Je suis de retour! Bon, les publications ne seront pas plus régulières, mais vous devriez avoir quelques chapitres au cours du mois. Désolé de cette irrégularité pour ceux qui attendent la suite. Je tiens à dire que même si je peux m'absenter pendant très, très longtemps, je vais avertir si j'abandonne ma fic (ce qui n'est vraiment, mais vraiment pas dans mes plans). Je rappelle aussi que j'essaie de me corriger au maximum donc vraiment désolé pour les fautes. J'essaie aussi de ne pas mettre trop d'anachronisme, mais ce n'est pas toujours évident. Par exemple, pour ce chapitre, j'ai prit la peine de vérifier que le film que je mentionne (dont le titre n'est pas dit donc libre a vous d'essayer de deviner) était bien sortit, mais j'ai oublié de vérifier si on pouvait les écouter chez soit. Pour ceux qui on eut le courage de lire tout ce monologue et qui sont curieux, les VHS (et autre truc du genre) existait tout juste en 1976, mais sont arrivé en France en 1978 (juste les VHS) donc bon… (de Wikipedia…)

Bonne lecture !

Chapitre 6 : Manoir de la Falaise

Si Orion fut étrangement heureux de l'apparition d'Azarov, il la trouva aussi étrange. D'autant plus qu'Azarov semblait avoir reçu la nouvelle d'un artefact merveilleux récemment découvert alors qu'Orion était bien placé pour savoir que ce n'était pas le cas.

-Tu es sûr que tu vas bien ? demanda Orion en fixant le visage de l'autre homme ou plutôt ses lèvres.

-Euh… Oui? fit l'autre en passant nerveusement la langue sur ses lèvres.

Bleu aussi, remarqua Orion avant de brusquement regarder ailleurs pour remarquer que l'homme tenait dans sa main un étrange contenant de carton dans lequel se trouvait une sorte de mixture aussi bleue que les lèvres de l'homme. Orion n'avait jamais vu un mélange aussi étrange depuis qu'Alphard avait manqué sa potion de sommeil sans rêves en la rendant rose fluo et floconneuse.

-Oh …! fit le blond en éclatant de rire, son rire semblait un peu nerveux, mais aucun des deux ne voulut y porter d'attention. C'est de la slush… ça tâche quand on en boit. Athénai a décidé d'en faire gouter aux jumeaux avant de partir du monde moldu même si le temps ne s'y prête pas trop…

En effet, le mois de septembre avait décidé de se réveiller cette journée-là et de commencer à annoncer l'arrivée de l'automne. Pourtant, Azarov remarqua que si Orion avait arrêté de le regarder comme s'il devait être transporté en urgence à Sainte-Mangouste, il n'avait clairement aucune idée de ce dont il parlait.

-C'est un peu de la neige mélangée à du jus, expliqua Azarov de la façon la plus simple qu'il trouva.

-Mais qui aurait l'idée de boire de la neige, c'est sale et…

-Comme, comme, rajouta Azarov rapidement en riant devant le dégout évident de l'autre homme. En fait, c'est de la glace qui est cassée en très fin morceau. Goutte.

Il lui tendit son verre, mais Orion se contenta d'y jeter un regard dégouté en entrant finalement dans la maison.

-Non, merci.

-Tu fais encore ton dédaigneux, Black, se moqua Azarov.

C'est sur ces entrefaites, qu'Athénai entra dans la salle. Comme à son habitude, elle décida de se mêler de la conversation qui ne la concernait clairement pas.

-Comment ça, faire son dédaigneux?

-Ce n'est pas tes affaires, répliqua aussi tôt Orion d'un ton froid en lançant un regard encore plus froid à son collègue.

Azarov sourit, mais haussa les épaules quand Athénai lui lança un regard intrigué. Il avait compris le message cinq sur cinq : «Dis quoi que ce soit et tu mourras en d'affreuses souffrances». Si Azarov doutait que l'homme aille jusqu'à le tuer, il ne doutait pas du : «affreuses souffrances». Sous ordre d'Athénai, ils passèrent au salon où Orion eut la désagréable surprise de trouver la télévision allumée. Il réussit tout de même à refréner sa magie. Les jumeaux étaient couchés devant l'appareil sur une tonne de coussin et de couverte. Devant eux se trouvait un bol, rempli de petites choses boursoufflées. Les jumeaux piochaient une fois de temps en temps dedans pour manger une de ses choses. Orion remarqua qu'il y avait aussi de ses choses un peu partout dans la pièce et il devina que c'était des miettes de ces boules jaunâtres qui parsemaient les cheveux d'Azarov.

