Bonsoir/bonjour, c'est selon !

Voici venu le temps, aujourd'hui, de mettre un point final à cette longue épopée que fut CP.

Oui bon, j'avoue, j'ai déjà fait mes remerciements il y a quelques mois et mes adieux par la même occasion mais bon, que voulez-vous ?

C'est de votre faute, aussi ! Vous vous rendez compte que cette fic a dépassé le millier de reviews ?! C'est tout simplement surréaliste. Vraiment. Alors pour l'occasion je vous ai promis, sur ma page Facebook, de vous offrir un dernier OS cadeau.

Mine de rien, en commençant cette histoire, j'ai "nommé" trois perso principaux : Drago, Hermione et Ginny. De base, Ginny était juste là pour vous parler de la chasse aux horcruxes, pour crédibiliser le tout... Mais au final, elle est devenue importante, non ?

Aujourd'hui, je regrette un peu de l'avoir zappée de la seconde partie de cette histoire. Avec le recul, y a des choses que j'aurais pu/dû approfondir mais voilà, cette histoire est ainsi et je ne la changerai plus.

Cependant, je peux vous offrir un dernier chapitre Ginny, pour faire nos adieux à tous les personnages. Et pour ce faire, je n'ai pas choisi de parler de son futur, avec Harry, mais d'aborder une scène, simplement évoquée au préalable, mais dont l'idée vous avait amusé-e-s (et moi aussi XD)

Bref, dans cet OS, nous retournons en janvier 1999. J'espère sincèrement que ça vous plaira.

J'en profite pour faire mes dernières RARA :

Cecile : Merci beaucoup pour ta review ! Je suis vraiment ravie que la lettre de Blaise t'ai plu. Vraiment. A bientôt et bises à toi :)

Renata : Je suis ravie d'avoir l'occasion de répondre à ta review qui m'a fait super plaisir ! Que tu l'aies trouvée différente des autres histoires que tu aies pu lire me fait vraiment très plaisir car au final, Hermione à Poudlard en 7e avec Drago, ce n'est pas si rare. J'espère que ma nouvelle-plus si nouvelle- histoire te plaira. A bientôt, j'espère !

Je vous laisse à présent à votre lecture et je remercie, une fois encore, Mery-Alice et Karine pour leur relecture et J.K. Rowling pour tout !


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Gryffondor contre Gryffondor

Ginny était assise sur l'un des fauteuils de sa Salle commune, son devoir d'Histoire de la magie posé sur la table basse devant elle. Cependant, ce n'était pas à ce dernier qu'elle pensait, le regard perdu dans les flammes qui grondaient dans la cheminée lui faisant face.

Non, ses pensées étaient toutes tournées vers sa famille. Comment aurait-il pu en être autrement alors qu'elle venait de passer les vacances les plus moroses de sa vie ?

Noël avait toujours eu une saveur particulière, chez les Weasley, et ce, même si l'ensemble de la fratrie n'avait pas toujours pu être présente pour le célébrer. Mais cette année, ça avait été différent. Cette année, Fred n'avait pas été là. Il ne le serait plus jamais, d'ailleurs… Et par conséquent, les choses ne seraient plus jamais ce qu'elles avaient pu être.

George était parti en Roumanie pour voir Charlie et tenter de récupérer quelques mues de dragons pour créer de nouveaux articles pour sa boutique. Du moins, c'était la version officielle, mais dans les faits, personne n'était dupe. Si Ginny, Ron et les autres avaient perdu un frère, George, lui, avait perdu la moitié de lui-même.

Bill et Fleur, quant à eux, étaient partis fêter Noël dans la famille de la jeune femme, en France. Ce n'était pas la première fois que les Weasley fêtaient Noël sans Bill ni Charlie, mais sans les jumeaux, si. Et qu'ils aient tenté de donner le change durant toute la soirée n'y changeait rien. Les Noëls, sans Fred, n'auraient plus jamais la même saveur.

Ginny avait donc passé ses vacances en compagnie d'Harry et Ron, tous trois ayant trouvé un certain équilibre dans leurs rapports depuis qu'ils avaient arpenté le Royaume-Uni durant plusieurs mois pour retrouver – et détruire – les horcruxes créés par Voldemort.

