Titre original: Prodigal son

Auteur: HeereNotQueer

Traduction: Ally-33

Note de la traductrice: Je rappelle que ce n'est pas la suite de fils prodigue, c'est une réécriture totale.

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Fils prodigue

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Chapitre 8

Environ quinze minutes plus tard, les deux jeunes hommes se retrouvèrent assis dans un restaurant. Dean dévorait un hamburger et des frites à une vitesse hallucinante, Sam en avait presque la nausée. Non seulement il mangeait dans un désordre incroyable, mais en plus il risquait de s'étouffer vu la vitesse avec laquelle il engloutissant sa nourriture.

Sam n'avait pas eu très faim, alors il avait juste commandé une salade. A vrai dire, il n'avait jamais eu un réel appétit. Du haut de ses vingt-deux ans, il n'avait pratiquement vécu que de sang de démon et n'avait que très rarement besoin de vraies nourritures, mais Meg et Ruby lui avaient déjà dit qu'elles n'avaient en aucun cas besoin de manger, donc Sam avait questionné son père à ce sujet.

"Sam, tu es différent, je te rappelle. Ces filles on vraiment une mauvaise influence sur toi." Lui avait répondu Lucifer. Sam n'avait plus évoqué le sujet après ça, ne voulant pas créer d'ennuis à ses amies.

Sam remarqua que Dean ne parlait pas beaucoup. Il se demandait si c'était quelque chose de propre au jeune homme ou si c'était uniquement dû au choque.

Dean avait offert un faux sourire à la serveuse quand elle leur avait apporté leurs commandes. Mais par la suite ses yeux s'étaient ternis et il était devenu distant, se perdant dans ses pensées en s'empiffrant inconsciemment.

La serveuse ne l'avait peut-être pas remarqué, mais Sam oui. Il avait été entraîné toute sa vie à détecter et déterminer les différents comportements des personnes autour de lui. Il avait d'ailleurs été reconnaissant d'avoir eu autre chose à faire pendant les cours que de regarder l'herbe pousser à l'extérieur. Il observa Dean froncer les sourcils dans une profonde inquiétude.

"Tu es sûr que ça va, Winchester?" Demanda-t-il finalement, en le fixant d'un regard septique.

Dean releva brusquement la tête avec un "hin" interrogatif. Puis il s'éclaircit la gorge. "O-oui, ça va. Je réfléchissais, c'est tout."

"Je pourrais savoir à quoi?"

Dean sembla de nouveau se perdre dans ses pensées quand il parla. "A tout ce que j'ai dû faire pour tenter de te retrouver."

Sam se raidit. Ce sujet le mettait décidément mal à l'aise. "Doucement mon pote, tu n'es même pas sûr que je sois ta Kim mills dans ton délire à la Taken." Lui rappela-t-il.

"Oui." Répondit calmement Dean. "Je sais."

Ils tombèrent dans un silence inconfortable durant lequel Dean avala d'une traite ce qui lui restait de coca. Il engloutit également ses frites, comme si quelqu'un allait sortir de nulle part pour les lui arracher. Sam ressentit de la pitié. Qu'il s'agisse de nourriture ou de sang de démon, la peur d'avoir faim était quelque chose qu'il n'avait jamais connu. En enfer il avait été un enfant pourri gâté. Il avait toujours eu tout ce qu'il désirait, sans même avoir à le demander. Apparemment, c'était loin être le cas pour Dean.

Même si une aura de confiance et de charme se dégageait de son supposé "frère", Sam savait qu'il cachait autre chose. Dernière ses faux sourires et sa tentative de flirt avec la serveuse, il était épuisé et déprimé. Sa posture fit soupirer Sam intérieurement. Il se tenait droit sur sa chaise et raide comme un pic. Sûrement l'une des habitudes d'une vie menée à la dure. Son regard était tranchant, son corps sur ses gardes et constamment en alerte, comme une barrière électrique qui fonctionnerait vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Aux yeux de Sam, Dean n'avait rien du "sauvage" ou du "monstre" que l'enfer dépeignait. Il resemblait plus à… à un homme angoissé qui semblait en avoir bien bavé durant sa courte vie.

"Hello?" Dean balançait sa main devant les yeux de Sam. Après quelques battements de cils, ce dernière revient à la réalité et aperçut le jeune homme qui s'agitait en face de lui.

"Quoi?"

