Titre : Le dernier Horcruxe

Résumé : 1992. Harry Potter meurt assassiné par Lucius Malfoy. 20 ans plus tard, des rumeurs courent : le Survivant aurait été aperçu dans les rues du quartier magique de Londres. Qui est cette personne ? Et quel est son lien avec les divers meurtres qui sévissent à Londres ?

Disclaimer : L'univers d'Harry Potter appartient à JKR. Je ne prétends à rien en réutilisant ses personnages.

Nombre de chapitres : 9 - Terminée. Plus divers OS à en cours d'écriture.

Nda (pour ceux/celles qui lisent les blabla d'auteur.e.s) :

Waouh.. que dire.. Hé bien voilà le dernier chapitre de cette histoire ! J'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à l'écrire même si ça a été compliqué sur la fin (Epsi et Aude peuvent en témoigner…).

J'ai l'intention de publier quelques OS à la suite de LDH. Dont un sur Lyna qui est à moitié écrit. Mais malheureusement, ma 2e année de Master me prend beaucoup de temps et d'énergie et je ne suis pas sûre de trouver l'inspi pour écrire.

Du coup je vais bien indiquer cette fiction comme "Terminée" mais gardez le follow car je publierai les OS à la suite (enfin si vous avez envie de les lire :P)

Merci à tous et à toutes pour vos reviews, vos follows et vos fav.

Bêta : Merci à Audesnape et Epsilon Snape ! Franchement, z'êtes les meilleures !

Bonne lecture à toutes et à tous :)

Chapitre 9

§ § §

Le lendemain de la visite de Severus

§ § §

Harry avait discuté de la situation avec Alicia dès qu'elle était rentrée, une heure plus tard. Bien qu'inquiète de ce qui pouvait arriver, elle avait accepté qu'il se rende dès le lendemain au château. Il lui avait promis de revenir moins d'une semaine plus tard, espérant même que ça ne lui prendrait pas plus de deux jours. Il avait alors contacté le professeur par cheminée et lui avait donné rendez-vous le lendemain matin. Exceptionnellement, ce dernier l'avait laissé emprunter le réseau de cheminette qui reliait ses appartements à Poudlard et leur maison.

Jusque là, Severus avait toujours refusé qu'Harry l'utilise, le forçant à trouver une autre solution pour se rendre à Londres. Mais comme il devait rejoindre directement le château, il pouvait bien passer par là pour une fois. En ce matin de septembre, le brun foulait donc de nouveau le sol de son ancienne école.

Il ne savait pas vraiment quel effet cela lui faisait d'être de retour à Poudlard. Certes, il y avait passé deux merveilleuses années : c'était là qu'il avait appris à utiliser sa magie, là qu'il avait appris à connaître ce nouveau monde qui était le sien, là qu'il s'était fait ses premiers amis. Mais plus il y songeait et plus il se disait que c'était aussi ici qu'il avait rencontré Voldemort pour la première fois et qu'il avait frôlé la mort de trop nombreuses fois pour son jeune âge. Non vraiment, il n'arrivait pas à déchiffrer ses émotions.

Lui et le professeur de potions marchaient dans les couloirs du château depuis un bon quart d'heure quand le plus âgé s'arrêta devant un mur. Ils étaient la veille de la rentrée, aucun élève n'était donc présent.

- C'est juste ici, déclara Severus.

- Donc, je dois passer devant ce mur trois fois en demandant précisément ce que je veux c'est ça ?

- C'est ce qu'a expliqué Dumbledore dans son manuscrit.

- Bon hé bien… qui ne tente rien n'a rien.

Harry se plaça à quelques pas du mur et commença à faire des allers-retours. "Je dois trouver le Diadème de Rowena Serdaigle. Il faut que je trouve le Diadème de Rowena Serdaigle pour le détruire. Laissez-moi trouver et détruire le Diadème de Rowena Serdaigle. S'il vous plait, lai-". Une porte apparut juste devant lui. Il soupira de soulagement, il n'était pas vraiment sûr de comment il devait formuler sa demande, mais visiblement, ça avait fonctionné. Il jeta un regard à son ancien professeur et passa la porte.

La salle dans laquelle il entra était immense, mais surtout, elle était remplie d'objets divers et variés, entassés sans logique. On aurait dit une déchetterie sorcière. Alors qu'il se baladait dans les allées sans structures, il voyait parfois un objet voler d'un tas à un autre ou une créature s'enfuir en courant. Après une dizaine de minutes passées à observer et visiter la salle, il s'arrêta et fit un tour sur lui-même.

- Comment je suis censé trouver un foutu diadème dans ce bordel ?

Il avait décidément été trop optimiste en pensant revenir au bout de deux jours. Il ressortit de la pièce et se retrouva face à Severus, qui l'avait attendu pendant ce temps.

- Alors ?, demanda ce dernier.

- Alors j'ai peur que ce soit long… très long. Il y a tellement d'objets la-bas, je ne sais pas comment je vais m'en sortir. Et évidemment, comme c'est la rentrée demain je ne peux pas vous demander de m'aider.

- Parce que tu pensais sincèrement que j'allais t'aider gamin ? déclara le Maître des Potions, un rictus aux lèvres.