Heureusement qu'Harry avait été présent, d'ailleurs, sans quoi Ginny serait sans doute devenue folle, sa mère étant plus protectrice qu'elle ne l'avait jamais été. Même si elle pouvait le comprendre, ça n'en restait pas moins étouffant.

Si Molly Weasley semblait avoir besoin de ses autres enfants pour faire son deuil, Ginny, elle, n'avait besoin que de solitude. Besoin en total opposition avec celui de sa mère, donc. Et comme elle n'avait pas voulu la blesser plus qu'elle ne l'était déjà, la jeune fille avait pris sur elle durant les deux semaines de vacances pour tenter de soulager quelque peu la douleur de sa mère. Si tant est que ce fut possible…

Perdue dans ses pensées, elle ne réalisa que Neville lui parlait que lorsqu'il lui toucha son épaule pour attirer son attention.

- Ça va ? lui demanda-t-il, clairement soucieux.

- Oh, salut Neville. Ça va, oui, ne t'inquiète pas, j'étais juste perdue dans mes pensées…

- J'ai vu ça, oui, je t'ai appelée trois fois sans que tu ne me répondes.

- Oh, pardon…, s'excusa platement Ginny.

Si depuis la rentrée, elle avait eu le temps de se réhabituer à côtoyer tant de gens au quotidien, la jeune fille avait cependant encore quelques moments d'absence, par-ci par-là. Elle avait toujours été plutôt sociable, mais il fallait croire que les mois passés avec juste Harry et Ron l'avaient irrémédiablement changée.

- C'est l'Histoire de la magie, qui te met dans un état pareil ? la taquina Neville, en montrant son devoir de son menton.

- Avoue que lorsque tu entends « Guerres des Géants », tu t'attends à autre chose que… ça, répondit-elle, jouant le jeu.

Elle était cependant consciente que Neville n'était pas dupe une seule seconde.

- Et toi, ça va ?

- Très bien, je venais juste chercher ma cape avant de retrouver Luna… Elle veut me montrer un truc du côté des serres, précisa-t-il en rosissant.

Ginny lui fit un sourire entendu, contente de la complicité de ses amis, mais les joues de Neville prirent malgré tout une teinte de rouge plus soutenu. Ce n'était pourtant pas nouveau que Luna et lui étaient particulièrement proches.

- Mais… et toi ? reprit Neville. Vous n'aviez pas entraînement, ce soir ?

- Si, pourquoi ? Quelle heure est-il ?

- Pas loin de vingt-heures…

- Oh Merlin ! s'écria-t-elle, soudainement paniquée. Harry va me tuer !

- Ça, je demande à voir, se moqua Neville.

Ginny ne répondit rien mais se rua dans son dortoir pour ranger son devoir et chercher ses affaires de Quidditch, se contentant de faire un signe de la main à Neville en passant.

Techniquement, elle n'était pas encore en retard mais comme l'entrainement devait commencer à vingt-heures et qu'elle était encore dans la Tour Gryffondor, ça n'allait pas tarder. Et elle avait horreur de ça ! Raison pour laquelle elle courrait à travers les couloirs du château, priant intérieurement pour ne croiser ni Watchson, ni Obscuro. Elle ne pouvait pas se permettre d'être ralentie par une remontrance du concierge.

Godric devait être avec elle car elle ne croisa que quelques élèves qui s'empressaient de s'ôter de son chemin, la voyant filer aussi vite qu'une flèche de centaure.

Elle arriva dans les vestiaires une dizaine de minutes plus tard et ne put que constater que tous ses coéquipiers étaient déjà en tenue. Ce ne fut pourtant pas de l'agacement qu'elle lut sur le visage d'Harry, mais du soulagement.

- Désolée, s'excusa-t-elle aussitôt. J'étais remontée finir mon devoir d'Histoire de la magie, après manger, et je n'ai pas vu le temps passer…

- Mets-toi en tenue, se contenta de lui répondre Harry, sans animosité pour autant. On t'attend sur le terrain.

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Ginny, Dean et Natalie faisaient tous trois face à Ron qui voletait devant ses buts, l'air sûr de lui. L'entrainement intensif des batteurs venait de se terminer et Coote et Peakes se contentaient à présent de se renvoyer un Cognard à coups de batte. Il était temps à présent de tester les réflexes de leur gardien.

- Alors ? s'écria celui-ci, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?