"Je te demandais si tu étais prêt à prendre la route." Répéta lentement Dean.

"Oh" Reprenant conscience de sa situation, Sam s'empressa de lui répondre. "Oui, allons-y."

Ils roulaient depuis une dizaine de minutes. Les cassettes de Dean déversaient leur musique à travers les haut-parleurs. Ce dernier resta majoritairement concentré sur la route, mis à part les quelques regards occasionnels qu'il lançait à Sam en marmonnant tout bas quelque chose qui ressemblait à un "ça va. Il est toujours là." avant de retourner son attention vers le paysage qui s'étendait devant lui.

Le soleil pointait le bout de son nez et la noirceur du ciel s'illuminait des trainées rougeâtres de l'aube. Sous l'effet de cette vue, Sam ne put retenir les mots quo s'échappèrent de sa bouche.

"Simple hypothèse, Dean." Ce dernier lui lança un bref regard et baissa le volume de la radio pour lui montrer qu'il avait toute son attention. "Admettons que je sois ton... ton frère tu crois que notre père voudrait me voir?"

"Évidemment qu'il voudrait te voir!" S'exclama Dean. "On a quand même risqué nos vies pratiquement tous les jours pendant, quoi, vingt-deux ans? Pour essayer de te retrouver" Il fronça les sourcils "Mon Dieu comme je me sens vieux." Puis il balança sa main dans les airs, comme pour dissiper cette pensée. "Bref, papa va sûrement fondre en larmes quand il te verra. Je t'assure. Par contre…" Il leva les yeux au ciel. "Il ne répond pas au téléphone."

"Je suppose que ce n'est pas la première fois?" Devina Sam.

"Il disparaît plus souvent que je ne voudrais l'admettre. Des fois il réapparaît sans problème et d'autres fois, il revient couvert de sang. Ces fois-là, je te jure, je dois me retenir de lui en coller une et je me dépêche de recoudre ce que je peux."

"Ce n'est pas très normal, Dean."

"Tu sais, Sammy, tout le monde ne peut pas avoir une vie de famille parfaite, dans une grande maison, entouré d'une jolie petite clôture blanche." Dean renifla. "Le business familial des Winchester: chasser toute sorte de créature et sauver des vies depuis 1983."

"C'est quoi exactement ce business familial?"

"Je suppose qu'il n'y a pas vraiment de bons moments pour te le dire."

"Me dire quoi?"

"Il n'y a pas non plus de bonne façon de le faire, alors je vais aller droit au but." Dean marqua une pause avant de continuer. "Les monstres existent. Presque toutes les créatures qui hantent tes cauchemars existent. Les démons, les vampires, les goules, les esprits, les wendigos et j'en passe."

Sam fit de son mieux pour paraître choqué, mais calme; autrement dit, l'expression qu'il arborait lorsque son père lui annonçait que quelque chose s'était brisé la même nuit où lui, Meg et Ruby avaient décidé de traîner dans une pièce où ils n'étaient pas supposés être et qu'il était, en réalité, le principal responsable de cette bêtise. Cette expression qui illustrait à merveille un "Putain, tu es sérieux?". "Waw, et vous, vous les chassés et les tués c'est ça?" Dit-il.

"Tu es plus intelligent que tu en as l'air, c'est bon à savoir." Se moqua Dean. "Mais oui, papa, moi et beaucoup d'autres. On est des sortes de super héros. On liquide toutes ces créatures du mal avant qu'elle ne chope des humains pour en faire leurs quatre heures. C'est dangereux et tu as de fortes chances de crever jeune. Ni remerciement, ni ovation et pour couronner le tout tu mènes une vie bien solitaire. En gros, tu travailles dure pour mourir jeune et seul."

"Ça n'a pas l'air d'être très réjouissant, alors pourquoi vos faites tout ça?" Demanda Sam.

"Une fois que tu es entrés dans cette vie, tu n'as plus aucun moyen d'en sortir. La seul issu à la vie de chasseur, c'est la mort. Il n'y a aucune autre réel option."

"Tu peux pas juste te poser et arrêter de chasser?"

"Si c'était aussi simple, j'aurais décroché depuis des années et je serais allé vivre avec mon oncle Bobby. Ces saloperies te suivent et quand tu en a tues une, tu te mets toute la famille à dos."

Je suppose que c'est ce qui s'est passé avec tous les démons que tu as tués. Pensa Sam.

