'en fais pas pour les détails. Tu as enfin la chance de réaliser ton rêve, alors pourquoi tu hésiterais ? »


Alors, dis-moi qu'est-ce qu'tu deviens ?

Un billet en direction des meilleurs centres d'entraînement pour le volley avec à la clé possibilité d'intégrer l'équipe nationale ?

Ça ne se refuse pas. Tu étais fait pour, de toute manière, je savais que tu y arriverais. Je savais que c'était le début de la fin. Et un mois plus tard, tu étais réellement parti. J'étais à nouveau seul.


C'est vrai, ça fait longtemps

Tu as été assez contre le fait qu'on se sépare et moi, j'étais assez résigné. Je savais que là, je ne pourrais pas te suivre. J'étais désolé. Notre aventure s'arrêtait là. C'était la limite pour ceux qui pouvait devenir tellement, et ceux qui étaient destinés à vivre normalement. Je savais que notre temps était limité, j'en avais profité et j'avais tellement redouté la fin. Et elle était arrivée.


Alors, dis-moi qu'est-ce qu'tu deviens ?

C'est quelque chose d'assez stupide au fond. De s'attacher. Les liens nous entravent, il y a tellement de bonheur que l'on vit et tellement de malheur qui s'ensuit. Comme on dit, les bonnes choses ont une fin, mais aussi un prix. J'ai été heureux de vivre avec toi. J'ai été heureux de voir comment ta carrière décollait. Je serais toujours heureux pour toi. Même de loin, même si je n'ai plus ma place que parmi les spectateurs.


C'est vrai, ça fait longtemps, qu'tu dis rien

Avec tout ça, tu dois quand même te demander pourquoi je t'envoie un message. J'ai bien dû évoquer mon abandon et pourtant, je voulais te dire tout ça une dernière fois. J'aurais préféré en face à face mais bon. Je ne sais même pas si tu recevras ça, si tu l'écouteras. Je pense que je pourrais te dire que mon ''deuil'' de ta perte ne se fait pas vraiment ou pas entièrement, tu as été l'amour et l'espoir de presque toute ma vie, tu sais ?

C'est dur à effacer, comme les regrets.

C'est lourd, je voudrais te dire encore tellement de choses… Et aussi vivre encore tellement de choses avec toi. Peut-être qu'on est arrivé au point où ça ne marche plus. Où on est des adultes et donc qu'on ne peut pas tout quitter comme ça par amour.

Où on a des responsabilités… des exigences de la part des autres, surtout. Où on est toujours nous-même mais on a changé, grandi. Je ne sais même pas si tu es toujours comme ce Shittykawa que je connaissais, si mes paroles t'atteignent encore. Genre vraiment, si elles te touchent en plein cœur. Et au fond, après tout ce monologue, je sais plus trop quoi dire où comment le finir. J'aurais voulu…j'aurais voulu qu'on reste ensemble.

J'aurais voulu pouvoir te suivre aussi et qui sait, finir dans la même équipe que toi encore, j'aurais voulu qu'on continue d'habiter ensemble, même dans notre appart un peu petit, pour toujours, j'aurais voulu pouvoir te dire tout ça, où même que je n'ai jamais besoin de t'énoncer mes regrets, seul, par téléphone comme un con, j'aurais voulu finir ma vie à tes côtés, et t'aimer, et que tu puisses m'aimer, j'aurais voulu… j'aurais voulu que tu sois là, avec moi, à mes côtés.

C'est difficile de… d'arriver à la fin comme ça… j'ai un peu envie de ne pas arrêter d'enregistrer ce message parce que j'ai envie de te dire mille autres choses et… j'ai un peu envie de l'arrêter parce que je crois bien que je vais fondre en larmes avant la fin et… merde, c'est bien la dernière chose que je voudrais durant ce message.

La vie est un peu comme ça. On se quitte sans jamais savoir si on va se revoir et coïncidence, on se retrouve ou non. C'est une pute pour ainsi dire. C'est peut-être le hasard, le karma, mais j'y crois pas à toutes ces conneries… je préférais dire que ça dépend de nous plutôt. De nos actions. De ce qu'on décide ou non de faire. On peut la provoquer nous-même cette rencontre et se dire que c'était le destin…. Je crois que je m'égare. Ça m'arrive souvent, j'ai un peu de mal en ce moment, je savais que ce moment allait venir, que j'allais devoir te laisser ce message et j'en avais un peu peur. Au final, le voilà presque fini. Il y a une chose que je ne t'ai pas encore dite. Sur ma liste des regrets, elle serait sûrement en top du classement. C'est je t'aime.

Je t'aime, Tooru Oikawa.

Comme ça, simplement. Et maintenant je peux te dire merci pour tout, pour toutes ces années passées ensemble qui auront été parmi les meilleures de ma vie. Au revoir.


Juste comme ça, il appuya sur la touche pour raccrocher

Juste comme ça, il laissait une part de lui en arrière.

Juste comme ça, il en finissait avec ses regrets.

Juste comme ça...juste comme ça...