- Tu es si pressé que ça de te faire laminer ? se moqua sa sœur.

Ron lui fit un geste obscène comme réponse, ce qui fit gronder Harry.

- Ça suffit, on n'est pas là pour s'entraîner à provoquer les autres, mais pour nous améliorer ! Je ne sais pas si vous en êtes conscients, mais Malefoy a monté une excellente équipe, cette année, et battre Serpentard ne sera pas facile !

- On les a déjà battus, je te signale ! rouspéta Ron.

- Ouais, et pas grâce à toi, rétorqua Ginny.

- Ça suffit, j'ai dit ! s'interposa à nouveau Harry. On les a peut-être battus, mais de peu ! Si on ne veut pas que la Coupe se gagne à la différence de points marqués, on ne peut pas se permettre de perdre le moindre match. Arrêtez donc de vous chamailler et reprenez l'exercice !

- Bien dit, Capitaine, conclut Natalie en souriant à pleines dents, se prenant par la même occasion un regard noir de Ginny.

Elle aimait beaucoup sa coéquipière, la plupart du temps… Sauf quand elle s'amusait à faire du charme à son petit-ami. Certes, ce n'était pas volontaire, Natalie était comme ça avec tout le monde, naturellement avenante et gentille (à se demander si le Choixpeau ne s'était pas trompé lors de sa Répartition), mais ça agaçait Ginny malgré tout.

Les trois poursuiveurs reprirent donc leurs exercices, virevoltant, se passant le Souafle encore et encore, variant vitesse, angle et force de frappe, afin de semer la confusion chez Ron pour qu'il ne sache pas qui allait tenter de marquer.

Cependant, malgré tous leurs efforts, Ron en arrêta les trois-quarts, à sa grande (et bruyante) satisfaction. Harry siffla la fin de leur entrainement peu après et ce fut une équipe enthousiaste et joyeuse qui retourna dans les vestiaires pour se changer avant de rentrer au château.

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Ginny se glissa sous la douche en se faisant la réflexion que rien ne valait un bon entrainement intensif pour chasser ses idées noires. Elle se lava les cheveux normalement dans un premier temps puis utilisa un après-shampooing. Sans se concerter au préalable, Harry et elle avaient pris l'habitude de trainer dans les vestiaires après leurs entrainements pour pouvoir se retrouver un peu seuls, loin de tous les regards. Ginny n'hésitait donc pas à prendre son temps sous la douche.

La première fois avait été totalement involontaire. Ils s'étaient exercés sous la pluie et avaient finis couverts de boue. Ginny ayant horreur de ça, sans doute un peu conditionnée par sa mère qui l'avait enguirlandée chaque fois qu'elle était rentrée dans cet état durant son enfance, elle avait pris bien le temps de nettoyer toutes ses affaires avant de rentrer au château. En sortant de son vestiaire, elle avait constaté, surprise, que seul Harry l'attendait. Il lui avait alors dit que Ron venait juste de partir, las de l'attendre.

Se retrouvant seuls tous les deux pour la première fois depuis la rentrée, ils en avaient profité pour s'octroyer un moment particulier. Depuis lors, ils clôturaient ainsi tous leurs entrainements. Raison de plus, s'il en fallait, pour lui faire apprécier ces moments.

Lorsqu'elle sortit ce soir-là, Harry l'attendait, seul, comme elle s'y était attendu. Il plongea aussitôt ses yeux verts dans les siens, un petit sourire aux lèvres.

- Tu vas bien ? lui demanda-t-il en s'approchant pour la prendre dans ses bras.

Ginny laissa échapper un petit soupir en le sentant la serrer tout contre lui. Par Merlin, ce qu'elle pouvait aimer lorsqu'il l'enserrait ainsi !

- Ça va mieux, à présent, merci, répondit-elle finalement.

- Je n'aime pas te savoir soucieuse…

- Je sais, mais… j'ai parfois besoin d'être un peu seule et tu n'y peux rien.

- J'aimerais tant pouvoir alléger ta peine… Je me sens tellement…

- Chut ! le coupa-t-elle avant de l'embrasser brièvement pour le faire taire. On en a déjà parlé des dizaines de fois, Harry. Mes parents te l'ont assuré aussi ! Si nous étions présents cette nuit-là, c'était avant tout pour défendre nos valeurs. Certes, Il en avait après toi, mais ça aurait été un autre, nous aurions été présents quand même. Tu dois arrêter de vouloir gérer notre deuil à notre place.