-Désoler pour le désordre, fit Athénai qui avait déjà remarqué l'amour de l'ordre de l'homme.

En fait, elle l'avait remarqué à son premier jour en tant qu'assistante du directeur du département des mystères, mais ça, c'était une autre histoire.

-On a fait une bataille de pop-corn, fit Alys, un grand sourire aux lèvres en lui lançant une des petites choses boursoufflées… un pop-corn apparemment.

Orion rattrapa la chose avant qu'il ne le frappe et découvrit désagréablement que la chose était luisante et huileuse. Sous les conseils des jumeaux, il le glissa dans sa bouche et le mâcha avec suspicion. Il découvrit, alors, que la chose huileuse était du beurre et que la chose boursoufflée ne goutait pratiquement rien et avait une étrange texture. Évidemment, il grimaça de dégout en réussissant à garder son air parfaitement hautain ce qui relevait de l'exploit.

Orion passa la demi-heure suivante à lire sur le bord de la fenêtre, car les gamins voulaient finir leur film. Orion ne voyait pas trop l'utilité de voir une bande de personnes au faux accent italien mourir grâce à d'étranges machines tirant apparemment ce qu'ils appelaient des balles.

Quand le film prit fin, les quatre spectateurs rangèrent l'endroit en deux temps, trois mouvements (littéralement trois mouvement), un des avantages de la magie clairement. Quand ils eurent presque fini, Orion croisa le regard interrogateur d'Azarov et comprenant la question muette, il hocha la tête en réponse. Ainsi quand tout fut placé, le blond fit assoir les jumeaux sur le divan et indiqua à Orion de s'exprimer. Orion regarda l'heure et s'approcha du reste du groupe. Il fronça les sourcils en regardant les deux adolescents entourés des langue-de-plombs qui s'étaient assis sur les accoudoirs. Pour une raison quelconque, il ressentait un étrange malaise, mais il l'ignora et commença à parler.

-Bon, on m'a demandé une nouvelle planque et j'en ai trouvé une, résuma-t-il. Je ne vois rien à ajouter tout de suite. Normalement, je vous proposerai de manger avant de partir, mais j'ai dit aux elfes qu'on serait là à quatre heures et nous sommes déjà une heure en retard.

Ils acquiescèrent et prirent la direction de la cheminée. Athénai tiqua à la mention d'un manoir et les adolescents les informèrent qu'ils avaient déjà voyagé ainsi. Ils prirent donc la direction du manoir de la Falaise. Ils arrivèrent dans une entrée de cheminée magnifique et exagérément luxueuse. Évidemment, les trois plus jeunes furent émerveillés et Azarov lança un regard blasé à l'autre homme qui haussa les épaules.

Brusquement, cinq elfes apparurent dans la pièce et s'inclinèrent.

-Bonjours, maitre, firent-ils tous en cœurs dans leur tenue toujours aussi négligée, ils avaient dû faire du ménage depuis le départ d'Orion dans la nuit.

-Tout a été nettoyé comme vous nous l'avez demandé, continua le plus âgé. Nous avons cru bon de placer les invitées à l'étage réservé aux invités personnels du Lord.

-Bien Gilby, maintenant si l'un de vous pourrait…

Il fut interrompu par la main d'Athénai qui se posa sur l'avant-bras de son patron. Orion lui lança un regard interrogatif ayant bien vue son rapprochement, mais n'en comprenant pas la raison.

-Orion Black, je te jure que si tu ne les envoies pas dormir tout de suite, ton cerveau se retrouvera dans la cuve du département.

Orion sera les dents n'aimant ni recevoir des ordres ni recevoir des menaces, mais il avait depuis longtemps appris que si Athénai Wells lui parlait de cette façon, elle était prête à mettre ses menaces à exécution.

-Allez dormir, ordonna-t-il aux elfes de maison qui parurent surpris. Je ne veux pas vous voir avant demain matin.

- Êtes-vous sûr, maitre ? demanda celui qui devait être le chef des elfes de maisons.

-Disparaissez avant que je change d'idée.

Les elfes n'eurent pas à se le faire dire deux fois et disparurent avec un popement bruyant.