Iwaizumi pleura d'abord après la fin du message parce que ça faisait encore mal, quelque part dans son cœur. Il laissa enfin la flamme de son amour se consumer entièrement avec un sourire amer de désillusions. Il s'y était accroché pendant des années après tout, à l'espoir, c'était dur de le laisser partir maintenant. Il aurait dû en finir dès le début, croire les dires de ses proches et abandonner dès qu'ils avaient perdu contact. À quoi s'était-il raccroché durant toutes ces années ? Qu'avait-il poursuivi ?

Rien, un fantôme.

Et les semaines qui passèrent ne firent que renforcer son impression, après tout, il ne savait même pas si Oikawa avait eu son message. Il préférait oublier cette nuit où il l'avait appelé, faire table rase du passé. C'était bien mieux comme ça.

Oh oui, c'était...bien mieux.

Au bout d'un mois, il se sentait un peu mieux, enfin, peut-être un peu mieux. Il n'arrivait pas trop à distinguer la frontière entre « se sentir bien » et « se sentir mal » alors il préférait dire qu'il « allait bien ».

Au bout de deux mois, il commença enfin à se changer réellement les idées, bien qu'Oikawa soit toujours là quelque part, comme une piqûre de rappel. Son entreprise, commençant à engranger de plus en plus de succès, il ne pouvait se permettre d'avoir la tête ailleurs. Il travailla avec acharnement et oublia un peu.

Au bout de trois mois, son seul couple d'ami, avec qui il était resté en contact après le lycée, Matsukawa et Hanamaki, lui rendirent visite. Ils parlèrent un peu et, avec surprise, il arriva à évoquer Tooru sans trop avoir de difficultés, sans avoir un poids sur le cœur.

Au bout de quatre mois, il se dit qu'il avait été stupide d'en attendre autant de son ami d'enfance, il se dit aussi que le contact à distance n'était pas pour lui et d'autres idées du genre qu'ils n'étaient pas fait pour être ensemble. Et, pour la première fois depuis l'appel, il craqua de nouveau, son cœur au bord des lèvres, et s'effondra dans son lit, laissant sortir les larmes, rongé par cet amour qui ne voulait disparaître.

Un mois passa à nouveau sans qu'il ne fasse rien pour l'oublier, mais rien pour s'en rappeler non plus, puisque ses tentatives auparavant avaient échoué, il prendrait son temps. Quelque chose lui disait pourtant que rien n'était encore fini.

Chaque jour se ressemblait, lever, manger, boulot. Et il rentrait comme d'habitude chez lui, sous un froid hivernal et une tombée fine de neige. L'hiver lui apportait des souvenirs d'eux deux, pour une fois, il ne faisait rien pour les chasser.

Il sourit nostalgiquement en passant devant le vieux parc où ils jouaient auparavant. Et il laissa cette nostalgie l'entourer et l'accompagner dans sa contemplation des balançoires rouillées et laissées à l'abandon. Il s'assit sur l'une d'elles. Et là, dans le froid, il se remémora de nombreuses scènes de leur enfance, de leur adolescence, tous les moments qu'ils avaient partagés. Seul dans cet endroit, comme isolé du temps, il se dit que, peut-être, il était temps de laisser Oikawa s'en aller, vivre, d'arrêter de s'accrocher à lui, à cet espoir de retour. Il se dit que, peut-être, leur histoire était finalement close et que leurs rêves d'enfants devaient rester au passé.

Dans l'hiver mordant, Iwaizumi ferma les yeux et se laissa aller au léger grincement de la balançoire, à leurs rires qu'il pouvait entendre au-delà de ses souvenirs, portés par le vent, et...

- Iwa-chan.

...À un murmure aussi doux et léger qu'un rêve.


Mot de l'auteure :

Tout d'abord, bonjour à tous et toutes !

Déjà...je suis toute nouvelle ici, sur ce couple, alors j'espère ne pas m'être trop ratée...Mais je suis toute nerveuse, encore une fois, je commence sur une nouvelle chose, sur ce projet qui me tenait à cœur depuis les vacances. Alors Alors est une de mes chansons préférée de Bigflo et Oli et, en l'écoutant plusieurs fois, le scénario m'est directement venu à l'esprit. Ce n'est peut-être pas très original comme sujet mais bon, on fait avec ! ^^'

La fin pourrait, je dis bien "pourrait", ne pas être définitive. Je ne sais pas trop encore...

J'espère que les caractères ne sont pas trop OC (enfin surtout celui d'Iwaizumi du coup) pour cette première fois et surtout, j'espère grandement que cela vous a plu car c'est mon objectif principal après tout !

N'hésitez pas à me donner vos avis, ça m'aidera à m'améliorer et à savoir si je dois continuer à écrire dessus ou pas. Surtout, avoir un message de votre part, même le plus petit qui soit, me fait toujours plaisir et me motive ! Bref, merci d'avoir lu tout ça et à la prochaine ! ;)

Kiss,

Black-Strange-Stars ! ^-^