- Je sais, mais…, tenta d'intervenir Harry, utilisant inconsciemment les mêmes propos que Ginny.

- Mais rien du tout. Occupe-toi plutôt de ton propre deuil. Je sais très bien que toute cette guerre, cette violence ne t'a pas épargné, loin de là. Il faut que nous apprenions à être en harmonie avec nous-même si nous voulons pouvoir être bien ensemble.

Harry soupira avant de resserrer son étreinte autour de sa petite amie. Ils avaient déjà discuté souvent de tout ça. Se reconstruire alors qu'ils étaient tous deux blessés au plus profond d'eux-mêmes n'était pas facile, mais ils progressaient, ensemble.

- Au fait, tu as vu Hermione, aujourd'hui ? lui demanda-t-il ensuite.

- Vite fait, pourquoi ?

- Je ne sais pas, je ne l'ai pas trouvée comme d'habitude… Elle est un peu bizarre depuis les vacances. J'espère que la situation avec son père ne s'est pas empirée…

- Elle t'en aurait parlé, non ?

- Sans doute… Je ne sais pas… Y a des choses dont on ne parle pas, tu sais ? Notre amitié est différente de la vôtre ou de celle que j'ai avec Ron…

- Je lui en parlerai à l'occasion, si tu veux, proposa-t-elle.

- Merci ! Je t'en serais infiniment redevable.

Ginny le dévora alors des yeux, se mordillant légèrement la lèvre.

- Harry… ?

- Oui, ma douce ?

- Tu es sûr qu'il ne reste plus personne… ?

Il lui fit un sourire entendu avant de poser doucement ses lèvres sur les siennes.

- Sûr de sûr, répondit-il finalement. Une idée derrière la tête, ma chère ?

La main de Ginny caressait déjà le torse de son petit ami à travers pull et chemise. Elle la passa ensuite en dessous, touchant directement sa peau du bout des doigts, ce qui tira un léger grognement appréciateur à Harry. Ce dernier laissa alors une de ses mains descendre le long du dos de sa partenaire, jusqu'à ses fesses, avant de prendre possession de ses lèvres pour un baiser plus passionné.

Ginny ferma aussitôt les yeux, savourant les sensations que les baisers d'Harry faisaient toujours naître en elle. C'était encore plus radical que les entrainements de Quidditch pour chasser ses idées noires.

Bien que ces afters dans les vestiaires leur permissent de profiter l'un de l'autre en toute tranquillité, ils ne devaient pas trop traîner sous peine d'attirer l'attention. C'est donc d'un geste sûr que Ginny retira pull et chemise d'Harry pendant que ce dernier glissait une main aventureuse sous sa jupe.

Leur première fois ici avait été quelque peu maladroite, mais ils avaient pris à présent certains automatismes. Comme celui, pour la jeune fille, de ne pas enfiler ses collants avant d'être totalement prête à sortir des vestiaires.

Leurs lèvres se retrouvèrent dès qu'Harry fut torse-nu et Ginny eut l'impression de s'embraser quand il vint titiller son intimité d'une main nettement moins timide qu'à leurs débuts. Il la saisit ensuite sous les fesses, cette dernière entourant la taille de son partenaire de ses jambes pour se stabiliser, avant de la déposer sur la table où il exposait habituellement ses plans de jeu au reste de l'équipe.

Un soupir de satisfaction échappa à Ginny quand Harry commença à lui mordiller le lobe de l'oreille, elle-même caressant doucement les muscles de son dos.

Cependant, ils n'eurent pas l'occasion d'aller plus loin car lorsque le jeune homme commença à déboutonner le chemisier de sa partenaire, la porte du vestiaire s'ouvrit d'un mouvement brusque, les coupant net dans leur élan.

Harry se retourna aussitôt, se mettant dos à Ginny, comme pour la protéger des regards indiscrets.

- Oh Merlin, oh Merlin, oh, Merlin, faites que ce ne soit pas Ron, pria-t-elle de toutes ses forces à voix basse.

Mais quand elle entendit un petit jappement, elle se dit que ça aurait sans doute été préférable.

