Point d'orgue d'une vie – Chapitre 1

C'était une après-midi ensoleillée et le duo de Fukurodani avait décidé de sortir un peu. Ils venaient de commencer leur mois de vacances d'été et Bokuto avait proposé à son passeur d'aller faire une balade en forêt à l'extérieur de la ville. Ils aimaient tous les deux beaucoup la nature et aussi être loin de tous les bruits de la ville. Il y avait un bus qui y faisait quelques allers-retours par jour, c'était le meilleur moyen d'y aller.

Les deux garçons aimaient beaucoup passer du temps ensemble. Les nombreuses heures passées à s'entraîner avaient renforcée leur relation et créé des liens incassables et à toute épreuve. Chacun savait très bien comment se comporter avec l'autre, comment lui répondre, même quels mots choisir pour être compris au mieux. Aucune ambiguïté entre eux, ils étaient bien au-dessus de tout ça. Tout ce qu'ils aimaient était la présence de l'autre comme deux amis aiment se voir.

Il n'y avait pas foule dans le petit bus, une dizaine de personnes maximum. Le bus contournait quelques reliefs et traversaient un tunnel qui débouchait sur une étendue verte à perte de vue, c'était comme s'ils étaient entrés dans un autre monde, Bokuto aimait comparer ce tunnel à celui du Voyage de Chihiro.

Ils ne se lassaient jamais de s'émerveiller de la beauté du site. En même temps qu'une forêt, c'était aussi un parc naturel ou de nombreuses espèces pouvaient vivre en paix. Les deux garçons étaient particulièrement sensibles à la préservation de la faune et de la flore, avec tout ce souci de réchauffement climatique.

Ils étaient donc tous les deux collés à la vitre du bus.

- J'ai l'impression de redécouvrir ce paysage à chaque fois que nous venons, s'émerveilla Akaashi.

- Je ne m'en lasserai jamais, compléta Bokuto.

Le bus arriva enfin sur le lieu tant vénéré par les deux lycéens. Il y avait deux bus de retour : un deux heures plus tard, et l'autre quatre heures plus tard. Ils convinrent de prendre le prochain pour peut-être profiter que les marchands de glaces de Tokyo soient encore ouverts pour aller se rafraîchir.

Ils commencèrent leur promenade. Heureusement que les branches les couvraient car la chaleur était caniculaire. Ils avaient bien sûr pensé à prendre de l'eau et de quoi manger dans leur sac. Akaashi ne sortait jamais sans son appareil photo et capturait tout ce qu'il voyait. Revoir ces images chez lui ensuite lui donnait l'impression d'être encore dans cette immensité boisée. Il prenait aussi Bokuto en photo parfois, « pour faire des souvenirs » disait-il. En effet, c'était leur deuxième et leur dernière année ensemble, il fallait qu'il se constituent une petite réserve de photos pour la postérité.

Ils marchaient à leur rythme sur le chemin principal de la forêt qu'ils connaissaient maintenant par cœur. Quelques chants d'oiseaux résonnaient et se répercutaient sur les troncs, donnant une impression d'écho.

- Alouette, dit distraitement Akaashi tout en continuant de balader son regard autour de lui.

Ils connaissaient, à force de visite, tous les chants d'oiseaux et avaient appris à les reconnaître. C'est lorsque l'on se met à l'écoute sur la nature qu'on en perçoit toute sa beauté. Bokuto fit de grands gestes à Akaashi pour qu'il le prenne en photo près de leur arbre favori. Il n'avait à vrai dire, rien de bien exceptionnel : il s'agissait d'un grand pin qui était derrière les quelques arbres qui longeaient le sentier. Ses épaisses branches se tordaient dans tous les sens, presque dans des nœuds et portaient à leur extrémité des plateaux d'épines. L'arbre en lui-même était très haut, et assez imposant, mais était étrangement invisible au milieu des autres. Pour les deux garçons, il avait une valeur symbolique : c'était lorsqu'il l'avait découvert lors de leur première visite qu'ils s'étaient promis de revenir ici aussi souvent qu'ils le pouvaient et de faire de la forêt comme leur secret. Les autres de l'équipe n'étaient pas au courant de leurs visites régulières à la mer de feuille. Et, à chaque fois, comme un rituel, ils se prenaient en photo devant cet arbre, comme pour mesurer le temps après chaque passage. Il y avait une petite bûche en face de l'arbre, juste assez haute pour que le passeur puisse déposer son appareil en mode automatique et immortaliser leur portrait.