Harry grimaça, résistant à l'envie de lui tirer puérilement la langue. Il se tourna vers le mur où, étrangement, la porte se tenait toujours. Il avait cru qu'elle disparaîtrait et qu'il devrait la rappeler.

- En parlant de la rentrée, reprit Severus. Tu comprendras que tu ne pourras pas sortir de cette salle ? Les risques qu'on te reconnaisse sont trop élevés.

- Et je suis censé faire comment ? , grogna Harry.

- Je t'attendrai tous les soirs à dix heures. Tu pourras sortir à ce moment. Si tu as trouvé le diadème évidemment.

Sur ces paroles, Severus tourna les talons et s'éloigna. Harry eut juste le temps de poser une dernière question avant qu'il ne disparaisse de sa vue.

- Et comment je mange ?

"Fais appel à un elfe", fut la seule réponse qu'il eut. Et il était persuadé de l'avoir entendu ricaner juste après. Cet homme lui donnait froid dans le dos parfois. Il se concentra de nouveau sur la porte en face de lui qui… avait disparu.

- Génial.

Il recommença donc le rituel nécessaire à l'ouverture de la Pièce Va-et-Vient et la porte réapparu. Il espéra, pour sa santé mentale comme pour son estomac, que la solution de Severus fonctionnerait. Il décida donc de la tester immédiatement.

- Euh… est-ce qu'un elfe bien sympathique pourrait m'apporter un sandwich ?

Il soupira de soulagement quand apparut devant lui un de ces petits êtres rabougris.

- Voici un sandwich, dit-il d'une voix fluette. Que peut faire d'autre Dobby pour aider Monsieur ?

Harry écarquilla grand les yeux au nom de l'elfe. Il s'accroupit devant lui et s'exclama :

- Dobby ? Le Dobby qui a essayé de me tuer en deuxième année ?

- Monsieur Harry Potter?

Les yeux de la créature commencèrent à s'embuer de larmes et avant qu'Harry n'ait pu faire le moindre mouvement, Dobby se jeta à terre, à ses pieds.

- Dobby est tellement désolé Monsieur ! C'est sa faute si Harry Potter est mort. Dobby n'a cessé de se repasser les mains depuis, à chaque anniversaire de votre mort. Dobby a tou-

- Dobby ! l'interrompit Harry. Dobby arrête ça ! Je ne suis pas mort !

L'elfe releva la tête, les yeux écarquillés, et cette fois, les larmes coulèrent à flot sur ses joues crasseuses. Alors qu'il se lançait dans une litanie d'excuses et de remerciements envers Merlin d'avoir "ressuscité Harry Potter", le brun se demanda comment il allait pouvoir calmer la créature et pourquoi, de tous les elfes de Poudlard, il était tombé sur celui-là.

- Que fais-tu ici au fait Dobby ?

- Dobby a eu beaucoup de chance, commença Dobby avec un reniflement. Quand Maître Lucius a tué Harry POTTER et que Maîtresse Narcissa a divorcé, elle a libéré plusieurs elfes. Dobby s'est donc retrouvé sans travail. Dobby n'a pas travaillé pendant plusieurs mois, ça a été très dur mais il a fini par trouver un travail ici, dans le grand château de Poudlard.

- D'accord, marmonna Harry qui n'écoutait déjà plus que d'une oreille. Ecoute Dobby, je vais avoir besoin que tu m'amènes à manger, dans le secret le plus absolu. Trois fois par jour. Ca posera un problème ?

- Pas du tout Harry POTTER ! Dobby est ravi d'aider Monsieur Harry POTTER.

Harry hocha la tête et dit à l'elfe qu'il pouvait se retirer avec un sourire. Il n'attendit pas de voir si Dobby l'avait écouté et il s'enfonça dans la salle. Il passa les jours suivants à chercher le diadème, ne s'arrêtant que pour manger les repas apportés par Dobby et pour dormir quelques heures. Tous les soirs il sortait quelques minutes pour parler de ses avancées avec le professeur.

Le quatrième jour, il avait considérablement progressé. Il avait découvert que la Salle sur Demande, en plus de faire apparaître ce dont une personne pouvait avoir besoin, était interactive. Il lui suffisait de faire une demande à voix haute et elle faisait apparaître de nouvelles choses. Bien sur, il y avait des limites. Il n'avait ainsi pas pu lui demander de lui indiquer le chemin jusqu'au diadème. Mais, le deuxième jour, alors qu'il regrettait que tout ne soit pas rangé, de grandes étagères étaient apparues. Il avait alors pu commencer un grand travail de ménage, commençant par trier tout ce qui était trop grand.

Le sixième soir alors qu'il commençait à désespérer de rentrer un jour chez lui, énervé de n'avoir toujours rien trouvé, il donna un magistral coup de pied dans une armoire à sa droite. Chose qu'il regretta immédiatement car, en plus de s'être fait atrocement mal, le meuble vacilla un instant puis s'écroula au sol dans un nuage de poussière et un vacarme monumental. Il lança un léger sortilège pour dissiper la brume grisâtre et un léger vent se leva, entraînant avec lui les particules. Un éclat attira alors son regard. Prit d'une intuition, il courut dans sa direction. Il se figea net quand il l'aperçut, juste devant lui, posé sur un livre, lui-même posé sur une chaise : le diadème de Rowena Serdaigle. Un drap avait glissé par terre, sûrement à cause du vent, et Harry se douta qu'il avait recouvert jusque là les trois objets.