-Tu m'expliques? demanda durement Orion en fixant la jeune sang-mêlé.

-Oh, ils étaient seulement sur le bord du burn-out, fit sévèrement Athénai. Mais inquiète-toi pas, tu es incapable de voir les signes chez tes employés et même chez toi-même, donc je ne m'attends pas à ce que tu le voies chez de simples elfes de maison. MAIS, moi, je ne suis pas aveugle d'autant plus que je ressens la magie elfique dans toute cette maison, alors j'en conclus que tu leur as demandé de tout nettoyer en une journée en les réveillant en plein milieu de la nuit…

Elle prit une grande inspiration pour se calmer.

-Maintenant, dis-moi où est la cuisine que je trouve de quoi nous nourrir.

Orion hocha la tête et la guida vers la cuisine qui étonnamment était accueillante et heureusement de taille humaine. Athénai prépara une salade comme entrer et jeta un sort pour que des pâtes au fromage et thon se préparent toutes seules. Orion les guida vers la salle à manger qui était éclairée par une immense baie vitrée donnant sur la falaise qui se trouvait à seulement quelques mètres du bord de la maison. Les adolescents se précipitèrent vers la vitre en se parlant dans cette langue étrange que les langue-de-plombs n'avaient toujours pas réussi à déchiffrer. Ils regardèrent avec un plaisir évident les vagues frapper la falaise en provoquant des embruns teintés de multicolores par le soleil couchant. Finalement, Orion dut se résoudre à racler la gorge pour attirer leur attention.

-Comme vous avez probablement compris, ceci est un manoir appartenant à ma famille, mais malgré cela je ne peux garantir votre sécurité…sauf si vous respectez, mes règles. Donc pour tout le monde : interdiction d'aller dans les autres ailes que l'aile principale et interdiction d'ouvrir une porte verrouillée. Pour les jumeaux : interdiction de sortir sans un adulte.

Il lança un regard sévère aux adolescents ainsi qu'à Athénai dont la curiosité n'avait pas de limites.

-Sinon, j'ai cru me rappeler que votre but était de retourner à Poudlard, fit-il en direction des jumeaux dont les visages s'illuminèrent. Je crois donc bon d'encadrer votre étude pour que vous vous conformiez au besoin de l'école. Nous vous ferons donc cours.

Les deux autres langue-de-plombs parurent surprises.

-Nous? lâcha même Athénai, mais elle n'obtient en réponse qu'un regard blasé.

- Vous aurez donc cours le matin avec l'un de nous puis en après midi avec un autre, expliqua-t-il. Vous aurez la soirée de libre, mais je vous conseille de continuer à étudier sur ce qui a trait à la vie de tous les jours. Pour les cours donnés à Poudlard, je vous enseignerai personnellement l'histoire de la magie, les potions, la botanique et l'astronomie. Athénai vous enseignera la défense contre les forces du Mal, sortilèges, et Études des moldus et Soins aux créatures magiques qui sont tous deux des options que vous pourrez prendre. Azarov vous enseignera Métamorphose ainsi que comme option possible Arithmancie et Études des runes. Le seul cours qu'on ne couvrira pas est divination, car aucun de nous ne l'a prit comme option… Cela vous va ?

La question s'adressait autant aux futures élèves qu'aux futurs professeurs. Athénai fit la moue. Elle aurait voulu critiquer, mais cette division des tâches était parfaite. Elle était équilibrée tout en allant avec leur force. Elle n'avait donc rien à redire.

-J'ai aussi décidé qu'on pouvait vous faire assez confiance pour ne pas vous surveiller la nuit, fit Orion à la grande surprise des deux autres langue-de-plombs. Bien sûr, comme dans toute maison sorcière digne de ce nom, les protections m'informent des allers venus, mais aucune autre surveillance ne vous sera imposée.

Le regard des adolescents s'illumina une fois de plus.

-Merci de nous faire confiance si rapidement, commenta doucement Dylan avant d'entamer sa salade.