Les deux garçons se mirent côte à côte et sourirent à l'appareil.

Une fois la photo prise, ils continuèrent leur promenade. C'était l'endroit le plus apaisant qu'ils connaissaient et ils y passaient toujours des moments inoubliables. Ils parlaient beaucoup aussi, de tout et de rien. Avec Bokuto, ce n'étaient pas les sujets qui manquaient.

Ils se dirigèrent vers la rivière qui traversait le site et l'atteignirent rapidement. L'eau était transparente et pure. Ils en profitèrent pour se passer un coup sur le visage. Ils s'assirent près d'un arbre et continuèrent de discuter paisiblement. Ils ne virent pas l'heure défiler tellement ils étaient occupés. Au bout d'un moment, Bokuto remarqua :

- Le bus va partir dans un quart d'heure, il faudrait peut-être qu'on y retourne, non ?

- Restons encore un peu. Ils prévoient de la pluie pour la semaine prochaine. Autant profiter d'aujourd'hui, non ?

- Oui, tu as raison ! C'est tellement mieux d'être ici !

L'argenté sourit de toutes ses dents et son passeur lui rendit son sourire. Ils s'assoupirent à l'ombre de l'arbre. La température était idéale, c'était l'endroit de rêve. La chaleur les avait assommés, ils voulaient faire un petit somme avant de repartir. Bokuto mis une alarme pour qu'ils ne loupent pas le bus suivant.

Ils s'endormirent, baigné dans le bruit de l'eau qui coule, des bruits des animaux et celui de feuilles laissant filtrer la brise estivale.

Le portable de Bokuto sonna une heure trente plus tard et ce dernier se réveilla presque immédiatement.

- Hey, Akaashi… Faut qu'on y ail-

Il se tourna vers son ami qui dormait encore. Son visage était serein, ses yeux toujours clos et sa bouche entrouverte. Sa tête était un peu penchée sur le côté et ses mains croisées sur son ventre. Bokuto sourit au tableau et pris l'appareil photo du brun. Il se recula et immortalisa l'instant. Il sourit une dernière fois, attendit par la scène qui lui faisait face et se dirigea vers l'endormi. Il posa sa main sur son épaule et le secoua légèrement. « Akaashi ? ». Il se réveilla doucement. Il redressa lentement sa tête et ouvrit des yeux plein de sommeil. « Hm ? » fit-il. « Il faut qu'on y aille si on ne veut pas passer la nuit ici ».

Il l'aida à se mettre debout et ils rebroussèrent chemin. Ils arrivèrent rapidement au lieu de rendez-vous. Le bus était déjà là. Ils montèrent dedans et s'installèrent à une double place. Ils étaient maintenant bien réveillés tous les deux.

- Tu sais, Bokuto-san, j'aimerai que l'on puisse rester indéfiniment dans la forêt. Si le temps pouvait s'arrêter, ce serait tellement bien.

- T'as raison, ça change tellement de Tokyo.

- Je suis vraiment content d'avoir rencontré quelqu'un comme toi. Personne n'a jamais compris ma passion pour la nature autant que toi. J'aime beaucoup les moments qu'on passe ensemble.

- Haha ! C'est pareil pour moi ! J'espère que même l'an prochain, on pourra continuer à faire ces balades. Ça me fait vraiment du bien. Mais pourquoi tu me dis ça tout d'un coup ?

- Aucune idée. Je sentais que ça devait être dit. Parfois, on ne se rend compte des bons moments passés une fois qu'ils sont finis. Depuis que je sais ça, je fais beaucoup plus attention à tout ce qui m'entoure et des moments que j'apprécie. Je pense que je voulais partager mon sentiment.