Il soupira de soulagement et, oubliant toute précaution, attrapa le diadème à main nue. Il se sentit alors irrésistiblement attiré par l'objet. Etait-ce dû à la fatigue des derniers jours ? Ou peut-être à son agacement d'avoir passé autant de temps à le chercher ? En tout cas, l'Horcruxe l'appelait, plus fort que les autres ne l'avaient jamais fait.

Son regard se perdit dans la contemplation du diadème. Lentement, très lentement il le fit tourner sur lui-même. Son pouce caressa la tête d'aigle, puis les différents pierres incrustées. Complètement hypnotisé, il leva le bras pour déposer la tiare sur sa tête. Ce fut à ce moment précis qu'un gong retentit violemment dans la salle, le sortant de sa transe. Horrifié par le geste qu'il s'apprêtait à faire il jeta au loin le diadème, tout en le fixant des yeux. La respiration accélérée, le coeur battant à tout rompre, il ne put que se remercier mentalement d'avoir mis en place cette alarme dès le deuxième jour.

Le gong sonnait dix heures du soir, lui permettant de savoir que Severus l'attendait dehors. Il déglutit et s'approcha lentement de l'Horcruxe, attrapant sur le passage le drap à ses pieds. Il emballa prudemment l'objet, se forçant à détourner son regard. Quand ce fut fait, il prit le paquet et courut jusqu'à la sortie. Son visage devait reflétait ses émotions car le professeur fronça des sourcils en l'apercevant.

- Que se passe-t-il ?

Harry lui tendit l'emballage de fortune et par réflexe, Severus l'attrapa.

- L'Horcruxe est là-dedans, dit Harry d'une voix blanche. Éloignez-le de moi. Détruisez-le. J'en serai pas capable.

Les sourcils du potionniste se fronçèrent un peu plus. C'était la première fois qu'il voyait le garçon perdre autant ses moyens.

- Suis-moi, allons dans mes appartements.

Il fallut quelques secondes au brun pour réagir, mais il finit par le suivre. Ils ne croisèrent aucun élève ou professeur sur le chemin et ce fut sans encombre qu'ils arrivèrent dans le salon de Severus. Ce dernier fit s'asseoir Harry et posa l'Horcruxe, toujours dans le drap, sur la table. Il s'assit ensuite à son tour, en face du garçon.

- Que s'est-il passé ?

- J'ai trouvé l'Horcruxe, déclara Harry après plusieurs secondes. Et je l'ai attrapé…

- Tu l'as attrapé ? demanda sarcastiquement Severus. Après ce qu'il s'est passé avec la bague de Gaunt ?

Harry ne réagit pas, perdu dans ses pensées.

- Il m'a parlé professeur. Il m'a appelé. Pendant une fraction de seconde il m'a montré un monde… je n'arrivais pas à le lâcher. Si il n'y avait pas eu ce bruit qui me l'a fait lâcher… je ne sais pas ce qui serait arrivé.

L'homme l'observa silencieusement. Il finit par se lever.

- Très bien.

- C'est tout ? s'étonna Harry. Je pensais que vous alliez refuser de vous en occuper.

- Je ne suis pas un monstre, argua Severus. Bien moins que tu ne sembles le penser en tout cas. Je suis conscient des dangers liés à ces Horcruxes, et si jamais il t'arrivait quelque chose, ta mère m'assassinerait sur place.

Harry, sidéré, regarda alors son ancien professeur disparaître avec l'Horcruxe dans une pièce voisine.

§ § §

- Je crois que Lyna est la seule personne dont Severus ait toujours eu peur, rit Harry.

Les deux gryffondors sourirent, il leur était difficile d'imaginer que la grande chauve-souris des cachots avait peur de quelqu'un.

- Il l'a donc détruit ? L'Horcruxe ?

- Oui. Et je suis ensuite rentré chez moi.

Le visage du brun se ferma. Il inspira profondément, refoulant les larmes qui montaient à ses yeux.

- C'est là que le cauchemar a commencé.

§ § §

- Ali' ? Je suis rentré.

Harry posa ses affaires à côté de la cheminée et s'étira. Il épousseta ensuite sa cape sur laquelle était venue se déposer quelques cendres grises. Il ne s'inquiéta pas outre mesure de l'absence de réponse de son épouse. Probablement qu'elle et Elyne étaient parties chez Lyna et Mireilla pour passer la soirée, peut-être y étaient-elles restées la semaine.

Il se dirigea vers la cuisine pour prendre un verre d'eau. Ses sourcils se fronçèrent et il sortit immédiatement sa baguette, quelque chose n'allait pas. Deux assiettes avaient été dressées et une quiche, encore fumante, attendait au centre de la table qu'on la découpe.

- Ali' ? répéta-t-il un peu plus fort.

Il se força à garder son calme. Peut-être qu'Elyne avait eu un problème et qu'elle l'avait emmenée chez sa mère. Il fit demi-tour avec le but d'appeler Lyna par cheminée. A peine fut-il sorti de la cuisine qu'il se heurta à une silhouette.

- Ali' ! Tu m'as fait peur ! Il y a un problème ?

La femme ne répondit rien. Elle avait la tête baissée vers le sol et tenait la peluche de sa fille dans la main droite. Harry leva un bras pour la secouer mais la voix d'Elyne, en haut des escaliers, l'interrompit.