Les adultes se regardèrent sachant que, malgré cela, le chemin allait être encore long avant que tout le monde fasse entièrement confiance à tout le monde.

oOoOoOoOoOo

Dylan avait été émerveillé par sa nouvelle chambre aux couleurs bleu royal et argent. Évidemment, une grande baie vitrée donnait sur la falaise qui allait tout à fait avec le thème marin de la pièce. Le plafond était gravé d'étoiles et Dylan reconnut les constellations chères au marin pour voyager la nuit. Les rideaux du lit à baldaquin et la couverte du lit étaient en velours (ou, pour la couette, en tissus semblable) bleu, mais de minces lignes d'argent dessinait divers animaux marins qui voyageait sur le tissu. Dylan reconnut des baleines et des phoques, mais il y vit aussi des animaux dont il ignorait même l'existence. La salle de bain était dans les mêmes thèmes, mais le marbre blanc la rendait plus lumineuse. Le grand bain de marbre lui rappela la salle de bain des préfets de Poudlard, mais cette fois la sirène n'était pas dans le vitrail, mais bien de pierre. Elle lui lança un clin d'œil en remuant l'eau de sa queue. Heureusement, elle était confinée dans son coin et n'était apparemment pas doué de paroles outre que pour chanter de douces chansons.

Dylan se prépara rapidement et rejoint son lit pour lire un peu avant de se coucher, car Orion les avait avertis que leur cours commencerait à huit heures, soit une heure plus tôt qu'à Poudlard. Dylan fronça les sourcils. Parfois, il se faisait l'impression d'avoir perdu la mémoire. Des pensées traversaient son cerveau en contenant des informations qu'il ne savait pas savoir. Bien sûr, il savait que cela faisait partit de son lien avec Poudlard et que c'était grâce à cela qu'il parlait le même anglais que les personnes de cette époque, mais cela lui faisait toujours étrange comme s'il n'était même plus maître de ses propres pensées.

Une présence rassurante le fit sortir de ses pensées. Il leva les yeux et vit sa sœur avancer d'un pas léger et silencieux dans la pièce. Il ne faisait aucun doute que sans leur lien, il ne l'aurait jamais entendue entrer. Elle s'était apparemment, elle aussi, préparée pour ce coucher. Elle paraissait bizarrement jeune dans son chandail trop grand et son short de jogging. Dylan lui avait toujours sa robe de chambre incapable de dormir en pantalon. Après tout, avant, il dormait toujours avec la chemise qu'il avait portée dans la journée. Il se décala laissant une place à ses côtés, mais Alys, presque par pur esprit de contradiction, préféra s'assoir en face de lui.

-Nous devons retourner à Poudlard, chuchota-t-elle presque douloureusement.

-Je sais…

Dylan déposa son livre et s'assit en repoussant les cheveux qui lui tombaient devant les yeux.

-Tu vas devoir les couper si tu ne veux pas sortir du lot, commenta Alys.

Dylan eut un sourire en coin en repensant à la dernière fois qu'il avait eu les cheveux courts.

-Et me faire encore dire que je ressemble à Pa, soupira-t-il.

-Pour cela faudrait que tu fasses de la musculation, se moqua Alys.

Dylan bouda un instant. Oui, bon, il n'avait pas irrité la carrure de son père, mais de son oncle soit le père d'Alys. Il soupira, c'était si compliqué parfois. Ils se ressemblaient trop pour ne pas avoir été prit pour des frères et sœurs et au fond c'était ce qu'il était, mais il sentait que si un jour il devait parler de leur parent ce serait bien compliqué. Tout étant qu'il avait irrité de la carrure de son oncle, ou du manque de carrure justement. Au moins, il avait pu se vanter d'être grand pour son âge, mais au vu des adolescents qu'ils avaient croisés au village moldu, il devait être rendu bien moyen…voir petit. Il ouvrit la bouche pour taquiner à son tour sa cousine ou dorénavant sa sœur, mais vit qu'elle s'était replongée dans ses pensées.

-N'empêche qu'Orion a raison, dit-il avant de rajouter en raison du regard perdu de sa sœur. Je veux dire quand il dit qu'on ne peut pas se pointer à Poudlard sans connaitre le minimum de ce dont vont parler les cours.

Alys acquiesça vaguement.

-Ce n'est pas tout ce qui te tracassait, constata l'adolescent.

Alys resta silencieuse un long moment avant de finalement lâcher le fond de sa pensée.

-J'ai beau tourner la situation dans tous les sens, je ne trouve pas comment résoudre la situation. Je… On ne peut pas laisser ce… ce… ce monstre gagner…

La simple pensée de ce qui pourrait arriver au monde de la magie si c'était le cas la fit frissonner d'horreur alors que ses yeux pâlissaient encore plus qu'ils l'étaient déjà.