- Je ne sais pas comment tu arrives toujours à pondre des phrases comme celle-là, rigola gentiment Bokuto. Mais c'est vrai, il faut profiter de tous ces moments. Mais, entre nous, je doute qu'ils finissent bientôt.

Le bus démarra enfin et les deux garçons saluèrent silencieusement les arbres qui se balançaient doucement avec le vent, comme s'ils leur répondaient par des gestes de la main.

Le bus s'engouffra de nouveau dans le tunnel et en sortit quelques minutes plus tard. Ils regagnèrent les hauteurs et la route se fit de plus en plus petite. Les virages étaient vraiment serrés.

Alors que le bus s'engageait dans un nouveau virage, un camion arriva en face. Par réflexe, le chauffeur du bus fit un écart. Sauf qu'il n'avait pas pris en compte la gravité et le poids du transport. Le bus tangua et les deux roues latérales décollèrent du sol. Le petit muret qui les séparait du ravin fut emporté par le bus qui dévala vingt mètres avant de s'écraser tout en bas.

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Lorsque le bus bascula dans le ravin, tout se déroula au ralenti. Bokuto eu juste le temps de jeter un regard en direction d'Akaashi. Il le regardait lui aussi. Tous les deux étaient surpris, et en même temps, de la peur commençait à envahir leurs yeux.

Puis ce fut le noir.

Bokuto reprit connaissance. Il avait apparemment été projeté en-dehors du bus. Ses oreilles sifflaient, il n'entendait absolument rien. Il ouvrit difficilement les yeux, tout était flou. Il avait chaud, très chaud, trop chaud. Ce n'était pas normal. Il se força à se redresser et sa vue s'habitua mieux aux alentours. Tout était en feu. Le bus n'était plus qu'une carcasse incandescente. Miraculeusement, il n'avait pas de blessures importantes. Ses bras, ses jambes, son buste, tout était en ordre. Il avait juste une douleur insupportable à la tête. Il y porta la main : du sang, il en était recouvert. Il avait une blessure dans ses cheveux, et ça coulait sur son visage. Il essaya de recouvrer ses esprits, y mettre de l'ordre. Akaashi. Où était passé Akaashi ?

Il se leva et inspecta ses alentours, rien. Il tourna la tête dans toutes les directions. Rien. RIEN DE RIEN ! Il n'était pas resté dans le bus, quand même ?! Bokuto pria pour que ce ne soit pas le cas. Il commença à le rechercher. Il criait son nom. Il passa à côté d'un homme et d'une femme. Morts. Leurs corps étaient en partie brûlés. S'il y avait un dieu, il voulait qu'il l'aide à retrouver Akaashi sain et sauf !

- AKAASHIII !

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Akaashi était en vie. Du moins, c'est ce dont il avait l'impression. Il ne comprenait rien à la situation, tout été allé si vite. La dernière chose dont il se souvenait était le visage de son ami. Il ne pouvait pas bouger. C'était impossible. Il lui était même incapable de dire pourquoi ou s'il était blessé. Il entendit Bokuto crier son nom.

- Bokuto-san ! Je suis là !

Il accourut vers lui. Akaashi était allongé sur le côté, ce n'est que lorsque Bokuto s'agenouilla près de lui qui le reconnut.

- Akaashi ! Oh Akaashi ! Tu es en vie ! J-J'arrive pas à y croire ! Tu-Tu peux bouger ?

Le brun essaya de se dégager des quelques morceaux de carcasses qui étaient sur lui. Mais, alors qu'il tentait de se traîner hors de ceux-ci à l'aide de ses bras – qui n'avaient apparemment rien – une vive douleur traversa son corps et il hurla. Bokuto paniqua et lui demanda ce qu'il se passait.

- Ma… ma jambe, elle est coincée ! Je-je peux pas la retirer ! Ç-Ça me fait mal !