- Papa ! Maman est bizarre !

Il leva les yeux vers sa fille. Des larmes avaient coulé le long de ses joues et une marque violette commençait à se former sur son poignet droit. Comme Alicia ne réagissait toujours pas, Harry s'adressa à l'enfant.

- Mon coeur, va dans ta chambre s'il te plaît. Papa va venir te voir dès que maman ira mieux. D'accord ?

Il vit l'enfant acquiescer en silence et se diriger vers sa chambre rapidement, non sans jeter un dernier regard en arrière. Harry se concentra ensuite sur sa compagne. Toujours la baguette sortie, il posa une main sur le bras d'Alica et la secoua légèrement.

- Chérie ?

Aucune réaction. Il la secoua un peu plus fort. Un frémissement parcourut le corps de la jeune femme et elle leva difficilement la tête. L'effort se lisait sur son visage et son regard était tantôt vide, tantôt apeuré.

- Ha...rry... , murmura-t-elle. Harry… je suis désolée.

- De quoi es-tu désolée Ali' ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Une unique larme coula le long de sa joue avant que son regard ne se fasse vide à nouveau. A peine une fraction de seconde après, une poigne ferme serrait la gorge du brun. Toute trace d'effort avait disparu du visage de la blonde et il y lisait maintenant une haine indescriptible. Incapable de bouger, Harry fixa avec désarroi celle qu'il aimait.

- Harry Potter, le… survivant.

Harry frissonna de terreur. Il s'agissait bien de la voix d'Alicia, mais avec une intonation qu'il ne lui avait jamais entendu : froide, rauque et sifflante. Son coeur battait à tout rompre alors que son cerveau tentait d'analyser la situation. Il connaissait cette intonation… il connaissait cette façon de parler… il la connaissait pour l'avoir entendue plus de dix ans auparavant, lors de sa première année à Poudlard.

- Vol… de… mort, réussit-il à prononcer difficilement.

Il n'avait aucune idée du comment et du pourquoi s'était arrivé - enfin il avait une idée du pourquoi - mais une chose était sûre : ce n'était plus Alicia devant lui. Ou en tout cas, ce n'était plus tout à fait elle.

- Harry Potter. Ne sont-ce pas là de magnifiques retrouvailles ?, siffla Voldemort-Alicia. Je t'ai cherché si longtemps… Que pensais-tu pauvre idiot ? Qu'il te suffirait de détruire mes Horcruxes et c'en serait fini ? Tu ne m'as pas tué ce soir-là Harry Potter. Détruire mon hôte - pauvre Quirrell, il m'avait bien servi - n'a pas suffit pas à me détruire… le savais-tu ? Je t'ai cherché longtemps… si longtemps.

Deux pensées l'empêchèrent de plonger dans un désespoir sans fond. La première : sa fille était là-haut, attendant son retour. La deuxième : à en croire les excuses prononcées un peu plus tôt, Alicia était toujours là, quelque part. Et il comptait bien la retrouver.

Harry leva la baguette, murmura des excuses silencieuses et jeta un informulé devant lui. La main gantée qui tentait de l'étouffer le lâcha et le corps de la blonde recula de plusieurs pas. Il devait réfléchir, trouver un moyen de détruire l'âme de Voldemort qui possédait sa compagne, sans la tuer elle.

Un combat à sens unique commença dans le salon. Les sortilèges volaient partout autour d'Harry, et seul son entraînement lui permettait de rester en vie. Il ne répondait jamais, refusant de blesser celle qu'il aimait. Cependant, il perdait du terrain et n'avait toujours pas trouvé de solution. Un premier sort le toucha et lui entailla la jambe, un deuxième mit feu à sa cape et un troisième le frappa en plein estomac, lui coupant le souffle. Sa vue se brouilla un instant et il tomba à genoux.

Voldemort-Alicia s'approcha de lui, baguette tendue vers son visage. Un sourire haineux barrait son visage.

- Ce soir, je vais enfin te tuer Harry Potter. Ne suis-je pas dans le corps parfait ? Jamais tu n'oseras me faire le moindre mal. L'amour ne t'aura pas sauver finalement. Au revoir, Harry Potter. Avada Ke-

- PAPA !

Voldemort-Alicia se tourna vers le cri. Son visage se déforma une nouvelle fois et un rire sans vie sortit de sa gorge.

- Je t'avais oubliée toi, susurra-t-il. Viens donc rejoindre tes parents mon enfant.

- Elyne non ! Reste la-haut, ne t'approche pas.

L'enfant, les joues trempées de larmes, resta figée en haut des escaliers. Une simple supplication sortit de ses lèvres.

- Maman.

Un masque de surprise se peignit sur le visage de Voldemort-Alicia.

- Que… Non ! Non tu ne peux pas me résister ! Toi, insignifiante Sang-de-Bourbe comment oses-tu… Non !

Harry observait la silhouette en face de lui qui semblait engagée dans un combat intérieur, incapable de faire la moindre chose pour aider la femme. il lui sembla que des heures s'écoulèrent, il n'en fut en réalité que quelques secondes. La vie revint dans les yeux d'Alicia. Elle se tourna vers Elyne.

- N'oublie jamais que je t'aime ma puce. De tout mon coeur.