-D'un autre côté, quand l'autre camp a gagné la magie a disparu. Les Sang-Pur rejettent ce que peuvent leur apporter les sang-mêlés et les sang…les nés-moldus et tombent de plus en plus dans la dépravation. De l'autre côté, les autres fuient tout ce qui est associé à la magie des Sang-Pur et ignorent la magie. Ils considèrent même les rites de Samhain pratiquement comme de la magie noire!... La situation est impossible… C'est… un nœud du diable… on est perdant quoi qu'on fasse.

Un silence s'installa avant que Dylan ose ouvrir la bouche.

-Créons un troisième camp, conclu Dylan en haussant les épaules essayant de paraitre sur de lui.

-Et comment on ferait, imbécile? Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, on nous considère comme des enfants.

Dylan ne s'offusqua pas de l'insulte, habitué aux sautes d'humeur de la demoiselle. En même temps, elle avait très certainement raison. Dylan soupira. À leurs yeux, ils étaient presque des adultes. C'était une raison de leur départ à cet âge. Partir avant que les responsabilités de l'âge adulte ne les accaparent. Il se retrouvait à cette époque où il ne serait pas considéré comme adulte avant dix-sept ans et que même alors il faut faire preuve d'une grande maturité pour être réellement considéré comme un adulte. Encore deux ans, ou plutôt trois, car ils devront finir l'école. Puis quoi? Rentré à l'université magique? En politique? Comme auror ? Et alors, comment changer une mentalité? Combien d'années ça leur prendrait avant d'avoir l'influence nécessaire? Combien de personnes seront tombées sous la baguette de Voldemort?

-On a besoin d'un adulte, conclut Dylan. Quelqu'un de puissant, qui a de l'influence…

À son commentaire, Alys avait levé les yeux vers le plafond et l'observait pensivement.

-Tu penses qu'il a été mis sur notre passage par hasard? demanda-t-elle.

Dylan leva les yeux au plafond sans comprendre. Avant de réaliser brusquement que ce n'était pas le plafond qu'Alys regardait, mais ce qui avait après le plafond. Bien sûr, elle ne pouvait pas réellement voir ce qui y avait derrière les pierres, mais elle savait que l'étage du haut était réservé au maitre de la maison et à sa famille.

-Oh… fit Dylan avant d'ajouter pensivement. Maman ne croyait pas au hasard quand cela avait affaire à la magie… C'est Faolgon qui les a ramenés alors qu'il aurait pu simplement attendre notre réveil…

-En parlant d'eux, fit Alys. Tu penses qu'ils vont nous retrouver?

Dylan haussa les épaules.

-Ça a toujours été le cas…

Alys se coucha sur le lit et traça de ses mains les constellations les illuminant de sa magie. Dylan sourit en reconnaissant le chemin qu'elle traçait. Celui menant à la maison.

-Tu penses qu'on peut lui faire confiance? demanda Alys étonnamment peu sûre d'elle alors que c'était elle qui l'avait proposé comme adulte de référence.

-Je pense qu'il va falloir changer la mentalité des Sang-Pur autant commencer quelque part d'utile, fit Dylan tout en comprenant pourquoi la jeune fille ne parvenait à faire confiance à son propre jugement… pas avec lui ou ceux de sa famille. Et puis on a deux alliées de tailles qui semblent pouvoir le mener par le bout du nez quand ils veulent.

Alys rit à l'image, mais elle avait aussi remarqué le faible qu'avait Orion face à Athénai et Azarov. C'est étrangement ce qui la convainquit de l'intégrer à leur équipe pour sauver le monde de la magie. Alys déglutit. Sauver le monde de la magie… C'était si énorme, elle qui prévoyait juste de désamorcer quelques conflits au sien de Poudlard…