- D-D'accord, calme-toi, je vais voir ce que je peux faire…

Il entreprit de retirer les morceaux de tôle brûlés des jambes du brun. Ils étaient bouillants et certaines parties étaient encore incandescentes. Il se brûla les mains en les maintenant soulevées, il mit son avant-bras pour les retenir. Il n'allait pas tenir longtemps, c'était très chaud. Il eut juste le temps de retenir un cri quand il aperçut les jambes d'Akaashi.

- A-Alors ? Demanda Akaashi.

- … Je… heu…

- B-Bokuto-san… ?

Il essaya de se redresser pour voir son état, mais aussitôt, son capitaine le stoppa.

- NE BOUGE PAS ! Ne bouge pas et surtout, ne regarde pas !

Akaashi s'arrêta, surpris des paroles de son ami. Que lui était-il arrivé ? Il ne sentait rien s'il ne bougeait pas la jambe. Bokuto dut relâcher les bouts tôles bouillants, ne supportant plus leur chaleur. Il était sûr que son bras avait commencé à cuire. Le brun cria quand il sentit les décombres peser sur ses jambes. Il commença à avoir peur.

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Un carnage, c'était un carnage total. Bokuto était démuni face à la situation. Il n'avait jamais ni vu ni vécu ça, il ne savait pas quelle était la meilleure attitude à adopter. Dans tous les cas, il ne pouvait pas laisser Akaashi comme ça…

Sa jambe était broyée, méconnaissable. Des bouts d'os éclatés avaient transpercé sa peau. C'était son tibia qui était touché. La raison ? Il avait été comme empalé par un bout de métal tordu qui avait fait explosé sa jambe.

« Merde merde merde merde merde… » pensait-il.

Il souleva de nouveau le bout de métal et remit son avant-bras – dont la peau avait commencé à brûler – dessous pour faire résistance. Tant pis si son bras faisait mal Akaashi devait être sortit de là et le plus possible. Il posa sa main libre – et tremblante – sur ce qui restait de la jambe de son ami. Il fallait qu'il la sorte de bout de métal. Dès qu'il la toucha, un nouveau cri de douleur vint déchirer la gorge du passeur. L'argenté ne voulait pas lui faire de mal, mais il fallait qu'il agisse. Il souleva sa jambe pour la dégager, mais n'y parvint pas. Il fallait qu'Akaashi se déplace en même temps, mais il souffrait beaucoup trop pour pouvoir faire le moindre geste, et lui-même était déjà pris à soulever la tôle. Bokuto ne voyait pas son visage, mais y devina très bien la grimace de douleur qui le déformait, à l'entente de ses cris de douleur. Il reposa une nouvelle fois le morceau de taule sur la jambe d'Akaashi. Et, alors qu'il désespérait, un homme dans le même état que lui accourut auprès d'eux.

- Les jeunes ! Vous allez bien ? Qu'est-ce qu'il vous arrive ?

- La jambe de mon ami est coincée, je ne peux pas la retirer sans aide !

- D'accord, explique-moi ce que je dois faire.

- À mon signal, tirez son corps vers vous pour que je puisse enlever sa jambe.

L'homme s'agenouilla près du brun, et lui demanda son nom. « Akaashi-kun, laisse-toi faire, je vais t'aider à sortir de là ». Il le souleva un peu par les épaules et le pris sous les aisselles. Il fit signe à Bokuto qu'il était prêt. Bokuto repoussa de nouveau le morceau de métal avec son bras. Heureusement que Bokuto était musclé car, mine de rien, le morceau était assez lourd. Il commença à sortir la jambe d'Akaashi de son ''pieu'' et signala un « allez-y ». L'homme tira doucement le corps du brun vers lui.

Le passeur hurla de plus belle, un long cri qui réussit presque à passer par-dessus le bruit des flammes du car, quelques mètres plus loin. Aussitôt qu'il eut fini, Bokuto accourut vers lui et le prit dans ses bras. Akaashi pleurait de douleur.

- B-Bokuto-san…

- T-Tout va bien, maintenant, tout va bien.

