Bonjour !

C'est la fin, déjà !

Désolée du retard. J'ai simplement mal géré mon temps avant de partir en voyage. J'espère que vous me pardonnerez.

Merci pour vos précédentes reviews : Rinku13, Zeugma412, OldGirl-NoraArlani, Noumea, Eladora et Alienor la Fantasque. Je suis toujours touchée par vos motivations. Je vous aime de tout mon cœur !

(L'univers et les personnages appartiennent à JK Rowling ; l'inspiration provient du film "All of Me")

Bonne lecture ! :)


Chapitre 9 ― La véritable voyante

Toujours à la recherche de l'idée géniale pour se sortir de là, Severus, suivi des deux autres, entra dans cette même salle de classe qu'ils venaient de quitter. La Dame Grise fit claquer la porte derrière eux.

― Retournez-vous devant moi !

― Vous n'allez quand même pas nous tuer ? dit McGonagall en s'exécutant d'un air effrayé.

― Dame Serdaigle, supplia Lovegood en tortillant sa casquette entre ses mains. Ayez pitié...

― Taisez-vous ! asséna la Dame Grise. Sachez que je ne tolère pas qu'on menace ma précieuse seconde vie !

Les yeux flamboyants, elle se bomba la poitrine en élevant le menton.

― Voyons voir ce que je ferai de vous...

Ses doigts caressaient les quatre baguettes dans ses mains.

― Des suggestions ? Comment souhaitez-vous perdre vos âmes ?

Lorsque son regard s'attarda sur le corps de Severus, ce dernier frissonna. L'expression avide de la Dame Grise fut de mauvais augure.

― Je pense que je commencerai par vous, professeur Rogue..., dit-elle dans un dangereux murmure lascif.

« Espèce de... » souffla Sibylle d'une voix étranglée d'angoisse.

Severus déglutit difficilement. La Dame Grise fit un pas vers lui, la langue glissant entre ses lèvres, quand tout à coup, dans une brusque bourrasque, des flammes surgirent dans la cheminée. Surprise, la Dame Grise se retourna. Profitant de la distraction, Severus s'élança en avant, l'attrapa par les épaules et la projeta par terre.

Non ! grogna-t-elle en se débattant avec fureur.

Il lui plaqua les mains au sol. Couché sur elle, il l'immobilisa de tout son corps et serra ses poignets jusqu'à ce qu'elle lâche prise sur les baguettes.

― C'est ça, faites-lui mal ! encouragea Sibylle avec sauvagerie. Elle le mérite très bien !

Les baguettes roulèrent au loin sur le parquet.

― Severus, relâchez-la, dit alors une voix calme au-dessus de lui.

Sans desserrer les poignes sur la Dame Grise, Severus releva la tête. Dumbledore en personne le surplombait de toute sa taille.

― Vous... vous êtes de retour..., balbutia Severus avec surprise.

Aussitôt, il relâcha la Dame Grise et se releva. Au-dessus de la vieille cheminée où les flammes brûlaient encore, l'occupant du portrait se faisait bousculer par le chevalier du Catogan.

― Noble sorcier ! s'écria ce dernier dans un cliquetis de ferrailles, tandis que la Dame Grise se remettait également debout en replaçant sa grande robe. J'ai exécuté vos ordres comme il se doit ! J'ai tout rapporté au grand Dumbledore !

― Et j'en suis fort ébranlé, poursuivit Dumbledore d'un air plus étonné que mécontent. Miss Serdaigle, je ne vous croyais pas aussi fourbe.

La Dame Grise émit un rire dédaigneux.

― Même le plus honnête des chiens n'aurait pas été assez stupide pour renoncer à une seconde vie gratuite ! cracha-t-elle, les cheveux en désordre. Trelawney a perdu son corps ! Maintenant, il m'appartient !

Dumbledore hocha sereinement la tête, comme s'il sympathisait avec elle, puis il sortit un vieux grimoire de sous sa cape.

― Je comprends vos émotions, reprit-il en feuilletant l'ouvrage. Il est tout à fait naturel de vouloir revivre, surtout après une mort aussi injuste que la vôtre.

― Je recommencerai ma vie et je vivrai les bonheurs qui m'ont toujours été refusés !

― Trois jours.

― Quoi, trois jours ?

Dumbledore releva la tête et la regarda d'un air navré.