"Oh." Dit-Il. "C'est une sacrée merde."

"Comment ça se passait de ton coté?" Questionna Dean. "Si tu es parti, c'est que ça ne devait pas non plus être super-joyeux."

Vite, vite, trouve quelque chose, avant qu'il ne devienne suspicieux.

"Heu…" Fut la seule réponse qu'il put fournir.

"Tu n'es pas obligé d'en parler si tu n'en as pas envie." S'empressa d'ajouta Dean

"Non, non. C'est juste… Je ne sais pas trop comment résumer ça. Je ne suis pas très doué avec les mots tu vois?" Expliqua Sam.

"Oui, je vois. Moi non plus, tu sais."

Après un moment, Sam trouva finalement les mots qu'il cherchait.

"La vie avec mon père était plus belle quand j'étais petit." Commença-t-Il. "Je suppose que c'est toujours comme ça quand on est un gamin aussi stupide et naïf que je l'étais. J'ai toujours eu tout ce que je voulais." Il fit une pause.

"Et puis j'ai grandi." Poursuivit-Il. "J'ai eu vingt-deux ans. Jai commencé à me fair ma propre opinion des choses, et lui a commencé à m'imposer plus de responsabilités. Il voulait forcément que je reprenne l'entreprise familiale."

"Après ça, les choses se sont lentement dégradées. Il y a deux semaines il m'a dit quelque chose … Et s'en était trop." Sam prit une profonde respiration. "Alors je suis partie."

C'était presque vrai.

"Putain. Il ne t'a pas frappé ou quelque chose du genre, hein?" Demanda Dean et Sam secoua instantanément la tête. "Ok, Dieu merci. J'allais lui arracher la tête."

"Awn, on est du genre protecteur?" Taquins Sam.

Dean haussa les épaules. "Quand tu vis une vie comme celle-là, la famille, c'est tout ce que t'as. Ton instinct te poussera à les protéger."

"Tu as au moins ça." Bafoua Sam. "Quand j'avais seize ans, mon père n'avait même plus une minute à m'accorder. Il m'a présenté un de ses amis une fois, et puis plus rien. Ce mec était un imbécile de toute façon." Il s'arrêta et secoua la tête. "Pourquoi je te raconte ça? Je ne te connais même pas."

"En général, les gens disent que c'est facile de se confier à moi." Répondit Dean. "Ça ne me dérange pas de t'écouter, mais je ne te garanti pas d'avoir de bons conseils à te donner. Je ne suis pas le docteur Phil."

Sam ricana. "Tu fais un assez bon travail pour l'instant, Winchester." Dean renifla.

Quand Dean se gara sur le parking du motel Shining Star, Sam fit une grimasse de dégoût. Il n'y avait que les humains pour vivre dans de telles conditions. Son père aurait le choque de sa vie s'il voyait de quelle façon son fils devrait vivre pendant un ans. Enfin il aurait déjà de la chance s'il ne mourait pas d'une intoxication alimentaire ou étouffé par des moisissures d'ici là.

Dean porta leurs sacs dans la chambre qu'il venait de payer. Cette dernière contenait deux lits, deux lits qui, même collés, n'étaient rien comparé à celui que Sam avait en enfer. Le sien était plus moelleux et beaucoup plus imposant.

Pour Dean, mis à part sa voiture, des lieux comme celui-ci représentait sa seule "maison". Il avait passé presque toute sa vie dans des mortels miteux de ce genre. C'était le mieux qu'il pouvait obtenir quand il n'était pas avec Bobby.

"Désolé, ce n'est sûrement pas ceux à quoi tu es habitué." Dit Dean en sortant sa brosse à dents de l'une des poches intérieurs de son gros sac. Il était plein de vêtements et d'autres affaires représentant le strict nécessaire.

"Comment tu-"

"Je peux le voir dans tes yeux. S'il y a bien une chose que cette vie m'a apprise, c'est de lire les gens autour de moi. Ça craint je sais, mais c'est mieux que de devoir se coincer dans l'impala. J'adore cette voiture, mais je suis un peu trop grand pour dormir dedans."

Sur ce, Dean parti se brosser les dents dans la salle de bain, laissant à Sam le loisir de choisir le lit le moins inconfortable des deux.

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A SUIVRE!

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Merci à tous pour vos gentils commentaires et vos encouragements, ça me fait vraiment plaisir.