Elle s'accroupit ensuite près d'Harry. Lentement sa main caressa son visage et elle lui offrit le sourire le plus doux qu'elle avait.

- Te rencontrer a été la plus belle chose qu'il soit. Je t'aime tellement.

Elle se releva et recula jusqu'au fond du salon. Sa baguette se pointa sur sa tempe.

- Je n'ai pas le choix. Et encore moins le temps. Je vous aime tous les deux.

Harry la regarda faire, toujours incapable de bouger, assommé par le sort qu'il avait reçu auparavant.

- Feudeymon.

Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur et il hurla. Plus tard, quand il y repenserait, il se ferait la remarque qu'il n'avait pas été le seul à hurler, qu'un autre cri, lointain, celui de quelqu'un qui était déjà presque mort, avait aussi retenti.

Le feu prit rapidement des ampleurs incontrôlables. Le corps d'Alicia ne fut bientôt qu'une silhouette noire entourée de flammes. Celles-ci montèrent le long du mur, attirées par le plancher en bois qu'il y avait à l'étage. En quelques secondes l'intégralité de la maison brûlait. Harry, épargné par il ne savait quel miracle, était toujours agenouillé au sol, le regard vide, perdu dans une souffrance qui n'avait aucun nom.

Encore une fois, ce fut le cri de sa fille qui le sortit de sa transe. Il se tourna violemment vers l'enfant, toujours en haut des escaliers. L'enfant était entourée de flammes qui se jetaient sur elle, sans l'atteindre pour autant. Harry tenta de se lever une première fois sans succès. Il fit appel à toutes ses forces et réussit à se mettre sur ses jambes. Il devait réfléchir, rapidement. L'escalier allait bientôt s'effondrer, ainsi que tout le reste de la maison en fait.

Il n'avait pas le temps de réfléchir à comment résorber le feu, il n'était de toute façon pas sûr d'en être capable dans son état. Son cerveau tournait à cent à l'heure pour trouver une autre solution. Il n'en vit qu'une.

- Accio "couverture", s'exclame-t-il en priant pour qu'un autre miracle ait lieu.

Et son voeu fut réalisé, une couverture, intacte, sortit d'une chambre à l'étage et lui tomba sur la tête. Il jeta un regard anxieux à sa fille. Elyne serait-elle capable de faire ce qu'il allait lui demander ?

- Elyne ! Tu vas sauter d'accord ! Je vais te rattraper. Papa va te rattraper. Saute vers moi.

- Papa j'ai peur, hurla l'enfant, en pleurs.

- Je sais mon coeur. Je sais. Mais il faut que tu viennes jusqu'à moi d'accord. Allez ma puce, tu peux le faire. Tu es courageuse non ?

L'enfant hocha difficilement la tête entre deux sanglots. Elle se leva et sauta du haut des escaliers. Ou du moins tenta. Au moment où elle prenait appuie sur le bois, il s'effondra sous elle. Harry la vit avec horreur tomber dans les flammes et les débris.

- ELYNE !

Sans plus réfléchir, il se jeta dans les flammes. Il parcourut les deux mètres qui le séparaient du corps de l'enfant. Aussi vite qu'il le put, il jeta la couverture qui le recouvrait sur sa fille et transplana, laissant derrière lui son passé, son présent et ce qui lui semblait être sa vie entière.

§ § §

- Mon dieu…, murmura Ron.

En tant qu'Auror il avait déjà pu voir les dégâts causés par un Feudeymon. Ce monstre ne laissait rien derrière lui. Bois, béton, pierre : il avait tout détruit en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. On ne retrouvait aucun ossement humain. Il déglutit. L'homme en face de lui avait vu la femme de sa vie se sacrifier à l'aide d'un Feudeymon. Comment pouvait-on se remettre de ça ?

- Et ensuite, que s'est-il passé ? réussit-il à demander, la gorge serrée.

§ § §

- Harry ? Harry c'est toi ?

Lyna lâcha l'assiette qu'elle tenait et courut vers la silhouette qui venait d'apparaître dans sa cuisine. L'objet se brisa sur le sol dans un bruit clair, elle n'y fit pas attention. Tout son esprit, tout son coeur et tout son corps étaient dirigés vers le petit paquet que transportait son fils. Paquet qui ressemblait bien trop à un enfant selon elle.

- Qu'est-ce qu-

- Sauve-la ! implora Harry d'une voix qu'elle ne lui avait jamais entendue. Je t'en prie Maman, sauve-la.

Les orbes vertes qui la fixaient étaient emplies d'une telle douleur que Lyna sentit son coeur se briser. Jamais elle n'avait lu une telle détresse dans les yeux de son fils. Elle hocha la tête et ils se dirigèrent dans la chambre du brun. Elle n'avait pas besoin de demander qui était l'enfant que portait Harry, tout son être le savait, et ses entrailles se serraient à l'idée de le reconnaître sous les couvertures.

Harry ne dit rien d'autre. Il posa délicatement son fardeau sur le lit et écarta les pans du plaid. Lyna poussa un cri, et comme un réflexe, sa main vint couvrir sa bouche. Elle sentit les larmes monter à ses yeux puis couler sur ses joues. Elle s'approcha de l'enfant et observa les multiples traces de brûlure sur son corps. La moitié de son crâne était noirci et seuls quelques fin cheveux - qu'elle savait sur le point de tomber - tenaient encore ci et là. Du haut du front jusqu'à sous son oeil droit, il n'y avait plus que sang et muscle, toute trace de peau avait disparu, et déjà des cloques de pue se formaient.