- Mais… Mais… Je… Qu'est-ce que…, bafouilla Watchson en les dévisageant, son petit chien à ses pieds.

Harry et Ginny étaient bien trop mortifiés pour prononcer le moindre mot.

- C'EST UN SCANDALE ! explosa-t-il enfin, postillonnant sous la colère. Dans le bureau de la Directrice, tous les deux, et plus vite que ça !

Ginny n'aurait jamais cru que le gentil concierge que semblait être Watchson aurait pu sembler plus terrifiant que Rusard. Cependant, à ce moment précis, elle regrettait presque l'ancien employé. Presque.

Harry avait enfilé – à l'envers – son pull et les deux Gryffondor se trouvaient à présent dans le parc de Poudlard, suivis de près par Watchson qui ne cessait de pousser des petites exclamations offensées derrière eux. Il faisait froid, en ce mois de janvier, et les deux élèves avaient laissé toutes leurs affaires aux vestiaires, mais Ginny n'aurait réclamé sa cape pour rien au monde. Elle ne savait d'ailleurs pas si elle arriverait à nouveau à prononcer le moindre mot un jour.

Harry et elle n'osaient pas échanger un seul regard mais Ginny voyait, à la raideur de sa démarche, qu'il était au moins aussi gêné qu'elle.

Au bout d'un temps qu'il lui sembla bien trop court, ils arrivèrent devant la gargouille qui scellait l'entrée du bureau directorial. Watchson prononça le mot de passe et l'accès se déverrouilla. Dans un regain de courage, Ginny tenta alors de le supplier des yeux pour qu'il ne les mène pas devant McGonagall, mais le regard outré qu'il lui rendit lui confirma que c'était peine perdue.

- Que se passe-t-il, Alvin ? demanda Minerva McGonagall une fois que les deux Gryffondor et le concierge eurent pénétré dans son bureau.

Ginny voyait à son regard qu'elle était clairement surprise de les trouver tous trois dans son bureau à cette heure-ci.

- C'est un scandale, Madame la Directrice ! s'exclama alors Watchson sans même la saluer. Jamais de ma longue carrière à Beauxbâtons je n'étais tombé sur pareille scène et si j'avais su que vous étiez si... – je n'ai même pas de mot pour le définir – en Grande-Bretagne, je n'aurais jamais accepté votre offre et…

- Certes, le coupa McGonagall, non sans froncer les sourcils. Et si vous en veniez au fait ?

- Tout à fait, Madame, pardonnez-moi. C'est l'émotion, vous comprenez…

Harry et Ginny, de leur côté, ne prononçaient pas le moindre mot, se contentant de faire profil bas.

- Je promenais Obscuro dans le parc lorsque j'ai vu qu'il y avait encore de la lumière dans les vestiaires de Quidditch. Je savais que les Gryffondor avaient entrainement, ce soir, mais j'avais croisé l'équipe qui rentrait au château en sortant et donc, j'ai pensé qu'ils avaient oublié d'éteindre les torches…

Ginny ferma les yeux, se refusant à voir l'expression de McGonagall lorsque Watchson aurait fini son récit. Elle se serait bien bouché les oreilles également, d'ailleurs…

- Je suis donc allé voir et là… J'ai surpris ces deux-là en train de… de… DE COPULER ! s'étouffa finalement Watchson, rouge de colère.

McGonagall posa aussitôt ses yeux sur les deux coupables. Ginny ne pouvait pas le voir, bien sûr, mais la tension était tellement palpable et le silence tellement lourd qu'il ne pouvait en être autrement.

- Très bien, lâcha McGonagall d'une voix froide comme de la glace. Vous pouvez nous laisser, Alvin, je m'occupe d'eux.

- Merci, Madame. Et j'espère que la sanction sera à la hauteur parce que…

- Alvin…, le coupa à nouveau McGonagall, légèrement menaçante. Merci et bonne soirée.

Le concierge n'ajouta pas le moindre mot mais jeta un regard dégoûté sur les deux adolescents avant de quitter le bureau.

Un silence pesant suivit le départ de Watchson. Ginny n'avait jamais été aussi mal à l'aise de sa vie. Elle aurait donné n'importe quoi pour être ailleurs. N'importe où sauf ici, attendant que McGonagall prenne enfin la parole.