vVv

Quand Lily avait accepté d'être préfète, elle y avait vu un grand honneur. Maintenant, à onze heures du soir à tourner en rond dans les couloirs, elle se demandait comment elle pourrait réussir à se débarrasser de la responsabilité pour l'année suivante. Elle savait très bien que le lendemain elle aurait complètement oublié toute cette histoire, mais là, tout de suite, elle n'en pouvait plus. Cela faisait une heure qu'elle patrouillait dans les couloirs à la recherche des curieux qui cherchaient encore le chien ailé. Bizarrement, la disparition de l'animal avait causé plus d'émoi que son apparition. Un matin Sirius était entré dans la Grande Salle pour déjeuner sans l'animal sur ses traces ce qui avait été étrange, car dès sa première apparition l'animal avait semblé adorer le jeune homme. Ensuite, plus personne ne l'avait vue nulle part. Sirius soutenait simplement que lui non plus ne l'avait plus vu. Bien sûr, énervé des questions, il avait fini par exploser que le ministère avait dû trouver une façon de le ramener. Plus personne n'avait osé le questionner après ça. Lily savait que lui aussi se posait des questions, mais elle avait le sentiment qu'il en savait plus que ce qu'il laissait entendre.

Brusquement, des murmures lui parvinrent la faisant arrêter. Elle avisa les marches d'où venait le son. Dumbledore avait dit avoir fait les équipes de patrouilles au hasard, mais étrangement Lily s'était retrouvée avec le préfet de Serpentard et Remus avec la préfète de la même maison. Autant dire que le hasard leur semblait avoir été truqué pour favoriser l'entente intermaison. Étrangement, Lily et son homologue avaient trouvé un terrain d'entente en tombant face à face dans les marches lors de leur ronde au début de la semaine. Autant dire qu'ils s'étaient dévisagés avant de rebrousser chemin en décidant que le garçon s'occuperait des premiers étages et elle des derniers. Évidemment, les murmures venaient du terrain du Serpentard. Elle hésita, mais ses devoirs de préfète prirent le dessus et elle descendit silencieusement les marches avant de s'arrêter brusquement en entendant distinctement les voix.

-Retourne au dortoir Rogue où tu vas avoir des problèmes…

Lily ne reconnut pas la voix, mais elle se douta que c'était celle de son homologue qui parlait très rarement aux réunions de préfets.

-C'est ce que je faisais, répliqua sèchement le dénommé Rogue.

-Ce n'est pas la direction du dortoir, répondit platement le plus jeune.

Lily n'entendit pas le reste de la conversation, car apparemment Rogue baissa le ton. Finalement, des pas s'éloignèrent vers les entrailles du château puis d'autres se rapprochèrent de la jeune Gryffondore qui grimaça sachant qu'il était trop tard pour rebrousser chemin. Le garçon s'arrêta en bas des marches en la remarquant. Ses sourcils se froncèrent au-dessus de ses yeux ténébreux.

-Que fais-tu là, san…?

Lily s'était raidie au ton de sa phrase, mais apparemment son mouvement vers sa baguette fit comprendre au jeune garçon de ne pas finir sa phrase. Ils se fixèrent un long moment, puis Lily ravala sa colère pour cracher.

-Tu l'as laissé partir sans lui retirer de points !

Le garçon ricana.

-Prend-moi pas pour un innocent, tu aurais fait pareil avec quelqu'un de ta maison, dit-il avec dédain avant de rajouter avec encore plus de dédain. Seuls les justes Poufsouffles sont du genre à ne pas faire d'exception et encore il faudrait savoir ce qui l'emporte entre leur loyauté à leur maison et leur sens de la justice.

Lily plissa les yeux, mais, en même temps, il avait raison même elle laissait souvent passer ses propres compagnons de maison et pas juste les premières années qui se sont perdus avant le couvre-feu.

Voyant sans doute son dilemme sur son visage, le jeune Serpentard ricana.

-Oh! En plus d'avoir le sang sale, la parfaite Evans ne met pas aussi de zèle dans son travail de préfète qu'elle voudrait le faire croire…

Le sarcasme dégoulinait de sa phrase, mais d'un autre côté il ne voyait pas ce qui la choquait tant dans le fait que tous les préfets depuis toujours utilisaient leur position pour enlever des points uniquement aux autres maisons. Il ne savait pas, ou ne pouvait comprendre, que s'était justement la nature très Serpentarde de cet acte qui dérangeait la jeune fille. Lily, elle, sortit de sa rétrospection pour le voir lui tourner le dos avec nonchalance pour passer dans le deuxième couloir sur lequel donnait l'escalier que Lily avait pris. Lily comprenait amplement que le garçon dans ce geste lui montrait à quel point elle ne représentait pas une menace. Lily fit demi-tour non sans marmonner dans sa barbe contre le Sang-Pur et les Serpentards qui se croyaient tout permis.

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