L'intégralité de son bras droit était calcinée et ce qui avait dû être son pyjama pendait en lambeau. Elle ne pouvait voir l'état des jambes de l'enfant car le pantalon avait fondu sur plusieurs zones, mais elle ne pouvait imaginer que le pire. Elle se mordit la lèvre inférieure, si la peau avait aussi commencé à brûler, ça allait être terrible à nettoyer.

Elle se secoua et sortit de sa contemplation. Elle sécha ses larmes et son regard se durcit. D'un mouvement rendu agile par des années de pratiques, elle sortit sa baguette et jeta un premier sort afin d'établir la gravité des dégâts.

- Origine ? demanda-t-elle d'une voix dépourvue de toute émotion.

- Feudeymon.

Elle fit claquer sa langue et refloua toutes les questions qui lui traversaient l'esprit. D'abord s'occuper de la petite, ensuite harceler son fils.

- Ca ne va pas être facile, mais tu le sais déjà.

Ses mains commencèrent à bouger au-dessus du corps de l'enfant. De multiples rayons sortaient de sa baguette et se diffuaient parfois dans toutes la pièce. Aussi concentrée qu'était Lyna, elle aperçut du coin de l'oeil la main de son fils serrée à s'en faire blanchir les phalanges.

- Sors de cette chambre, ordonna-t-elle. Tu vas me gêner plus qu'autre chose. Attends dans le salon le retour de Mireilla et dit lui de me rejoindre aussitôt.

Ne voyant pas Harry bouger, elle fit une pause dans son examen médical et se tourna vers lui.

- Sors, lui intima-t-elle d'une voix ferme, puis elle reprit d'une voix plus douce, je vais la sauver Harry. Elle va s'en sortir.

Elle n'attendit pas qu'il sorte et se remit au travail. Plusieurs secondes plus tard, elle entendit la porte s'ouvrir puis se refermer. Elle n'avait plus qu'à donner son maximum et à espérer que sa soeur ne rentrerait pas trop tard.

§ § §

- Cinq heures se sont écoulées… cinq longues et terribles heures. Mireilla avait rejoint Lyna dès son retour. Dans un élan de sagesse, elle m'avait demandé d'appeler Severus avant de rentrer dans la chambre. Quand je l'ai fait, je me suis fait traiter d'idiot et de tous les noms possibles, j'aurais dû, selon lui, penser à le faire bien plus tôt. Ca.. ça a été une torture. Toutes ces heures, seul dans cette pièce, à me dire qu'en plus de tuer la femme que j'aimais et le deuxième enfant que j'aurais dû avoir, j'avais probablement tué ma fille. A me repasser la scène pour savoir ce que j'aurais dû faire.

Une larme coula sur la joue d'Harry. Dans un élan de tendresse, Hermione se leva et le prit dans ses bras. Le brun posa sa tête sur son épaule. Ses mains se crispèrent sur ses genoux et il pleura comme il n'avait encore jamais pleuré devant eux.

- Tout va bien Harry. Elyne va bien maintenant. Tout va bien…

Hermione resta de longues minutes à murmurer des paroles réconfortantes à cet homme qu'elle ne connaissait que depuis quelques jours et qui, pourtant, leur confiait ses plus grands secrets et ses plus grandes peines. Un carré de tissu apparut soudainement au dessus de l'épaule de la brune. Harry releva la tête en apercevant le mouchoir et put voir Ron, le visage embarrassé.

- Je suis désolé vieux… je sais pas trop quoi dire dans ces moments, mais je me suis dit que tu aurais besoin de ça.

Harry laissa échapper un petit rire et attrapa le mouchoir en remerciant le roux. Il s'essuya les yeux tandis qu'Hermione se rasseyait à ses côtés. Elle lui attrapa sa main de libre et il reprit son discours.

§ § §

Mireilla, Severus et Lyna sortirent les uns à la suite des autres de la petite chambre. Harry se leva comme un ressort, il se dirigea à pas rapides vers eux et il ne dut qu'à un immense self-control de ne pas les harceler de questions. Silencieusement, il les regarda passer devant lui, épuisés. Severus se laissa tomber dans un fauteuil, toute retenue oubliée et les deux femmes suivirent le mouvement. Le brun, quant à lui, resta debout à côté de la porte, sans savoir quoi faire.

Son instinct de père lui disait d'aller retrouver sa fille mais si les trois autres étaient là c'est qu'elle ne courait plus aucun danger et qu'elle devait juste se reposer. Avant qu'il n'ait pris une décision, la voix lasse de sa mère se fit entendre.

- Rien de ce que je pourrais te dire t'empêcherait d'aller la voir. Je te veux dans le salon dans cinq minutes.

Harry hocha la tête bien qu'elle ne put le voir. Il ouvrit doucement la porte en bois et avança à pas lents jusqu'au lit. Elyne dormait paisiblement. Son crâne ainsi que son oeil avaient été bandé, comme son bras et ses jambes. Les larmes montèrent à ses yeux et il fit appel à tout son courage pour ne pas craquer maintenant. Il n'était pas encore le temps de pleurer, d'abord il devrait tout leur raconter. Le plus doucement possible, il quitta la pièce et retourna dans le salon. Là, il s'assit dans le fauteuil et attendit.