- Jamais, au grand jamais, je n'ai eu aussi honte de deux de mes élèves de toute ma carrière ! lâcha-t-elle finalement, d'un ton plus sec que jamais. Et regardez-moi quand je vous parle !

Ginny leva aussitôt les yeux et vit à ses côtés qu'Harry en avait fait autant.

- Vous êtes quoi ? reprit leur ancienne professeure de Métamorphose. Des animaux en rut ? Vous n'avez donc aucune rigueur ? Aucune volonté ? Je sais que vous venez de passer par des moments difficiles, tous les deux, mais ce n'est pas une raison pour vous permettre de tels écarts ! Poudlard est une école sérieuse et non un lieu de dépravation !

Ginny pouvait voir les ailes du nez de McGonagall frémir sous la colère mais ne tenta même pas de prendre la parole. Elle n'aurait rien pu dire de pertinent pour sa défense, de toute façon.

McGonagall poussa finalement un profond soupir, comme pour reprendre possession de ses moyens.

- Vu que vous aimez tant que ça les vestiaires, reprit-elle ensuite. Vous y resterez pour le prochain match contre Serdaigle.

- Quoi ?! s'exclama Harry à ses côtés, surprenant totalement Ginny qui n'osait toujours pas broncher.

- Vous avez quelque chose à en redire, peut-être ? lui demanda McGonagall, ses yeux lançant des éclairs.

- Mais… La Coupe…, bafouilla Harry en rougissant. On ne peut pas se permettre de louper un tel match…

- Eh bien, il fallait y penser avant de vous laisser dicter votre conduite par vos hormones, gronda la Directrice. A présent, hors de ma vue, tous les deux, avant que je n'estime que cette sanction est encore bien trop légère !

Ginny et Harry ne se le firent pas dire deux fois et quittèrent aussitôt le bureau directorial. Ils se réfugièrent dans une salle de classe laissée ouverte et Ginny se laissa tomber sur une chaise, les jambes coupées.

- Ça aurait pu être pire…, soupira-t-elle au bout d'un moment.

- Je ne vois pas trop comment, grommela Harry. Les résultats étaient déjà plus que serrés avec Serpentard et maintenant qu'on ne peut plus jouer ni l'un ni l'autre contre Serdaigle…

- Je sais, oui…

- A croire que son nouveau statut lui ait fait perdre le goût du jeu, la coupa-t-il, amer.

- Ne sois pas de mauvaise foi, Harry, on s'en sort bien. En nous privant d'un seul match, elle nous laisse encore une possibilité de gagner… Elle aurait pu nous interdire de jouer le reste de la saison.

- C'est vrai, admit-il au bout d'un moment. Je suis tellement, tellement désolé…

- Ne le sois pas, nous étions deux dans ces vestiaires, le rassura Ginny en souriant. Et à part la honte cuisante que j'ai ressentie, c'était plutôt bien, non ?

- Toujours avec toi, approuva son petit ami avant de se rapprocher d'elle pour la prendre dans ses bras. Tu n'es donc pas fâchée contre moi ?

- L'es-tu contre moi ?

- Pas du tout !

Harry se pencha pour l'embrasser tendrement. Elle était ravie de constater qu'ils étaient toujours sur la même longueur d'onde. Mais Harry finit par s'écarter en grimaçant légèrement.

- Ça ne va pas ? lui demanda-t-elle, interpellée par sa moue.

- Si, si… c'est juste que je me demandais comment on va bien pouvoir annoncer ça aux autres…

- Par Merlin ! s'exclama Ginny. Ron va nous écorcher vifs…

Elle échangea un nouveau regard avec Harry puis ils pouffèrent à l'unisson. Après tout, il y avait plus grave dans la vie.


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Et voilà, cette fois c'est bel et bien fini. J'espère que ce dernier chapitre de leur(s) vie(s) vous aura plu.

J'attends avec impatience vos retours !

Mais avant tout, je vous remercie de m'avoir suivie avec cette histoire durant près d'une année. Ce n'est pas rien, mine de rien ! Merci pour vos très nombreuses reviews. Merci pour vos mises en fav/follow. Merci pour tout.

Et sinon, j'en profite aussi pour vous rappeler que ma nouvelle fic, "Fichu(s) Malefoy", Dramione post-Poudlard, est actuellement en cours de publication.

Cœurs sur vous !

Lyra