- Et… et ma jambe… ?

- Ç-Ça va aussi, ne t'en fais pas, mentit-il.

Il savait qu'Akaashi voulait regarder par lui-même son état, alors il redressa son menton vers lui.

- Akaashi… re- regarde-moi dans les yeux. Ne les quitte pas, d'a- d'accord ?

Bokuto tenait sa tête de manière à ce qu'il soit obligé de le fixer : il ne devait surtout pas voir ce qu'était devenue sa jambe. Surtout pas. Bokuto regarda l'homme qui venait de les aider.

- Merci infiniment, monsieur…

- C'est normal, entre rescapés… Je vais vous aider à aller vous mettre en sécurité et je vais aller voir s'il y a d'autres survivants.

- Comment vous vous appelez ?

- Satou Kirigari.

- Kirigari-san, nous- nous vous devons la vie.

- Vous me direz ça quand nous serons tous sortis d'affaires.

Il aida Bokuto à bander la jambe du brun avec sa chemise. Bokuto lui tenait toujours le visage et le regardait pendant que Kirigari lui faisait un garrot. La respiration du brun était agitée et il gémissait de douleur.

- Tout va bien se passer, Akaashi. On va sortir de là vivants, toi et moi. Tout ira bien après.

Il essayait de tout faire pour rassurer Akaashi et caressait son visage et ses cheveux couverts de suie pour lui montrer qu'il n'était pas seul. Malgré ça, cela n'arrêtait pas ses grandes inspirations. Il finit par lui articuler faiblement :

- Bo… Bokuto-san… j'ai… du mal… à respirer.

- On va aller se mettre en sécurité, Akaashi. Kirigari-san, est-ce que c'est bon ?

- Oui, ça devrait empêcher l'hémorragie.

- … l'hémorragie… ? demanda le brun d'une petite voix.

Bokuto ignora sa question.

- Allez, on se casse d'ici.

Il le souleva dans ses bras.

- Quelle force, jeune homme ! Heureusement que tu es là, parce que moi mon dos n'aurait jamais tenu ! Suis-moi.

Akaashi était un peu lourd, mais les sens en alerte de Bokuto lui faisait oublier ce détail c'était presque comme s'il soulevait un enfant.

Kirigari les amena un peu plus loin du lieu de l'incident.

- Tu as ton portable ?

- Heu… oui, oui, je crois.

- Appelle les secours. Je pense qu'ils ont dû voir la fumée déjà, mais il faut quand même leur dire qu'il y a des blessés pour qu'ils prévoient tout le nécessaire en conséquence. J'y retourne, je reviens dès que j'ai trouvé d'autres survivants.

Il s'en alla aussitôt après ça.

- T-T'as entendu, Akaashi ? On… on est des survivants...

Il s'était assis de nouveau et regardait le brun qui respirait toujours avec difficulté.

- … j'ai mal…, couina-t-il.

- T'en fais pas, je vais appeler les secours, ils ne vont pas tard-

- C'est pas… à la jambe… que j'ai mal…

Il toussa du sang.

- A… Akaashi… ?!

Il remarqua alors une entaille dans le t-shirt du brun. Il ne l'avait pas vue puisqu'elle était du côté où il était allongé quand il l'avait trouvé et contre lui quand il l'avait pris dans ses bras. Il y mit la main. Du sang, du sang sortait de son flanc. Il retroussa le tissu et écarquilla les yeux d'horreur. Il avait une profonde entaille sous les côtes et du sang en sortait. Bokuto enleva précipitamment son propre t-shirt pour faire pression sur la blessure. Il était en panique totale. Il remarqua en plus que la blessure allait jusqu'à sa colonne vertébrale. Il essaya de ne pas penser à ce que cela pouvait signifier, mais déjà une affreuse perspective d'avenir se dessinait dans sa tête.

- C-C'est pas vrai c'est pas vrai c'est pas vrai

- …Bokuto… -san… ai- aide-moi…, l'implora Akaashi dans un souffle douloureux.

Ce furent ses derniers mots.