- Je lui ai donné suffisamment de potion calmante et d'anti-douleur pour qu'elle dorme pendant une journée, commença Severus. On verra demain pour la suite.

- Ses plaies sont toutes bandées, continua Lyna. Celles de ses jambes ne devraient pas laisser de marques, Merlin merci nous avons la magie. Un moldu n'aurait probablement jamais retrouvé sa mobilité. Pour ce qui est de son bras… on verra. Elle aura probablement quelques cicatrices mais rien de grave. Ce qui m'inquiète, c'est son oeil. Je ne sais pas si elle en retrouvera l'usage. Il y a de forte chance qu'elle soit aveugle de ce côté.

- Et pour, la voix d'Harry se brisa, et pour le reste de son visage ?

- C'est là que le Feudeymon l'a le plus attaquée, répondit Mireilla. Elle gardera une cicatrice à vie. On verra quand elle grandira mais elle pourra la cacher avec de la magie si elle le souhaite.

- Merci, murmura Harry. Merci…

Le silence se fit dans la salle. Ce fut Mireilla qui osa poser la question que tous avaient sur les lèvres.

- Que s'est-il passé Harry ? Où est Alicia ?

Un unique sanglot s'échappa de la gorge d'Harry avant qu'il ne reprenne contrôle de son corps. Il inspira fortement et plissa les yeux à s'en faire mal. Sa voix n'était qu'un souffle quand il parla.

- Alicia est morte.

Pour la deuxième fois de la soirée, Lyna sentit son coeur se briser. Elle retint les larmes qui lui montèrent aux yeux. Comment pouvait-elle pleurer alors que son fil faisait tout pour se contenir ? Elle se redressa dans le canapé et planta ses yeux dans ceux d'Harry.

- Raconte.

§ § §

- J'ai passé la nuit à leur raconter ce que vous savez déjà. Quand j'ai fini, Severus m'a donné la même potion calmante qu'à Elyne, m'ordonnant d'aller me reposer. J'ai avalé cul sec le contenu avant d'aller me coucher dans la chambre de ma mère. Quand je me suis réveillé, le soleil était levé depuis longtemps. J'ai ouvert les yeux et j'ai mis un certain temps à me rappeler les événements de la veille. Quand j'ai été suffisamment réveillé pour me souvenir de tout, j'ai craqué. C'est un souvenir assez flou mais je crois me souvenir avoir hurlé, allongé sur mon lit. Des heures durant j'ai pleuré, jusqu'à ce que mes yeux soient secs et que mes cordes vocales saignent. Puis Severus est entré dans la chambre et m'a redonné une potion. J'ai dormi plusieurs heures. Et à mon réveil, j'étais… je ne sais pas, apaisé ? calmé ?

§ § §

- Comment vas-tu ? demanda Lyna alors qu'elle aperçut Harry entrer dans la cuisine.

Le regard que lui jeta Harry valut toutes les réponses du monde.

- Bien... je mérite ça, c'était une question stupide, ajouta-t-elle. Elyne dort encore.

- Quelle heure est-il ?, demanda Harry en se versant une tasse de thé.

- Vingt-deux heures quarante-cinq, répondit sa tante, assise à l'autre bout de la table.

Il hocha la tête et but une gorgée. Il se dirigea vers la fenêtre de la cuisine et regarda, sans vraiment le faire, le jardin.

- Que pensez-vous que Voldemort soit devenu ?

- On n'est pas obligé d'en parler maintenant Harry.

- Si, répondit-il durement. Si on est obligé d'en parler maintenant Lyn'. J'ai… il a tué Alicia, presque tué Elyne. Alors il faut qu'on en parle maintenant.

Les femmes observèrent en silence le jeune homme, sans savoir quoi dire. De longues minutes s'écoulèrent avant qu'une réponse à sa question lui soit fournie.

- En toute franchise Harry, commença Severus qui était adossé près de la porte, sans qu'il ne l'ait vu, je n'en sais rien. Mais une partie de moi aurait tendance à penser qu'il est mort. Définitivement. Enfin il ne le sera réellement qu'une fois le médaillon détruit, mais la partie de son âme errante n'aura probablement pas survécu au Feudeymon.

- Qu'est-ce qui vous fait penser ça ?

- Un fait simple : le Feudeymon est le seul sort, à ma connaissance, capable de tuer un fantôme.

Harry se tourna vers lui, pensif.

- Vous pensez qu'elle le savait ?

- Quoi ?

- Alicia. Vous pensez qu'elle savait ça ?

Lyna se leva et se posa devant son fils, un masque interrogateur sur le visage.

- Qu'est-ce qui te fait penser ça ?

Le brun posa sa tasse à côté de lui et s'appuya sur le rebord de l'évier.