― Ce corps ne vivra que trois jours sous le contrôle de votre âme, Miss Serdaigle. Après quoi, privé de sa véritable âme, il commencera à se putréfier.

Quoi ? s'exclamèrent d'une même voix Sibylle et la Dame Grise.

Dumbledore eut un fin sourire.

― Les explications figurent dans ce livre, dit-il en en caressant une page. Malheureusement, chez les sorciers, la résurrection demeure toujours impossible. À moins, bien sûr, que vous teniez à incarner un Inferius.

― Ce livre est un leurre ! s'emporta la Dame Grise, le doigt pointé sur Dumbledore. Vous essayez de me tromper !

― Comment osez-vous le traiter de menteur ! s'indigna McGonagall, qui s'était empressée de ramasser les quatre baguettes sur le sol. Si Dumbledore déclare la résurrection impossible, c'est qu'il en est ainsi !

― Ce grimoire..., remarqua Lovegood en se lissant le menton. Ne serait-ce pas ce livre sur les voyages astraux ?

― Il ne subsiste que deux copies de cet ouvrage, expliqua Dumbledore en tournant à nouveau les pages sous son nez aquilin. Beurk détenait la seconde version. Comme le contenu de ce livre est assez dangereux, il a lacéré la couverture pour en effacer le titre, par précaution, pour éviter que le ministère ne le surprenne en pareille possession. Mais il a fini, je ne sais comment, à s'en débarrasser...

― C'est cet idiot qui l'a acheté, informa Severus en jetant à Lovegood un regard de mépris. Mais Miss Serdaigle l'a détruit, dans l'espoir de garder le corps de Sibylle.

― Je l'aurais deviné, reprit Dumbledore en refermant l'ouvrage avec un bruit mat. Heureusement que j'interviens à temps. Autrement, Miss Serdaigle, vous aurez péri avec ce corps.

La Dame Grise tressaillit en serrant les poings.

― Je ne veux pas mourir à nouveau..., souffla-t-elle.

― Pourquoi ne pas passer la soirée avec moi, Miss Serdaigle ? proposa Dumbledore. Quittez ce corps et venez discuter. Je pense que vous avez grand besoin d'extérioriser quelques émotions.

Je ne veux pas mourir à nouveau ! répéta la Dame Grise avec fureur, le visage crispé.

― Non, bien sûr, dit doucement Dumbledore. Moi non plus, je ne veux pas que vous mouriez... pour de bon. C'est pour cette raison que je vous encourage à quitter ce corps au plus vite, avant qu'il ne commence à se détériorer. Poudlard ne serait pas pareille sans vous. Je ne souhaite pas vous perdre, Miss Serdaigle.

Les yeux de la Dame Grise s'humidifièrent. Elle serra les lèvres un instant, puis elle échappa un sanglot en se cachant derrière ses mains. Dumbledore s'avança vers elle et lui tapota gentiment le dos.

― Miss Serdaigle..., chuchota-t-il.

― Pardonnez-moi..., hoqueta-t-elle en s'appuyant contre lui, le front sur l'épaule. J'ai simplement voulu rebâtir une vie meilleure que la précédente. Mais voilà que j'échoue encore... Je ne deviendrai jamais aussi intelligente que ma mère...

― Reconnaître vos erreurs est une grande sagesse, Miss Serdaigle, comme réparer vos torts...

Elle pleura un moment contre lui, à purger ses peines, puis enfin, elle déclara :

― D'accord... j'abandonne... j'ai été stupide... je rends l'âme...

Dumbledore tendit alors le livre à Lovegood qui s'en saisit d'un geste nerveux. Il était à présent temps de prononcer l'incantation. Severus se tint prêt, écoutant la respiration de Sibylle qui s'était accélérée sous l'émotion. Lovegood se positionna entre eux, le livre fermé, et se racla la gorge.

― Heu..., fit-il en tournant la tête vers McGonagall. J'aurai besoin de ma baguette...

McGonagall s'approcha et la lui rendit, avant de reculer de plusieurs pas comme si elle redoutait que Sibylle revienne la posséder par erreur. Lovegood souleva l'ouvrage d'une main, leva sa baguette de l'autre et commença à réciter l'incantation :

― Anima... elevatio... patientia... fiducia...

Dans un soubresaut, la Dame Grise s'écarta de Dumbledore, la tête rejetée en arrière, et souleva la poitrine au moment où une brume argentée s'y extirpa. Le fantôme de Serdaigle se matérialisa dans les airs. Ses longs cheveux voltigèrent un instant autour de son visage blême avant de retomber le long de son dos tandis qu'elle redescendait lentement vers le sol. Le regard vitreux, elle glissa jusqu'à la porte et disparut de l'autre côté sans prononcer aucun mot.

Au même moment, Severus sentit comme un vide se creuser dans son ventre. L'âme de Sibylle venait de le quitter pour retourner dans son propre corps, qui s'anima en ouvrant grand les yeux et la bouche. McGonagall se précipita auprès d'elle pour la soutenir.

― Ça va ? demanda-t-elle.

Sibylle fit oui de la tête, puis elle éclata de rire.

― Je suis revenue ! s'exclama-t-elle en se redressant, les bras serrés autour d'elle dans une étreinte amoureuse. Je suis revenue dans mon corps, je contrôle tout moi-même, je suis à moi, entièrement à moi !

En la voyant aussi heureuse, Severus ne put retenir un sourire, qu'il s'empressa d'effacer lorsque Dumbledore surprit son expression. Il reprit vite son sérieux en s'éclaircissant la gorge.

― Heu..., fit-il. Maintenant que tout est terminé... que tout est retourné dans l'ordre...

― Oui, tout est retourné dans l'ordre, dit Dumbledore en s'approchant de lui, la voix basse. Mais à un détail près... Je remarque la fabuleuse mémoire de Mr Lovegood pour avoir appris tous ces mots par cœur...

― En effet, dit Severus en regardant Lovegood qui s'occupait maintenant à feuilleter le grimoire près du bureau professoral. C'est assez troublant...

― Je pense qu'il serait plus sécuritaire pour tous s'il oubliait maintenant cette incantation.

― Absolument. Voulez-vous que je le foudroie tout de suite de l'Oubliette ?

― Voyons, Severus, les bonnes manières sont toujours préférables, gronda gentiment Dumbledore.

Il se tourna vers les autres.

― Tout le monde va bien ? interrogea-t-il. Plus de peur que de mal ?

― Tout va bien, répondit McGonagall tandis que Sibylle continuait à se caresser avec bonheur. Sibylle m'a l'air aux anges.

― Et vous, cher Xenophilius ? poursuivit Dumbledore d'un air aimable. Je remarque votre fascination pour ce livre.

― Oh, oui, bredouilla Lovegood en refermant anxieusement l'ouvrage. Les... les voyages astraux m'ont toujours passionné.

― Que dites-vous d'un thé à mon bureau ? Imaginez-vous que ce sujet m'intéresse également beaucoup.

― C'est vrai ?

Dumbledore lança un clin d'œil à Severus et invita Lovegood à le suivre jusqu'à la porte.

― Vous êtes pareillement invitée, Minerva. Je suis certain que Severus s'occupera bien de Sibylle pendant qu'il la raccompagnera jusque chez elle.

― Je n'en doute pas, dit McGonagall en observant d'un air amusé Sibylle qui rougit ostensiblement devant Severus. Vous aviez raison, Albus, Sibylle Trelawney peut en effet être attachante.

― N'est-ce pas ? dit Dumbledore en affichant à son tour un air amusé, au grand agacement de Severus.

Que signifiaient toutes ces allusions ?

McGonagall s'avança, rendit leurs baguettes à Severus et Sibylle et sortit avec les deux autres dans le couloir. Dumbledore resta un instant dans l'encadrement de la porte, à fixer Severus de ses yeux bleus scrutateurs, avant de lui lancer, à voix basse :

― Il me semblait bien que Sirius Black ne pouvait être votre genre.

― Oh, taisez-vous, répliqua Severus en se sentant rougir à son tour.

Dumbledore éclata de rire.

― Il est bon de vous taquiner de temps à autre, Severus. Soit dit en passant, Jugson est arrêté. Je vous souhaite une bonne soirée.

Et il s'en retourna avec les autres.

Dès que les bruits de pas s'évanouirent dans le couloir, un silence de plomb s'abattit dans la salle de classe. On n'entendit plus que le crépitement des flammes qui continuaient de brûler dans la cheminée, projetant des lueurs rougeoyantes sur le sol et les murs. Sibylle ne disait rien, se frottant un bras, la tête baissée.