- J'y ai pensé toute la matinée pendant que je… enfin bref. Elle avait cet éclat dans les yeux quand elle a jeté le sort, et je suis sûr de l'avoir entendu s'excuser avant qu'elle ne jette le Feudeymon. Et puis… pourquoi Voldemort aurait lancé ce sort ? Il y avait trop de risques pour lui et son hôte. S'il voulait simplement me tuer, on sait tous qu'un Avada était la meilleure solution. Plus j'y ai réfléchi, et plus j'étais persuadé qu'elle avait sciemment jeté ce sort là. Mais je n'arrivais pas à comprendre pourquoi elle l'avait fait. Mais si ce que vous dites est vrai professeur… et qu'Alicia le savait, alors tout porte à penser que c'est ce qu'il s'est passé.

§ § §

- Donc... ta femme s'est sacrifiée pour toi, résuma Ron. Elle devait sacrément t'aimer… Tu ne retrouveras jamais quelqu'un comme ça.

Hermione grimaça et plongea sa tête dans ses mains.

- Ron… ton manque de tact me sidère parfois.

- Désolé…

- Ce n'est rien, intervint Harry. Je n'irai pas jusqu'à dire que je vais parfaitement bien, mais ça va bientôt faire un an et demi, et j'ai réussi à relativiser. Elyne est encore vivante et au lieu de passer mon temps à me morfondre sur le sort Alicia, j'ai décidé de me concentrer sur ma fille.

- C'est très courageux Harry, dit Hermione dans un sourire.

- Quand on n'a pas le choix peut-on vraiment appeler ça du courage ?

- Je ne comprends pas…

- Je n'avais pas le choix. Je suis vivant, et Elyne l'est aussi, je n'avais pas de choix à faire. La vie continue et c'est tout. Il n'y a pas de courage la-dedans.

- Je suis désolée Harry, je ne comprends toujours pas.

Le brun balaya ses excuses d'un geste de la main.

- Ne t'inquiète pas, j'ai mis moi-même très longtemps à comprendre.

Harry se leva sur fauteuil et fit quelques pas pour se dégourdir les jambes. Leur raconter son histoire avait pris toute l'après-midi et il ressentait le besoin de bouger. Un regard vers l'horloge lui indiqua qu'il était dix-sept heures trente passé.

- Merlin ! Il est si tard ? Hermione, ça ne va pas déranger tes parents ?

- Ne t'inquiète pas, le rassura-t-elle. Ils adorent avoir Théophile avec eux et, continua-t-elle en anticipant la remarque du sorcier, le fait qu'Elyne soit là n'y changera rien.

La brune regarda Harry qui marchait calmement dans le salon, observant les photos accrochées aux murs. Son coeur se serra en repensant à tout ce qu'il venait de leur dire. Elle et Ron avaient eu une vie si calme en comparaison. La voix de Ron la sortit de ses pensées.

- Est-elle entièrement guérie ?

Il n'eut pas besoin de préciser de qui il parlait, ils le savaient tous les trois.

- Presque, s'égaya Harry. Ses cheveux commencent à repousser comme vous avez pu le voir. Et d'après elle, elle recommence à voir des formes avec son oeil droit. Elle remarche depuis quelques mois et, même si elle a encore un peu de mal à bouger son poignet, son bras est rétabli. Et selon ma mère, il y a de forte chance que la marque sur son visage s'affaiblisse avec le temps et sa croissance.

Ils parlèrent encore un instant de la guérison d'Elyne, puis le sujet de conversation glissa sur des sujets plus banals. Pendant presqu'une heure ils parlèrent de tout et de rien, relachant la pression de l'après-midi. Quand Fred rentra ce soir-là, il les trouva riant dans le salon. Il s'émerveilla un instant du tableau que formaient les trois amis et se décida à faire remarquer sa présence à ce beau monde.

La soirée continua dans la bonne humeur, ils récupérèrent les enfants juste après le dîner. Si Théophile tenait encore debout, Elyne était endormie dans les bras de son père quand ils repartirent de chez Jean et Maria. Une fois retournés au Briquet, Harry annonça qu'ils allaient rentrer. Il était dans l'âtre de la cheminée et s'apprêter à jeter la poudre quand Hermione posa une dernière question.

- Dis Harry…

- Oui ?

- C'est peut-être une inquiétude futile par rapport à tout ce que tu nous a raconté mais… tu n'as pas l'intention de redisparaître hein ?

Harry lui sourit, comme pour la rassurer.

- Non Hermione. J'ai acheté une petite maison, sur l'île de Man. Et, comme je vous l'ai dit cet après-midi, Elyne va faire sa scolarité à Poudlard.

- Donc on va se revoir ? insista la brune.

L'homme baissa les yeux et regarda tendrement Elyne, toujours endormie.

- J'en connais une qui serait très malheureuse de ne pas revoir son nouvel ami.

Et sur ce, comme s'il considérait que sa phrase valait toutes les réponses du monde, il se retourna dans la cheminée et jeta la poudre en s'exclamant :

"Le Cottage !"

Les Weasley restèrent silencieux quelques instants après son départ, puis finalement, Ron se tourna vers sa meilleure amie :

- Tu crois qu'il appelle vraiment Snape par son prénom ?

§ § §

FIN

§ § §

Bon bah voilà.. c'est fini !

J'espère que cette histoire vous a plu jusqu'au dernier mot !

A bientôt,

Pauu_Aya

ps : je l'ai déjà dit plus haut, mais au cas où, je le répète, des OS vont suivre à cette histoire (sur Lyna, sur Alicia, Fred et Mione) :) même si je ne sais pas quand ils seront publiés !