― Je... je vous remercie..., articula-t-elle enfin, à mi-voix. Vous auriez pu me laisser mourir... mais vous avez tout fait pour me sauver la vie. Grâce à vous, je...

― Ce n'est pas nécessaire de me remercier, coupa Severus d'un ton plus froid qu'il ne l'aurait voulu. J'ai fait ce que je devais faire, c'est tout.

― Oui...

Sibylle se mordit les lèvres en fuyant son regard.

― Vous avez fait ce que vous deviez faire..., répéta-t-elle d'un ton hésitant. La vie va continuer, maintenant... Je vais renfiler mes lunettes et mes châles... vous me traiterez de nouveau de folle et me mépriserez... Mes cheveux sont en désordre...

D'un geste tremblant, elle essaya de les lisser.

― Cette robe est assez décolletée, tout de même..., continua-t-elle avec malaise. Je ne pourrais sûrement pas la remettre... Quant à mes yeux... ils vont plutôt bien... même très bien... Mais je ferais mieux de remettre quand même mes lunettes. Autrement, les gens se demanderont... Vous connaissez l'antisort de ce sortilège contre la myopie... ?

― Cessez d'aplatir vos cheveux de la sorte. Je les préfère en désordre.

― Pardon ?

Sibylle se tut et retira les doigts de sa chevelure. Elle regarda Severus dans les yeux. Ce dernier se maudissait pour ne pas pouvoir résister. Au moins, se dit-il, comme personne n'habitait sa tête avec lui, il pouvait laisser libre cours à ses pensées les plus osées. Mais Sibylle s'avéra habile dans le décryptement du langage corporel. Elle sourit d'un air taquin.

― Nous n'allons quand même pas faire ça ici, non ? demanda-t-elle.

― Quoi ça ? interrogea Severus dont la respiration se fit plus lourde.

― Ne jouez pas à l'innocent. Je vois aussi clair en vous que dans une boule de cristal.

― Je ne vois vraiment pas ce que vous voulez dire.

Sibylle s'approcha de lui et, sans se départir de son sourire qui prit de surprenantes nuances salaces, lui passa les bras autour du cou. Elle approcha ses lèvres de son oreille et chuchota :

― Refermez-la silencieusement...

― Attendez, dit-il en éprouvant de puissants frissons le long de son échine. On... on pourrait nous surprendre...

Il dirigea sa baguette vers la porte qui se referma dans un claquement sonore.

― Que disiez-vous ? reprit-il en rangeant sa baguette dans sa poche pour mieux étreindre Sibylle.

― Je vous conseillais de la refermer silencieusement... la porte, précisa-t-elle avec malice, les yeux reflétant le feu du foyer.

Severus émit un rire étonné.

― Il y a autre chose que vous pouvez prédire comme ça ?

― Bien sûr, affirma Sibylle. En ce moment, mon Troisième œil est particulièrement perçant.

― Et qu'est-ce qu'il dit votre Troisième œil ?

― Que vous ne me conduirez pas tout de suite chez moi. C'est ici que vous en avez envie... devant ce feu...

De nouveaux frissons l'enflammèrent.

― Et si vous vous trompez ? risqua-t-il en lui frottant le dos à travers la robe.

― Je me trompe rarement.

― Vraiment ?

― Vraiment.

Severus hésita. Finalement, il accepta qu'elle puisse être à ses heures une véritable voyante et lui happa les lèvres dans un baiser profond. Sibylle frétilla dans ses bras. Un instant plus tard, il l'étendit sur le sol devant la cheminée et, dans le rond de lumière rougeoyante, en fusionnant son corps au sien dans l'amour, il redevint un avec elle.

FIN


Merci d'avoir lu !

Ce chapitre clôture cette petite fanfiction humoristique. J'espère que vous aurez eu du plaisir à me lire jusqu'à la fin. Je reviendrai peut-être avec une nouvelle fanfiction, mais pour l'instant, je me concentre sur le roman original que j'ai commencé en début d'été. Je reste motivée dans mes projets, surtout grâce à vous et à vos gentils compliments. Je vous envoie plein de gros bisous ! Gardez l'inspiration vous aussi dans vos créations, bonne rentrée pour ceux qui retournent aux études, bon retour au travail et... à la prochaine !

Melfique :)